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  • il y a 8 heures
« C’est eux qui doivent avoir peur. » Samedi 22 novembre, une dizaine de jours après le meurtre de Mehdi Kessaci, une foule de Marseillais et une kyrielle de politiques ont rendu un hommage poignant au jeune homme de 20 ans, frère du militant contre le narcotrafic Amine Kessaci.

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Transcription
00:01Marseille se lève d'un seul bloc.
00:03Le 12 novembre dernier, l'assassinat d'un jeune homme de 20 ans par deux hommes en moto en plein jour,
00:08ici sur un rond-point de la ville, a révélé une menace grandissante en France,
00:12celle du narcotrafic et de son ultra-violence.
00:15Car la victime, Mehdi Kessassi, est nul autre que le frère Damien Kessassi,
00:19un militant engagé contre cette réalité qui a fait des centaines de victimes ces dernières années dans le pays.
00:24Il y a donc des milliers de personnes qui se rassemblent aujourd'hui, ici à Marseille mais aussi dans d'autres villes,
00:29pour se dresser contre cette violence.
00:34Je suis révoltée par ce qui se passe. Je suis chagrinée parce que je suis maman.
00:37Voilà, il serait pu arriver à mon enfant aussi.
00:39On a voulu montrer à la famille qu'on est là, qu'on soutient.
00:44Moi aussi je suis quand même assez ému en tant que papa.
00:48On est là aussi pour dire que c'est eux qui doivent avoir peur en fait.
00:52Voilà, de nous, parce que maintenant on se soulève.
00:55Mehdi, c'était donc un jeune de 20 ans qui préparait le concours de gardiens de la paix,
00:58il n'avait aucun lien avec le narcotrafic, si ce n'est le combat mené par son frère Amin.
01:03Ce jeune originaire des quartiers nord de Marseille s'est d'abord fait connaître en lançant une association écologiste,
01:08Conscience, alors qu'il était adolescent, avant de se concentrer sur les ravages du trafic de drogue.
01:13Il faut savoir que le narcotrafic a enlevé la vie d'un autre de ses frères, Brahim, assassiné en 2020 dans un règlement de compte.
01:19Après la mort de Mehdi, la justice parle d'un crime d'avertissement. Amin, lui, va beaucoup plus loin.
01:25Il ne s'agit pas de crime d'avertissement. Parce qu'un avertissement, on peut y remédier après, on peut faire quelque chose.
01:30Aujourd'hui, le sang a coulé. J'ai enterré mon frère hier et il ne s'agit pas d'un crime d'avertissement.
01:36Il s'agit d'un crime, un crime politique, un crime de lâches qui ont assassiné un jeune innocent.
01:52Mon cœur est déchiré. Je suis inconsolable. Aucune mère ne veut voir ses enfants mourir avant elle.
02:06Vous avez grandi ici. C'était comme ça ou pas ?
02:09Non, ça ne l'était pas. J'ai 56 ans. Et à l'époque des années 80, il y avait des Arsène Lupin qui braquaient les banques.
02:18Mais la population n'était pas ciblée. Et ça peut arriver à n'importe qui.
02:24Il y a une balle perdue. On va travailler. Un enfant près de l'école avec sa maman.
02:29Voilà. Et moi, j'ai un sentiment de colère et il faut que ça cesse.
02:34On a pensé que ça n'arrivait, que les truands se tuaient entre eux.
02:38Mais si on ne les arrête pas, ça se répand sur nous, sur nos sociétés, sur nos enfants.
02:45Ces dernières années, le trafic de drogue a explosé en France.
02:48Sur les six premiers mois de 2025, on a saisi plus de 37 tonnes de cocaïne.
02:52C'est une augmentation de 45 % par rapport à la même période l'année précédente.
02:56Et le contrôle de ces marchés amène une violence jamais vue.
02:59L'État considère le narcotrafic comme une menace équivalente à celle du terrorisme.
03:03En 2024, il y a eu 110 morts et 341 blessés, sans compter les dizaines de tentatives d'assassinats.
03:10Ici à Marseille, les autorités font valoir les succès de la lutte anti-drogue.
03:13Le nombre de morts a diminué de moitié l'année dernière.
03:16Mais la menace reste bien présente.
03:24Comment on en est arrivé là, selon vous ?
03:26Je pense que c'est l'abandon complet des quartiers.
03:29En fait, les pouvoirs publics et les services publics ont déserté les quartiers.
03:33Ils laissent les gens complètement désemparés.
03:36Il n'y a aucune politique sociale réelle qui est mise en place.
03:39Est-ce que vous sentez que les jeunes dans votre collège sont attirés par ces milieux ?
03:42Les gens sont quand même très vite attirés par ça.
03:45C'est déjà très banalisé, même au collège.
03:48Je pense que c'est de plus en plus des jeunes qui doivent aussi gagner de l'argent pour aider leur famille.
03:53Du coup, c'est plus facile de tomber dans la délinquance quand on est un jeune qui n'a juste pas les moyens.
03:59Après, il y a aussi une bataille culturelle.
04:03C'est un imaginaire, les jeunes sont attirés par ça.
04:06L'argent facile, les copines, tout ça.
04:10Il faut leur dire que ce n'est pas vrai, ce n'est pas réel tout ça.
04:14J'adresse un message.
04:16Occupez-vous des quartiers populaires.
04:18Ne délissez pas les jeunes.
04:20Les quartiers populaires, assez de les oublier, assez de les négliger.
04:24C'est des humains, c'est nos enfants, c'est la nouvelle génération.
04:29On doit s'en occuper.
04:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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