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  • il y a 12 heures
Avec Mohammed Benmeddour, médiateur dans les quartiers nord de Marseille

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-11-21##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liedot.
00:05Il est 7h12 sur Sud Radio et à la 1 ce matin, ce qui se passe du côté de Marseille.
00:09Bonjour Mohamed Benmedour.
00:12Bonjour.
00:12Merci beaucoup d'être avec nous ce matin, vous êtes médiateur dans les quartiers nord de Marseille,
00:17suite à la visite hier de plusieurs ministres, notamment celui de l'intérieur et de la justice.
00:22Il faut quand même constater que cela fait des années que vous travaillez à Marseille
00:25et que vous avez essayé de prendre le problème à bras-le-corps, notamment auprès des plus jeunes.
00:30Mais d'abord, cette visite hier, Gérald Darmanin, Laurent Nunes qui étaient présents dans la cité fossène,
00:35ce n'était pas la première fois.
00:37Est-ce que vous avez quand même senti hier que ce déplacement était peut-être un peu différent des autres ?
00:43Personnellement, je ne pense pas qu'il a été différent des autres.
00:49Il a été plus marquant, certes, suite à l'actualité.
00:52Ça, c'est vrai. Mais on en est au énième déplacement de ministres dans la cité fosséenne, suite à des drames.
01:02Donc, on a eu Sokaïna, on a eu Ragan, on a eu Kauter, on a eu Nassim.
01:07Qu'est-ce qui change ? Qu'est-ce qui change ?
01:09On a encore un innocent de plus.
01:12Et les ministres sont certes venus à Marseille avec plus ou moins des propositions.
01:16Mais le plus important, est-ce qu'ils sont venus avec les mains vides ?
01:21On nous dit que les budgets de l'État sont en baisse, que les caisses de l'État sont vides.
01:28Alors, que peuvent-ils faire de plus ?
01:29Parce que s'il faudrait qu'ils fassent des propositions, plus ou moins, on va dire, abordables pour la ville de Marseille et pragmatiques,
01:39il faudrait des moyens.
01:41Il faudrait déjà un budget, il faudrait des moyens conséquents en termes de moyens humains, matériels,
01:47et une vraie concertation avec nous.
01:50Mais donc, ça veut dire que quand je vous écoute, pardonnez-moi, Mohamed Ben-Médou,
01:54qu'en réalité, les ministres, d'une certaine manière, sont venus pour rien ?
01:58C'était une visite d'affichage hier à Marseille ?
02:00Plus ou moins, ils n'ont pas fait de propositions, on va dire, concrètes, à mes yeux,
02:07parce qu'ils n'ont pas les moyens, il faut le dire.
02:11C'est le problème, là, carrément, pour pouvoir agir, en conséquence, il est budgétaire,
02:16parce qu'il faudrait un renfort conséquent de policiers.
02:21Les policiers se plaignent de ne pas pouvoir travailler dans de bonnes conditions,
02:25de ne pas avoir les moyens.
02:26Puis nous aussi, les éducateurs, on a une baisse de subvention qui est conséquente,
02:34on n'a pas assez de moyens, on n'est pas, en termes humains aussi,
02:37on a le même problème que les policiers, le même problème, pardon,
02:40on n'est pas assez nombreux, il faudrait occuper le terrain.
02:44La seule solution à l'heure actuelle à Marseille, ça serait d'occuper le terrain.
02:48Tout le monde le dit à l'époque, la police de proximité a lâché le terrain,
02:52et malheureusement, ce sont d'autres personnes qui ont récupéré le terrain.
02:56Et on va voir d'ailleurs comment ça se concrétise, en tout cas,
02:59ces annonces dans les prochains jours et les prochaines semaines.
03:01Hier, quand même, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
03:04a repris les termes de crime d'intimidation, je cite.
03:08Est-ce que depuis une semaine, ça veut dire que peut-être,
03:10contrairement aux autres règlements de comptes,
03:12la peur a officiellement gagné les rues de Marseille ?
03:15Est-ce que c'est ce que vous voyez, vous ?
03:17Déjà, pour commencer, ce n'est pas un règlement de comptes,
03:20parce que ce n'est pas un compte réglé en interne au milieu.
03:24Par rapport aux autres règlements de comptes, on a pu voir.
03:27Médié est une victime, il connaît service de police,
03:31mais là, c'est vrai qu'il y a ce meurtre, je vous le dis,
03:35il a semé l'effroi, la peur et la terreur.
03:37À Marseille, plus personne n'ose parler, tout le monde est dans la psychose,
03:42et les gens se disent que peut-être un de leurs proches
03:45peut être touché du jour au lendemain,
03:47parce qu'ils ont milité, parce qu'ils ont ouvert leur bouche,
03:52et donc c'est vrai que ça fait peur, ça c'est sûr.
03:55Et vous sentez, et le mot n'est pas négatif,
03:58pardonnez-moi quand je le prononce,
03:59qu'en réalité, depuis une semaine,
04:01les gens se planquent naturellement, forcément ?
04:03Forcément, forcément, vu la médiatisation de l'affaire,
04:08le mode opératoire, et le profil de la victime,
04:12les gens sont dans la paranoïa, il faut le dire.
04:18Mohamed Benmedour, vous êtes médiateur dans les quartiers nord de Marseille.
04:21Ce qui est frappant quand on regarde ce drame,
04:23et ce qui se passe autour, en réalité,
04:25c'est le phénomène autour du narcotrafic,
04:28c'est l'âge des responsables, la plupart du temps,
04:29des mineurs, des ados, ou des situations,
04:32en tout cas des personnes qui n'ont pas l'âge adulte.
04:34Est-ce que c'est ça aussi que vous constatez, vous, autour de vous ?
04:37C'est-à-dire une déshumanisation d'une partie de la jeunesse,
04:40une jeunesse qui ne correspond plus du tout
04:42à l'image qu'on peut avoir d'elle, qui est totalement ailleurs,
04:44déjà ancrée dans une certaine forme de violence ?
04:47Bien sûr, on a une criminalité qui est de plus en plus juvénile,
04:51on a des auteurs d'assassinats de plus en plus juvéniles,
04:54on a aussi des victimes de plus en plus juvéniles.
04:58Ces jeunes-là sont carrément déshumanisés, comme vous l'avez dit,
05:03ils sont déconnectés de la réalité,
05:05ils vivent par procuration à travers les réseaux sociaux,
05:08ils ne connaissent pas,
05:10ils n'ont plus le sens de la vie humaine.
05:13Ils n'ont plus le sens de la vie humaine.
05:16Ils sont tellement confrontés à la violence,
05:19autour d'eux, ils entendent chaque semaine des morts,
05:24ils entendent parler de fusillades, ils entendent parler d'armes,
05:26ils voient sur les réseaux sociaux passer des vidéos atroces.
05:32Moi, je vous donne un cas de figure,
05:33une fois j'ai trouvé un corps calciné,
05:35et je le dis toujours ça,
05:36d'une jeune femme de 26 ans,
05:38quand j'étais parti en sortie avec un groupe de jeunes,
05:41puis qu'est-ce qu'on fait les jeunes
05:42quand ils ont trouvé le corps avec moi ?
05:44Immédiatement, ils ont sorti leur téléphone,
05:46ils ont filmé, ils étaient hilares sur la vidéo,
05:50ils ont diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.
05:53Donc ça montre l'état de notre jeunesse,
05:55et moi j'alerte depuis des années,
05:57j'alerte sur ce sujet-là,
05:58notre jeunesse va mal,
06:00il faut qu'on mette les moyens sur la jeunesse,
06:02ce que j'appelle un encadrement renforcé.
06:05Et votre témoignage ce matin,
06:07mon cher Bohamed Benmedour,
06:08met le dos en effet sur ce qui fait mal,
06:10avec une déshumanisation tonale totale de la jeunesse.
06:13Merci beaucoup d'avoir alerté une fois de plus
06:15sur Sud Radio ce matin,
06:16et je vous remercie vraiment d'avoir été avec nous
06:18pour justement,
06:19à la suite des visites des deux ministres du côté de Marseille,
06:22on aura l'occasion d'en reparler sur Sud Radio,
06:24il est 7h18.
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