00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:05Il est 8h09, dans quelques minutes l'invité politique, le député RN des Bouches du Rhône, Franck Alizio.
00:11Bah justement, tiens, on va s'intéresser à ce qui s'est passé à Marseille.
00:15Soyez libre avec vous, Françoise Degoye. Bonjour Françoise.
00:17Bonjour mon cher Patrick.
00:18Parce que vous revenez ce matin sur la fameuse marche blanche, en la mémoire de Mehdi Kessassi, qui a eu lieu à Marseille samedi.
00:24Oui, une marche bouleversante, d'abord parce que les mots de la maman de Mehdi, qui vient de perdre son deuxième enfant,
00:31ces mots étaient forts et sobres, comme les mots de son frère Amine.
00:35Et cela aurait dû suffire à faire taire toute polémique sur la récupération politique de cet événement.
00:40Que n'ai-je lu et entendu sur cette marche ? Mais de quelle récupération parle-t-on ?
00:44Amine Kessassi est un militant, compagnon de la gauche depuis des années à Marseille, malgré son jeune âge.
00:49Il milite depuis l'âge de 17 ans, travaille politiquement dans les quartiers, avec les Verts, auxquels il appartient, avec le Parti Socialiste.
00:57Il n'y avait donc rien d'écœurant ou de déplacé, comme j'ai pu le lire, à voir Marine Tondelier, Olivier Faure ou Raphaël Guzman
01:03participer à cet hommage républicain, aux côtés du président LR de la région, Renaud Muselier.
01:09Comme il n'y a rien de particulièrement choquant, à voir Yann Brunpivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
01:14où Maude Bréjean, la porte-parole du gouvernement, a assisté à cette marche pour dire la solidarité contre le combat, contre le narcotrafic.
01:23Une seule ombre au tableau. En revanche, en la matière, c'était Théry Dupond-Moretti.
01:27Je rappelle pourquoi c'est une ombre, parce que Dupond-Moretti a été l'un des avocats des caïds de la DZ Mafia,
01:34dont le chef a justement commandité l'assassinat de Mehdi Kessassi depuis sa prison.
01:39On peut se demander donc ce que l'ex-garde des Sceaux faisait là, mais après tout, il y était forcément, avec l'autorisation de la famille, d'en tact.
01:47Oui, avocat d'un jour. Ça n'est donc pas la récupération politique qui vous a heurté ?
01:52Non, non, Patrick. Finalement, c'est le peu de monde de cette marche qui m'a heurté.
01:56Bien sûr, 6 000 personnes, Patrick, dans l'absolu, c'est beaucoup.
01:59Et elles étaient là pour faire corps, mais c'est peu par rapport au choc dans la ville
02:03et à la tristesse qu'a provoqué l'assassinat sauvage du jeune Mehdi.
02:06L'explication de ce décalage, Patrick, eh bien, elle est simple.
02:10Beaucoup de gens ont eu peur de participer à cette marche, peur des représailles,
02:14peur d'être assimilés par le réseau des narcotrafiquants à Amine Kessassi et à son combat.
02:20Peur d'être considérés comme une balance.
02:22Ce sont les mots d'un jeune homme des quartiers Nord, sous couvert d'anonymat,
02:26recueillis par nos confrères de la Provence.
02:28Peur d'être une balance.
02:30Comment la deuxième ville de France peut-elle être aussi fragile face à la DZ Mafia et la Mafia Yoda,
02:35sa concurrente, par la terreur, la sauvagerie de ces deux groupes ultra-violents
02:40qui impriment cette violence sur les quartiers pour régner sans partage ?
02:44Le fait politique, Patrick, c'était bien celui-là.
02:47Personne n'est prêt, en fait, à payer le prix du sang aussi lourdement que la famille Kessassi.
02:52On le comprend, car je ne sais pas moi-même, Patrick, si j'aurai ce courage.
02:56Mais cette peur sur la ville a quelque chose de très anxiogène,
02:59comme si, de toute façon, les narcos faisaient la loi en régnant sur les réseaux et les esprits.
03:05Oui, et puis vous posez la question, est-ce que les marches blanches, Françoise, sont utiles ?
03:09Oui, car elles permettent une forme de catharsis, une forme de communion, une façon de faire le deuil.
03:14Mais la réalité, Patrick, c'est que Marseille a besoin, comme les villes gangrénées par les narcotrafiquants,
03:18de mesures fortes, qu'il s'agisse de moyens de lutte.
03:22Alors, la création d'un parquet narcotrafic est déjà une réponse.
03:26Mais il faut pouvoir frapper au portefeuille.
03:28Il faut renforcer le statut de repenti pour donner la possibilité à des membres de vendre leur réseau.
03:34Et puis, il faut mieux gérer aussi l'application des peines.
03:36Vous en avez parlé tout à l'heure.
03:38Mais enfin, alors que la marche blanche était à peine terminée,
03:41on apprenait que l'un des narcotrafiquants les plus dangereux
03:44avait une permission de sortie pour rencontrer aujourd'hui un employeur.
03:48Un détenu qui, en plus, s'était déjà évadé d'une consultation médicale en 2014.
03:54Je ne remets pas en cause, Patrick, le droit à qui que ce soit de changer en prison.
03:58Mais ce qui est surréaliste, c'est la concordance des effénements.
04:02Une famille qui pleure un enfant en Marseille,
04:04alors qu'un narcotrafiquant responsable, lui aussi, de la mort d'un enfant dans une fusillade,
04:09il sort pour préparer sa réinsertion.
04:12Qu'est-ce que j'ai envie de dire ce matin ?
04:14Parfois, Patrick, la justice coupe les gens pour se faire battre.
04:18Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez sur cette affaire de Vendin-le-Vieil.
04:23Justement, est-ce que cette décision de permettre à ce détenu aujourd'hui une permission,
04:30il ne va pas sortir du jour au lendemain autrement.
04:32Normalement, ce n'est pas avant 2029.
04:35Donc, est-ce que c'est logique, c'est scandaleux ?
04:37Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:39J'aimerais vous entendre et on en débattra avec Françoise Degoy tout à l'heure,
04:43Philippe David également après 8h30.
04:45De même qu'on reviendra aussi sur Marseille, ce qu'a dit Françoise en fait à l'instant,
04:49ce que nous dira l'invité politique dans un instant,
04:51Franck Alizio, député RN des Bouchureaux.
04:53Et puis, l'idée du service militaire, volontaire.
Écris le tout premier commentaire