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  • il y a 13 heures
Au lendemain des obsèques de Mehdi Kessaci, frère d'un militant écologiste qui lutte contre le narcotrafic, le maire de Marseille, Benoit Payan a dénoncé sur RTL, "un relâchement sur la question du narcotrafic", alors que "l'accent a été mis autour de la poursuite permanente des personnes en situation irrégulière". Face aux "narcoterroristes", il demande "à rétablir une préfecture de police". "Il nous faut des moyens de police judiciaire, scientifique et financière". Écoutez le sentiment de Sabrina Agresti-Roubache, ancienne députée des Bouches-du-Rhône et ancienne secrétaire d'Etat chargée de la Citoyenneté et de la Ville.
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 19 novembre 2025.

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Transcription
00:00Anne-Sophie Lapix, RTL Soir.
00:03Bonsoir Sabrina Agresti-Roubache.
00:06Bonsoir Anne-Sophie Lapix.
00:07Vous êtes conseillère régionale de la région PACA, mais vous avez fait partie du gouvernement et vous êtes ancienne députée des Bouches-du-Rhône.
00:14Vous êtes également proche de la famille d'Amine Kessassi et vous venez de passer du temps avec eux.
00:20On imagine la douleur qu'ils ressentent, mais on entend aussi leur colère.
00:24Mais alors, la chose c'est que leur douleur, vous savez Anne-Sophie Lapix, je n'ai pas encore trouvé les mots et on n'est pas capable, ni vous ni moi, de mettre de vrais mots tellement il est impossible d'imaginer ce qu'ils sont en train de vivre.
00:40Ils ont déjà perdu un enfant en 2020, mais jeudi dernier, ça c'est pour la douleur de la famille.
00:48Et la colère, vous savez, moi je fais partie de ces gens, puisque moi on vient des mêmes endroits, à peu près à Marseille, je ne suis pas du tout de la même génération, j'ai 49 ans.
00:57Je disais encore ce matin, vous savez, on a tellement enterré de morts, c'est-à-dire on a tellement pleuré, des amis d'enfance, et quel que soit X, vous voyez, quel que soit X.
01:06Là, je ne trie pas les assassinats, d'accord ?
01:10De l'autre côté, c'est ce qui a été le moteur de mon engagement politique.
01:13Et je n'ai jamais vécu de la politique, moi, l'engagement, c'est l'engagement du cœur, avec les familles, auprès des familles, pour que, un, on puisse travailler sur l'éducation,
01:23qu'on puisse travailler sur les raisons du basculement de nos jeunes, de cette jeunesse, parce que je pense que si on oublie dans tout ce que l'on doit faire,
01:33c'est-à-dire ce qui est notre mission, quand j'étais au ministère, vous savez, donc j'étais ministre de la ville et de la citoyenneté,
01:38j'ai eu à gérer, donc tout le bas du spectre du ministère de l'Intérieur, avec Gérald Darmanin.
01:42Et là où Gérald Darmanin, sur les opérations Placnet XXL, j'étais évidemment à ses côtés sur le fait de supprimer,
01:50de taper très fort sur les intérêts économiques de ces assassins, c'est-à-dire de ces criminels.
01:56Je parle des opérations Placnet XXL qui nous permettaient en réalité déjà de supprimer des points de deal.
02:02Mais je disais de l'autre côté, si on ne travaille pas sur la prévention de la délinquance, la lutte contre les conduites addictives,
02:07rappelez-vous, j'ai été la première à dire, pas de consommateur, pas de dealer, rappelez-vous le procès qu'on m'avait fait,
02:13rappelez-vous de tout ce qui avait été dit.
02:14Donc les moyens ont été mis et celui, le seul qui s'est penché, et ça a été la raison de mon engagement,
02:20le seul qui s'est penché sur le berceau de Marseille, c'est le président de la République.
02:24On peut lui faire tous les procès de la terre.
02:26Les moyens ont été mis et on doit continuer, c'est-à-dire que, je dis aux Marseillais, n'ayez pas peur, l'État est là et l'État est fort.
02:32Justement, dans sa tribune, Amine, il a signé une tribune au Monde, Amine Kessassi dénonce l'absence de protection des membres de sa famille.
02:42Est-ce qu'ils auraient dû aussi bénéficier de la protection policière qui a été accordée à Amine Kessassi ?
02:48Alors, vous savez, sur les protections policières, et j'en sais quelque chose, personnellement,
02:54vous comprendrez bien l'allusion,
02:56c'est qu'il y a des évaluations UCLAT,
02:59donc ce qu'on appelle l'UCLAT.
03:00Amine, évidemment, a été UCLATÉ, ce qu'on dit dans le jargon UCLATÉ,
03:04et bien sûr mis sous protection policière.
03:06Sa famille est en train de l'être,
03:08tous ceux qui étaient aux obsèques hier avec nous l'ont vu.
03:13La chose, c'est qu'on ne met pas des gens sous protection sur un sentiment,
03:18on le met vraiment sur des faits.
03:20Mais la réalité, c'est que là où ça nous alerte,
03:22là où justement, nous, on a peut-être,
03:25que Mehdi soit mort, on a échoué.
03:28Vous comprenez ?
03:29C'est un échec.
03:30Donc, je pense qu'on ne peut pas,
03:32on n'a pas le droit de se dire que c'est comme ça,
03:37et puis ça va continuer, et puis on va continuer à procéder comme avant.
03:39Non, maintenant, ça, c'est un avertissement,
03:42pour que plus aucune menace, plus aucune menace,
03:45qu'elle soit verbale, une intimidation,
03:47qu'elle soit verbale, écrite sur les réseaux sociaux,
03:51par ces criminels du crime organisé,
03:53qui, du narcotrafic, soient prises,
03:56non pas à la légère, mais qu'on dise,
03:58oui, bon, alors c'est sur les réseaux sociaux,
03:59on ne va pas trop faire attention.
04:01Je comprends la douleur et la colère d'Amine,
04:03je suis tout le temps avec lui, j'étais encore avec lui hier.
04:05Oui, le ministre de l'Intérieur,
04:07comme le procureur de Marseille,
04:09ont parlé d'un point de bascule,
04:11vous parliez d'un avertissement,
04:11ils ont parlé de crime d'avertissement.
04:14Est-ce que vous ne craignez pas qu'à présent,
04:16les narcotrafiquants ne s'en prennent aux magistrats,
04:19aux élus ?
04:19J'imagine que vous-même, vous subissez des intimidations.
04:23Mais c'est encore pas plus tard qu'hier.
04:25On va dire que c'est le quotidien,
04:27et vous savez, j'ai été ministre,
04:28donc c'est pour vous dire que ces gens-là n'ont plus...
04:33Non, c'est même pas de la limite.
04:34C'est-à-dire qu'ils gagnent tellement d'argent,
04:37ils se pensent tellement au-dessus de tout,
04:39que maintenant, vous savez,
04:41des règlements de comptes entre dealers,
04:43ça ne leur suffit plus.
04:44C'est-à-dire que maintenant,
04:45c'est politique ce qu'ils font.
04:47C'est-à-dire, on va essayer de prendre le pouvoir
04:49et donc d'intimider.
04:50Et évidemment, que ce soit les politiques,
04:53les magistrats, les policiers,
04:55les agents pénitentiaires,
04:56rappelez-vous l'affaire Amra,
04:58tout le monde est exposé
05:00dans la mesure où il est engagé
05:02personnellement, physiquement,
05:04avec son cœur, avec ses tripes
05:05et avec les outils juridiques
05:07de notre État de droit, de notre République,
05:09dans la lutte contre la criminalité organisée.
05:11Et ce que je vous réponds,
05:13c'est que plus rien...
05:15Dans le basculement,
05:16désormais, ce que j'ai compris,
05:18plus rien ne sera pris,
05:19ni à la légère,
05:20non pas qu'on le faisait avant,
05:22mais maintenant,
05:23chaque signal,
05:23chaque signaux faibles
05:25va être regardé,
05:28jugé,
05:28et les gens qui doivent être protégés
05:30le seront.
05:31Vous dites plus rien ne sera pris à la légère.
05:33Amine Kessassi dit-lui,
05:35nous comptons nos morts,
05:36mais que fait l'État ?
05:37L'État doit prendre la mesure
05:39de ce qu'il se passe.
05:41Ça veut dire que l'État
05:42ne prend pas la mesure
05:43de ce qu'il se passe ?
05:45Non, pas du tout,
05:47parce que sinon, vous savez,
05:47avec Gérald Darmanin
05:48et maintenant avec Laurent Nunez,
05:50vous comprenez,
05:51on n'aurait pas peut-être
05:53mis autant de moyens.
05:54Je peux vous parler des moyens
05:55que le Président de la République
05:56avait décidés sur Marseille-en-Grand.
05:58Je peux vous en parler.
05:59C'est plus de 500 policiers,
06:00c'est 10 millions d'euros
06:01pour la vidéoprotection
06:02et le maire de Marseille,
06:03puisque je l'ai entendu ce matin,
06:06bien sûr,
06:06doit continuer à accélérer,
06:08à mettre,
06:08à installer ces vidéoprotections,
06:10vous savez,
06:11Anne-Sophie Lapix,
06:11ce qui serve,
06:12non pas à me faire plaisir
06:13ou à vous faire plaisir,
06:14c'est que ça aide
06:15sur les enquêtes judiciaires
06:16et ça sécurise les gens.
06:17Ce qu'il faut,
06:18c'est que je comprends la colère.
06:20Vous savez,
06:20dans la colère,
06:21dans la douleur,
06:22on peut tout pardonner.
06:23C'est-à-dire que moi,
06:24Amine,
06:24je l'entends,
06:25je le serre dans mes bras
06:26tout le temps
06:27et c'est nous
06:28qui n'avons pas réussi
06:30à protéger son frère.
06:31Donc,
06:31qu'est-ce que vous voulez
06:31qu'on lui dise ?
06:32En revanche,
06:33moi,
06:33je sais que tout n'est pas perdu.
06:34Vous savez pourquoi ?
06:35Parce que sur leur parcours,
06:37sur leur parcours,
06:38ces criminels,
06:39ces criminels du narcotrafic
06:41continueront,
06:43ad vitam aeternam,
06:44à avoir des gens comme nous
06:45qui se dresseront,
06:46on se dressera,
06:47à chaque fois
06:48qu'ils essaieront
06:49de,
06:49comment dire,
06:50de toucher un enfant
06:51de la République.
06:52Et ce que je dis,
06:53c'est que ça ne peut pas être
06:54une fatalité,
06:56ce qui est arrivé.
06:56Vous avez évoqué,
06:58justement,
06:58l'interview du maire
07:00de Marcel Benoît Payan
07:01qui était sur RTL
07:02au micro de Thomas Soto
07:03ce matin
07:04et lui,
07:05il a laissé entendre
07:06que la priorité
07:07avait été mise
07:07sur la traque
07:09des migrants clandestins
07:10au détriment
07:11de la lutte
07:12contre le narcotrafic
07:13à Marseille.
07:14Est-ce que vous le pensez aussi ?
07:16Non,
07:17écoutez,
07:17dire ça,
07:18ça serait insulter
07:18le corps préfectoral
07:19parce que,
07:20vous savez,
07:20je vais vous dire une chose,
07:21pendant que les députés
07:22s'écharpent sur le budget
07:23et s'invectivent
07:25dans l'hémicycle,
07:26qui tient l'État ?
07:27Qui tient ?
07:28Qui tient l'État ?
07:28Ce sont nos préfets.
07:30Encore aujourd'hui,
07:31un grand préfet,
07:32l'un de nos meilleurs préfets
07:34a été nommé,
07:35donc j'en profite
07:36pour le saluer,
07:36Jacques Witkowski
07:37et on lui dit
07:38bienvenue à Marseille,
07:39on a besoin de vous.
07:41Dire ça,
07:41c'est faire de la politique.
07:42Moi,
07:43je ne fais pas de politique.
07:44Moi,
07:44je suis une fille du terrain,
07:45de la vie.
07:45Vous voulez dire que c'est faux
07:46qu'il ment pour mettre en cause
07:47Bruno Retailleux ?
07:48Non,
07:49je ne dis pas ça.
07:49En tant qu'ancien ministre
07:50de l'Intérieur ?
07:50Vous savez,
07:53on connaît,
07:54comment dire,
07:55on sait ce que je pense.
07:56Donc moi,
07:56je ne peux pas,
07:57avec les responsabilités
07:58que j'ai occupées,
07:59j'ai appartenu au ministère
08:00de l'Intérieur
08:00et loin de moi l'idée
08:02de pouvoir attaquer
08:03un tel ou un tel.
08:04En revanche,
08:05en revanche,
08:06dans la chaîne de commandement,
08:07vous savez,
08:07on a eu de grands préfets de police.
08:08Laurent Nouniaz,
08:09le premier,
08:10d'accord ?
08:10L'un des premiers.
08:12Absolument.
08:12À Marseille,
08:13Frédéric Camilleri,
08:14Pierre-Edouard Collex,
08:15qui était un magnifique
08:16préfet de police.
08:18La réalité,
08:19c'est que dans la chaîne
08:19de commandement,
08:20maintenant,
08:20notre grand préfet de région
08:22aura en direct
08:23le sujet police
08:25et donc lutte contre le narco.
08:27Donc moi,
08:28je ne fais pas,
08:28vous savez,
08:29il y a un temps pour tout.
08:30Là,
08:30il y a eu le temps du deuil,
08:32il y a eu le temps du choc,
08:32le temps du deuil,
08:33le temps de l'action.
08:35Maintenant,
08:35on profite de ce moment
08:38pour un éveil des consciences,
08:41pas faire de la politique
08:42et compter les points
08:43entre les uns et les autres.
08:43Vous savez,
08:44ce qui m'intéresse,
08:44moi,
08:45c'est de savoir
08:46comment est-ce qu'on empêche
08:47qu'il y ait encore
08:48d'autres médicaments.
08:49Si vous comprenez,
08:50il y avait un temps.
08:51Demain,
08:51le ministre de l'Intérieur,
08:52Laurent Nouniaz,
08:53et le garde des Sceaux,
08:54Gérald Darmanin,
08:54se rendront à Marseille.
08:56Que souhaiteriez-vous
08:57qu'ils annoncent ?
08:58Parce qu'Emmanuel Macron
08:59leur a demandé
09:00d'amplifier la lutte
09:01contre le narcotrafic.
09:02Alors,
09:02on fait quoi ?
09:03Alors,
09:03on met des moyens.
09:04Regardez,
09:05je vous parle.
09:06Les moyens policiers judiciaires,
09:08on en a eu 17 en plus
09:09en un an et demi
09:10quand j'ai été nommée
09:11dans le plan Marseille-en-Grand.
09:12On a eu plus de 432 policiers en plus,
09:15trois compagnies de CRS.
09:16On doit continuer à amplifier
09:18par les moyens d'enquête.
09:20Parce que la réalité,
09:21c'est que si on ne se rend pas compte
09:24que plus on aura de monde sur le terrain,
09:27les renseignements sont mobilisés.
09:29Donc,
09:29qu'est-ce que vous voulez qu'on annonce
09:30à part leur dire ?
09:31On va taper au porte-monnaie.
09:32Regardez ce qui s'est passé à Abu Dhabi.
09:34Vous parlez de Gérald Darmanin,
09:35regardez ce qu'il vient de faire.
09:37Les Émirats ont annoncé
09:38qu'ils donneraient,
09:39vous savez,
09:40désormais,
09:41maintenant,
09:41ils pourront saisir
09:42les comptes des narcotrafiquants.
09:44Leur dire que l'eldorado,
09:45ça n'existe pas.
09:46Et que de partout,
09:47ils auront...
09:47Il y a beaucoup de narcotrafiquants
09:49qui se trouvent...
09:50Vous savez,
09:51comme pour les OQTF,
09:52le volet diplomatique
09:53est très important.
09:53Exactement.
09:54Une précision sur Bruno Retailleau.
09:55Oui.
09:56Je vous rappelle quand même...
09:57Non, non, mais je vous le dis très vite.
09:59Je vous rappelle quand même
10:00qu'il a eu beau dire
10:01« je vais faire, je vais faire »,
10:02regardez,
10:03on n'a pas pu expulser d'OQTF
10:05et pourtant,
10:05il en avait la volonté.
10:06Merci beaucoup Sabrina Gristier-Roubache
10:09d'avoir été avec nous sur RTL.
10:11Dans un instant,
10:12dans la tentation du soir,
10:13nous allons au cinéma
10:14avec un film
10:15où Grégory Gadebois joue
10:16le jeune Jean Valjean
10:17et puis Florian Gazan
10:19a repêché l'info
10:20qu'on a failli manquer.
10:20A tout de suite.
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