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00:00Une amitié à 1000 milliards de dollars, c'est le montant annoncé par Mohamed Ben Salman,
00:05celui des investissements qu'envisage l'Arabie Saoudite aux Etats-Unis,
00:09presque un doublement de la somme annoncée en mai dernier lorsque Donald Trump s'était rendu à Riyad.
00:19L'Arabie Saoudite va investir au moins 600 milliards de dollars,
00:23ce qui signifie des investissements dans des usines, dans des entreprises, de l'argent à Wall Street.
00:28Et ça signifie également des emplois, pour tout le monde, des emplois, beaucoup d'emplois.
00:34Nous avons beaucoup d'emplois, je tiens donc simplement à vous remercier.
00:39Et pour en parler, j'ai le plaisir d'accueillir Bertrand Besans, nos diplomates français.
00:43Vous avez été ambassadeur de France au Qatar entre 1998 et 2002, puis en Arabie Saoudite de 2007 à 2016.
00:51Merci d'être avec nous ce soir.
00:53Alors c'est important justement de bien connaître ces deux pays, parce qu'on entend beaucoup dire que l'Arabie Saoudite vient à Washington,
01:00Mohamed Ben Salman vient rencontrer Donald Trump pour obtenir finalement les mêmes garanties que celles qu'a obtenues le Qatar voici quelques jours,
01:06c'est-à-dire ce qui est perçu comme un accord de défense mutuel après l'attaque israélienne sur Doha.
01:12Non, ce qui est vrai, c'est qu'effectivement, ce qu'attend essentiellement le prince héritier saoudien de sa visite à Washington,
01:18c'est d'obtenir des garanties de sécurité. Des garanties de sécurité parce que même s'il a rétabli le dialogue avec l'Iran,
01:26il sait très bien qu'il y a toujours une menace qui existe, il y a toujours une capacité de nuisance à l'égard d'Arabie Saoudite et des pays du Golfe.
01:33Et donc, il tient à raviver la coopération sécuritaire entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite.
01:41Alors, il y a eu des doutes à une autre époque lorsqu'il y avait eu une attaque iranienne sur les installations pétrolières.
01:46Il y a eu l'opération sur le Qatar par Israël qui, effectivement, a amené un doute dans l'esprit des dirigeants du Golfe sur la fiabilité de la protection américaine.
01:56Donc, il était important pour le prince héritier de montrer que cette relation privilégiée, notamment dans le domaine de la sécurité,
02:05non seulement se poursuivait, mais qu'on allait la renforcer.
02:08Alors, la renforcer comment ? Il avait été question à un moment d'un véritable accord de défense.
02:13Apparemment, il n'en est plus question parce que c'était lié à la question de la normalisation avec Israël.
02:18Aujourd'hui, il est question d'avoir ce qu'on appelle un executive order, c'est-à-dire en fait un peu la même chose, comme vous l'avez dit,
02:24que ce qui a été accordé au Qatar, c'est-à-dire la réaffirmation de l'engagement des États-Unis à protéger l'Arabie saoudite,
02:34ce qui veut dire le maintien d'une présence militaire, naturellement, et ce qui veut dire des contrats d'armement.
02:39Mais pas forcément l'automaticité, parce qu'il faut passer par le Congrès.
02:42Oui, bien sûr, mais quand même un engagement du président des États-Unis a une certaine signification
02:48et en tout cas est une forme de garantie pour l'Arabie saoudite.
02:52Alors un engagement aussi à fournir du nucléaire dans le cadre d'un accord cadre sur le nucléaire civil,
02:59dont on ne connaît pas d'ailleurs, à l'heure où nous parlons, les détails et pour cause.
03:02On sait que Washington, d'ordinaire, est très sourcilleux, à la fois sur les questions d'enrichissement,
03:07il ne permet pas à ses partenaires d'enrichir chez eux à domicile,
03:10et puis ensuite sur le retraitement, notamment du plutonium, qui peut potentiellement servir à la fabrication d'armes nucléaires,
03:18deux points qui semblent aujourd'hui des points de friction avec l'Arabie saoudite.
03:21Alors je ne crois pas que ce soit des points de friction, puisque finalement,
03:24ils sont engagés apparemment justement dans une coopération dans le domaine nucléaire civil.
03:29Du côté saoudien, ce qui est clair, c'est qu'ils ont de l'uranium et ils souhaitent pouvoir l'enrichir eux-mêmes.
03:35D'autant plus que si on l'accorde à d'autres pays, ce qui est le cas,
03:38et bien à ce moment-là, il n'y a pas de raison dans leur esprit que ça ne puisse pas être le cas.
03:43Ça n'a pas été le cas aux Émirats arabes unis.
03:44Dans l'accord précédent, en 2009, par les États-Unis avec les Émirats arabes unis, précisément, ces deux conditions...
03:49Oui, bien sûr, tout à fait. Non, non, mais tout à fait.
03:51Mais là, encore une fois, les Émirats sont les Émirats.
03:54L'Arabie saoudite est un autre pays.
03:56Donc si vous voulez, l'Arabie saoudite souhaite effectivement une coopération civile.
04:00Alors pas qu'avec les États-Unis.
04:02Les Coréens sont intéressés, les Français sont intéressés et d'autres également.
04:05Mais si vous voulez, effectivement, ils veulent pouvoir enrichir leur propre uranium.
04:11Du côté américain, comme vous l'avez dit, il y a cette volonté d'éviter toute prolifération.
04:17Et donc effectivement, il va y avoir notamment vis-à-vis du Congrès une discussion.
04:22Ça, il n'y a aucun doute là-dessus.
04:24Maintenant, quel sera le deal qui sera retenu ?
04:27Quelles seront exactement les conditions ?
04:29Je crois qu'on est quand même loin d'un accord précis et concret.
04:32– Israël est très sensible, on le sait, sur cette question.
04:35D'ailleurs, où en est-on aujourd'hui ?
04:37Est-on plus avancé dans une éventuelle reconnaissance d'Israël par l'Arabie saoudite ?
04:41– Non, parce que la situation, de toute façon, à Gaza n'est pas terminée.
04:46Bon, il y a le plan Trump…
04:47– Malgré le vote hier par le Conseil de sécurité.
04:49– Bien sûr.
04:49– Un plan qui prévoit la possibilité d'un État palestinien pour la première fois.
04:52– Non, absolument.
04:53D'ailleurs, tout le monde se félicite qu'il y ait eu cette résolution du Conseil de sécurité
04:58qui enterrine finalement le plan Trump.
05:01Maintenant, personne ne se fait d'illusion sur la difficulté de la mise en œuvre de ce plan.
05:06Parce qu'en réalité, le déploiement d'une force de stabilisation internationale,
05:11le désarmement du Hezbollah, le renforcement de l'autorité palestinienne
05:15et la perspective de la création d'un État palestinien, ça fait beaucoup de choses.
05:18D'autant plus que le gouvernement de M. Netanyahou est encore farouchement opposé à ce schéma.
05:26Donc si vous voulez, les Séoudiens ont rappelé simplement, comme vous l'avez vu lors de l'interview,
05:30qu'ils étaient naturellement prêts à reconnaître un jour l'État d'Israël,
05:35à condition qu'il y ait naturellement un engagement contraignant, solide, fort,
05:40vers la création d'un État palestinien.
05:42Un journaliste dans le bureau Oval a évoqué le sort de Jamal Khashoggi,
05:46ce journaliste résident aux États-Unis, qui travaille notamment pour le Washington Post
05:50et qui avait été assassiné dans l'enceinte du consulat saoudien d'Istanbul
05:55par des agents venus d'Arabie saoudite.
05:57C'est ce qu'indiquait d'ailleurs le renseignement américain à l'époque.
05:59Son corps n'a jamais été retrouvé.
06:01On suppose qu'il a été démembré et probablement dissous.
06:05Donald Trump, en tout cas, aujourd'hui a semblé dédouaner son invité saoudien,
06:09un peu comme il l'avait fait finalement en prenant le parti de Vladimir Poutine en 2019
06:14contre les renseignements américains.
06:16Est-ce que cela vous a choqué ?
06:17C'est-à-dire que ce n'est pas tout à fait surprenant,
06:19parce qu'en réalité, ce n'est pas la première fois que le président Trump dit effectivement
06:24qu'il considère qu'à partir du moment où Mohamed Ben Salman a reconnu
06:29qu'il avait une responsabilité en tant que dirigeant,
06:32mais qu'il n'avait pas donné l'ordre de tuer,
06:35et que sur ce point-là, il n'y a pas de preuve absolue, si vous voulez.
06:38Mais bon, donc il a effectivement dédouané,
06:40ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
06:42Donc en soi, ce n'est pas surprenant.
06:44Merci beaucoup Bertrand Bozenceneau d'avoir été avec nous en direct
06:48pour revenir sur cette visite qui se poursuit à l'heure où nous parlons
06:52de Mohamed Ben Salman à la Maison-Blanche,
06:56actuellement donc toujours à Washington.
06:58de Mohamed Ben Salman.
07:00Merci.
07:01Merci.
07:02Merci.
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