- 2 hours ago
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Ce retour en grâce qui s'annonce donc aujourd'hui pour la première fois depuis 7 ans,
00:05Mohamed Ben Salman sera reçu à la Maison Blanche tout à l'heure, peu fréquentable.
00:10On s'en souvient depuis l'assassinat brutal du journaliste dissident Jamal Rashodji, c'était en 2018.
00:15Le prince héritier saoudien va donc être reçu avec tous les honneurs.
00:19Vous apercevez ici en direct les images de la Maison Blanche qui est en train de se réveiller,
00:24la côte est américaine où la journée ne fait que commencer.
00:27Au cours de cette visite dont le menu s'annonce copieux et qu'on va s'atteler à décrypter pour vous dans quelques instants,
00:33MBS espère bien consolider la relation bilatérale avec les Etats-Unis,
00:37lui qui est redevenu l'un des alliés incontournables des Occidentaux.
00:42On va décrypter évidemment les enjeux de cette séquence avec notre invité, c'est Asmi Abidi.
00:45Bonjour, merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:48Vous êtes directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranée.
00:52Votre dernier ouvrage, Le Moyen-Orient selon Donald Trump, tombe plutôt bien.
00:56Je crois que vous éditez un article dans la revue politique étrangère de l'Arabie Saoudite à l'horizon 2030,
01:02la vision de tous les défis.
01:04Ça fait beaucoup de choses, j'aimerais qu'on commence par le symbole.
01:07On n'a pas encore l'image, MBS est sur place aux Etats-Unis depuis hier déjà.
01:13Quand on va le voir entrer comme ça dans la Maison Blanche, on verra de quelle façon c'est traité,
01:17mais on commence à connaître Donald Trump.
01:19On imagine qu'il y aura du monde, des clichés en tout genre.
01:23Qu'est-ce que ça va renvoyer comme idée, comme information ?
01:26D'abord, c'est une revanche sur le plan personnel.
01:28Pour un MBS, l'ancien président Biden avait refusé de lui parler.
01:33C'était considéré comme un paria.
01:38Deuxième élément, c'est une réhabilitation totale.
01:40Parce que pour le président américain, Donald Trump, c'est un invité exceptionnel.
01:45Et donc, il lui faut un accueil exceptionnel.
01:48Le programme est aussi exceptionnel.
01:50Vous pensez qu'il y aura le tapis rouge tout à l'heure ?
01:52Je pense que, vous savez, il y aura deux invitations.
01:55D'abord, le dîner en smoking, en présence, bien sûr, de la première dame des Etats-Unis.
02:02Et le nombre important.
02:04On parle entre 800 et 1000 personnes qui vont se déplacer.
02:09Beaucoup, selon le plan économique.
02:12Et aussi, le programme, les attentes saoudiennes sont énormes.
02:15Et le président américain, il a besoin aussi de la visite de Mohamed Benzelman.
02:19Évidemment, les deux ont besoin de l'autre.
02:22On verra peut-être tout à l'heure qui a le plus intérêt à ce que cette étape se passe bien.
02:27Je crois que la presse saoudienne, évidemment, fait sa une depuis déjà deux jours sur cette séquence.
02:33Et elle estime déjà que la rencontre va marquer le début d'un nouveau partenariat saoudo-américain.
02:38On va voir dans quelques instants les enjeux et les nombreux gros contrats qui vont être prévus et concrétisés cet après-midi.
02:45Il parle d'un tournant pour les 80 prochaines années.
02:50Ils vont aller loin.
02:51Oui, ils vont très loin.
02:52Mais il faut rappeler aussi que le partenariat entre l'Arabie saoudite et les Etats-Unis date de 1945.
02:58Ce qu'on appelle l'accord de Quincy où l'Amérique, finalement, troque la sécurité contre le pétrole.
03:04Sécurité contre le pétrole.
03:06Et c'était un accord, normalement, pour un siècle, renouvelable d'une manière automatique.
03:11Vous savez, la relation entre l'Arabie saoudite et les Etats-Unis a connu des péripéties, a connu des grandes difficultés.
03:16Mais le partenariat stratégique entre les deux Etats n'a jamais souffert.
03:20Les Saoudiens sont conscients de l'importance de ce pays.
03:24C'est le seul pays capable d'agir à la fois sur la production de pétrole, sur le prix du baril.
03:30Et les Saoudiens savent très bien que la sécurité américaine, ou ce parapluie sécuritaire américain,
03:35leur relation avec Washington est importante à la fois pour la survie du régime lui-même, mais aussi pour l'Arabie saoudite.
03:42On va détailler ce point de la sécurité.
03:44Je crois que les Saoudiens attendent beaucoup, pas une simple annonce comme ça.
03:49On va regarder d'abord avec Thibaut Francesquet quels sont les enjeux de cette séquence.
03:54Je vous le disais, un menu copieux qui attend les deux hommes aujourd'hui.
04:00Les accords d'Abraham, la question palestinienne, un partenariat militaire aussi,
04:04et les affaires évidemment commerciales de la famille Trump.
04:07Le résumé en image tout de suite, regardez.
04:10Six mois après la visite de Donald Trump en Arabie saoudite,
04:14c'est le prince saoudien Mohamed Ben Salman qui a fait le chemin inverse.
04:17avec un objectif majeur, repartir avec des équipements militaires américains,
04:23notamment de défense entière et anéanti-missiles.
04:26Pour l'instant, Donald Trump a déjà accepté de lui vendre des avions F-35.
04:31Oui, je prévois de le faire, ils veulent acheter.
04:36Ils ont été des alliés super, ils doivent beaucoup nous apprécier.
04:40Regardez la situation en Iran, ce que nous avons fait en termes de destruction, vous savez.
04:44Nous avons détruit leur capacité nucléaire.
04:46Oui, je dirais cela, nous allons le faire.
04:48Nous allons vendre des F-35.
04:50Au sujet du Moyen-Orient, justement,
04:55Donald Trump aimerait que l'Arabie saoudite reconnaisse l'État d'Israël
04:58en rejoignant les accords d'Abraham.
05:01Les liens entre Riyad et Washington se sont donc retissés,
05:05sept ans après l'assassinat du journaliste du Washington Post,
05:08Jamal Rashoudji, à Istanbul,
05:10des faits attribués à des agents saoudiens.
05:13L'affaire avait suscité un tollé dans le monde entier,
05:15et c'est la première fois depuis cette date
05:17que le prince saoudien se rend à la Maison-Blanche.
05:20L'importance de cette visite réside dans plusieurs aspects.
05:28Elle réaffirme le retour de Mohamed Ben Salman,
05:30qui, au-delà des relations entre les États-Unis et l'Arabie saoudite,
05:33qui ont perduré pendant toute cette période,
05:35est lui-même le bienvenu, du moins auprès du président, à Washington,
05:39et n'est plus considéré comme un paria.
05:45Mohamed Ben Salman est accompagné d'une impressionnante délégation.
05:50Aux côtés de Donald Trump,
05:52il devrait signer un accord cadre sur le nucléaire civil.
05:55Une conférence d'investissement devrait aussi aboutir
05:58à une multitude de contrats dans les domaines des hautes technologies
06:01et de l'intelligence artificielle.
06:05Qu'est-ce qui va être le plus important aujourd'hui
06:07en termes de contrats et d'affaires pour les Saoudiens ?
06:11Il y a plusieurs dossiers.
06:13Les attentats américains sont clairs.
06:15Les États-Unis, et surtout Donald Trump,
06:16ont besoin, en quelque sorte, de performance sur le plan économique.
06:21C'est-à-dire vendre et vendre et attirer plus d'investissements.
06:24Du coup, la dernière visite de Donald Trump en Arabie saoudite,
06:28il y a beaucoup de signatures, beaucoup d'accords qui ont été signés,
06:31mais rien n'est concret, en quelque sorte.
06:33Les Américains veulent aujourd'hui récolter les fruits de ces engagements saoudiens.
06:38Ça, c'est un élément important.
06:39Mais les Saoudiens ne sont pas prêts, vous savez que c'est des bons marchands,
06:42donc ils ne vont pas laisser ou verser de l'argent sans avoir contrepartie.
06:46La première contrepartie, c'est le statut d'un allié.
06:48Ils veulent la sécurité américaine.
06:50Les Saoudiens ont été, par le passé, attaqués à deux reprises par les Houthis.
06:55Donc le système, justement, anti-aérien, anti-messile,
06:58est très important pour les Saoudiens.
07:00Deuxièmement, c'est les F-35.
07:02Les Saoudiens veulent ce statut de leader régional,
07:05et ce statut passe forcément par ces avions F-35.
07:09Un seul avion coûte 100 millions de dollars.
07:11Trump, il est disponible, mais il y a des réticences auprès du Congrès,
07:15mais aussi Israël.
07:17Dernier point qui est très important,
07:19les Saoudiens veulent absolument être aussi le hub
07:21de ce qu'on appelle l'intelligence artificielle.
07:23C'est-à-dire l'intelligence artificielle et la high-tech.
07:26Et là, ils sont prêts aussi à investir massivement aux Etats-Unis,
07:30mais aussi en Arabie Saoudite.
07:31Sur la priorité des priorités, vous venez de l'aborder,
07:35la question de sécurité.
07:37Ils veulent garantir la protection du royaume
07:39par un traité de sécurité mutuelle.
07:43J'ai lu qu'ils n'allaient pas se contenter
07:45d'un simple exécutif ordre de Donald Trump,
07:48un simple décret fait par le président américain.
07:50Ils veulent quelque chose de pérenne,
07:53qu'il y ait au-delà de l'administration Trump.
07:54Oui, c'est dans la structure de Mohamed Ben Salman.
07:59Il ne veut pas quelque chose qui ressemble à ce qui a été fait.
08:01Donc, il ne veut pas le même statut
08:02qui a été accordé par les Etats-Unis au Qatar
08:05après la visite du mois de septembre contre Doha.
08:09Il veut quelque chose de différent.
08:11C'est comme la même chose pour les accords d'Abraham.
08:13Il est, bien sûr, il est prêt pour les accords de normalisation,
08:17mais pas tout de suite.
08:18Mais il ne veut pas aussi prendre ces accords d'Abraham
08:21qui sont déjà sur la route.
08:23Mais la question maintenant, est-ce que Trump est prêt à exercer une pression
08:27sur Mohamed Ben Salman concernant la normalisation ?
08:30Et quels sont les atouts aussi de Mohamed Ben Salman
08:32pour avoir sur tous les avions F-35 et sur le programme nucléaire ?
08:36Sur le programme nucléaire, les informations qui viennent de Washington,
08:39il y a en quelque sorte un accord pour dire
08:41oui, il y a un engagement dans ce sens,
08:44mais pas forcément vers l'enrichissement.
08:47Ça va être un bon sujet, ça ?
08:48C'est presque acquis, la question des désaccords importants,
08:53surtout entre l'Aramco et deux grandes sociétés américaines
08:56qui sont chargées de réfléchir sur cette question.
08:58En quelque sorte, on peut arriver à des promesses,
09:00à des projets,
09:02mais concrètement, il faut attendre d'abord la fin de cette visite
09:04pour voir ce qui a été signé.
09:06Mais au niveau du récit américain,
09:08le récit de succès,
09:10d'investissement saoudien,
09:12très important, Donald Trump, il a besoin.
09:15Il a besoin aussi de dire que l'Arabie saoudite,
09:16le leader, vous savez, l'Arabie saoudite, ce n'est pas rien,
09:19c'est le leader du monde arabe et musulman aujourd'hui.
09:21C'est un poste d'observation par excellence.
09:23C'est l'État qui abrite deux lieux sains,
09:27donc de l'islam, dans la région Mecque et Médine.
09:31Sur le plan économique, l'Arabie saoudite est devenue aussi
09:33un investisseur très important, très courtisé.
09:36Donc tout ça sert finalement le récit de Donald Trump
09:39pour dire que l'Amérique est en train de gagner
09:41à presque bientôt, devant les élections de mes mandats.
09:44Et pour MBS, non seulement la réhabilitation de sa propre personne,
09:48puisqu'il ne faut pas oublier,
09:50MBS n'est toujours pas roi,
09:51il est prince héritier.
09:52Il va être reçu comme un chef d'État aujourd'hui.
09:54Il va être reçu comme chef d'État.
09:56Parce qu'évidemment, et c'est lui qui gère,
09:58en fait, de fait,
09:59c'est lui le numéro un de l'Arabie saoudite.
10:01Il a des projets qui ont besoin de cette sécurisation américaine.
10:04Il a l'Expo universelle, il a la Coupe du Monde.
10:07Donc, il a la vision 2030 aussi à concrétiser.
10:10Tous ces projets passent par une stabilité dans la région.
10:13Et cette stabilité, Donald Trump, il a montré
10:15qu'il était en mesure vraiment d'assurer,
10:18en tout cas, un climat de sécurité après l'accord sur Gaza.
10:21À quel point les affaires de Trump et son clan,
10:24sa famille, sont imbriquées aujourd'hui ?
10:26Il y a quand même un mélange des genres.
10:29Là, on va plaider pour les intérêts américains
10:31ou pour les intérêts de la Trump-Family ?
10:33Il y a un conflit d'intérêts manifeste.
10:36Mais c'est Donald Trump.
10:37Nous avons affaire à un président qui est un homme d'affaires.
10:41Ses envoyés spéciaux sont aussi...
10:43Il est président maintenant, il n'est plus homme d'affaires.
10:44Il est président, mais il est un homme d'affaires.
10:46Mais ses affaires tournent toujours.
10:47Mais il n'est pas censé œuvrer en faveur de ses affaires personnelles ?
10:51Bien sûr, théoriquement, il n'est pas censé.
10:53Mais on sait que, par exemple, son fils,
10:54c'est lui qui est le maître d'œuvre,
10:56finalement, de toutes ses opérations commerciales.
10:57S'engendre, Jared Kushner a joué un rôle très important
11:01dans le retour en grâce de Mohamed Ben Salman
11:03et probablement aussi dans cette visite.
11:06Donc, Donald Trump fonctionne ainsi.
11:09C'est-à-dire, une diplomatie transactionnelle
11:11avec les contrats, les transactions,
11:13et le cercle familial, le cercle des amis,
11:16est un pilier important de la fabrication
11:19de la politique étrangère américaine.
11:21Est-ce qu'on a une appréciation
11:22du niveau de la hauteur de ses affaires,
11:26aujourd'hui, de ce que ça représente ?
11:27Qu'est-ce que ça pèse pour la famille Trump,
11:30l'Arabie Saoudite ?
11:31Écoutez, on a plusieurs affaires.
11:32D'abord, on oublie souvent
11:34que le Qatar a offert un avion.
11:35C'est toujours bon de le rappeler, effectivement.
11:38Oui, donc, j'ai un beau 747.
11:42Donc, finalement, les affaires saoudiennes,
11:43ce qu'aujourd'hui, on sait,
11:45c'est que les Saoudiens vont investir
11:46avec la famille Trump
11:47dans la construction de plusieurs,
11:50les fameuses Tower Trump,
11:52mais aussi certains golfs.
11:53Il y a des projets qui vont se faire
11:54en Arabie Saoudite des projets familiaux
11:58dans une ville qui s'appelle Dereya.
12:00C'est la ville historique de l'Arabie Saoudite
12:02qui sont énormes,
12:03donc des hôtels,
12:04mais aussi des tours.
12:06Et ce sont vraiment des projets privés.
12:09Évidemment, ça joue le fait
12:10que ces projets-là s'appellent Trump
12:12et il se trouve que le président
12:14s'appelle Trump aussi.
12:14Je crois qu'Embez, d'ailleurs,
12:16a prené pour la création
12:17d'une Trump Tower à Riyad.
12:19Absolument.
12:20Voilà pour un symbole,
12:21puisqu'on parle de symbole aujourd'hui.
12:24Vous dites, les relations
12:26entre l'Arabie Saoudite
12:27et les Etats-Unis et Washington
12:29sont loin d'être nouvelles.
12:30Ça fait 70 ans d'histoire,
12:32finalement,
12:33qui avait été mise sur pause
12:34avec l'affaire Rashoudji.
12:36On va faire un bref état des lieux
12:37tout de suite avec Rebecca Martin
12:39et puis on en reparle
12:39juste après ensemble.
12:40Regardez.
12:40C'était en septembre dernier.
12:45L'Arabie Saoudite signait
12:46un accord de défense mutuel
12:48avec le Pakistan.
12:50Un symbole fort de l'ambition
12:52du plus grand pays du Moyen-Orient
12:53qui dépendait jusque-là
12:55du seul parapluie américain.
12:58Pas de quoi entacher l'amitié
12:59entre Donald Trump et le prince héritier,
13:02reçu avec les honneurs à Washington.
13:03C'est plus qu'une rencontre.
13:06Nous honorons l'Arabie Saoudite
13:08et le prince héritier.
13:09Si le président américain
13:11regarde avec envie
13:12la promesse de 600 milliards
13:14de dollars d'investissement
13:15faite en mai dernier par Riyad,
13:17la vente d'avions de chasse F-35
13:19donnerait de facto encore plus de poids
13:21à l'Arabie Saoudite dans la région
13:23et notamment face à Israël.
13:26Seul pays à posséder
13:27les avions américains jusqu'à présent.
13:29Le rapprochement entre les deux pays
13:30voulu par Donald Trump
13:32reste conditionné par Riyad
13:33à l'établissement d'un État palestinien.
13:36Nous cherchons avec vous Donald Trump
13:38et en coopération avec nos frères du Golfe
13:40à désamorcer les tensions dans la région,
13:43à mettre fin à la guerre à Gaza
13:44et à trouver une solution permanente
13:46et globale à la cause palestinienne.
13:49Au-delà de la promesse alléchante
13:51d'un potentiel deal,
13:53l'enjeu est aussi pour Donald Trump
13:54de tenir ce partenaire stratégique
13:56éloigné de la sphère de la Russie
13:58et surtout de la Chine,
14:01tandis que l'Arabie Saoudite
14:02veut un contrepoids,
14:02contrepoids à la puissance iranienne dans la région.
14:04MBS sait que les grandes ambitions
14:07qu'il a pour son pays
14:08passent par la stabilité au Moyen-Orient.
14:11C'est lui qui a permis le rapprochement
14:13entre le nouveau pouvoir syrien
14:14et la Maison-Blanche.
14:16Washington qui avait aussi accepté
14:18une rencontre avec Moscou
14:19sur le sol saoudien en mars dernier
14:21et qui ferme les yeux
14:23sur les atteintes aux droits de l'homme
14:24dans le Royaume.
14:25On va parler des atteintes aux droits de l'homme
14:28et revenir aussi sur l'affaire Achaudji
14:29quand même.
14:30Ça mérite un mot,
14:31sachant que Saveuve s'est adressé
14:33à CNN ces dernières heures.
14:35Juste un mot,
14:36Trump espère que la promesse
14:37de 600 milliards de dollars
14:38d'investissement effectuée par Riyad
14:40lors de sa visite
14:41du président américain
14:42en Arabie Saoudite,
14:43c'était en mai dernier,
14:44se concrétise aujourd'hui.
14:45Il y a une chance
14:45que ça se concrétise tout cela.
14:47Oui, peut-être en partie,
14:48mais c'est vrai qu'on oublie souvent.
14:49Les Saoudiens ont signé
14:50mais ils n'ont pas encore payé.
14:51Donc c'est très important
14:52parce qu'ils veulent
14:53avoir aussi des résultats concrets
14:55des promesses américaines.
14:57Donc finalement,
14:57derrière les dorures,
14:58derrière le tapis rouge
14:59et la fête,
15:00ce sont les images
15:01qu'on va voir nous,
15:02il va quand même y avoir
15:02un bras de fer en coulisses.
15:04Je ne sais pas
15:05si on peut appeler bras de fer
15:06mais ce sera certainement
15:07des négociations
15:08qui ont déjà commencé
15:09puisque MBS avait envoyé
15:10déjà ses conseillers
15:11et certains ministres
15:12qui sont déjà à Washington
15:13pour négocier
15:14avec des responsables proches
15:15de Donald Trump.
15:17C'est vrai que la question
15:18des F-35,
15:19c'est un sujet qui est clivant
15:21parce qu'il y a des membres
15:22de l'administration américaine
15:23qui ne sont pas du tout favorables
15:24et certains même conditionnent
15:26à une normalisation tout de suite.
15:28MBS n'est pas du tout
15:29de cet avis.
15:31MBS, il part avec des dossiers.
15:33Il part avec des dossiers iraniens
15:34et curieusement,
15:35la veille de son départ à Washington,
15:37il reçoit une lettre
15:38de président iranien.
15:40Donc les Iraniens veulent aussi,
15:41puisque MBS,
15:42il l'a fait entre la Syrie
15:43et les Etats-Unis,
15:44ils veulent probablement aussi
15:46envoyer un message clair
15:47à Donald Trump.
15:48Il y a le dossier libanais,
15:49il y a le dossier de Gaza
15:50et aussi,
15:51à notre hasard du calendrier,
15:53MBS arrive au lendemain
15:54d'un vote très important,
15:56crucial.
15:56Le vote de Conseil de sécurité
15:57sur le plan Trump pour Gaza
15:59qui a été validé.
16:00Donc MBS, il est porteur de dossiers.
16:03Ça veut dire quoi ?
16:03Ça veut dire qu'MBS se projette déjà
16:05en tant que leader régional
16:07et que les Américains,
16:08désormais,
16:09peuvent compter sur l'Arabie saoudite
16:11pour les aider à pacifier.
16:14L'Arabie saoudite a montré
16:15une grande retenue
16:16dans sa gestion.
16:17Vous avez vu,
16:17il n'y a pas trop de déclarations
16:19contre Israël
16:20ni contre les Etats-Unis,
16:22mais des déclarations
16:22tout à fait calculées,
16:24mesurées,
16:25pour ne pas paraître
16:26comme un Etat
16:27qui est très éloigné
16:29donc de la version américaine.
16:31Pourtant,
16:31il y a des points de vue
16:32divergents effectivement
16:33du côté américain
16:35et saoudien
16:36sur cette question
16:37par exemple
16:38palestinienne.
16:39Ça doit passer par
16:40le règlement d'un conflit
16:41en territoire palestinien.
16:45Ça, c'est un point
16:45non transigeant
16:47pour les Saoudiens ?
16:49Vous savez,
16:49dans les négociations,
16:50on commence toujours
16:51par les points
16:51qui sont d'abord non clivants
16:52pour arriver au point clivant.
16:54Mais en effet,
16:55l'Arabie saoudite,
16:56c'est elle qui est derrière
16:57cette idée
16:57de ce qu'on appelle
16:58la solution à deux Etats
16:59qui a été parrainée
17:00par le président français
17:01et la France.
17:03Donc la solution
17:04à deux Etats
17:05a été complètement marginalisée
17:06par Donald Trump
17:07dans ce fameux plan
17:09qui a été signé
17:09à Sharmashir.
17:10Ça, c'est un point
17:11de divergence.
17:12La deuxième question,
17:13c'est que le vote
17:14du Conseil de sécurité
17:14qui parle de cette force internationale
17:17et aussi ce board,
17:18ce comité conseil
17:19pour la paix
17:20et de la reconstruction,
17:22les Saoudiens ont toujours
17:23refusé de contribuer
17:25financièrement
17:26dans la force
17:27de stabilisation
17:28et aussi
17:29dans la reconstruction
17:30de Gaza
17:30s'il n'y a pas
17:32une certaine visibilité
17:33sur la solution
17:34à deux Etats.
17:35C'est-à-dire
17:35la perspective
17:36de la création
17:37d'un Etat palestinien.
17:38Donald Trump
17:38a toujours évacué
17:39cette question.
17:40Donc ça,
17:40ce sont deux sujets.
17:41La notion de l'Etat palestinien,
17:43elle figure dans le texte
17:45d'une façon effectivement
17:46très floue.
17:48On ne sait pas
17:48ce que par Etat
17:49entendent les Américains.
17:51C'est un Trump
17:52en position de force
17:53qui va se présenter
17:54devant MBS justement
17:55au lendemain de ce vote
17:55aujourd'hui ?
17:56Oui, il est en position de force
17:57après, il faut souligner
17:59ce qu'il a réussi
18:00ce plan
18:01le passage en force
18:03de ce plan
18:03de paix
18:05à Sharmashir
18:06mais aussi
18:06le vote hier
18:07du Conseil de sécurité.
18:08Il y a deux abstentions
18:10celle de la Chine
18:11et de la Russie
18:12mais tous les pays arabes
18:13ont demandé
18:14le soutien
18:15de cette résolution.
18:16En quelque sorte,
18:17ils trouvent
18:17un soutien
18:18ou un habillage
18:19onusien
18:20à un plan
18:20qui a été négocié
18:21par Donald Trump
18:22avec d'autres Etats
18:24du monde arabe
18:25et musulman.
18:25On parlait
18:26des accords d'Abraham
18:27pour Trump
18:29qui a décrit
18:30ces accords
18:31comme l'une de ses plus grandes
18:32réussites de politique étrangère
18:33c'est une priorité
18:35aussi que les Saoudiens
18:36l'intègrent ?
18:37Oui, c'est une priorité
18:38pour Donald Trump
18:38et très importante
18:39parce que finalement
18:40il se présente
18:42comme le président
18:42qui va amener la paix
18:43dans cette région
18:44mais il sait
18:45que les accords d'Abraham
18:46sans l'Arabie Saoudite
18:47restent tout de même
18:48des accords boiteux
18:49des accords
18:50qui n'ont pas
18:50beaucoup de sens
18:51de par l'importance
18:53de ce pays
18:54l'Arabie Saoudite
18:55sur le plan religieux
18:57sur le plan économique
18:57demain c'est l'Arabie Saoudite
18:59qui signe les accords
18:59ça veut dire que les pays du Golfe
19:01ceux qui restent
19:01qui sont encore réfractaires
19:02ils vont certainement
19:03leur emboîter le pas
19:04et d'autres pays arabes.
19:05On risque de s'en rapprocher
19:06après cette séquence
19:07à la Maison Blanche
19:08ou pas ?
19:09C'est quand même l'enjeu
19:10pour les Américains
19:10aujourd'hui.
19:11Les Américains
19:12ils ont déjà
19:13à mon avis réussi
19:14à imposer un tempo
19:18dans la région
19:19l'Arabie Saoudite
19:19ne s'est pas opposé
19:20lors de derniers sommets
19:21par exemple
19:22au Qatar
19:24j'ai été présent
19:25il y avait
19:27plusieurs propositions
19:28par exemple
19:29pour une force arabe
19:30après l'attaque israélienne
19:32et c'est pourquoi
19:33les Américains
19:33les Saoudiens
19:34aujourd'hui
19:34ils disent
19:35attention
19:36ce n'est pas seulement
19:37ce n'est plus l'Iran
19:37qui est une menace
19:38substantielle
19:39puisque l'Iran
19:39aujourd'hui est affaibli
19:40mais aujourd'hui
19:41Israël aussi
19:42est une menace
19:42puisque Israël
19:43a attaqué
19:44frappé un État
19:46proche
19:46membre du conseil
19:47de coopération du Golfe
19:49il y avait des propositions
19:50pour créer une force arabe
19:51en quelque sorte
19:52l'Arabie Saoudite
19:53a dit non
19:53c'est-à-dire qu'on voit bien
19:54que le récit saoudien
19:55c'est un récit finalement
19:56qui n'est pas très éloigné
19:57de la version américaine
19:59ne veut pas s'investir
20:00ne veut pas s'investir
20:01parce que
20:01l'Arabie Saoudite
20:02a ces projets
20:03que vous avez soulignés
20:04dans le reportage
20:05la Coupe du Monde
20:05l'Expo Universelle
20:07et aussi
20:08la diversification
20:09la vision 2030
20:10qui passe tous
20:11par une stabilité
20:12dans la région
20:12et ça c'est le défi
20:13de la MBS
20:14c'est-à-dire
20:15pas de guerre en Iran
20:16pas de conflit en Iran
20:17stabiliser aussi
20:19le conflit israélo-palestinien
20:21même s'il n'y a pas
20:21de création d'État palestinien
20:23mais en tout cas
20:23à la fin
20:23Gaza a empêché
20:25finalement la signature
20:26de l'accord de normalisation
20:27qui était presque prêt
20:29qui était sous toit
20:30mais évidemment
20:30avec Gaza
20:31MBS
20:32il est soucieux
20:33de l'opinion
20:33de la rue saoudienne
20:35les Saoudiens
20:36ne sont pas tous acquis
20:37à la normalisation
20:38avec Israël
20:39et surtout
20:39sans cette perspective
20:40de la création
20:41d'un État palestinien
20:42On n'a pas parlé
20:43de la veuve
20:45de M. Rachodji
20:46évidemment c'était
20:47un gros dossier
20:48il y a 7 ans
20:49en 2018
20:50au moment où
20:50il disparaît
20:52on n'a d'ailleurs pas
20:52retrouvé son corps
20:53démembré
20:54on a quelques images
20:55de caméras de surveillance
20:57Sa veuve a répondu
20:59à une interview
21:00sur CNN
21:01elle dit que cette séquence
21:02qui s'annonce
21:03à la Maison-Blanche
21:04est très douloureuse
21:04pour elle
21:04on peut le comprendre
21:05elle confirme
21:06qu'elle a écrit à Trump
21:07pour qu'il aide
21:07à obtenir un règlement financier
21:09avec Mohamed Ben Salman
21:10est-ce que vous pensez
21:11que le sujet
21:11va être abordé
21:12entre les deux hommes
21:13ou éliminé par Trump ?
21:15Non
21:15Donald Trump
21:16ne considère pas
21:17la question des droits de l'homme
21:18qui est une priorité
21:19de sa politique étrangère
21:21d'ailleurs
21:22il compte ses amis
21:23c'est plutôt dans
21:23beaucoup dans
21:24ses régimes autoritaires
21:25il vante
21:26les mérites
21:27de président Sissi
21:28de président Erdogan
21:29de Mohamed Ben Salman
21:31tous les autocrates
21:32des pays du Golfe
21:33donc hélas
21:34je crois fort
21:34que ça ne sera pas
21:35un sujet important
21:37cela dit
21:37il a été abordé
21:38par les démocrates
21:39mais aussi
21:39sans vraiment fanfare
21:41et la question
21:42des droits de l'homme
21:43mais Jamal Khashoggi
21:44mais il y a aussi
21:45des questions des détenus
21:46des questions aussi
21:47des droits de l'homme
21:47la question du Yémen
21:48vous savez que
21:49la guerre du Yémen
21:50finalement
21:51ce qui se passe
21:51au Yémen
21:52a justement poussé
21:54les législateurs américains
21:56de ne pas autoriser
21:56de vente
21:57à l'Arabie Saoudite
21:58puisqu'elle est impliquée
21:59dans une guerre
21:59aujourd'hui finalement
22:01toutes ces limites
22:02tous ces viraux
22:03vont tomber
22:04parce que même
22:05les membres du Congrès
22:06mais surtout du côté républicain
22:07personne n'ose
22:08contrarier Donald Trump
22:10c'est pourquoi il était
22:11on l'a vu dans le reportage
22:12très confiant pour dire
22:13je vais vendre ces F-35
22:15ils les veulent
22:15je vais les vendre
22:16Lui qui recevait
22:17il y a une semaine
22:17le président intérimaire syrien
22:19Mohamed Achare
22:20quelle séquence
22:21pour le président
22:22des Etats-Unis
22:23quand même
22:23en ce moment
22:24Quel retournement
22:25ça montre vraiment
22:26c'est vrai que nous avons
22:27un président
22:27qui n'est pas du tout dogmatique
22:28c'est un président
22:29qui est très réaliste
22:30il croit à la force
22:32il croit aussi
22:33à la transaction
22:34comme deux éléments
22:35de régler
22:36les problèmes internationaux
22:37On peut parler avec tout le monde
22:39s'il y a des affaires
22:39en perspective
22:41Et on est en très poli
22:42avec évidemment
22:43avec les
22:43parfois
22:44même avec les ennemis
22:45beaucoup plus que les amis
22:46puisque vous avez vu
22:47avec les amis européens
22:48quand même
22:49ils ont passé
22:49un mauvais quart d'heure
22:50on va voir la séance
22:51la séance de photo
22:52est-ce que
22:53Jonathan va autoriser
22:54la presse
22:55à être présente
22:56dans le compte
22:57qu'il va recevoir
22:58parce qu'il va recevoir
22:58Mohamed Besselman
22:59plusieurs fois
23:00entre aujourd'hui
23:01et demain
23:01on va voir un petit peu
23:02la cérémonie
23:03comme vous l'avez dit
23:04dans votre introduction
23:04cette cérémonie
23:06et la mise en scène
23:07elle va nous dire
23:08davantage
23:09parce qu'on sait
23:09qu'un MBS
23:10n'est pas du tout friand
23:11des médias
23:11et des déclarations publiques
23:13on va voir si
23:14sauf que cette fois
23:15c'est peut-être
23:15dans son intérêt à lui
23:16oui son intérêt
23:17mais il va pas
23:18le mettre dans un embarras
23:20comme ce fut le cas
23:21avec le président ukrainien
23:22par exemple
23:23qui est un allié
23:23de l'occident
Recommended
1:13
|
Up next
1:46
0:36
Be the first to comment