- il y a 3 heures
DB - 17-11-2025
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00:00:00...
00:00:00Tu t'es confessé?
00:00:24Tu t'es confessé, mais tu la revois quand même.
00:00:26Je n'ai pas promis de ne pas la revoir.
00:00:28Vous avez une religion d'hypocrite.
00:00:58Attention !
00:01:14Service du roi, vous êtes prisonniers.
00:01:21Rendez-vous.
00:01:31Nous sommes trois fois plus nombreux.
00:01:33Alors, attention, c'est gaffe.
00:01:34Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:44Messieurs, je vous en prie.
00:02:10Oui, nous sommes tous français.
00:02:12Vous êtes des armées.
00:02:13Rendez-vous.
00:02:18Bruyaron et ses hommes !
00:02:19Suivez-le !
00:02:20Oui, mais par ici, messieurs !
00:02:21Par ici, s'il vous plaît !
00:02:23...
00:02:36Alors, Bruyaron !
00:02:38Tu viens !
00:02:39On est à égalité maintenant dans ce petit chemin !
00:02:42Mon pauvre vieux, il ne faut jamais obéir tout de suite !
00:02:50Il faut faire marcher sa petite tête avant !
00:02:52On ne t'a jamais appris ça chez le Mazzarini !
00:02:56Ah non, s'il vous plaît !
00:03:03Vous, je serai obligé d'être méchant !
00:03:06J'ai la meilleure position, non ? Ça se voit !
00:03:09Jusqu'à ce que vous me fassiez tourner, c'est moi qui suis maître !
00:03:13Nous sommes tous français, comme dit votre commandant !
00:03:17Allez le chercher !
00:03:18Je suis là !
00:03:19Oui, en effet !
00:03:22Mais pas très bien placé !
00:03:24Ni vous, ni vos hommes !
00:03:26Je sais que vous seriez finalement les plus forts, je le sais !
00:03:30Mais je vous ferai de gros dommages !
00:03:32Et j'y suis décidé !
00:03:34Donc, voici mes conditions !
00:03:37Mes trois compagnons, et moi, gentilhomme ou non,
00:03:40seront traités convenablement !
00:03:42Nous garderons nos chevaux !
00:03:44Et l'on nous rendra nos armes
00:03:46lorsque M. le Prince de Condé exigera notre libération !
00:03:51D'ici quatre semaines, ils ne nous échapperont pas !
00:03:55Je donne ma parole !
00:03:57Acceptez-vous !
00:04:00Le projet est raisonnable !
00:04:02J'accepte !
00:04:03Jetez votre mousse de l'un de vos hommes !
00:04:06Je ne le jette pas, je vous le donne !
00:04:11Je vous remercie, vous savez épargner le sang !
00:04:16Sébastien, le prêtre de Vauban !
00:04:19Pas beaucoup plus noble que riche, en vérité !
00:04:22Excusez-nous, la prise n'est pas fameuse !
00:04:25Commandant de Saint-Pierre !
00:04:27Messieurs, en selle !
00:04:36Nous conduisez-vous, commandant !
00:04:38À notre camp, en batteux !
00:04:39Un près de la ferme où est installé son éminent !
00:04:41Ah ! Le Mazzarini !
00:04:43J'ai dit ton éminent !
00:04:45Oh ! Mais vous l'appelez comme cela, entre vous !
00:04:48Il s'occupe personnellement des échanges prisonniers,
00:04:51chaque fois qu'il le peut !
00:04:52Je vous souhaite de le connaître !
00:04:54Le prêtre de Vauban !
00:05:04Faites entrer tout de suite !
00:05:06Celle-là, c'est de loin la plus importante !
00:05:11Tout fait comme d'habitude !
00:05:14Tu peux t'asseoir si tu désires !
00:05:16Alors, la réponse, il doit mettre la remise où que je sois !
00:05:21Où que je sois !
00:05:22Tu entends !
00:05:23Où que je sois !
00:05:28Je te dis, tout peut t'asseoir, nous avons à causer !
00:05:34Non !
00:05:35Bon !
00:05:38C'était...
00:05:39Ce copain qui était tout droit, non ?
00:05:41Je suis votre prisonnier !
00:05:43Non, non, non !
00:05:44C'est pas ça !
00:05:45C'est...
00:05:46C'est plutôt bon signe !
00:05:47Tu sais, les lois d'Espagne tout droit décide,
00:05:50dans Corneille !
00:05:51Eh bien, Corneille, allez-en !
00:05:53J'ai tout droit les gens qu'ils estiment !
00:05:57Sauf s'ils sont un peu vieux, évidemment !
00:05:59Ah !
00:06:00Ça me joue des tours avec les superbes !
00:06:03Mais...
00:06:04Toi, tu es des bons sens !
00:06:09Je sais ce que tu as fait !
00:06:11T'es pas de quoi j'étais convoqué !
00:06:14J'ai eu du sang-froid, c'est tout !
00:06:16Ah non, non !
00:06:17Je parlais pas de la mouscale, non ça !
00:06:19Les Antilles, un jour deux, l'aurait fait !
00:06:21Enfin, peut-être pas un jour deux, mais un jour cinq !
00:06:24Je parlais de ce que tu as fait à Sainte-Ménioude !
00:06:28Tes travaux, ta tranchée et tout !
00:06:30Tu m'attaques !
00:06:32Roudement mauvais pour nous, ça !
00:06:34Ah !
00:06:35Vous êtes au courant !
00:06:36Eh !
00:06:37Pourquoi crois-tu que je suis Premier Ministre ?
00:06:39Je croyais que la ville tiendrait...
00:06:42Enfin, tiendrait plus longtemps !
00:06:43J'ai fait faire une enquête !
00:06:45En partie, ce sont tes travaux !
00:06:48Et pourtant, tu n'étais pas les maîtres !
00:06:50Tu es bien jeune !
00:06:51Quel âge à toi ?
00:06:52Dix-neuf ans !
00:06:53Et tu es dans la cavalerie !
00:06:56Mais...
00:06:57Qu'est-ce que tu fais dans la cavalerie ?
00:07:00Tu es asile, mais c'est pas ta place !
00:07:03Les princes de Condé ne t'a pas offert une situation plus en rapport avec tes talents !
00:07:09Il était là, il t'avoue !
00:07:10La prise de Sainte-Ménioude lui a fait gagner trois mois !
00:07:13Si, si !
00:07:14Il m'a offert de devenir enseigne dans l'un de ses régiments !
00:07:16Eh !
00:07:17Mais je n'ai pas accepté !
00:07:18Parce que bien que cadet, je n'ai pas beaucoup de fortune !
00:07:21Et je ne pouvais pas soutenir le caractère du grade !
00:07:24Mais sur ma cassette !
00:07:27Sur ma cassette !
00:07:29J'étais allé doté !
00:07:30Moi, la barre !
00:07:31Comme on dit !
00:07:32Et je n'aurais même pas eu besoin !
00:07:35Ils ignorent tous les suites !
00:07:37Sous les ordres de Monsieur de Clairville !
00:07:40Dans cinq ans, tous les remplacés !
00:07:45Tu les remplaceras, si tu veux !
00:07:48Non !
00:07:50Je suis au service du prince de Condé !
00:07:53Et tu peux me dire pourquoi ?
00:07:56Nettement !
00:07:58Parce que je ne veux pas obéir plus que lui à un premier ministre étranger !
00:08:02Un cardinal italien qui est venu s'enrichir ici, sur notre dos !
00:08:07Et qui ne parle même pas bien le français !
00:08:10Continue !
00:08:11Non, cela suffit !
00:08:12Tu te l'ouvres ?
00:08:14Ah !
00:08:15Ah !
00:08:16Mon accent !
00:08:17Mon accent !
00:08:18Si j'avais pour les supprimés, tu sais !
00:08:20Mais...
00:08:22C'est ça qui compte !
00:08:24Dis !
00:08:25Ou ce sont mes actes !
00:08:27Ce qui restera pour le royaume !
00:08:30Allez, parle ! Parle !
00:08:31On dit que toi la langue est bien pendou !
00:08:33Défond !
00:08:35Non pas ton chef !
00:08:37Mais la politique de ton chef !
00:08:40Bon, tu m'as dit ce que tu voulais pas !
00:08:43Ensuite...
00:08:44Tu t'es posé la question, j'espère !
00:08:47À quoi travaille Condé ?
00:08:49À quoi travaille tout, toi ?
00:08:50Allez, voilà ce que je te demande !
00:08:52À vous chasser !
00:08:54Pour rétablir l'autorité du roi !
00:08:57Ah !
00:08:58Mais tout plaisant !
00:08:59C'est vos bannes !
00:09:00J'aurais une manière de rétablir l'autorité du roi !
00:09:03Que de vouloir sasser par la force les ministres !
00:09:06Qu'est-ce que le roi a nommé !
00:09:08De mener contre lui la guerre civile !
00:09:12De mettre la misère partout !
00:09:15D'ailleurs, je suis parti volontairement !
00:09:18Et il a continué !
00:09:20Alors...
00:09:22S'il aspirait lui-même au trône !
00:09:25C'était qu'on vendrait mieux !
00:09:27Il n'aspire pas au trône !
00:09:29Il accepterait les seuls gouvernements de Guyenne et de Bourgogne !
00:09:32Les siens, tenus de son suzerain !
00:09:35Ah, ça c'est exact !
00:09:37Comme au triste temps du gothique !
00:09:40N'est-ce pas ?
00:09:41Où chaque province vivait pour elle seule !
00:09:44Voilà qui serait bon pour le royaume !
00:09:46Qui les protégerait de toutes les puissances !
00:09:49C'est idiot !
00:09:54Ecoute-moi, Romain !
00:09:56Si je ne me suis pas trompé sur toi,
00:09:59tout sera d'accord !
00:10:02Ce qui compte dans la vie,
00:10:05à part peut-être l'amour,
00:10:08c'est d'écrire,
00:10:10de faire quelque chose,
00:10:12c'est-à-dire une statue, un tableau, quelque chose
00:10:15qui n'existe pas avant,
00:10:17et qui existe maintenant,
00:10:19qui durera des siècles !
00:10:22Comme elle a la tour !
00:10:24Bon, moi je ne suis pas artiste,
00:10:26toi non plus,
00:10:27tout ce qu'on peut faire c'est acheter !
00:10:29Bon !
00:10:30Mais,
00:10:32un bon meuble aussi,
00:10:34ça s'est fait !
00:10:35Une fabrique,
00:10:37une ville,
00:10:38un royaume !
00:10:40Moi je suis capable de gouverner !
00:10:43Ça, je le sais !
00:10:45J'en suis sûr !
00:10:46Je vois les situations,
00:10:48les hommes !
00:10:50En Italie,
00:10:51il n'y avait rien de sérieux pour moi,
00:10:52je ne pouvais pas être pape !
00:10:54Ici,
00:10:56Risolieu m'a pris tout de suite !
00:10:58Alors, j'ai choisi
00:11:00de faire avec lui
00:11:01des royaumes !
00:11:03J'ai choisi cette œuvre-là !
00:11:06Tu sais, Risolieu,
00:11:07il s'en moquait pas mal de mon accent !
00:11:09Les jeunes rois,
00:11:10ils s'en moquent !
00:11:11Il sait bien que c'est le défunt !
00:11:13Tandis que ton prince est décondé !
00:11:17Fait alliance avec l'Angleterre,
00:11:19avec l'Espagne,
00:11:21avec Cromwell,
00:11:23avec tous les ennemis du royaume !
00:11:26Il leur a rendu Barledouc,
00:11:28Crétel, Courtrès, Samiel !
00:11:30Recroît !
00:11:31Son recroît !
00:11:33Mais les frontières s'y infirment !
00:11:36Il défait tout ce que j'ai fait !
00:11:39Tous les seuls disent
00:11:42et n'inventent rien !
00:11:43Alors, je te demande,
00:11:45pourquoi reste-toi avec lui ?
00:11:47Je suis gentilhomme du Morvan,
00:11:52et le prince de Condé, mon suzerain !
00:11:55Ah ! Toujours tes vieilles héries !
00:11:57Mais non !
00:11:59Il n'est plus ton suzerain,
00:12:00puisqu'il a trahi les siens !
00:12:01Ton suzerain, c'est la roi des France !
00:12:03Tu ne restes avec lui que par fidélité !
00:12:08C'est-à-dire par hasard !
00:12:10Parce que les circonstances,
00:12:12elles ont fait que tu es entré à ton service d'abord !
00:12:15Ça n'est pas une raison pour un homme libre !
00:12:17Je vous en ai donné une autre !
00:12:18Et tu y crois vraiment encore ?
00:12:20Mais regarde-moi en face, Boban !
00:12:22Qui est-ce qui est le plus utile à son pays ici ?
00:12:26Qui est-ce qu'il construit au lieu de détruire ?
00:12:29Est-ce que j'ai fait alliance avec les Espagnols, moi ?
00:12:32Même quand j'ai fait partie !
00:12:34Est-ce que j'ai livré des places françaises ?
00:12:37Ah ! On me l'a proposé, tu penses !
00:12:41J'aime l'argent !
00:12:43Je sais ce qu'il donne !
00:12:45Mais je le fais passer toujours après !
00:12:48Tandis que Condé fait d'abord passer son orgueil !
00:12:51C'est un guerrier éblouissant, mais rien d'autre !
00:12:56Si tu es perspicace, tu l'avoues !
00:13:00Pas suffisant !
00:13:02Et maintenant, c'est une rebelle !
00:13:04Une rebelle, nuisible !
00:13:06Et toi aussi ?
00:13:08Encore moins, lui, il sait ce qu'il veut !
00:13:11Condé, non !
00:13:13Il ne peut rien créer même pour lui-même !
00:13:16Je ne le tourtoirai jamais !
00:13:24Je te tais !
00:13:26Je sais que tes réponses seraient mauvaises !
00:13:30Tout me fait plaisir !
00:13:34Ah !
00:13:36Tu l'as suivi comme ça, sans réfléchir, dans le premier enthousiasme !
00:13:41Parce que tu servais une grande self, tu as pensé que tu servais une grande cause !
00:13:46Et maintenant, tu commences à comprendre !
00:13:50Ah ! C'est un moment pénible !
00:13:54Oh ! Je ne te demande pas une réponse et tout de suite !
00:13:58Tu pensais bien !
00:14:00C'est pour toute ta vie que tu vas décider des royaumes !
00:14:07Les biens du royaume !
00:14:10Et pour toi, la défense des frontières du royaume !
00:14:14Contre toutes les invasions, toutes !
00:14:17Les restes, tu t'en moques !
00:14:19Tu prothèses le pays, tu fais quelque chose !
00:14:22Oui !
00:14:25Oui, je vais réfléchir !
00:14:26Si si, réfléchis, réfléchis !
00:14:28Renseigne-toi, demande-moi !
00:14:30Ah !
00:14:31Ce n'est pas facile ce que je te propose, tu sais !
00:14:33Même si tu acceptes, tu ne seras pas les maîtres !
00:14:36Quoi que tu fasses, les rois, ils restent les rois !
00:14:39Et toi, tu es contraint de...
00:14:42Mais je vais voir tout le suite, si tu as compris !
00:14:45Sais-tu où le roi va t'envoyer, si tu passes au service et des frances ?
00:14:50Et prendre Sainte-Ménéhulde pour le royaume !
00:14:53Non !
00:14:55Je ne ferai pas tuer des hommes deux fois pour ça !
00:14:59Pour exactement la cause inverse !
00:15:03Maintenant, je refuse !
00:15:04Mais, c'est toi qui en épargneras le plus !
00:15:07Tu connais la ville, ses fortifications !
00:15:10Tu commenceras ton vrai travail pour de bonnes !
00:15:14Ah !
00:15:15Tu n'es pas un orgueilleux, toi !
00:15:17Tu sais te désuser quand il le faut !
00:15:20Il faut réparer quand on s'est trompé !
00:15:25Allez, va, va, je n'ai plus rien à te dire !
00:15:28Ah !
00:15:29Quand j'avais ton âge !
00:15:33Enfin, ça n'a pas d'importance pour toi !
00:15:36Tes compagnons et toi, vous êtes libres !
00:15:39C'est libre !
00:15:45Réfléchis !
00:15:47Réfléchis autant qu'il le faut !
00:15:50Mais...
00:15:52C'est pressé, tu sais, pour Sainte-Ménéhulde !
00:15:54Tu n'as pas besoin de te dire !
00:16:03J'aime gagner ou non, mais...
00:16:05Tu vas parler, oui ?
00:16:06Tu n'as pas desserré la bouffe depuis que nous avons quitté le camp !
00:16:08Tu n'as même pas regardé une fille après un mois !
00:16:11Enfin quoi ?
00:16:12Nous sommes libres !
00:16:13Libres !
00:16:14Elle est belle, ma liberté !
00:16:15Jamais je n'étais aussi enfermé, tu m'entends ?
00:16:16Et je t'ai enfermé avec moi !
00:16:17Tu sais ce que nous fabriquons chez Condé ?
00:16:18Tu n'as pas desserré la bouffe depuis que nous avons quitté le camp !
00:16:19Tu n'as pas desserré la bouffe depuis que nous avons quitté le camp !
00:16:20Tu n'as même pas regardé une fille après un mois !
00:16:21Enfin quoi ?
00:16:22Nous sommes libres !
00:16:23Libres !
00:16:24Elle est belle, ma liberté !
00:16:25Jamais je n'étais aussi enfermé, tu m'entends ?
00:16:27Et je t'ai enfermé avec moi !
00:16:28Tu sais ce que nous fabriquons chez Condé ?
00:16:29Tu aurais pu répondre ?
00:16:30Il a soufflé sur mes raisons comme sur des bougies !
00:16:31Je n'ai même pas pu dire un mot pas !
00:16:32Il m'a bien eu !
00:16:33Seulement c'est moi le fautif, ce n'est pas lui !
00:16:34Mais nous retournons bien à l'armée du Prince !
00:16:35Ah non !
00:16:36Non, pas moi !
00:16:37De toute façon, je ne le ferai pas !
00:16:38De toute façon, je ne le ferai pas !
00:16:39Où est la motte ?
00:16:40Je vais t'expliquer.
00:16:41Je vais t'expliquer.
00:16:42Je vais t'expliquer.
00:16:43Je vais t'expliquer.
00:16:44Et je t'ai enfermé avec moi !
00:16:45Tu sais ce que nous fabriquons chez Condé ?
00:16:47Tu aurais pu répondre ?
00:16:48Il a soufflé sur mes raisons comme sur des bougies !
00:16:50Je n'ai même pas pu dire un mot pas !
00:16:52Il m'a bien eu !
00:16:54Seulement c'est moi le fautif, ce n'est pas lui !
00:16:57Mais nous retournons bien à l'armée du Prince !
00:16:59Ah non !
00:17:00Non, pas moi !
00:17:02De toute façon, je ne le ferai pas !
00:17:06Où est la motte ?
00:17:08Je vais t'expliquer.
00:17:09Toi, tu feras ce que tu voudras !
00:17:10Moi, je n'ai rien promis !
00:17:12Non !
00:17:13Laisse-moi !
00:17:17Il m'a assez triste d'avoir été idiot !
00:17:20Et d'avoir entraîné les autres à être idiot !
00:17:23Dis !
00:17:25Il sait peut-être bien maintenant que tu es idiot !
00:17:27Et toi tout seul !
00:17:30Ah, il est malin !
00:17:31Tout le monde nous avait mis en garde !
00:17:33Il nous propose d'aller reprendre Sainte-Ménéoul !
00:17:35Pour le roi, pour le royaume !
00:17:37Ah, il s'en fout bien du point d'honneur, je t'assure !
00:17:40La honte pour lui, c'est de continuer à faire des couillonneries graves
00:17:43quand on a reconnu que c'était des couillonneries !
00:17:45Il faut réparer en baissant la tête, c'est tout !
00:17:48Je n'ai même pas encore décidé !
00:17:53Et je cherche déjà comment je vais faire pour reprendre la ville !
00:17:57Pour toutes les hommes encore une fois !
00:17:59Et toi peut-être !
00:18:05Parce que je n'avais réfléchi à rien !
00:18:10Donne tes raisons !
00:18:12Tout de suite !
00:18:13N'aie pas peur !
00:18:15On va examiner la chose !
00:18:17Je n'ai rien promis, je te dis !
00:18:19Et je veux que tu restes avec moi !
00:18:22Je ne suis pas prêt de m'engager comme un fou désormais !
00:18:25Mais tu vas voir, sa position est forte !
00:18:43C'est bien ce que je pensais !
00:18:48J'arrive, il est incommodé, il ne peut pas partir !
00:18:51Et on nous envoie quand même à Clermont-sur-Oise !
00:18:54Le siège n'attend pas !
00:18:56Tu as accepté ?
00:18:57Mais tu es beaucoup plus mal en point que oui !
00:18:59Tes blessures ne sont même pas complètement fermées !
00:19:02Elle ne m'empêche pas de...
00:19:04En tout cas, ne m'a pas demandé mon avis !
00:19:07Et nous serons sous les ordres de qui ?
00:19:09Eh bien, il paraît que ce sera de moi !
00:19:10Oui, enfin, pas officiellement !
00:19:12Tous les ordres seront toujours signés Clairville !
00:19:16Mais tu me donnes le respect, hein !
00:19:18Je ne t'avise pas de broncher !
00:19:21Je veux que tu sois le plus brave, le plus beau,
00:19:23et le plus sympathique des ingénieurs du Roi !
00:19:26Ce ne sera pas tellement difficile !
00:19:28Il n'en a pas beaucoup !
00:19:30Ah, dis, tu connais la nouvelle ?
00:19:32Condé est passé totalement aux Espagnols !
00:19:35Oui !
00:19:37De façon officielle !
00:19:38Durenne va les attaquer tout près d'Arras !
00:19:55Écoute, Vauban, cette fois tu exagères !
00:19:58J'ai tout examiné, les travaux que tu demandes sont énormes !
00:20:01Qu'est-ce qui grogne ?
00:20:03Les soldats ?
00:20:04Le Roi ?
00:20:05Ni lui, ni eux, pour le moment !
00:20:08Mais ils vont grogner !
00:20:09Alors ne grogne pas davant eux !
00:20:11Je me charge des explications !
00:20:13Les soldats accepteront, sois tranquille !
00:20:15Ils m'appellent le Paysan Brouette,
00:20:17mais ils savent bien qu'avec toutes mes lignes et mes contre-lignes,
00:20:21ils ont 20 fois moins de tués ou d'estropiés !
00:20:23Le Roi aussi le sait du Picombray !
00:20:25Je l'ai d'ailleurs reconnu très loyalement !
00:20:27N'en laisse !
00:20:29Risquer des hommes quand on peut faire autrement,
00:20:31ça n'est jamais du temps gagné !
00:20:33Oui, j'essaye avec les ingénieurs qui tombent comme des mouches,
00:20:36en allant faire l'herpérage !
00:20:3914 blessures, rien qu'à nous deux !
00:20:42Et avec beaucoup de chance !
00:20:44Ça finira mal !
00:20:45C'est le diable ce matin !
00:20:47Tu as mal dormi ?
00:20:49Avant six mois nous aurons la paix, la motte !
00:20:52De bonne paix sur une bonne frontière !
00:20:55Au lieu de cette confusion de places fortes,
00:20:59pelles mêlées les unes aux autres,
00:21:01après carré, solide !
00:21:03Nous rendrons ce qui est trop loin et pas à nous !
00:21:06Mais nous exigeons Valenciennes, Saint-Omer, Bouchin, Cambray, Montbeuge,
00:21:11et bien entendu Besançon !
00:21:12N'en parle surtout pas !
00:21:15Mais le roi est d'accord !
00:21:17Nous allons enfin travailler pour construire !
00:21:42C'est possible !
00:21:44Le débit est largement suffisant !
00:21:46Ah, la baie !
00:21:48T'inquiète que ne sera pas seulement une ville imprenable !
00:21:50Je vais en faire un port !
00:21:52Un vrai !
00:21:53Accessible à tous les navires !
00:21:55Tenez, regardez !
00:21:56Je réunis par des canaux, toutes les eaux dormantes de l'arrière-pays !
00:21:58Je les retiens par des écluses !
00:21:59Oui !
00:22:00Et le jour venu, à leurs plus hauts niveaux, je les lâche toutes à la fois !
00:22:03Pour qu'elles libèrent elles-mêmes les pinces !
00:22:05N'est-ce pas un projet superbe ?
00:22:06Bien sûr !
00:22:07Vous y avez pensé tout à l'heure, en voyant le ruisseau grossi qui chassait la boue !
00:22:08J'ai ressorti le vieux dossier des Flandres !
00:22:09Il faut vérifier !
00:22:10Mais si les relevés ont été bien faits, ça marche !
00:22:11On chassera les sables !
00:22:12Et puis on pourra le refaire autant de fois qu'il le faudra !
00:22:13Et l'argent, messieurs !
00:22:15Est-ce que vous croyez que les marchands de Dunkerck vous en donneront assez pour l'argent ?
00:22:23Non !
00:22:29Comme je vous ai dit, tout à l'heure, je les lâche toutes à la fois !
00:22:31Pour qu'elles libèrent elles-mêmes les pinces !
00:22:34C'est pas un projet superbe !
00:22:35Bien sûr !
00:22:39L'argent, messieurs. Est-ce que vous croyez que les marchands de Dunkerque vous en donneront assez pour des travaux pareils ?
00:22:44Mais ils vont s'enrichir. Je le reprouverai.
00:22:47C'est que vous ne les connaissez pas, messieurs. Moi, j'ai vécu assez longtemps là-bas avec eux.
00:22:52En attendant, cela nous coûte trop cher, messieurs de vos bancs. Nous refusons.
00:22:56En effet, oui. C'est exactement ce qu'ils diront.
00:22:59Mais ça m'est égal. Le roi voudra, lui.
00:23:02Un nouveau grand port, face aux Anglais, sur une mer libre, toute la région assainie, vivante, navigable, des milliers de gens qui vivront mieux.
00:23:13J'ai hâte de voir ça, l'abbé. Qu'il pleuve ! Qu'il pleuve ! Vous voyez, l'homme peut se servir de tout.
00:23:21Nous accomplissons une belle tâche, l'abbé. Oui, je suis très content.
00:23:27Arrête, là !
00:23:32Allez, venez, l'abbé. Prenons un peu l'air. On l'a bien mérité, hein ?
00:23:37Ah, oui.
00:23:39Travailler dans ce carrosse ridicule, là !
00:23:42Je ne comprendrai jamais pourquoi un homme de ce nom peut se résoudre à passer des heures dans un carrosse qui...
00:23:47Carotte, à bailler, et brinque, baler comme un malheureux, alors qu'il y a tant de choses qui attendent.
00:23:52Allons-y !
00:23:55Messieurs, vous m'avez dit de vous faire penser à écrire chez vous.
00:23:58Vous avez déjà manqué deux courriers.
00:24:00Oui, c'est vrai, l'abbé, je suis en faute.
00:24:04L'absence est une chose terrible.
00:24:06Quinze mois déjà que je n'ai pas vu ma femme.
00:24:09Mes filles...
00:24:10Comment voulez-vous que je sois fidèle ?
00:24:13Ah, monsieur, tout bonnement comme moi.
00:24:15L'abstinence, c'est quand même possible.
00:24:18Bon, ben, j'écrirai aussitôt remonté.
00:24:20Et vous, finissez la lettre à Louvois ?
00:24:22Oui.
00:24:22Je veux que Rousselot et Lalande ait leur traitement nettement réhaussé.
00:24:25Il le mérite.
00:24:27Ah, je veux aussi sa réponse pour Antibes.
00:24:29Oui.
00:24:31D'habitude, il n'est pas que bien de lui dire des choses comme ça.
00:24:33Mais heureusement que...
00:24:35Oh, la botte !
00:24:50Ah, je suis rudement content de te voir.
00:24:53J'arrive de Versailles, je suis d'une humeur de chien.
00:24:55Tiens, je viens d'avoir avec Louvois une discussion d'un violent...
00:24:59Ce n'est pas la première, cette fois-ci, hein ?
00:25:02Moi, j'ai besoin de te parler.
00:25:05Seul, c'est possible ?
00:25:06Bien sûr.
00:25:07Tu nous apporteras à voir, hein ?
00:25:09Ben, laisse pas au moins enlever mes bottes.
00:25:12Tiens, qu'est-ce que tu dis de ma nouvelle invention ?
00:25:16Regarde si c'est simple.
00:25:18Une plaque échancrée avec un tasseau.
00:25:21Hop, sans effort.
00:25:23Pas mal, pas mal.
00:25:24Sauf que ce n'est pas toi du tout qui l'a trouvée.
00:25:27Hein ?
00:25:28Tu n'as pas vu ça chez certains paysans dans tes tournées ?
00:25:30Non.
00:25:31Ben, alors, c'est que tu n'es jamais allé en Dordogne.
00:25:34Ben, alors, si tu le connaissais, pourquoi ne l'as-tu pas dit ?
00:25:36Une chose qui n'aurait pratiquement rien coûté au roi.
00:25:39J'en aurais fait faire pour toute l'armée.
00:25:41Ce n'était tout de même pas aussi simple.
00:25:44Tu vois, j'ai quand même trouvé un petit quelque chose.
00:25:47Entrez !
00:25:47Tu as toujours ton abbé Roger comme secrétaire ?
00:25:56Oui.
00:25:57Oui, j'ai eu l'entière confiance en lui.
00:25:58Il est ici ?
00:25:59Mm-hmm.
00:26:00Fais-le appeler.
00:26:02Il nous dira où on en est exactement.
00:26:03Sans quoi tu n'admettras jamais ce que j'ai à te dire.
00:26:05C'est vrai.
00:26:07Demande à l'abbé de venir nous rejoindre.
00:26:08Tu m'inquiètes.
00:26:14Moi, j'ai...
00:26:15J'ai dépassé l'inquiétude.
00:26:20Alors ?
00:26:22Non, tout à l'heure.
00:26:26À quel sujet est ta discussion avec Louvoire ?
00:26:28Oh, au sujet des autres Versailles, une fois de plus.
00:26:32Mais tu t'en fous.
00:26:33Oui, absolument.
00:26:35Mais tu ne vois donc pas que nous allons être obligés d'y travailler pendant des années ?
00:26:38Oui, toi aussi.
00:26:39Pratiquement tous les ingénieurs de l'armée qui sont disponibles.
00:26:42Et 20 000 soldats pour commencer.
00:26:44J'entends ?
00:26:45Surtout des régiments à forte proportion au guinot, il paraît.
00:26:50On t'a dit ça ?
00:26:50Oui, tu vas dans quatre heures requis.
00:26:52Presque à coup sûr, à un titre ou à un autre.
00:26:55C'est une entreprise folle.
00:26:56Complètement folle.
00:26:58Bon, je n'ai rien contre Versailles.
00:26:59Du moment qu'on ne me force pas à y vivre.
00:27:02C'est une oeuvre digne du roi.
00:27:04J'ai construit les arcades de Buc avec plaisir.
00:27:07Mais aujourd'hui,
00:27:08sais-tu ce que l'on voit et imaginait pour pléromètre ?
00:27:13Faire venir à Versailles les eaux de l'heure.
00:27:16Oui, de l'heure.
00:27:17Depuis Pont-Gouin.
00:27:19Donc sur plus de 20 lieux.
00:27:20Et en traversant la vallée de maintenant.
00:27:24Tu t'en fous toujours.
00:27:25Oui.
00:27:27Que tu te passionnes contre ça maintenant,
00:27:29que tu ne penses à rien d'autre, je trouve ça dérisoire.
00:27:31Dérisoire.
00:27:3420 000 hommes.
00:27:35Je te dis qu'il faudra y employer plus de 20 000 hommes.
00:27:38Quand ils risquent de mourir au moins un quart, aussi sûrement que par la mitraille.
00:27:41S'il n'y a pas d'épidémie, je vais bien être pendu.
00:27:44On va travailler en plein marécage.
00:27:45Et pour rien.
00:27:46J'avais suggéré qu'on l'utilise à la rigueur pour traverser maintenant des conduites forcées,
00:27:51mais tu penses ?
00:27:52C'est trop simple.
00:27:54Louvois m'a opposé des arguments ahurissants.
00:27:57Le roi est capable de dompter la nature, n'est-ce pas ?
00:28:01Louvois lui a proposé sciemment une œuvre de pur orgueil.
00:28:05Un acte duc plus grandiose que tous ceux des Romains.
00:28:09Immense.
00:28:11Un pont du Gard sur 400 oise à trois étages.
00:28:14Comment tiendra-t-il sur un terrain pareil ?
00:28:17Refuse de t'en occuper.
00:28:18C'est ce que je vais faire si les projets ne sont pas modifiés.
00:28:21Puis tant pis pour ma nomination le lieutenant général.
00:28:24Rentrez !
00:28:29Un courrier vient de porter cette lettre de la part de M. de Louvois.
00:28:32Encore ?
00:28:33C'est un forcelé, ça.
00:28:35L'abbé est ici.
00:28:37Il va venir ?
00:28:38Oui, monsieur.
00:28:39Bon, merci, Rico.
00:28:40Laissez monter personne, hein.
00:28:42Sauf l'abbé, bien entendu.
00:28:43Allez.
00:28:44Tiens.
00:28:47Quatre pages de théories académiques pour repousser mes conduites d'eau.
00:28:51Tiens, Lys, ça vaut la peine.
00:28:54Tu ne comprends pas !
00:28:57Je vais presque certainement déserter.
00:29:01Tu entends ?
00:29:02Je n'abjurerai pas ma religion.
00:29:04Alors ton acte duc de maintenant, les folies de Versailles,
00:29:06qu'elles coudent ce qu'elles voudront au royaume, ça m'est égal.
00:29:09Qu'est-ce que tu dis ?
00:29:10Il n'y a qu'une chose qui puisse m'arrêter.
00:29:13Si l'abbé me dit qu'il va y avoir un accord.
00:29:16Sans quoi, je passe en Hollande.
00:29:21Je suis décidé.
00:29:21Tu ne parles pas sérieusement.
00:29:30Si.
00:29:30C'est toi qui m'as appris jadis qu'il fallait savoir changer de camp pour rester digne.
00:29:40De camp ?
00:29:41Pas de royaume.
00:29:44Tu n'es même pas vraiment Huguenot.
00:29:45Tu ne vas jamais aux presse.
00:29:47Je n'admets pas qu'on persécute ma mère.
00:29:49Ni qui que ce soit.
00:29:50Je n'admets pas qu'on traque les gens qui m'ont élevé sous prétexte qu'ils refusent des cultes de saints auxquels ils ne croient pas ou qu'ils veulent prier comme ça leur plaît.
00:30:00Je n'admets pas qu'on détruise nos temples.
00:30:03Trente, au moins depuis deux mois.
00:30:05Partout, c'est une politique concertée.
00:30:07À Castres, à Dieppe, à Montpellier, à Caen, à Elmort.
00:30:10Tu veux savoir pourquoi on va les employer à maintenant les régiments où il y a un peu trop d'officiers Huguenot ?
00:30:18C'est parce qu'on envoie les autres dragonner mes frères.
00:30:20Parce qu'on loge les soldats dans les familles réactives.
00:30:23Avec permission de tout faire.
00:30:25De violer un peu les filles et de chauffer à la flamme la plante des pieds du père jusqu'à ce que conversion s'en suive.
00:30:31On a enlevé à leurs parents des enfants de sept ans.
00:30:34Pour les convertir.
00:30:40Tu n'as pas beaucoup cherché à te renseigner jusqu'ici.
00:30:44Toi qui es si curieux de tout.
00:30:47Mais, tu vois bien que je ne mens pas.
00:30:51Que je n'exagère pas.
00:30:53Hein ?
00:30:55Non.
00:31:03Je sais, malheureusement.
00:31:07J'ai vu.
00:31:07J'ai honte d'être au service du roi.
00:31:13Je ne me battrai plus pour lui.
00:31:16Enfin, je ne comprends pas.
00:31:18À Paris, il n'y a pas de persécution.
00:31:20Au contraire.
00:31:22Le roi souhaite réunir dans une même religion tous ces sujets.
00:31:25Ça, c'est normal, il me semble.
00:31:28Il y a peut-être par-ci par-là des abus d'exécutants trop zélés.
00:31:31Il y en a certainement, puisque tu le dis.
00:31:33Mais enfin, si l'entente se réalise en haut, tout cela va cesser très vite.
00:31:38Vos évêques et vos pasteurs se réunissent toujours, non ?
00:31:40Ils cherchent à s'accommoder, comme on dit, malgré toutes les objections du pape.
00:31:45Alors, qu'est-ce qui te fait croire ?
00:31:46L'abbé va nous le dire.
00:31:50De toute façon, je quitte le service.
00:31:53Les moyens actuels sont stupides et abominables.
00:31:56Non, non, non, non, ce ne sont pas des exceptions dans toutes les provinces.
00:31:59C'est la norme.
00:32:00Et s'ils continuent, je m'en vais.
00:32:04Le prince d'Orange est prêt à nous accepter.
00:32:08Nous ne sommes pas en guerre en ce moment.
00:32:09Je peux le faire sans déshonneur.
00:32:15Mais la trêve ne durera pas.
00:32:20Tu te battrais même contre nous ?
00:32:23Contre le royaume ?
00:32:25Tu tirerais sur nous ?
00:32:27Oui, si le royaume persécute des innocents.
00:32:32Si on envoie aux galères des hommes libres, qui sont toujours restés fidèles.
00:32:36Si on jette des femmes dans des couvents pour qu'elles abjurent.
00:32:41J'essaierai de nous délivrer.
00:32:44Nous délivrer.
00:32:48À l'aide d'autres despotes,
00:32:52en Angleterre, ce sont les catholiques qui sont traqués, exécutés par...
00:32:54Je passe en Hollande.
00:32:57Je défendrai toujours le royaume.
00:33:13Même si le roi était fou.
00:33:16Qui est-ce qui souffre le plus des invasions ?
00:33:21La tâche à moi, c'est de les empêcher.
00:33:24C'était la tienne.
00:33:27Christiane partira avec toi.
00:33:41Tu lui as dit ton projet ?
00:33:43Non.
00:33:46Tu es le premier à qui j'en parle.
00:33:47Elle restera si tu lui demandes de rester.
00:33:54Mais je lui conseillerai de partir.
00:33:57Elle t'aime trop, Vauban.
00:33:58Et tu le sais.
00:34:01Entrez.
00:34:03Messieurs.
00:34:05À entrer, l'abbé, entrez.
00:34:06Bonjour, monsieur, l'abbé.
00:34:12La motte a appris de très graves nouvelles sur la persécution des siens.
00:34:17Alors dites-nous tout de suite si vous savez quelque chose.
00:34:20Où en sont les accommodeurs ?
00:34:23Il y a toujours un espoir d'entente.
00:34:25Non.
00:34:29C'est presque certainement fini.
00:34:36Le roi a reçu l'annonce il y a quatre jours, pendant deux heures.
00:34:42Officiellement, on ne sait rien d'autre.
00:34:43Mais ce qui m'inquiète, c'est qu'à l'archevêché, on ne cache plus du tout les nouvelles des abjurations massives.
00:34:53Au contraire, on fait état des chiffres énormes dans toutes les provinces.
00:34:59Et on commence à dire naturellement, puisque tous les Wignons se convertissent,
00:35:04c'est pas la peine de leur céder quoi que ce soit.
00:35:08L'archevêque, lui, il a certainement choisi.
00:35:11Et comme il ne s'engage jamais contre le vent.
00:35:15Mais l'assemblée générale du clergé, qu'a-t-elle fait ?
00:35:19Elle a bien essayé d'établir un credo chrétien.
00:35:23Uniquement chrétien.
00:35:26Elle l'a fait ou elle ne l'a pas fait ?
00:35:32Dites-moi ce que vous savez, l'abbé.
00:35:39Je vous en prie.
00:35:41Presque aucun pasteur ne veut plus négocier, étant donné les nouvelles qu'ils apprennent chaque jour.
00:35:50Il paraît que Bossuet s'acharne encore.
00:35:53Lui, il a toujours été d'avis comme permettre la communion sur les deux espèces.
00:35:58Mais lui aussi, il est ébranlé.
00:36:00Certaines disent même que c'est la question de révoquer les dits de Nantes.
00:36:08Mais enfin, pourquoi ne m'avez-vous rien dit, ni l'un ni l'autre ?
00:36:11Vous n'aviez pas confiance ?
00:36:13Non, mais vous ne pouvez rien faire, monsieur.
00:36:16Ça vous aurez compromis et peiné et dérangé dans vos travaux.
00:36:19Mes travaux !
00:36:19Maintenant, c'est une idiotie pour mes places des frontières.
00:36:26Qu'est-ce que des forteresses, si l'on démoralise les hommes ?
00:36:30Si les meilleurs sont prêts à trahir de la brique, je parlerai au roi.
00:36:39Cela ne vous servira à rien, monsieur. Rien qu'à vous perdre.
00:36:42Je parlerai parce que je dois parler.
00:36:45Le roi me connaît à fond, Dieu merci.
00:36:47Il m'appelle de toutes sortes de noms.
00:36:49Il m'a même refusé le titre de lieutenant général parce que je suis trop rustre.
00:36:53Mais il m'a toujours permis, mon franc, parler jusqu'ici.
00:36:57Et il a besoin de moi.
00:36:59Il t'utilise dans ta compétence.
00:37:01Il ne t'écoutera pas pour les huminots.
00:37:04Il croira que tu es circonvenu.
00:37:07Il sait beaucoup de choses.
00:37:09N'en doute pas.
00:37:11Il pensera cela ?
00:37:12Que je le conseille par faiblesse ?
00:37:15Par faiblesse d'amour ?
00:37:19Si tu pars, ta belle-sœur partira avec toi.
00:37:22Le roi saura que je suis libre.
00:37:23Bon, maintenant, il faut que je pense à tout ce que je dois faire.
00:37:28Et ce n'est pas facile.
00:37:30Dites-moi tout ce que vous savez.
00:37:31Il faut que je sois inattaquable.
00:37:34Je vais l'amener sur mon propre terrain.
00:37:37Je le cernerai.
00:37:41Je n'ai jamais eu affaire à un adversaire aussi coriace.
00:37:45Nous aurons chaud sous vos combles, mon ami.
00:37:48Vous auriez pu me demander une grande pièce du Louvre,
00:37:50si vous en aviez besoin.
00:37:51Ne pensez-vous pas que je discernerai tout de suite l'intérêt de votre projet ?
00:37:56Vous ne proposez rien d'inutile en général.
00:37:59Je n'étais pas sûr que le travail serait bien fait, sire.
00:38:01Mais nous avons apparu des artisans.
00:38:03Incomparable.
00:38:04Maintenant, je suis content.
00:38:05Oui, monsieur de Louvois m'en a prévenu.
00:38:08C'est un peu son gère, lui aussi, n'est-ce pas ?
00:38:10Oui, sire.
00:38:12Oh, son.
00:38:14Ma vieille ville frontière.
00:38:17Aujourd'hui, en plein pays français.
00:38:21C'est très beau.
00:38:23De brisac, sire.
00:38:24Ah, Besançon.
00:38:32Besançon, Lille, Strasbourg, mes plus beaux titres de gloire.
00:38:35Et les vôtres, monsieur de Beauban, qui ne nous seront jamais ôtés.
00:38:40C'est vraiment très beau.
00:38:42Quelle minutie.
00:38:45Quelle exactitude.
00:38:47Vous qui rêviez de tout survoler, m'avez-vous dit, pour voir exactement ce qu'il fallait, dans les proportions exactes ?
00:38:55Ces maquettes aient droit à vous former les meilleurs ingénieurs d'Europe, sire.
00:38:58Elles font toucher l'essentiel tout de suite.
00:39:01Le camp royal était ici, n'est-ce pas, pendant le siège ?
00:39:03Et leurs canons n'y portaient pas, mais tout juste.
00:39:06Oui, et l'on voit tout de suite pourquoi notre plan d'attaque était le meilleur.
00:39:09Bien qu'apparemment sur le côté le plus fort des Espagnols.
00:39:13Regardez, sire.
00:39:14Ici, où cela paraissait facile.
00:39:17Ils faisaient une sortie par là, bien protégés, et nous perdions des centaines d'hommes.
00:39:24On vous a proposé également d'établir une nouvelle forteresse sur Chaudan.
00:39:28Mais c'est absurde.
00:39:29D'abord, elle serait trop élevée, et trop éloignée des bastions pour les protéger vraiment.
00:39:34Et supposez que l'ennemi la prenne, et la retourne contre nous.
00:39:37Non, non, la citadelle seule suffit, à condition, bien entendu, de bien fortifier Saint-Étienne.
00:39:44Et nous le pourrons avec l'argent économisé.
00:39:47Ce sera une chose splendide.
00:39:48Oh oui, la citadelle suffit pour empêcher tout passage.
00:39:50Le doux est barré aux ennemis.
00:39:52Mais absolument.
00:39:53Je vais creuser ici, dans le roc, un puits de 70 toises, pratiquement inépuisable.
00:40:00Bien pourvu à en vivre en munitions, la citadelle est imprenable.
00:40:03Si les Espagnols s'y frottent, ils s'y piqueront.
00:40:08Monsieur de Beauban, je vous donne les crédits pour faire tous les plans-reliefs que vous estimerez utiles.
00:40:14De nos villes frontières, d'abord, bien sûr.
00:40:17Mais aussi de toutes celles de l'intérieur que je compte agrandir, si vous le voulez bien.
00:40:21Je souhaite habituer nos architectes à voir de haut, à prévoir les ensembles.
00:40:29Nos architectes et tous nos bourgeois.
00:40:34Il y a tant d'hommes qui pensent petit, le nez sur le présent.
00:40:39Il faut regarder l'avenir pour le créer.
00:40:41Ces plans de l'intérieur, donc, sire, nous les montrerons à tous.
00:40:44Oui, vous y voyez obstacle ?
00:40:45Non, absolument pas.
00:40:47Vos sujets, on aimeront mieux leur ville.
00:40:50Ils comprendront mieux les impôts qu'ils paient, parfois si lourds et si mal répartis,
00:40:54dont les traitants vous mangent la moitié.
00:40:56Dites-moi, mon ami, comment obtenez-vous un tel rendu ?
00:41:00Je n'ai jamais vu ni entendu parler de maquette aussi parfaite, dans aucune nation.
00:41:05Vous le permettez, sire, ils vont vous le dire eux-mêmes.
00:41:07Prébaud, explique à sa majesté comment vous faites.
00:41:10Ils travaillent comme des dieux, sire, mais ils savent garder un secret, je vous en réponds.
00:41:14Eh bien, sire, ce n'est pas tellement difficile, une fois qu'on sait.
00:41:17Même qu'à mon avis, je l'ai dit à M. de Vauban, des femmes, elles feraient ça encore mieux que nous.
00:41:21Surtout pour la poudre de soie.
00:41:23Ici, par exemple, pour les roches, c'est un mélange de sable et de carton-pierre.
00:41:29Le mélange qu'il faut pour chaque espèce différente de roche, bien entendu.
00:41:33Et ici, pour les prairies, les cultures, c'est la poudre de soie que je vous disais,
00:41:37mais avec des couleurs qui feraient à vos grandes dames des drôles de figures.
00:41:42Et les bâtiments ?
00:41:44C'est en bois avec du papier dessus, colorié.
00:41:48Il faut faire très attention, quoi, c'est tout, surtout pour respecter les proportions.
00:41:51N'est-ce pas, monsieur ?
00:41:53Je vous remercie, très vous.
00:41:55Et remercie pour moi tous vos compagnons.
00:41:57Oui, si.
00:41:58Je ne veux pas vous écouter tous, mais M. de Vauban me donnera vos noms
00:42:01et il vous sera versé à chacun 50 pistoles.
00:42:04Vous pouvez aller leur dire.
00:42:05Merci, majesté.
00:42:06Sire, vous savez, choisir vos hommes, vous aussi, hein ?
00:42:12Veillez à ce que leurs enfants aient une bonne instruction, n'est-ce pas ?
00:42:16J'y pourvoirai, au besoin.
00:42:18Je vous remercie profondément, Sire.
00:42:21Mais permettez-moi d'ajouter que le travail le plus ingrat,
00:42:24et de loin le plus important, c'est d'abord un relevé exact sur le terrain, méticuleux.
00:42:30Qui l'a fait ?
00:42:32À un très brave ingénieur de là-bas, Sire.
00:42:35Un homme que je souhaiterais en avoir des milliers
00:42:37et qui était d'une fidélité absolue à votre service.
00:42:41Qui était ?
00:42:41Oui, il l'a prouvé, Sire.
00:42:43Il a été blessé pour vous au siège de Bouchin assez gravement.
00:42:47Il est mort ?
00:42:48Non, il a fini par s'en tirer.
00:42:50Mais c'est un Huguenot, Sire.
00:42:54Oui, il a appris de sa province des nouvelles qui l'ont bouleversé.
00:42:57Il a voulu aller les vérifier lui-même une fois son travail terminé.
00:43:02Et il n'est pas revenu.
00:43:04Ses capacités et son courage doivent être maintenant au service de la Hollande.
00:43:09Goulon a émigré, Sire.
00:43:11La mort dans l'âme.
00:43:13Goulon, le commandant de la première compagnie de mineurs que vous avez créé.
00:43:18Un homme intrépide.
00:43:20C'est lui qui a percé le roc sous Luxembourg.
00:43:23Nous n'aurions jamais pris la ville sans lui.
00:43:24Maintenant, maintenant il nous hait.
00:43:30M. de Louvois ne vous l'a pas dit ?
00:43:33Je l'ai su avant-hier.
00:43:33Je m'attends à un certain nombre de défections importantes, M. de Vauban.
00:43:45C'est pourquoi je n'ai pas entamé cette tâche avant que nous l'ayons la paix.
00:43:49Bien que j'y pense depuis vingt ans.
00:43:54Mais les circonstances sont maintenant propices et je l'amènerai à bien.
00:43:58Je le peux et je le veux.
00:44:03Vous ne le voudrez pas, Sire.
00:44:05Ce serait contraire au royaume.
00:44:08On vous a fait un mauvais rapport, on vous a circonvenu.
00:44:10C'est le moment, je vous prie, n'allez pas plus loin.
00:44:11Il faut que je vous aide pour accepter de vous répondre.
00:44:20Je sais lire les rapports et je me garde les influences.
00:44:25Je n'ignore pas ce que certains murmurent.
00:44:28Toujours les mêmes.
00:44:29Mais je m'étonne que vous les écoutiez.
00:44:35Aucune robe de femme.
00:44:37Vous entendez ?
00:44:39Aucune personne chère.
00:44:42Aucun remord même de ce que j'ai pu être jadis, aux yeux de tous,
00:44:47n'a droit de me troubler lorsqu'il s'agit du bien de l'État.
00:44:51Ma dignité y veille.
00:44:54Et je vous demande d'y veiller aussi.
00:44:57Ayez des amis huguenots, puisque vous les affectionnez.
00:45:03Mais gardez votre esprit libre pour tout ce qui concerne mon service.
00:45:07S'il vous plaît.
00:45:09Je ne crois pas vous avoir demandé sur ce point aucun conseil.
00:45:15J'ai rompu l'attachement auquel vous pensez, Sire.
00:45:20Christiane de Lamotte n'influence plus mon cœur.
00:45:23Je vous supplie de croire que je parle en homme non prévenu.
00:45:26Dans le seul intérêt de votre royaume, je me fonde sur une situation vérifiée.
00:45:33J'apprécierai toujours votre loyauté, mon ami.
00:45:39Je sais combien de tels sacrifices sont douloureux.
00:45:44Mais celui-ci ne sera utile que pour votre salut.
00:45:48J'ai pesé l'intérêt du royaume et j'ai pris ma décision.
00:45:56J'accepte de vous le dire avant tout autre.
00:45:59L'édit de Nantes sera révoqué dès ce mois.
00:46:02On rédige le texte de révocation.
00:46:05Au mépris de tous les engagements, Sire.
00:46:07Mais les huguenots ont été d'une loyauté absolue pendant la fronde.
00:46:10Et votre majesté avait réaffirmé solennellement...
00:46:13Il suffit.
00:46:15Mon aïe, Henri IV, aimait les huguenots.
00:46:17Mon père, Louis XIII, les craignait.
00:46:19Moi, je ne les aime ni ne les crains.
00:46:22La différence de religion défigure en état.
00:46:26Leurs pasteurs même le disent.
00:46:29Et la liberté d'examen est une chose dangereuse.
00:46:33Ceux qui se révoltent contre l'église de Dieu
00:46:36Peuvent être facilement portés à secouer le joug de leur souverain.
00:46:41Que de luttes, il a fallu pour les réduire.
00:46:44Ils sont toujours prêts à tendre les bras aux ennemis.
00:46:48J'ai tenu sous mes yeux, il y a trois semaines,
00:46:50De véritables accords de trahison.
00:46:52Avec le comte d'Argile.
00:46:54Avec le stade ou d'air.
00:46:55Vous n'en aviez jamais lu avant les dragonnades, Sire.
00:46:58Vous en lirez de plus en plus, il est dit révoqué.
00:47:00Osez-vous me parler pour des rebelles ?
00:47:02C'est nous qui les créons.
00:47:03Tout homme a une tendresse naturelle pour sa patrie.
00:47:07On ne choisit pas facilement l'exil ou la révolte.
00:47:10Passer un certain âge,
00:47:12Et l'on s'y résout devant l'injustice.
00:47:14Devant l'oppression qui est faite à ceux qu'on aime.
00:47:17Le pouvoir doit respecter tous ces sujets,
00:47:19S'il veut que tous le respectent.
00:47:21Ils se convertissent presque tous.
00:47:24Personne n'avait pensé que ça irait si vite.
00:47:27Un peu d'argent, un peu de crainte.
00:47:29Ça suffit.
00:47:31Ils cèdent.
00:47:33J'ai donné ordre qu'on ne recourt en aucun cas à la violence véritable.
00:47:38Demandez à Villars ce qu'il en est, Sire.
00:47:41Lui vous le dira comme moi, car il n'est pas courtisan.
00:47:44Sur dix mille abjurations, il n'y en a pas cinq de véritables.
00:47:47Alors à quoi servent-elles d'eau ?
00:47:49Pensez-vous par hasard que les conversions par la force soient agréables à un dieu qui a été crucifié ?
00:47:56Laissez la honte de l'inquisition au roi d'Espagne, Sire.
00:47:58La France n'en a jamais voulu.
00:48:00Vous pouvez réunir dans une église libre tous vos sujets.
00:48:03Vous en étiez tout près.
00:48:04Ceci n'est pas de votre ressort.
00:48:06Personne en France n'obéit au pontife de Rome contre le roi.
00:48:10Parce que vous êtes ingénieur, habile.
00:48:13Croyez-vous tout savoir ?
00:48:15Et parce que vous avez ma confiance.
00:48:17Croyez-vous être mon guide ?
00:48:19Non, Sire.
00:48:21Je sais seulement qu'il n'est pas bon de désespérer des hommes, des hommes qui étaient fidèles.
00:48:28Ils leur resteront de bons ou de mauvais gré.
00:48:33Et leurs enfants, en tout cas, seront élevés comme je l'entends.
00:48:40J'ai besoin d'une victoire religieuse rapide.
00:48:44J'ai refusé au pape, il y a quelques mois, d'engager le moindre régiment de France dans sa croisade contre les Turcs.
00:48:49Vous avez bien voulu m'en approuver hautement, je crois.
00:48:54Monsieur le contrôleur des décisions royales.
00:48:57Assurément, Sire.
00:48:58Nos frontières d'abord.
00:49:00Pour bien.
00:49:02Cela est fait.
00:49:03Nous tenons Strasbourg.
00:49:05Et nous le garderons.
00:49:07Et pendant ce temps,
00:49:09l'empereur d'Autriche a battu les Turcs.
00:49:12Il fait sonner par toutes ces cloches qu'il est le sauveur de la chrétienté.
00:49:16Si je veux conserver notre prestige en Europe,
00:49:19je dois apparaître, moi, comme l'exterminateur de l'hérésie,
00:49:23conformément à mon serment du sacre.
00:49:28Or, depuis cette année, cela m'est possible.
00:49:32Partout.
00:49:33Cela m'est possible en Angleterre,
00:49:35dont je protège le nouveau roi.
00:49:37Tenez compte des Anglais, Sire.
00:49:39Nom d'un roi qu'il refuse.
00:49:41Et cela m'est possible en France.
00:49:42Beaucoup plus facile, même, que personne n'eût pu le penser.
00:49:46Une pareille multitude de conversions n'était pas prévisible.
00:49:50Reconnaissez-le.
00:49:52Dès lors, ce serait une imprudence, impardonnable,
00:49:55de risquer l'excommunication pour un accommodement trop libre
00:49:59avec Messieurs les Huguenots,
00:50:02qui cèdent partout d'eux-mêmes.
00:50:04J'assure à relativement très peu de frais
00:50:06l'unité de mon royaume
00:50:08et la grandeur de mon règne.
00:50:11Monsieur de Vauban,
00:50:14le protecteur de l'Église,
00:50:17le nouveau Constantin,
00:50:18ça ne sera plus l'emprunt d'Autriche.
00:50:23Ce sera le roi de France.
00:50:28Reconduisez-moi, s'il vous plaît.
00:50:31Il ne me plaît pas que l'on m'oblige de m'expliquer,
00:50:34même à qui j'estime le plus.
00:50:37Par l'intérêt ou par la crainte,
00:50:39vous avez converti les plus faibles, Sire,
00:50:41lesquels vous feront défaut au moindre péril.
00:50:44Les autres, les courageux...
00:50:45Oui, les fanatiques.
00:50:46Les fanatiques sont déjà partis, Sire.
00:50:49Vous allez chasser les meilleurs,
00:50:51ceux qui vous étaient restés fidèles
00:50:52malgré les injustices
00:50:53parce qu'ils aimaient notre royaume.
00:50:55Vous avez besoin d'hommes seuls.
00:50:57On ne construit pas des piliers d'agduc
00:50:58sur des fondrières.
00:51:00On ne bâtit pas un état-force
00:51:01sur un marais.
00:51:02Monsieur de Vauban, une nouvelle fois,
00:51:03ceci n'est pas de votre ressort.
00:51:06Vous vous croyez irremplaçable ?
00:51:07Oh non, Sire, personne n'est irremplaçable.
00:51:10À peine le cœur d'un roi a-t-il cessé de battre,
00:51:12qu'on entend crier partout
00:51:13« Le roi est mort, vive le roi ! »
00:51:15Il arrive même qu'on le crie
00:51:16avant qu'il ne soit mort,
00:51:17qu'il l'entende de son lit.
00:51:19Vous perdez le respect.
00:51:26C'est bien.
00:51:27J'attends.
00:51:35Je prie, Votre Majesté,
00:51:37de bien vouloir m'excuser.
00:51:40Mais je ne me crois pas irremplaçable
00:51:42puisque j'ai risqué ma vie
00:51:43mille fois pour le royaume.
00:51:47Et je la risquera encore
00:51:48s'il en était besoin,
00:51:50selon vos ordres.
00:51:51L'intérêt du royaume,
00:51:54c'est moi qui en suis juge.
00:51:57Moi seul.
00:51:59Oui.
00:52:02Vous le regrettez ?
00:52:03Je m'abstiens de vous faire remarquer
00:52:09que ma décision sur ce point
00:52:11correspond au vœu général.
00:52:14Il sera célébré dans l'enthousiasme.
00:52:16La justification du pouvoir absolu,
00:52:19sire,
00:52:20c'est qu'il peut imposer au peuple
00:52:21la politique juste,
00:52:23même si la majorité se trompe.
00:52:25Le devoir d'un sujet,
00:52:26c'est d'avertir son roi,
00:52:27pas seulement de lui obéir.
00:52:29Soyez content.
00:52:31Vous l'avez fait.
00:52:34Estimez-vous avoir tout dit ?
00:52:36Non, sire.
00:52:38Vous allez perdre
00:52:38le tiers de vos matelots.
00:52:41Aucune menace
00:52:41ne les empêchera de partir.
00:52:44Ils connaissent la mer
00:52:44mieux que tous les autres
00:52:45et vous allez les donner
00:52:46à la Hollande.
00:52:48Allez-vous risquer
00:52:49de lui donner Duquen
00:52:50qui a fait triompher
00:52:51votre flotte
00:52:52sur toutes les mers ?
00:52:52Duquen ne trahira pas.
00:52:53Allez-vous lui donner
00:52:54John Berg,
00:52:55Ruvigny ?
00:52:56Allez-vous perdre
00:52:57tant de soldats
00:52:58et tant de fabricants
00:52:59qui font la richesse
00:52:59de nos villes ?
00:53:02Patient comme Huguenot, sire.
00:53:04Peu, monsieur Colbert,
00:53:05vous l'aurez crié comme moi.
00:53:09Ils supportaient l'injustice.
00:53:11Ils ne supporteront pas
00:53:11l'indignité.
00:53:13Les ennemis vont nous les prendre.
00:53:15Déjà, le landgrave de Hesse
00:53:17leur offre l'accueil
00:53:18des écoles pour leurs enfants
00:53:20et l'exemption d'impôt
00:53:21pendant 20 ans.
00:53:22Comment le savez-vous ?
00:53:23Mais tous les Huguenots
00:53:24de Paris le savent.
00:53:26Aucun mur,
00:53:27aucune forteresse
00:53:28n'arrête les nouvelles
00:53:29ni les hommes
00:53:30quand ils veulent vraiment
00:53:31une vie libre.
00:53:33Je protège de mon mieux
00:53:34votre royaume,
00:53:35sire.
00:53:36Mais gardez les hommes.
00:53:38Gardez les hommes
00:53:39qu'ils puissent être fiers
00:53:40de vivre chez nous.
00:53:41Tous !
00:53:42Vous supportez facilement
00:53:43les hérétiques.
00:53:44Dieu les supporte bien.
00:53:46Je ne me crois pas
00:53:47meilleur juge que lui.
00:53:50Enfin, voilà
00:53:51un bon argument.
00:53:53Sur cette terre,
00:53:54je me décide
00:53:55du point de vue de la terre.
00:53:56C'est la seule méthode
00:53:56que je connaisse.
00:53:59La conversion des âmes
00:54:00n'appartient qu'à Dieu.
00:54:05Voilà, sire,
00:54:07je vous ai tout dit.
00:54:07Je m'en voudrais toute ma vie
00:54:18de ne pas avoir su
00:54:19vous convaincre.
00:54:20vous pouvez renouer
00:54:32avec Mme de la Motte,
00:54:33mon ami,
00:54:34si vous estimez
00:54:35que ce soit bon
00:54:36pour elle et pour vous.
00:54:38Je n'en étudierai pas
00:54:39moins vos objections.
00:54:40N'ayez crainte.
00:54:44Tenez,
00:54:44je veux du moins
00:54:44vous annoncer
00:54:45une mesure
00:54:46qui aura
00:54:46votre contentement.
00:54:47Mme de Maintenon
00:54:49m'a lu
00:54:49le mois dernier
00:54:50un de vos
00:54:52nombreux mémoires.
00:54:54Oui, oui,
00:54:55je les consulte.
00:54:58J'ai décidé
00:54:58la création
00:54:59d'un ordre royal
00:55:00accessible à tous,
00:55:03noble ou
00:55:04rôturier,
00:55:05sans différence
00:55:06aucune.
00:55:09Vous teniez
00:55:10à cette égalité,
00:55:10n'est-ce pas ?
00:55:12Vous ne dites rien ?
00:55:16Cela est bon,
00:55:17entendre,
00:55:18Sire.
00:55:20Mais alors,
00:55:20pourquoi distinguer
00:55:21selon la religion ?
00:55:22Dépend-elle de nous
00:55:23plus que la naissance ?
00:55:25C'est sa valeur seule
00:55:26qui fait un homme.
00:55:26C'est une obstination.
00:55:30Je vous ai dit
00:55:30que je réfléchirai.
00:55:34Venez,
00:55:35maintenant.
00:55:36Les courtisans
00:55:36doivent sécher
00:55:37de jalousie
00:55:38alors que
00:55:38vous me tourmentez
00:55:40sans cesse.
00:55:43Ah,
00:55:44je ne vous ai pas dit,
00:55:44Sire.
00:55:45Je crois avoir trouvé
00:55:46une meilleure solution
00:55:47pour maintenant.
00:55:48Plus raisonnable,
00:55:49mais tout aussi grandiose.
00:55:52De cela,
00:55:52vous pourrez me parler
00:55:53en bas.
00:55:55Je tiens,
00:55:56vous l'avez compris,
00:55:57que vous êtes capable
00:55:58de le réaliser.
00:56:02Nous avons devant nous
00:56:0420 années de paix,
00:56:06au moins.
00:56:08On dirait toujours
00:56:09que vous ne le croyez pas.
00:56:1022 octobre 1685,
00:56:17les parlements du royaume
00:56:19enregistrent solennellement
00:56:20la révocation
00:56:22de l'édit de Nantes.
00:56:24Pourront,
00:56:25sur plus,
00:56:25les gens de la religion
00:56:26prétendue réformée
00:56:27demeurer dans le royaume
00:56:29à condition
00:56:30de ne s'assembler
00:56:31sous quelque prétexte
00:56:32de prière
00:56:33ou de culte,
00:56:34sous les peines
00:56:35pour les hommes
00:56:36de galère
00:56:36et confiscation
00:56:38de corps
00:56:39et de biens
00:56:39pour les femmes.
00:56:44Toi,
00:56:46le roi en a-tu compte
00:56:47de mes objections.
00:56:50Il vous laisse libre
00:56:51dans vos âmes,
00:56:52même pas de formulaires
00:56:53assignées.
00:56:55Encore plus,
00:56:55adieu.
00:56:58Il vous supprime
00:56:58simplement
00:56:59vos pasteurs,
00:57:01vos écoles,
00:57:01vos temples.
00:57:03Il vous enlève
00:57:03vos enfants.
00:57:05Il vous interdit
00:57:05tous les métiers.
00:57:06Ah non.
00:57:06Non.
00:57:10Il nous garde
00:57:10l'armée.
00:57:13Nous avons le droit
00:57:14de mourir pour lui.
00:57:16Louvois,
00:57:17il mettra bon ordre,
00:57:18sois tranquille.
00:57:19Il ne vous laissera pas
00:57:19aux frontières.
00:57:22Je te demande pardon,
00:57:23la mode.
00:57:25Je n'ai obtenu
00:57:26qu'une hypocrisie.
00:57:29Cet article sera
00:57:30tout de même utile.
00:57:32Ceux qui le voudront
00:57:33absolument
00:57:33pourront
00:57:34rester
00:57:35sans la honte.
00:57:40Il impose
00:57:40une certaine modération.
00:57:43Tu le crois ?
00:57:44Moi qui espérais
00:57:53jusqu'à ces trois jours.
00:57:55Espérais pour toi,
00:57:56pour moi,
00:57:57pour le royaume,
00:57:59pour Christiane.
00:58:03Christiane veut rester.
00:58:05Elle restera
00:58:05si tu l'emmènes.
00:58:06nous l'avons décidé
00:58:08hier ensemble
00:58:09quand j'ai su
00:58:10qu'on envoyait
00:58:10les dits
00:58:10à tous les intendants.
00:58:13Comment pourrais-je
00:58:14accepter qu'elle reste
00:58:14alors que je vais être absent
00:58:16des mois et des mois
00:58:17que tous les siens
00:58:18vont partir ?
00:58:20Tu ne vas plus
00:58:20travailler maintenant ?
00:58:22Je n'ai jamais su
00:58:24la rendre heureuse
00:58:24de la mode.
00:58:25Tu me l'as toujours dit.
00:58:27Elle-même,
00:58:27elle le sait maintenant.
00:58:28Elle ne peut plus.
00:58:29Elle ne peut plus
00:58:30se mentir.
00:58:30Et pourtant,
00:58:34j'aime Christiane
00:58:34plus que je ne l'ai
00:58:35jamais aimée,
00:58:35je te le jure.
00:58:40Tu quittes maintenant ?
00:58:41Oui.
00:58:43Toutes ces semaines,
00:58:43j'ai fait tout ce que j'ai pu
00:58:44pour que le roi
00:58:45m'écoute davantage.
00:58:48Et puis pour rester
00:58:49plus longtemps ici.
00:58:51Mais c'est inutile maintenant.
00:58:53Le projet est vraiment
00:58:54trop fou.
00:58:55Et le roi a compris
00:58:56que je manquais
00:58:56par trop d'enthousiasme.
00:58:59Il m'envoie
00:58:59à fortifier les côtes.
00:59:01Il y a beaucoup
00:59:01à rendre la paix.
00:59:03Il est bien obligé
00:59:03de voir les risques.
00:59:06Tu vas de nouveau
00:59:06courir partout,
00:59:08sans un ami.
00:59:10Ma tâche n'est pas terminée,
00:59:11qu'est-ce que tu veux ?
00:59:13Mais autant j'y trouver
00:59:14de joie,
00:59:15d'enthousiasme,
00:59:17la certitude d'être utile.
00:59:19Dans ma temps,
00:59:20il me semble que
00:59:20je ne veux plus le faire
00:59:21que par force.
00:59:23Parce qu'il le faut.
00:59:26Tu t'y donneras quand même.
00:59:28J'espère, oui.
00:59:29J'aime mon métier,
00:59:30heureusement.
00:59:32Et je serai toujours
00:59:33curieux de tout.
00:59:36Mais je n'admire plus
00:59:36le roi.
00:59:38L'orgueil est une maladie
00:59:39terrible.
00:59:39Tu m'en veux toujours
00:59:52de partir ?
00:59:54Tais-toi,
00:59:54je t'ai dit
00:59:54tout ce que je pensais.
00:59:57Tu ne peux pas faire
00:59:58autrement, n'est-ce pas ?
01:00:00Tu ne te sens plus
01:00:01le royaume.
01:00:01Non, je me mépriserai.
01:00:07Eh bien alors.
01:00:10Moi, ce n'est pas pareil.
01:00:12J'ai mes croyances.
01:00:13Elles m'aident à vivre.
01:00:15J'espère qu'elles m'aideront
01:00:16à mourir.
01:00:18Mais je ne comprends pas
01:00:19qu'on puisse en faire
01:00:19des certitudes.
01:00:22Toute dispute là-dessus
01:00:22me paraît dérisoire.
01:00:25Tout emploie de la force
01:00:26une honte.
01:00:26briser du bonheur
01:00:30pour ça.
01:00:32Briser un royaume.
01:00:34Quitter son pays.
01:00:40Tu as tout préparé ?
01:00:43Oui.
01:00:48Tu as pris toutes
01:00:49tes précautions ?
01:00:50Oui.
01:00:54Eh bien, pars, la motte.
01:00:56pars.
01:01:00Veille sur Christian.
01:01:01Veille sur Christian.
01:01:26Les Anglais ont chassé
01:01:37le roi catholique.
01:01:39Le prince orange
01:01:40est maintenant
01:01:40chez eux
01:01:41comme chez lui.
01:01:42Accepté par tous ?
01:01:43Oui.
01:01:44Ils ne rencontrent
01:01:44aucune résistance ?
01:01:45Non, pratiquement
01:01:46aucune.
01:01:47Alors ça va être
01:01:48la guerre ?
01:01:49Oui, messieurs.
01:01:50Louvois la prépare déjà.
01:01:52Maintenant,
01:01:53il est abandonné.
01:01:54Tous les hommes
01:01:54qui restent
01:01:55ont été envoyés
01:01:55aux frontières.
01:01:58Trois ans seulement
01:01:59depuis la révocation.
01:02:01J'aurais dû hurler.
01:02:03Dans certaines villes
01:02:04où je suis passé,
01:02:05toutes les fabriques
01:02:05sont mortes.
01:02:07Ils étaient tenus
01:02:07par des huguenots.
01:02:09Les ouvriers
01:02:10sont retournés
01:02:10dans leur village.
01:02:11en Auvergne,
01:02:14dans le Dauphiné,
01:02:15le feu couvre.
01:02:16Nous avons fait
01:02:16l'unité de la foi,
01:02:17oui.
01:02:18Les protestants
01:02:19sont partis
01:02:19par centaines de milles
01:02:21et le royaume
01:02:22n'a jamais été
01:02:22aussi divisé.
01:02:24Nous avons un avantage
01:02:25de galériens,
01:02:25en tout cas,
01:02:26si nous avons moins
01:02:27de matelots.
01:02:28Messieurs,
01:02:28vous aviez raison
01:02:29sur toute la ligne.
01:02:30J'avais raison,
01:02:30mais je n'ai rien fait.
01:02:33Je ne suis pas né
01:02:34pour jouer les cassambres.
01:02:36On me fait bouger
01:02:36les trous de souris
01:02:37et lui,
01:02:37il ouvre des brèches
01:02:38d'une toise.
01:02:41De Hollande,
01:02:41aucune nouvelle ?
01:02:42Non.
01:02:44La motte n'était pas
01:02:45faite pour l'exil.
01:02:46Mais Christiane ?
01:02:48Non, messieurs.
01:02:48Je suis un gouverneur
01:03:14de Bretagne.
01:03:15Monsieur,
01:03:15je savais que
01:03:16vous approchez de Brest
01:03:17et j'avais ordre
01:03:18de vous joindre
01:03:19pour vous faire part
01:03:20d'un message secret
01:03:21de la part de Sa Majesté.
01:03:22Toutes les forces
01:03:23de Bretagne
01:03:23sont désormais
01:03:23sous vos ordres.
01:03:24En plus de votre charge
01:03:25de lieutenant général
01:03:26aux armées,
01:03:27le roi vient de vous confier
01:03:28officiellement
01:03:29celle de lieutenant général
01:03:30de la marine.
01:03:32Il vous prie de l'excuser
01:03:33s'il n'a pu le faire
01:03:34dans les formes.
01:03:35Même les amiraux
01:03:36vous doivent maintenant
01:03:36obéissance.
01:03:39La milice que j'ai levée
01:03:40est également sous vos ordres,
01:03:42bien entendu.
01:03:44La situation est-elle
01:03:45devenue si grave ?
01:03:48Que le roi ait pris
01:03:49une telle décision.
01:03:51Je lui avais conseillé
01:03:52il y a neuf ans
01:03:53après cet idiocy de Cherbourg
01:03:54que ça a coûté si cher.
01:03:56Pas pour moi,
01:03:57évidemment,
01:03:57pas pour moi.
01:03:59Monsieur,
01:03:59vous acceptez ?
01:04:01La population
01:04:02est très inquiète.
01:04:04Je ne peux pas
01:04:04donner au royaume
01:04:05une heure de plus
01:04:06que je ne lui donne déjà.
01:04:08Ni plus de temps,
01:04:09ni plus de force.
01:04:10Monsieur,
01:04:11mais
01:04:11vous serons plus efficaces,
01:04:13c'est vrai.
01:04:13vous ferez donc
01:04:15répondre au roi
01:04:16ceci.
01:04:17J'accepte
01:04:18à la condition express
01:04:19que...
01:04:20Non, non,
01:04:20rassurez-vous,
01:04:21c'est le genre de condition
01:04:21que les rois
01:04:22se laissent imposer volontiers.
01:04:25J'accepte
01:04:25à la condition
01:04:26de ne toucher
01:04:27aucun traitement
01:04:28supplémentaire
01:04:28pour cette nouvelle charge.
01:04:30Sauf les défraiements.
01:04:32Je n'y ai pas droit
01:04:32puisque je ne peux pas
01:04:33travailler davantage.
01:04:34Et puis,
01:04:34je n'en ai pas besoin.
01:04:36Bon,
01:04:36ceci est réglé.
01:04:38Maintenant,
01:04:38mettez-moi au courant de tout.
01:04:39Nous n'avons pas
01:04:39de temps à perdre.
01:04:40J'attends votre rapport,
01:04:42mon ami.
01:04:43L'attaque anglaise
01:04:44a échoué
01:04:44grâce à votre fort royal.
01:04:47Et,
01:04:48disons-le,
01:04:49a beaucoup de chance.
01:04:50Oui, je sais, je sais.
01:04:51Si je vous en parle,
01:04:52monsieur,
01:04:53c'est parce qu'on sait
01:04:53maintenant qu'elles étaient
01:04:54guidées par un Français.
01:04:56Un Huguenot de la Rochelle.
01:04:59Il a péri
01:04:59avec son bateau
01:05:00bourré d'explosifs.
01:05:03Mais...
01:05:03Eh bien,
01:05:05le message du roi
01:05:06est formel.
01:05:07Il sait de source sûre
01:05:08qu'une escadre
01:05:09anglo-hollandaise
01:05:10extrêmement forte,
01:05:12commandée par
01:05:13Berkeley et Talmache.
01:05:15On va tenter maintenant
01:05:16l'addaction au reste.
01:05:18Or,
01:05:18ils sont aussi
01:05:19des Français parmi eux,
01:05:20cela est sûr.
01:05:22Alors,
01:05:22je peux d'autant mieux
01:05:23prévoir leurs réactions.
01:05:25Au point les plus faibles,
01:05:26en 785,
01:05:27était ici.
01:05:2913 roues
01:05:29et 13 hires.
01:05:31Mais depuis là-bas,
01:05:32nous avons mis
01:05:33les bouchées doubles,
01:05:33heureusement.
01:05:35Où est la tour de camarades ?
01:05:36Elle n'est pas couverte.
01:05:38Mais les canons
01:05:38y sont déjà.
01:05:39protégés.
01:05:40Très bien,
01:05:40très bien.
01:05:41Je veux
01:05:42que dans ces deux endroits,
01:05:44en plus des défenses
01:05:45que j'ai déjà prévues,
01:05:47tous les retranchements
01:05:48soient occupés.
01:05:49Tous,
01:05:49en permanence,
01:05:50avec les armes voulues.
01:05:53Les moindres replis
01:05:54de terrain.
01:05:56Encore aujourd'hui,
01:05:57ces deux descentes
01:05:57sont les plus dangereuses.
01:05:58et le goulet.
01:06:00Oh non,
01:06:00le goulet,
01:06:00c'est inutile.
01:06:01Il n'y a pas besoin
01:06:01de renfort là-bas.
01:06:02Ils ne peuvent pas passer,
01:06:03ils le savent.
01:06:04Toutes les réserves,
01:06:06soldats,
01:06:07miliciens,
01:06:07matelots,
01:06:08à 13 roues
01:06:09et 13 hires.
01:06:10J'en prends la responsabilité.
01:06:12Des courriers
01:06:12prêts à partir en permanence
01:06:13aux deux points extrêmes.
01:06:15Dites-moi,
01:06:16le code du canon d'alarme
01:06:17d'Oessant
01:06:18a-t-il été changé ?
01:06:19Vous avez là-bas
01:06:20des hommes sûrs ?
01:06:21Oui, oui, monsieur, oui.
01:06:21Bien, je vous remercie
01:06:22du plaisir.
01:06:36Camarès, oui.
01:06:37C'est certainement camarès.
01:06:39Allez,
01:06:39allez-y, messieurs.
01:06:41Allez.
01:06:51Messieurs,
01:07:07tu cherches
01:07:09M. Le Vauban.
01:07:11M. Le Vauban,
01:07:12tu as pris ce chemin.
01:07:14C'est moi.
01:07:16Messieurs,
01:07:17ils sont écrasés,
01:07:18ils s'enfuient.
01:07:19Nous avons suivi
01:07:19exactement vos instructions,
01:07:20monsieur,
01:07:21juste aux endroits
01:07:21que vous aviez dit.
01:07:22Ils ont tous rembarqué ?
01:07:23Oui, bien sûr.
01:07:24Oh, vous pouvez.
01:07:25Merci.
01:07:26Deux courriers immédiatement.
01:07:28Odierne et Kiberon.
01:07:30Ils vont essayer
01:07:30de se venger
01:07:31sur les îles.
01:07:32Je veux que tout
01:07:33soit prévenu immédiatement.
01:07:36Alors, mon petit,
01:07:37ils sont complètement battus ?
01:07:38Oui,
01:07:38ils ont subi
01:07:38des pertes effroyables.
01:07:39Il y a beaucoup
01:07:40de prisonniers.
01:07:41C'est bien ça,
01:07:42c'est très bien.
01:07:43Mais dites,
01:07:43plus lentement maintenant.
01:07:46Je ne suis plus très jeune.
01:07:49Est-ce que vous avez tout fait ?
01:07:50Mais ce sont vos précautions,
01:07:51monsieur.
01:07:52Toutes lesquelles
01:07:52vous étiez si exigeants,
01:07:54on ne s'est pour ainsi dire
01:07:55pas battus.
01:07:57La tour et les batteries
01:07:58de la falaise
01:07:58les ont balayés.
01:08:00Ils ne s'attendaient pas
01:08:01aux batteries,
01:08:01visiblement.
01:08:02Les mousquetaires
01:08:02sont même allés cueillir
01:08:03dans l'eau
01:08:04ceux qui ne s'étaient pas noyés.
01:08:06Ils se chargeaient
01:08:06jusque dans les vagues.
01:08:07et 13 roues.
01:08:11Les chadoups
01:08:11sont arrivés
01:08:11sur l'âge
01:08:12aussitôt pris
01:08:13sous le feu de la mélisse.
01:08:14Que pouvaient-ils faire ?
01:08:15Toutes les autres embarcations
01:08:16avaient été détruites.
01:08:18Ah,
01:08:19ça n'a pas fait long feu.
01:08:20Il allait tomber
01:08:20au moins la moine
01:08:21tout de suite.
01:08:22Leurs deux chefs,
01:08:22Tramac,
01:08:23Lamotte...
01:08:23Qu'est-ce que tu dis ?
01:08:25Lamotte ?
01:08:25Oui, monsieur,
01:08:26Lamotte,
01:08:26un français,
01:08:27un traître.
01:08:28Laissez-moi, monsieur.
01:08:29Allez.
01:08:29Allez.
01:08:29Allez.
01:08:29Allez.
01:08:30Allez.
01:08:30Allez.
01:08:30Allez.
01:08:30Allez.
01:08:31Allez.
01:08:31Allez.
01:08:33Allez.
01:08:33Allez.
01:08:34Allez.
01:08:37reserved.
01:08:39On va...
01:08:40Au revoir.
01:08:40Parlois.
01:08:41Alors,
01:08:42If you're in this moment,
01:08:43a sixtier roux,
01:08:43elешь.
01:08:43Hani la mouses want.
01:08:44Wonderful.
01:08:45Je ne vousstate la mousse worship.
01:08:46In turn ne c'est pas pas,
01:08:46ça ne va pas pour,
01:08:47une norque domaine.
01:08:48Àlant,
01:08:48ensemble,
01:08:49ça va plus,
01:08:50il faut.
01:08:50Et on va venir.
01:08:50Toujours a la houge.
01:08:51Au revoir.
01:08:51De pair
01:08:52balanced en la mousse.
01:08:53Pour mousse,
01:08:53à la même source,
01:08:54C'est parti.
01:09:24...
01:09:54...
01:10:23...
01:10:52...
01:11:21...
01:11:50...
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01:11:55...
01:11:56...
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