- il y a 8 heures
DB - 16-11-2025
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00:00C'est parti !
00:30Et moi je t'ai dit que je n'en veux rien faire, que c'est à moi de parler et d'être le maître.
00:37Et je te dis moi que je veux que tu vives à ma fantaisie et que je ne suis pas mariée avec toi pour souffrir, c'est pas d'aide.
00:42La grande fatigue que d'avoir une femme, c'est Aristote a bien raison quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon.
00:46Voyez un peu la bilhomme avec son bonnet d'Aristote.
00:49Voyez un bilhomme, trouve-moi un faiseur de fagots comme moi qui sache raisonner des choses,
00:52qui est servi six ans à un fameux médecin et qui est su dans son jeune âge, son rudiment partage.
00:57Peste du foufier fait.
00:58Peste de la caronne !
01:00Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisais d'aller dire oui !
01:03Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine.
01:06C'est bien à toi vraiment à te plaindre de cette affaire.
01:09Devrais-tu être un seul moment sans rendre grâce au ciel de m'avoir pour ta femme ?
01:13Et mérites-tu d'épouser une personne comme moi ?
01:15Il est vrai que tu me fit trop d'honneur et que j'ai eu lieu de me louer la première nuit de mort bleu ne me fait point parler là-dessus.
01:20Je dirais de certaines choses.
01:21Quoi ? Que dirais-tu ?
01:23Basse !
01:23Laissons-la ce chapitre.
01:24Il suffit que nous savons ce que nous savons.
01:26Tu fais bien heureuse de me trouver.
01:29Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver ?
01:30Un homme qui me réduit à l'hôpital ?
01:32Un débauché ?
01:33Un traître qui me mange tout ce que j'ai ?
01:35T'as menti, j'en bois une pâte.
01:36Qui me vend bien sa pièce tout ce qui est dans le...
01:38Vive de mes nages.
01:38Qui m'a houté jusqu'au lit que j'avais ?
01:40T'enlèveras plus matin.
01:41En fait, du matin jusqu'au soir ne fais que jouer et que boire.
01:44C'est pour ne pas t'ennuyer.
01:46Et que veux-tu pendant ce temps que je fasse avec ma...
01:47Mais tout ce qui te plaira.
01:49J'ai quatre pauvres petits-enfants sur les bras.
01:50Mêlés à terre.
01:51Qui me demandent à toute heure du pain.
01:53Donne-leur le fouet.
01:54Quand j'ai bien bu et bien mori, je veux que tout le monde soit sous dans ma maison.
01:58Il t'y prétend, il grogne, que les choses aient toujours de même.
02:03Ma femme, allons tout doucement, c'est où ?
02:08Que j'endure éternellement des insolences et des débauches.
02:11Mais nous en portons point, ma femme.
02:14Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir.
02:17Ma femme savait que je n'ai pas la mandurante et que j'ai le bras.
02:20Attends, je me moque de tes...
02:21Naft !
02:21Ma petite femme, mamie, votre pauvre vous démange à votre ordinaire.
02:25Je te montrerai bien.
02:25Si vous avez envie de me dérober quelque chose.
02:28As-tu que je m'épouvante de tes paroles ?
02:30Douze objets de mes veux, je vous frotterai les oreilles.
02:33Il grogne que tu es.
02:35Je vous battre.
02:36Ta gamin.
02:36Je vous rassure.
02:37Infâme.
02:38Je vous étrirai.
02:39Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, bandageux, bitre, frisant, marron, voleur.
02:46Ah, vous en voulez donc.
02:51Très moyen de vous apaiser.
02:52Oh là, oh là, oh là, fille, qu'est-ce que c'est là ?
02:55Fais-je que ce soit le coquin de battre ainsi ça ?
02:57Et je veux qu'il me batte, moi.
02:59Ah, j'y consomme de tout mon cœur.
03:01De quoi vous mêlez-vous ?
03:01J'ai tort.
03:02Est-ce là votre affaire ?
03:03Vous avez raison.
03:04Qui va empêcher les maris de battre leurs femmes ?
03:05Je me rétracte.
03:06Qu'avez-vous à voir là-dessus ?
03:07Rien.
03:08Est-ce à vous d'y mettre le nez ?
03:09Non.
03:09Mêlez-vous de vos affaires.
03:10Je ne dis plus moi.
03:11Il me plaît d'être battu.
03:13Ce n'est pas à vos dépens.
03:14C'est vrai.
03:15Et vous êtes un saut de venir vous fourrer où vous n'avez que faire.
03:18Oh, compère, je vous demande pardon de tout mon cœur.
03:21Faites rosser, batter comme il faut votre femme.
03:24Je vous aiderai si vous le voulez.
03:25Et il ne me plaît pas, moi.
03:27Ah, c'est une autre chose.
03:30Je la veux battre si je le veux et ne la veux pas.
03:32Tant bien.
03:33Et ma femme, non pas la vôtre.
03:34Sans doute.
03:34Vous n'avez rien à me commander.
03:35D'accord.
03:36Je n'ai que faire de votre aide.
03:37Très volontiers.
03:37Et vous êtes un impertinent de vous ingérer des affaires d'autrui.
03:40Apprenez que s'ils seront dit qu'entre l'âge et le doigt, il ne faut pas en mettre des corges.
03:44À ça, faisons la peine, nous deux, touche-là.
03:56Oui, après ma brin s'y battue.
03:58Ça n'est rien, touche.
03:59Je ne veux pas.
04:00Hein?
04:00Non.
04:01Ma petite femme, moi.
04:02Allons, je te dis.
04:03Je n'en ferai rien.
04:04Allez, viens, allez.
04:07Je veux être en colère.
04:08Fils, tu me bagatelle, alors, allons.
04:10Laisse-moi là.
04:11Touche, je te dis.
04:12Tu m'as trop mal traité.
04:13Eh bien, va, je te demande pardon.
04:15Mais là, t'as mal.
04:17Je te pardonne.
04:19Mais tu me le paieras.
04:21Une folle garde à cela.
04:22Ce sont petites choses qui sont de temps en temps nécessaires dans l'amitié.
04:26Et c'est un coup-ci-coup de bâton entre gens qui s'aiment pour que regaillardir l'affection.
04:30Vachement bien au bois, je te promets, aujourd'hui, plus d'un cent de fagots.
04:35Qui est-ce que t'as-je dit ?
04:37Va, quelque mine que je fasse, je ne vous dis pas mon sentiment.
04:44Et je brûle en moi-même de trouver quelques moyens de te punir, du coup que tu me donnes.
04:49Je sais bien qu'une femme a toujours dans les mains de quoi se venger d'un mari.
04:51Mais c'est une punition trop délicate pour mon pan d'art.
04:56Je veux une vengeance qui se fasse un peu mieux sentir.
04:59Et ce n'est pas contentement pour l'injure que j'ai reçue.
05:01Que veux-tu mon pauvre nourricier ? Il faut bien obéir à notre maître.
05:13Et puis nous avons intérêt l'un et l'autre à la santé de sa fille, notre maîtresse.
05:17Et sans doute son mariage, différé par sa maladie, nous voudrait...
05:20Horace, qui est libérale, a bonne part aux prétentions qu'on peut avoir sur sa personne.
05:25Et quoi qu'elle ait fait voir de l'amitié pour un certain Léandre,
05:27tu sais bien que son père n'a jamais voulu consentir à le recevoir pour son gendre.
05:32Puis-je trouver quelque invention pour me venger ?
05:35Mais quelle fantaisie c'est qu'il boutait là dans la tête,
05:37puisque tous les médecins n'y avons pas du l'heure de la tête ?
05:39Quelquefois, à force de chercher ce qu'on ne trouve pas d'abord,
05:41et souvent de simples lieux.
05:43Oui, il faut que je me vende, à quelque prix ce soir.
05:45Ces coups de bâton n'ont rien de ton cœur.
05:47Il me saurait que j'ai...
05:48Ah, messieurs, je vous demande pardon.
05:50Je ne vous voyais pas et cherchais dans ma tête quelque chose qui m'embarrasse.
05:52Chacun a ses soins dans le monde,
05:54et nous cherchons aussi ce que nous voudrions bien trouver.
05:56Ce qui ?
05:56Cela se pourrait faire, et nous tâchons de rencontrer quelques habilhommes,
06:00quelques médecins particuliers,
06:01qui pût donner quelques soulagements à la fille de notre maître,
06:04attaquée d'une maladie qui lui a ôté tout d'un coup l'usage de la langue.
06:08Plusieurs médecins ont déjà épuisé toute leur science après elle,
06:11mais on trouve parfois des gens avec des secrets admirables,
06:14de certains remèdes particuliers,
06:16qui font le plus souvent ce que les autres n'ont su faire,
06:19et c'est là ce que nous cherchons.
06:20Ah, que le ciel m'inspire une admirable invention pour me venger de mon panda !
06:27Vous ne pouviez jamais vous mieux s'adresser pour rencontrer ce que vous cherchez,
06:30et nous avons ici un homme,
06:33le plus merveilleux homme du monde pour les maladies désespérées.
06:36Sous pouvons-nous le rencontrer ?
06:37Vous le trouverez maintenant vers ce petit lieu que voilà,
06:40qui s'amuse à couper du bois.
06:42Un médecin qui coupe du bois ?
06:43Qui s'amuse à cueillir des simples, voulez-vous dire ?
06:46Non !
06:46C'est un homme extraordinaire qui se plaît à cela,
06:49fantaque, bizarre, quinteux,
06:51et que vous ne prendriez jamais pour ce qu'il est.
06:53Il va, vêtu de façon extravagante,
06:55quelquefois de paraître ignorant,
06:57qui a sa science renfermée,
06:59et ne fuit rien tant tous les jours
07:00que d'exercer les merveilleux talents qu'il a eu du ciel pour la médecine.
07:04C'est une chose admirable que tous les grands hommes ont toujours du caprice,
07:07quelques petits grains de folie mêlés à leur science.
07:10Une folie de celui-ci est la plus grande qu'on ne peut croire,
07:12car elle va parfois jusqu'à vouloir être bise pour demeurer d'accord de sa capacité.
07:17Et je vous donne avis que vous n'en viendrez pas à bout,
07:19qu'il n'avouera jamais qu'il est médecin,
07:21s'il se le met en fantaisie,
07:22que vous ne preniez chacun un bâton
07:24et ne le réduisiez à force de coups à vous confesser à l'affaire qu'il vous cachera d'abord.
07:30T'as dit que nous en usons quand nous avons besoin de vie.
07:32Voilà une étrange folie.
07:33Il est vrai, mais après cela, vous verrez qu'il fait des merveilles.
07:36Comment s'appelle-t-il ?
07:37Il s'appelle Ganarel.
07:38Il est aisé à connaître.
07:40C'est un homme qui porte une fraise avec un habit jaune et vert.
07:43Un habit jaune dont le médecin des parroquais ?
07:45Mais est-il bien vrai qu'il soit si habile que vous ne le dites pas ?
07:48Comment ?
07:49C'est un homme qui fait des miracles.
07:54Il n'y a pas six mois qu'une femme fut abandonnée de tous les autres médecins.
07:59On la tenait morte.
08:00Il y avait déjà six heures et on se disposait à l'ensevenir.
08:03Lorsqu'on fit venir de force l'homme dont nous parlions,
08:07il lui m'y ayant vu une petite goutte de je ne sais quoi dans la bouche
08:11et dans le même instant, elle se leva de son lit
08:14et se mit aussitôt à se promener dans sa chambre
08:16comme si de rien n'eût été.
08:21Il fallait que ce fût quelques gouttes d'or potable.
08:24Là pourrait bien être.
08:25Il n'y a pas trois semaines encore
08:27qu'un jeune enfant de douze ans tomba du haut du clocher en bas
08:30et se brisa sur le pavé, la tête, les bras, les jambes.
08:34On n'y eut pas plutôt amené notre homme
08:35qu'il le frotta par tout le corps d'un certain long gant qui s'est fait
08:39et l'enfant aussitôt se leva sur ses pieds
08:42et courut jouer la fausette.
08:44Il faut que cet homme-là ait la médecine universelle.
08:48Qui en doute ?
08:49T'es-tu que là, justement, l'homme qu'il nous faut à l'envie d'un seul seul ?
08:51Nous vous remercions du plaisir que vous nous...
08:54Mais souvenez-vous bien au moins de l'avertissement que je vous ai donné.
08:58Morgane, laissez-nous faire.
08:59S'il ne tient qu'à battre, la vache est à nous.
09:02Nous sommes bien heureux d'avoir fait cette rencontre
09:04et j'en conçois pour moi la meilleure espérance du monde.
09:07J'entends quelqu'un qui chante...
09:13Ma foi, c'est assez travaillé pour boire un coup.
09:25Prenons un peu d'haleine.
09:29Il y a du bois qui est salé comme tous les diables.
09:31Il y a du bois qui est salé comme tous les diables.
10:01Voyons de près.
10:03Ma petite friponne.
10:06Je t'aime, mon petit bouffon.
10:08Il est là, mon dos, vous t'avez vu à lui.
10:15Que diable à qui en veulent ces gens-là ?
10:18C'est lui, assurément.
10:19Le blanc, tout craché comme on l'a défiguré.
10:21Il consulte en me regardant quel dessin aurait-il.
10:25Monsieur, n'est-ce pas vous qui vous appelez Sganarelle ?
10:28Je vous demande si ce n'est pas vous qui se nomme Sganarelle.
10:34Oui et non.
10:35C'est l'ancien venu et vous voulez.
10:37Nous ne voulons que lui faire toutes les civilités que nous pourrons.
10:41En ce cas, c'est moi qui se nomme Sganarelle.
10:43Ah, monsieur, nous sommes ravis de vous voir.
10:45On nous a adressés à vous pour ce que nous cherchons
10:46et nous venons implorer votre aide dont nous avons besoin.
10:50Si c'est quelque chose, monsieur, qui dépend de mon petit négocié,
10:52je suis tout prêt à vous rendre service.
10:54Ah, monsieur, c'est trop de grâce que vous nous faites.
10:55Mais, monsieur, couvrez-vous, s'il vous plaît.
10:57Le soleil pourrait vous incommoder.
10:59Monsieur, beau t'a-dessus.
11:03Des gens bien pleins de cérémonie.
11:07Monsieur, il ne faut pas trouver étrange que nous venions à vous.
11:11Les habiles gens sont toujours recherchés
11:13et nous sommes instruits de votre capacité.
11:15Il est vrai, monsieur, que je suis le premier homme du monde
11:17pour faire des fagots.
11:18Ah, monsieur.
11:19Je n'y épargne aucune chose et ne fais de façon qu'il n'y a rien à dire.
11:22Monsieur, ce n'est pas cela dont il est question.
11:23Mais aussi, je les vends sans du sol du sang.
11:25Ne parlons pas de cela, s'il vous plaît.
11:26Je vous promets que vous sauriez les avoir à moi.
11:28Monsieur, nous savons les choses.
11:30Si vous savez les choses, vous savez que je les vends à cela.
11:32Monsieur, c'est se moquer.
11:33Je me moque pas, je n'en puis rien à marquer.
11:34Mais parlons d'autres façons de grâce.
11:35Vous n'en pourrez trouver autre part à moi.
11:37Mais il y a fagot et fagot et poussé.
11:39Et je le fais.
11:40Et, monsieur, laissons-là ce discours.
11:42Je vous jure que vous ne les auriez pas si s'en fallait un double.
11:44Et fil.
11:45Monsieur, qu'une personne comme vous s'amuse à ces grossières feintes,
11:53s'abaisse à parler de la sorte.
11:55Qu'un homme si savant, un fameux médecin comme vous êtes,
11:59veuille se déguiser aux yeux du monde
12:00et tenir enterrés les beaux talons qu'il a.
12:05Il est fou.
12:06De grâce, monsieur, ne dissimulez pas avec nous.
12:08Comment ?
12:09Tout ce tripotage ne sert de bon, ce que je savends.
12:11Quoi donc ?
12:11Comme vous voulez vous dire, pour qui me prenez-vous ?
12:13Pour ce que vous êtes.
12:14Pour un gros médecin.
12:19Médecin, vous m'avez vu ?
12:20Je n'ai pas un médecin, je n'ai jamais été.
12:25Monsieur, ne veuillez poigner les choses davantage.
12:28Et n'en venons au point, s'il vous plaît, à de fâcheuses extrémités.
12:32À quoi donc ?
12:32À de certaines choses dont nous serions maris.
12:34Prenez-en tout ce qui vous plaira, je ne suis pas médecin,
12:37je ne sais ce que vous me voulez dire.
12:38Je vois bien qu'il faut se servir du remède.
12:41Monsieur, encore un coup, je vous prie d'avouer ce que vous êtes.
12:44Eh, t'es tiguer de l'antipode et point d'avantage
12:46et confesser à la franquette que vous êtes médecin.
12:48J'en rache, je suis.
12:49À quoi toutes ces frèmes-là ?
12:50À quoi est-ce que ça vous sert ?
12:51Monsieur, en un mot, autant qu'en 2000,
12:54je vous dis que je ne suis pas médecin.
12:55Vous n'êtes pas médecin ?
12:57Non, vous n'êtes pas médecin.
12:58Puisque vous le voulez, il faut s'y résoudre.
13:00Eh, je suis tout ce qui vous plaira.
13:03Monsieur, pourquoi nous obligez-vous à cette violence ?
13:05À quoi bon, vous voyez la peine de vous-même ?
13:06Je vous assure que j'en ai tous les regrets du monde.
13:08Ah, je m'as expliqué, j'en suis fâché, franchement.
13:10Que diable est ceci, monsieur ?
13:12Est-ce pour rire, ou si tous deux vous êtes travaillé
13:14de vouloir venir soit médecin ?
13:16Quoi ?
13:17Vous ne vous rendez pas encore
13:19et vous vous défendez d'être médecin ?
13:20Diable emporté, je le suis.
13:22Il n'est pas vrai que vous soyez médecin ?
13:23Non, la baisse de médecin !
13:25Eh, oui, puisque vous le voulez, je suis médecin, médecin.
13:28Ah, apothicaire encore, si vous le trouvez bon,
13:31c'est mieux consentir à tout que de me faire assommer.
13:33Ah, voilà qui va bien, monsieur, je suis ravi de vous voir raisonnable.
13:36Vous me poutez la joie au cœur quand je vous vois parler comme ça.
13:38Je vous demande pardon de tout mon art.
13:40Vous me demandez un excuse de la liberté que j'avons prise.
13:42Ouais.
13:44Serais-je bien moi qui me tromperais ?
13:46Serais-je devenu médecin, ça m'en était perçu ?
13:48Monsieur, vous ne vous repartirez pas
13:50de nous montrer ce que vous êtes
13:51et vous verrez assurément que vous en serez satisfait.
13:54Mais, vous,
13:55Dites-moi, monsieur, ne vous trompez-vous pas vous-même.
13:59Est-il bien assuré ?
14:01Je sois un mec.
14:02Oui, par ma fille.
14:03Tout bon, sans doute.
14:05Diable en partie, je salais.
14:06Comment ?
14:07Vous êtes le plus habile médecin du monde.
14:09Ah, ah.
14:09Un médecin qu'a guéri, je ne sais combien de maladies.
14:11Tu dieux.
14:15Une fille avait six heures.
14:17Elle était prête à ensevelir.
14:19Lorsqu'avec une goutte de quelque chose,
14:21vous la fîtes revenir et marcher d'abord par la chambre.
14:24Un petit enfant de douze ans,
14:27se lèche histoire dure d'un clochet,
14:29de quoi il eut la tête, les jambes et les bras cassés.
14:31Et vous, avec je ne sais quel long gant,
14:32vous fîtes qu'aussitôt,
14:33il se relevit sur ses pieds
14:35et s'en fût joué à la fausse.
14:37Diante.
14:38Enfin, monsieur, vous aurez contentement avec nous
14:40et vous gagnerez ce que vous voudrez
14:41en vous laissant conduire
14:42ou nous prétendons vous mener.
14:44Je gagnerai ce que je voudrais ?
14:46Oui.
14:47Ah, je suis médecin sans vendredi.
14:50Je l'avais oublié, mais je m'en ressouviens.
14:52De quoi est-il question ?
14:53Faut-il se transporter ?
14:54Un nouveau conduiront.
14:55Il est question d'aller voir une fille
14:57qui a perdu la parole.
14:58Ma foi, je ne l'ai pas trouvée.
15:01Il est mari.
15:02Allons, monsieur.
15:03Sans une robe de médecin.
15:05Nous en prendrons une.
15:06Tenez, celle-là, vous.
15:10Voilà où je mets mes julepnes.
15:12Et vous, marchez là-dessus.
15:15Parole du médecin.
15:16Pas le sanguère, mais le médecin qui me plaît.
15:18Je pense qu'il réussira, car il est bouffant.
15:32Oui, monsieur, je crois que vous serez satisfait.
15:34Et nous vous avons amené le plus grand médecin du monde.
15:36Il faut tirer les chers après cette île
15:38et tous les autres ne sont pas dignes de les déchausser.
15:40C'est un homme qui a fait des cures merveilleuses.
15:43Qui a garé des gens qui sont morts.
15:44Il est un peu capricieux, comme je vous ai dit.
15:46Et parfois, il y a des moments où son esprit s'échappe
15:48et ne paraît pas ce qu'il est.
15:49Oui, il aime à bouffonner.
15:50Et l'on dirait parfois, ne faisant des places,
15:52qu'il a quelques petits coups de hache à la tête.
15:53Mais dans le fond, il est tout science.
15:55Et bien souvent, il dit des choses tout à fait relevées.
15:57Quand il s'y bout, il parle tout fin de réc
15:59comme s'il disait dans un livre.
16:00Sa réputation s'est déjà répandue ici
16:02et tout le monde vient à lui.
16:03Je meurs d'envie de le voir.
16:06Faites-le voir vite venir.
16:07Je vais le guérir.
16:08Parle ma fille, monsieur,
16:09qui s'y fera justement ce qu'en fait les autres.
16:12Je pense que ce sera que si commis
16:14et la meilleure médecine que l'on pourrait vailler à votre fille,
16:16ce serait, selon moi,
16:17un vieux et bon mari pour qui a eu de l'amitié.
16:19Ouais, nourrice, mamie,
16:20vous vous mêlez de bien des choses.
16:22Quelle est-vous de quelle est votre mère ?
16:24Je vous dis, à vous douze,
16:25que tous ces médecins n'y feront rien que de l'eau claire.
16:27Que votre fille a besoin d'autre chose
16:29que de rivards vêtés nés
16:30et qu'un mari est un emplade
16:32qui gare tous les maux des filles.
16:34Elle est dans l'état qu'on s'a voulu charger
16:36avec l'infirmité qu'elle a.
16:37Et lorsque j'ai été dans le dessin de la mariée,
16:40ne s'est-elle pas opposée à mes volontés ?
16:43Je le crois bien.
16:44Vous l'y vouliez voyant,
16:45on me calme même point.
16:46Que ne preniez-vous ce monsieur le yandre
16:48qui l'y touchait au cœur ?
16:50Elle y aurait été forbiissante.
16:52Et je m'en pensais qu'il l'apprendrait
16:53à lui comme à l'aise
16:54si vous la lui vouliez donner.
16:55Ce le yandre n'est pas ce qu'il lui faut.
16:58Il n'a pas du bien comme l'autre.
17:00Il y a un homme qui est si riche
17:01dont il est héritier.
17:02Bien à venir me semble total de chansons.
17:04Il n'est rien de tel que ce qu'on tient.
17:07Et on court grand risque de s'abuser
17:09lorsqu'on compte sur les biens
17:11qu'un autre vous garde.
17:13La mort n'a pas toujours les oreilles ouvertes
17:16aux vœux et aux prières
17:18de messieurs les héritiers.
17:20Et on a le temps d'avoir les nains longues
17:22lorsqu'on attend pour vivre
17:24le trépas de quelqu'un.
17:26Enfin, j'ai toujours voulu dire
17:27qu'en mariage comme ailleurs,
17:29contentement passe richesse.
17:31Les pères et les mères
17:32ont cette maudite coutume
17:33de demander toujours
17:34qu'a-t-il et qu'a-t-elle.
17:36Et le copère Pierre a varié sa fille Simonette
17:39au gros Thomas
17:40pour un quartier de veine
17:41qu'il avait davantage
17:43que le jeune Robin
17:44où qu'elle avait bouté son amitié.
17:46Mais la pauvre créature
17:47en est devenue jaune,
17:49comme un coin.
17:50Tu n'as pas profité
17:51tout depuis ce temps-là.
17:52C'est un bel exemple pour vous, monsieur.
17:54On n'a que son plaisir en ce monde.
17:57Et j'aimerais mieux bailler à ma fille
17:58en bio-marie
17:59qui lui fait agréable
18:00que toutes les rames de la bio.
18:01Oui, madame la nourrice,
18:03comme vous dégoisez,
18:04taisez-vous, je vous prie.
18:04Vous prenez tant de soin
18:06et vous échauffez votre lait.
18:08Morgueil, qu'un coup !
18:09Oui, c'est qu'une impertinente.
18:10Monsieur n'a pas peur de ses discours
18:11et il sait ce qu'il a à faire.
18:13Mène-toi de donner à têter
18:14à ton enfant
18:14sans t'en faire la régionneuse.
18:16Monsieur, elle perd de sa fille
18:17et il est bon et sage
18:18pour voir ce qu'il y faut.
18:19Moi, viens, tout, tout, tout, tout.
18:21Je veux un peu la mortifier.
18:23Il y a plein de respect
18:24qu'elle vous douait.
18:24Oui, mais ces gestes
18:25ne sont pas nécessaires.
18:27Monsieur, préparez-vous.
18:30Voici notre médecin qui en rentre.
18:41Monsieur, je suis ravi
18:43de vous voir chez moi
18:45et nous avons grand besoin de vous.
18:49Hippocrate dit que nous nous couvrions tous deux.
18:53Hippocrate dit cela ?
18:54Oui.
18:55Dans quel chapitre, s'il vous plaît ?
18:57Dans son chapitre, les chapeaux.
18:59Puisqu'Hippocrate le dit,
19:01il le faut faire.
19:04Monsieur, le médecin
19:05ayant appris les merveilleuses choses...
19:07Qui parlez-vous de grâce ?
19:09À vous.
19:10Je ne suis pas médecin.
19:11Vous n'êtes pas médecin.
19:12Non, vraiment.
19:13Tout bon.
19:14Tout bon.
19:14Vous êtes médecin, maintenant.
19:30Je n'ai jamais eu d'autre licence.
19:32Quel diable d'homme, m'avez-vous l'amener ?
19:35Je vous ai bien dit que c'était un médecin goguenard.
19:38Mais j'en verrais promener avec ses goguenarderies.
19:40Mais les pogardassables, c'est pour lire.
19:42C'est très dit, il n'en me plaît pas.
19:43Je vous demande pardon, monsieur, de la liberté que j'ai prise.
19:45Monsieur, je suis votre ancien piteur.
19:47Je suis fâché.
19:48Il n'y a pas de mal.
19:48Écoute-moi, attends, j'ai eu l'honneur de...
19:51Monsieur, j'ai une fille qui est tombée dans une étrange maladie.
19:55Je suis ravi, monsieur, que votre fille ait besoin de moi.
19:58Je souhaiterais de tout mon cœur que vous en eussiez besoin aussi,
20:00vous et toute votre famille,
20:02pour vous témoigner l'envie que j'ai de vous servir.
20:05C'est trop de grâce que vous me faites.
20:06Je vous assure que c'est du meilleur de mon âme que je vous parle.
20:09C'est trop...
20:09Comment s'appelle votre fille ?
20:12Lucinde.
20:13Le foin.
20:15Bon nom à médicament.
20:17Le foin.
20:17Je m'en vais voir un peu ce qu'elle fait.
20:20Qui est cette grande femme-là ?
20:23C'est la nourrice d'un petit enfant que j'ai.
20:26Beste, les jolis meubles que voilà.
20:29Nourrice, charmante nourrice.
20:33Ma médecine est la très humble esclave de votre nourrisserie.
20:38Je voudrais bien le petit poupon fortuné qui t'étale le lait de vos bonnes grâces.
20:44Tous mes remèdes, toute ma science, toute ma capacité,
20:47est à votre chef.
20:48Avec votre répliction, monsieur le médecin, laissez-la ma femme, je vous prie.
20:50Quoi, est-elle votre femme ?
20:51Oui.
20:52Ah, vraiment, je ne savais pas cela.
20:54Et je m'en réjouis pour l'amour de l'un et de l'autre.
20:58Je vous assure que je suis ravi que vous soyez unis ensemble.
21:01Je la félicite d'avoir un mari comme vous.
21:02Et je vous félicite, vous, d'avoir une femme si belle, si sage, si bien faite.
21:07Comme on l'est, la pièce.
21:09Tentiguez pour un ton de complément, je vous supplie.
21:11Si, ne voulez-vous pas que je me réjouisse avec vous, t'as si belle à son blague ?
21:14Avec moi, tant qu'il vous plaira, mais avec ma femme, trêve de salimonie.
21:16Je prends part également au bonheur de tous deux.
21:18Et si je vous embrasse, vous vous en témoignez ma joie.
21:21Je l'embrasse le même pour lui en témoigner aussi.
21:23Tent que de l'artipotage.
21:26Monsieur, voilà tout à l'heure, ma fille, qu'on va vous emmener.
21:30Je l'attends, monsieur, avec toute la médecine.
21:31Où est-elle ?
21:33Là-dedans.
21:34Pas bien.
21:34Mais comme je m'intéresse à toute votre famille, il faut que j'essaie un peu le lait de votre nourrice.
21:38Et que je visite son sein.
21:41Non, non, non, non, j'ai envie de faire de ça.
21:43C'est l'office du médecin de voir le téton des nourrices.
21:45Il y a un fils qui tient, et je suis votre serviteur.
21:48Ah, tu viens à l'hardiesse de t'opposer au médecin ?
21:50Je me moque de ça.
21:52Je te donnerai la fièvre.
21:53Revois cela aussi.
21:55Est-ce que je ne suis pas assez grande pour me défendre moi-même s'il me fait quelque chose qui ne soit pas à faire ?
21:59Je ne veux pas qu'il te tente, moi.
22:00Ma fille, le vilain, qui est jaloux de sa femme.
22:03Voici ma fille.
22:06Est-ce là, la malade ?
22:07Oui, monsieur, je n'ai qu'elle de fille, et j'aurais tous les regrets du monde si elle venait à mourir.
22:12Qu'elle s'en gardait bien, il ne faut pas qu'elle meure sans l'ordonnance du médecin.
22:15Ah non, est-ce qu'elle ?
22:24Voilà une malade qui n'est pas tant dégoûtante.
22:27Et je tiens qu'un homme bien sain s'en accommoderait.
22:30Ah, vous l'avez fait rire, monsieur.
22:34Tant mieux.
22:34Quand le médecin fait rire la malade, c'est de...
22:36Eh bien, de quoi est-il la question ?
22:41Qu'avez-vous ? Quel est le mal que vous sentez ?
22:45Ah, oui, ah.
22:51Eh, qu'est-ce que vous...
22:54Ah, oui, ah.
22:57Ah, oui, ah.
22:59Bonjour.
23:00Ah, oui, je ne vous entends pas.
23:03Quel diable de langage est-ce là ?
23:04C'est la son mal, elle est devenue muette sans que jusque-ci on n'en ait pu savoir la cause.
23:10Et c'est un accident qui a fait reculer son mariage.
23:14Et pourquoi ?
23:14Celui qu'elle doit épouser veut attendre sa guérison pour conclure les choses.
23:20Et qui est ce seul-là qui ne veut pas que sa femme soit muette plus tard Dieu que la mienne ?
23:25Je me garderai bien de la vouloir guérir.
23:28Ah, monsieur, nous vous prions d'employer tous vos soins pour la soulager de ce mal.
23:33Ne vous mettez pas...
23:34Dites-moi, ce mal l'oppreche-t-il beaucoup ?
23:38Oui, monsieur.
23:39Tant mieux.
23:41Sans-t-elle de grandes douleurs ?
23:43Fort grande.
23:44C'est fort bien fait.
23:46Euh, va-t-elle, vous savez ?
23:50Oui.
23:51Copieusement.
23:52On n'a rien à cela.
23:53La matière est-elle noyable ?
23:55Vous ne connaissez pas assez de choses.
23:57Donnez-moi votre bras.
23:59Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette.
24:02Oh, oui, monsieur, c'est l'assomment.
24:07Vous l'avez trouvé tout du premier coup.
24:11Voyez comme il a deviné sa maladie.
24:13Nous autres, grands médecins, nous connaissons d'abord les choses.
24:16Un ignorant aurait été embarrassé et vous eût été dire, je dis cela.
24:19Mais moi, je touche au but du premier coup et je vous apprends que votre fille est muette.
24:22Oui, mais je voudrais bien que vous me puissiez dire d'où cela vient.
24:27Il n'est rien de plus aisé.
24:29Cela vient de ce qui l'a perdu la parole.
24:33Oui, mais la cause, s'il vous plaît, qui fait qu'elle a perdu la parole ?
24:38Tous nos meilleurs auteurs vous diront que c'est l'empêchement de l'action de sa langue.
24:46Mais encore, vos sentiments sur cet empêchement de l'action de sa langue.
24:50Ah, Aristote, là-dessus, dit de fort belles choses.
24:55Je le crois.
24:56Un grand homme, sans doute.
24:59Grand homme, tout à fait.
25:00Un homme qui était plus grand que moi de tout cela.
25:04Pour revenir donc à notre raisonnement, je tiens que cet empêchement de l'action de sa langue est causé par certaines humeurs.
25:13Qu'entre nous autres savants, nous appelons humeurs pécantes.
25:16Pécantes, c'est-à-dire humeurs pécantes, d'autant que les vapeurs formées par les exhalaisons des influences qui s'élèvent dans la région des maladies venant...
25:25Pour ainsi, entendez-vous le latin ?
25:28En aucune façon.
25:29Vous n'entendez point le latin !
25:31Non !
25:32Capricias, assituram, cataramus, singularitaires, nominativo, ecmus, la mus, volus, bonabonum, deus, sanctus, et théoratio latinas, et siamouis.
25:40Toi, réponds-toi, tu y as supe quand tu vois d'éjectivant concordatine génére, numérant metcasus.
25:46Oh, que l'ai-je étudié !
25:49Ça est bien dit notre âme !
25:50Et si vieux que je n'y attends, goutte !
25:52Or, ces vapeurs dont je vous parle, venant à passer du côté gauche, où est le foie, au côté droit, où est le cœur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin, armiam, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grève, ne soususe, par le moyen de la veine cave, que nous appelons en lèvres cuillées, rencontrent en ce chemin les dites vapeurs qui remplissent les ventricules de l'homoplin.
26:11Et parce que, sans raisonnement, je vous prie, et parce que ces dites vapeurs ont une certaine malignité, écoutez bien ceci, je vais vous conduire, une certaine malignité qui est causée, soyez attentifs, s'il vous plaît, par l'acreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces dites vapeurs ont sa bandue, ce n'est qu'il, ce n'est qu'il, ce n'est qu'il, potarinam, potarinam, quipsamilus, et voilà ce qui fait, justement, que votre fille est maître.
26:39Oh ! La vilaine comme ça !
26:42Et n'est-ce que la langue aussi bien pendue ?
26:43On ne peut pas mieux raisonner, sans doute, il n'y a qu'une chose qui m'a choqué, c'est l'endroit du foie et du cœur, il me semble que vous les placez autrement qu'ils le sont, que le cœur est du côté gauche et le foie du côté droit.
26:59Oui, bon, cela était autrefois ainsi.
27:04Mais nous avons changé ce flage.
27:07Nous faisons maintenant la médecine d'une méthode toute nouvelle.
27:09Ah, ce que je ne savais pas, je vous demande pardon de mon ignorance.
27:13Il n'y a pas de mal à cela, vous n'êtes pas obligé d'être aussi habile que nous.
27:16Ah, je le remercie, mais monsieur, que croyez-vous qu'il faille faire à cette maladie ?
27:22Ce que je crois qu'il vaille faire ?
27:23Oui.
27:25A mon avis, on la remette sous son lit, et qu'on lui fasse prendre pour remède quantité de pain, trempé dans du vin.
27:34Pourquoi cela, monsieur ?
27:35Parce qu'il y a dans le pain et le vin mêlés ensemble une vertu sympathique qui fait parler.
27:42Ne voyez-vous pas bien qu'on ne donne autre chose aux perroquins et qu'ils apprennent à parler en mangeant de cela ?
27:46Je l'ai fait, oh, le grand, vite, quantité de pain et de vin.
27:52Je reviendrai voir sur le soir en quel état elle sera.
27:55Doucement, vous.
27:56Monsieur, voilà une nourrice à laquelle il faut que je fasse quelques petits remèdes.
27:59Qui ? Moi, que je ne porte le mieux du monde.
28:01Tant pis, nourrice, tant pis, c'est de grande santé à ta crainte.
28:04Il ne sera pas mauvais de vous faire quelques petites saignées amiables et de vous donner quelques petits clistères dulcifiants.
28:09Mais monsieur, voilà une mode que je ne comprends, pourquoi ça les fait saigner quand on n'a pas de maladie ?
28:13Il n'importe la modernité sanitaire, et comme on boit pour la soif à venir, il faut se faire aussi saigner pour la maladie à venir.
28:18Pour ma fille, je me moque de ça. Je ne veux point faire de mon corps une boutique d'apothicaires.
28:23Vous êtes rétivore, mais nous saurons vous soumettre à la raison.
28:26Je vous donne le bonjour.
28:27Attendez un peu, s'il vous plaît.
28:28Je vous donnez de l'argent, monsieur.
28:31Je n'en prendrai pas, monsieur.
28:32Monsieur !
28:32Pas du tout, monsieur.
28:33Un petit moment.
28:34On n'a aucune façon.
28:36Grâce.
28:36Vous vous moquiez.
28:37Voilà qui est fait.
28:38Je n'en ferai rien.
28:39Ce n'est pas l'argent qui me fait agir.
28:42Cela est-il de poids ?
28:43Oui, monsieur.
28:45Je ne suis pas un médecin mercenaire.
28:47Je le sais bien.
28:48L'intérêt ne me gouverne point.
28:50Je n'ai pas cette pensée.
28:57Ma foi.
28:58Cela ne va pas mal et prouvé.
29:01Monsieur !
29:02Il y a longtemps que je vous attends et je viens à pleurer votre assistance.
29:06Voilà un pou qui est fort mauvais.
29:07Je ne suis pas malade, monsieur, et ce n'est pas pour cela que je viens à vous.
29:10Si vous n'êtes pas malade, tu diras que le dites-vous donc.
29:11Non !
29:12Pour vous dire la chose en deux mots, je m'appelle Léandre.
29:14Léandre, qui suis amoureux de Lucinde que vous venez de visiter, et comme par la mauvaise
29:18humeur de son père, toutes sortes d'accès m'est fermées auprès d'elle, je me hasarde
29:22à vous prier de vouloir servir mon amour et de me donner lieu d'exécuter un stratagème
29:26que j'ai trouvé pour lui pouvoir dire deux mots d'où dépendent absolument mon bonheur
29:30et ma vie.
29:30Mais pour le dresser à moi, pour vous servir de votre amour, et vous doivez ainsi ravaler
29:33la dignité de médecin à des emplois de cette nature, j'en veux faire, moi, vous êtes
29:37un impertinent, un maladeur, je vous apprendrai que je ne suis pleine de vouloir m'employer.
29:40Monsieur, je ne parle pas pour vous, car vous êtes honnête, je suis ravi de prendre
29:46service.
29:46Mais il y a de certains impertinents au monde qui viennent prendre les gens pour ceux
29:50qui ne le sont pas, et je vous avoue que cela m'est pas en colère.
29:53Je vous demande pardon, monsieur, de la liberté que je vous en prie, de quoi est-il
29:56question ?
29:56Vous saurez donc que cette maladie que vous voulez guérir est une feinte maladie.
30:02Les médecins ont raisonné là-dessus comme il faut, et ils n'ont pas manqué de dire
30:05que cela possédait qui du cerveau, qui des entrailles, qui de la rate, qui du foie,
30:10mais il est certain que l'amour en est la véritable cause, et que Lucinde n'a trouvé
30:14cette maladie que pour se délivrer d'un mariage dont elle était importunée.
30:19Mais de craindre qu'on nous voit ensemble, retirons-nous d'ici, et je vous dirai en marchant
30:22ce que je souhaite de vous.
30:23Allons, monsieur, vous m'avez donné pour votre amour une tendresse qui n'est pas consomne.
30:26J'y perdrai toute ma médecine, ou la malade trèvera, ou bien elle sera à vous.
30:32Il me semble que je ne suis pas mal un petit peu en apothicaire, et comme le père ne m'a guère vu,
30:54ce changement d'habit est assez capable que je crois de me déguiser à ses yeux.
30:58Sans doute.
30:58Tout ce que je souhaiterais serait de savoir cinq ou six grands mots de médecine, pour parer
31:01mon discours et me donner l'air d'habit l'homme.
31:03Allez, allez, tout cela n'est pas nécessaire.
31:05Il suffit de l'habit, je n'en sais pas plus que vous.
31:06Comment ?
31:07Diable emporte, si j'entends rien en médecine.
31:10Vous êtes honnête, homme, je veux bien me confier à vous comme vous vous confiez à moi.
31:13Quoi ? Vous n'êtes pas effectivement...
31:15Oh, vous dit ! Ils m'ont fait médecin malgré mes dents. Jamais je ne m'étais mêlé d'être
31:18aussi savant que cela, et toutes mes études n'ont été que jusqu'en sixième.
31:21Je ne sais point sur quoi cette imagination leur est venue, mais quand j'ai vu qu'à toute
31:23force ils voulaient que je fusse médecin, je me suis résolu de l'être, au dépend de
31:27qui il appartiendra.
31:29Cependant, vous ne sauriez croire comment l'erreur s'est répandue, et de quelle façon
31:32chacun est en diable à me trouver habile homme.
31:34On me vient chercher de tous côtés, et si les choses vont toujours de même, je suis d'avis
31:38de maintenir toute ma vie à la médecine.
31:40Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous, car soit qu'on fasse bien, soit qu'on
31:43fasse mal, on est toujours payé de même sorte.
31:45La méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos, et nous taillons comme il nous plaît
31:48sur l'étoffe où nous travaillons.
31:50Un cordonnier en faisant des souliers ne serait gâté à un morceau de cuir qui n'empêle
31:53les peaux cassés, mais ici on peut gâter son homme sang qui ne coûte rien.
31:56Les bévues ne sont pas pour nous, et c'est toujours la faute de celui qui meurt.
31:59Enfin, le bon de cette profession est qu'il y a parmi les morts une honnêteté,
32:05une discrétion qui est la plus grande du monde.
32:08Et jamais on n'en va se plaindre du médecin qui l'a pris.
32:12Il est vrai que les morts sont fort honnêtes gens en cette matière.
32:16Voilà des gens que l'a mis de venir consulter.
32:18Allez toujours m'attendre au point de l'élogie de votre maîtresse.
32:23Monsieur, je venais vous chercher mon fils Ferra et moi.
32:28Qui a-t-il ?
32:29Sa pauvre mère qui a non pas l'être et dans un lit malade il y a six mois.
32:35Que voulez-vous que j'y fasse ?
32:37Je voudrais que vous nous baissiez quelque petite drôlerie pour la garer.
32:42Il faut voir de quoi est-ce qu'elle est malade.
32:45Elle est malade d'hypocrisie, monsieur.
32:48D'hypocrisie ?
32:48Oui.
32:49C'est-à-dire qu'elle l'a enflé partout.
32:52Elle indique cette quantité de sérieuxité qu'elle a dans le corps.
32:56Et son fouet, son ventre ou sa rate comme vous l'appelez, au lieu de faire du sang, ne fait plus que de l'eau.
33:03Elle a de deux jours loin la fièvre quotidienne avec des lassitudes et des douleurs dans les mufles des jambes.
33:11On entend dans sa gorge des fleumes qui sont tout prêts à l'étouffer.
33:16Et parfois, il y prend des synchores et des conversions que je croyais qu'elle a passées.
33:23J'avoue dans notre village, un apothicaire réveillant se parler qu'il y a donné je ne sais combien d'histoires.
33:30Et il m'en coûte plus d'une dozaine de bons écus en lavement, en faisant des flaises, en apostume qu'on lui a fait prendre, en infection de jacinthe et en portion cordale.
33:39Mais tout ça, comme dit l'autre, n'était que de longues en mitons mitaines.
33:44Il voulait aller bailler d'une certaine drogue qu'on appelle du vin à méthyl.
33:49Mais j'ai eu peur franchement que ça l'envoyât de patresse.
33:54Elle en dit que ces gros médecins qui ont je ne sais combien de monde avec ces inventions-là.
33:58Oui, venons au fait.
33:59Le fait est, monsieur, que je venais vous prier de nous dire ce qu'ils font que je fassions.
34:04Je ne vous entends point du tout.
34:06Monsieur, ma mère est malade et il y a deux écus que je vous apportons pour nous voyer que cremède.
34:10Ah, je vous entends, vous. Voilà un garçon qui parle clairement et qui s'explique comme il faut.
34:15Vous me dites que votre mère est malade d'hydropésie, qu'elle est emplée par tout le corps, qu'elle a la fièvre et des douleurs dans les jambes.
34:19Les syncopes, les convulsions, c'est-à-dire des évanouissements.
34:22Oh, oui, monsieur, c'est justement ça.
34:23J'ai compris d'abord vos paroles.
34:25Vous avez un père qui me faisait ce qui dit.
34:27Maintenant, vous me demandez un remède.
34:29Oui, monsieur.
34:29Un remède pour la guérir.
34:30C'est comme je l'entends, donc.
34:31Tenez, voilà un morceau de fromage qu'il faut que vous lui fassiez prendre.
34:36Du fromage, monsieur ?
34:37C'est un fromage préparé où il entre de l'or, des perles, du corral et quantité d'autres choses précieuses.
34:44Oh, monsieur, je vous semble bien obligé et j'allais lui faire prendre ça tout à l'heure.
34:48Allez, et ne manquez pas, si elle meurt, de la faire enterrer du mieux que vous pourrez.
34:56Voilà la charmante nourrice de mon cœur.
35:16Je suis ravi de cette rencontre.
35:18Votre vue est la rubarbe, la casse et le séné qui purge toute la mélancolie de mon âme.
35:23Par ma figure, monsieur le médecin, ça est trop bien dit pour moi et je n'entends rien à tout votre lapin.
35:28Ah, nourrice, devenez malade, je vous prie.
35:32Devenez malade pour l'amour de moi.
35:35J'aurai toutes les voies du monde à vous guérir.
35:38Je suis votre servante, mais j'aime bien mieux qu'on ne me garisse pas.
35:42Je vous plains, belle nourrice, d'avoir un mari fâcheux et jaloux comme celui que vous avez.
35:48Que voulez-vous, monsieur, c'est pour la pénitence de mes fautes.
35:51Et là où la chèvre est liée, il faut bien qu'elle y broute.
35:53Comme moi, un rustre est comme cela.
35:55Un homme qui vous observe toujours, il ne veut pas que personne ne vous parle.
35:59Hélas, monsieur, vous n'avez rien vu encore.
36:01Et ce n'est qu'un petit échantillon de sa mauvaise humeur.
36:04Est-il possible qu'un homme ait l'homme assez basse pour maltraiter une personne comme vous ?
36:11Que j'en sais, belle nourrice et qui ne sont pas loin d'ici.
36:14Ça tiendrait heureux de baiser seulement les petits bouts de vos fêtons.
36:21Et pourquoi faut-il une personne si bien faite soit tombée en le telmaille qu'un franc animal, un brutal, un stupide, un seau ?
36:29Pardonnez-moi, nourrice, si je parle ainsi de votre mari.
36:32Ah, monsieur, je sais bien qu'il mérite tous ces noms-là.
36:34Oh oui, sans doute, nourrice, il le mérite.
36:37Il mériterait aussi comme il a mis si quelque chose sur la tête pour le punir des soupçons qu'il a.
36:43Il est bien vrai que si je n'avais devant les yeux que son intérêt, il pourrait m'obliger à quelque étrange chose.
36:49Ma foi, vous ne feriez pas mal de vous manger de lui avec quelqu'un.
36:55C'est un homme, je vous dis, qui mérite bien cela.
36:58Et si j'étais assez heureux, ben, elle nourrisse pour être choisi pour...
37:03Oh là, Lucas, n'as-tu point vu ici notre médecin ?
37:14Oui, de partout, les diables, je l'ai vu.
37:16Et ma femme aussi.
37:17Ou est-ce qu'il peut-être ?
37:18Ah, je sais bien, je voudrais qu'il fût à tous les gays.
37:20Va-t'en voir un peu ce que fait ma fille.
37:26Oh, monsieur, je demandais partout où vous étiez.
37:30Je m'étais amusé dans votre cours à expulser le superflu de la boisson.
37:34Comment se porte notre malade ?
37:35Un peu plus mal depuis votre remède.
37:38Tant mieux, c'est signe qu'il opère.
37:39Oui, mais en opérant, je crains qu'il ne l'étouffe.
37:42Ne me mettez pas en peine, j'ai des remèdes qui se moquent de tout.
37:44Et je l'attends à l'agonie.
37:45Qui est cet homme-là que vous amenez ?
37:48C'est celui qui...
37:50Quoi ?
37:51Je vous entends.
37:52Votre fille en aura besoin.
37:54Monsieur, c'est là votre fille qui va un peu marcher.
37:57Cela lui fera du bien.
37:58Allez-vous-en, monsieur l'apothicaire.
38:00Tentez un peu son pouls.
38:01Afin que je raisonne avec vous tantôt de sa maladie.
38:04Monsieur, c'est une grande et subtile question entre les médecins de savoir si les femmes sont aussi la guérir que les hommes.
38:18Je vous prie d'écouter ceci, s'il vous plaît.
38:20Les uns disent que non, les autres que oui.
38:24Et moi j'ai dit que oui et non.
38:26D'autant que l'incongruité des humeurs facs qui se rencontrent généralement naturelles des femmes est en fausse que la partie brutale de toujours par l'Empire.
38:33Sur la scientifique, on voit que l'inégalité de l'opinion dépend du mouvement oblique du cercle de la lune.
38:39Et comme le soleil qui darde ses rayons sur la contabilité de la terre trouve...
38:42Non, je ne suis point du tout capable de changer de sentiment.
38:45Voilà, mes filles, qui parlent aux grandes vertus du remède, aux indouables médecins, que je vous suis obligé, monsieur, de cette guérison merveilleuse.
38:57Et que puis-je faire pour vous après un tel service ?
39:00Voilà une maladie qui m'a bien donné de la peine.
39:02Oui, mon père, j'ai recouvré la parole.
39:04Mais je l'ai recouvré pour vous dire que je n'aurai jamais d'autre époux que Léandre et que c'est inutilement que vous voulez me donner en rate.
39:08Rien n'est capable d'ébranler la résolution que j'ai prise.
39:10Vous m'opposerez un bas de belles raisons.
39:12Tous vos discours ne serviront de rien.
39:13C'est une chose où je suis déterminée.
39:15Il n'est puissance paternelle qui me puisse obliger à me marier malgré moi.
39:17Vous avez vous fait tous vos efforts.
39:18Mon cœur ne saurait se soumettre à cette tyrannie.
39:20Et je me jeterais plutôt dans un courant qu'elle pousser un oeuf que je n'aime point.
39:23Non, en aucune façon, point d'affaire.
39:24Si vous perdez le temps, je n'en ferai rien.
39:26Cela est résolu.
39:27Allez, guéris.
39:29Oh, quelle impéduosité de parole, monsieur.
39:32Je vous prie de la faire redevenir muette.
39:35C'est une chose qui m'est impossible.
39:36Tout ce que je puis faire pour vous rendre service, c'est de vous rendre sourd, si vous le voulez.
39:40Merci.
39:40Pas studieux.
39:41Non, toutes vos raisons ne gagneront rien sur mon âme.
39:43Tu épouseras Horace d'elle ce soir.
39:45J'épouserai plutôt la mort.
39:47Oh, Dieu, arrêtez-vous.
39:49Laissez-moi médicamenter, tu tiens l'affaire.
39:51C'est une maladie qui la tient et je sais le remède qu'il lui faut apporter.
39:54Serait-il possible, monsieur, que vous puissiez aussi guérir cette maladie d'esprit ?
39:58Laissez-moi faire, je vais les remettre pour tout.
40:00Et notre apothicaire nous servira pour cette cure.
40:03Un mot.
40:04Vous voyez que l'ardeur qu'elle a pour ce Léon est tout à fait contraire aux volontés du père,
40:07qu'il n'y a point de temps à perdre, que les humeurs sont fortes et grises,
40:10et qu'il est nécessaire de trouver pour seulement un remède à ce mal qui pourrait être empiré par le retardement.
40:14Pour moi, je n'y envoie qu'un seul, qui est une prise de fuite purgative,
40:18que vous m'aiderez comme il faut avec deux dragues de matrimonium en pilule.
40:21Peut-être fera-t-elle quelque difficulté à prendre ce remède,
40:24mais comme vous êtes habillé l'homme dans votre métier, c'est à vous de lui résoudre
40:26et de lui faire avaler la chose du mieux que vous pourrez.
40:28Allez-vous-en lui faire faire un petit tour de jardin pour préparer les humeurs,
40:31tandis que vous entretiendrez ici son père.
40:33Mais surtout, ne perdez pas de temps pour remettre vite, pour remettre spécifiquement.
40:37Quelles drogues, monsieur, sont celles que vous venez de dire ?
40:40Il me semble que je ne les ai jamais ouï nommées.
40:43C'est une drogue dont on se sert dans les nécessités urgentes.
40:46Avez-vous jamais vu un solace pareil à la sienne ?
40:49Les filles sont quelquefois un peu têtues.
40:51Vous n'allez croire comme elle est affolée de ce léant.
40:54La chaleur du sang fait cela dans les jeunes esprits.
40:56Pour moi, dès que j'ai eu connaissance de la violence de cet amour,
41:00j'ai su toujours tenir ma fille renfermée.
41:02Vous avez fait sagement.
41:03Et j'ai bien empêché qu'il n'ait eu communication ensemble.
41:07Fort bien.
41:08Il serait arrivé quelque folie si j'avais souffert qu'il se fût vu.
41:11Sans doute.
41:12Et je crois qu'il aurait été fille à s'en aller avec lui.
41:16C'est prudemment raisonné.
41:17On m'avertit qu'il fait tous ses efforts pour lui parler.
41:21Quelle drogue !
41:22Mais il perdra son temps.
41:24Ha, ha !
41:25Et j'empêcherai bien qu'il ne la voit.
41:27Il n'a pas affaire à un saut.
41:30Vous savez les rubriques qu'il ne sait pas.
41:32Plus faim que vous n'est pas belle.
41:34Ha, ha, ha !
41:35Pas le seul gain, monsieur.
41:37Moi, si bien que j'étais mort, votre fils en est enfoui avec son liande.
41:41C'était lui qui était l'apothicaire.
41:42Et voilà, monsieur le médecin, qui a fait cette belle operation-là.
41:45On m'a assassiné de la façon.
41:47Alors, un commissaire, et qu'on empêche qu'il ne sorte à un traître.
41:52Je vous ferai punir par la justice.
41:56Ma fille, monsieur le médecin, vous serez pendu.
41:57Non.
42:04Non, bougez de là seulement.
42:19Oh, mon Dieu, je suis très belle à trouver ce logique.
42:21Ah, dites-moi un peu des nouvelles du médecin que je vous ai données.
42:24Le voilà, qui va être pendu.
42:26Quoi ?
42:27Mon mari pendu ?
42:28Hélas, c'est qu'est-ce qu'il fait pour cela ?
42:30Il a fait enlever la feuillote d'Authnèche.
42:31Hélas, mon cher mari.
42:32Est-il bien vrai qu'on ne va pendre ?
42:34C'est moi.
42:34Faut-il que tu te laisses mourir en présence de tant de gens ?
42:37Je veux-tu que j'ai pas ?
42:38Encore, si tu avais achevé de couper notre bois, je prendrais quelques consolaire de poux.
42:42Dire-toi de là, tu me fais le cœur.
42:43Non, je veux demeurer pour t'encourager à la mort.
42:46Et je ne te quitterai de point que je ne t'ai vu pendu.
42:49Le commissaire viendra bientôt et l'on s'en va vous mettre en linge où l'on me répondra debout.
42:56Cela, de ce petit point s'en veut en tel de coup de bâton ?
42:59Non, non, la justice en ordonnera. Mais que vois-je ?
43:01Monsieur, je viens faire paraître Léandre à vos yeux.
43:03Et remettre du sein dans votre pouvoir.
43:05Nous avons eu des seins de prendre la fuite, nous deux, et de nous aller marier ensemble.
43:09Mais cette entreprise a fait place à un procédé plus honnête.
43:11Je ne prétends point vous voler votre fille.
43:13Et ce n'est que de votre main que je veux la recevoir.
43:15Ce que je vous dirai, monsieur, c'est que je viens tout à l'heure de recevoir des lettres
43:18par où j'apprends que mon oncle est mort et que je suis héritier de tout sa bien.
43:21Monsieur, votre vertu m'est tout à fait considérable.
43:24Et je vous donne ma fille avec la plus grande joie du monde.
43:28La médecine, la réchauffe est belle.
43:31Puisque tu ne seras point pendu, rends-moi grâce d'être médecin, car c'est moi qui t'ai procuré cet honneur.
43:35Oui, c'est toi qui m'as procuré je ne sais combien de coups de bâton.
43:39Le fait est trop beau pour en garder du ressentiment.
43:41Je te pardonne ces coups de bâton en faveur de la dignité où tu m'as élevé.
43:48Fois désormais à vivre dans un grand respect avec un homme de ma conséquence.
43:52Ils sont de la colère d'un médecin.
43:55C'est plus à craindre qu'on ne peut croire.
43:58C'est plus à craindre qu'on ne peut croire.
44:28Sous-titrage Société Radio-Canada
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