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  • il y a 2 jours
Emmanuel Macron fait feu de tout bois ! 10 ans après les attentats de Paris, au Stade de France, sur les terrasses et au Bataclan, une cérémonie a été organisée pour rendre hommage aux victimes des terroristes. Le président français s’est donné en spectacle, six mois tout juste après avoir reçu en grande pompe le terroriste de l’Etat islamique Mohammed al-Joulani, désormais al-Charaa, dirigeant de la Syrie.

Cet odieux grand écart qui pousse la stratégie du "en même temps" à l’extrême est une nouvelle démonstration de l’incurie du pouvoir, capable de toutes les promesses sans jamais les tenir.

Dix ans plus tard, l’heure des comptes a sonné :

- Les attentats de 2015 pouvaient-ils être évités ?

- Où en est la menace terroriste aujourd’hui ?

Xavier Raufer, éminent criminologue et directeur d’études au CNAM, revient sur ces événements, leurs conséquences et la situation actuelle dans "Le Samedi Politique". Un entretien coup de poing !

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Transcription
00:00Moins de 4 Français sur 10, moins de 4 sur 10 font encore confiance à la presse de grand chemin.
00:06Face à ce discrédit massif et devant le succès de la presse alternative,
00:10les médias mainstream mènent une guerre totale pour se réapproprier le récit.
00:15Ils imposent leur doxa, leur vision mensongère, ils étouffent les voix dissidentes et verrouillent l'information.
00:22Dans cette bataille, TV Liberté, première chaîne audiovisuelle alternative de France, subit tous les coups.
00:27Coupure de notre chaîne YouTube par le passé, fermeture récente de nos comptes bancaires, invisibilisation systématique.
00:34Sur ordre, nous sommes traités par les banques comme des sous-citoyens.
00:38Et nous sommes aussi confrontés à l'injure, à l'omerta et à l'exclusion des débats publics.
00:43Mais on ne se tait pas, on ne se vend pas, on informe.
00:47Pas de pub, pas de subvention, pas d'actionnaire, mais 1 million d'abonnés sur YouTube,
00:52le double, 2 millions sur les réseaux sociaux et 250 millions de vues en quelques années.
00:58Et puis, et puis vous les donateurs, vous tous, et une équipe soudée qui enquête, qui documente,
01:03qui raconte ce que personne d'autre ne raconte et qui a acquis en 12 ans le sérieux et la crédibilité pour se démarquer du lot commun.
01:12Cette liberté a un prix.
01:14Pour continuer à produire des enquêtes, des documentaires, des émissions longues,
01:18pour tenir tête à ces géants, pour sortir financièrement du rouge et bétonner le budget 2026,
01:23TV Liberté a besoin de vous.
01:26Chaque don, chaque soutien est une arme contre la censure et les dictates,
01:30une pierre à l'édifice de la vérité, celle qui rend libre et du véritable pluralisme.
01:36Avec votre soutien délivré du contrôle des banques, mais aussi de l'État, des oligarques, des annonceurs,
01:42nous avançons encore et encore.
01:45On ne se tait pas, on ne se vend pas, on résiste.
01:49Parce que la liberté coûte moins cher que la servitude.
01:52Aidez-nous.
01:52Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver.
02:22pour ce nouveau numéro du samedi politique.
02:25La République des hommages n'est visiblement pas fâchée, avec le en même temps 10 ans,
02:30jour pour jour, après les attentats de Paris, du Bataclan, des terrasses et du Stade de France,
02:36qui ont coûté la vie à 130 personnes et blessés plus de 350 autres.
02:40Emmanuel Macron a donc rendu hommage à ses victimes.
02:43Pourtant, en mai dernier, Emmanuel Macron le même recevait,
02:46le président syrien Mohamed Al-Shara, qui était aussi le patron de l'État islamique,
02:51commanditaire des attentats de Paris.
02:54Alors, que dit cette hypocrisie ?
02:56Que doit-on penser de ces autorités ?
02:59Qu'en est-il de la menace terroriste aujourd'hui en France ?
03:02C'est ce que nous allons voir dans quelques instants dans cette émission.
03:05Mais avant toute chose, je compte sur vous pour le succès de cette vidéo.
03:08Alors, pensez à cliquer sur le pouce en l'air.
03:10Pensez également à la relayer au maximum.
03:12Et puis, bien entendu, j'attends vos commentaires juste en dessous.
03:16A tout de suite.
03:27Et à mes côtés aujourd'hui, Xavier Roffer.
03:30Bonjour Xavier, merci beaucoup d'être avec nous.
03:32Bonjour, toujours un plaisir.
03:34C'est toujours un plaisir, surtout que 10 ans, jour pour jour,
03:36on était déjà ensemble pour commander ces incroyables attentats.
03:40On va y revenir. Je vous présente quand même pour les téléspectateurs
03:42qui vous découvrirez.
03:43Vous êtes criminologue, bien entendu,
03:45directeur d'études au Pôle sécurité et défense du CNAM.
03:48Vous avez écrit très nombreux ouvrages sur le terrorisme,
03:50mais aussi sur l'affaire Epstein,
03:53un livre qui est toujours disponible sur la boutique de TVL, sur tvl.fr.
03:57Alors, Xavier Roffer, je l'ai dit, le 14 novembre 2015,
04:01nous étions ensemble pour relater cette incroyable soirée parisienne
04:06qui a sidéré la France entière avec ses attentats simultanés
04:10sur au moins trois sites.
04:12Le Stade de France, diverses terrasses de Paris
04:15et bien sûr, les attentats du Bataclan.
04:18Pour commencer, Xavier Roffer, cette émission,
04:20juste avant de vous donner la parole,
04:21j'aimerais qu'on écoute très rapidement Christophe Molmy.
04:23Il était chef de la BRI le jour des attentats.
04:27Déjà, Charlie Hebdo, c'était affreux.
04:30Bon, l'hyper cachère, on ne peut pas dire que c'était très drôle non plus.
04:32Mais là, ça dépasse tout ce qu'on pouvait imaginer.
04:3489 corps, il y avait du sang partout.
04:37Avec de la présence d'explosifs.
04:39Alors, les ceintures explosives, c'était nouveau pour nous.
04:41C'est la première fois qu'on voit ça en France.
04:49Alors, ma question, Xavier Roffer, c'est,
04:51est-ce que ce 13 novembre 2015
04:53était inédit dans l'histoire du terrorisme en France ?
04:57Bien sûr.
04:58Mais d'abord, je voudrais commencer par vous dire quelque chose.
05:01Je suis criminologue.
05:03Je dis ça parce que des fois,
05:05avec des gens qui maintenant regardent ou écoutent les télévisions,
05:10il faut le préciser.
05:12Les criminologues, dans la société,
05:15sont un peu comme les médecins dans le domaine des personnes privées, voyez-vous.
05:20On est là pour voir ce qui ne va pas
05:23et pour faire des diagnostics.
05:25Donc, ce que je fais en la matière,
05:28là, sur l'affaire, effectivement, des attentats en question,
05:31ce sont des diagnostics.
05:33Je ne suis pas un artiste.
05:34Je n'ai pas besoin d'être applaudi
05:35ou de faire plaisir aux gens
05:37ou d'aller dans le sens où ils vont.
05:39Je suis là pour le mieux possible,
05:41en allant au plus près du réel de ce qui s'est passé,
05:45dire, voilà, il s'est passé ceci.
05:47Parce que si on ne fait pas de diagnostics,
05:49dans le domaine médical comme dans le domaine criminologique,
05:52ça peut recommencer le lendemain, ça peut se reproduire.
05:55Donc, il faut être sur ce plan-là très clair.
05:57– Pas de diagnostic, pas de bonne thérapeutique.
05:59– Voilà, exactement.
06:00Pas de bon diagnostic, pas de bon traitement.
06:03Donc, ça recommence le coup d'après.
06:05Alors, oui, c'était sans précédent.
06:08Mais ce qu'il faut bien se dire,
06:09effectivement, pour commencer,
06:11c'est que ce qui s'est passé ce jour-là
06:13résulte d'un échec.
06:16Résulte d'un échec.
06:18Pendant très longtemps,
06:20le renseignement français,
06:24pas de leur faute,
06:25de la faute des politiques
06:26qui ne se savent pas bien se servir de ces instruments-là,
06:30regardaient très loin,
06:31ils regardaient vers la Syrie,
06:33ils regardaient à des horizons transcontinentaux,
06:37alors que le problème était au pied de nos tours,
06:41dans la région parisienne,
06:42avec des gens qui y étaient nés,
06:44ou dans les cités bruxelloises,
06:46qui sont à peu près l'équivalent.
06:48Et donc, c'est de ça qu'il aurait fallu regarder,
06:50et ça, on n'a pas su le prévoir.
06:53Donc, première leçon à en tirer,
06:56il ne suffit pas de penser ceci ou de penser cela,
07:02il faut adhérer autant que faire se peut
07:03à la réalité des choses,
07:05et voir où les problèmes se produisent vraiment.
07:09Le médecin, quand il fait un diagnostic,
07:11il se moque de savoir si son patient est socialiste,
07:14ou radical socialiste,
07:15ou de droite, ou de gauche,
07:17il fait ça de la manière la plus neutre,
07:19la plus distancée,
07:21et la plus précise possible.
07:23Et là, ce diagnostic, à l'époque, en l'occurrence,
07:26n'a pas été fait.
07:27Il n'a pas été possible,
07:28parce qu'il y avait, comment dire,
07:31une espèce d'idée qui prévalait,
07:34comme quoi il y en avait qui s'occupaient
07:35des choses nobles,
07:36c'est-à-dire des grands terroristes,
07:37des bin Laden, des chevaliers blancs,
07:40de l'islam radical,
07:41quelque part au Moyen-Orient,
07:43et puis il y en avait d'autres
07:44qui étaient moins nobles que les précédents,
07:46qui faisaient les petites racailles,
07:47vous savez, dans les cités.
07:48Eh bien, en l'occurrence,
07:49le danger ne venait pas
07:51des grands seigneurs du salafisme,
07:53qui déjà, à l'époque,
07:55étaient touchés,
07:56et gravement touchés,
07:57mais de leurs disciples,
07:58qui étaient bel et bien chez nous,
08:00chez nous, c'est-à-dire
08:01dans les banlieues de Bruxelles,
08:03dans les banlieues de Paris,
08:04ou dans les banlieues de Barcelone,
08:05qui sont les trois grands attentats
08:06de la période.
08:07– Si on regarde en plus
08:09cette organisation des attentats
08:11de 2015 à Paris,
08:12on voit qu'il y a de très nombreux
08:14terroristes qui officient
08:16directement sur le terrain,
08:17on va parler d'Abdeslam aussi
08:18à la fin de cette émission,
08:20on voit que les commanditaires
08:21sont nombreux,
08:22on voit que les organisateurs,
08:24les complicités sont très nombreuses,
08:25et on se dit, quelque part,
08:27qu'on peut encore entendre
08:29le laïus selon lequel
08:30les loups solitaires,
08:31comme on les appelle,
08:33je sais, vous aimez bien
08:34cette expression,
08:35les loups solitaires peuvent agir
08:36sans qu'on puisse s'en rendre compte
08:38et qu'on puisse le prévoir,
08:39mais là, on peine à penser
08:41que toute cette cellule
08:42s'est organisée
08:43sans que ça n'attire
08:44l'attention des autorités.
08:45– Alors, hélas,
08:47une partie des médias
08:48ne fonctionne que
08:50par branchement direct
08:51avec le ministère de l'Intérieur.
08:53Donc, quelle que soit l'expression,
08:55parfois juste,
08:56mais parfois pas,
08:58que sortent leurs commanditaires
09:00du ministère de l'Intérieur,
09:01ils la répètent.
09:01La dernière à la mode,
09:02c'est le haut du spectre.
09:04Alors, il y a une espèce
09:05de fantôme, là,
09:06alors avec un haut et un bas,
09:08et on s'intéresse
09:09au haut du spectre,
09:10au haut du spectre.
09:11Donc,
09:12ce n'est pas comme ça
09:13que les choses se passent
09:14dans la réalité.
09:15– C'est des éléments longuels.
09:15– Voilà,
09:16sont effectivement destinés
09:18à apaiser les braves gens
09:19et à faire en sorte
09:20qu'ils pensent
09:21que des gens sérieux
09:22s'occupent d'eux.
09:23Ce qui n'est pas toujours,
09:25hélas, le cas.
09:26Surtout en matière de terrorisme.
09:28Alors,
09:28qu'est-ce qui s'est passé ?
09:30Il s'est passé
09:30qu'à l'époque,
09:31on ne regardait pas
09:32au bon endroit
09:33et que les administrations
09:37n'étaient pas gouvernées
09:38comme il leur ait fallu
09:39qu'elles le soient.
09:40Une administration,
09:42quelle qu'elle soit,
09:43les administrations régaliennes,
09:45la police,
09:45la justice,
09:46comme les autres,
09:47elles ont besoin
09:48d'une direction.
09:49Elles ont besoin
09:50qu'on leur dise,
09:50non, non,
09:51ça, je m'en moque,
09:51là,
09:51ce que je veux
09:52que vous cherchiez,
09:52c'est ça.
09:53Et pour avoir des gens
09:54en mesure
09:55de tenir ce raisonnement-là
09:57à leurs troupes,
09:58il faut que ce soit
09:59des gens sérieux
09:59qui connaissent leur dossier,
10:01qu'on connaisse
10:01ce qui n'est pas toujours le cas.
10:03Alors,
10:04je vais prendre un exemple
10:05dans l'histoire,
10:06bien connu.
10:06À un moment donné,
10:08vous savez,
10:08les bandits
10:09ou les terroristes
10:10sont les premiers
10:11à capter les innovations
10:12parce qu'ils sont faibles
10:15et ils ont en face d'eux
10:16une masse énorme,
10:18écrasante,
10:19qui est la force
10:20de l'appareil d'État.
10:21Et donc,
10:23il faut sans cesse
10:23qu'ils bougent,
10:24qu'ils s'adaptent,
10:25qu'ils essayent de faire mieux,
10:26de se faufiler
10:27à droite et à gauche.
10:28Et donc,
10:29dès le début
10:30du XXe siècle,
10:32dès le début
10:33des années 1900,
10:34certains anarchistes
10:36qu'on appelait
10:37des anarchistes illégalistes,
10:40la bande à bonos,
10:41se sont dit
10:41qu'il fallait financer
10:42la cause
10:43avec des braquages
10:44mais partir de la banque
10:45à pied,
10:46c'était parfois fatigant
10:47et pas toujours efficace.
10:48Donc,
10:49ils se sont dit
10:49mais maintenant,
10:50il y a un nouvel instrument
10:50qui s'appelle l'automobile,
10:52alors on va faire
10:52des braquages
10:53en auto.
10:55Et ça a été
10:56les premiers bandits
10:57volant des banques
10:58et partant en auto.
11:00Qu'a fait Clémenceau,
11:01qui était un grand ministre
11:02de l'Intérieur ?
11:03Il a créé
11:04les brigades du Tigre
11:05qui avaient des motos
11:05et il a mis
11:07l'armée
11:08en face de l'ennemi,
11:09quoi,
11:09si vous voulez.
11:10Et c'est sans doute ça
11:11qui a été raté,
11:12qui n'a pas été réussi
11:13au moment des attentats
11:15en question du 13 novembre.
11:17Il y avait des éléments
11:18précurseurs,
11:20il y avait des choses
11:22qui commençaient
11:22à sentir extrêmement mauvais
11:24et il y a surtout
11:25le fait écrasant.
11:27Moi,
11:27j'ai pratiquement
11:27les noms un par un.
11:29Dans toute l'affaire
11:30qui va de Bruxelles
11:31à Paris
11:32pour les attentats
11:33de Zaventem,
11:34d'abord,
11:35enfin,
11:35de Paris d'abord
11:36et de Zaventem ensuite,
11:37on en est à plus
11:38de 300 individus
11:40impliqués.
11:41300 individus,
11:43c'est 300 au minimum
11:44téléphones,
11:46c'est des dizaines
11:46de planques,
11:47c'est une espèce
11:48de circulation continue
11:50entre le fin fond
11:52du Moyen-Orient,
11:52c'est-à-dire les fiefs
11:53de l'État islamique
11:54et la région parisienne
11:56et la périphérie
11:57bruxelloise,
11:58avec des plans
11:59qui étaient spécialisés
12:00dans les explosifs,
12:02dans le fait
12:02d'abriter des êtres humains,
12:03etc.
12:04Et donc,
12:05tout ça,
12:05cette espèce
12:06de configuration,
12:07cette constellation terroriste,
12:09elle a été ratée,
12:10bien que
12:10quelques semaines avant,
12:12il y a déjà eu
12:13un petit noyau
12:13qui s'était fait surprendre
12:14par des policiers
12:15en Belgique
12:16et qui a été
12:17donc en partie tué,
12:18en partie,
12:19et donc ça n'a,
12:20comment dire,
12:23la préfiguration
12:26de quelque chose
12:27de plus grave
12:28en route
12:29n'a jamais effleuré
12:30nos dirigeants.
12:32Alors,
12:33on est,
12:33comme je l'ai dit
12:34dix ans plus tard,
12:35on a le sentiment,
12:37il y a eu un rapport
12:38d'enquête parlementaire
12:39qui a été fait,
12:39il y a eu beaucoup
12:41d'encre qui a coulé
12:43sur ces attentats,
12:44bien entendu,
12:45et aujourd'hui,
12:46la question qu'on se pose,
12:47c'est est-ce qu'on a fait
12:48la lumière sur toute cette affaire,
12:50est-ce que des zones d'ombre,
12:51au contraire,
12:52perdurent,
12:52on se rappelle
12:53de ces militaires
12:54de l'opération Sentinelle
12:55qui étaient sur place
12:56mais qui n'ont pas
12:57reçu l'ordre
12:58d'intervenir
12:59notamment au Bataclan,
13:01tout cela,
13:02ça a participé
13:04à une forme
13:04de défiance,
13:05notamment de la part
13:06de la famille
13:06des victimes,
13:07est-ce qu'aujourd'hui
13:08on a compris
13:09ce qui s'était passé
13:10véritablement dans la chaîne
13:11de commandement,
13:12dans les interventions
13:13et dans les failles,
13:15bien sûr ?
13:16– Ce qui s'est passé
13:17est hélas banal.
13:20On ne connaît
13:21une armée
13:22que quand on l'a testée,
13:24c'est-à-dire que
13:25le calme des vieilles troupes,
13:26c'est-à-dire
13:27l'aguerissement,
13:28c'est-à-dire
13:29ça s'acquiert,
13:30vous comprenez,
13:31ce n'est pas spontané.
13:33Donc tant qu'on n'a pas
13:34éprouvé un drame pareil,
13:36parce que tous les tests,
13:37toutes les espèces
13:39d'entraînements
13:39sur le terrain
13:40qu'on fait,
13:41ça ne vaut rien,
13:41vous comprenez,
13:42ce qui compte,
13:43c'est ce qui se passe
13:43quand on vous tire
13:44vraiment dessus
13:45et quand vous êtes
13:46vraiment par terre
13:47à quatre pattes
13:48avec le sang qui coule,
13:49qui hurle,
13:50les hurlements,
13:51les gémissements,
13:51etc.
13:52Ça, c'est totalement différent.
13:54Dans la génération
13:55qui est la mienne,
13:56mon grand-père
13:57avait fait la guerre
13:58de 14-18,
13:59mon père avait fait
14:00la deuxième,
14:01non,
14:02je n'ai pas encore
14:03fait la troisième
14:03et donc,
14:05ce que je voulais dire,
14:06c'est que mon grand-père
14:07qui avait fait
14:08le chemin des dames,
14:10etc.,
14:11il me disait
14:11les morts,
14:13c'est dans les trois
14:13premières semaines
14:14du régiment.
14:15Les régiments,
14:16après trois semaines,
14:17quand ils sont sur le front,
14:19ils sont aguerris,
14:20donc ils savent se planquer,
14:21ils savent éviter
14:22le plus gros,
14:22etc.
14:23Mais le carnage,
14:24c'est les trois premières semaines.
14:25Là, c'était la première fois,
14:27quel que soit leur courage immense,
14:30ceux qui ont réagi,
14:30les premiers qui ont été sur place,
14:32qui ont tiré sur les terroristes,
14:33ils avaient absolument
14:35zéro entraînement
14:36en situation réelle
14:38de gens qui vous tirent
14:39vraiment dessus.
14:40Donc, ce qui se passe
14:41à ce moment-là,
14:41c'est ce que,
14:42depuis Clozevitz,
14:43on appelle le brouillard de la guerre,
14:45c'est d'une confusion terrible,
14:46ça hurle dans tous les sens
14:47et généralement,
14:48on comprend ce qu'on a fait
14:49après coup,
14:50quoi,
14:50et pas sur le moment.
14:51Donc, on ne peut pas
14:52en vouloir aux premiers intervenants,
14:55ni même à ceux
14:56qui l'ont commandé.
14:57peut-être pensait-il bien faire,
14:59parce que,
14:59dans ces cas-là,
15:00le pire,
15:00c'est d'envoyer tout le monde
15:01en même temps
15:02et qu'à la fin,
15:02les deux unités
15:03qui ne se connaissent pas
15:05se tirent dessus,
15:05etc.,
15:06ou fassent encore plus
15:07de morts et de blessés.
15:08Donc, on ne peut rien dire.
15:09Mais,
15:10ce qui est grave,
15:12c'est que,
15:13pendant des années,
15:14on avait en face de nous
15:16un ennemi
15:18formidable.
15:19formidable.
15:20Quand je dis
15:20un ennemi formidable,
15:22je parle de l'État islamique
15:23qu'on appelle Daesh
15:24aussi par ses initiales
15:26en arabe.
15:27À un moment donné,
15:28un ancien ministre
15:30de la Défense
15:31m'a dit,
15:32en face,
15:32les yeux dans les yeux,
15:33qu'à un moment donné,
15:34au Moyen-Orient,
15:36cette entité terroriste
15:38mal définie
15:39et mal connue
15:40avait plus de chars d'assaut
15:41que l'armée française.
15:43Donc, on n'est pas
15:43dans un groupe terroriste.
15:45Un groupe terroriste,
15:46c'est 150 traînes patins
15:47avec des kalachnikovs
15:48et des keffiers
15:49sur la figure.
15:50Ce n'est pas ça,
15:50vous comprenez.
15:51Il y avait des ministères.
15:52– Pardon, mais je suis insiste,
15:53mais d'où venaient-ils
15:54ces chars de guerre ?
15:55– C'était ceux
15:56qu'ils avaient piqué
15:56à l'armée irakienne,
15:57bien entendu,
15:58après la chute de Saddam.
16:00Voilà.
16:01Et donc,
16:02vers Mossoul, etc.,
16:03c'était une armée.
16:04Et une armée
16:05extrêmement puissante.
16:06Vous savez que
16:07l'armée,
16:09c'est un métier, quoi.
16:11Donc, on ne fait pas
16:11déplacer dans un pays
16:13comme ça
16:13des chars d'assaut
16:14et de l'artillerie lourde,
16:17entre les uns et les autres.
16:18Autrement,
16:19vos propres canons
16:20tirent sur vos propres
16:21chars d'assaut.
16:22C'était fait de manière propre.
16:23Ils combattaient bien.
16:25Voilà.
16:25Et donc,
16:26le drame
16:27de toute cette affaire-là,
16:28c'est qu'au jour d'aujourd'hui,
16:31ce que c'est
16:31que cette entité
16:33qu'on appelait
16:33l'État islamique,
16:35s'est mal connue
16:36et mal compris.
16:37– Encore aujourd'hui.
16:38– Encore aujourd'hui.
16:39Encore aujourd'hui.
16:41Il y avait
16:41la seule définition
16:44qui a été donnée,
16:45qui était à la fois
16:46un peu rigoureuse,
16:47golote
16:47compte tenu des circonstances
16:51parce que ce qu'il faisait
16:52n'est naturellement
16:52pas drôle,
16:53les massacres,
16:53etc.
16:54Mais il y a
16:55un militaire
16:58irakien
16:59qui lui-même
17:01connaissait
17:02tout ce petit monde
17:03très bien
17:03et qui a dit
17:04l'État islamique,
17:06c'est l'armée
17:06de Saddam
17:07avec
17:08un kéfier
17:10et puis
17:11un sivu.
17:12Vous savez,
17:13les bâtonnets
17:13qu'avait le prophète
17:14pour se nettoyer les dents.
17:15Les bons musulmans
17:17se lèvent les dents
17:17comme ça.
17:18Donc,
17:18à un moment donné,
17:19une partie entière
17:21de l'armée
17:22du régime irakien précédent,
17:25de l'armée de Saddam Hussein,
17:26a basculé
17:27dans cette forme
17:27de terrorisme
17:28et c'était très étrange
17:30parce que l'homme
17:31qui est
17:31l'organisateur,
17:33qui est le concepteur
17:35de ce que c'est
17:35que la machine,
17:36l'appareil terroriste
17:37de l'État islamique,
17:39il a été finalement
17:41repéré
17:42par d'autres sortes
17:43de terroristes
17:44en Syrie
17:45et il a fini
17:46par se faire tuer.
17:47Et donc,
17:49une fois,
17:50des journalistes
17:51très braves,
17:51c'était des journalistes
17:52allemands,
17:52ont interviewé
17:53les commandos
17:55islamiques eux-mêmes
17:56et c'était une chicaïa,
17:57une guéguerre
17:57entre islamistes,
17:58etc.
17:59Et ils m'ont dit
18:00quand vous avez arrêté,
18:02c'était un colonel
18:03de l'armée
18:03de Saddam Hussein,
18:04bien entendu,
18:05service de renseignement
18:07de l'armée de l'air,
18:07pour être précis,
18:09et ils lui ont dit
18:09qu'est-ce qui vous a frappé
18:11quand vous avez été
18:12arrêté cet homme ?
18:13Alors,
18:13le type a dit
18:14ben on a fait une bêtise
18:15parce qu'on était censé
18:16le ramener vivant
18:17et puis il s'est débattu,
18:18il avait une arme,
18:19alors involontairement
18:20on l'a tué.
18:21Donc,
18:21on s'est fait soigneusement
18:22engueuler par nos chefs
18:23qui ont dit
18:24ah,
18:24vous avez ramené vivant,
18:25c'est…
18:26Bon,
18:27ramenez tout ce qu'il y a
18:28chez lui,
18:28au moins qu'on récupère
18:29les ordinateurs,
18:30les téléphones,
18:31tout ça et tout.
18:32Et à la fin,
18:33il dit c'est ce qu'on a fait
18:33et vous savez,
18:34il y a quelque chose
18:35qui m'a étonné.
18:36Et c'est quoi ?
18:37dit le journaliste,
18:38il dit,
18:39dans la maison
18:40qu'habitait cet homme,
18:42c'est toujours une enclave
18:43à l'heure actuelle
18:43islamiste au nord de la Syrie,
18:45près de la Turquie,
18:46à Idlib,
18:47il dit dans cette enclave
18:48qui était à côté d'Idlib,
18:49il y avait sa maison
18:50et dans sa maison,
18:52on n'a pas trouvé
18:53un seul exemplaire du Coran.
18:55Pas un exemplaire du…
18:56Dans toutes les maisons
18:57musulmanes,
18:59même chez les gens pas plus,
19:00c'est comme un crucifix
19:01ou un petit…
19:02Vous voyez,
19:02chez les chrétiens,
19:03c'est quelque chose
19:04qui est partout.
19:05Et là,
19:06le type qui est le concepteur
19:07d'un truc qui s'appelle
19:07l'État islamique,
19:08il n'y avait pas un Coran
19:09chez lui,
19:10cette affaire-là pue,
19:11vraiment,
19:11on se demande
19:12ce qu'il y avait derrière,
19:13pourquoi.
19:14Alors sans doute
19:15était-ce une forme mercenaire
19:17mais les mercenaires
19:18travaillent pour quelqu'un d'autre.
19:20Et donc,
19:20qui était derrière,
19:21quelle était la commandite
19:23derrière ces attentats
19:24du…
19:25là,
19:26du 13 novembre
19:27et qu'est-ce qui fait
19:28que des gens ont été projetés,
19:30une force a été projetée
19:31depuis le Moyen-Orient
19:33depuis le…
19:34Mossoul,
19:35ce n'est pas la porte à côté,
19:36jusqu'en Europe,
19:37en passant,
19:38vous savez,
19:38par les camps de réfugiés,
19:39etc.,
19:40atterri en Europe,
19:41rejoint des bases
19:42qui étaient éparpillées
19:43entre l'Autriche,
19:44la Belgique,
19:44la France,
19:45etc.
19:45et après ça a frappé,
19:47la commandite,
19:48c'est-à-dire
19:49qui a dit « je veux » ?
19:51Ok,
19:51pour le 11 septembre,
19:52on sait que c'était
19:53le groupe de tête
19:54où ça m'abîme la donne,
19:55mais là,
19:55on ne le sait pas bien.
19:57– Je profite
19:58de ce que vous venez de dire
19:59justement parce qu'on a vu
20:00qu'Emmanuel Macron
20:00avait convoqué
20:01une sorte de conférence
20:03notamment sur les médias
20:04en ligne,
20:05les réseaux sociaux,
20:06etc.,
20:06etc.,
20:07pour expliquer
20:08qu'il fallait bien
20:08contrôler l'information
20:09parce que parfois
20:10ces médias
20:11disaient n'importe quoi
20:12pour simplifier sa parole.
20:14Et là,
20:14vous venez d'évoquer
20:15justement le passage
20:16de certains de ces terroristes
20:17par les canaux
20:19d'immigration clandestine.
20:23Libération,
20:24qui a une espèce
20:25de cellule
20:26de fact-checker
20:27très connue,
20:28avait fait
20:29de nombreux articles
20:30pour expliquer
20:31que notamment
20:32les médias alternatifs
20:33diffusaient
20:34cette horrible fake news
20:35selon laquelle
20:36parmi ces pauvres clandestins
20:38s'infiltraient
20:39des terroristes
20:39et on sait
20:40que les attentats
20:41du 13 novembre
20:42ont démontré
20:42que c'était exact.
20:43– Oui.
20:44Alors,
20:45c'est infinitésimal,
20:47c'est-à-dire que
20:47de tous ceux
20:49qui sont passés
20:49par la Turquie,
20:50c'est-à-dire des centaines
20:51de milliers d'individus,
20:52il y en avait
20:52à peine quelques centaines,
20:54dizaines même,
20:56d'individus problématiques
20:57ou terroristes.
20:58Mais ça suffit.
20:59Pour faire du terrorisme,
21:00ce n'est pas la peine
21:01d'être un régiment.
21:02Donc,
21:03la moindre des choses,
21:05si vous voulez,
21:05et ça a été dit
21:06aux gens de l'Union européenne,
21:08au plus haut niveau
21:08de l'Union européenne,
21:09il y a eu une réunion
21:10au moment où
21:11la marée commençait
21:13en 2015,
21:14vous savez,
21:14l'espèce de vague
21:16de submersion.
21:17– Après la Libye.
21:18– Voilà,
21:19après ce qui s'était passé,
21:21la guerre civile en Syrie,
21:22etc.
21:23Donc,
21:24il y a un haut fonctionnaire
21:26de l'Union européenne
21:27qui est convoqué
21:28devant les gens du Conseil
21:29en disant,
21:30lui,
21:30c'est un magistrat
21:31dans son pays
21:32et donc,
21:33il dit,
21:33mais attendez,
21:35accueillir les gens
21:37qui souffrent,
21:37etc.
21:38Mais là-dedans,
21:39il y a peut-être
21:39des gens dangereux
21:40et puis surtout,
21:41il y en a peut-être
21:42des qui sont malades.
21:43Donc,
21:43il faudrait peut-être
21:44faire des espèces de sas
21:45pour voir qu'il n'y ait
21:45pas d'épidémie
21:46ou des gens,
21:47vous savez,
21:47qui ont été bousculés.
21:50– Voilà,
21:51simplement des précautions
21:52de base.
21:53Et les hauts dirigeants
21:55de l'Union européenne
21:55ont dit,
21:56mais non,
21:56mais pas possible,
21:57mais les malheureux,
21:57mais les pauvres,
21:58mais vous n'y pensez pas.
21:59Donc,
22:00après ça,
22:00naturellement,
22:01les mêmes ont dû,
22:03Libération étant notoirement
22:04un journal qui pratique
22:07le racket antifa.
22:08Vous savez,
22:08il y a des gens
22:09en disant,
22:09j'ai besoin de 15 millions,
22:10autrement,
22:11vous allez tuer
22:11la seule journal antifasciste,
22:13vraiment,
22:14etc.
22:15Et donc,
22:15ils ont dû se faire
22:16un peu arroser
22:17par ce côté-là
22:18pour dire que justement,
22:19tout ça n'avait rien à voir.
22:21– On connaît les fact-checkers,
22:22on sait qu'ils ont beaucoup apprécié
22:23de profiter du fonds Marial,
22:24notamment.
22:25– Oui.
22:27– Tout ça participe,
22:28évidemment à une forme
22:29de défiance dans la population
22:31et encore une fois,
22:32je le disais tout à l'heure,
22:32tout particulièrement
22:33chez les victimes rescapées
22:35ou chez les parents
22:36de victimes,
22:38j'ai eu l'occasion
22:39de rencontrer
22:40un couple de parents
22:41qui justement
22:41avaient perdu
22:42leurs deux uniques filles
22:43sur les terrasses
22:45des attentats de Paris,
22:47Eric et Sylvie Pétard.
22:49Et on ressentait chez eux
22:50ni bougie,
22:51ni crayon,
22:52mais beaucoup de colère,
22:53même s'ils tentaient
22:54de se reconstruire,
22:55notamment par la foi.
22:56Et je vous propose
22:58d'écouter un court extrait
22:59du papa.
23:00– Je me tue à dire
23:02que c'est presque voulu,
23:04cette chose.
23:05Quand on laisse des gens
23:06avec des calins de Chicoff
23:08dans la rue
23:08qui ne sont pas contrôlés,
23:10il faut m'expliquer
23:11comment ça,
23:12c'est possible.
23:13Alors que vous,
23:14vous faites un impair,
23:15vous roulez à 75 à l'heure
23:17au lieu de 70,
23:18si on vous envoie
23:19une prune
23:19avec des points à moins
23:22sur votre permis.
23:22Non, mais là,
23:23il y a quand même
23:25un grand pas à sauter
23:27là entre les deux.
23:28Donc non,
23:29ces gens-là,
23:30ils ont mal géré la France.
23:32De toute manière,
23:32ça fait 40 ans
23:33que ça dure le manège.
23:35Ils ne sont que de promesses.
23:36Ils doivent tout rétablir.
23:39Seulement,
23:40bon, ils rétablissent
23:41bien leur fortune personnelle,
23:42bien entendu.
23:43Mais la France,
23:45elle s'appauvrit.
23:47Je ne sais pas
23:48ce qu'elle fera
23:49dans les années à venir,
23:51mais leur place
23:53elle est avec Adeslam.
24:01Alors on le voit,
24:02bien sûr,
24:03une grande tristesse
24:04et on comprend tellement pourquoi.
24:06Une colère,
24:07une incompréhension
24:08et surtout cette impression
24:09de deux poids,
24:10deux mesures en permanence.
24:11C'est-à-dire cet État
24:13qui s'en prend
24:13aux petits décarts
24:16aux petits écarts du quotidien,
24:18j'allais dire,
24:18chez les citoyens respectueux
24:20et qui laisse,
24:22comme on l'a dit,
24:23un danger s'abattre sur le pays
24:27avec les afflux de clandestins
24:29qu'on ne maîtrise pas,
24:30avec des armes
24:32qui circulent un peu partout
24:33alors qu'on avait,
24:35on se rappelle
24:35de cet appel aux citoyens
24:37d'aller ramener
24:38les vieilles armes
24:38qui étaient non déclarées.
24:40Tout cela participe
24:41d'une grande défiance
24:43à l'égard des autorités
24:44qui est de plus en plus voyante
24:45dans la société.
24:47Évidemment.
24:50La caste qui dirige
24:52est singulièrement
24:53depuis M. Macron
24:55et à 100%
24:57dans l'idéologie néolibérale
24:59laquelle éprouve
25:01une sainte horreur
25:02du peuple et de la population
25:03qui pense qu'entre le peuple,
25:06la population
25:07et la capacité à exprimer
25:11sa volonté politique
25:12il faut mettre
25:13tous les amortisseurs,
25:14tous les freins possibles
25:17et imaginables.
25:18– Les gardes-fous.
25:18– Voilà, exactement.
25:20Et un des concepteurs
25:22de cette idéologie
25:23disait dans les années 30
25:25laisser le peuple
25:29comme ça exprimer sa volonté
25:31revient pour ses dirigeants
25:32à se faire encorner
25:34par un troupeau
25:34de bêtes féroces.
25:36Voilà comment
25:36ce qu'il pense du peuple.
25:38C'est-à-dire que
25:38dès que les peuples disent
25:39on veut ça, on veut autre chose,
25:41c'est se faire encorner
25:42par un troupeau
25:43de bêtes féroces.
25:44Alors que ce soit
25:45M. Starmer
25:46en Grande-Bretagne,
25:48que ce soit M. Mertz
25:50en Allemagne
25:50ou M. Macron,
25:51c'est les mêmes.
25:52Ils barbotent
25:53dans le même marigot
25:54et ils sont
25:55dans la même orientation.
25:58Et l'orientation en question,
25:59c'est, nous on sait,
26:01c'est le pouvoir des sachants
26:02et donc,
26:03quels que soient
26:04les drames
26:05qui se déroulent
26:06au niveau de la population,
26:08ça porte un nom,
26:08ce sont des faits divers,
26:10vous voyez.
26:11Pas grave.
26:12– Parce que ça ne les touche pas ?
26:13– Non, ça ne les touche pas
26:14et que ça ne peut pas les toucher.
26:16Dans un autre domaine
26:17qui a touché
26:18et horrifié tout le monde,
26:20celui du vol
26:21des bijoux au Louvre.
26:24Quelques jours après,
26:25il y avait la directrice
26:26du Louvre,
26:27la patronne du Louvre,
26:29qui était convoquée
26:30devant le Sénat
26:30pour s'expliquer.
26:32Alors,
26:33j'étais en train
26:35de regarder ça
26:36avec des amis,
26:37on était,
26:38mais baba halluciné,
26:40vous vous rendez compte ?
26:41Alors,
26:43la valeur,
26:43simplement des bijoux,
26:44on ne parle pas
26:45de l'histoire,
26:46etc.
26:4680 millions d'euros,
26:48les bijoux et de l'or,
26:49la France ridicule
26:50dans le monde entier
26:51et la créature en question
26:52qui dit,
26:53vous vous rendez compte,
26:54mon nom a été jeté
26:55en pâture ?
26:56Mais quel scandale,
26:57fit donc Marot ?
26:58Et je me suis adressé
27:00à mes amis
27:02avec lesquels j'étais
27:03et je leur ai dit,
27:04nous sommes en 1785,
27:07rien oublié,
27:07rien appris.
27:08Voilà.
27:09Alors,
27:10c'est ça,
27:10c'est cette caste-là.
27:12Qu'est-ce que vous voulez dire,
27:13nous sommes en 1785 ?
27:15Ça veut dire que
27:16les raisonnements
27:17de ces gens-là
27:18sont de même nature
27:20que ceux des aristocrates
27:21un peu avachis
27:22en 1785,
27:24avant 1789.
27:26Ils étaient,
27:27c'était la bergerie,
27:28on est paysan,
27:29tout ça va bien,
27:30etc.
27:31Regardez,
27:32aucun problème,
27:34tout va bien
27:34et donc nous,
27:36on domine tout ça
27:36de la tête et des épaules
27:38et il ne se passera rien.
27:40Vous avez vu
27:40ce qui s'est passé ensuite.
27:42Donc,
27:42ce raisonnement-là
27:44est un raisonnement
27:46de gens isolés
27:47qui ne sont ni capables
27:51de convoquer
27:52le patron des services
27:54en disant,
27:54où est-ce que vous me chantez là ?
27:56C'est très...
27:57Raymond Marcellin.
27:59Quand Raymond Marcellin
28:00était ministre de l'Intérieur,
28:01voilà ce qu'il fait.
28:03Il convoque à l'époque
28:03le patron du renseignement intérieur.
28:06Alors,
28:06Raymond Marcellin,
28:07c'était une âme simple.
28:08Tous les matins,
28:09il arrivait à son bureau
28:10avec Ouest France.
28:11Le Monde,
28:12le Figaro,
28:13Ouest France,
28:14maison sérieuse.
28:15Et donc,
28:15il arrive avec Ouest France
28:16et puis il dit
28:17au patron du renseignement intérieur,
28:20en montrant un gros titre
28:21sur Ouest France,
28:22cette histoire de terrorisme,
28:23ça me gêne beaucoup,
28:24ça me dérange
28:25parce que ça marche trop bien.
28:26Il y a deux idiots
28:27qui montent dans un avion
28:28et puis le lendemain,
28:29la planète entière en parle.
28:30Vous devriez,
28:31vous le renseignement intérieur,
28:33faire une cellule
28:34pour étudier ce phénomène-là
28:36qui,
28:36ça marche trop bien,
28:37ça va durer.
28:38Le préfet,
28:39qui à l'époque
28:39dirigeait le renseignement intérieur,
28:42rentre à son service
28:43en disant,
28:43mais il est complètement idiot,
28:44c'est des bobards de journalistes,
28:46non, non, non,
28:46on ne changera rien.
28:47Alors,
28:48ils n'ont rien changé.
28:49Et donc,
28:50Marcelin était breton.
28:52Parfois,
28:53têtu les bretons.
28:54Alors,
28:54il l'a convoqué deux,
28:55trois fois
28:56et il lui a dit,
28:57monsieur,
28:57et la troisième fois,
28:59il a parlé au préfet
29:00le langage qu'un préfet
29:01est capable de comprendre,
29:03c'est-à-dire
29:03mutation immédiate
29:04aux îles Kerguelen
29:05sans augmentation de soldes.
29:07Et donc,
29:07il a eu sa cellule antiterroriste.
29:08Mais il a fallu
29:09qu'ils se battent.
29:10Tout le monde,
29:11l'appareil d'État
29:13est pour l'essentiel
29:15composé de gens sincères
29:16et honnêtes,
29:17mais ils sont persuadés
29:18qu'ils font bien leur boulot
29:19et qu'ils ne voient pas
29:20pourquoi ils changeraient.
29:21Et il faut,
29:22le pouvoir politique
29:23est là pour dire,
29:23oui, mais non,
29:24c'est très bien,
29:25bravo,
29:26vous faites de très,
29:27très belles locomotives
29:28à vapeur,
29:28elles sont superbes.
29:29Regardez,
29:30là,
29:30ça s'appelle comment
29:31un TGVA ?
29:31On ne pourrait pas faire pareil
29:32parce que c'est ça l'avenir.
29:34C'est sans arrêt ça
29:35l'appareil d'État.
29:36Et donc,
29:36il faut lutter
29:38sans arrêt,
29:40sans cesse,
29:41même l'armée,
29:42c'est ce qu'on appelle
29:43la guerre de retard.
29:44On continue dans un truc
29:46qu'on sait bien faire.
29:47Alors,
29:47on est enchanté
29:48parce qu'on sait bien le faire.
29:49On peut changer
29:49si ça marche.
29:50Oui,
29:50voilà,
29:51exactement.
29:51Donc,
29:51ce qui s'est passé
29:52dans ces histoires
29:53de terrorisme,
29:53c'est ça.
29:54Juste avant,
29:55on avait eu
29:56une forme de terrorisme.
29:57La dernière fois
29:58que l'appareil d'État,
29:59l'appareil régalien
30:01avait été confronté
30:02à une forme de terrorisme,
30:03c'était
30:04le Hezbollah,
30:05les attentats à Paris
30:06pour cause de guerre
30:08et Iran-Irak.
30:09Donc,
30:10les gens
30:11qui luttent
30:11contre le terrorisme,
30:12j'ai parlé avec eux,
30:13j'en ai parlé de ça,
30:15pensaient qu'un groupe
30:16terroriste du Moyen-Orient,
30:17c'était quelque chose
30:18qui ressemblait au Hezbollah.
30:20Et voilà
30:20qu'arrive complètement
30:21autre chose,
30:22c'est-à-dire
30:22le terrorisme
30:23salafi-djihadiste
30:25et qu'on n'a plus
30:25à faire
30:26comme les dirigeants
30:27du Hezbollah
30:28à des espèces
30:29d'évêques chiites
30:30du Moyen-Âge
30:31qui parlent
30:31cinq langues,
30:32qui sont des érudits
30:34qui ont 20 ans
30:35dans des séminaires
30:36chiites
30:37de Najaf
30:37ou de Karbella
30:38ou de Rome
30:39en Iran.
30:40On a affaire
30:41à des types,
30:41le GIA
30:42en Algérie,
30:44quand il s'est créé,
30:46ses fondateurs,
30:46c'est des voleurs de poules,
30:47littéralement.
30:48Alors on a affaire
30:49à quelque chose
30:50de complètement différent
30:51et les autres,
30:51hop,
30:51ils continuent
30:52sur la même lancée
30:53parce que
30:53personne au sommet
30:55de l'État
30:55leur a dit
30:56vous êtes sûr
30:57que c'est bien les mêmes ?
30:59C'est pas...
31:00Oui, oui,
31:00attention.
31:01Alors naturellement,
31:04quand on fait
31:05ce genre de questions,
31:06il faut être en mesure
31:07par derrière
31:07de virer les gens,
31:08de dire mon vieux,
31:09ça fait trois mois
31:10que je vous ai dit,
31:10regardez,
31:11trois morts,
31:11dehors,
31:12au suivant.
31:13Et là,
31:13ça n'est pas fait.
31:13– Ce que vous m'avez expliqué
31:14avec Marcelin précisément,
31:15c'est que lui avait conscience
31:16du danger
31:17et de la nécessaire évolution
31:19à appliquer
31:20dans l'appareil public.
31:21– Clémenceau,
31:22pareil,
31:22voilà.
31:23– Mais aujourd'hui,
31:24qui dans le pouvoir politique
31:26est capable
31:27d'aller influencer
31:29l'État profond,
31:30j'allais dire,
31:30l'administration française ?
31:32– Alors,
31:32je vais vous dire,
31:33c'est simple,
31:34vous allez voir
31:35un des dirigeants politiques
31:37de la période récente,
31:39vous lui dites,
31:40ça t'intéresse
31:43qu'on fasse baisser
31:45le crime organisé,
31:48les agressions
31:49de petites vieilles
31:49ou quoi que ce soit
31:50de 30% ?
31:53Le type,
31:54il dit bien sûr.
31:55Alors,
31:56vous dites,
31:56voilà,
31:57mais si ça dépasse,
31:58si la méthode proposée
32:00outrepasse le temps
32:02auquel l'individu
32:04en question pense
32:05qu'il va rester ministre,
32:06donc où c'est utile
32:07pour sa carrière,
32:07il vous envoie promener,
32:08il rigole,
32:09il dit non,
32:10pas intéressant,
32:11il travaille pour eux.
32:12– Donc,
32:12ce que vous me dites,
32:12c'est ce qui arrive
32:13quand un criminologue
32:14comme vous
32:14ou vos confrères
32:15arrive vers un politique
32:17en lui disant,
32:17bon,
32:17là,
32:18il y a un problème,
32:18je dis n'importe quoi,
32:19le trafic de drogue à Marseille,
32:21ça commence à tuer
32:21pas mal de gens,
32:22il y a pas mal
32:22de dommages collatéraux,
32:24donc il faut faire quelque chose
32:25et là,
32:28tu n'as pas une solution
32:29pour le 20h,
32:30je serai partie.
32:31– Oui,
32:32tu n'as pas un truc
32:32pour le 20h ce soir,
32:34il cherche à briller
32:35à court terme,
32:36alors surtout avec
32:36des zigotos
32:38comme Darmanin
32:39qui est une espèce
32:40de délire
32:41d'absorption
32:43en soi-même,
32:43de narcissisme,
32:45etc.,
32:46je, moi,
32:47sous mon commandement,
32:48c'est Napoléon
32:48au pont d'Arcole
32:49en permanence,
32:50voyez-vous,
32:50l'individu.
32:52– C'est sympa
32:52pour Napoléon quand même.
32:54– La comparaison
32:55était ironique,
32:56j'ai réalisé.
32:57Donc,
32:57c'est ça,
32:58on a affaire
32:59à des gens comme ça.
33:00Alors,
33:00ils font de la surenchère
33:01verbale
33:02pour le 20h,
33:03la dernière fois,
33:04M. Retailleau,
33:05bon,
33:06c'est plutôt un brave homme,
33:07on était content,
33:08il disait des choses justes,
33:09il avait rassuré un peu
33:10les gens,
33:11et puis après ça,
33:12la seule surenchère
33:13dans sa bouche,
33:14c'était les mots.
33:15À la fin,
33:16il a fini par dire
33:16c'est des salauds,
33:17heureusement qu'il est parti
33:19parce qu'autrement,
33:19il allait devenir
33:20aussi grossier que Coluche.
33:21– On se rappelle d'ailleurs
33:23de sa réponse proportionnée
33:24avec l'Algérie.
33:25– Oui, oui.
33:26– Ça a bien marché.
33:27Ça a bien marché
33:27quand il est parti d'ailleurs.
33:28– Oui, oui.
33:29Non, non, mais c'est…
33:30Voilà,
33:33il y a un vieux proverbe
33:35qui dit le mot chien
33:36ne mord pas, quoi, voilà.
33:38– Bien sûr.
33:38– Alors, il faut être capable
33:39de mordre.
33:40Dans le cas de l'Algérie,
33:40j'en suis moins sûr.
33:41Je crois qu'il y a des tas
33:43de problèmes en France.
33:44On a deux sortes de problèmes.
33:45Vous êtes dans le domaine régalien,
33:47moi, je ne parle pas d'autre chose.
33:49Premier problème,
33:51manque de formation,
33:53manque de travail sur le terrain.
33:55On a un ministère de l'Intérieur
33:58qui n'est plus que l'ombre
33:59de lui-même.
34:00Il y a ce qui permet
34:01aux ministres de frimer,
34:03c'est-à-dire la cour,
34:03les honneurs, les policiers
34:05avec les fourragères, etc.
34:07Et par derrière,
34:09et à l'intérieur et par en dessous,
34:11toutes les fonctions
34:12sont sous-traitées, externalisées,
34:15se font plus directement au ministère.
34:19– C'est maquillé, c'est ?
34:20– Oui, oui, une armée.
34:21Oui, non, mais pas uniquement.
34:22La réparation des voitures.
34:25L'autre jour,
34:26j'avais le contact
34:27avec un jeune policier.
34:30Il arrive dans le garage
34:32où sont garées
34:34les voitures des CRS.
34:35Et là, il entre,
34:37il y a un islamiste
34:39avec la Zabiba sur le front,
34:40j'ai le truc de la prière,
34:41et puis la barbe comme ça
34:43qui dit,
34:43je viens, j'ai trouvé la voiture.
34:45C'est des gens comme ça.
34:47Alors, il râle,
34:48il va voir un des responsables,
34:51il dit, mais qu'est-ce qu'il fait ?
34:52Il dit,
34:53sa boîte a été la moindisante
34:56à l'appel d'offres.
34:57Alors, voilà, exactement.
34:58Donc, c'est comme ça.
34:59– Tu te rappelles
35:00que Mickaël Harpon
35:01était un policier infiltré
35:03à la préfecture de police ?
35:04– Oui, il était.
35:05– Il était informaticien
35:07au sein de la préfecture de police.
35:07– Oui, il était, voilà.
35:08Donc, c'était un technicien.
35:10Mais si, je crois
35:12que lui était quand même payé
35:15et il appartenait
35:16à la préfecture de police.
35:18Mais dans des cas, maintenant,
35:20pour tout ce qui concerne
35:21la propreté et les locaux,
35:23il y a une fonction
35:24qui est quand même importante,
35:25c'est sentinelle,
35:26le fait de surveiller,
35:27de regarder.
35:28Donc, quand vous avez
35:29des milliers d'hommes
35:30tous les jours dans la rue
35:34qui regardent, etc.,
35:35il y a naturellement
35:36une fonction de renseignement.
35:37Je ne rentre pas dans les détails,
35:38mais elle existe.
35:40Et donc, ça se passe
35:41dans des locaux
35:42qui sont, disons,
35:43dans la grande banlieue parisienne.
35:45Une fois, il y a un des responsables
35:46de cette affaire-là qui rentre,
35:48qui voit dans la cour
35:49se préparer à rentrer
35:50des femmes en niqab.
35:52Je veux dire,
35:53on a bien compris
35:54que la sentinelle dans les rues,
35:58ce n'est pas pour protéger
36:00la population
36:00contre des terroristes mormons.
36:03On a compris
36:03que c'est contre des islamistes.
36:05Alors là,
36:05il y avait trois maires
36:06bâchés de la tête aux pieds
36:09qui étaient en train d'entrer.
36:10Alors, il dit
36:10qu'est-ce que c'est que ça ?
36:11Et pareil,
36:12il appelle d'offres.
36:14Donc,
36:14il y a une espèce
36:15de dilution
36:16de ce que c'est.
36:18que récemment,
36:20j'entendais un ancien
36:21chef d'état-major des armées
36:22dire pareil.
36:23Chaque année,
36:24l'armée perd des fonctions
36:26au profit de civils
36:28ou de sous-traitants.
36:31Et la force
36:32dans l'appareil d'État régalien,
36:35la force d'une institution,
36:36c'est son autonomie.
36:38Il faut qu'elle soit autonome.
36:40Au dernier moment,
36:41à Verdun,
36:41les types,
36:42bon, alors voilà,
36:43on va demander à telle boîte
36:44de nous livrer
36:44les boissons chaudes.
36:45Vous voyez ?
36:47Le type sous les bombes,
36:48etc.
36:48Ça ne marche pas, quoi.
36:50Donc,
36:50à l'heure actuelle,
36:51il y a eu une espèce
36:52de relâchement
36:53de l'appareil d'État,
36:54de ses fonctions souveraines
36:55et notamment,
36:57par petites touches,
36:58tous les jours,
36:59budget après budget,
37:00dans le domaine
37:01de l'autonomie.
37:02C'est-à-dire que
37:03beaucoup de ce qui se faisait
37:04hier d'efficace,
37:07qu'est-ce que fait
37:08un ministère
37:09comme le ministère
37:11de l'Intérieur
37:12ou le ministère
37:12des Armées ?
37:14Réponse,
37:14il se déplace
37:15le ministère
37:16de la Marine Marchande,
37:17ok,
37:18ils sont dans des bureaux,
37:18ça va,
37:19ce n'est pas un problème
37:19et puis de là,
37:20ils téléphonent
37:21dans le monde entier.
37:22Mais le ministère
37:23de la Défense
37:24et le ministère
37:24de l'Intérieur
37:25se déplacent sans cesse
37:27sur les territoires français
37:28et pour le ministère
37:29de la Défense,
37:30des fois au-delà.
37:32Voilà.
37:33S'ils n'ont pas
37:34l'autonomie de leur…
37:35L'autre jour,
37:36j'écoutais le chef
37:37d'État-major,
37:38j'ai appris avec horreur,
37:39alors on sort un peu
37:41mais pas tellement
37:41parce qu'un beau jour,
37:42il peut y avoir des problèmes
37:43de ce côté-là aussi,
37:44qu'ils avaient perdu,
37:45le ministère de la Défense
37:47a perdu la capacité
37:48de franchissement
37:49des ponts.
37:50Alors on va faire
37:51la guerre,
37:52je ne sais pas trop qui,
37:52aux Belges par exemple,
37:54ah ben non,
37:54on ne peut pas franchir
37:55la Seine
37:55parce qu'on ne sait plus
37:56faire franchir
37:57les rivières
37:59autant qu'au Dieu sait trop quoi.
38:02Donc il y a
38:02les échecs visibles,
38:06monstrueux,
38:07évidents,
38:08pourquoi le renseignement français
38:09intérieur français
38:11n'a-t-il pas vu venir
38:12cette histoire
38:13de constellation terroriste
38:15qui est en train
38:15de se former,
38:16qui a échangé
38:17des dizaines de milliers
38:18de coups de téléphone,
38:19des milliers de mails,
38:20des SMS,
38:21tout ce que vous voulez
38:22pendant des mois
38:23avant de passer à l'acte
38:24et puis après ça,
38:25il y a la petite dilution
38:26de tous les jours
38:27où des gens
38:30dont on ne sait pas
38:32qui y voit dans la vie
38:33parce que naturellement
38:34les sociétés sous-traitantes,
38:36si encore il y avait
38:36des contrôles,
38:38mais là les contrôles
38:39ils sont, allez,
38:40minimalistes,
38:40jusqu'au moment
38:42où vous avez un type
38:44qui ne se cache même pas,
38:46il est habillé en islamiste,
38:47déguisé en islamiste
38:48et qui rentre
38:50dans un garage
38:50pour réparer les voitures
38:52ou potentiellement un jour
38:54celui qui voudra
38:54les saboter,
38:55il pourra le faire.
38:56Résultat,
38:57vous savez ce qu'on appelle
38:58les sous-marins,
38:59c'est-à-dire
39:00les camionnettes
39:01qui sont à l'intérieur
39:02qui permettent
39:03d'espionner un truc,
39:04etc.
39:05L'autre jour
39:05sur les réseaux sociaux,
39:07il y a un type
39:07qui a dit
39:08il y a un sous-marin
39:08en réparation chez nous,
39:09alors regardez comment c'est
39:10à l'intérieur,
39:11voilà la plaque
39:12d'immatriculation et tout.
39:13Voilà, c'est la preuve
39:14que des fois,
39:15comme dirait l'autre,
39:16ces affaires-là
39:17manquent de sérieux.
39:18Un petit peu.
39:19Alors justement,
39:19vous évoquiez
39:20le renseignement intérieur,
39:22aujourd'hui,
39:23c'est Céline Berton
39:24qui est à la tête
39:25de la DGSI,
39:26elle a été
39:27à de nombreuses reprises
39:28interrogée ces derniers jours
39:29justement
39:29au regard des hommages
39:31des attentats
39:32d'il y a 10 ans.
39:34Elle évoquait
39:34une évolution importante
39:36de la menace terroriste,
39:37je vous propose
39:37qu'on l'écoute.
39:39Par rapport aux années passées
39:40que nous avons vécues
39:41entre 2017 et 2022,
39:43qui a été un moment
39:44de moindre intensité
39:47pour deux raisons.
39:48D'abord,
39:48parce que je vous l'ai dit,
39:49l'État islamique
39:50avait décliné
39:51et avait moindre capacité.
39:53Depuis,
39:55allez,
39:55le début des années 2020,
39:57nous observons
39:58que certaines organisations
39:59terroristes,
40:00toujours certaines,
40:01par exemple,
40:03franchises
40:04de l'État islamique
40:05ou d'autres organisations
40:06ont la volonté
40:07de se reconstituer.
40:08Mais la menace terroriste,
40:09elle est aussi,
40:09et c'est une partie
40:10de la question
40:10que vous me posiez tout à l'heure,
40:11composée par une autre physionomie,
40:13c'est ce qu'on appelle
40:14la mouvance endogène.
40:16Donc ce sont...
40:16C'est-à-dire la menace
40:17de l'intérieur ?
40:18Ce sont les gens
40:18qui sont déjà présents
40:19sur le territoire national français
40:21et qui adhèrent
40:23à l'idéologie mortifère
40:25du terrorisme
40:26et sont capables
40:26d'imaginer
40:27des passages à l'acte,
40:28voire aussi
40:29de commettre
40:30des attentats
40:30et nous avons malheureusement
40:31pu constater
40:32soit dans des attentats
40:34commis
40:34ces dernières années,
40:36soit dans des projets
40:37d'attentats déjoués
40:38que ces phénomènes
40:39regagnaient en intensité.
40:46Vous partagez cette analyse,
40:48cette vision
40:49de Céline Berton ?
40:50Oui, oui, c'est juste.
40:51Mais il faut replacer
40:52les choses
40:52dans le cadre large.
40:54Dans le cadre large,
40:56qu'est-ce que...
40:57En 2025,
40:58c'est quoi le cadre large ?
40:59C'est que depuis 2015,
41:00le monde a totalement changé.
41:04C'est-à-dire que
41:05ça a changé
41:06sur le plan
41:07de la configuration
41:09géopolitique
41:10du Moyen-Orient.
41:11Aujourd'hui,
41:12une bonne partie
41:13des zones
41:14qui étaient hier
41:15les couveuses
41:15à terroristes
41:16sont de facto
41:18contrôlées
41:18par la Turquie
41:19et la Turquie,
41:21elle a autant envie
41:22que depuis
41:25la reconstitution
41:26qu'elle tente
41:27d'opérer
41:28de l'Empire Ottoman,
41:30si vous voulez,
41:31elle a autant
41:31d'envie
41:32qu'il y ait des terroristes
41:33qui partent de là
41:33que d'attraper la peste
41:35si vous voulez.
41:36Ils veulent faire
41:36profil bas.
41:38Alors,
41:38à l'heure actuelle,
41:39depuis,
41:40je me suis tué
41:41à le dire,
41:42mais hélas,
41:43surtout avec les gens
41:44de droite,
41:45ils ne comprennent pas bien
41:46qui c'est Erdogan
41:47et ce qu'il fait.
41:48Donc,
41:49c'est un nationaliste turc,
41:50c'est un impérialiste turc
41:52parce que c'est
41:53l'Empire Ottoman
41:54qu'il veut reconstituer
41:55et non pas la Turquie
41:57de Kemal Ataturk
41:58qu'il veut agrandir.
41:59La preuve,
42:00c'est qu'avec lui,
42:02il y a ses deux
42:02principaux adjoints
42:05en matière
42:06régalienne géopolitique
42:08qui sont
42:09son ministre
42:10des Affaires étrangères
42:11et son patron
42:12des chefs de renseignement.
42:14Tous les deux
42:14sont kurdes.
42:16Voilà.
42:16Donc,
42:16c'est la preuve
42:17que c'est une vision impériale,
42:19qu'il y a de la place
42:20pour différents peuples
42:20dans l'Empire
42:21et qu'on prend les meilleurs
42:22et qu'on ne discrimine pas
42:23contrairement à ce qui pouvait
42:25se faire dans une forme
42:26antérieure
42:27de la République
42:28turque,
42:29Kemaliste.
42:30Alors,
42:31ce qui s'est passé,
42:32c'est que pendant
42:33dix ans,
42:34pendant toutes les années
42:35de la guerre civile
42:35en Turquie,
42:37en Syrie,
42:38pardon,
42:38la Turquie avait
42:39une zone au nord
42:41contre sa frontière
42:43dont la capitale
42:44était la ville d'Idlib
42:45et là,
42:46petit à petit,
42:47quand les Russes
42:48sont arrivés,
42:48ils ont repoussé
42:49tous les terroristes
42:50là pour dégager
42:51le régime
42:53à l'époque
42:53dominant en Turquie,
42:55c'est-à-dire celui
42:55de Bachar el-Assad
42:56en Syrie,
42:58pardon,
42:59oui,
42:59et donc ils ont
43:00récupéré là-dedans,
43:03je parle des Turcs là,
43:04les meilleurs éléments
43:05et ils les ont,
43:07dix ans c'est long quoi,
43:09ils les ont emmenés
43:09en Turquie,
43:10ils les ont fait étudier
43:11dans les meilleures universités
43:13et à l'heure actuelle,
43:14monsieur le djihadiste
43:15à Kravat,
43:17là vous savez,
43:17monsieur Al-Joulani
43:18dit Ahmad Al-Sharaf,
43:20enfin,
43:20Ahmad Al-Sharaf dit
43:22Al-Joulani,
43:23Al-Joulani,
43:24en arabe ça veut dire
43:25qu'il est originaire
43:26du plateau du Golan,
43:28Joulani,
43:29voilà,
43:29donc monsieur le terroriste…
43:32– Donc le territoire syrien
43:33qui est occupé par Israël
43:34aujourd'hui.
43:35– Voilà,
43:35donc c'est pour ça
43:36qu'il est peut-être
43:37un peu nerveux
43:37de cet état de fait,
43:39mais il n'est pas la veille
43:40d'y retourner quoi.
43:42Donc,
43:42Al-Joulani et tous les autres
43:44sont des employés
43:46de l'État turc,
43:46ils parlent tous le turc
43:47aussi bien que l'arabe,
43:49donc Erdogan avait un rêve,
43:53c'est quelle est la conception
43:55de l'islam quand les turcs,
43:57c'est une conception
43:57différente de celle
43:59des Séoudiens
43:59et des Wahhabites,
44:03cette conception-là,
44:05elle s'incarne
44:05par un monument
44:07qui est très beau d'ailleurs,
44:08qui est la mosquée
44:09des Omaïades à Damas,
44:11la mosquée des Omaïades
44:12où 3000 ans avant,
44:15aujourd'hui,
44:16c'est-à-dire bien longtemps
44:18avant Jésus-Christ,
44:19il y avait un temple,
44:21si vous voulez,
44:23païen,
44:24voilà,
44:25après ça,
44:26il y a eu une cathédrale
44:27byzantine qui s'appelait
44:29Sainte-Sophie
44:29et après ça,
44:31il y a eu la mosquée
44:32des Omaïades
44:32quand les musulmans
44:33ont conquis cette partie
44:35du Moyen-Orient,
44:36mais toujours,
44:37au milieu de la mosquée
44:38des Omaïades
44:39où j'ai été,
44:40au milieu,
44:41il y a un petit enclos
44:43en plein milieu
44:43avec le tombeau de Saint-Jacques
44:45qu'ils ont conservé
44:46parce que c'était le tombeau
44:47de la cathédrale byzantine
44:48et donc,
44:49c'est la conception
44:50de l'islam des Turcs,
44:52la Turquie
44:53d'Erdogan,
44:55je ne dis pas
44:56que je m'en félicite
44:57une fois de plus,
44:57j'analyse,
44:58je fais un diagnostic,
45:00il ne se voit pas
45:00comme les destructeurs
45:01de l'Empire byzantin,
45:03il se voit
45:03comme les continuateurs,
45:05voilà,
45:05donc,
45:06ils ne sont pas
45:07pour le fanatisme,
45:08ils ont évidemment
45:09occupé un pays,
45:10c'est affreux
45:10et l'occuper pendant
45:12quatre siècles,
45:12c'est quatre fois plus affreux,
45:14mais pendant qu'ils étaient
45:14en Grèce,
45:15ils n'ont jamais essayé
45:16de convertir un seul Grec
45:17à l'islam,
45:18chacun a sa religion,
45:19mais nous,
45:19on domine pour l'Empire,
45:21c'est tout,
45:22voilà,
45:22alors,
45:23c'est ça qui est en train
45:24d'essayer de reconstituer
45:25Erdogan à l'heure actuelle,
45:26il a envie
45:27de cette espèce
45:29de tentative
45:30assez fragile
45:31parce que
45:32les Israéliens
45:34ne sont pas d'accord,
45:35parce que les gens
45:36du Golfe
45:36commencent à tiquer
45:37en disant
45:38que la puissance
45:39de la Turquie
45:39devient trop forte,
45:40etc.,
45:41mais malgré tout,
45:42il a envie
45:43de voir des attentats
45:43partir de là,
45:44comme,
45:45je ne sais pas,
45:45moi,
45:46je vous dis,
45:47d'attraper la peste,
45:48quoi,
45:48donc,
45:49sur place,
45:50entre la ville de Damas
45:52et la frontière turque,
45:53il y a 140 postes militaires turcs
45:54avec des gens
45:56dont la douceur humaniste
45:59n'est pas forcément
46:00l'apanage le plus prononcé
46:02qui sont
46:03la gendarmerie turque,
46:05les forces spéciales
46:05de la gendarmerie turque,
46:07donc,
46:08ce que fait à l'heure actuelle,
46:09sous leurs ordres,
46:10Al-Shara,
46:11c'est de commencer
46:11à éliminer
46:12tous les Tchétchènes,
46:13tous les terroristes
46:14un peu tout fous,
46:15etc.,
46:15qui étaient dans le coin,
46:17de manière à ce qu'ils ne perturbent pas
46:18le début de la renaissance
46:21de l'Empire Ottoman.
46:22Première grande différence.
46:23À l'époque,
46:25le plateau,
46:26donc,
46:26du Golan
46:28étant encore en partie
46:29sous possession syrienne,
46:32jusqu'à la frontière turque,
46:34vous aviez des zones
46:35absolument hors contrôle
46:36où Al-Qaïda
46:37avait son fief,
46:38où l'État islamique
46:39avait son fief.
46:39Vous avez fini à l'heure actuelle,
46:41tout ça.
46:41Première différence.
46:42Et puis,
46:43deuxièmement,
46:44vous avez une différence
46:45technologique importante,
46:47immense,
46:48décisive même.
46:49C'est les progrès
46:51de l'informatique
46:52de détection
46:53par adjonction
46:54de l'intelligence artificielle.
46:56À l'heure actuelle,
46:58je vous ai parlé
46:59d'une constellation
47:00tout à l'heure
47:00pour les attentats
47:01du 13 novembre.
47:03Ce n'est pas par hasard,
47:04parce que cette constellation,
47:05elle se constate
47:06dans le monde numérique.
47:07c'est tous les contacts
47:08entre tous les téléphones,
47:10les tablettes,
47:11les ordinateurs,
47:12etc.
47:13Et à l'heure actuelle,
47:14je dis,
47:14il semble,
47:15parce qu'il faut être prudent,
47:17que quand une configuration
47:19comme ça se crée
47:20et qu'elle ressemble
47:22à ce qui s'est passé,
47:23ça peut être
47:24une constellation
47:25proto-terroriste
47:26et donc,
47:27elle est surveillée
47:27de très près.
47:28Ce qu'a dit
47:29la dame du renseignement
47:30intérieur qui est juste,
47:31c'est qu'aujourd'hui,
47:32on en arrête
47:33beaucoup plus
47:34dans le stade préparatoire
47:35parce qu'on sait
47:36les repérer.
47:36– Bien sûr,
47:38il y a les signes avant-coureurs
47:39et les signaux faibles.
47:40– Vous vous rendez compte
47:41que monter une opération
47:43comme celle du 13 novembre,
47:45ça n'est pas possible
47:46en envoyant des lettres
47:47avec des signaux de fumée
47:49ou avec des pigeons voyageurs.
47:51Ça nécessite absolument
47:53la présence
47:54dans le cyberespace,
47:55des échanges numériques.
47:57Voilà.
47:58Or,
47:59ces échanges numériques
48:00qui sont décisifs
48:01parce qu'ils peuvent être repérés.
48:05Et un groupe terroriste
48:06aussi puissant qu'ils sont,
48:09c'est d'ailleurs la raison
48:10pour laquelle
48:11l'ETA au Pays Basque
48:12et l'IRA en Irlande du Nord
48:14sont sortis de la lutte armée.
48:15Vous êtes terroriste,
48:16vous pouvez tout faire,
48:18vous ne pouvez pas créer
48:18votre propre réseau 5G.
48:20Voilà.
48:21Ça veut dire qu'ils sont obligés
48:24de passer par le réseau 5G
48:26de l'État
48:27ou celui d'une grande multinationale.
48:29Et par conséquent,
48:30quand vous êtes au Pays Basque
48:32et que vous êtes habitant sur place,
48:36de deux choses l'une.
48:37Où vous avez un téléphone
48:38dans votre poche
48:39et la police,
48:40c'est où vous êtes à un mètre près,
48:42où vous n'en avez pas
48:43et vous êtes un terroriste.
48:44Échec et mat.
48:45Impossible.
48:46On ne peut pas se sortir de ça,
48:47vous comprenez.
48:48Donc c'est pour ça
48:49qu'ils ne sont pas sortis.
48:50Les criminologues
48:53ont une immense quantité
48:55de mauvaise fréquentation.
48:56Donc entre autres,
48:57je connais d'ex-terroristes de l'État,
49:00ils ne sont pas sortis
49:00de la lutte armée par plaisir.
49:03Échec et mat.
49:03C'est impossible.
49:04Soit,
49:05boum,
49:06fini,
49:06terminé.
49:07Donc la configuration en question
49:09fait qu'aujourd'hui,
49:11des actes stratégiques
49:14pilotés depuis le Moyen-Orient
49:16impliquant des dizaines,
49:18voire des centaines d'individus
49:19dans des pays,
49:21dans l'Union européenne,
49:22qui a des systèmes numériques
49:24assez sophistiqués
49:25sur ce plan-là.
49:26Et d'ailleurs,
49:27bien,
49:27Europol,
49:27sur ce plan-là,
49:28fait du bon boulot plutôt.
49:29Donc vous ne pouvez plus
49:31faire ce que vous avez fait
49:32pour le 13 novembre,
49:34vous comprenez.
49:35Mais il y a tout le reste,
49:36c'est-à-dire l'individu
49:37qui s'est auto-excité
49:40et qui sort de chez lui
49:42avec un couteau
49:42qu'il a pris dans le tiroir
49:43de la cuisine
49:44et qui va égorger
49:45quelqu'un dans la rue.
49:46C'est ça le risque
49:47à l'heure actuelle.
49:48Le risque était stratégique,
49:49il est devenu anomique.
49:52Bien sûr.
49:52– J'aimerais pour terminer
49:53cette émission
49:54qu'on se concentre
49:55sur ce qu'on a déjà évoqué,
49:56à savoir ce fameux Al-Shara
49:58qui était la tête
49:58de l'État islamique,
50:00État islamique
50:01qui avait revendiqué
50:02les attentats…
50:02– Je vous coupe une seconde.
50:03Non, c'était un cadre moyen,
50:05ce n'était pas un des grands chefs.
50:06– Ce n'était pas un des grands chefs.
50:07En tous les cas,
50:08il a appartenu à l'État islamique.
50:10– Oui, il a dirigé des commandos,
50:12il a surdoute fait des horreurs,
50:13mais ce n'était pas le grand chef.
50:14– Et c'est l'État islamique
50:15qui a revendiqué
50:15les attentats du 13 novembre de l'État.
50:17– Alors, il est spécial,
50:19il a…
50:20Vous savez,
50:23les gens oubliaient
50:24ce que c'était que les guerres
50:26pendant la guerre de Cent Ans.
50:28Vous aviez quelques troupes
50:30très réduites
50:31au service des seigneurs
50:33ou du roi.
50:34La première nationalisation
50:35du monde occidental,
50:38c'est l'armée française
50:39puisque ça a été l'adjonction
50:41sous le nom de compagnie d'ordonnance
50:43des troupes
50:44qui appartenaient
50:44à divers grands féodaux, etc.
50:46Mais il y avait quand même
50:47beaucoup de petites troupes
50:48qui se vendaient
50:49au plus offrant.
50:50Et à l'heure actuelle,
50:52c'est ça aussi au Moyen-Orient.
50:53Vous avez des tas
50:54de bandes
50:56de 50 types
50:57qui sont issus
50:58du même camp
50:58ou du même village,
51:01etc.
51:02qui ont des kalachnikovs.
51:03Et on en a vu
51:04qui quittaient l'État islamique
51:05pour Al-Qaïda
51:06et vice-versa
51:07parce que le jour
51:08où l'État islamique
51:09a cessé de payer
51:10400 dollars par mois,
51:12ils ont dit
51:12ok,
51:13bon,
51:13on va voir chez les copains,
51:14voir si la soupe est bonne.
51:17Donc il y a ce côté
51:18aussi un peu mercenaire
51:19qui hante,
51:20oui,
51:21mais pour des gens…
51:23Il n'en reste pas moins
51:24que mon propos,
51:25Xavier Roffert,
51:25consistait à dire
51:26qu'on peut se surprendre
51:27de voir Emmanuel Macron
51:29mettre autant d'énergie
51:30dans la célébration
51:32d'hommage
51:33aux victimes
51:34des attentats
51:35de ces attentats
51:36du 13 novembre 2015.
51:38On l'a vu jeudi
51:40en 2025,
51:41ce jeudi dernier,
51:43tout en recevant
51:44un membre,
51:46à minima,
51:46de l'État islamique,
51:47Mohamed Al-Shara,
51:48qu'il a reçu
51:49il y a très peu de temps
51:50à l'Élysée.
51:51Et je vous propose
51:52qu'on voit cette rencontre.
51:53Nous exprimons
51:57notre solidarité
51:58avec toutes les victimes
52:00du terrorisme.
52:01La Syrie a été
52:02la plus grande victime
52:04du terrorisme.
52:05Nous avons été bombardés
52:06avec des armes chimiques,
52:08avec des barils
52:08d'armes chimiques.
52:10Nous avons
52:11beaucoup payé.
52:17Nous avons payé
52:18un prix très élevé
52:19pour ce terrorisme.
52:20Des centaines
52:20et des milliers de Syriens
52:21se sont noyés
52:22en Méditerranée
52:22en fuyant ces armes chimiques
52:24et ces barils.
52:25Nous n'avons
52:26rien à voir
52:28avec les actes
52:29terroristes et criminels
52:30qui ont eu lieu
52:31en Syrie
52:31et à l'extérieur.
52:32Que serait la diplomatie
52:34si nous ne recevions
52:36que des gens
52:37avec qui nous sommes
52:37totalement d'accord ?
52:40C'est parfois
52:41quand j'entends
52:41les commentaires
52:42qu'au fond,
52:43on m'appelle à faire.
52:45Quelle serait la diplomatie,
52:46la force de l'Europe
52:47si son rôle consistait
52:49à donner des leçons
52:50de morale
52:50sans échanger
52:52ceux avec qui
52:52elle a des intérêts
52:53en commun ?
52:55Ou les dirigeants
52:56des pays
52:56où ces intérêts
52:57y compris les plus sécuritaires
52:58se trouvent ?
53:00Alors Xavier Ruffin,
53:01on imagine quand même
53:02que pour les familles
53:03de victimes,
53:04à nouveau pour les victimes
53:05rescapées
53:06de ces attentats
53:07du Bataclan,
53:08c'est très gentil
53:09de la part d'Emmanuel Macron
53:10d'organiser des hommages
53:12et d'y prendre part,
53:13une part centrale d'ailleurs,
53:14mais on peut se surprendre
53:16quand même
53:16de le voir rencontrer
53:18cet homme,
53:19membre de l'État islamique
53:21qui a ni plus ni moins
53:22du sang français
53:23sur les mains.
53:24Ah oui,
53:25effectivement,
53:26parce que
53:27du sang
53:29en quantité industrielle,
53:31si j'ose dire,
53:32au Moyen-Orient.
53:33Alors il y a deux choses.
53:35La première,
53:35c'est que tout le monde
53:36déteste Macron,
53:38quoi.
53:39Il est tellement impopulaire
53:40que chaque fois
53:41qu'il a l'occasion
53:42de faire,
53:43je ne sais pas,
53:43un truc un peu comme ça,
53:45sympa,
53:45de montrer qu'il est bien,
53:46on est unis,
53:47nous les Français,
53:48regardez,
53:48il le fait,
53:49mais ça ne trompe personne.
53:50Le lendemain,
53:50sa copie de popularité
53:52n'a pas augmenté
53:53d'un milligramme,
53:54si j'ose dire,
53:54ou d'un millimètre.
53:55Voilà,
53:56ça c'est la première chose.
53:57Et la deuxième,
53:58en politique,
53:59on ne fréquente pas toujours
54:00des gens sympas
54:02ou gentils,
54:03etc.
54:04Alors je ne sais pas,
54:05moi,
54:06mais imaginez
54:07que par en dessous,
54:10Erdogan,
54:13sauf ce qu'il a fait
54:13avec Trump,
54:15donc il l'a peut-être fait
54:16avec Macron,
54:16je ne crois pas.
54:17Parce que Trump vient aussi
54:18de rencontrer Al-Chara,
54:19Al-Joulani.
54:21Donc Erdogan,
54:24il dit,
54:24on les a dressés,
54:25ils sont gentils,
54:26ils nous mangent dans la main,
54:27allez,
54:27ils ne sont plus dangereux.
54:29Alors évidemment,
54:30ils ne sont plus dangereux
54:32pour l'avenir,
54:32peut-être,
54:33et même,
54:34je crois qu'à un moment donné,
54:36il va falloir faire
54:36le nettoyage en Syrie,
54:39qu'il y ait eu
54:39des exactions
54:40que des minorités religieuses,
54:42les Druzes,
54:43les Alaouites,
54:43etc.,
54:44que les fondamentalistes
54:46salafistes
54:47considèrent comme
54:48des hérétiques
54:49mortels danger
54:50pour l'islam.
54:52En gros,
54:52ce qui s'est passé
54:53en Syrie,
54:54après le départ
54:56de Bachar,
54:58c'est ce qui s'est passé
54:58en France
54:59à l'été 1944,
55:00quoi.
55:01Il y a des vengeances
55:02sans nombre.
55:03Les gens sont sortis
55:04des maquis,
55:04ont tué des collabos,
55:05et bien là,
55:06pareil.
55:06Mais ça,
55:07ça n'a qu'un temps.
55:08Et là,
55:09ceux qui perdurent,
55:10il y a encore eu
55:11des massacres récemment
55:12de Druzes
55:13dans la partie de la Syrie
55:15qui est la plus proche
55:16de la Jordanie,
55:17où la majorité
55:18de la population
55:19est Druzes.
55:20Donc,
55:20à un moment donné,
55:21les Turcs vont sans doute
55:22dire à Al-Shara,
55:23bon,
55:24ceux-là,
55:24ils nous gênent,
55:26et je crois
55:26qu'ils vont demander
55:30à quelqu'un
55:30qui a un talent
55:31quand même certain
55:32dans le passé
55:33pour faire le nettoyage,
55:35comme M. Al-Shara,
55:36de se débarrasser
55:37de ses propres extrémistes.
55:39C'est ça qui va se passer.
55:40Donc,
55:41je ne pense pas
55:41que le danger soit là.
55:43Le danger vient
55:45du fait que,
55:47à l'heure actuelle,
55:47hélas,
55:49personne,
55:50ou fort peu de gens
55:51en France,
55:51sont en train
55:52de réfléchir
55:53en disant,
55:53compte tenu
55:54de ce qui se passe,
55:54compte tenu
55:55de l'espèce
55:56d'énorme reconfiguration,
55:58coagulation
55:58qui est en train
55:59de se produire
56:00dans toute l'Eurasie,
56:01c'est-à-dire en gros
56:02entre la Turquie
56:03et la mer de glace
56:05au nord
56:05avec la Turquie,
56:07l'Inde,
56:07etc.
56:09Qu'est-ce qui se passe
56:10à l'heure actuelle ?
56:11Vous avez
56:11les deux grands peuples
56:13de l'Eurasie
56:14que sont
56:15les deux peuples
56:16culture,
56:17c'est-à-dire
56:18la Chine et l'Inde,
56:19ce sont des pays
56:20qui n'aiment pas la guerre.
56:22Ils se sont entretués,
56:24mais ils n'aiment pas ça,
56:25pendant des millénaires même,
56:27mais ils n'aiment pas ça.
56:28Ils ont été très marqués
56:30parce que cette religion
56:31est apparue dans un pays
56:32et a pratiquement investi
56:34le deuxième,
56:35le bouddhisme,
56:36qui est né en Inde
56:36et qui a marqué profondément
56:38la Chine.
56:39Ils sont,
56:40donc à l'heure actuelle,
56:41la Chine et l'Inde
56:43sont en train de faire
56:43un énorme travail
56:44sur l'Iran
56:45pour dire
56:46le grand peuple perse
56:47mérite mieux
56:48que des commandos suicides
56:50ou des soleil mani
56:52ou des gardiens de la révolution
56:53et des trucs comme ça.
56:54calmez-vous,
56:56assagissez-vous.
56:57Ce même travail aussi
56:58est fait dans le Golfe.
57:00Les Émirats arabes unis
57:03essayent de calmer un peu le jeu,
57:05plus de guerres de milices,
57:07etc.
57:07Donc je crois que là-dedans,
57:09ça va avoir un résultat positif,
57:11mais il y en a des
57:11qui ne vont pas marcher
57:12dans cette histoire-là
57:14et que sans doute,
57:15l'essentiel serait aujourd'hui,
57:17certes,
57:18de commémorer des gens innocents
57:20qui ont été tués
57:21par centaines
57:22sur le territoire français,
57:24mais de réfléchir
57:25aux formes du terrorisme de demain.
57:27Si un terrorisme apparaît demain,
57:29comment sera-t-il ?
57:30Comment repérer ?
57:31Et au lieu de rester sans arrêt
57:32à…
57:34– Tourner en boucle.
57:35– Vous tournez sur les mêmes sujets.
57:37Donc je pense qu'à l'heure actuelle,
57:39ni au niveau de l'Union européenne,
57:41ni…
57:42Alors,
57:42ils vont vous répondre
57:44à surveiller ce qui se passe vraiment aujourd'hui,
57:47on en a assez sur notre assiette, quoi.
57:48Mais demain,
57:50c'est quand même très important,
57:51les enfants d'aujourd'hui,
57:53à quelle forme de terrorisme
57:55risquent-ils d'être soumis ?
57:57Qu'est-ce qui peut leur arriver ?
57:59Et je pense que ce travail-là,
58:02au-delà des commémorations,
58:04mériterait qu'on s'y attache plus.
58:05– Je vous remercie beaucoup,
58:07Xavier Roeffer,
58:08d'être venu jusqu'au samedi politique.
58:09Merci à tous de nous avoir suivis.
58:11N'oubliez pas d'avoir cliqué
58:12sur le petit pouce en l'air
58:13pour améliorer le référencement.
58:15N'oubliez pas non plus
58:15d'écrire vos commentaires.
58:17Vous savez que je les lis chaque semaine.
58:18Portez-vous bien
58:20et je vous donne rendez-vous
58:20la semaine prochaine
58:21pour un nouveau numéro.
58:22À bientôt.
58:22– Sous-titrage Société Radio-Canada
58:27– Sous-titrage Société Radio-Canada
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