Attentats du 13-Novembre : Frédéric Merle, directeur des ventes de Polygon France, revient sur l’intervention de son équipe sur les lieux du drame

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00:00C'est ça qu'on a trouvé, un lieu qui s'est fait mitrailler par des kalachnikovs.

00:04Et là, il faut y aller.

00:06Alors Polygone, on est une entreprise de sauvetage après sinistre.

00:09Donc on intervient après dégâts des eaux, incendies, vandalismes,

00:13tout type d'événements soudains et qui perturbent soit la vie des individus, des gens, ou des entreprises.

00:21J'étais en voiture le soir du 13 novembre et j'écoutais le match de foot.

00:25Et on entend les détonations.

00:27Au fur et à mesure des minutes, on apprend tout ce que tout le monde sait.

00:31Nous, dès le lendemain, on a reçu des appels d'assureurs,

00:35donc pour deux lieux, le petit Cambodge et la brasserie L'Empire, la brasserie du Stade de France.

00:41Et là, dès le samedi, il faut commencer à réfléchir à des actions de décontamination,

00:48de nettoyage en priorité sur la brasserie.

00:51On s'était en amont intéressé à ce que tout le monde soit sain et serein.

00:55Donc ensuite, pour le dimanche, on a fait appel à des volontaires,

00:58puisque certains ne se sentaient pas forcément d'aller dans ces endroits.

01:01Il ne faut pas oublier aussi, à l'époque, que les terroristes,

01:04on ne sait pas s'ils étaient tous toujours actifs,

01:07est-ce qu'ils étaient encore là, est-ce qu'ils étaient potentiellement prêts à revenir.

01:12Donc on a fait appel à des volontaires,

01:15on a beaucoup discuté avec les uns et les autres

01:17pour être sûr que l'équipe qui serait missionnée soit en confiance sur site.

01:21Quand on intervient sur la brasserie, il n'y a personne dans le quartier.

01:24Donc c'est neutre. Par contre, quand on intervient sur le restaurant Le Petit Cambodge,

01:28c'est courant de la semaine.

01:29Il y a du monde dans les rues, etc.

01:30En amont, tous les services de l'État, de la police, etc. sont passés.

01:35Nous, quand on arrive, il n'y a pas d'histoire de corps.

01:38Nous, on est là pour décontaminer, enlever les traces quand même,

01:41parce qu'il en reste.

01:42Il y a des traces de sang, des traces de chair

01:45qui sont incrustées dans certains endroits.

01:48Sur le mobilier, il en reste sur les vitres, sur les sols, sur les murs, etc.

01:52Donc nous, ce qu'on découvre, c'est un lieu qui a explosé.

01:55C'est ça qu'on a trouvé, un lieu qui s'est fait mitrailler par des kalachnikovs.

01:59Et là, il faut y aller.

02:01On ressent beaucoup plus l'émotion du lieu,

02:04puisqu'il y a eu beaucoup de blessés et de décès dans ce lieu qui est petit.

02:10Donc nos techniciens ressentent cette émotion aussi,

02:14et le lieu qui est très chargé.

02:16Donc il faut, à un moment donné, trouver l'équilibre.

02:19On vient quand même pour faire une mission.

02:21Et notre boulot, c'est justement de la faire la plus efficacement possible,

02:26en tenant compte surtout de l'émotion des gens autour de nous.

02:30Le patron du restaurant, il y avait les serveurs,

02:33il y avait des gens qui avaient besoin aussi de voir que la suite se fait,

02:38que la décontamination va se faire, que les travaux vont pouvoir reprendre,

02:42et que le plus rapidement possible, le restaurant va pouvoir rouvrir.

02:46Au-delà du deuil et de la difficulté, un des buts secondaires,

02:49c'était de montrer que tout allait reprendre très vite,

02:53et que les terroristes n'avaient pas gagné,

02:54et que tout serait fait rapidement pour qu'on retrouve une vie normale.

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