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  • il y a 2 jours

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00:00Ici Roussillon, pour bien commencer la journée, ici Matin.
00:05Simon Colbock, en pleine campagne Movember, notre invité ce matin a vaincu le cancer.
00:09Bonjour Julien Mérès.
00:11Bonjour.
00:11Vous habitez à Corbert-les-Cabanes, vous êtes aide-soignant à l'hôpital de Tuir.
00:15Vous avez vaincu un cancer dont on parle très rarement, c'est le cancer des testicules.
00:19On en parle rarement alors que c'est le premier cancer, le plus fréquent en tout cas, chez les 15-35 ans.
00:25Racontez-nous, vous à quel âge, comment vous avez découvert que vous aviez ce cancer des testicules ?
00:32Tout à fait, comme vous le dites très bien, c'est entre 15 et 35 ans.
00:36Moi du coup, je l'ai eu à 32 ans.
00:40C'est en fait un matin, en me touchant mes testicules, quelque chose que je ne fais jamais.
00:46En fait, j'ai senti une boule à l'intérieur.
00:49Donc ça m'a posé question, mais j'ai quand même tardé à consulter.
00:52J'ai attendu au moins trois semaines, peut-être par pudeur un peu.
00:55Parce que c'est vrai que c'est un peu intime, c'est tabou chez les hommes de consulter en tout cas comme ça.
01:01Et du coup, je suis allé voir le médecin, qui pour lui, c'était effectivement assez bizarre.
01:09Donc j'ai passé une échographie.
01:11Et après, j'ai eu rendez-vous chez l'urologue, qui m'a dit que pour lui, quand il y avait un doute, il n'y avait plus de doute.
01:16Et il me passait du coup des examens, tout ce qui était marqueur tuméros, tout ça.
01:20Et puis au final, j'ai fini par être opéré.
01:22Donc c'est une ablation du testicule, du coup.
01:25En tout cas de l'intérieur.
01:27Et après, avec mise d'une prothèse en silicone, pour garder l'aspect esthétique.
01:33Et aujourd'hui, ça va mieux ? Le cancer, c'est terminé ?
01:37Aujourd'hui, ça va.
01:38Aujourd'hui, ça va.
01:39Je suis sous surveillance tous les ans.
01:41En tout cas, avec marqueur tuméros et scanner, pour voir vraiment s'il n'y a pas une récidive, en fait.
01:50Excusez-moi de vous poser la question, mais vous avez une vie sexuelle normale ?
01:53Vous pouvez avoir des enfants aujourd'hui ?
01:55Oui, tout à fait.
01:55Je peux avoir des enfants, parce que du coup, en prévision que j'ai de la chimiothérapie,
02:00il m'avait fait une congélation de spermatozoïdes.
02:02Donc du coup, en fait, ce spermatozoïde peut être utilisé pour faire des enfants.
02:05Et dans tous les cas, de manière naturelle, je peux en avoir quoi qu'il arrive.
02:09De manière naturelle aussi, ça fonctionne ?
02:11Du coup, je n'ai pas eu de chimiothérapie.
02:13Racontez-nous dans quel état d'esprit vous y étiez,
02:15parce que là, on est évidemment dans le monde de l'ultra-intime.
02:19Vous avez réussi à en parler à vos proches ?
02:21Vous avez réussi à en parler à votre famille ?
02:23Moi, quand l'urologue m'a annoncé que j'avais un cancer, ma mère était là.
02:27Donc clairement, oui.
02:29Après, en parlant à mes proches, oui.
02:31Pour moi, ça n'a pas été un sujet après tabou.
02:33Vous étiez en couple à ce moment-là ?
02:34Oui, j'étais en couple, tout à fait.
02:35Et alors, comment a réagi votre partenaire ?
02:38Bien.
02:40Bien, bien.
02:40Elle m'a soutenu.
02:41Enfin, je n'ai rien à dire de ce côté-là.
02:43Voilà.
02:44En tout cas, ça a été très soutenant à cette époque-là.
02:49Aujourd'hui, le cancer est derrière vous, même si vous êtes encore suivi.
02:53Ce qui est intéressant, c'est qu'on en parle, je le disais, très peu de ce cancer.
02:56Il y a pourtant eu un grand champion, le cycliste Lance Armstrong,
03:00qui a subi lui aussi une ablation d'un des testicules après un cancer.
03:03Pourquoi c'est si tabou aujourd'hui, en 2025 ?
03:06Au moment où on parle du cancer du sein très librement, octobre rose, c'est largement démocratisé.
03:11Pourquoi le cancer des testicules, ça reste si tabou ?
03:13Exactement.
03:14Et c'est pour ça que moi, je milite depuis peu.
03:17Parce que du coup, maintenant, j'ai réussi à faire un travail sur ça.
03:20Et j'ai envie d'alerter les gens, en fait.
03:23Mon témoignage est pour alerter les gens.
03:26Parce que c'est un cancer dont on ne parle pas.
03:27Moi, avant d'avoir ce cancer-là, je ne savais pas que ça existait, clairement.
03:31Donc, ma démarche, en tout cas, j'ai fait une vidéo sur TikTok qui a fait 70 000 vues,
03:36où j'explique vraiment mon parcours et comment ça s'est passé.
03:39Et voilà, pour vraiment sensibiliser les gens.
03:41Et en fait, dans les commentaires, je vois vraiment que beaucoup de gens sont touchés.
03:45Et beaucoup de gens disent, j'ai un neveu ou j'ai un cousin qui est décédé de ça en 3-6 mois,
03:51en tout cas à l'époque.
03:52Et du coup, voilà.
03:54En tout cas, le but, c'est d'éviter que le cancer soit pris trop tard.
03:58Et si, pour moi, c'est pris à temps et que ça peut sauver des vies,
04:00pour moi, j'ai tout gagné, en fait.
04:01Effectivement, parce que c'est comme tous les cancers, ce cancer des testicules.
04:04Plus il est détecté rapidement, plus les chances de survie, de guérison sont importantes.
04:10Vous, il a été détecté à quel stade ?
04:12Un stade pas encore avancé.
04:14Donc, j'ai eu la chance, je n'ai pas eu de métastases ailleurs.
04:17Après, on vous opère, vous ne savez pas à quel stade c'est.
04:20On passe des examens deux semaines après.
04:23Donc, du coup, c'est vrai que pendant deux semaines, on a le temps de cogiter,
04:24de se dire, en fait, il y en a partout et c'est plus compliqué.
04:27Après, on parle de l'âge, mais j'ai une connaissance qui a 41 ans
04:31et qui a eu ce cancer-là, effectivement.
04:34Avec beaucoup plus de soins, chimiothérapie, etc.
04:36Mais pour dire que du coup, ça reste rare à partir de la quarantaine, mais ça arrive.
04:41Vous dites que vous avez fait des vidéos sur TikTok
04:43pour notamment toucher un jeune public.
04:45Vous êtes, vous aussi, jeune.
04:48Est-ce que vous imaginez intervenir dans des lycées, dans l'université ?
04:53Est-ce que ça, c'est possible pour alerter, encore une fois, le jeune public ?
04:56Moi, clairement, ça ne me dérangerait pas du tout.
04:58J'ai vraiment envie de militer dans ça, de faire partager mon expérience.
05:02Et mon but, vraiment, même en tant que soignant, parce que du coup, je suis soignant à l'hôpital de Tuir,
05:05mais en tant que personne, c'est vraiment d'aider les gens, en fait.
05:10Que mon expérience puisse servir à d'autres.
05:12En tout cas, et moi, je suis prêt à intervenir dans les écoles, universités,
05:15ou peu importe si, en tout cas, la Ligue contre le cancer me demande,
05:18ou des choses comme ça, il n'y a aucun souci.
05:19Moi, je suis ouvert à tout, il n'y a aucun problème.
05:21Est-ce que cette épreuve, une question peut-être un peu plus personnelle,
05:23mais cette épreuve que vous avez traversée,
05:26parce que quand on a le cancer, on se pose évidemment énormément de questions,
05:29est-ce que ça a changé votre façon aussi de travailler ?
05:31Vous dites que vous êtes soignant à l'hôpital de Tuir,
05:33est-ce que ça a changé votre façon de bosser aussi au quotidien ?
05:37Alors, de bosser, peut-être.
05:40Oui, peut-être que je suis du coup plus encore dans l'empathie envers les gens, dans tout ça.
05:45En tout cas, personnellement, ça m'a beaucoup changé.
05:47C'est vrai qu'on se dit qu'à tout moment, en fait, ça peut basculer.
05:50On passe une vie, on va dire, où tout va bien.
05:53Et d'un coup, le lendemain, ce n'est plus le cas.
05:55Parce que moi, j'étais en formation à l'école aide-soyante,
05:57quand ça s'est passé, quand je l'ai appris.
05:59Et du coup, on me dit, non, demain, vous ne repartez pas à l'école.
06:02Demain, je vous m'en arrête, et dans une semaine, je vous opère
06:04le temps de congé au spermatozoïde.
06:06Et du coup, on prend un coup dans la carafe, quand même,
06:08parce qu'on se dit, je suis avec une promo, je dois l'arrêter.
06:13Et du coup, je reviens et d'après pour reprendre mon cursus, en fait.
06:17Donc du coup, c'est un petit coup derrière la tête.
06:18Mais après, une fois que c'est passé, on se dit, au final,
06:21qu'il faut profiter de chaque instant.
06:22Et voilà que c'est le plus important, en fait.
06:25Julien Mérès, bravo pour votre combat réussi contre le cancer.
06:29Bravo aussi pour votre témoignage ce matin, à la radio, à la télé.
06:32Je ne suis pas sûr qu'il y ait énormément de malades, malheureusement,
06:34qui seraient prêts à franchir le câble.
06:35Vous, vous le faites, pour passer ce message,
06:38pour briser les tabous, sauver des vies,
06:40alerter les hommes face à ce danger du cancer des testicules.
06:45Excellente journée à vous.

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