Forum BFM - “J’en ai eu marre”: Antoine, ancien gérant d’un restaurant-bureau de tabac, revient sur sa décision de vendre son commerce

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il y a 6 jours

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00:00J'en ai eu marre. Trop d'heures, trop de travail, trop de charges, trop de contrôles fiscaux, trop de contrôles d'Ursaf.

00:07Toujours en règle, je n'ai jamais eu de redressement, pas de soucis.

00:11Une fois, j'ai été contrôlé par l'Ursaf, ils me devaient de l'argent, ils ont mis plus d'un an pour me rembourser.

00:16900 euros. Quand vous devez payer, vous devez payer au cul du camion, comme on dit.

00:21Et puis, avec mon épouse, on s'est dit, là, je crois que c'est l'année de trop, on n'en peut plus.

00:26On paye, on paye, on paye, on paye. On a vendu. Du jour au lendemain, on a décidé de vendre.

00:32OK. Tout simplement.

00:32Ça, c'était quand ?

00:341er juillet. On est parti.

00:351er juillet, vous êtes parti. Donc, depuis le 1er juillet, vous allez dire plus de boulot ?

00:39Rien.

00:39Est-ce que vous cherchez du boulot ou pas ?

00:41Non.

00:41Non ? C'est-à-dire que la vente vous permet de voir venir ?

00:45On était travailleur non salarié, donc on n'a pas le droit au chômage, on n'a le droit à rien.

00:48OK.

00:48On a eu la chance de travailler pendant des années, d'avoir un petit pécule de côté,

00:53qui nous permet de tenir pendant quelques mois le temps de savoir ce qu'on veut faire ou pas de notre vie maintenant.

00:57La France qui craque, c'est vous ? C'est le titre de l'émission. C'est vous, la France qui craque ?

01:01Entre autres, oui. Comme nous tous, je pense, ce soir, je crois qu'on fait partie de la France qui craque.

01:04J'ai été expatrié pendant des années en Australie, où on valorisait vraiment le travail. C'était vraiment nickel.

01:12Je suis rentré en France parce que mon pays me manquait. Et aujourd'hui, je pense sérieusement à le quitter.

01:17Non pas que je n'aime pas mon pays, attention, j'adore mon pays, mais c'est devenu insurmontable.

01:22C'est insurmontable. C'est de la folie. Mon travail, je me le suis levé pendant plus de 13 ans de 5h30.

01:30J'entrais chez moi à 21h30. J'ai mis ma famille, j'ai mis ma femme, mes enfants de côté, tout le monde de côté,

01:34pour essayer de leur donner quelque chose. Et à la fidale, on a revendu notre fonds de commerce au 1er juillet.

01:43Et là, vient de tomber le coup près de la flat tax, parce qu'on est obligé de dissoudre la société.

01:47Et on me réclame 30%. Il faut que je donne à l'État 30% de ce que j'ai gagné pendant 13 ans.

01:54Je ne vous dirai pas la somme, mais c'est indécent.

01:55C'est en centaines de milliers d'euros ?

01:57On est quasiment à 300 000 euros.

01:59Oui, OK. Et vous trouvez ça injuste parce que des taxes, vous en avez payé pendant ces 13 années ?

02:05Je pense qu'on a été saigné comme il fallait, oui.

02:09Et encore une question. Dans la lettre, vous nous dites, c'est terminé, je m'en vais.

02:13Est-ce que c'est, sous le coup de la colère, devant l'écran de BFM TV, vous vous dites,

02:17allez, OK, c'est bon, je m'en vais ?

02:19Ou vraiment, vous avez décidé, avec votre femme, de partir ?

02:22Alors, on n'a pas décidé de réagir à chaud, mais on s'est donné trois options.

02:27Soit on reste en région parisienne, comme maintenant,

02:30soit on s'exile en province, bord de mer, dans le sud-ouest, jusqu'à la retraite,

02:36ou alors on part directement à l'étranger.

02:38L'étranger, c'était vraiment la troisième solution.

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