Passer au playerPasser au contenu principal
[#Reportage] Gabon : le gouvernement a-t-il caché 691 milliards de dette ?

Le rapport 2024 de la Cour des comptes révèle une différence de 691 milliards de FCFA entre la dette réelle du Gabon et les chiffres présentés par le gouvernement. Cette divergence soulève des soupçons de dissimulation budgétaire, en pleine crise de transparence financière. Entre incohérences comptables, restes à payer records et ratio dette/PIB controversé, ce décryptage analyse les enjeux politiques et économiques d’un trou comptable inédit.


📱066441717 📞 011775663

̂ :

🔗 https://lc.cx/9dgPhl

#GMTTv
#GMT
#Gabon

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Dans le rapport sur l'exécution des lois de finances 2024,
00:05Don Gabon Mediatime a obtenu copie.
00:07Le gendarme des finances publiques pointe de graves incohérences
00:10dans les chiffres officiels relatifs à la dette publique.
00:13Selon la Cour qui s'appuie sur les données issues de la balance générale des comptes,
00:17l'encours global de la dette s'élèverait à 7 824,36 milliards de francs CFA au 31 décembre 2024,
00:24alors que le compte général de l'État n'en reconnaît que 7 133,16 milliards.
00:29Une différence abyssale de 691,2 milliards de francs CFA.
00:34Tout de même, ce trou comptable soulève une question brûlante.
00:37Le gouvernement aurait-il volontairement minoré une partie de la dette publique
00:40pour masquer l'ampleur du déséquilibre budgétaire du pays ?
00:44La Cour des comptes observe non seulement une persistance chronique des déficits de trésorerie,
00:48mais aussi une explosion des restes à payer qui culmine à 1 5,61 milliards de francs CFA.
00:53Malgré ces signaux d'alerte répétés, les autorités financières semblent s'être enfermées
00:57dans une politique de maquillage des comptes, au détriment de la transparence budgétaire.
01:02Si les chiffres de la Cour reposent sur la balance générale des comptes de l'État,
01:05ceux du CGE publiés par la Direction générale de l'économie et de la politique fiscale
01:10paraissent artificiellement ajustés pour présenter une situation soutenable.
01:14Ce double discours comptable révélateur d'un culte de la dissimulation héritée de l'ancien système
01:19contribue à la fragilisation de la crédibilité du pays auprès des bailleurs de fonds
01:23et compromet les efforts de redressement amorcés par le ministre d'État Henri-Claude Oïma.
01:28La confusion atteint son comble lorsque l'on écoute les déclarations publiques
01:31de l'ancien ministre du Budget et des comptes publics, Charles Lomba.
01:35Le 18 avril 2025, sur le plateau de TV5 Monde, il affirmait sans détour
01:39que le stock de la dette du Gabon s'élevait à 7 208 milliards de francs CFA au 31 décembre 2024,
01:45allant jusqu'à prétendre que la dette avait baissé de 260 milliards.
01:49Or, cette affirmation est frontalement contrédite par le rapport de la Cour des comptes
01:53qui établit une hausse nette de 734 milliards de francs CFA sur la même période.
01:58Entre 7 800 milliards de francs CFA selon la Cour, 7 133 milliards selon la DGPF
02:04et 7 208 milliards selon l'ancien ministre des comptes publics,
02:07le gouvernement a entretenu une cacophonie financière symptomatique d'une gestion budgétaire opaque.
02:12Ce brouillage, s'il est avéré pour alimenter la thèse d'une volonté de maintenir artificiellement
02:17le ratio dette PIB en dessous du seuil de 70% imposé par la CEMAC
02:22afin de préserver les apparences de conformité.
02:25Le rapport souligne d'ailleurs une baisse du ratio à 56,3% du PIB
02:29alors qu'une réévaluation réaliste l'aurait probablement rapproché, dangereusement,
02:33du seuil de convergence communautaire.
02:35L'écart de 691 milliards ne relève donc pas d'une simple erreur comptable,
02:39il traduit une manipulation politique des chiffres
02:41pour sauver la façade d'un équilibre budgétaire illusoire.
02:44Au-delà de la querelle des chiffres, c'est toute la culture de la dissimulation de l'ancien régime
02:48qui refait surface.
02:50Pendant des années, la politique budgétaire du pays a reposé sur un double langage,
02:54un discours de rigueur et de stabilité destiné aux partenaires internationaux
02:58qui cachent une réalité de désordre financier.
03:00Le rapport de la Cour des comptes, pour la première fois, met noir sur blanc,
03:04ce que beaucoup soupçonnaient, l'existence de mécanismes d'occultation des engagements de l'État.
03:08En l'absence de transparence, perdure dans l'opinion l'idée selon laquelle
03:11les comptes publics servent toujours d'outils politiques, voire de paravent,
03:15à des pratiques douteuses, notamment dans le financement des projets dits prioritaires
03:19dont les retombées restent peu satisfaisantes pour les populations.
03:23Cette opacité structurelle a eu des conséquences lourdes
03:25puisqu'elle a miné la confiance des investisseurs,
03:28retardé le décaissement des bailleurs et creusé le fossé
03:31entre le discours officiel et la réalité vécue par les Gabonais.
03:35La Cour, dans ses recommandations, invite l'administration à expliquer
03:38la persistance du déficit et la multiplication des restes à payer.
03:41Face à ce rapport qui épingle la gestion financière du pays,
03:44la Ve République doit désormais rompre avec les pratiques du passé.
03:48Il doit s'agir d'instituer un véritable contrat de transparence
03:50entre l'État et les populations.
03:53Cela suppose une publication systématique des données sur la dette,
03:56une publication des audits, une publication systématique
03:59des rapports d'exécution budgétaire et un contrôle parlementaire renforcé.
04:02Les 691 milliards disparus dans la nature ne sont pas qu'une anomalie statistique.
04:07Il symbolise l'ombre d'un système où le mensonge budgétaire
04:10a longtemps remplacé la rigueur comptable.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations