00:00Le gouvernement a présenté le budget 2024 comme une réussite avec un excédent de 564,68 milliards de francs CFA.
00:07A première vue, les finances publiques semblaient enfin respirer après des années de déséquilibre.
00:12Pourtant, décortiquant les chiffres, la Cour des comptes tire une conclusion bien différente.
00:17Selon son rapport sur l'exécution des lois de finances, ce solde positif est virtuel car il ne reflète pas la situation réelle de la trésorerie de l'État.
00:24Le déficit de financement s'élève à 264,34 milliards de francs CFA, tandis que les restes à payer atteignent 336,75 milliards de francs CFA.
00:34En clair, l'excédent annoncé repose sur des opérations non décaissées et non sur un surplus réel.
00:40Dans son analyse, la Cour rappelle que la présentation d'un excédent budgétaire est censée signifier que les recettes encaissées dépassent effectivement les dépenses exécutées.
00:48Or, en 2024, cette logique ne tient pas.
00:51Les recettes totales évaluées à 2858 milliards de francs CFA n'ont pas suffi à couvrir les dépenses réelles, qui s'élèvent à 2293 milliards, sans inclure les engagements non payés.
01:02La différence comptable donne l'illusion d'un équilibre, mais la trésorerie publique reste sous pression.
01:07Pour la Cour, cette approche de gestion entretient une confusion entre comptabilité et liquidité disponible.
01:13Le rapport souligne également que cette présentation optimiste tranche avec les réalités économiques vécues par les opérateurs nationaux.
01:19De nombreux fournisseurs de l'État attendent encore leur paiement et certaines administrations n'ont pas reçu l'intégralité de leur dotation en fin d'année.
01:26Ces retards récurrents traduisent des difficultés structurelles dans la gestion de la dépense publique.
01:31En comparaison, l'excédent de 923,9 milliards de francs CFA enregistré en 2023 représentait déjà une surévaluation, mais l'écart observé en 2024 est encore plus flagrant.
01:41La Cour recommande de revoir en profondeur la méthode de calcul et de communication des résultats budgétaires.
01:47Elle insiste sur la nécessité d'intégrer les dettes non réglées et les restes à payer dans le solde final afin d'obtenir une image fidèle de la situation réelle.
01:54Cette transparence est indispensable pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs dans la gouvernance financière du pays.
02:01Si les chiffres peuvent donner le sentiment d'une embellie, la réalité est moins reluisante puisque l'État continue de fonctionner sur des avances de trésorerie, accumule des arriérés et reporte une partie de ses engagements.
02:11L'excédent budgétaire 2024 apparaît ainsi comme un trempe-l'œil, masquant les tensions d'un système public encore fragile et dépendant d'artifices comptables pour équilibrer ses comptes.
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