- il y a 1 jour
- #morandinilive
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Jeudi 13 novembre 2025, Vandini Live, numéro 1748 sur CNews, première chaîne d'info de France.
00:00:09Bonjour et bienvenue en direct à la une en ce 13 novembre 2025.
00:00:13Nous allons vivre ensemble les commémorations.
00:00:16A partir de 11h30 après les attentats qui ont marqué la France à tout jamais.
00:00:20Nous sommes en train de comprendre quelles leçons ont été tirées de cette tragédie.
00:00:27Il y a 11h30, donc en direct, nous vivrons le premier hommage du président de la République qui sera au Stade de France.
00:00:33Nous nous rejoignons tout de suite en direct Mathieu Devese avec les images de Laurence et Larrier.
00:00:37Mathieu, comment va se dérouler cette journée ?
00:00:42Écoutez Jean-Marc, tout va débuter dans moins d'une heure désormais.
00:00:47C'est ici que débute bien sûr cette journée de cérémonie car c'est ici que tout a commencé, souvenez-vous.
00:00:52Il y a 10 ans donc lors de cette soirée d'effroi le 13 novembre 2015, 20h45, Salah Abdeslam qui arrive donc, qui dépose trois terroristes puis repart.
00:01:02Et c'est trois terroristes qui vont mettre une quarantaine de minutes quand on leur refuse l'accès au Stade de France à se faire exploser ici autour du Stade de France.
00:01:11Et il y a bien sûr eu un mort, c'est Manuel Diaz.
00:01:14Alors tout va commencer avec la famille donc de Manuel Diaz, sa fille notamment Sophie qui va prendre la parole à quelques mètres de nous.
00:01:21Derrière nous, elle va lire cette plaque commémorative, un discours qu'on imagine poignant.
00:01:26Il y aura bien sûr le président de la République, le Premier ministre, le maire de Saint-Denis.
00:01:30C'est important de le préciser Jean-Marc Carle.
00:01:32On parle souvent des attentats de Paris mais c'est bien ici à Saint-Denis donc dans la commune de Seine-Saint-Denis que tout a commencé avec donc ce mort et ses 63 blessés.
00:01:42Et ensuite donc le président de la République qui va prendre la direction du dixième arrondissement pour rendre hommage aux victimes notamment du petit Cambodge et du Carillon.
00:01:51Il sera aux alentours de midi et demi pour cette deuxième cérémonie Jean-Marc.
00:01:54Merci beaucoup Mathieu.
00:01:55Nous vivrons ça en direct bien évidemment en édition spéciale pour nous souvenir de tout ça dix ans après.
00:02:00D'ici là je voulais débuter cette émission sur l'insécurité du quotidien et plus particulièrement sur les agressions gratuites qui peuvent nous arriver à tous à n'importe quel moment.
00:02:10des agressions gratuites et vous allez entendre dans Morandini Live trois témoignages exceptionnels.
00:02:15Celui de Kilian qui a été défiguré ce week-end par un homme avec un couteau alors qu'il était venu visiter Paris.
00:02:21Vous entendrez Vic Dix également victime d'une agression sexuelle qui ne s'est pas laissée faire ou encore le témoignage de la mère de Jimmy Tabassé sans raison qui a perdu un morceau de son crâne et qui est désormais hémiplégique.
00:02:32C'est trois témoignages dans un instant pour donner la parole comme nous le faisons dans Morandini Live à tous ceux que l'on n'entend jamais.
00:02:38Et justement à propos d'agressions gratuites, vous vous souvenez d'Angèle, 89 ans, roué de coups et dépouillé de son sac en 2022 à l'avocat à Cannes.
00:02:46Et bien figurez-vous qu'un de ces trois agresseurs a de nouveau été arrêté par la police.
00:02:51Le fils d'Angèle est furieux et indigné par le laxisme judiciaire.
00:02:54Dans les yeux de cet homme, beaucoup de déceptions.
00:03:00L'un des mineurs qui avait agressé sa mère Angèle a de nouveau été interpellé avec en sa possession un couteau.
00:03:07Âgée de 89 ans, elle avait été rouée de coups pour 20 euros.
00:03:12Son fils s'interroge sur le fait que l'agresseur soit encore en liberté.
00:03:16Je suis désolé de dire ça mais il faudrait que ça leur arrive à eux pour que peut-être ça bouge un peu plus.
00:03:21Elle est quand même handicapée par rapport à cette histoire.
00:03:26Condamnée à un an de sursis probatoire dans un centre éducatif fermé avant de s'en échapper.
00:03:33L'agresseur de sa mère n'en est pas à sa première récidive.
00:03:36Ils sont mineurs, ils en profitent ces jeunes.
00:03:38Ces centres, j'ai bien vu, ils s'est barrés.
00:03:41Ils ne sont pas surveillés.
00:03:42Un constat partagé par de nombreux habitants de la région qui, comme le fils d'Angèle, ne se sentent plus en sécurité.
00:03:49La justice française n'est pas à la hauteur.
00:03:51J'ai peur pour les enfants, j'ai peur pour les petits-enfants.
00:03:54Pour ce syndicat de police, les réponses pénales à l'encontre des mineurs ne sont pas à la hauteur de leurs actes.
00:04:01On peut agresser une vieille dame, se retrouver quelques mois plus tard en possession d'un couteau en toute impunité.
00:04:07Il va falloir peut-être se pencher sur le fait d'envoyer aujourd'hui des mineurs en prison.
00:04:14L'agresseur de la non-agénaire a de nouveau été placé en garde à vue après son interpellation ce mardi.
00:04:21Quatre nouveaux quartiers de lutte contre la criminalité organisés vont prochainement voir le jour dans les prisons.
00:04:26C'est ce qu'annonçait Gérald Darmanin.
00:04:27L'un d'eux sera basé à Aix-en-Provence.
00:04:29Les agents pénitentiaires se disent satisfaits mais inquiets.
00:04:32En septembre prochain, le centre pénitentiaire d'Aix-Luine accueillera un nouveau quartier de haute sécurité.
00:04:41Implanté dans une zone d'activité à 5 km du centre-ville d'Aix-en-Provence, la prison sera adaptée, les bâtiments actuels restructurés.
00:04:49La majorité des syndicats de surveillants saluent la création de cette structure.
00:04:53On a choisi un bâtiment bien défini à l'écart de tous les autres bâtiments, avec des parloirs éjaphones, avec une étanchéité réelle.
00:05:01C'est du bon sens, c'est une des plus grandes structures de la région.
00:05:05La région marseillaise, on sait que le narco-banditisme est quand même très axé chez nous.
00:05:12Mais les représentants du personnel s'interrogent sur les moyens qui seront mis en place.
00:05:16Actuellement, 2200 détenus sont hébergés ici pour 1400 places.
00:05:21C'est un taux d'occupation proche de 160%.
00:05:24Une situation déjà tendue, dénoncée par les syndicats.
00:05:28On rappelle qu'il y a quand même eu un mort et une défaillance de l'établissement,
00:05:32où on n'avait pas le personnel nécessaire pour pouvoir surveiller tout ça.
00:05:36Au-delà des moyens humains, au-delà de l'argent, au-delà de la technologie,
00:05:39il faudra aussi des directeurs qui fassent preuve de courage.
00:05:43Quand on voit encore des ordinateurs et des autorisations dans les cellules de certains terroristes,
00:05:48ça laisse à poser des questions.
00:05:49Ce nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée devrait accueillir 30 détenus.
00:05:56Boalem Sansal a donc passé sa première nuit de liberté à l'hôpital,
00:05:59mais pas en France, en Allemagne, très précisément à Berlin,
00:06:02car vous le savez, l'Allemagne a joué un rôle clé dans cette libération.
00:06:06Alors l'Allemagne a-t-elle réussi là où la France a échoué ?
00:06:09A bord de cet avion, Boalem Sansal, sur le point de retrouver sa liberté en Europe,
00:06:16après un an de détention en Algérie.
00:06:19Il est aux alentours de 21 heures.
00:06:21L'écrivain, âgé et extrêmement malade, atterrit à Berlin,
00:06:25avant d'être transféré dans un hôpital de la ville où il doit être soigné.
00:06:29Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron réagissait à la remise en liberté de Boalem Sansal.
00:06:35Conscient du rôle décisif joué par l'Allemagne,
00:06:38il félicite également les efforts diplomatiques français.
00:06:42Nous avons travaillé en transparence avec nos amis allemands comme tiers de confiance
00:06:45et je remercie sincèrement le président Steinmeier.
00:06:47Notre souci a toujours été d'être efficace pour permettre la libération de M. Sansal
00:06:52et la médiation allemande y a contribué de manière décisive.
00:06:55Lundi, le président allemand formulait une demande de grâce à son homologue algérien.
00:07:01Requête acceptée par Abdelmajid Tebboune.
00:07:03Le président de la République a décidé de répondre favorablement à la demande de son excellence
00:07:08le président de la République fédérale d'Allemagne,
00:07:11Ami, en vertu de laquelle l'État allemand prendra en charge le transfert
00:07:15et le traitement de la personne concernée.
00:07:17Un geste du président Tebboune, vu comme une opportunité pour Emmanuel Macron.
00:07:22Le chef de l'État souhaite désormais une reprise du dialogue
00:07:25et de la coopération entre Alger et Paris.
00:07:29Et cette libération de Boalem Sansal a bien sûr provoqué de très nombreuses réactions politiques en France.
00:07:35Nous les avons compilées pour vous.
00:07:37Après 361 jours passés dans les geôles algériennes,
00:07:40l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal va retrouver la liberté.
00:07:44Soulagement à l'Assemblée nationale.
00:07:46Je tiens à remercier du fond du cœur celles et ceux qui ont contribué
00:07:51à cette libération, fruit d'une méthode faite de respect et de calme.
00:07:56Agé de 76 ans et gravement malade, il sera conduit en Allemagne où il sera soigné.
00:08:04Une nouvelle tant attendue et souhaitée par la présidente de l'Assemblée nationale.
00:08:08Notre République est une et indivisible.
00:08:12Elle ne laisse jamais un de ses ressortissants à l'abandon,
00:08:16où qu'il soit et quelle que soit sa situation.
00:08:19Donc réjouissons-nous et on pourra bientôt accueillir Boalem Sansal sur le sol national.
00:08:25Nous espérons qu'il est en forme puisque, comme vous le savez, il est assez gravement malade.
00:08:31Cette grâce est accordée quelques jours seulement après l'adoption par les parlementaires
00:08:35d'une proposition de résolution du Rassemblement national demandant la dénonciation
00:08:40de l'accord franco-algérien de 1968.
00:08:43Pour Marine Le Pen, cela n'est pas un hasard.
00:08:46Peut-être que les récents durcissements ont permis cette libération, je veux le croire en tout cas.
00:08:54Quoi qu'il en soit, il n'est pas le temps, je crois, peut-être d'analyser ou de polémiquer sur ce sujet.
00:08:59Il est temps juste aujourd'hui de se réjouir.
00:09:01Boalem Sansal laisse derrière lui le journaliste Christophe Gleize, toujours retenu par l'Algérie.
00:09:06Il doit être rejugé début décembre.
00:09:09Reporter sans frontières espère qu'il sera lui aussi libéré.
00:09:12Et puis dans ce zapping de l'actu, je voulais vous montrer cet incident hier sur la chaîne I24 News.
00:09:19Thomas Guénolé, pro-palestinien affiché, était sur la chaîne.
00:09:21Il a totalement pété les plombs, insultant les invités qui mettaient en doute sa sincérité.
00:09:27Après son voyage à bord d'un bateau à destination de Gaza, voyage avec des insoumis, vous le savez,
00:09:32il a voulu un peu scénariser tout cela.
00:09:34Ce n'est pas passé auprès des invités.
00:09:36Il a totalement pété les plombs.
00:09:37Il les a insultés.
00:09:38Il a même quitté le plateau.
00:09:38Regardez.
00:09:40Est-ce que c'était un coup de com' quand j'ai eu une mitraillette israélienne ?
00:09:42Elle était chargée ?
00:09:43En ne sachant pas s'il allait tirer.
00:09:45Elle était chargée ?
00:09:46Oui, évidemment, bourreau de con.
00:09:48Évidemment qu'elle était chargée.
00:09:50Vous, vous croyez où ?
00:09:51Non, là, on n'en voit pas.
00:09:52Vous, vous vous entrevez.
00:09:53Mais enfin, réveillez-vous.
00:09:54Vous vous entrevez.
00:09:55Mais réveillez-vous.
00:09:56Je me suis fait casser la gueule sur le quai d'Ajdon, imbécile.
00:09:59Je me suis fait casser la gueule sur le quai d'Ajdon.
00:10:02Vous êtes parti en tant que combattant de la résistance.
00:10:05Au combat, il y a des regards.
00:10:07Réveillez-vous, Nathanael.
00:10:08Vous avez pris la volonté de faire un combat.
00:10:10Vous êtes en train de menace.
00:10:11On avance.
00:10:12On a été entassés dans une cage comme pour des animaux.
00:10:15On avance.
00:10:15Et ce que je viens de dire, c'est un coup de com' quand j'ai eu un petit homme.
00:10:18Je ne crois pas.
00:10:19Ok, je me casse.
00:10:20Salut.
00:10:20Non, non, non.
00:10:21Thomas Guénolé.
00:10:22Je me casse.
00:10:22Thomas Guénolé, restez avec nous.
00:10:23Ce qui m'est arrivé.
00:10:24Non, non.
00:10:24Thomas Guénolé.
00:10:25Thomas Guénolé, restez avec nous.
00:10:27Je sais pas si je reviendrai si vous voulez.
00:10:28Rachel, demandez à Thomas Guénolé de rester avec nous.
00:10:30C'est une insulte.
00:10:31Mais non.
00:10:31On gréviste de la faim, accessoirement.
00:10:33Mais non.
00:10:33Thomas Guénolé, restez avec nous, Thomas.
00:10:36Thomas Guénolé.
00:10:37On a eu nos otages pendant 500 jours.
00:10:39Mais non.
00:10:40Qui ont été affamés.
00:10:41Thomas Guénolé.
00:10:41Nos otages pendant 500 jours étaient affamés.
00:10:43C'est n'importe quoi.
00:10:45Vous n'avez pas venu.
00:10:46Vous avez fait aucune flottie pour aller à l'aider.
00:10:47Il ne vous entend plus.
00:10:48Maintenant, il ne vous entend plus.
00:10:50Voilà, l'extrême-gauche qui est toujours en faveur du dialogue.
00:10:52On l'a vu une fois de plus.
00:10:54C'est pour terminer dans l'actualité média.
00:10:55Les sondages radio qui ont été publiés aujourd'hui.
00:10:57Alors, ce sont deux mois charnières qui permettent de savoir si les radios ont fait le bon choix.
00:11:01Il s'agit donc de savoir si les mois de septembre et octobre ont été porteurs.
00:11:05Et une certitude, dans cette rentrée, les cartes sont rebattues avec de nombreuses surprises.
00:11:09Vous allez voir tout d'abord les premières radios.
00:11:12Les Français écoutent de moins en moins la radio.
00:11:14Et la tendance est en train de s'accélérer.
00:11:17Il faut noter la baisse forte de France Inter qui tombe à 11,9 points.
00:11:23RTL remonte.
00:11:24France Info baisse.
00:11:25RMC baisse également.
00:11:27Et la remontée spectaculaire d'Europe 1 qui est désormais à 4,9.
00:11:32Et qui est sur le point de dépasser RMC.
00:11:34Et c'est tout un symbole.
00:11:37A noter qu'ici, qui est un logo RTL, ce n'est pas le bon logo.
00:11:40Mais ici, qui est l'ancien France Bleu, est à 3,9.
00:11:44Comme tous les jours, les tops et les flops d'audience, c'est avec Mister Audience.
00:11:47Aïas, Kévin, va-t'en.
00:11:49Hier soir, seul France 2 a passé la barre des 3 millions.
00:11:53C'est donc un lancement réussi pour sa série Désenchantée qui a rassemblé plus de 3 millions 300 000 téléspectateurs.
00:11:59Sur TF1, nouvelle déception pour la série SWAT qui a fédéré à peine plus de 2 millions de personnes.
00:12:05France 3 a également passé une soirée compliquée.
00:12:07Son magazine des racines et des ailes n'a intéressé qu'un million 600 000 personnes.
00:12:12Du côté d'M6, c'est un flop.
00:12:14Le film Insaisissable 2 n'a fait qu'un million 3.
00:12:17Du côté de la TNT, une seule chaîne a sorti son épingle du jeu.
00:12:21Et c'est W9.
00:12:22Avec le retour de son émission La Grosse Rigolade,
00:12:25Cyril Hanouna a permis à la chaîne de réaliser une belle audience à 1 million 100 000 téléspectateurs.
00:12:30Les autres chaînes sont très loin derrière.
00:12:33TM7 fait moitié moins que Cyril Hanouna sur W9 avec le film Taxi 2.
00:12:37France 5 et Arte ferment ce classement à égalité avec moins de 500 000 téléspectateurs devant la grande librairie.
00:12:44Et le film simple comme Sylvain.
00:12:46Mister Audience vous dit à demain.
00:12:48Allez, à demain pour de nouvelles audiences.
00:12:50Je vous présente les invités qui vont m'accompagner en direct.
00:12:53Claude Moniquet, bonjour.
00:12:54Bonjour.
00:12:54Heureux de vous avoir en chair et en os.
00:12:56Sur le plateau d'habitude, on est en sky.
00:13:00Maître Pierre-Henri Bovis, bonjour.
00:13:02Merci également d'être là.
00:13:03Gilles Casanova, bonjour.
00:13:05Consultant en stratégie et communication.
00:13:07Reda Bellage, bonjour.
00:13:08Merci également d'être là.
00:13:09Porte-parole du syndicat Police Unité Île-de-France.
00:13:11Thomas Bonnet, là également, journaliste politique à CNews.
00:13:14Et Sabrina Berlin-Boulier, bonjour.
00:13:16Bonjour, journaliste police-justice de CNews.
00:13:18Bien évidemment, tout à l'heure, aux alentours de 11h15, on passera en édition spéciale pour vous faire vivre toute la journée.
00:13:23Ce qui va se passer comme commémoration après ce drame, il y a 10 ans, du 13 novembre, cette attaque terroriste.
00:13:30Nous allons y revenir.
00:13:31Nous allons tenter de comprendre ce qui reste.
00:13:32Mais on va commencer par le reste de l'actualité.
00:13:35Le reste de l'actualité, alors, je vais commencer avec cette séquence qui est totalement surréaliste.
00:13:40Ça concerne nos confrères de France Info, qui sont dans la cinquième dimension, voire la sixième si elle existe.
00:13:46Je ne sais pas.
00:13:47Vous vous souvenez qu'hier, on vous a parlé de ce graphique que vous allez revoir, de ce graphique qui avait été publié par nos confrères de France Info.
00:13:53Graphique qui était faussé, en particulier concernant l'audience d'Éric Zemmour, ses intentions de vote au premier tour.
00:14:00Vous le voyez, il est en noir tout à droite de l'écran.
00:14:02Il est très bas, par exemple, par rapport à François Hollande, qui est en rose sur le graphique, qui est à 6,5.
00:14:08Ou encore, par rapport à Xavier Bertrand, qui est en bleu foncé, qui est à 5,5, mais qui est au-dessus d'Éric Zemmour, qui, lui, est à 6.
00:14:16Donc, voilà, ça a fait un peu de bruit le fait qu'on en parle sur l'antenne, bien évidemment.
00:14:19Donc, nos confrères de France Info ont présenté leurs excuses.
00:14:24Vous allez voir, c'était aux alentours de 19h59.
00:14:27Regardez.
00:14:28Avant de se quitter, une erreur a été faite hier dans un sondage que nous vous avons présenté à l'antenne,
00:14:35à un sondage sur les intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.
00:14:39Les chiffres étaient les bons, mais l'échelle du graphique n'était pas la bonne.
00:14:42Voici le bon graphique avec la bonne échelle.
00:14:46Et nous vous présentons toutes nos excuses pour cette erreur.
00:14:50Voilà.
00:14:50Donc, ils présentent leurs excuses.
00:14:52On a eu la curiosité de regarder ce nouveau graphique qui est corrigé.
00:14:55Alors, vous allez le voir en gros plan.
00:14:57Et vous allez voir qu'en fait, il est pire que le premier.
00:15:00Vous voyez Éric Zemmour tout à droite.
00:15:02Alors là, il n'existe quasiment plus.
00:15:03Il est à 6%, mais il n'existe plus.
00:15:05Donc, Xavier Bertrand est toujours au-dessus à 5,5%.
00:15:09En fait, c'est totalement surréaliste.
00:15:11Marine Tondelier, qui est à 5,5%, qui est en vert, elle est encore au-dessus des 6% d'Éric Zemmour.
00:15:16Donc, ça, c'est le graphique corrigé.
00:15:19Tout à gauche, vous avez Fabien Roussel, par exemple, qui est le deuxième graphique, qui est à 3%.
00:15:23Il est quasiment au même niveau, voire au-dessus d'Éric Zemmour, qui, lui, est à 6%.
00:15:28Voilà donc les excuses de France Info.
00:15:30Et voilà donc le graphique corrigé.
00:15:33Je vous assure que c'est authentique.
00:15:34Je suis allé vérifier 25 fois.
00:15:35J'ai regardé l'antenne.
00:15:36Je me suis dit, ce n'est pas possible de faire ça.
00:15:38C'est impossible.
00:15:39On ne peut pas corriger un graphique et le faire encore plus faux que le premier.
00:15:43Thomas Bonnet, votre réaction en découvrant...
00:15:46Enfin, je ne comprends pas.
00:15:47Je pense qu'il faut qu'ils arrêtent les graphiques.
00:15:50Vraiment, c'est la décision qui doit être prise.
00:15:51Ou la télé.
00:15:51Non, mais c'est...
00:15:54J'imagine que des gens ont vérifié.
00:15:57Ils se sont déjà trompés une fois.
00:15:58Là, on se dit, l'état-major se réunit, on regarde.
00:16:00Personne ne se rend compte, encore une fois, qu'il y a une erreur.
00:16:02C'est terrible.
00:16:03Comment c'est de l'amateurisme pur ?
00:16:04Je ne sais pas si c'est de l'amateurisme.
00:16:05Je ne sais pas si c'est volontaire.
00:16:07Si c'est du foutage de gueule des téléspectateurs.
00:16:10Si c'est une façon de faire un bras d'honneur.
00:16:11Maître Bovis, comment vous réagissez à ça ?
00:16:13En fait, dans les deux cas, c'est désolant.
00:16:15C'est soit de l'amateurisme profond.
00:16:16Enfin, le premier, on peut se tromper.
00:16:18On peut dire, malgré tous les contrôles, les rédacteurs en chef qui sont là,
00:16:23qui sont beaucoup, en plus, du côté de France Info.
00:16:26Donc, il y a toute une hiérarchie.
00:16:27Bon, OK.
00:16:27Ils peuvent tous se tromper.
00:16:28Pourquoi pas ?
00:16:29Mais on corrige et on fait pire que la première fois.
00:16:31Moi, je pense que les membres du service public se foutent de la gueule du monde.
00:16:35En fait, au-delà même, parce qu'on pourrait mettre ça sur l'excuse de l'amateurisme.
00:16:39Je pense que c'est volontaire, par deux fois.
00:16:42Et je pense que c'est se moquer du monde.
00:16:44C'est se moquer, notamment, parce que de Xavier Bertrand, d'Éric Zemmour.
00:16:47En fait, des membres de la droite.
00:16:49Surtout Éric Zemmour, franchement.
00:16:50Honnêtement, vous le faites encore plus petit.
00:16:52Mais j'ai remarqué aussi, dans le premier graphique,
00:16:54qu'il s'était aussi un peu moqué de Marine Tondelier,
00:16:55puisqu'il avait mis en dessous de Xavier Bertrand,
00:16:57qui pourtant a le même score.
00:16:59Non, mais en fait, c'est...
00:17:01Moi, c'est surtout le deuxième qui m'intéresse, en fait.
00:17:03Parce qu'encore une fois, une erreur, c'est possible.
00:17:05Mais quand on corrige, on fait attention.
00:17:08Enfin, on fait attention à ce qu'on fait, normalement.
00:17:09Mais surtout, on fait attention à ceux qu'on recrute.
00:17:11Parce que là, à mon avis, il y a un problème aussi de recrutement.
00:17:13Non, mais toute la hiérarchie.
00:17:14De compétence.
00:17:15Toute la hiérarchie.
00:17:16Alors, est-ce qu'ils vont représenter encore leurs excuses ce soir ?
00:17:18Est-ce qu'ils vont présenter un troisième graphique qui sera encore faux ?
00:17:20Il faut arrêter, là.
00:17:22Il faut arrêter.
00:17:22Mais sans taper trop sur le service public,
00:17:24je crois que les excuses publiques n'est pas la première fois.
00:17:28Oui, d'accord.
00:17:28Non, mais le problème, ce n'est pas les excuses.
00:17:30Au journal télévisé, qui a commis des erreurs.
00:17:31Mais c'est très bien de faire des excuses.
00:17:33L'erreur est humaine.
00:17:34Ça peut nous arriver à nous.
00:17:35Nous aussi, on peut dire des conneries.
00:17:36On peut faire des bêtises.
00:17:37Mais quand on corrige, on corrige vraiment.
00:17:39Jules Casanova.
00:17:40Écoutez, je crois que vous ne prenez pas en compte la cote d'amour.
00:17:43Dans le premier, vous avez vu que François Hollande,
00:17:46il a deux fois et demie la hauteur qu'il devait avoir.
00:17:49Ça rattrape.
00:17:50On va le mettre plein pot, le graphique, pendant que vous parlez.
00:17:52Ça rattrape la cote de désamour d'Éric Zemmour,
00:17:54qui, décidément, a toujours une cote de désamour.
00:17:57La deuxième fois.
00:17:58Le service public, vous avez quand même compris maintenant
00:18:00qu'on discute dans les cafés avec des responsables politiques
00:18:04pour savoir qui vont faire monter, qui vont faire descendre.
00:18:07Alors ensuite, ça apparaît sur les graphiques.
00:18:08C'est bien naturel.
00:18:09Mais quand même, Xavier Bertrand, qui est à 5'5,
00:18:11qui est en dessous d'Éric Zemmour, qui est assise.
00:18:13Il n'y a personne qui, à un moment donné, le voit.
00:18:16Pourquoi nous, on ne le voit pas ?
00:18:17Mais parce qu'Éric Zemmour, il est méchant.
00:18:19Voilà.
00:18:20Il est en noir, d'ailleurs.
00:18:21C'est un méchant, il est en noir.
00:18:22Ce qu'il faut dire aussi, c'est que c'est vrai que ce graphique,
00:18:24il intervient après un moment où, par exemple,
00:18:25il y a eu un présentateur, une fois sur France Info,
00:18:30et puis, il y avait eu cette interview de Sarah Knafo, aussi,
00:18:33toujours sur France Info, où elle avait été franchement malmenée.
00:18:36Donc, il y a des précédents qui nous font arriver, finalement, à ce graphique.
00:18:39On voit Éric Zemmour rétréci au minimum.
00:18:41Bon, évidemment que ça pose question.
00:18:42Oui, ça pose question et ça interroge quand même
00:18:44sur l'objectivité du service public.
00:18:48On n'avait pas beaucoup de doutes.
00:18:49Mais bon, là, quand même, le prouver par deux fois,
00:18:52c'est totalement surréaliste.
00:18:53Je voulais commencer avec ça, parce que je pense que personne
00:18:55ne vous en parlera sur les autres chaînes, bien évidemment.
00:18:57Mais je trouve ça totalement surréaliste.
00:18:59Je vous l'ai dit tout à l'heure, donc on sera en édition spéciale
00:19:02sur le 13 novembre.
00:19:03Mais avant, je voulais qu'on revienne sur les agressions gratuites.
00:19:06Puisqu'hier, sur CNews, trois victimes ont brisé le silence.
00:19:09Et on va y revenir ce matin.
00:19:12Trois victimes ont brisé le silence sur des agressions
00:19:14dont, là encore, les médias ne parlent quasiment plus.
00:19:17Et en particulier, on va commencer avec le témoignage de Kylian,
00:19:19qui a été agressé ce week-end à Paris.
00:19:21Alors, il se trouve que c'est une journée que je connais bien,
00:19:24parce que c'est la rue François 1er.
00:19:25C'est la rue où il y avait Europe 1 pendant des années.
00:19:27C'est le quartier chic.
00:19:29On est à 200 mètres de l'avenue Montaigne.
00:19:32On est à 200 mètres des Champs-Elysées.
00:19:34Et il se promenait.
00:19:35Il va raconter l'histoire.
00:19:36Et il a été agressé par un homme, gratuitement,
00:19:38qui, avec un couteau, lui a tailladé le visage,
00:19:40en lui faisant, moi, ce que j'appelle le sourire du joker.
00:19:42Vous savez, c'est-à-dire, il lui a ouvert, comme ça, la bouche.
00:19:45Le témoignage est glaçant.
00:19:47Écoutez ce garçon qui était en visite à Paris
00:19:49et qui s'est retrouvé dans cet état.
00:19:53C'était dimanche soir.
00:19:55On a fait un week-end, du coup, pour son anniversaire.
00:19:58On a été faire du bateau mouche.
00:20:00Et à fin du bateau mouche, on devait aller au restaurant à 22h30.
00:20:04On a fini à 21h le bateau mouche.
00:20:06Du coup, on a décidé de se balader.
00:20:07Pendant la balade, en fait, on se dit qu'on va aller dans l'avenue Montaigne.
00:20:10En fait, on s'est dit, on évite les quartiers qu'on ne connaît pas trop à Paris,
00:20:13puisqu'on n'est pas d'ici.
00:20:14Du coup, on est de Bretagne.
00:20:15On arrive dans la rue François 1er.
00:20:17Et c'est là qu'on croise, du coup, l'individu.
00:20:20Et je vois qu'il a un comportement assez bizarre.
00:20:22Quand il passe à côté de moi, je me retourne.
00:20:25Et lui aussi, il se retourne en même temps que moi.
00:20:26Je lui demande gentiment, qu'est-ce qu'il y a ?
00:20:28Sans l'agresser, sans le provoquer, rien.
00:20:30Et du coup, il s'approche de nous.
00:20:32Il regarde ma copine en lui disant,
00:20:34pourquoi tu me regardes comme ça ?
00:20:37Tu m'humilies en me regardant comme ça ?
00:20:38Et c'est là qu'il sort un couteau.
00:20:40Du coup, il met un coup de couteau dans la bouche.
00:20:41Et après, on est partis en courant.
00:20:44Je me tenais la bouche comme ça.
00:20:46On est partis en courant.
00:20:46Il est parti dans son sens aussi.
00:20:48On ne nous a pas suivi.
00:20:49Vous vous êtes fait agresser comme ça, pour rien ?
00:20:52Comme ça, sans ne rien demander.
00:20:55Il a dit au policier, je suis le Joker.
00:20:58Je ne suis pas...
00:20:59Je suis dans le Batman, je suis le Joker.
00:21:01Donc c'est pour ça, je pense qu'il a fait épiler au niveau de la bouche.
00:21:03Il a décidé de faire ça comme ça.
00:21:05Il n'a jamais dit qu'il y a quelque chose comme ça pour arriver.
00:21:08Quand on voit ça sur les réseaux sociaux,
00:21:09même sur les informations, on se dit,
00:21:11que les autres, mais en fait, ça doit tout le monde.
00:21:17Voilà, les photos sont glaçantes.
00:21:19Bien évidemment, vous avez compris qu'on a flouté sa bouche la plupart du temps.
00:21:23Mais regardez, voilà ce pauvre garçon qui venait à Paris
00:21:26et qui soudain a été agressé.
00:21:28Sabrina Berlin-Bouillet, elle est glaçante, cette histoire.
00:21:29Oui, elle est glaçante parce que ça peut concerner véritablement tout le monde.
00:21:32rue François 1er, c'est un quartier chic de Paris.
00:21:37Et puis, il n'y a eu aucune rixe, aucun conflit.
00:21:40C'est vraiment de la violence gratuite, comme on dit.
00:21:43Il n'est pas le seul à avoir été blessé.
00:21:44Un autre jeune homme a été blessé.
00:21:46Et le policier qui a interpellé l'individu,
00:21:49qui est un Guadeloupéen de 31 ans,
00:21:51qui était déjà connu des services de police pour des faits de violence.
00:21:54Mais c'est terrifiant parce qu'on voit à quel point tout le monde est concerné.
00:21:58Et tout le monde peut être potentiellement une victime.
00:22:00Réda Bellage, policier.
00:22:02C'est extrêmement grave.
00:22:04Je pense que c'est un mix entre...
00:22:06C'est la vision aujourd'hui, c'est la montée de la violence dans notre société.
00:22:09C'est la vision qu'ont les jeunes.
00:22:11Et puis, les délinquants en général.
00:22:14Je sais qu'il y a une vingtaine d'années,
00:22:15on ne pouvait pas voir ce type d'image.
00:22:17Ou au moins, le mobile.
00:22:19Comme vous l'avez dit, il n'y a pas de raison en fait.
00:22:21Avant, ça n'existait pas.
00:22:22Et aujourd'hui, oui, j'en parlais avec votre journaliste tout à l'heure.
00:22:26Aujourd'hui, je n'ai pas que l'impression.
00:22:29Ce que je constate en tout cas, c'est que...
00:22:31Alors là, ce n'est pas le profit d'un SDF.
00:22:32Mais en tout cas, à Paris, tous les SDF ont un couteau sur eux en fait.
00:22:36Et quand vous les interpellez,
00:22:38on n'a même pas fini de taper le PV que c'est déjà dehors.
00:22:41Parce que c'est non solvable.
00:22:43C'est sans domicile fixe.
00:22:44Donc la société, aujourd'hui, que ce soit à Paris ou en zone plus rurale,
00:22:50on va dire, on a ce sentiment, plus qu'un sentiment d'impunité en fait pour les délinquants.
00:22:55Et le gars, pourquoi il fait ça aujourd'hui ?
00:22:57Il fait ça parce qu'il sait qu'il risque absolument rien en fait.
00:23:01La vie de ce gamin, vous vous rendez compte ?
00:23:03La vie de ce gamin, alors voilà, il est jeune, donc ça va cicatriser, etc.
00:23:06Mais vous vous rendez compte de ce qu'on lui a fait ?
00:23:08C'est une horreur absolue.
00:23:10Il se promenait tranquillement, en plus encore une fois, dans un quartier chic de Paris.
00:23:13Ça ne justifie pas.
00:23:14Si ça avait été dans une cité, c'était la même chose.
00:23:16C'était aussi dégueulasse ce qu'on lui a fait.
00:23:18Mais il se promène tranquillement.
00:23:19Un mec vient, il lui fait ça.
00:23:21Et ce qui est terrible, M. Morandini, c'est que, comme vous l'avez dit dans votre reportage,
00:23:25où la journaliste m'a dit, le gars est déjà connu.
00:23:29Enfin voilà, ce profil.
00:23:30Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir demain, ce gars, est-ce qu'il va être condamné à quelque chose ?
00:23:36Et malheureusement, un ancien garde des Sceaux dit ici, on condamne, on condamne.
00:23:41Mais pour moi, le sursis, ce n'est plus une condamnation.
00:23:43Même si c'est prévu par là, pour moi, ce n'est plus une condamnation.
00:23:46On va continuer à écouter des témoignages dans un instant,
00:23:48puisque vous avez compris, cette première partie est consacrée aux agressions gratuites.
00:23:50Vous entendrez une jeune femme également qui a été agressée, agressée sexuellement dans les transports.
00:23:56Et vous allez voir qu'elle ne s'est pas laissée faire.
00:23:57Et c'est très intéressant aussi.
00:23:58Pour l'instant, le CNS Info, Sommayel Abidi.
00:24:03On connaît désormais la date du procès en appel de Nicolas Sarkozy.
00:24:07L'ancien président sera jugé du 16 mars au 13 juin.
00:24:10Je vous rappelle que l'ex-chef de l'État a été condamné à 5 ans de prison
00:24:13pour association de malfaiteurs en première instance.
00:24:17Vous découvrez à présent les images des premiers transferts de détenus dangereux
00:24:20à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne.
00:24:23Transferts qui concernent une quarantaine de trafiquants de drogue, mais aussi d'êtres humains
00:24:28et qui avaient été annoncés en début de semaine par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:24:33Et puis les cloches de Notre-Dame de Paris et des églises de la capitale sonneront
00:24:37dans la soirée en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.
00:24:41Annonce faite par l'archevêque de Paris, Laurent Lebriche, dans un message adressé aux Parisiens.
00:24:45Merci beaucoup Sommaya.
00:24:48Dans une vingtaine de minutes, on sera en édition spéciale bien évidemment pour parler du 13 novembre
00:24:52pour vivre en direct les cérémonies qui vont se dérouler à Paris.
00:24:55Mais auparavant, j'ai voulu consacrer le début de cette émission aux agressions gratuites
00:24:59dont les médias ne parlent quasiment plus.
00:25:00Ces agressions qui se banalisent hélas et qui pourtant bousculent, foutent en l'air parfois,
00:25:07la vie des personnes concernées.
00:25:08Vous avez entendu le témoignage de Kylian il y a un instant.
00:25:11On va écouter un autre témoignage, c'est celui d'une jeune femme qui était hier soir sur CNews.
00:25:15Elle s'appelle Vigdis, elle a été témoin d'une agression sexuelle dans les transports il y a dix jours
00:25:20et elle a ensuite été elle-même agressée sexuellement.
00:25:23Vous étiez en plateau Sabrina, je crois, hier soir et vous l'avez vu, elle a un courage incroyable.
00:25:27Ah oui, c'est une guerrière.
00:25:28C'est une vraie guerrière parce qu'elle a le courage d'y aller, elle a le courage de résister.
00:25:33Même si elle a été agressée elle-même, vous allez entendre son témoignage, ça dure un peu plus de trois minutes,
00:25:37mais il faut écouter ces gens-là parce que c'est des gens qui ont le courage
00:25:39et c'est des gens qui nous donnent espoir aussi, qui nous donnent espoir qu'à un moment donné,
00:25:43il peut se passer quelque chose dans la société d'aujourd'hui.
00:25:46Il y a une dizaine de jours, j'étais donc en gare de 7, il était 22h30
00:25:51et j'attends sur le quai, j'avais déjà repéré qu'il y avait un individu qui était un petit peu étrange
00:25:56au niveau du comportement et de la manière dont il me regardait.
00:25:58Et quelques temps après, en attendant le train, j'entends deux jeunes femmes revenir vers la masse de personnes
00:26:04qui attendaient sur le quai et dire qu'un homme les avait touchées, leur avait touché les fesses.
00:26:10Et donc il y a un appel à changer de quai et au moment où elles passent devant moi,
00:26:15je leur demande si ce que j'ai entendu et ce que n'importe qui sur le quai aurait pu entendre est la vérité.
00:26:21Elle me le confirme et donc moi j'informe l'agent de sécurité sur le quai
00:26:25et je lui dis ce qui vient de se passer, ce que je viens d'entendre, il n'a rien fait.
00:26:30Il n'a rien fait.
00:26:32S'il avait agi, je n'aurais pas été agressée et les jeunes filles n'auraient pris aucun risque d'être suivies.
00:26:37Je tiens quand même à le signaler, cet homme n'a rien fait alors que c'était son travail.
00:26:41Donc il se trouve que dans le train, après je me mets en position de voir les filles
00:26:46parce que je me suis dit, je ne le sens pas cette histoire au cas où.
00:26:49Et sur une quinzaine de wagons que constituait le train, l'homme cherchait ces jeunes filles.
00:26:56Donc il s'est mis de manière, dans ce très long train, à les avoir à vue et à pouvoir les voir.
00:27:05Et donc au moment de quitter le train, il les a poursuivies.
00:27:10Je me suis interposée au niveau de la porte et quand il a vu les filles sortir, il me bousculait.
00:27:17Et moi je bloquais et je lui ai dit, tu attends que les filles sortent.
00:27:20Et là, donc il a arrêté de me pousser et il s'est mis à me tripoter les fesses.
00:27:26Je me suis retournée, je lui ai chopé la carotide, je l'ai basculé en arrière sur les fauteuils
00:27:30en lui enfonçant mes ongles dans la chair du cou.
00:27:34Et je lui ai dit, la prochaine fois que tu touches un cul, je te bute.
00:27:38Voilà.
00:27:40Des personnes, après nous ont...
00:27:43Vous êtes une certaine définition du courage.
00:27:45C'est une guerrière.
00:27:47C'est Xena la guerrière.
00:27:48Disons que moi je l'avais vu.
00:27:51Nous étions une vingtaine dans le wagon et personne, personne n'a réagi.
00:27:57Si moi je l'ai vu, n'importe qui aurait pu le voir.
00:28:00Je n'étais pas la seule femme, il y avait des hommes.
00:28:02Bref.
00:28:03Donc un homme remonte dans le train, nous sépare, parce que bon j'étais quand même accrochée à son cou.
00:28:09Et donc il maintient l'homme en attendant l'arrivée de la police.
00:28:13Et après il me dit, mais madame, il ne faut pas s'énerver comme ça, il faut demander.
00:28:18Comment ça, il faut demander ?
00:28:20Tu pouvais autant voir que moi.
00:28:22Donc je lui ai dit, j'ai une gueule à avoir besoin d'aide.
00:28:26Et j'étais un petit peu énervée sur le moment.
00:28:30Et donc suite à ça, la prise en charge a été absolument exemplaire.
00:28:35Il se trouve que cet homme était un homme étranger en situation irrégulière.
00:28:39Et je pense que ceci a facilité l'exemplarité de la prise en charge.
00:28:46Parce que comme vous le disiez, en effet, les prisons sont majoritairement occupées par des hommes en situation irrégulière.
00:28:52Malheureusement, il se trouve que si ça avait été un vieux monsieur frotteur dans le train que j'avais étranglé
00:28:58et qui était non pas un étranger en situation irrégulière, mais un bon français,
00:29:03et bien c'est moi qui aurais été en garde à vue juste après.
00:29:06Ça c'est un fait.
00:29:07Est-ce que c'est vrai ça, maître Bovis ?
00:29:10En tout cas, l'individu aurait pu porter plainte contre elle pour violences.
00:29:13Et donc il y aurait eu des violences réciproques.
00:29:14Effectivement, oui, elle aurait été entendue dans un contexte un peu particulier.
00:29:17Ce qu'on peut souligner, c'est quand même, effectivement, et vous l'avez dit,
00:29:20dans de très rares cas, on a de telles réactions.
00:29:23Oui, mais alors la question c'est, est-ce qu'il faut réagir ?
00:29:27C'est ça la vraie question.
00:29:29Parce que moi, en l'entendant, je me suis dit bravo, mais ça aurait pu mal tourner.
00:29:31Il aurait suffi que cet homme-là ait un couteau, par exemple, et ça aurait pu mal tourner.
00:29:35Je ne suis pas très favorable.
00:29:38À la réaction, au fait de réagir ?
00:29:39Oui, alors je pense qu'il faut faire preuve de courage.
00:29:41Je préfère un instinct, comme ça a été le cas-là en ERRC,
00:29:44c'est-à-dire que vous filmez la personne et vous essayez d'éviter le problème, en fait,
00:29:48ou l'agresseur, plutôt que ça.
00:29:49Parce qu'en fait, là, la personne, elle ne se rend pas compte à quel point elle s'expose.
00:29:53Et derrière, le pire, c'est que je suis souvent défaitiste,
00:29:56mais c'est juste l'expérience qui fait que, ça se trouve, le gars, il est fou.
00:29:59Au final, il va se prendre un coup de couteau.
00:30:00On va dire non, mais il est fou, donc du coup, on ne va pas le mettre en prison.
00:30:03Il est irresponsable pénalement.
00:30:05Voilà, donc le jeu n'en vaut pas la chambre.
00:30:06C'est l'impression que ça vous énerve aussi quand on dit de tout le monde qu'ils sont fous, non ?
00:30:09C'est une petite impression.
00:30:10Pour moi, ça m'agace agresser quelqu'un avec un couteau pour une cigarette,
00:30:14faire un sourire à la joker.
00:30:17La première chose, le premier réflexe qu'on a souvent dans beaucoup de médias,
00:30:20c'est, ou même au niveau de notre administration,
00:30:23« Ah non, mais il est fou, on est en train de voir s'il prend un traitement. »
00:30:25Mais en fait, je m'en fous, moi, qu'il soit fou.
00:30:26En fait, ils sont tous fous, déjà, pour cambrouler, faire un home-jacking,
00:30:30attacher un gamin, mettre le flingue sur la tempe à un père de famille,
00:30:34même s'il gagne bien sa vie.
00:30:35Pour moi, il faut être fou pour faire ça.
00:30:36Donc, j'en ai marre qu'on trouve tout le temps des excuses,
00:30:38parce que justement, c'est à cause de ça que les gens sont…
00:30:42Ce type d'individu est de plus en plus violent.
00:30:44Maintenant, je pense qu'il ne faut pas que les personnes s'exposent.
00:30:46Il faut être vigilant.
00:30:47Je pense que c'est ce qui peut nous faire évoluer aussi au niveau de la société,
00:30:50parce qu'aujourd'hui, on constate que les policiers…
00:30:53Je ne dis pas qu'on est démunis, mais on manque de moyens aujourd'hui.
00:30:57Et aujourd'hui, on est obligé de…
00:30:59Tout le monde est armé.
00:31:01La Sûreté RATP est armée.
00:31:02La Sûreté SNCF est armée.
00:31:04Les policiers municipaux, pardon, j'espère qu'ils seront bientôt tous armés.
00:31:09En fait, on est obligé de s'armer parce qu'on ne peut pas mettre un flic
00:31:11dans chaque train, dans chaque bus.
00:31:13Sabrina ?
00:31:13Oui, mais il faut être vigilant, je suis d'accord, mais il faut être solidaire aussi.
00:31:16C'est là où c'est compliqué, c'est de trouver cet équilibre.
00:31:18Je pense que toutes les femmes se reconnaissent dans ce témoignage,
00:31:21pas forcément d'une femme qui les a sauvées,
00:31:23mais de ce moment où on est peut-être agressé, oui, et personne n'intervient.
00:31:28Et quand quelqu'un intervient, c'est parfois une femme parce qu'elle a déjà vécu
00:31:31et qu'elle se dit « je ne vais pas revivre ça et laisser faire devant moi ».
00:31:35Et c'est terrible que lorsqu'il y a autant d'hommes autour de nous,
00:31:38et moi j'appelle aussi à la responsabilité des hommes,
00:31:40il n'y ait pas un moment, cette unité, bien sûr qu'un individu seul, isolé,
00:31:45prend en risque en se mettant face à un individu qui est potentiellement armé,
00:31:49comme ça dans une situation de violence, quelque chose qui dérape.
00:31:52Mais s'ils sont plusieurs, je ne pense pas que la fin sera la même.
00:31:56Si vous êtes à cinq ou six hommes autour de cet homme-là,
00:31:59et que vous le désarmez, c'est l'Aïna ?
00:32:00– Ah oui, s'il a un couteau, c'est…
00:32:02– Mais l'Union fait fort.
00:32:03– Non mais bien sûr, je suis d'accord, c'est pour ça que moi je suis assez perplexe là-dessus.
00:32:08– Ce qui m'a choqué dans ce témoignage, je comprends que les individus aient peur d'intervenir
00:32:12parce que, et vous avez raison de le dire, l'individu en question peut avoir un couteau
00:32:15et donc peut blesser les autres.
00:32:17Non, moi ce qui m'a choqué, c'est quand même l'agent…
00:32:18– Ah oui, qui ne bouge pas.
00:32:19– L'agent qui ne bouge pas, alors que c'est quand même son rôle de s'assurer
00:32:22de la sécurité des voyageurs, qui ne bouge pas.
00:32:25– Cette femme va le voir pour lui dire qu'il y a un individu qui aurait agressé d'autres femmes
00:32:28et lui ne fait rien.
00:32:30Donc effectivement, je pense que là-dessus, il y aura un sujet, enfin il y a un sujet,
00:32:33à mon avis, je pense qu'il va être convoqué par sa hiérarchie après ce témoignage,
00:32:36j'espère en tout cas, parce que ce n'est pas normal que des agents qui doivent assurer
00:32:40la sécurité des voyageurs ne bronchent pas et ne bougent pas une oreille, alors qu'ils
00:32:44ont eu un témoignage en direct de ce qui s'est passé quelques minutes avant.
00:32:48– Claude Moniquet, comment vous réagissez quand vous entendez ces témoignages ?
00:32:51– Ça me conforte dans l'idée qu'on vit dans une société qui est complètement malade.
00:32:54dans laquelle il y a une multiplication quotidienne aujourd'hui, voire pluricotidienne,
00:32:59des agressions, que ce soit des agressions gratuites, des agressions à caractère sexuel,
00:33:02des violences sur les enfants, des violences de mineurs sur des adultes ou sur des octogénaires,
00:33:07comme on l'a vu, la délinquance acquisitrice, on frappe, on donne un coup de couteau
00:33:13pour voler un téléphone ou voler 50 euros ou voler une dose de drogue.
00:33:18Et le pire, c'est effectivement ce genre d'agression gratuite, où là, c'est à la fois
00:33:23une société folle et qui n'a manifestement plus les moyens ou la volonté de gérer les choses.
00:33:28Il y a un terrible problème et je crois que…
00:33:30– Il y a un manque de volonté peut-être pour vous ?
00:33:31– En tout cas, il y a un terrible problème qui n'est pas pris en compte de psychiatrie
00:33:35pour adultes en France.
00:33:36– Ah non, mais oui, mais on revient à la psychiatrie en fait.
00:33:38– Il y a une quantité de types qui ne devraient pas être…
00:33:41– Écoutez, je vais vous dire un truc, je vais vous parler de moi, j'étais à Marrakech ce week-end
00:33:45et en promenant dans la foule, je me suis fait une réflexion assez bête, sans doute.
00:33:49Je me suis dit, c'est bizarre, mais ici par exemple, il n'y a pas d'attaque au couteau.
00:33:51– Mais le tarif est…
00:33:52– Non, non, mais attendez, pourtant, on nous explique qu'en France, c'est la psychiatrie
00:33:56qui est mal développée.
00:33:58Je ne suis pas sûr qu'au Maroc, le système psychiatrique et médical soit beaucoup plus élevé
00:34:03que chez nous, pour dire ça de façon polie.
00:34:06Donc, je ne suis pas sûr.
00:34:07Mais là-bas, vous n'avez pas toujours qu'il y a d'attaque au couteau dans la rue,
00:34:10vous vous prenez, vous n'êtes pas d'attaque au couteau, pourquoi ?
00:34:12– Vous n'êtes pas en insécurité, surtout.
00:34:13– Et vous n'êtes pas en insécurité, bien sûr.
00:34:15– Mais le Maroc ressemble à la France de mon enfance, c'est un pays dans lequel
00:34:19on a peur de la police.
00:34:21– Donc, ce n'est pas une question de folie.
00:34:22– Donc, on en revient à ce que je dis, donc ce n'est pas une question de folie.
00:34:26Votre explication montre que ce n'est pas une question de folie.
00:34:30– Ce n'est pas qu'une question de folie.
00:34:32– Gilles Casanova.
00:34:33– Pas seulement, parce qu'on a fermé, depuis les années 80, 75-80,
00:34:39près de 40 000 places en asie psychiatrique.
00:34:43Donc, ça veut dire qu'on a mis ces gens en liberté.
00:34:45Et puis, surtout, la société a changé.
00:34:47– Donc, vous me dites, au Maroc, par exemple, il y a cette place pour tous les fous, etc.
00:34:50– La société a changé, c'est ça le cœur des choses.
00:34:54Quand j'étais enfant, il n'y avait pas des milliers de SDF sous le périphérique
00:34:58qui arrivaient du bout du monde avec un couteau dans leur présence.
00:35:02– On peut se reconnaître qu'il y a des gens qui ont une véritable volonté de nuire.
00:35:05– Mais bien sûr, c'est ça.
00:35:06– Non, mais surtout, pas tous en même temps, pas tous en même temps.
00:35:08– Il y a une grande part de cela aussi, des gens qui sont volontairement
00:35:11habités par une volonté de nuire.
00:35:13– Vous avez le terreau d'une violence, alors qui ressemble à la folie,
00:35:19mais qui est une violence pure, qui n'est pas de la folie maladive,
00:35:22qui est une violence produite par la réalité de ces gens entassés,
00:35:27qui arrivent de n'importe où et qui ont vécu des choses terribles,
00:35:32qui sont armés et à qui on ne propose rien parce qu'on les a fait venir,
00:35:37mais on n'a rien de sérieux à leur proposer.
00:35:40Et ça, ça crée des conditions de violence extrêmes qui ensuite se réalisent.
00:35:45– Oui, Maitre Beauvice.
00:35:47– Oui, effectivement, c'est un problème qu'il ne faut pas négliger,
00:35:50vous avez raison, mais le problème majeur,
00:35:52c'est le problème de manque d'autorité, que ce soit de la justice ou de la police.
00:35:56Et je parle sous le contrôle d'un policier sur le plateau.
00:35:59Aujourd'hui, est-ce que les délinquants ont peur de la police ?
00:36:03– Non.
00:36:04– Est-ce que les délinquants insultent justement la police quand la police intervient ?
00:36:07– Oui.
00:36:07– Non.
00:36:08– Est-ce que les délinquants ont peur de la justice ?
00:36:09– Je vais vous.
00:36:10– Non.
00:36:10– Et tous les délinquants ne sont pas étrangers par rapport à…
00:36:12– Et en plus, je vais vous donner un retour d'expérience dans les tribunaux
00:36:17au moment des comparutions immédiates.
00:36:19Mais il faut voir la manière dont se comportent les délinquants
00:36:22lorsqu'ils comparaissent en comparution immédiate.
00:36:24Ils peuvent insulter les magistrats, ils peuvent insulter les policiers,
00:36:28ils n'ont absolument rien à faire du système judiciaire français.
00:36:30– Je vais vous dire quelque chose pour vous faire des délinquants.
00:36:32– Donc si vous voulez, lorsque la ligne rouge n'est pas crainte, elle est franchie.
00:36:36Lorsqu'il y a une peur de franchir la ligne rouge,
00:36:39parce qu'on sait que le coup près peut tomber,
00:36:41parce qu'on sait que la police intervient et qu'elle a les moyens d'intervenir,
00:36:44que la justice passe et qu'elle ne tremble pas,
00:36:47la ligne rouge, effectivement, elle peut être franchie quelques fois.
00:36:49Mais dans la majorité des cas, on se comporte bien.
00:36:53– La réalité est un peu plus complexe que ce que vous dites.
00:36:56Vous avez 20 grammes de cannabis en Haute-Savoie,
00:37:00vous vous faites arrêter, vous faites de la frison ferme.
00:37:03Vous avez 20 grammes de cannabis dans le 93.
00:37:05– Réda Bellage, est-ce que c'est vrai ça ?
00:37:07– Non, non, je suis un peu moins sûr.
00:37:08– Est-ce que c'est vrai ?
00:37:09– On ne vit pas dans le même monde.
00:37:10– Dans le 93, vous avez 20 grammes de cannabis.
00:37:13– Il vous dit que ce n'est pas vrai ?
00:37:14Réda Bellage vous dit que c'est faux ?
00:37:14– Il vous dit que c'est faux ?
00:37:17– Attendez, laissez parler Réda Bellage.
00:37:18– Non, non, non, moi, de ce que je constate, c'est faux,
00:37:22puisque en fait, aujourd'hui, la consommation de stupéfiants,
00:37:24malheureusement, elle est devenue presque naturelle dans notre société,
00:37:29parce que justement, on a laissé à cause de ce type de discours, monsieur…
00:37:32– Et puis le tribunal de Bobigny est extrêmement sévère en plus,
00:37:38et surtout en matière de stupéfiants.
00:37:39– Je n'ai pas pu prononcer la fin de ma phrase.
00:37:43La même quantité qui vous envoie en prison ferme,
00:37:46pour peu de temps, certes, mais en haut de Savoie,
00:37:48– Mais vous ne faites pas de la prison ferme en 20 grammes,
00:37:51enfin arrêtez, arrêtez, arrêtez.
00:37:53– Les policiers vont simplement le jeter dans le caniveau, dans le 93.
00:37:58– Non, non, non, ça ne vous ne pouvait pas dire ça.
00:38:01– Bon, juste, on va regarder un troisième témoignage,
00:38:03puisque je vous ai promis, trois témoignages,
00:38:05s'il vous plaît, s'il vous plaît, attendez,
00:38:06on va écouter le troisième témoignage,
00:38:08arrêtez de parler tout en même temps.
00:38:09On va regarder le troisième témoignage que je vous ai promis,
00:38:12il est très fort.
00:38:13Regardez cette photo, tout d'abord,
00:38:14c'est la photo de ce jeune homme qui a été agressé.
00:38:16Regardez, il lui manque un morceau du crâne,
00:38:18parce qu'il a été frappé.
00:38:20La photo, elle est terrible, il y a eu le crâne enfoncé,
00:38:23il est devenu hémiplégique,
00:38:25il sortait d'un bar avec un ami,
00:38:28il a croisé trois jeunes qui les ont agressés.
00:38:30Et depuis, il a eu de la reconstruction,
00:38:32il est hémiplégique, mais il a tout perdu,
00:38:34il a perdu sa petite amie, son travail, son appartement,
00:38:36sa vie a été gâchée, vous allez voir,
00:38:39il ne sait plus lire, il ne sait plus écrire,
00:38:41à cause de ce qu'il a vécu hier soir.
00:38:43Sa maman et lui étaient en direct sur CNews,
00:38:46et ils ont témoigné.
00:38:48– Écoutez, mon fils, comme je vous ai dit,
00:38:50a été agressé dans la nuit du 5 au 6 juillet 2024.
00:38:54Il partait accompagner un ami à lui dans un bar,
00:38:57et en sortant de ce bar, il a croisé trois jeunes,
00:39:02et gratuitement, ils se sont fait agresser.
00:39:07L'ami de Jimmy aurait reçu un coup,
00:39:09et Jimmy, un seul point a priori a suffi pour le rendre dans cet état.
00:39:14– Mon fils avait son appartement, il avait une petite amie,
00:39:18il travaillait comme responsable dans un magasin au centre-ville de Saumur.
00:39:22– Il a tout perdu ?
00:39:23– En contrepartie, c'est une formation pour monter en gras, justement,
00:39:28et il a tout perdu.
00:39:29Du jour au lendemain, sa vie a été cachée,
00:39:31ainsi que celle de moi et de ses frères et sœurs.
00:39:34Il a besoin de quelqu'un en permanence.
00:39:39Il est hémiplégique.
00:39:41Par chance, il a récupéré un peu l'usage de sa jambe droite,
00:39:45mais il est obligé de marcher avec cet attel.
00:39:49Je ne sais pas si vous voyez.
00:39:50– Oui, on voit.
00:39:51– Dans cet attel, il ne peut pas marcher.
00:39:55Ton bras droit, on peut dire qu'il est mort, en fait.
00:39:58– Il ne sait plus lire, il ne sait plus écrire.
00:40:04Il comprend tout ce qu'on lui dit,
00:40:05mais par contre, pour répondre, il donne des réponses incohérentes.
00:40:10Et aujourd'hui, Jimmy, il ne peut plus être en compagnie de ses amis
00:40:14avec beaucoup de monde,
00:40:16parce que son cerveau n'arrive pas à accumuler les choses qu'on lui dit.
00:40:22Il fatigue très vite.
00:40:24Jimmy est plus à l'aise avec des enfants
00:40:26comme de l'âge de son petit frère qui a 6 ans.
00:40:29Parce qu'avec eux, il n'a pas besoin de compréhension.
00:40:33Il joue, il s'amuse, il rigole.
00:40:36Et avec des adultes, ça devient compliqué aujourd'hui.
00:40:39– Voilà, le témoignage est terrible
00:40:41parce que les photos sont terribles,
00:40:43le témoignage est terrible
00:40:44parce que c'est une vie qui est foutue en l'air, Sabrina.
00:40:47– Ce sont deux vies qui sont foutues en l'air
00:40:48parce qu'il y a le courage de cette maman
00:40:50qui va porter tout le reste de sa vie,
00:40:52son fils qui est amoindri
00:40:55et qui n'est plus le même.
00:40:56elle a beaucoup de courage.
00:40:59Ce qui est terrible, c'est qu'ils ont peur
00:41:02de donner les noms de ceux qui l'ont agressé
00:41:04et que les témoins de la scène n'osent pas parler non plus
00:41:07parce qu'ils ont peur de représailles.
00:41:09Donc en fait, ces trois individus
00:41:11peuvent continuer librement
00:41:12et vivre normalement
00:41:14sans aucune poursuite judiciaire.
00:41:17Et elle dit aussi, la maman,
00:41:18qu'elle regrette qu'il n'y avait pas de vidéosurveillance
00:41:20parce que si les témoins ne parlent pas,
00:41:21au moins les images, elles, peuvent amener
00:41:23des éléments pour les enquêteurs.
00:41:25Mais là, il s'avère que sur le territoire,
00:41:28il n'y a pas autant de vidéosurveillance que ça.
00:41:31Il y en a 90 000, mais ce n'est pas assez.
00:41:33Redabelage, la vidéosurveillance, en fait, c'est capital.
00:41:35Pour moi, c'est primordial.
00:41:38Comme vous l'avez dit à l'instant,
00:41:41pour nous, c'est primordial
00:41:42parce que ça vous permet d'agir soit en flagrant délit.
00:41:46Et ça, je remercie
00:41:47les policiers municipaux
00:41:49parce que moi, j'ai vu l'évolution.
00:41:50Aujourd'hui, on a une visibilité grâce à eux
00:41:52parce que nous, on n'a pas les moyens, en tout cas.
00:41:54L'État n'a pas les moyens de fournir
00:41:55les caméras de rue, etc., pour les policiers.
00:41:59Donc, on s'appuie sur certaines mairies
00:42:01qui le veulent bien,
00:42:02des polices municipales qui aiment bien travailler avec nous.
00:42:04Et ça nous a beaucoup aidés pour le flagrant délit.
00:42:07Après, pour l'enquête,
00:42:08c'est une source, c'est incroyable.
00:42:10Vous pouvez voir,
00:42:11au niveau de matériel pour l'enquête,
00:42:13pour nous, c'est énorme, en fait,
00:42:15de confondre les individus,
00:42:16de les identifier,
00:42:17de les géolocaliser.
00:42:17Ça nous permet de retrouver des témoins également.
00:42:21C'est primordial.
00:42:22Et ça devrait être, pour moi,
00:42:23faudrait qu'on mette...
00:42:24Je ne mets pas de côté l'État de droit,
00:42:25mais je pense que ça devrait être primordial
00:42:27du moment que c'est bien encadré.
00:42:30Effectivement.
00:42:30Merci, Reda Bellage.
00:42:31Voilà donc ce qu'on pouvait vous dire
00:42:32autour de ces trois témoignages
00:42:34qui sont forts,
00:42:34qu'il faut écouter,
00:42:35à qui il faut donner la parole,
00:42:37je pense, régulièrement.
00:42:37On le fait sur CNews,
00:42:39avec le service police-justice.
00:42:41On le fait dans Morandine Live également.
00:42:42On prend du temps pour leur donner la parole.
00:42:44On va partir tout de suite en direct
00:42:46au Stade de France
00:42:47avec ces images qui nous parviennent
00:42:49et on passe bien évidemment
00:42:50en édition spéciale
00:42:52pour vous faire vivre les cérémonies
00:42:53qui vont avoir lieu.
00:42:56Cérémonie au Stade de France
00:42:57était il y a dix ans tout juste
00:43:00et justement avant le début de cette cérémonie
00:43:03qui est prévue dans une dizaine de minutes.
00:43:05Je voudrais qu'on regarde un extrait
00:43:07de ce qui s'est fait à l'antenne
00:43:08il y a dix ans.
00:43:09Donc ce n'était pas CNews encore,
00:43:10c'était ITV.
00:43:11Vous allez entendre un homme
00:43:12qui s'appelle Sylvès
00:43:13qui était présent aux abords du Stade de France
00:43:16quand l'attaque a eu lieu.
00:43:16Vous allez voir ce qu'il disait à l'époque.
00:43:19On a retrouvé les images.
00:43:20Regardez.
00:43:20Donc voilà, ça c'est le portable
00:43:22qui a pris le coup.
00:43:23C'est ce qui m'a sauvé.
00:43:25Sinon ma tête,
00:43:26ça partait en éclats.
00:43:28Voilà.
00:43:30Du coup là,
00:43:31au niveau blessure,
00:43:32il y a aussi
00:43:34le projet qui m'a éclaté
00:43:36l'autre chaussure.
00:43:38Donc du coup,
00:43:39au niveau de l'orteil,
00:43:39on m'a fait un pansement.
00:43:40J'ai aussi pris ici,
00:43:42l'impact.
00:43:42comme vous voyez ici,
00:43:44ça m'a transversé ici.
00:43:46Donc ils m'ont fait un pansement
00:43:47à ce niveau
00:43:48et c'est grâce au blouson
00:43:49mais qui a amorti
00:43:51l'impact de la...
00:43:54Voilà.
00:43:55Donc franchement,
00:43:56je ne souhaite ça à personne.
00:43:59Voilà,
00:43:59témoignage à l'époque.
00:44:00C'était une séquence
00:44:02qui a 10 ans
00:44:02et on comprend également
00:44:03ce qui s'est passé
00:44:04ce jour-là.
00:44:05On est en direct
00:44:06avec la grande reportère
00:44:07Memona Interman.
00:44:08Bonjour Memona,
00:44:08merci beaucoup
00:44:09d'être en direct avec nous.
00:44:10Vous avez beaucoup travaillé
00:44:11sur l'islamisme.
00:44:12Vous avez également passé
00:44:14le monde entier
00:44:15lors de vos différents reportages.
00:44:18D'abord,
00:44:19qu'est-ce qui vous reste,
00:44:20vous,
00:44:20en mémoire
00:44:21de ce qui s'est passé
00:44:21il y a 10 ans ?
00:44:23Alors,
00:44:25on ne vous entend pas.
00:44:26Je pense qu'on va
00:44:27rétablir le son
00:44:28dans un instant
00:44:29pour pouvoir vous entendre.
00:44:31Est-ce qu'on a du son ou pas ?
00:44:33Est-ce que là,
00:44:33vous m'entendez ?
00:44:34C'est bon,
00:44:34c'est parfait.
00:44:34Merci beaucoup.
00:44:35Bonjour Jean-Marc,
00:44:37bonjour à tous ceux
00:44:37qui vous écoutent
00:44:38et qui nous écoutent.
00:44:39Ce qu'il me reste en tête,
00:44:40forcément,
00:44:41c'est cette marée humaine
00:44:43qui se soulevait
00:44:45contre ces djihadistes
00:44:46et c'est ça
00:44:47qu'il fallait faire.
00:44:48Dès le 11,
00:44:49vous vous souvenez,
00:44:50on avait eu quelques prémices
00:44:51de ce qui pouvait nous arriver
00:44:52et puis le dimanche d'après,
00:44:54la France entière
00:44:55était là,
00:44:55le monde entier d'ailleurs.
00:44:56On se souvient
00:44:57de ces images
00:44:57de François Hollande
00:44:59entouré des chefs d'État
00:45:00du monde entier ?
00:45:01Oui,
00:45:02c'était délébile,
00:45:03c'est sûr.
00:45:04Aujourd'hui,
00:45:06on est dix ans après,
00:45:07est-ce que vous avez
00:45:07le sentiment
00:45:08que les choses ont changé ?
00:45:10Je pense que
00:45:12dans l'état d'esprit
00:45:13en France,
00:45:13et je vous parle
00:45:14de la province,
00:45:15je suis dans les Landes
00:45:16à Cap-Breton
00:45:16et je traverse la France
00:45:18très régulièrement
00:45:18pour mes livres en particulier,
00:45:20je pense que les gens
00:45:21sont devenus
00:45:21beaucoup plus raisonnables
00:45:24d'une certaine façon,
00:45:25c'est-à-dire
00:45:25qu'il y a toujours
00:45:26cette bonne foi
00:45:26mais on est un peu
00:45:28sur ses gardes
00:45:29et pas d'angélisme.
00:45:31On sait très bien
00:45:32que le monde
00:45:32a énormément changé,
00:45:33nous-mêmes,
00:45:34les journalistes,
00:45:35nous avons été
00:45:35probablement un peu
00:45:36angéliques,
00:45:37moi-même,
00:45:37lorsque je faisais
00:45:38des reportages
00:45:39et qu'on a voyés
00:45:39dans les rues
00:45:40à Gaza,
00:45:41je me souviens très bien,
00:45:42ou en Cisjordanie,
00:45:43des images
00:45:43de soi-disant martyrs
00:45:44et des jeunes
00:45:45qui avaient mis
00:45:45des bombes
00:45:46un peu partout
00:45:47en Israël
00:45:47ou ailleurs,
00:45:48on les montrait.
00:45:50Il ne faut pas
00:45:50les montrer,
00:45:51il ne faut pas
00:45:51les porter au nu.
00:45:52Les gens sont devenus
00:45:53pas séparatistes,
00:45:58vous voyez ce que
00:45:58je veux dire,
00:45:59mais ils se méfient
00:46:00quand même
00:46:01de cette capacité
00:46:02de la France
00:46:03à nous réunir.
00:46:05Ils ont un peu peur,
00:46:06je pense,
00:46:06quand même.
00:46:07Vous voyez,
00:46:07hier je discutais
00:46:08de ces sujets
00:46:08avec quelqu'un là
00:46:09du coin
00:46:09et qui m'a dit
00:46:10à propos des Allemands,
00:46:13nous,
00:46:13on n'a plus peur
00:46:14des Allemands maintenant.
00:46:15Ils ont occupé
00:46:16la France ici.
00:46:16Ce n'est pas d'eux,
00:46:18on a peur des autres.
00:46:18Et je dis les autres,
00:46:19je dis les islamistes.
00:46:21Et la difficulté,
00:46:22c'est de ne pas
00:46:23accoler une image
00:46:25de peur
00:46:25et de discrimination
00:46:27sur tous ceux
00:46:28qui ont un nom,
00:46:29un visage,
00:46:31quelque chose
00:46:31qui pourrait faire penser
00:46:32qu'il vient d'un pays
00:46:33à risque.
00:46:34Mais l'esprit,
00:46:35notre esprit a changé,
00:46:36notre façon d'être
00:46:37a changé depuis
00:46:38dix ans.
00:46:39C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:46:40quand on est quelque part,
00:46:41quand on est dans un lieu,
00:46:42on pense aujourd'hui
00:46:43à la possibilité
00:46:44d'une attaque.
00:46:46Peut-être
00:46:46instinctivement,
00:46:47on regarde un peu
00:46:47où est la sortie,
00:46:48on regarde un peu
00:46:49ce qui pourrait se passer.
00:46:50Ce n'était pas le cas
00:46:51il y a dix ans.
00:46:52Il y a dix ans,
00:46:52on n'était pas
00:46:52dans cet état d'esprit.
00:46:54Finalement,
00:46:54est-ce qu'ils n'ont pas
00:46:55réussi aussi en ça ?
00:46:58Non,
00:46:58mais c'est absolument vrai
00:46:59ce que vous indiquez,
00:47:00des réactions de prudence.
00:47:03Et en fait,
00:47:04moi,
00:47:04j'ai toujours eu peur
00:47:05puisque j'avais
00:47:05dans ces pays-là,
00:47:06je savais que ça pouvait arriver.
00:47:08Et lorsqu'on était
00:47:08en reportage
00:47:09en Afghanistan,
00:47:10en Irak,
00:47:11à Gaza,
00:47:13en Syrie
00:47:14ou ailleurs,
00:47:15pardon,
00:47:15mais ce n'est pas
00:47:15discriminé ces pays,
00:47:17mais de fait,
00:47:17il y a la guerre chez eux.
00:47:19Il y avait la guerre,
00:47:20il y a des guerres
00:47:20depuis très longtemps.
00:47:21Alors,
00:47:22on était très prudents.
00:47:23En effet,
00:47:23on s'assoyait
00:47:24pour voir
00:47:25où pouvait venir
00:47:26l'ennemi.
00:47:26non,
00:47:28ils n'ont pas gagné.
00:47:30Non,
00:47:30ils n'ont pas gagné.
00:47:31Parce qu'il y a
00:47:32ce sursaut
00:47:32qui est dans l'état
00:47:33d'esprit des gens
00:47:34et qui ne sont plus
00:47:35aussi naïfs.
00:47:38Il y avait une forme
00:47:38de naïveté,
00:47:39pas seulement de nous,
00:47:40mais de nos propres dirigeants.
00:47:42Ce qui s'est passé
00:47:43n'aurait jamais dû arriver.
00:47:45Jamais.
00:47:46Et pourtant,
00:47:46c'est arrivé,
00:47:47c'est arrivé chez nous,
00:47:48c'est arrivé aux États-Unis,
00:47:49en Allemagne,
00:47:50en Grande-Bretagne.
00:47:51On n'a pas fait
00:47:51assez attention
00:47:52à cette logomachie,
00:47:53ce discours,
00:47:54cette idéologie mortifère
00:47:55qu'il propageait déjà.
00:47:57Quand vous pensez
00:47:58que le porte-parole
00:47:59de l'EI,
00:47:59de l'État islamique,
00:48:00nous décrivait,
00:48:01nous, Français,
00:48:02comme de sales Français
00:48:03et de méchants Français.
00:48:05Ce qu'ils ont,
00:48:05en travers de la gorge,
00:48:06ce sont nos lois,
00:48:07justement,
00:48:08concernant la laïcité,
00:48:09par exemple.
00:48:09Ça,
00:48:10ils ne peuvent pas l'encadrer.
00:48:11Moi, je me souviens,
00:48:11lorsqu'on allait dans ces pays-là,
00:48:13ils nous parlaient toujours
00:48:13de cette fameuse loi
00:48:15de la laïcité.
00:48:16On leur disait,
00:48:16moi, souvent,
00:48:17je leur disais,
00:48:17mais oui,
00:48:18mon père était musulman,
00:48:19ma mère chrétienne.
00:48:25Je suis chrétienne
00:48:27par ma décision,
00:48:29mais la France nous protège
00:48:30et elle permet à chacun
00:48:31d'être dans son identité
00:48:33telle qu'on le souhaite.
00:48:35Et pour eux,
00:48:36ça, c'est un acte
00:48:36de faiblesse de notre pays.
00:48:38Ils confondent les choses.
00:48:40Merci beaucoup,
00:48:41Mémona Interman.
00:48:42Merci pour ce témoignage très fort.
00:48:44Merci d'avoir été en direct
00:48:45avec nous.
00:48:46Claude Moniquet,
00:48:46c'est intéressant,
00:48:47ce que disait Mémona Interman
00:48:48sur le fait que ça n'aurait pas dû arriver
00:48:49et qu'on n'a pas fait attention
00:48:50aux signes aussi.
00:48:51C'est intéressant.
00:48:52Alors, c'est intéressant,
00:48:53mais c'est très optimiste
00:48:54quand elle dit
00:48:55qu'ils n'ont pas gagné.
00:48:56Non, évidemment,
00:48:57ils n'ont pas gagné,
00:48:57on est bien d'accord.
00:48:59Mais dire que nous avons gagné
00:49:01me semble très excessif.
00:49:03La réalité,
00:49:03c'est que l'islamisme politique
00:49:05et religieux,
00:49:06l'extrémisme,
00:49:06progresse tous les jours
00:49:07en France
00:49:08et s'impose de plus en plus
00:49:09sur la scène publique
00:49:10et que malheureusement,
00:49:12l'islamisme armé,
00:49:13l'islamisme violent,
00:49:14le terrorisme,
00:49:14est loin d'être vaincu.
00:49:16Donc, le combat n'est pas terminé.
00:49:18On voit,
00:49:19pendant que vous parlez,
00:49:19bien évidemment,
00:49:19Emmanuel Macron
00:49:20qui est en train d'arriver.
00:49:21Et le risque aujourd'hui,
00:49:22c'est que l'islamisme,
00:49:23il a tous les visages.
00:49:25C'est-à-dire qu'il y a des Blancs,
00:49:27il y a des Noirs,
00:49:28il y a des Arabes.
00:49:29C'est le Français de 2025
00:49:31qui est potentiellement un islamiste.
00:49:34Et ça, c'est nouveau.
00:49:34C'est ça la menace endogène
00:49:36dont on nous parle.
00:49:36C'est-à-dire que c'est des gens
00:49:38sur le territoire
00:49:39qui agissent
00:49:40et qui commettent
00:49:40des actes terroristes.
00:49:41Alors qu'auparavant,
00:49:42c'était des sortants,
00:49:43c'était des gens
00:49:43qui venaient de l'extérieur
00:49:45et qui arrivaient sur le territoire
00:49:46pour commettre des attentats.
00:49:47Et cette différence-là,
00:49:48elle est très inquiétante.
00:49:50De savoir que la dangerosité,
00:49:51le risque,
00:49:52il est intérieur aujourd'hui.
00:49:53Absolument.
00:49:53Et en plus,
00:49:54ils ont trouvé un appui politique
00:49:55à l'extrême-gauche.
00:49:56Oui.
00:49:57Ils n'avaient pas.
00:49:57Ils n'avaient pas avant.
00:49:58Alors ça,
00:49:59c'est l'aspect politique
00:49:59un peu différent.
00:50:00Mais Reda Bellage,
00:50:01c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:50:02la menace a changé ?
00:50:05Alors,
00:50:05je ne peux pas dire ça comme ça.
00:50:07Je veux dire qu'on a
00:50:08réussi à limiter les dégâts.
00:50:11En fait,
00:50:11on a évolué
00:50:12depuis le 13 novembre,
00:50:13je pense,
00:50:14de manière,
00:50:15en tout cas,
00:50:15sur le coup,
00:50:16de manière vraiment formidable.
00:50:17On a mis en place
00:50:18le plan BAC.
00:50:19On a équipé
00:50:19beaucoup plus
00:50:20qu'on s'est rendu compte
00:50:21qu'en fait,
00:50:22la menace,
00:50:23elle est partout,
00:50:24à n'importe quel moment.
00:50:25Du coup,
00:50:26on a équipé des collègues.
00:50:27On l'a vu avec Birakem.
00:50:28Aujourd'hui,
00:50:29on est obligé
00:50:29d'équiper un collègue
00:50:31de police secours
00:50:32de manière
00:50:33à ce qu'il puisse riposter
00:50:34face à une attaque terroriste.
00:50:35Il y a 20 ans,
00:50:36ce n'était pas le cas.
00:50:37C'était réservé
00:50:37aux personnels spécialisés.
00:50:39On va aller en direct
00:50:40au Stade de France
00:50:41avec hommage
00:50:42qui est rendu
00:50:42par le Président de la République.
00:50:43À Saint-Denis,
00:50:44nos trois personnes
00:50:44ont été blessées
00:50:45et avec chacune d'entre elles,
00:50:47la République dans son ensemble.
00:50:49Ici,
00:50:50en porte-dé du Stade de France,
00:50:52est décédé
00:50:53M. Manuel Diaz,
00:50:55première victime
00:50:56de cette soirée tragique.
00:50:59Je vais vous donner lecture
00:51:00de la plaque
00:51:01qui salue sa mémoire.
00:51:03à la mémoire
00:51:07de Manuel Diaz
00:51:09et en respect
00:51:10aux nombreux blessés
00:51:11et victimes
00:51:12du terrorisme
00:51:13sur ce lieu
00:51:14le soir
00:51:15du 13 novembre 2015.
00:51:17Manuel Diaz,
00:51:1928 avril 1952,
00:51:2113 novembre 2015.
00:51:25La parole
00:51:26est maintenant
00:51:27à Mme Sophie Diaz,
00:51:31fille de M. Manuel Diaz.
00:51:33Je prends la parole
00:51:45aujourd'hui
00:51:46avec une émotion immense,
00:51:49celle d'une fille,
00:51:51d'un parent,
00:51:52d'un frère,
00:51:53d'une soeur,
00:51:54d'un ami,
00:51:55d'une personne
00:51:56à qui l'on a arraché
00:51:57quelqu'un
00:51:57que l'on aimait profondément.
00:52:00Depuis ce 13 novembre,
00:52:02il y a un vide
00:52:03qui ne se comble pas,
00:52:05une absence
00:52:06qui pèse chaque matin
00:52:07et chaque soir
00:52:09depuis 10 ans.
00:52:11Mais il y a aussi
00:52:11les souvenirs
00:52:12que rien ne pourra effacer.
00:52:14mon père aimait la vie.
00:52:18Il croyait en la liberté,
00:52:20en la joie simple
00:52:21d'être ensemble,
00:52:22de partager des moments
00:52:24précieux avec les siens
00:52:25et nous a inculqué
00:52:26les valeurs
00:52:27de la République.
00:52:30C'est cela
00:52:30que la haine
00:52:31a voulu détruire.
00:52:32Mais c'est cela
00:52:33justement
00:52:34que nous portons
00:52:35aujourd'hui.
00:52:36Plus fort que tout,
00:52:39malgré la douleur,
00:52:41malgré l'absence
00:52:42et ce trou béant,
00:52:44nous restons debout.
00:52:47Cette terrible nuit
00:52:48du 13 novembre,
00:52:49il nous a été arraché,
00:52:52lui qui était passionné
00:52:53de foot,
00:52:55qui se faisait un plaisir
00:52:56de venir une fois de plus
00:52:57dans le cadre
00:52:59de sa profession,
00:53:00dans ce stade de France
00:53:01en effervescence,
00:53:03pour y déposer
00:53:04des supporters.
00:53:06Ces appels frénétiques
00:53:07toute la nuit,
00:53:08dans l'espoir
00:53:09de le retrouver,
00:53:11restent gravés
00:53:12à jamais.
00:53:14Ces minces espoirs
00:53:15auxquels nous nous accrochions
00:53:16après chaque appel reçu,
00:53:19pour enfin
00:53:20avoir la confirmation
00:53:21le lendemain midi.
00:53:23Je tiens à remercier
00:53:26l'indéfectible aide
00:53:28du Consulat du Portugal,
00:53:31ici présent,
00:53:33et qui nous a soutenus
00:53:34dans les recherches
00:53:35tout au long
00:53:35de cette nuit interminable,
00:53:38qui a pu nous confirmer
00:53:39la fin tragique
00:53:39et inacceptable.
00:53:42La bienveillance
00:53:43de la cellule interministérielle
00:53:44mise en place
00:53:45juste après les attentats
00:53:46du 13 novembre,
00:53:48et qui a été
00:53:48à notre écoute
00:53:49des jours durant.
00:53:50A la mairie de Saint-Denis,
00:53:54qui s'en relâche
00:53:54chaque année
00:53:55depuis dix ans,
00:53:57s'efforce
00:53:57à nous rassembler
00:53:58pour ne pas oublier
00:54:00ce terrible drame,
00:54:02nous n'oublierons
00:54:02jamais.
00:54:04On nous dit
00:54:05de tourner la page
00:54:06dix ans après,
00:54:08mais l'absence
00:54:09est immense,
00:54:10le choc
00:54:11est intact
00:54:11et l'incompréhension
00:54:13règne toujours.
00:54:16Dix ans après,
00:54:17j'aimerais savoir pourquoi,
00:54:18j'aimerais comprendre,
00:54:21j'aimerais que
00:54:22ces attentats cessent,
00:54:23malheureusement,
00:54:24nous sommes impuissants.
00:54:27On ne peut accepter
00:54:28ces agissements
00:54:29à répétition,
00:54:31cette haine
00:54:32envers notre pays
00:54:33et notre peuple.
00:54:36Le devoir de mémoire
00:54:37est précieux,
00:54:39puissons-nous
00:54:40sensibiliser
00:54:41les jeunes générations,
00:54:43leur transmettre
00:54:43les valeurs
00:54:44de notre République,
00:54:46leur rappeler
00:54:46tous ces innocents tombés,
00:54:48comme mon papa,
00:54:49partis bien trop tôt,
00:54:51sans raison aucune.
00:54:53Que les commémorations
00:54:55de cette tragique nuit
00:54:56du 13 novembre
00:54:57qui débute ce matin
00:54:58au Stade de France
00:55:00ne soient pas
00:55:01les dernières.
00:55:02Que les générations
00:55:03à venir
00:55:04l'honorent
00:55:05et qu'elles perdurent
00:55:06dans le temps.
00:55:08Nous serons là
00:55:09et espérons
00:55:10que les gouvernements
00:55:11successifs
00:55:12le soient aussi.
00:55:13que le site
00:55:15du Stade de France
00:55:16ne soit pas oublié
00:55:18dans les livres
00:55:18d'histoire.
00:55:20Que nos écoliers
00:55:21connaissent ce lieu
00:55:22où tout a commencé.
00:55:25La mémoire
00:55:26de mon père
00:55:26Manuel Dias
00:55:27vit à travers
00:55:28chacun de nous,
00:55:30dans chaque geste
00:55:30de paix,
00:55:32dans chaque regard
00:55:32d'amour.
00:55:34Puissons-nous
00:55:34ne jamais oublier
00:55:35et continuer
00:55:37à faire vivre
00:55:37ce qu'il incarnait.
00:55:40Le respect,
00:55:41la tendresse,
00:55:43l'amour
00:55:43de son prochain
00:55:44et de la vie.
00:55:46Puissons-nous vivre
00:55:47dans un pays libre
00:55:48et serein.
00:55:50Merci à tous.
00:55:58Merci.
00:55:59Voilà donc
00:56:00pour ce témoignage
00:56:02très fort.
00:56:03En présence
00:56:04d'Emmanuel Macron,
00:56:05en présence
00:56:05également
00:56:06de Brigitte Macron
00:56:08et de plusieurs
00:56:08personnalités,
00:56:09vous l'avez entendu,
00:56:10c'était Sophie Dias
00:56:11qui est la fille
00:56:11de Manuel Dias
00:56:13qui a été tuée
00:56:14au Stade de France
00:56:16et qui dit
00:56:16des choses très fortes
00:56:17sur son souhait
00:56:18de savoir,
00:56:19son souhait
00:56:19de comprendre
00:56:20et cette haine
00:56:21qui reste vivante.
00:56:23On est en direct
00:56:24avec Stéphane Amart
00:56:25qui est psychologue.
00:56:26Bonjour.
00:56:26Merci beaucoup
00:56:27d'être en direct
00:56:28avec nous.
00:56:29C'est vrai qu'on sent
00:56:29la douleur d'une mère,
00:56:31la douleur d'une fille
00:56:32par rapport
00:56:33à la perte
00:56:33de son père
00:56:34avec une cicatrice
00:56:35qui n'est toujours
00:56:36pas refermée.
00:56:39Oui, bien entendu.
00:56:42Probablement qu'elle
00:56:43ne se refermera pas
00:56:44de si tôt.
00:56:46c'est des traumatismes
00:56:51qui laissent d'autant plus
00:56:53de traces
00:56:54que la personne
00:56:57est morte
00:56:58et ne reviendra pas.
00:57:00Donc, en effet,
00:57:01c'est malheureusement triste
00:57:05et on peut dire
00:57:07que d'une certaine manière,
00:57:10ces commémorations
00:57:11ont pour fonction
00:57:12de remettre
00:57:13un peu de mémoire,
00:57:14justement,
00:57:16mais en même temps
00:57:17nous rappellent
00:57:19à notre finitude.
00:57:21C'est d'ailleurs
00:57:21le but même
00:57:23du terrorisme
00:57:24que de nous renvoyer
00:57:25de façon
00:57:26perverse
00:57:27et traumatique
00:57:28à cette réalité-là.
00:57:30Oui, c'est ce qu'elle dit
00:57:30d'ailleurs.
00:57:31Elle a dit
00:57:31dans son discours,
00:57:32elle a dit
00:57:33il ne faut pas oublier.
00:57:34J'espère que ces commémorations
00:57:35ne seront pas les dernières
00:57:36parce qu'il faut continuer
00:57:38à parler du Stade de France.
00:57:39Il faut continuer
00:57:40à évoquer
00:57:40ce qui s'est passé
00:57:41au Stade de France.
00:57:42On sent que la volonté
00:57:43de commémorer
00:57:45est importante pour elle
00:57:46et quand elle dit
00:57:46j'aimerais savoir,
00:57:47j'aimerais comprendre,
00:57:49je pense que tant
00:57:49qu'elle ne comprendra pas
00:57:51et est-ce compréhensible
00:57:52ce qui a pu animer
00:57:53et ce qui a pu se passer
00:57:55ce jour-là,
00:57:55la cicatrice
00:57:56restera ouverte.
00:57:59Le besoin de compréhension
00:58:01est une façon
00:58:02de contenir
00:58:04justement
00:58:04cette angoisse
00:58:05que suscite
00:58:06ce type d'événement.
00:58:08malheureusement
00:58:09ce sont des motivations
00:58:12qui échappent
00:58:12à la raison
00:58:13tout comme d'ailleurs
00:58:16on ne peut pas comprendre
00:58:18par exemple
00:58:18certains mouvements politiques
00:58:20qui soutiennent
00:58:21d'une certaine manière
00:58:22implicitement
00:58:23ou explicitement
00:58:24ces agissements.
00:58:26On peut les comprendre
00:58:28dans une certaine mesure
00:58:29comme pourquoi pas
00:58:30une identification
00:58:31à l'agresseur
00:58:32qui est une autre manière
00:58:34de se défendre
00:58:34de l'horreur.
00:58:35Mais en effet
00:58:37sinon
00:58:38comment comprendre ?
00:58:40On nous demande souvent
00:58:41si ce type
00:58:43d'agresseurs
00:58:45de terroristes
00:58:46sont déséquilibrés.
00:58:49On ne voit pas bien
00:58:50comment ils peuvent
00:58:50être équilibrés
00:58:51en réalité.
00:58:52La question n'est pas là.
00:58:54Ils sont déséquilibrés
00:58:55pour en arriver là.
00:58:57Merci beaucoup
00:58:58Stéphane Amard
00:58:58psychologue
00:58:59merci d'avoir été
00:59:00avec nous.
00:59:01Thomas Bonny
00:59:01je vous écoutais ce matin
00:59:02dans la matinale
00:59:03et vous racontiez
00:59:03que vous vous habitiez
00:59:04à l'époque
00:59:05pas loin du Bataclan
00:59:06c'est ça ?
00:59:07Rubichard en fait
00:59:08exactement
00:59:08près du petit Cambodge
00:59:10et du Carillon
00:59:10et donc en effet
00:59:12alors Dieu merci
00:59:13je n'étais pas chez moi
00:59:13au moment des faits
00:59:14j'étais au travail
00:59:15mais quand je suis rentré
00:59:16j'ai fini par rentrer
00:59:16j'ai dû attendre longtemps
00:59:17j'ai été escorté
00:59:19par la police
00:59:19jusqu'à chez moi
00:59:20et je suis passé
00:59:21devant les restaurants
00:59:23donc il y avait encore
00:59:23les corps par terre
00:59:25etc.
00:59:25Donc c'était très traumatisant
00:59:26et ce que j'expliquais
00:59:28en tout cas
00:59:28ce que j'essayais d'expliquer
00:59:29c'est que ma génération
00:59:30c'est la génération
00:59:31de certains autour
00:59:31de ce plateau
00:59:32en fait je me suis reconnu
00:59:33dans les victimes après
00:59:35c'est-à-dire que je me suis
00:59:35même posé la question
00:59:36pourquoi eux avaient été
00:59:37pris et emportés
00:59:38et pas moi
00:59:38donc il y avait un moment
00:59:39une sorte de mimétisme
00:59:40qui est devenu de la culpabilité
00:59:41donc
00:59:42Vous avez eu cette culpabilité ?
00:59:43J'ai senti un moment
00:59:44oui je me suis dit
00:59:45pourquoi en fait
00:59:45moi j'aurais dû être là
00:59:46j'aurais presque
00:59:47presque dû être moi
00:59:48pourquoi ça a été lui
00:59:49bon c'était un peu
00:59:49un parcours compliqué
00:59:50donc là j'ai un peu
00:59:52digéré maintenant
00:59:52mais je pense que
00:59:53notre génération
00:59:54a été frappée
00:59:55et a été meurtrie
00:59:55profondément par
00:59:56ces autres
00:59:57pas que notre génération
00:59:58bien sûr tout le monde
00:59:59mais il se trouve
01:00:00que parmi les victimes
01:00:00il y avait beaucoup de gens
01:00:01qui avaient mon âge
01:00:02qui avaient mon prénom
01:00:03donc je me suis vraiment
01:00:04reconnu en eux
01:00:05Et comment on sort de ça ?
01:00:07Je pense qu'il faut du temps
01:00:07après moi je sais
01:00:08que j'avais le besoin
01:00:09tous les jours
01:00:09d'aller devant les endroits
01:00:11où ça s'était passé
01:00:11pour passer un peu de temps
01:00:13et voilà
01:00:14juste commémorer un peu
01:00:15et moi j'ai été très frappé
01:00:17surtout les années
01:00:18qui ont suivi
01:00:19il y avait une forme
01:00:19pas d'oubli
01:00:20mais on passait vite
01:00:22à autre chose
01:00:22et pour moi cette date là
01:00:23elle est très importante
01:00:24tous les ans
01:00:25et je trouve que parfois
01:00:26l'hommage n'a pas été
01:00:27à la hauteur
01:00:27par exemple je ne comprends pas
01:00:29pourquoi le président
01:00:29tous les ans
01:00:30ne s'est pas rendu
01:00:30à cet hommage
01:00:31pour moi c'est son rôle
01:00:32c'était trop grave
01:00:32pour que ce soit minoré
01:00:34et donc je suis content
01:00:35aujourd'hui
01:00:35qu'il y ait un hommage
01:00:36à la hauteur
01:00:37mais on en parlait
01:00:37avec Claude tout à l'heure
01:00:39moi je constate quand même
01:00:40sur les plaques
01:00:41et dans les discours
01:00:42pas de cette femme évidemment
01:00:43mais dans les discours politiques
01:00:44qui entourent ces commémorations
01:00:45qu'on évite souvent
01:00:47de nommer le mal
01:00:48c'est-à-dire qu'on parle
01:00:49d'attaque
01:00:50on parle de terrorisme
01:00:51mais dire islamisme
01:00:53ça c'est plus compliqué
01:00:54que pour certains
01:00:54et ça je m'étonne
01:00:55du fait que dix ans après
01:00:56on est en train de renoncer
01:00:58j'ai l'impression
01:00:58à ce combat
01:00:59Claude Moniquet
01:01:00on n'ose pas
01:01:01prononcer le mot islamisme ?
01:01:02Manifestement non
01:01:03quelqu'un qui passera
01:01:04devant cette plaque
01:01:05dans vingt ou trente ans
01:01:06s'il est encore là
01:01:07dira quel terrorisme
01:01:08l'écorce et basse
01:01:09que l'extrême gauche
01:01:10l'extrême droite
01:01:11on ne nomme pas
01:01:12Pourquoi d'après vous ?
01:01:13Parce qu'on a peur
01:01:14de stigmatiser
01:01:15parce qu'on a peur
01:01:15de nommer
01:01:16parce qu'on veut
01:01:17parce qu'il y a peut-être
01:01:19aussi des pressions politiques
01:01:20c'est possible
01:01:20mais il y a surtout
01:01:22je pense
01:01:22intériorisé
01:01:23chez beaucoup de politiques
01:01:24une peur panique
01:01:27de désigner
01:01:28c'est comme si
01:01:29en désignant
01:01:30le terrorisme islamique
01:01:31on stigmatisait
01:01:32l'ensemble
01:01:32de la communauté musulmane
01:01:33ce qui n'est évidemment
01:01:34pas le cas
01:01:35moi je le répète
01:01:36depuis 25 ans
01:01:37les premières victimes
01:01:38du terrorisme islamiste
01:01:39ce sont les musulmans
01:01:39partout dans le monde
01:01:41d'une part
01:01:41comme victimes physiques
01:01:42d'autre part
01:01:43par la réputation terrible
01:01:44que leur religion
01:01:45reçoit
01:01:48donc il ne s'agit pas
01:01:50de désignatiser
01:01:50mais de nommer
01:01:51les choses
01:01:52de dire effectivement
01:01:53parce que si on nomme
01:01:54pas les choses
01:01:54on ne peut pas les comprendre
01:01:55et si on ne peut pas
01:01:56les comprendre
01:01:56on ne peut pas les combattre
01:01:57on est en direct
01:01:58avec Andra Yari
01:01:59qui est présidente
01:02:00des Patriotes
01:02:00de la Diversité
01:02:01bonjour
01:02:01merci d'être en direct
01:02:02avec nous
01:02:03on n'ose pas
01:02:03nommer le terrorisme islamiste
01:02:05bonjour
01:02:08alors merci
01:02:08pour l'invitation
01:02:09effectivement
01:02:11terrorisme islamiste
01:02:13c'est
01:02:13c'est le terme
01:02:16pour parler
01:02:17de cette violence
01:02:19des actes
01:02:23barbares
01:02:24que font
01:02:25ces personnes
01:02:27qui sont islamistes
01:02:29et effectivement
01:02:30c'est un vrai tabou
01:02:30parce que
01:02:31quand vous parlez
01:02:33de l'islamisme
01:02:34on a tendance
01:02:34à faire amalgame
01:02:35avec l'islam
01:02:36et on dit
01:02:39attention
01:02:39il ne faut pas
01:02:40viser les musulmans
01:02:42attention
01:02:44il faut faire attention
01:02:44au terme
01:02:45qu'on emploie
01:02:46alors qu'en fait
01:02:46il faut appeler
01:02:48un chat un chat
01:02:48et le terrorisme islamiste
01:02:50c'est je pense
01:02:51le plus grand danger
01:02:52actuellement
01:02:53pour notre pays
01:02:54et vous comprenez
01:02:55que
01:02:56ceux qui disent
01:02:57oui mais en parlant
01:02:57de terrorisme islamiste
01:02:58on stigmatise
01:02:59les musulmans
01:03:00est-ce que vous comprenez
01:03:00ce discours ?
01:03:02oui
01:03:03moi je peux le comprendre
01:03:05mais le problème
01:03:06c'est que moi
01:03:06je suis
01:03:06une ancienne islamiste
01:03:09je l'ai écrit
01:03:10dans mon premier livre
01:03:11en 2016
01:03:12et je me suis engagée
01:03:15contre l'islamisme
01:03:16parce qu'effectivement
01:03:17je pense toujours
01:03:20qu'il faut faire
01:03:21que les musulmans
01:03:22ont une très grande responsabilité
01:03:24et qu'ils auraient dû réagir davantage
01:03:27et que le ménage doit être fait
01:03:30au sein de cette communauté
01:03:31puisque aujourd'hui
01:03:33c'est vrai qu'il y a un vrai amalgame
01:03:35entre musulmans et islamistes
01:03:36et je trouve que malheureusement
01:03:39les musulmans n'ont pas pris assez la parole
01:03:40ne se sont pas assez manifestés
01:03:42pour justement dénoncer
01:03:44ce terrorisme islamiste
01:03:46et effectivement
01:03:48c'est dommage
01:03:50parce qu'on est peu nombreux
01:03:51et effectivement
01:03:52quand les gens comme moi
01:03:53prennent la parole
01:03:53on est tout de suite taxés
01:03:55de vendus
01:03:57d'extrême droite
01:03:58alors qu'en vérité
01:04:00les musulmans ont un énorme rôle
01:04:03à jouer
01:04:04par rapport à ça
01:04:05On est 10 ans
01:04:06après le 13 novembre 2015
01:04:08chez les musulmans
01:04:09ça a changé quelque chose
01:04:11cette attaque ?
01:04:14Malheureusement non
01:04:15le problème c'est que
01:04:16il y a une
01:04:17moi je suis assez critique
01:04:19à l'égard de la communauté musulmane
01:04:21parce que je trouve
01:04:21qu'il y a un problème
01:04:22de victimisation en permanence
01:04:25qui est en plus poussé
01:04:28par l'extrême gauche
01:04:30et que dès que vous faites
01:04:32la moindre critique
01:04:33sur des textes violents
01:04:36du Coran
01:04:36ou des hadiths
01:04:37ou le comportement
01:04:38de certains musulmans
01:04:39qui se comportent très mal
01:04:41et bien tout de suite
01:04:42on est pointé du doigt
01:04:46Merci Andah Yari
01:04:48merci d'avoir été avec nous
01:04:50Reda Bellage
01:04:50on a peur de parler
01:04:51du terrorisme islamiste ?
01:04:53Oui je pense qu'on a peur
01:04:55moi j'ai eu la malchance
01:04:58de connaître
01:04:58parce que j'habitais
01:05:00vers Champigny
01:05:01j'allais souvent
01:05:01mes parents avaient des magasins
01:05:02sur Paris
01:05:03je prenais la ligne A
01:05:04à l'époque
01:05:05dans les années 90
01:05:06vous aviez les attentats
01:05:08et c'était que la ligne A
01:05:10Port Royal
01:05:10l'échange je crois
01:05:11de mémoire aussi
01:05:12et je me souviens que
01:05:13juste pour faire le parallèle
01:05:15c'est que je m'asseyais
01:05:17dans une rame
01:05:18je vous jure que c'est vrai
01:05:19à l'époque je devais avoir
01:05:2015, 16, 17 ans
01:05:21je ne sais plus
01:05:22bref
01:05:22je m'asseyais dans une rame
01:05:24les gens sortaient du train
01:05:24en fait
01:05:27quand on parle d'amalgame
01:05:28je pense que
01:05:29moi je l'ai vécu
01:05:30dans les deux côtés
01:05:32on va dire
01:05:32et c'est une réalité
01:05:34ça c'est une réalité
01:05:35vous avez des gens
01:05:3699,9% des musulmans
01:05:39ils soutiennent leur pays
01:05:41pour eux la France
01:05:42c'est leur terre natale
01:05:43et c'est vrai que
01:05:44malheureusement
01:05:45oui quand vous entendez
01:05:46un attentat
01:05:47et vous dites
01:05:49pourvu que ce soit
01:05:50pas un musulman
01:05:50pourvu que ce soit pas un musulman
01:05:51parce que vous avez l'impression
01:05:52que c'est toujours votre image
01:05:54et je pense que c'est important
01:05:55je sais que c'est très souvent fait
01:05:56chez vous
01:05:56contrairement à ce qu'on peut
01:05:58imaginer ou dire
01:05:59vous faites bien le distinguo
01:06:01à ces news
01:06:02entre ceux qui veulent le mal
01:06:04et ceux qui veulent le bien
01:06:05effectivement
01:06:05on va suivre le dépôt de gerbe
01:06:07qui va être fait
01:06:08par le président de la république
01:06:10je pense que c'est un petit peu
01:06:22M. Emmanuel Macron, président de la République, et M. Mathieu Annotin, maire de Saint-Denis et président de Pleine-Commune,
01:06:49vont maintenant procéder au dépôt d'une gerbe pour honorer la mémoire de M. Diaz et de toutes les victimes blessées ou assassinées par les terroristes.
01:06:59Je vous remercie de bien vouloir observer maintenant une minute de silence.
01:07:29Je vous remercie.
01:07:58Et maintenant, notre hymne national, la Marseillaise.
01:08:03Sous-titrage MFP.
01:08:33...
01:08:43Repos.
01:08:52...
01:08:53Repos.
01:09:05...
01:09:06...
01:09:07...
01:09:10...
01:09:11...
01:09:12...
01:09:13...
01:09:50...
01:09:57...
01:11:28...
01:11:35...
01:11:36...
01:12:43...
01:13:52...
01:14:53...
01:15:32...
01:18:03...
01:20:34...
01:20:43...
Recommandations
1:12:37
|
À suivre
1:19
1:21:50
1:53
2:29:17
56:41
1:06:19
0:55
1:20:59
1:10:41
1:11:42
1:12:56
1:11:12
1:10:37
1:12:48
1:11:39
1:12:12
1:11:11
1:12:03
1:39:49
1:12:28
1:12:12
1:12:01
Écris le tout premier commentaire