Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des Économistes et président des Rencontres économiques, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 11 novembre sur BFMTV et RMC. Il a été notamment interrogé sur la réforme par capitalisation et sur la proposition de Gabriel Attal de verser 1.000 euros par enfant dès la naissance afin de financer les retraites.
00:00Est-ce que l'idée d'aller vers la capitalisation et avec quelque chose de très concret, 1000 euros dès la naissance, c'est une bonne idée ?
00:06Alors, je trouve que dans la proposition Attal, les 1000 euros, on a dit, c'était pas très gentil non plus de dire qu'il n'avait fait que copier ce qu'avait dit Trump quelques heures auparavant.
00:17Donc, c'est pas très important. Ce qu'a dit Attal, c'est que dans les faits, sous une forme légèrement différente, il revient exactement à la première réforme de Macron sur les retraites,
00:28qui était, vous vous souvenez, de la retraite par points, et cette idée qu'on fait converger tous les systèmes vers quelque chose qui, finalement, est commun,
00:38avec cette idée qu'à terme, un euro d'épargner permet d'avoir le même réel pour tous.
00:49Chaque euro, l'idée défendue par Gabriel Attal, c'est en effet de fonder un tout nouveau système où il n'y aurait pas d'âge légal de départ,
00:56et où chaque euro cotisé serait converti en euro de pension définitivement acquis, que ce soit d'ailleurs dans le privé ou dans le public, que vous soyez fonctionnaire ou que vous travaillez dans le privé.
01:08Alors, je trouve que l'idée, je l'ai trouvée il y a, donc, dans la première réforme, Macron, je l'ai trouvée intelligente.
01:15Elle avait un défaut sur lequel je vais revenir, mais elle était intelligente parce qu'au fond, ce qui compte, c'est les annuités.
01:22Ce n'est pas l'âge de départ. En France, on est très obsédé, et je comprends, je mets tout à fait à la place de ceux qui le sont,
01:31en fait, depuis Mitterrand, c'est-à-dire on remonte à 81, sur l'âge de départ légal à la retraite.
01:36C'est vrai que symboliquement, c'est très important, mais dans les faits, ce qui compte, c'est les annuités.
01:42Vous vous souvenez que la dernière réforme, contrairement à ce qu'on croit, on a fait beaucoup de réformes sur les retraites en France,
01:474, on commence avec Balladur en 93, la dernière réforme, c'est celle de Mme Touraine,
01:54qui revient à aboutir à 43 annuités pour 2035, je crois.
02:00Et donc, l'idée, c'est que le cœur du sujet, c'est les annuités, parce que c'est ce qu'il y a de plus juste.
02:06Si vous commencez à 16 ans, ce n'est pas la même chose que si vous commencez à 25 ans.
02:10Et donc, l'idée que M. Attal a, et je trouve, juste, avec une erreur qui était celle-là même...
02:19Vous parliez de ce défaut, lequel ?
02:21Ce défaut, c'est cette idée qu'on met tout le monde au même régime.
02:27En fait, c'est possible pour les salariés, privés et publics, donc c'est très sucieux.
02:33Dès qu'on commence à vouloir mettre les avocats, les notaires, les experts comptables et ceci, chacun a son propre système.
02:39Je prends un exemple qui est très frappant, que les gens ne connaissent pas, c'est que, par exemple, les pharmaciens ont un fonds de pension.
02:46Évidemment, ils ne veulent pas qu'on touche leur fonds de pension et je me mets à leur place.
02:49Donc, vouloir mettre tout le monde dans le même système aboutit à la même difficulté qu'on avait connue à l'époque.
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