00:00A ce tour du monde nous conduit maintenant en Irak. Le pays se prépare à des élections législatives.
00:04Ce scrutin se tiendra mardi prochain. 329 postes de députés sont à pourvoir.
00:09Les électeurs vont devoir départager plus de 7700 candidats.
00:14Les forces de sécurité se prononcent dès aujourd'hui, tout comme les populations déplacées.
00:18Je vous propose d'écouter d'abord ces quelques témoignages sur place.
00:24C'est le deuxième cycle électoral où je ne vote pas.
00:27Que je vote ou non, je suis convaincu que je n'aurai aucune influence.
00:32Nous voyons toujours les mêmes visages et les mêmes candidats.
00:35Du gouverneurat de Ouassit à celui de Bagdad, je vois toujours les mêmes visages et les mêmes photos.
00:40Tous les 4 ans, c'est la même chose.
00:45Je boquette les élections. Ma position est proche de celle de Moktada al-Sadr, car ce sont presque toujours les mêmes visages.
00:51Nous n'avons aucun résultat concret et les élections n'apportent aucun bénéfice réel.
00:57Et on retrouve tout de suite notre correspondante à Bagdad.
01:01Bonjour à vous, Marie-Charlotte Roupi. Merci d'être avec nous en direct.
01:04Marie-Charlotte, je le disais un petit peu plus tôt, c'est donc une partie de la population irakienne qui vote aujourd'hui.
01:10Pourquoi ce scrutin anticipé ?
01:12Ce scrutin anticipé, il est organisé officiellement pour éviter un engorgement des bureaux de vote le jour du vote général, donc mardi.
01:23Traditionnellement, les forces de sécurité et les forces militaires votent en amont.
01:27Et les personnes déplacées, qui sont donc ces personnes qui ont été déplacées à l'intérieur de l'Irak pendant la guerre contre l'État islamique,
01:36qui ne sont toujours pas retournées dans leur province.
01:38Ça représente 1,3 million membres des forces de sécurité et 26 000 personnes.
01:44C'est très peu par rapport au nombre de votants qui pourraient être attendus mardi.
01:49Plus de 21 millions d'électeurs peuvent voter en Irak.
01:54À la mi-journée, la haute commission électorale irakienne a annoncé qu'il y avait eu un taux de participation de 60 % de ces premiers électeurs.
02:04Et est-ce que ce taux de participation important à la mi-journée, vous le donniez à l'instant 60 %,
02:09est-ce que ça laisse présager un engouement comme celui-ci mardi ?
02:14Non, et on l'a entendu dans les interviews diffusées juste avant.
02:20La participation va être un véritable enjeu parce que la population irakienne est extrêmement divisée sur l'intérêt qu'elle porte à ces élections.
02:30Cette année, c'est les sixièmes élections législatives depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
02:39Mais on est précisément 20 ans après les premières élections post-R Saddam Hussein.
02:45Et on voit systématiquement le taux de participation baisser.
02:48Il est passé en 2005 de 75 % à 41 % en 2021 pour les raisons qui ont été citées par les Irakiens que nous avons entendues.
02:57La classe politique qui ne se renouvelle pas.
03:00Une perte d'espoir d'avoir un impact quelconque en allant déposer son bulletin dans l'urne.
03:05Et la deuxième personne que l'on a entendue a cité un point important cette fois-ci.
03:10Le mouvement Sadris, le mouvement nationaliste chiite, qui avait remporté les suffrages haut la main lors des élections en 2021,
03:18mais qui n'avait pas réussi à former une coalition et donc un gouvernement,
03:22et avait ensuite démissionné du Parlement, ne participe pas cette fois-ci.
03:27Et cela va avoir un impact conséquent sur la participation dans ce vote,
03:31parce qu'il représente une importante base électorale habituellement.
03:36Donc on s'attend à un taux de participation très faible.
03:39Mais les Irakiens pourraient faire mentir ces pronostics.
03:44Certains analystes annoncent possiblement un renouvellement du vote dans la communauté sunnite,
03:50ou bien un engouement pour la coalition du Premier ministre sortant Mohamed Chiaï Soudani.
03:57Mais ces résultats ne seront pas connus avant mercredi au lendemain du jour du vote.
04:02Un grand merci à vous Marie-Charlotte Roupi à Bagdad pour France 24.
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