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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Zohran Mamdani : un maire LFI à New York ?»
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il y a 1 minute
Dans son édito du 08/11/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00
Est-ce vrai que les New-Yorkais viennent délire un maire qui en France serait LFI?
00:05
Oui, globalement, oui, et tendance Rima Hassan.
00:09
Donc, il faut comprendre, nous sommes ici dans une élection, soit dit en passant,
00:14
ceux qui suivent avec un peu d'intérêt la politique américaine
00:17
ont pu voir depuis des mois la candidature de Mamdani s'imposer.
00:21
Premier élément qu'il faut dire, il s'impose contre le Parti démocrate.
00:26
C'est-à-dire que le Parti démocrate, globalement, n'en veut pas, il gagne la primaire démocrate.
00:30
Il n'en veut pas, il commence à 1%.
00:32
On est devant un candidat qui est à peu près inexistant
00:34
et qui réussit, en quelque sorte, à imposer une ligne,
00:39
à développer une stratégie de campagne qui le fait non seulement sortir des marges,
00:42
mais susciter un enthousiasme véritable chez ses partisans,
00:45
ça ne sert à rien de dire le contraire,
00:47
qui lui permet aussi d'aller dans une ligne qui se pose comme une radicalité franche
00:51
dans un contexte politique américain où le centrisme technocratique n'a plus la cote.
00:57
Par ailleurs, il est adoubé aujourd'hui par les grands seigneurs du Parti démocrate.
01:02
Par exemple, Barack Obama s'est réjoui de son élection.
01:07
Alors, la première chose qu'il faut dire là-dessus,
01:10
et je pense que ça vaut la peine de le noter,
01:12
c'est que nos sociétés, plus que jamais, sont favorables à l'émergence de figures politiques inattendues
01:19
qui sortent du moule habituel de programmation des candidats politiques.
01:24
Donc, on n'est plus simplement devant des produits, des partis,
01:28
mais pour celui qui a de l'imagination, pour celui qui sait faire bon usage des réseaux sociaux,
01:32
pour celui qui est capable de mobiliser les catégories de la population qui n'étaient pas politisées
01:36
et qu'on est capable de rejoindre et de les pousser justement dans la vie démocratique,
01:39
ça permet à des figures qui aujourd'hui font 1%, 2%, 3%, 4%,
01:44
ça leur permet aujourd'hui, demain, après-demain, de surgir et de bouleverser le jeu politique.
01:50
À l'échelle de l'histoire, je dirais qu'on n'est pas dans une phase de consolidation des élites établies.
01:54
Nous sommes dans un moment favorable aux radicalités nouvelles.
01:58
Premier élément.
01:59
Deuxième élément, la force de Mme Dany, c'est une gauche radicale,
02:02
mais c'est une gauche radicale qui ne cherche pas à plaire au camp d'en face.
02:06
Vous savez, très souvent, on pourrait presque faire par effet de contraste,
02:09
à droite, le plus grand souci de l'homme de droite, c'est de s'assurer que l'homme de gauche ne le traite pas d'extrême droite.
02:14
Le plus grand souci de l'homme de droite, c'est d'être fréquentable et présentable dans les dîners en ville
02:19
pour appartenir, pour se soumettre au code de la respectabilité bourgeoise.
02:24
À gauche, ça existe aussi, soit dit en passant,
02:26
mais Mme Dany, lui, dit non, honnêtement, je me contrefiche de me faire diaboliser,
02:30
je me contrefiche de me faire attaquer,
02:32
je vais décider de mener une campagne forte sous le signe de la radicalité.
02:35
islamo-gauchiste, sans le moindre doute, wokiste,
02:38
sur le mode de la croisade quasi communisante, à tout le moins socialiste.
02:42
Tout est là, mais il n'en demeure pas moins qu'il ait réussi avec ce pari.
02:46
Son programme, pour l'essentiel, il faut y revenir, c'est un programme clairement socialiste,
02:50
dans un environnement aux États-Unis où les villes ont des pouvoirs très réels.
02:55
Vous pouvez transformer une ville en laboratoire politique aux États-Unis
03:00
pour le meilleur et pour le pire.
03:01
Pensez à New York des années 90, au temps de Giuliani,
03:05
qui avait transformé New York, qui avait imposé une cure sécuritaire à New York,
03:09
et New York était redevenue une ville sécuritaire,
03:11
que sera le bilan de Mme Dany dans un ou deux mandats.
03:15
Ensuite, il y a sa vision de la fiscalité.
03:18
Dans ses documents de campagne, j'en avais parlé sur ce plateau il y a quelques mois déjà,
03:21
dans ses documents de campagne, on avait trouvé cette idée d'une forme de taxation raciale indirecte.
03:25
Mme Dany dit la chose suivante, son équipe disait la chose suivante,
03:28
« Il faut taxer les Blancs ». Il faut taxer les Blancs,
03:31
qui appartiennent aux catégories sociales privilégiées, pour soutenir les racisés.
03:35
Et là qu'on se comprenne bien, il ne dit pas pour soutenir la communauté noire
03:38
historiquement victime du racisme d'État américain.
03:41
Il dit les racisés, donc les populations issues de l'immigration
03:44
qui arrivent à New York doivent être accompagnées dans leurs droits sociaux
03:48
par une taxation qui vise indirectement, mais clairement, les Blancs.
03:52
Donc là, on est dans le principe de la taxation raciale.
03:56
J'ajoute une chose.
03:57
Mme Dany, lorsqu'il présente l'histoire de New York et des États-Unis,
04:01
nous dit que New York est une ville fondée par les immigrants.
04:04
Donc il n'y a pas de population d'origine à New York,
04:06
il n'y a plus les Néerlandais qui étaient là,
04:08
il n'y a plus les Anglais qui se sont ajoutés,
04:10
il n'y a pas les communautés irlandaises et polonaises.
04:12
Non, on est devant une ville qui n'existe que par l'immigration.
04:15
Et qui se pose d'ailleurs en contre-modèle de l'Amérique trumpienne
04:19
aujourd'hui sur le plan identitaire.
04:20
Vous aurez noté que dans sa campagne, il a multiplié les clips en arabe,
04:24
que les premiers mots de son discours de victoire étaient en arabe.
04:28
Donc qu'est-ce que ça nous dit?
04:29
Ça nous envoie un signal de multiculturalisme revendiqué.
04:33
Et il a même attaqué Donald Trump en disant
04:34
nous serons finalement le premier pôle de résistance au trumpisme.
04:38
Il a un discours anti-ice.
04:39
Ice, vous savez, la police de l'immigration aux États-Unis.
04:42
Il dit globalement, New York sera une ville sanctuaire.
04:44
Une ville sanctuaire, donc il y a une politique qui est donnée.
04:47
Par exemple, les illégaux doivent repartir.
04:48
Il dit chez nous, ils seront protégés.
04:51
Nous serons finalement un sanctuaire pour les illégaux.
04:54
Ayons cela à l'esprit.
04:56
Il était sensible à la vague BLM, Black Lives Matter,
04:58
donc le discours anti-police à ce moment-là.
05:01
Et on lui connaît par ailleurs des affinités nettes
05:02
avec un certain islamisme, une sympathie pour le Hamas,
05:07
possiblement à tout le moins plusieurs le soutiennent.
05:09
Et c'est ce candidat qui a gagné au cœur de la métropole du capitalisme,
05:12
à tout le moins c'est ainsi qu'on se représente,
05:14
du monde occidental, c'est une victoire qui veut dire quelque chose.
05:17
Alors justement, Mathieu Bocoté,
05:19
est-ce que New York peut vraiment devenir la capitale politique
05:21
de la gauche radicale occidentale dans les années à venir ?
05:24
À tout le moins, New York devient laboratoire.
05:26
New York devient laboratoire.
05:27
Il faut comprendre ce qui s'est passé.
05:29
C'est-à-dire, d'un côté, il y a la victoire de Trump,
05:31
sans le moindre d'autre victoire, il y a un an à peu près,
05:33
qui emporte, qui crée une vague immense dans le monde occidental.
05:36
Mais l'envers de ça, Trump n'a jamais suscité l'unanimité.
05:40
Trump n'est pas une figure consensuelle, on en conviendra.
05:43
Donc, on pourrait dire qu'aussi forte soit la vague de son côté,
05:47
il y a une contre-vague qui vient avec Mamdani.
05:49
Et ce qu'on peut voir là-dedans, c'est une forme d'identitarisation
05:52
et de mondialisation de la politique tout à la fois.
05:55
Identitarisation, c'est-à-dire les identités sont plus importantes que jamais.
05:58
Elles comptent aujourd'hui.
06:00
Dans le cas de Mamdani, c'est l'identité immigrante revendiquée de New York.
06:03
Dans le cas de Trump, c'est le retour à une forme de nationalisme américain.
06:07
Mais, au même moment, je suis en France aujourd'hui
06:09
et je m'intéresse à ce qui se passe à New York
06:11
en ayant l'impression que ça nous dit quelque chose sur nous-mêmes aujourd'hui.
06:14
De même, l'élection de Trump nous a parlé.
06:16
Ce qui se passe aujourd'hui en Roumanie nous interpelle en France.
06:20
Multipliez les exemples.
06:21
On est dans un moment où, finalement, l'Occident devient un grand théâtre
06:24
où chaque bataille politique a des échos dans les autres pays.
06:28
Je note une chose.
06:29
La fracture new-yorkaise n'est pas une fracture seulement idéologique.
06:32
On est en ce moment devant une fracture qui est aussi socio-culturelle,
06:37
on pourrait dire même ethno-culturelle.
06:39
La politique de Mamdani consiste à composer un bloc électoral
06:42
rassemblant essentiellement des populations immigrées,
06:45
les populations les plus défavorisées socio-économiquement,
06:49
en leur promettant la gratuité,
06:50
c'est-à-dire en prenant l'argent des autres pour financer.
06:52
Et aussi un élément qui est très important dans ces coalitions de gauche aujourd'hui,
06:56
la catégorie des surdiplômés, mais sous-employables.
06:59
Alors, ce sont des gens qui, globalement, auraient un doctorat en sociologie,
07:02
par exemple, ou en anthropologie, ou en ethnologie.
07:06
Donc, vous voyez des gens qui sont surdiplômés en sciences sociales,
07:09
mais dont le potentiel d'intégration au marché du travail est très limité,
07:13
et qui ont souvent l'impression de ne pas être traités par la société
07:16
à la hauteur de leurs talents supposés consacrés par les diplômes,
07:19
et qui, dès lors, compensent leur échec d'insertion sociale relative
07:23
par une radicalité idéologique forte.
07:25
Donc, globalement, ça va mal pour moi, mais ça va aller mal pour tout le monde,
07:28
parce que je deviens révolutionnaire et je vais vous pourrir la vie aussi.
07:31
Il y a une... cette coalition, certains diraient néo-terra-nova,
07:36
cette coalition, aujourd'hui, est appelée à s'imposer dans toutes les villes occidentales.
07:40
On l'a vu à Londres, on le verra peut-être à Paris encore une fois.
07:42
On le voit dans les grandes métropoles aujourd'hui.
07:44
Et quelle leçon la France peut-elle tenir de cet affrontement, Mathieu ?
07:47
Premier élément, le conflit, et quand je dis qu'il est identitaire,
07:51
c'est dans la définition même que nous nous faisons de nos pays.
07:53
Comme Amdany dit, l'identité de New York, et plus largement l'identité américaine,
07:58
est une identité strictement multiculturelle.
08:01
Ça consiste à dire qu'il n'y a plus de peuple historique.
08:04
Il n'y a plus de peuple d'accueil.
08:05
Il n'y a plus de nation d'accueil.
08:07
Le pays ne se définit que par des vagues d'immigration successives.
08:11
Et dans ce discours-là, si vous voulez contenir l'immigration massive,
08:14
vous vous opposez à l'identité du pays qui serait l'immigration.
08:17
Ce discours-là, on l'entend en France depuis des années.
08:19
De l'autre côté, si vous êtes du camp plutôt national,
08:22
vous vous rappelez qu'il y a un peuple historique.
08:24
Et si ce peuple historique est submergé,
08:26
s'il n'est plus capable d'assimiler,
08:28
s'il est condamné à devenir minoritaire chez lui,
08:31
sur le coup, on nous expliquera que peut-être que c'est l'État de droit.
08:34
À l'échelle de l'histoire, il s'agira d'une submersion
08:36
qui sera vécue comme une conquête.
08:38
Par ailleurs, la différence entre les États-Unis et la France ici,
08:44
vous aurez noté que j'ai dit, en France, aux États-Unis,
08:45
il y a une gauche radicale, mais il y a aussi une droite décomplexée.
08:49
En France, il y a une gauche radicale et une droite complexée.
08:53
Et c'est probablement le contraste le plus grand.
08:55
La droite française, aujourd'hui, globalement,
08:57
est toujours dans une quête de respectabilité à gauche.
09:00
Elle ne cesse, soit sur le plan économique,
09:02
de se vouloir plus socialiste quelquefois que la gauche,
09:04
soit sur le plan identitaire, se vouloir plus universaliste.
09:07
Elle a honte d'assumer l'identité historique française spécifique.
09:11
Donc, vous avez ici, en France, à la différence des États-Unis,
09:14
où les deux camps sont décomplexés,
09:15
en France, il y a un camp hégémonique,
09:18
une gauche plus militante que jamais.
09:19
Il y a un extrême centre qui s'y alimente idéologiquement.
09:22
Et vous avez une droite qui, globalement,
09:23
se contente d'être une gauche pâle ou une gauche au ralenti.
09:25
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