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Philippe de Villiers s'est exprimé sur l'arrivée de Shein au BHV en France, estimant qu'il s'agissait d'une étape supplémentaire dans la «défrancisation de l'économie française».

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Transcription
00:00Est-ce que, selon vous, l'affaire Chine de cette semaine est un cas chimiquement pur ?
00:05Je revois ça avec terreur, en fait, parce que je me dis, mais c'est incroyable ce qui s'est passé.
00:11Je vais vous raconter.
00:14Le 15 avril 1994, dans la foulée de Maastricht, Maastricht 1992,
00:22donc Maastricht fait sauter la préférence communautaire.
00:25Je cite le mot, c'est pas de moi le mot.
00:27Donc, préférence communautaire, c'est-à-dire le marché commun, c'est-à-dire un tarif extérieur commun.
00:32C'est-à-dire qu'on ne fait pas rentrer n'importe quoi, et il n'est pas question, à l'époque, de délocaliser.
00:40Accord de Marrakech, création de l'Organisation mondiale du commerce,
00:44que j'avais appelé, par dérision, l'organisation commerciale du monde.
00:50En fait, le monde bascule, la France bascule, c'était la France de Balladur à l'époque.
00:54La gauche et la droite ont voté l'accord de Marrakech, j'étais le seul pour voter.
01:00Et je me souviens, j'étais allé voir Marie-France Garraud, on avait pris une tisane tous les deux chez elle.
01:04Et elle me dit, mon pauvre Philippe, c'est difficile d'être seul sur les cimes.
01:10Je dis, oui, terrible.
01:11Ils avaient tous voté.
01:14Je ne veux pas dire qui, mais c'est des non connus qui sont encore là.
01:17Et en tout cas, leur fils spirituel.
01:21Et qu'est-ce qu'ils ont voté, en fait ?
01:23Ils ont voté le passage d'un pays de producteur à un pays de consommateur.
01:29C'est ça que je veux vous expliquer.
01:30Et Chine, c'est le dernier maillon du pulau vert, la dernière maille.
01:38Pourquoi ? Parce que ce à quoi nous assistons, c'est à la défrancisation de l'économie française.
01:45Je prends l'actualité du jour.
01:48Le Mercosur, c'est la fin de l'agriculture française.
01:51Avec l'acte d'infamie d'Emmanuel Macron.
02:00Mais avec le Mercosur, c'est fini pour nous, à terme.
02:04On va être inondés.
02:07Et on va perdre le lait, la viande, etc.
02:11Tout ça pour faire plaisir aux Allemands.
02:15Qui, eux, s'en tirent mieux.
02:17Deuxièmement, l'industrie du jouet.
02:19Souvenez-vous, vous êtes trop jeunes, mais il y avait une industrie du jouet florissante.
02:25Enfin, c'est terminé.
02:26Chine, industrie textile.
02:29Moi, je suis de la Vendée-Scholtaise.
02:32Un jour, Bernard Arnault, il m'a appelé.
02:33Il m'a dit, vous faites des Vendée-O-Pôle.
02:35Moi, ça m'intéresse de venir parce que vous avez un tour de main extraordinaire dans le cuir et le textile.
02:42Aujourd'hui, il n'y a plus de cuir, il n'y a plus de textile.
02:48Et tout à l'avenant.
02:49Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:55Il y a 40 ans, la classe dirigeante française a décidé de changer de paradigme.
03:06C'est-à-dire qu'on s'est appuyé sur deux nouveaux postulats d'un new deal à la française.
03:15Premier postulat, désormais, c'est l'extension permanente indéfinie de la sphère publique et de la dépense improductive.
03:23Et deuxièmement, c'est le primat de la consommation sur la production comme moteur de la croissance.
03:32Ce nouveau modèle génère, premièrement, les délocalisations et la désertification rurale.
03:44Deuxièmement, la désindustrialisation.
03:48On va faire travailler les petits Chinois en situation d'esclavage, c'est beaucoup moins cher.
03:52Troisièmement, la métropolisation.
03:57Et là, on arrive avec Chine à la quatrième étape, la décommercialisation.
04:03Parce que dans un premier temps, en fait, l'appareil de production décline chez nous,
04:09puisque, je cite, la nation n'est plus un espace économique pertinent.
04:19Vous entendez ce qu'il disait ?
04:22La préférence européenne ou nationale est à bannir.
04:27On est sur un marché planétaire de masse qui va faire le bonheur de l'humanité,
04:31le bien-être cosmique, post-national.
04:34Et donc, le marché mondial va se substituter aux marchés locaux.
04:44On a allé chercher son lait chez le voisin. Terminé.
04:47Petite parenthèse, en termes écologiques, c'est pas très malin ce qui s'est passé.
04:51Mais, qu'est-ce qui s'est passé ?
04:53Alors, les grandes surfaces ont été les grands vainqueurs de l'opération, dans un premier temps.
04:57Pourquoi ? Parce qu'elles étaient hantées sur l'importation.
05:00C'est-à-dire qu'on ne produis plus, on importe.
05:02Et au bout d'un certain temps, avec Chine, la distinction entre la commande,
05:10c'est-à-dire l'acte de production et l'acte de vente, se réduit.
05:15Et donc, en réalité, on est inondé avec une nouvelle méthode qui décommercialise la France.
05:24Et pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'on a face à nous ?
05:28On a des pays neufs qui ont récupéré toutes nos industries traditionnelles et toutes nos industries nouvelles
05:34et qui maintenant pratiquent à notre égard, à notre endroit, avec une charité merveilleuse à observer,
05:42un double protectionnisme, comme vous regardez l'Amérique et la Chine.
05:46Un protectionnisme défensif, fermeture à l'import,
05:51et un protectionnisme offensif, subvention à l'export.
05:56Chapeau à l'artiste.
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