TGV: l’Europe met 500 milliards d'euros pour relier toutes ses capitales d’ici 2040

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00:00Petit-déjeuner à Copenhague, déjeuner à Paris, puis dîner à Barcelone, c'est ce que vise l'exécutif européen.

00:05Tout cela grâce au train. Et oui, on s'intéresse à un plan d'envergure de la Commission européenne,

00:11présenté cette semaine, créé d'ici 2040, un réseau ferroviaire à grande vitesse à l'échelle du continent,

00:17en reliant toutes ses capitales. Un projet titanesque, Stéphane, à plus de 500 milliards d'euros d'investissement.

00:23Avec évidemment une réduction du temps de trajet en train à Berlin-Copenhague en 4 heures au lieu de 7,

00:27Sofia, Athènes en 6 au lieu de 13h40, ou encore Paris-Lisbonne via Madrid grâce à une nouvelle liaison rendue possible.

00:34L'objectif Pierre, il est simple, faire du train une alternative crédible à l'avion en Europe,

00:39en particulier sur les distances de moins de 1000 km.

00:42Un plan sur le papier séduisant car le train est l'une des clés de la transition écologique.

00:47Exactement, le secteur des transports représente près d'un quart des émissions européennes de CO2

00:51et l'aviation court courrier reste difficile à décarboner.

00:55Alors le TGV, lui, il émet jusqu'à 20 fois moins de CO2 par passager kilomètre qu'un vol domestique.

01:01En clair, plus on roule vite, moins on pollue, à condition que l'électricité soit verte.

01:06Mais au-delà de l'écologie, il y a un enjeu économique et stratégique,

01:10renforcer la compétitivité européenne et évidemment fluidifier les échanges.

01:14Alors sur le papier, tout ça est bien beau, mais aujourd'hui, le réseau ferroviaire européen,

01:18dans son ensemble, n'est pas apte à faire rouler le détrein à grande vitesse.

01:20C'est tout à fait vrai. Aujourd'hui, l'Europe compte environ 12 000 km de ligne à grande vitesse,

01:25concentrée dans 4 pays, la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.

01:29L'Europe centrale, elle et orientale, restent largement déconnectées.

01:34Alors pour changer les choses, Bruxelles entend investir 500 milliards d'euros

01:37pour tripler la taille du réseau actuel.

01:40L'idée est aussi d'harmoniser les règles, simplifier la billetterie également,

01:44et puis favoriser la concurrence.

01:45Car selon l'exécutif européen, en ouvrant le marché à de nouveaux opérateurs,

01:50cela va faire baisser le prix et donc dynamiser l'offre.

01:53Sur le papier, vous le disiez, c'est évidemment séduisant,

01:56mais les obstacles, eux, ils sont nombreux.

01:57Dans plusieurs pays, les infrastructures vieillissent,

02:00les financements, eux, pourraient être incertains,

02:02et donc ça bloquerait les projets.

02:04Et justement, la volonté politique est inégale en fonction des États membres,

02:08certains ne considérant pas comme prioritaire cette ambition.

02:11Donc si on vous écoute bien, c'est un vœu pieux.

02:13C'est en tout cas, oui, l'opinion de beaucoup d'observateurs pour le secteur ferroviaire.

02:17En revanche, c'est une opportunité industrielle.

02:20Les entreprises européennes comme Alstom, Siemens, Talgo ou CAF

02:23peuvent tirer profit de cette relance.

02:26Côté consommateurs, c'est un plan qui peut changer les choses,

02:28notamment en ce qui concerne la réservation des billets,

02:30et surtout pour les correspondances.

02:32En fait, car derrière tout cela, il y a une conscience écologique des voyageurs précisément.

02:36Car entre deux villes reliées en moins de trois heures,

02:38le train écrase la concurrence.

02:40Par exemple, l'Eurostar Paris-Londres a capté 80% des parts de marché face à l'aérien

02:46dès que le trajet est descendu sous les 2h20.

02:49Et Stéphane, à l'échelle mondiale, l'Europe a du retard.

02:51C'est vrai, pendant que Bruxelles débat de normes et de financement,

02:54la Chine, tout comme le Japon, sont en pointe sur le sujet.

02:57Avec des trains qui roulent jusqu'à 350 km heure,

03:00l'Europe, elle, plafonne en moyenne à 200, 250 km heure,

03:04et peine encore à relier ses capitales, on l'a compris.

03:08Car si le plan réussit, il pourrait évidemment transformer la mobilité européenne.

03:13Avec tout de même cet éternel paradoxe,

03:15le train, lui, est certes à grande vitesse,

03:17mais les projets, eux, se concrétisent de manière bien plus lente.

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