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Emission TV : A l'air libre de Médiapart Nicolas Sarkozy face aux mensonges (Fr,7Nov 2025)

Médiapart Site officiel : https://www.mediapart.fr/

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TV
Transcription
00:00Fabrice, tu n'as pas multiplié les interventions médiatiques ces derniers jours,
00:03tu nous expliqueras d'ailleurs tout à l'heure pourquoi avec nos invités,
00:05mais d'abord ensemble on va passer en revue les arguments qu'on a le plus entendus
00:08dans ce grand brouhaha, on va essayer ensemble de distinguer le vrai du faux.
00:13Peut-être l'affirmation qui est le plus revenue, on peut la résumer ainsi,
00:16le dossier est vide, Nicolas Sarkozy a été condamné à 5 ans de prison
00:20car selon les juges, il ne pouvait pas ne pas savoir le projet,
00:25l'intention de ses collaborateurs, Claude Guéant et Brice Hortefeux,
00:28qui discutaient avec le numéro 2 du régime libyen d'un financement de la campagne de 2007.
00:33Exemple, Jean-Michel Apathy sur LCI.
00:36L'association de malfaiteurs repose sur cette idée que Nicolas Sarkozy
00:41ne pouvait pas ne pas savoir ce que faisaient les proches collaborateurs à lui.
00:45Et alors, il ne pouvait pas ne pas savoir quoi, la justice est infoutue de le dire,
00:50il ne pouvait pas ne pas savoir et allez vous faire voir.
00:54Voilà la formule amuse, ceux qui l'écoutent sur le plateau,
00:57Fabrice, que peut-on en dire ?
00:59Alors que c'est tout sauf drôle et qu'il faut manifestement le dire,
01:03le répéter et même le marteler, Nicolas Sarkozy, Claude Guéant,
01:07Brice Hortefeux ont été condamnés pour avoir négocié à l'automne 2005
01:11avec un terroriste lui-même condamné définitivement par la France,
01:15c'est le numéro 2 du régime Kadhafi, tu l'as dit, Abdallah Sinoussi,
01:19un pacte corruptif à Tripoli dont le but était le financement illégal
01:24de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
01:28Négocier un pacte, ce n'est pas une idée, c'est un acte.
01:33Ça s'est fait sur la fois de rendez-vous, deux rendez-vous,
01:36un premier en octobre 2005 à Tripoli, secrètement, dans le dos de l'ambassade,
01:40entre Claude Guéant et le terroriste recherché par la France, Abdallah Sinoussi,
01:44puis un second rendez-vous en décembre 2005 entre Brice Hortefeux,
01:47qui est, soit dit en passant, ministre des collectivités territoriales françaises
01:51sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, avec le même terroriste,
01:55dans les deux cas, avec l'agent de corruption Ziad Tekedin.
01:58Tout ça pour dire quoi ? Que des réunions, ce n'est pas une idée.
02:02Ce sont évidemment des actes.
02:04D'ailleurs, l'association de malfaiteurs, dans la définition du code pénal,
02:09c'est les actes préparatoires d'autres délits.
02:12Ce n'est pas des idées préparatoires, ce n'est pas le projet intellectuel.
02:15Ce sont bien des actes.
02:16En l'occurrence, ici, les délits qui sont visés, c'est la corruption
02:19et le financement illicite de campagne.
02:22Déjà, rien que ça, pour manifestement, beaucoup de commentateurs,
02:25de commentatrices, d'éditorialistes, ce n'est pas grave.
02:27Aller négocier avec un terroriste qui a tué 170 personnes,
02:32c'est-à-dire plus que le nombre de victimes du Batacan,
02:35de l'argent noir pour un financement de campagne électorale,
02:37déjà, ce n'est pas grave.
02:38Mais ça va plus loin.
02:39Le tribunal a dit que la partie libyenne, le régime Kadhafi,
02:43a honoré sa partie du pacte puisqu'ils ont effectivement versé
02:476,5 millions d'euros pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy.
02:52Ça aussi, c'est un acte et pas une idée.
02:54Et justement, sur cette question du financement,
02:57la question est beaucoup revenue, le sujet est beaucoup revenu.
02:59Des éditorialistes, des commentateurs nous ont dit
03:01qu'il n'y a pas eu d'argent qui est venu dans la campagne,
03:04d'argent libyen venu dans la campagne.
03:06Il n'y a donc pas de financement libyen.
03:08On va écouter, par exemple, le politologue Jérôme Jaffray
03:11sur le plateau de C'est dans l'air, sur France Télévisions.
03:14Il s'est dit choqué, bouleversé, un peu avant dans l'émission.
03:17Et il pense que la justice s'est payée, un ancien président de la République.
03:21Le mot malfaiteur appliqué à un ancien président de la République.
03:26Est-ce qu'il y a une politisation de la justice ?
03:28Est-ce que la justice a rendu le verdict qu'elle aurait rendu pour quelqu'un d'autre ?
03:32À partir du moment où on n'a pas trouvé trace de cet argent,
03:36dans la campagne électorale de Nicolas Sarkozy,
03:39dans son patrimoine, dans son train de vie,
03:42on peut se dire, est-ce que la justice n'a pas appliqué une sévérité ?
03:47Parce que c'est la politique qui est en cause.
03:50C'est-à-dire que la justice se paye la politique dans cette affaire.
03:54Autrement dit, il n'y a pas d'argent libyen,
03:55il n'y a pas de financement, il n'y a rien.
03:57Donc, il y a une justice d'exception pour Nicolas Sarkozy.
03:59Oui, les commentateurs, Jérôme Jaffray en tête,
04:01peuvent évidemment penser ce qu'ils veulent.
04:03Le problème, c'est qu'ils adossent leur raisonnement
04:04sur des faits qui sont parfaitement inexacts.
04:07D'abord, le tribunal, vous l'avez compris,
04:09j'ai dit qu'il y avait un pactole libyen,
04:116,5 millions d'euros,
04:13qui ont été effectivement versés pour financer la campagne.
04:16Eh bien, le tribunal l'écrit noir sur blanc.
04:19J'ai repris la citation qu'il y a dans le jugement.
04:21Le pactole libyen, je cite deux points,
04:23ouvrez les guillemets,
04:24a donné lieu à des retraits d'espèces importants,
04:26dans une temporalité compatible avec la campagne électorale.
04:30Mais ça va encore plus loin.
04:32On a retrouvé des espèces illégales dans la campagne
04:34qui ont circulé au QG de campagne de Nicolas Sarkozy
04:37et au QG de l'UMP.
04:40Le trésorier de la campagne, Éric Wörth,
04:42a donné des explications que c'était des militants
04:44qui avaient envoyé anonymement par la Poste
04:47ces grosses coupures.
04:48Le tribunal dit, je le cite,
04:50que les explications d'Éric Wörth sont,
04:52ouvrez les guillemets,
04:53dénuées de toute crédibilité
04:55et qu'il n'apporte aucun crédit
04:57à ce qu'a dit Éric Wörth.
04:58Et pour autant, Éric Wörth comme Nicolas Sarkozy
05:01sont relaxés du délit de financement illicite de campagne,
05:04ce sur quoi ça dose beaucoup de commentateurs.
05:07Alors là, il faut un tout petit peu expliquer pourquoi.
05:10Le code pénal nous dit
05:11que le délit de financement illégal de campagne
05:14ne peut être commis que par une seule personne.
05:16C'est le candidat, en l'occurrence Nicolas Sarkozy.
05:19Le tribunal nous dit qu'il y a des espèces illégales
05:21qui ont circulé,
05:22que Éric Wörth trésorier aurait dû les déclarer
05:25et que ces explications sont complètement fantaisistes.
05:28Pour autant, le tribunal dit
05:29nous n'avons pas de preuves
05:30que Nicolas Sarkozy savait
05:33pour la circulation des espèces.
05:35Comme nous n'avons pas cet élément,
05:37nous devons relaxer Nicolas Sarkozy.
05:39Comme c'est l'auteur principal en droit français,
05:41on ne peut pas condamner le complice
05:43même s'il a commis le délit,
05:45si l'auteur principal n'est pas condamné.
05:47Donc la relaxe de Nicolas Sarkozy
05:49entraîne celle d'Éric Wörth.
05:51Et puis pour en terminer,
05:53le tribunal nous dit
05:54il ne ressort pas de manière indubitable
05:56de la procédure,
05:57que les sommes retirées en espèces
05:59qui proviennent du pactole libyen
06:00versé pour financer la campagne
06:03seraient issues des fonds libyens.
06:05Et là, et pour cause,
06:06on n'a pas d'empreinte
06:07d'Abdallah Senoussi
06:08ou de Muammar Kadhafi sur les billets,
06:10pas plus qu'on a, je crois,
06:12de selfies de la valise
06:14qu'aurait remise Ziyad Taqeddin
06:16à des proches de Nicolas Sarkozy.
06:18Troisième affirmation,
06:19c'est un peu toujours la même veine,
06:21mais c'est une autre version.
06:22Il n'y a pas de preuves.
06:23L'argument, il a été repris
06:25sur de nombreuses antennes,
06:26parfois même dans le questionnement
06:27des journalistes,
06:28on le verra un peu plus tard.
06:29Et c'est aussi celui
06:30des avocats de Nicolas Sarkozy
06:31qu'on a vraiment beaucoup,
06:33beaucoup vu sur les plateaux télé
06:35depuis une semaine,
06:36ici par exemple sur BFM TV.
06:38Le sujet devant le tribunal,
06:39c'est est-ce qu'il y a des preuves
06:40de ce que le tribunal avance ?
06:43Non, il n'y en a pas.
06:43C'est ça qui est très dur pour nous.
06:45Voilà Fabrice, il n'y a pas de preuves.
06:46Oui, c'est très dur
06:47pour l'équipe de défense
06:48de Nicolas Sarkozy.
06:49C'est bien normal,
06:50mais dans un dossier
06:51d'une telle magnitude,
06:53je crois pouvoir dire
06:54qu'on a rarement vu
06:54autant de preuves matérielles.
06:57D'abord, les virements bancaires
06:58dont j'ai parlé,
06:59l'argent que le régime libyen
07:00a financé pour honorer
07:01le pacte corruptif,
07:03les virements ont été retrouvés.
07:04Ça, c'est un élément matériel,
07:05c'est ce qu'on peut appeler
07:06une preuve.
07:07Il y a dans le dossier
07:07une preuve déterminante.
07:09Ce sont les fameux carnets
07:10de Choukri Ghanem,
07:11un ancien dignitaire libyen,
07:13premier ministre,
07:14qui consignaient les versements
07:15pour la campagne
07:17de Nicolas Sarkozy.
07:17C'est une preuve déterminante
07:19parce que c'est une preuve
07:20qui date de 2007,
07:21qui donc prouve
07:21que les accusations de financement
07:23ne viennent pas
07:24avec la guerre de 2011.
07:26Et puis, ça prouve
07:26l'intentionnalité du régime
07:28pour financer la campagne.
07:29Ça aussi, c'est un élément matériel.
07:31Les retraits d'espèces
07:32dont j'ai parlé,
07:33ils sont consignés dans les banques.
07:34Ça, ce sont bien
07:35également des preuves,
07:36mais on a aussi
07:37toutes les archives
07:37des intermédiaires
07:38qu'on peut aussi appeler
07:39les agents de corruption.
07:40Il y a eu 52 perquisitions
07:42dans le dossier.
07:43On a retrouvé des documents
07:44au ministère de l'Intérieur,
07:45à la présidence
07:46de la République.
07:48Donc, on ne peut pas dire
07:49qu'il n'y a pas
07:49d'élément matériel
07:51dans ce dossier.
07:52Ce sur quoi essayent
07:52de jouer notamment
07:53les avocats de Nicolas Sarkozy
07:54et toute la cohorte
07:55de leur soutien,
07:57y compris médiatique,
07:58c'est de dire
07:59qu'on est condamné
07:59sur la faude
08:00à faisceau d'indice.
08:01Et ça, c'est important
08:02pour celles et ceux
08:02qui nous regardent.
08:03En droit pénal,
08:04le faisceau d'indice,
08:05il est grave, précis
08:07et concordant.
08:08On a l'impression
08:08qu'un indice,
08:09c'est un truc comme ça
08:09qui flotte,
08:10qui ne pèse pas lourd.
08:11Mais un élément matériel,
08:16indice,
08:17c'est ce qui forme la preuve.
08:18Quatrième affirmation,
08:19en fait, Nicolas Sarkozy
08:20n'a pas été condamné
08:21pour corruption.
08:23Il n'y a donc pas
08:24de pacte de corruption
08:25comme l'affirment les juges.
08:28Cet argument,
08:28on l'a entendu
08:29en fait dès le matin
08:30de sa condamnation,
08:32avant même l'annonce
08:33de sa peine,
08:36par exemple,
08:37ici sur le plateau
08:38de BFM TV.
08:39Dans le réquisitoire,
08:40on parlait quand même
08:41d'un décisionnaire,
08:42le véritable commanditaire,
08:44un pacte de corruption
08:45avec le dictateur Kadhafi.
08:48En fait, tout ça tombe.
08:49Tout ça tombe,
08:50nous dit la présentatrice
08:51de BFM TV.
08:51Il n'y a pas de corruption
08:52dans ce dossier.
08:53Alors, il y a une subtilité
08:54qui est très importante
08:55d'un point de vue factuel
08:56et juridique de comprendre
08:58pour celles et ceux
08:58qui nous regardent.
09:00Le tribunal dit
09:00qu'il y a un pacte corruptif.
09:02Il est même niché
09:03au cœur de l'association
09:04de malfaiteurs
09:05puisque c'est ce qui a été négocié
09:07avec le terroriste Abdallah Senussi
09:08par les hommes
09:09de Nicolas Sarkozy,
09:11notamment son directeur de cabinet
09:12dont je rappelle
09:14que Nicolas Sarkozy
09:15a dit à la barre du tribunal
09:16qu'un directeur de cabinet
09:17exécute tout ce que lui demande
09:19le ministre
09:20sur une question maligne
09:22de la présidente du tribunal.
09:25Mais ça va même plus loin.
09:26Le tribunal dit
09:27qu'il y a des contreparties
09:28à ce pacte corruptif.
09:29Elles sont de trois ordres.
09:31Réaccompagner la Libye,
09:32l'ancien État paria
09:33dans le concert des nations.
09:35Ça pouvait coûter très cher
09:36et Mouammar Kadhafi
09:38était prêt à verser beaucoup
09:39pour ça vis-à-vis de la France
09:41qui est quand même
09:41le pays de la déclaration
09:42des droits de l'homme.
09:43Deuxième contrepartie
09:44entérinée par le tribunal
09:46promettre de regarder
09:47la situation pénale
09:49du terroriste condamné
09:50en France,
09:51ce qui a été fait.
09:52Et troisième contrepartie,
09:54vendre du nucléaire
09:56au dictateur Mouammar Kadhafi.
09:59Alors pourquoi Nicolas Sarkozy
10:00a, en défi de tout ça,
10:01été relaxé pour corruption ?
10:03Parce qu'il a été relaxé.
10:05Il y a un raisonnement juridique
10:06très subtil du tribunal
10:07qui nous dit
10:08que Nicolas Sarkozy
10:09n'a pas négocié
10:10le pacte corruptif
10:11qui pourtant existe
10:12en tant que ministre
10:13de l'Intérieur,
10:14donc il n'était pas dépositaire
10:15de l'autorité publique.
10:17Il l'a négocié
10:17en tant que candidat,
10:19donc il n'est pas dépositaire
10:20de l'autorité publique.
10:22Or, pour qu'il y ait corruption,
10:23il faut qu'il y ait déposition
10:25de l'autorité publique.
10:26Et le tribunal nous dit
10:27que cette déposition
10:28ne commence qu'à partir
10:29du moment où il devient président
10:30et nous n'avons pas
10:31d'acte positif
10:32qui montre qu'il a honoré
10:33le pacte qui pourtant existe
10:34depuis 2005.
10:36Cinquième affirmation, Fabrice,
10:37la justice s'est montrée
10:38particulièrement sévère
10:40parce qu'elle a appliqué
10:41à Nicolas Sarkozy
10:43la peine maximale prévue
10:44dans le cadre
10:45de l'association de malfaiteurs.
10:46Un argument entendu
10:47très tôt aussi
10:48le jeudi matin sur BFM
10:50et aussi dans la bouche
10:51de cet avocat,
10:52M. Grégory Lévy.
10:53C'est une aberration juridique
10:55dans le sens où
10:57le tribunal a écarté
10:58une majorité
10:59des qualifications pénales,
11:00n'en retient qu'une
11:01qui est quand même
11:02la plus faible.
11:04Il choisit la peine maximale.
11:05Et il choisit
11:06la peine maximale,
11:07donc il prend la peine
11:09encourue au maximum
11:11du quantum.
11:12Voilà, la peine maximale.
11:13Oui, alors il faut que
11:14cet avocat qui,
11:15à ma connaissance,
11:16n'est pas venu assister
11:17aux audiences
11:17et n'avait pas de clients
11:18dans la salle,
11:19retourne à ses chères études
11:20puisque l'association
11:21de malfaiteurs,
11:21la peine maximale,
11:22c'est 10 ans.
11:23Nicolas Sarkozy
11:23a été condamné
11:24à 5 ans.
11:25Sixième affirmation
11:26dans la tranche
11:26Info-Marchal-Truchot
11:28sur BFM TV.
11:29La peine de prison
11:30est incompréhensible,
11:32nous dit le présentateur,
11:34car Nicolas Sarkozy,
11:35dit-il encore,
11:36a un casier vierge.
11:37Pourquoi ce mandat de dépôt ?
11:40Parce que,
11:41je regardais,
11:42c'est une affaire
11:43qui remonte à 18 ans.
11:44Pour l'instant,
11:45Nicolas Sarkozy,
11:46même s'il est impliqué
11:46dans de nombreuses affaires,
11:47a un casier judiciaire vierge.
11:50Fabrice,
11:51la justice aurait dû être
11:52plus clémente
11:52puisqu'il a un casier
11:53judiciaire vierge.
11:54Alors, non,
11:55c'est beaucoup plus compliqué
11:57que ça.
11:57En réalité,
11:58Nicolas Sarkozy
11:59a un casier judiciaire vierge
12:01au moment où il commet
12:03les faits pour lesquels
12:04il est condamné
12:05dans l'affaire libyenne,
12:06en 2005.
12:07Évidemment,
12:07il a fait appel,
12:08il est de nouveau
12:09présumé innocent.
12:10Mais Nicolas Sarkozy
12:11n'a plus de casier judiciaire
12:13vierge aujourd'hui
12:13puisqu'il a été définitivement
12:16condamné en droit interne
12:17français pour corruption
12:18dans l'affaire Bismuth.
12:20Où là,
12:20il n'est pas le corrompu,
12:21il est le corrupteur
12:22puisqu'il a corrompu
12:23d'après la justice
12:24un magistrat
12:25de la cour de cassation,
12:27l'affaire Bismuth.
12:28Elle est née
12:28de l'affaire
12:29des financements libyens.
12:32Donc,
12:32le mandat de dépôt,
12:33il n'est pas prononcé
12:35par rapport
12:36à son casier judiciaire
12:38qui serait vierge
12:39ou pas vierge.
12:39C'est pour deux raisons
12:40qui ont été, je crois,
12:41très bien expliquées
12:42par le tribunal.
12:43D'abord,
12:44la gravité exceptionnelle
12:45des faits
12:46que manifestement,
12:47peu de gens
12:48sur les plateaux télé
12:48ne veulent regarder.
12:49– Mais c'est une citation
12:50de la juge.
12:51– gravité exceptionnelle,
12:52c'est une citation du tribunal,
12:54négocier un pacte corruptif
12:56pour un financement
12:57occulte de campagne électorale
12:58avec un terroriste.
12:59Mais il y a une deuxième raison,
13:01c'est l'attitude
13:02de Nicolas Sarkozy
13:03vis-à-vis de ses condamnations
13:04et surtout de sa condamnation
13:05définitive pour corruption
13:07où, au tribunal,
13:08il a quand même assisté
13:09au procès libyen
13:11avec un bracelet au pied
13:12à cause de cette condamnation
13:14et il a continué,
13:16un, de la minorée,
13:17deux, de mettre en cause
13:18l'institution judiciaire.
13:20C'est l'une des raisons
13:21de son mandat de dépôt.
13:23– Et bien sûr, Fabrice,
13:23le travail de Mediapart
13:24a été mis en cause.
13:25Alors, pourquoi pas
13:26qu'il soit questionné ?
13:28On s'en explique,
13:29c'est l'avis,
13:29c'est même très sain.
13:30Le problème,
13:31c'est que ça a souvent été
13:31avec des arguments mensongers
13:32de mauvaise foi
13:33ou carrément dangereux,
13:35avec en particulier
13:36cette focalisation
13:37sur une note libyenne
13:38datant de 2006
13:39que Mediapart a publiée
13:40en 2012
13:41qui est une promesse
13:42de financement
13:42du régime de Kadhafi
13:43pour la campagne présidentielle
13:44de Nicolas Sarkozy en 2007.
13:46Une note dont la juge
13:47a estimé qu'elle était,
13:48je cite probablement,
13:49un faux,
13:50une note dont certains journalistes
13:52ont dit qu'elle était
13:53à l'origine de l'affaire.
13:55Donc, Mediapart était vraiment
13:56à l'origine de l'affaire.
13:57Olivier Truchot,
13:58encore lui, sur BFM.
13:59– La note de Moussa Koussa
14:00sur le financement libyen
14:01qui fait démarrer cette affaire
14:03qui est effectivement publiée
14:04en 2012
14:05alors qu'on n'est pas
14:06dans la campagne présidentielle.
14:07– Fabrice ?
14:08– Alors, c'est doublement faux.
14:10D'abord,
14:11les premières révélations
14:11de Mediapart,
14:12c'est en 2011.
14:13La note Moussa Koussa
14:14est révélée en 2012
14:15mais l'enquête judiciaire
14:16est ouverte en avril 2013
14:18sans lien avec la note Moussa Koussa
14:20et sa révélation
14:22d'un point de vue de calendrier.
14:23En réalité,
14:24ce sont des déclarations
14:25de l'agent de corruption
14:25Zia Takedin à la télé,
14:27notamment sur le plateau
14:28de Laurent Ruquier
14:29« On n'est pas couché »
14:30qui ont accéléré
14:31l'ouverture de l'enquête
14:32par le parquet de Paris
14:33qui a ouvert une information judiciaire
14:35en avril 2013.
14:36– Une note qui, par ailleurs,
14:37a donné lieu,
14:38alors déjà,
14:39à beaucoup de commentaires
14:39mais surtout
14:40à des accusations outrancières
14:42de, je cite,
14:43« complots »
14:44lancés par Nicolas Sarkozy
14:45répétés par ses soutiens.
14:47– Il a été dit clairement
14:49dans la décision
14:50que le document produit
14:51par Mediapart
14:52était un faux.
14:54Ça pose donc
14:54une question grave ce soir,
14:56c'est-à-dire
14:56la collusion frauduleuse,
14:58et mon terme est volontaire,
15:01qui existe entre certaines personnes
15:02dans l'autorité judiciaire
15:04et des médias
15:05qui se croient tout permis.
15:06– Mediapart a produit
15:07quand même
15:07la plus grande fake news
15:08des 15 dernières années.
15:10Je ne comprends pas
15:10que ces gens-là,
15:11aujourd'hui,
15:11ne soient pas devant le tribunal.
15:13– Tout est parti
15:14du document de Mediapart.
15:16La persécution du judiciaire
15:17a commencé là donc.
15:19Si
15:19quelqu'un
15:21devait être condamné,
15:25ce sont
15:26les journalistes
15:27de Mediapart.
15:28– Edwip Lennel ?
15:29– Mais j'en sais rien,
15:30j'en fiche.
15:30– Fabrice,
15:31on vient sur le fond
15:32de cette question
15:32de la note juste après,
15:33mais d'abord sur cette idée
15:34quand même d'accusation
15:36très grave,
15:37l'idée d'un complot
15:38de Mediapart,
15:39Mediapart qui vit
15:40sur des fake news
15:41et qui aussi vit
15:42dans un complot
15:43avec la justice,
15:44contre Nicolas Sarkozy.
15:45– Le seul complot
15:45qu'il y a dans cette affaire,
15:47c'est celui pour lequel
15:48Nicolas Sarkozy
15:49et ses soutiens
15:49ont été condamnés.
15:51Puisque aller négocier
15:52avec un terroriste
15:53un pacte corruptif
15:54pour le financement illégal
15:55de la campagne
15:56en 2005
15:56dans le dos
15:57de l'ambassade,
15:58c'est un complot
15:59contre la République.
16:00Mais c'est même
16:00un complot contre la loi.
16:02Et les complots,
16:03ça existe parfois même
16:03avec la justice.
16:04C'est vrai,
16:05c'est l'affaire Bismuth,
16:06je l'ai rappelé tout à l'heure.
16:07Nicolas Sarkozy
16:07a été condamné pour corruption
16:09pour avoir corrompu
16:10un haut magistrat.
16:11C'était une forme
16:11de conspiration
16:12contre la justice.
16:14Donc s'il y a complot
16:15dans cette affaire,
16:16c'est pas du côté
16:16de Mediapart
16:17qu'il faut le chercher.
16:18– Et sur le fond
16:19de cette note,
16:19on l'a dit
16:21et redit depuis une semaine,
16:22tu vas nous le redire,
16:22non seulement elle n'est pas
16:23à l'origine de l'affaire,
16:24tu l'as dit,
16:24mais en plus,
16:25la justice a déjà estimé
16:26que ce n'était pas un faux,
16:28elle s'est déjà prononcée.
16:29– Oui,
16:29il y a un commentaire
16:30du tribunal
16:31dans le jugement
16:33avec cette expression
16:34très bizarre,
16:35probablement faux,
16:36qui va à l'encontre
16:37de l'autorité
16:38de la chose jugée
16:39puisqu'on l'a dit,
16:39on le redit,
16:40on le répétera.
16:41Mediapart,
16:42après quatre ans
16:43d'enquête
16:43très poussée,
16:44a gagné son procès
16:45face à Nicolas Sarkozy
16:47et à Brice Hortefeux.
16:49La Cour de cassation
16:50en 2019,
16:51c'est-à-dire
16:52la plus haute juridiction
16:53de l'ordre judiciaire,
16:54ayant dit que ce n'était
16:55ni un faux matériel
16:56ni un faux intellectuel.
16:59Mais il y a probablement,
17:01pour reprendre
17:02l'expression du tribunal,
17:03une erreur de date
17:04dans le document
17:05au sujet d'une réunion
17:07qui a vraiment existé,
17:09c'est la fameuse réunion
17:10entre Brice Hortefeux
17:11et les terroristes
17:11Abdallah Sinoussi.
17:12On a déjà expliqué
17:13pourquoi il y avait
17:14probablement une erreur de date
17:15parce que dans énormément
17:17de documents libyens,
17:18il y avait des écrans
17:19des erreurs de date
17:20et l'administration libyenne
17:21était rendue folle
17:22par une foucade
17:23du dictateur Kadhafi
17:24qui avait imposé
17:25un calendrier révolutionnaire,
17:27une sorte de termidor libyen
17:29qui était unique au monde.
17:32Aucun pays arabe
17:34en termes de calendrier musulman
17:35avait le même calendrier.
17:36Quand il fallait convertir
17:37dans le calendrier chrétien,
17:39il y avait souvent des erreurs.
17:41Évidemment,
17:41une erreur de date,
17:42ça n'a jamais fait un faux.
17:44Mais pour conclure
17:45sur cette note,
17:45nous avons quand même
17:46une note qui évoque
17:47un financement qui a été retrouvé
17:49au sujet d'une réunion
17:51qui a existé
17:52avec des protagonistes
17:53qui ont tous été condamnés.
17:54C'est fort pour un faux quand même.
17:56Fabrice,
17:56cette note,
17:57elle est par exemple
17:59l'objet de beaucoup
18:00de supputations.
18:00Par exemple,
18:01en ce moment,
18:01un article du Point
18:02et c'est assez symptomatique
18:05dans ce long article du Point.
18:07Tu as dénoncé,
18:08et ton billet de blog,
18:09il est en ligne là
18:10sur Mediapart,
18:11pas moins de 19 erreurs factuelles
18:14sur cette note.
18:15Alors,
18:15on ne va pas tous les résumer ici,
18:16mais qu'est-ce que ça nous dit ?
18:1820 erreurs factuelles.
18:1920 erreurs factuelles
18:20que le Point refuse de corriger.
18:23En fait,
18:23l'article du Point,
18:24c'est comme un condensé
18:25de tout ce qu'on est en train
18:26de se dire.
18:27Et moi,
18:27ce qui m'a beaucoup surpris
18:29dans cette opération,
18:30parce que c'est une opération.
18:31– C'est une opération.
18:32– En tout cas,
18:34le jugement est tombé
18:35le 25 septembre,
18:37c'était un jeudi,
18:38en milieu de journée,
18:40vers 13 heures.
18:41J'ai reçu,
18:42le vendredi matin,
18:43alors que nous n'avions pas encore
18:45les éléments du jugement précis,
18:47une liste d'une bonne dizaine
18:49de questions
18:49d'un journaliste du Point,
18:51le vendredi,
18:52à 10 heures du matin,
18:54qui dessinait
18:55une sorte de récit
18:57très précis
18:57de ce qui allait être écrit.
18:59J'ai répondu
19:00exhaustivement,
19:01très longuement
19:02à toutes les questions
19:04qui étaient bourrées
19:05d'inexactitudes.
19:07Aucune de nos réponses,
19:08aucune de nos réponses
19:09n'a été prise en compte
19:11par le journal Le Point,
19:12c'est pourquoi nous avons répondu,
19:13simplement que pour au moins
19:14les lectrices
19:15et les lecteurs du Point
19:16voient à quel point
19:17ils sont désinformés
19:18dans cet article.
19:19– Et vous pouvez donc lire ça
19:20sur Mediapart,
19:21c'est en accès libre.
19:22Très rapidement, Fabrice,
19:23cette semaine,
19:24il y a encore eu
19:25un peu de créativité,
19:26pas mal,
19:26beaucoup même,
19:27de créativité
19:27sur les chaînes d'info.
19:29Par exemple,
19:30avec cet argument
19:30ici développé
19:31par l'éditorialiste
19:32Christophe Barbier,
19:34Nicolas Sarkozy,
19:35en fait,
19:35n'a pas été jugé
19:36par le bon tribunal.
19:38– Nicolas Sarkozy
19:39n'aurait pas dû
19:39comparer devant
19:40un tribunal correctionnel
19:41pour cette affaire.
19:42– C'est vrai,
19:42les faits qui lui sont reprochés,
19:43c'est d'avoir envoyé
19:44des collaborateurs,
19:44peut-être en Libye
19:45pour négocier,
19:46peut-être un pacte,
19:47mais il était ministre
19:48de l'Intérieur à ce moment-là.
19:49Il relève donc
19:50de la Cour de justice
19:51de la République.
19:52Il a raison.
19:53– Et toc, Fabrice.
19:57Nicolas Sarkozy.
19:58C'est un argument
19:59de défense de Nicolas Sarkozy
20:00qui a le droit
20:00de soulever
20:01tous les arguments
20:02de défense
20:02pour protester
20:03de son innocence.
20:04Il l'a soulevé
20:05plusieurs fois.
20:05À l'instruction,
20:06il a perdu.
20:07Jusque devant le tribunal,
20:09il a perdu.
20:09Non, il ne relève pas
20:11d'une justice d'exception.
20:12C'est ça,
20:12la Cour de justice
20:13de la République,
20:14c'est une justice d'exception
20:15dont manifestement
20:16M. Barbier rêve
20:17pour les hommes politiques.
20:19En l'occurrence,
20:20là, les actes commis
20:21sont détachables
20:22de la fonction.
20:23Donc Nicolas Sarkozy
20:23ne relève pas
20:24de la CGR
20:25contrairement à ce que dit
20:26avec beaucoup d'assurance
20:27Christophe Barbier.
20:28On a enfin entendu
20:29beaucoup de voix
20:30s'émouvoir
20:30que Nicolas Sarkozy
20:31soit envoyé en prison
20:32car comme il l'a dit lui-même,
20:34on connaît son adresse,
20:35il ne peut pas récidiver.
20:37Deux exemples médiatiques.
20:38Le premier,
20:38c'est la chroniqueuse
20:39Isabelle Saporta
20:40sur RTL.
20:41Puis pour parfaire
20:42le tableau de l'humiliation
20:43faite davantage à la France
20:45dont il a été
20:45le magistrat suprême
20:47qu'à l'homme,
20:48on prend un mandat
20:48de dépôt
20:49avec exécution provisoire.
20:51Autant dire qu'on cherche
20:51à le mettre en prison
20:52le plus tôt possible.
20:53Pourquoi ?
20:54Craignait-on
20:55qu'il ne s'enfuit ?
20:56Pour bien connaître
20:56le président Sarkozy,
20:58ça n'est pas tellement
20:59son genre
20:59de fuir un combat.
21:00On aurait donc pu
21:01lui éviter cette infamie.
21:04On aurait pu lui éviter
21:04cette infamie.
21:05Le deuxième,
21:06c'est cet échange
21:06où le président
21:07du tribunal judiciaire
21:09de Paris
21:09est invité de France Inter.
21:10Alors,
21:11c'est très très rare.
21:12Il explique que ce mandat
21:14de dépôt,
21:14c'est-à-dire que le fait
21:15que Nicolas Sarkozy
21:16va aller en prison
21:17prochainement,
21:18c'est plutôt habituel
21:19en fait
21:19et que cette question
21:20de la récidive,
21:21en l'occurrence,
21:22n'a pas beaucoup de sens.
21:24C'est technique,
21:25oui,
21:25mais c'est important.
21:26Le journaliste
21:27Benjamin Duhamel
21:28qui l'interroge,
21:29vous allez voir,
21:29est assez pressé par le temps,
21:31semble pressé par les temps
21:32et il écoute à peine
21:33cette réponse
21:34pourtant importante.
21:35J'ai l'impression
21:36que les uns et les autres
21:37découvrent la réalité
21:38de la justice
21:39de notre pays.
21:40Mais tous les jours,
21:41va aller en comparution immédiate.
21:43Les personnes sont incarcérées
21:45alors qu'elles peuvent faire appel,
21:47alors qu'elles sont
21:48dans le délit d'appel.
21:48Souvent parce qu'ils présentent
21:49un risque de trouble
21:50à l'ordre public,
21:50un risque de récidive,
21:52un risque pour la sécurité
21:52des Français.
21:53Oui, alors ça va être
21:54un peu technique
21:55mais ces critères
21:56sont les critères
21:56avant le jugement.
21:58C'est le critère
21:58de l'article 144.
22:00Après le jugement,
22:01on n'est pas dans la question
22:02de la réitération
22:03ou la question
22:04des risques de pression.
22:06C'est la question
22:06de la gravité exceptionnelle
22:08des faits.
22:09Ce n'est pas la même motivation.
22:10Quand on vient dire,
22:11non, non,
22:11mais c'est important,
22:12la motivation d'un mandat de dépôt
22:13avant le jugement
22:14et après le jugement
22:15n'est pas le même
22:16en procédure pénale.
22:17Voilà, on l'a perdu,
22:19Benjamin Duhamel.
22:20Pourtant, c'est très important
22:21puisque c'est une explication
22:23technique, juridique
22:25d'une question
22:25qui est très soulevée
22:27dans tous les médias.
22:27Bien sûr.
22:28Et c'est normal
22:29qu'on discute
22:30de l'application du droit.
22:32Est-ce que c'est sévère,
22:32trop sévère,
22:33mandat de dépôt ?
22:34Mais qu'est-ce que ça nous raconte ?
22:35Ça nous raconte
22:36une haine de l'égalité
22:37devant la loi
22:38d'un certain nombre
22:39de commentateurs
22:39et de commentatrices
22:40qui, au lieu d'aller au tribunal
22:42regarder comment ça se passe
22:43pour tous les citoyens,
22:44je veux dire quasiment 90%
22:47des personnes condamnées
22:47à plus de deux ans
22:48de prison ferme,
22:49il y a un mandat de dépôt.
22:50Donc Nicolas Sarkozy
22:51est condamné
22:52comme n'importe quelle française
22:54et français
22:54avec cinq ans
22:56de prison ferme
22:57pour des faits
22:57d'une gravité exceptionnelle
22:59comme l'a bien expliqué
23:00le président du tribunal de Paris.
23:02Et pour moi,
23:02c'est ça que nous raconte
23:03cette séquence.
23:04C'est qu'il y a des personnes
23:06qui ne supportent pas l'idée
23:07que des politiques
23:09puissent être traités
23:10quand ils mordent
23:11la ligne du code pénal
23:13comme n'importe qui.
23:14Pourtant, la démocratie,
23:15il me semble que c'est cela,
23:17le régime du n'importe qui.
23:19Fabrice, en effet,
23:20Nicolas Sarkozy,
23:20finalement,
23:21c'est injusticiable
23:22comme les autres
23:22et c'est vrai
23:22qu'il y a des proches
23:23de Nicolas Sarkozy
23:24qui ont dit qu'en fait
23:25il devait être jugé
23:26différemment
23:27d'une certaine façon.
23:28C'est exactement ça.
23:29On est au cœur
23:30d'une pathologie française
23:32qui se niche
23:34dans une maladie
23:35du commentariat médiatique
23:37qui,
23:38plutôt que de regarder
23:38ce que nous racontent
23:39les affaires de corruption,
23:41des atteintes à la probité
23:42dans notre pays,
23:43préfèrent faire
23:44la torture romaine
23:45pour défendre
23:46la personne
23:47qui est quand même
23:48un délinquant
23:49au regard du droit français
23:50puisqu'il a été condamné
23:51définitivement
23:51dans l'affaire Bismuth.
23:53Et ça,
23:54c'est vrai que c'est triste.
23:55Avant de recevoir
23:56à nos invités
23:57concernant ces attaques
23:58contre Mediapart,
23:59les co-directrices éditoriales
24:00de Mediapart,
24:01Lénaïc Bredou
24:01et Volantine Auberty
24:02ont répondu
24:04dans un texte
24:05en accès libre
24:05publié dimanche
24:06sur Mediapart
24:07intitulé
24:07jugement Sarkozy.
24:09La piteuse diversion
24:10contre Mediapart,
24:11c'est en accès libre.
24:13Elles écrivent
24:13depuis jeudi 25 septembre,
24:15l'ancien président
24:15de la République
24:16multiplié les attaques
24:17contre Mediapart
24:18pour tenter
24:18de faire oublier
24:19sa condamnation
24:20qui est lourde
24:21à cinq ans
24:22de prison ferme
24:23avec mandat de dépôt différé
24:24et aux motivations
24:25du tribunal
24:25évoquant une affaire
24:26d'une exceptionnelle gravité.
24:28Nicolas Sarkozy
24:29tombe par tous les moyens
24:30de faire diversion
24:31et une partie
24:32de la classe politique
24:33et médiatique
24:33s'engouffre
24:34dans la brèche.
24:35L'attitude de Nicolas Sarkozy,
24:37sa violence habituelle
24:37et ses attaques incessantes
24:38contre la liberté
24:39de la presse
24:39et l'État de droit
24:40ont des conséquences
24:41alarmantes
24:42et elles poursuivent.
24:45Depuis jeudi,
24:46des magistrats sont menacés,
24:48deux enquêtes
24:48ont même été ouvertes,
24:49nos journalistes
24:50reçoivent des messages
24:51haineux,
24:52ce climat infect
24:53doit cesser,
24:54la presse doit pouvoir
24:55travailler librement
24:55en toute indépendance
24:57et en toute sécurité.
24:58Donc je l'ai dit,
24:58le texte en va retrouver
24:59en accès libre
25:01sur Mediapart,
25:02ce climat infect
25:02doit cesser,
25:03disent-elles,
25:03elles parlent aussi
25:04de messages haineux
25:05que nous avons reçus.
25:06Qu'en est-il Fabrice ?
25:07Oui, on a reçu au journal,
25:09j'en ai reçu
25:10de manière personnelle
25:12sur des messageries personnelles
25:14des menaces de mort.
25:15Donc ce qui est en train
25:16de se dire
25:17sur l'autel
25:17du n'importe quoi
25:18n'est pas sans conséquence.
25:20La présidente
25:21qui a jugé,
25:22alors que c'est quand même
25:23une décision collégiale,
25:24ce sont trois magistrats
25:25qui ont jugé
25:26et menacé de mort
25:26des enquêtes
25:27ont été ouvertes
25:28et comme nous l'avons
25:29été également,
25:30nos avocats
25:30sont en train de rédiger
25:31une plainte
25:32pour qu'effectivement
25:33tout cela cesse.
25:35Voilà, merci Fabrice
25:36pour ce premier tour d'horizon.
25:37On va recevoir nos invités.
25:38Sur toute cette affaire,
25:39on vous incite vraiment
25:40à relire nos articles
25:41près de 200 depuis 14 ans,
25:42on est peut-être d'ailleurs
25:43à 200 maintenant
25:44et de voir le film
25:45Personne n'y comprend rien
25:46réalisé par Yannick Kergoat
25:47qui est disponible en VOD
25:49sur Mediapart.
25:50Tu restes avec moi,
25:51on accueille nos invités.
25:51Mediapart
25:59et de la fin de l'éducation
26:01qui est très hausse,
26:02c'est très hausse.
26:03Et puis,
26:04on va commencer à faire
26:05la fin de l'éducation
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