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00:00C'est l'heure du journal de l'Afrique, soyez les bienvenus sur France 24, elle a une ce soir.
00:05Les efforts pour la paix au Soudan, les paramilitaires des forces de soutien rapide ont accepté une proposition de trêve humanitaire
00:11qui avait été rejetée au préalable par l'armée soudanaise.
00:15Nous reviendrons sur ces derniers développements et nous serons en direct de Tawila avec le docteur Rodrigue de l'ONG Alima.
00:23Et de huit, la prestation de serment de Paul Villa au Cameroun, il a été réélu pour 7 ans le 12 octobre dernier.
00:34Dans son discours d'investiture, le président camerounais de 92 ans a promis de mettre l'accent sur la jeunesse
00:41et a mis en garde contre les violences post-électorales, reportage à suivre.
00:45Et puis à la fin de cette édition, on vous emmène dans le nord du Tchad à la découverte de la région d'Unianga.
00:53Elle comporte 18 lacs et des paysages majestueux.
00:57Vous verrez que les populations qui y vivent font des efforts pour sauvegarder leur patrimoine.
01:02Reportage à la fin de cette édition.
01:07Les efforts pour la paix au Soudan menés par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite n'ont pour l'instant pas abouti à du concret.
01:13Les paramilitaires des forces de soutien rapide ont accepté une trêve qui avait été refusée au préalable par l'armée soudanaise.
01:22Une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur El Facher se tiendra le 14 novembre prochain.
01:29Mais pour l'instant, aucune avancée n'a été enregistrée.
01:32Laurent Berstécher.
01:34Dix jours après la prise d'El Facher, les forces de soutien rapide disent accepter la proposition de trêve humanitaire au Soudan.
01:43Les forces de soutien rapide affirment leur accord avec la trêve humanitaire.
01:52Cela permettra de faire face aux conséquences humanitaires catastrophiques de la guerre et de renforcer la protection des civils.
01:58Le plan de paix, initialement proposé en septembre par les Émirats arabes unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, n'a pas encore été dévoilé dans son intégralité.
02:11Mais une première version appelait notamment à une trêve humanitaire de trois mois, suivie d'un cessez-le-feu permanent et d'une transition de neuf mois vers un gouvernement civil.
02:20Mardi, l'armée soudanaise avait rejeté la proposition et présenté son propre plan pour faciliter l'accès d'aide humanitaire dans les zones de conflit.
02:29Une position réitérée jeudi par le général Abdel Fattah al-Burhan, qui affirmait quelques heures avant l'annonce des FSR vouloir poursuivre la guerre.
02:38« Nous allons venger les martyrs qui ont donné leur vie pour ce pays et tous ceux qui ont été brutalement tués à El Facher, à El Jénéna, à El Jézira et partout ailleurs. »
02:51Depuis la prise d'El Facher le 26 octobre, de nombreux témoignages font état de massacres, de viols et de pillages perpétrés par les milices du FSR.
02:59L'ONU doit désormais se réunir en session extraordinaire le 14 novembre prochain pour examiner la situation des droits de l'homme au Soudan et notamment les allégations de crimes de guerre à El Facher.
03:13Et on va tenter de faire le point sur la situation sur le terrain.
03:16On retrouve tout de suite le directeur des opérations de l'ONG, Alima, en direct de la ville de Tawila, où arrivent tous les réfugiés qui fuient les atrocités à El Facher.
03:26« Bonsoir docteur, merci, vous êtes le docteur, donc je rappelle, Rodrigue Alitanou, merci d'être avec nous en direct de Tawila.
03:35Pouvez-vous tout d'abord nous décrire la situation à Tawila ? »
03:40« Alors, c'est une situation vraiment déplorable.
03:45C'est des milliers de femmes et d'enfants qui convergent de El Facher vers Tawila.
03:51Et nous sommes au chevet, en tout cas, de ces populations que nous accueillons parce qu'elles viennent avec des besoins critiques et ont besoin de soins.
04:03La situation a commencé depuis le 26 octobre passé, où des centaines, déjà le dimanche 26, des centaines de personnes ont fui la ville de Tawila,
04:11fuyant la violence, fuyant tout ce qui se passait, les atrocités dans cette ville-là.
04:17Et aujourd'hui, nous sommes déjà à près de 4000 personnes qui sont venues s'ajouter aux déplacés, insistant déjà au niveau de Tawila.
04:24Donc c'est une situation assez déplorable que nous suivons de près.
04:27« Alors, cette ville est isolée, il n'y a pas d'aéroport à proximité.
04:32Est-ce que cela complique votre travail ? »
04:36« Énormément. Le travail est assez compliqué parce que l'acheminement de l'aide humanitaire pour toutes ces populations reste très difficile.
04:43Nous sommes à Tawila depuis maintenant neuf mois.
04:50C'est des moyens logistiques énormes qu'on met en place pour pouvoir acheminer l'aide humanitaire.
04:54Mais tout ça est compliqué par la guerre parce que là, c'est très difficile du fait que les Belgéens ne laissent pas passer l'aide humanitaire.
05:03Alors pourquoi les réfugiés arrivent-ils vers cette ville de Tawila ? Ils viennent souvent d'El Facher d'ailleurs.
05:09Exactement. Cette ville se trouve à environ 60 km d'El Facher.
05:15Et c'est la seule ville où les gens trouvent refuge aujourd'hui depuis les assauts qui ont commencé en décembre 2024,
05:24qui ont continué tous les premiers trimestres, qui ont poursuivi avec la première grande attaque qui a eu lieu le 13 et le 14 avril 2025.
05:33Et ce grand assaut qui a eu lieu le 26 octobre dernier, qui a vu des centaines de personnes, des milliers de personnes venir sur El Facher.
05:40Donc El Facher est sur Tawila, pardon. Tawila se trouve au sud-est de El Facher et c'est là où il y a le plus grand camp aujourd'hui,
05:50donc de déplacés où sont réfugiés ces différentes populations.
05:54Alors que racontent-ils ces déplacés ? Que racontent-ils de leur périple ? Quel est leur témoignage ?
06:00Alors c'est des témoignages qu'ils laissent s'envoient. C'est des gens qui ont tout vu, qui ont connu des atrocités déjà lors des combats à El Facher.
06:12C'est des gens qui ont fui la ville, mais qui ont connu également tous les problèmes qu'on ne peut pas imaginer sur cette route d'environ 60 km
06:21qui tend El Facher vers Tawila. Ils ont connu, il y a eu des viols, il y a eu des agressions, il y a eu des tueries.
06:29Pour les plus chanceux, ils arrivent à atteindre Tawila et dans des conditions assez critiques, pour les moins chanceux, la plupart sont morts sur la route.
06:39Jusqu'à aujourd'hui, on continue de ramasser des corps dans la forêt, dans la brousse, pour venir les enterrer.
06:47Les populations qui arrivent ici sont traumatisées. C'est des femmes et des enfants qui ont été vraiment traumatisés par tous ces événements
06:54et qui arrivent et qui et à qui on essaye de faciliter les soins de santé au niveau de Tawila.
07:00À Tawila, aujourd'hui, nous comptons trois grands camps de déplacement qui sont dans cette ville et qui sont déjà complètement bondés.
07:09Nous sommes débordés par tous ces afflux de personnes qui arrivent ici.
07:12Alors, est-ce que les personnes qui témoignent, parlent de leur agresseur, ont pu identifier les personnes qui les ont massacrées, violées, comme vous le dites ?
07:23Alors, il faut dire que pour ce type de consultation, ça reste vraiment très, très restreint parce que les gens n'arrivent vraiment pas à identifier leur agresseur,
07:35mais en parlent. Ils en parlent, ils savent qui sont derrière tout ça, ils savent où est-ce que ces choses-là se sont passées.
07:42Mais l'essentiel pour nous aujourd'hui, c'est de ne pas trouver les coupables, c'est de pouvoir les soigner, leur offrir les soins adéquats
07:48et leur donner un nouveau espoir pour la suite.
07:52Absolument, et c'est ce que vous faites sur le terrain.
07:54Que sait-on des personnes qui n'ont pas pu fuir d'Alphachère ?
07:58Est-ce qu'on a des informations sur ces personnes qui sont restées sur place ?
08:02Oui, on parle de 26 000 personnes quand même qui ont fui cette ville depuis le grand assaut de dimanche 26.
08:12Malheureusement, ceux qui sont arrivés sont beaucoup moins.
08:15On ne sait pas ce qui s'est réellement passé sur la route,
08:18mais toujours est-il qu'on continue d'avoir des échos des centaines de personnes tuées sur la route.
08:26Mais pour ceux qui sont restés, en tout cas dans la ville d'Alphachère, nous n'avons aucune information.
08:29Et étant donné que les informations sont très difficiles, que personne n'a accès à cette ville aujourd'hui,
08:35on ne sait pas réellement.
08:36Ceux qui arrivent au niveau de Tawila bénéficient quand même d'un emplacement où établir leur campement
08:43et arrivent à avoir assez hauts soins de santé qu'Alima, comme ONG, arrive à déployer sur le terrain depuis quelques mois.
08:51Est-ce que vous craignez un assaut sur la ville de Tawila ou pas ?
08:54Alors, nous ne pouvons le dire.
08:59Nous, on est des humanitaires.
09:00Et aujourd'hui, notre plaidoyer, c'est de pouvoir mobiliser la communauté internationale
09:05à déjà nous aider, à prendre en charge, à offrir les soins adéquats aux populations,
09:12de faciliter l'aide humanitaire dans cette ville de Tawila.
09:15Et le reste, je pense que c'est la responsabilité de tout le monde de plaider
09:18et de suivre tout ça pour que les violences puissent s'arrêter.
09:22Alors, justement, est-ce que vous avez de l'espoir avec ces efforts de paix qui n'aboutissent pas ?
09:29J'en parlais tout à l'heure, cette tentative de trêve acceptée par une partie, rejetée par l'autre.
09:35Oui, nous suivons de près tout ça.
09:41Mais encore une fois, comme nous restons des humanitaires, notre rôle, c'est de soigner des patients.
09:46Et nous plaidons auprès de la communauté internationale, nous plaidons auprès de la coordination humanitaire
09:52de pouvoir interagir dans ce débat pour que la paix puisse revenir,
09:55pour que les populations qui sont prises vraiment en étau dans les violences puissent retrouver cette paix
10:00et puissent vaquer normalement à leurs occupations et puissent accéder aux besoins de base, dont la santé.
10:07Alors, justement, docteur Rodrigue Ali Tanou, on voit derrière vous des médicaments, du matériel médical.
10:14Quels sont vos besoins aujourd'hui ?
10:16On sait qu'avec la réduction de USAID, c'est très compliqué pour toutes les zones en guerre.
10:22Quels sont vos besoins, vous, aujourd'hui, dans cette situation à Tawila ?
10:26Alors, ici à Tawila, nous manquons de tout, si je peux m'exprimer ainsi.
10:34Nous prenons en charge, déjà en dix jours depuis le dimanche passé,
10:38c'est plus de deux mille personnes qui ont été prises en charge par Alima dans les différents sites.
10:43Nous avons cinq sites répartis dans les différents camps de déplacés.
10:47et nous avons des dizaines de personnes, des médecins, des infirmiers, des sages-femmes,
10:54des psychologues qui prennent en charge ces personnes.
10:57Et aujourd'hui, clairement, nous manquons de tout.
10:59Nous manquons de personnel, nous manquons de médicaments, nous manquons de matériel,
11:03nous manquons de moyens pour pouvoir assurer la continuité de ces soins.
11:07Donc, nous appelons en tout cas à la mobilisation de tout le monde,
11:11aux donateurs de pouvoir en tout cas nous aider à continuer cette œuvre pour cette population.
11:15Merci. Votre message est passé.
11:17Merci à vous et aux personnes qui travaillent dans cette ville, dans ce centre de Tawila.
11:25Merci, docteur Rodrigue Ali Tanou, d'avoir répondu à nos questions en direct de Tawila dans le Darfour.
11:32Merci aussi à Mohamed Farhat, notre reporter arabe,
11:35pour nous avoir aidé à pouvoir être en lien avec votre ONG,
11:41l'ONG Alima, sur place, active sur le terrain.
11:45Huitième prestation de serment pour Paul Biya au Cameroun.
11:48Il a été réélu pour 7 ans le 12 octobre dernier.
11:52Dans son discours d'investiture, le président Biya en a profité pour faire passer un message ferme
11:56au candidat Isachiroma Bakari qui conteste sa victoire.
12:03En bref, en Côte d'Ivoire, Damana Picasse, au cadre du parti de l'ancien président Laurent Gbagbo,
12:08a été inculpé et placé sous mandat de dépôt ce jeudi.
12:11Il est accusé d'acte terroriste en lien avec l'élection présidentielle du 25 octobre,
12:17annonce du procureur de la République.
12:22On vous parle ce soir des lacs d'Ounianga,
12:25un trésor naturel situé dans le nord du Tchad.
12:29Au total, 18 lacs en plein désert du Sahara.
12:31Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO,
12:35mais les initiatives sont rares pour conserver le site.
12:38Reportage d'Arold Girard.
12:45Des étendues d'eau sur plusieurs kilomètres carrés aux confins du Sahara tchadien.
12:51Les lacs d'Ounianga, 18 au total, sont le trésor de la région
12:54et forment le reste d'un bassin beaucoup plus grand
12:57qui existait il y a plus de 5000 ans.
13:00Aujourd'hui, c'est la préservation de ces oasis qui est en jeu.
13:05Les financements manquent, malgré une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012.
13:13On est en train de rendre les environs du lac plus propres.
13:16On fait ça deux fois par mois.
13:20Si on ne le fait pas, les saletés s'accumulent trop vite.
13:23On souhaite que les partenaires, l'État, puissent nous aider financièrement pour la préservation du lac.
13:27Tout ce qu'on fait actuellement, c'est avec nos propres moyens.
13:31Quelques centaines de mètres plus loin, Amatoir Dougou veut attirer notre attention sur un autre problème.
13:37Ça, c'est le problème de l'ensablement, comme vous le voyez ici.
13:44Les 18 lacs d'Ounianga en souffrent.
13:46La solution serait de créer une ceinture de rochers ou une ceinture d'arbres pour empêcher l'ensablement.
13:52On a besoin d'aide pour financer de nouvelles solutions.
13:56Des projets coûteux dans une région où les pouvoirs publics manquent souvent de moyens pour assurer la conservation des sites naturels.
14:02Amatoir Dougou part à la rencontre du préfet du département pour essayer d'obtenir des avancées.
14:11Aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'installer des ceintures de pierre sur place pour empêcher l'ensablement.
14:19Même nous, à notre niveau, on a besoin d'aide.
14:23On va poster des gens pour assurer une surveillance, pour empêcher les animaux de venir manger les semences d'arbres qui sont censés bloquer l'ensablement dans le futur.
14:30Fin septembre, le ministre tchadien du tourisme s'est engagé publiquement à protéger davantage la biodiversité des lacs d'Ounianga ainsi que d'autres sites naturels importants du pays.
14:43Voilà, c'est la fin du journal de l'Afrique. Merci aux équipes en régie.
14:46Merci à notre chef d'édition, Célia Karasena.
14:49Merci à nos correspondants et merci à vous pour votre fidélité.
14:51Restez avec nous. L'info continue sur France 24.
14:53Sous-titrage Société Radio-Canada
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