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  • il y a 22 heures
Les forces de l’ordre sont régulièrement attaquées par certains politiques dans les médias, à travers des discours stigmatisants qui infusent dans la société, notamment auprès des jeunes. Une pression mentale qui a poussé certains policiers à commettre l’irréparable.

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00:00Être policier en France, c'est risquer sa vie au quotidien.
00:05Agression physique ou verbale.
00:07C'est là, vous me maudiez !
00:08Voilà, bande de collards !
00:10Je suis un merde, va !
00:11Viens le dire en face, viens !
00:12Bon là, c'est des nique-ta-mère, c'est des fils de pute...
00:16C'est des policiers qui ne vont rien demander à personne
00:19et on leur a défoncé la gueule.
00:22L'inchage sur le terrain et sur les réseaux sociaux.
00:25Les forces de l'ordre, autrefois très respectées,
00:28subissent chaque jour des comportements intolérables.
00:31Il n'y a plus la peur du policier, comme autrefois.
00:33Moi, je suis pas...
00:34Par contre, toi, tu sais pas du tout faire votre rôle.
00:37Oh, tu baisses d'un temps, t'as compris ce que j'ai dit ?
00:39Oh, tu baisses d'un temps !
00:40Plus révoltant encore, les auteurs de ces actes agissent en toute impunité.
00:45Les agresseurs ne sont pas sanctionnés.
00:48Nous avons passé plusieurs semaines sur le terrain.
00:51C'est la police, arrête-toi, s'il te plaît !
00:52Pour constater cette violence anti-policier grandissante.
00:55T'arrêtes de menacer, d'accord ?
00:56Tu veux faire quoi ?
00:57Tu veux faire quoi ?
00:58Tu veux faire quoi ?
00:59Ces femmes et ces hommes sont en danger en permanence,
01:02même en dehors de leur travail.
01:04Leurs familles sont devenues des cibles.
01:06Fils de pute, gros pédé, enculé.
01:08Tu vois, ton petit garçon, c'est moi qui vais les gorger.
01:10C'est pas normal qu'on vive des choses comme ça.
01:12Tout ça parce qu'on fait partie de la famille d'un policier, en fait.
01:16Les policiers sont régulièrement attaqués par certains politiques dans les médias.
01:23Cette police violente, cette police qui fait ce qu'elle veut, quand elle veut.
01:26Le député Aurélien Taché a donc écrit sur son compte X que la police tue partout.
01:31Nos enfants dans les banlieues sont contrôlés et sont tués par la police.
01:34Des discours stigmatisants qui infusent dans notre société, notamment auprès des jeunes.
01:38Votre avis en général sur la police ?
01:40Raciste.
01:41Les policiers d'Aubervilliers et de la Courneuve, c'est les plus gros fils de pute qui existent en vrai.
01:46Une pression mentale qui a poussé certains policiers à commettre l'irréparable.
01:53J'ai eu un coup de fil, c'était pour m'annoncer que mon fils s'était suicidé.
01:58C'est en train de devenir un cauchemar des flics.
02:00Faut pas s'étonner s'il y a des suicides.
02:02Nous nous sommes rendus au Maroc, où la police est beaucoup plus respectée qu'en France.
02:07Non, ici, tu le tapes chez eux, tu te tapes, tu te envoies au prison.
02:12Même constat aux Etats-Unis où de lourdes peines sont prononcées.
02:15Alors qui en veut à la police française ?
02:17D'où vient cette haine qui ne semble plus avoir aucune limite ?
02:20Quelle solution pour mettre fin à la violence anti-flics et cette insupportable impunité ?
02:25C'est des mecs qui prennent des risques pour protéger la société, qui sont souvent des héros.
02:30On peut pas laisser faire ça.
02:38Pour nous rendre compte de la violence du quotidien des policiers,
02:41nous avons suivi pendant plusieurs jours quatre brigades à Saint-Etienne.
02:44C'est la police, arrête-toi s'il te plaît !
02:46Et parlez mon arbre !
02:47Première arrestation pour ces hommes de la BAC.
02:49Maman ! Maman !
02:50Et premier outrage de la part de ce jeune délinquant,
02:53qui vient tout juste de frapper une femme.
02:55Probablement dans un état second, il se met à menacer les forces de l'ordre.
02:59Unzić là ! Il est jamais slam !
03:01Je v key t'emmène la foi ! D'accord ?
03:02Et arrête de menacer d'accord ?
03:03C'est rien toi ? J'ai à faire quoi ?
03:05tu veux faire quoi ?
03:06avant de demander à ses amis, présent sur place, de filmer la scène,
03:09pour la poster sur les réseaux sociaux...
03:14Malheureusement, les agressions verbales de ce type envers la police ne sont pas rares en France.
03:2215 000 outrages ont été recensés en 2024.
03:25Quelques minutes plus tard, c'est la mère du voyou qui vient s'en prendre directement à la police.
03:30Vous faites quoi mon fils ? Pourquoi vous l'embarquez ?
03:43A présent, au tour de la section d'intervention de subir les frasques de cette jeune femme.
03:48Je vais t'excuser ma gosse, ça sert à rien !
03:50Elle vient s'excuser !
03:54Elle vient d'être accusée de vol dans un centre commercial par une caissière.
03:58Qu'est-ce que vous voulez ? Non, ce n'est pas normal !
04:01Non, ce n'est pas normal !
04:03En l'absence de preuve, elle demande des excuses à son accusatrice et se met à la menacer.
04:09Escortée en dehors du centre commercial, elle se met alors à insulter copieusement les forces de l'ordre, sans raison.
04:24On vous explique calme, on ne vous contrôle pas, on vous explique différemment, d'accord ?
04:30Allez, bien sûr !
04:32Calme-moi, vous maudiez !
04:33Oui, très bien !
04:34Voilà, bande de collards !
04:35Chien de merde !
04:36Ah, vous de merde !
04:38Allez, tout, je vous fais roncule !
04:39Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune charge ne sera retenue contre elle.
04:44La nuit tombée, nous retrouvons la BST, la brigade spécialisée des terrains.
04:51Comme bien souvent, ces femmes et ces hommes se font prendre à partie par de jeunes voyous mineurs.
04:56Ta mère !
04:57Allez, bouge de l'eau !
05:00Viens le dire en face, viens !
05:02Là, vous avez entendu quoi comme insulte ?
05:03Bon là, c'est des niquetamères, c'est des fils de pute.
05:08On est en supériorité numérique et du coup, ils sentent beaucoup plus forts que nous.
05:11Donc c'est pour ça qu'ils se permettent de nous insulter, de nous menacer.
05:16Quelques mètres plus tard, un homme leur adresse un doigt d'honneur.
05:19Mais les policiers décident de ne pas l'interpeller, par crainte que la situation ne dégénère.
05:23Donc il nous a fait un doigt d'honneur, donc quand on est passé devant vous.
05:27Et du coup, vous laissez faire ?
05:30Ils sont plus nombreux que nous, donc on va dire que...
05:34Je ne dirais pas qu'on n'a pas le choix, mais pour notre sécurité, il vaut mieux qu'on quitte le terrain
05:40et que la situation se calme.
05:42Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle les policiers relèvent de moins en moins ce genre d'infraction.
05:47En théorie, l'outrage à l'encontre d'un agent est puni de 7500 euros d'amende et de 6 mois de prison.
05:53Lorsqu'on agresse un policier, que ce soit verbalement ou physiquement, on risque de la prison.
05:58Parce qu'on s'attaque à l'uniforme de la République.
06:01Et effectivement, il y a une aggravation de la peine de prison,
06:03parce qu'il y a une insulte ou une agression physique à l'endroit du policier.
06:09Mais face à la rareté de l'application concrète de ces sanctions,
06:12de plus en plus de policiers laissent faire.
06:14Lorsqu'on agresse un policier en France, des peines sont prévues.
06:17Mais bon, l'outrage par exemple, puis aucun policier ne l'enlève.
06:21Parce qu'ils savent très bien que ça ne sera pas poursuivi.
06:23L'impuissance d'un côté, l'impunité de l'autre.
06:28Une situation que déplore Maurice Signolet, l'ancien commissaire divisionnaire,
06:32a vu l'image des policiers en France se dégrader au fil des décennies.
06:36Moi, j'ai passé 40 ans dans la police.
06:39Je suis entré dans la police à une époque où la délinquance était marginale.
06:44La condition de policier d'il y a 40 ans et la condition de policier d'aujourd'hui,
06:48c'est diamétralement différent.
06:49Il y a eu un glissement du sens de la respectabilité, du sens de l'honnêteté.
06:56À mon époque, un refus de t'obtempérer, c'est quelqu'un qui venait de commettre un crime,
06:59ou un braquage, un vol à main armé, et qui prenait la fuite.
07:03Aujourd'hui, c'est presque la norme.
07:07Aujourd'hui, quand un policier va demander à un conducteur, par exemple,
07:11de s'arrêter pour effectuer un contrôle routier,
07:13on a aujourd'hui des personnes qui ne s'arrêtent pas, qui n'obtempèrent pas,
07:17qui vont délibérément foncer sur le policier et mettre son intégrité physique en jeu.
07:24Sur ces images-chocs, un policier municipal de 53 ans est percuté par un individu
07:30qui a refusé de se soumettre à un contrôle d'identité.
07:33Ici, un mineur percute un policier à moto après un refus d'obtempérer,
07:37avec une sanction dérisoire, 150 euros d'amende.
07:42Insultes.
07:42Geste déplacé.
07:48Manque de respect.
07:51Prouve-moi que ça a moi, ça.
07:52Oh, tu baisses ton ton, t'as compris ce que je dis ?
07:54Oh, tu baisses ton ton.
07:55Symbole d'une autorité rejetée par de nombreux délinquants,
07:58les policiers sont devenus des cibles du quotidien.
08:01Face à l'explosion des violences à leur rencontre,
08:03ils sont obligés de redoubler de vigilance.
08:06Vraiment, maintenant, beaucoup de gens ont des couteaux sur eux
08:08et vont régler de problèmes à coup de bâton.
08:12Parce qu'ils sont capables de tout, maintenant.
08:13C'est pour ça qu'il faut surveiller les voitures,
08:14c'est pour ça qu'on surveille les collègues.
08:16Ça n'arrive pas de tous les côtés.
08:18Ils sont capables de nous jeter des pavés.
08:20Ils sont capables de tout, en fait.
08:22Dans certains quartiers sensibles de Saint-Etienne,
08:25des tags s'adressent directement à certains agents
08:27en des termes peu élogieux.
08:29Timal, gardien de la paix,
08:31découvre sous nos yeux une inscription raciste lui étant destinée.
08:35Donc, en l'occurrence, il faut lui dire
08:37« Un nez de ta mère, notre elle,
08:40ce qui veut dire le noir de la nationale,
08:42esclave comme ton grand-père. »
08:45C'est pour vous, ça ?
08:46Visiblement.
08:48Visiblement, ils se sont renseignés sur mon âme généalogique.
08:51Ils ont retrouvé même mon grand-père
08:52qui était apparemment esclave.
08:55Donc, en plus de ça, ils sont très instruits, ces jeunes.
08:57Mais ils ne se rendent pas compte des teneurs,
08:59des propos qu'ils inscrivent sur les murs
09:02et du temps que ça peut faire.
09:05S'il est aujourd'hui aguerri à ce genre d'attaque,
09:08Timal reconnaît qu'il ne s'attendait pas à tant de violences
09:11lorsqu'il a démarré dans le métier il y a quelques années.
09:13« Quand on arrive dans ce métier,
09:15on a plein de bonnes volontés.
09:17Et très vite, on fait face à la réalité du terrain
09:20et on se rend compte que le travail qu'on fait
09:22peut nous causer des torts dans notre vie,
09:24que ce soit professionnel ou personnel.
09:26On a vraiment l'impression que c'est de pire en pire. »
09:30Et ce n'est pas qu'une impression.
09:32Depuis 2000, les actes de violence physique et verbale
09:35contre des agents de la police nationale ont doublé,
09:37avec une moyenne de 85 actes recensés quotidiennement.
09:42Les agents de Saint-Etienne font partie
09:44des 153 000 policiers français.
09:46Un métier essentiel, de plus en plus risqué
09:49et paradoxalement peu valorisé financièrement.
09:52Hors Île-de-France, un policier adjoint
09:54gagne en début de carrière 1528 euros net par mois,
09:582161 euros pour un gardien de la paix,
10:012430 euros pour un officier de police
10:03et 3224 euros pour un commissaire.
10:09À Saint-Etienne, comme partout en France,
10:12de plus en plus de policiers travaillent donc la boule au ventre.
10:15Les difficultés du métier et les violences subies au quotidien
10:18peuvent avoir un impact considérable sur leur morale
10:21et parfois les pousser à commettre l'irréparable.
10:27En 2018, un policier de la brigade anticriminalité de Lyon
10:31s'est donné la mort chez lui.
10:34Père de famille, il était âgé de 38 ans.
10:36Sa mère, Dominique, toujours sous le choc
10:39d'avoir perdu son enfant, nous raconte son histoire.
10:42Mon fils est rentré dans la police, il avait 19 ans.
10:44D'autant que je me souvienne, il a toujours voulu rejoindre
10:46les forces de police comme son grand-père
10:48et comme son père avant lui.
10:51Il était conscient des difficultés du métier,
10:53mais il avait tout de même décidé de consacrer sa vie
10:55à servir ses concitoyens.
10:57Il a été gardien de la paix pendant plusieurs années
10:59et après, il a décidé de rentrer à la Bac de Lyon.
11:02La Bac, c'est quand même...
11:03Ils sont en première ligne, c'est vraiment un service très compliqué.
11:07L'homme ne se confiait que très peu à sa mère
11:09sur son mal-être au travail.
11:11Mais cette dernière, consciente des risques du métier,
11:13s'inquiétait tous les jours pour lui.
11:15Quand je lui téléphonais, je lui disais toujours
11:17« Tu travailles ce soir ? »
11:19Et il me disait non.
11:19Et quand il me disait non, j'étais rassuré.
11:24J'étais rassuré parce que je me disais
11:26« J'aurais pas de mauvaise nouvelle demain matin. »
11:30Je suis rentré du travail et j'ai eu un coup de fil
11:37en me disant qu'il y a eu un drame
11:41et c'était pour m'annoncer que mon fils s'était suicidé.
11:48Le policier était régulièrement victime d'insultes,
11:51de menaces et d'agressions à cause de sa profession.
11:54Un fardeau, une charge mentale
11:56dont il n'arrivait pas à se débarrasser dans sa vie privée.
11:59Mon fils a décidé d'en finir
12:01parce que je pense que c'est compliqué
12:03de concilier la vie de policier
12:05avec la fille de famille de nos jours.
12:07Moi, j'ai mon fils plusieurs fois qui m'a dit
12:09« Maman, quand je fais mon travail,
12:12je me prends des crachats en pleine figure.
12:14On me jette des bouteilles de bière. »
12:17Et il dit « Il faut garder son calme.
12:18On ne peut rien faire.
12:19Si on fait quelque chose,
12:21ça va se retourner contre nous. »
12:23Suite au drame,
12:24Dominique a créé une association
12:25pour venir en aide aux policiers victimes de violences.
12:28Elle dénonce notamment un manque de protection
12:30des gardiens de la paix de la part de l'État.
12:32« Les policiers ne sont pas soutenus.
12:34Ils partent le matin avec la peur au ventre.
12:36Et même leur famille, de savoir,
12:38ils parlent le matin,
12:38mais on ne sait pas s'il va rentrer le soir.
12:40Les voyeurs ne les respectent pas.
12:41Ils entendent des insultes toute la journée.
12:44Et le plus anxiogène pour un policier,
12:46c'est quand ça touche leur vie privée.
12:48Ils ont peur d'avoir leur numéro de téléphone
12:51sur les réseaux sociaux,
12:52des numéros de téléphone sur les allées des immeubles,
12:55d'être suivis dans la rue.
12:56Voilà pourquoi aujourd'hui,
12:57si je fais cette interview floutée,
13:00ça ne peut pas avoir de représailles. »
13:03Et les craintes de Dominique sont légitimes.
13:06Aujourd'hui, de plus en plus de policiers
13:07sont pris pour cible en dehors de leur fonction.
13:10Comme le fils de Dominique,
13:1127 policiers et 26 gendarmes
13:14se sont suicidés en 2024.
13:16« Je ne souhaiterais jamais,
13:18maintenant,
13:20d'avoir quelqu'un de ma famille
13:22qui rentre dans la police.
13:23Je ne souhaite à personne.
13:25Ils gagnent une misère,
13:26ils se prennent des coups.
13:27Moi, je vous le dis franchement,
13:28comme je le pense,
13:30pour rentrer dans la police,
13:31il faut être fou.
13:32Maintenant, de nos jours,
13:33il faut être fou. »
13:36Mais malgré la menace permanente
13:38qui plane sur le métier,
13:40nombreux sont les hommes et les femmes
13:41à vouloir encore intégrer la police.
13:43« Aujourd'hui,
13:45on n'a pas de difficulté à recruter.
13:48Ça passe par des satisfactions qui existent.
13:50Lorsque vous interpellez un auteur de violences conjugales,
13:55lorsque vous interpellez des trafiquants de stupéfiants,
13:59vous participez à garantir l'ordre public,
14:02ça, c'est des sources de satisfaction. »
14:04Devenir policier, c'était le rêve de Stéphane.
14:06« Moi, je suis rentré dans la police par vocation.
14:09Ce n'était pas un travail, mais une passion. »
14:11Mais il y a 4 ans, au bout de presque 20 ans de carrière,
14:14la vie de ce brigadier basé à Agen a basculé.
14:17« Donc, ça s'est passé en juin 2021.
14:22On a appelé vers 5h et demi le matin
14:24pour des jeunes qui cassaient les voitures
14:28et qui ont jeté surtout un projectile
14:29sur la fenêtre qui est juste là. »
14:32Ce matin-là, 2 jeunes fortement alcoolisés
14:34caillassent un commissariat de police.
14:37Stéphane et un de ses collègues
14:38montent immédiatement dans leur véhicule
14:40pour les interpeller.
14:41Au bout de quelques minutes,
14:43ils aperçoivent les 2 délinquants.
14:44« Le collègue, lui, avait la vitre baissée
14:46qui n'arrêtait pas de crier
14:48« Arrêtez-vous, arrêtez-vous. »
14:50Mais ce n'était pas du tout leur intention de s'arrêter.
14:53Il n'y a plus la peur du policier comme autrefois.
14:55Ça, c'est sûr et certain.
14:56Et s'il faut en découdre même avec nous,
14:59ils n'ont pas peur du tout
15:00et ils y vont, ils font ça.
15:02Et justement, Stéphane va réussir
15:04à mettre la main sur l'un des 2 malfrats.
15:06Un homme robuste, de presque 2 mètres et 100 kilos,
15:09qui ne va pas se laisser faire
15:10lors de son arrestation.
15:12« Donc je laisse la voiture
15:13au milieu de la rue
15:15et je le poursuis en courant
15:17jusqu'à cette hauteur
15:19où là, du coup, je le plaque.
15:23Il s'est débattu,
15:24il ne s'est pas laissé interpeller.
15:26Il a réussi à se relever avant moi,
15:27donc j'ai mis ma jambe en opposition.
15:29Il a pris un appui dessus
15:31et est tombé de tout son poids
15:33en fait sur ma jambe,
15:35me cassant la jambe totalement.
15:37Donc du coup, j'ai eu une fracture
15:38du fémur à hauteur du genou.
15:41Et donc tout le genou
15:42a été touché et abîmé également.
15:47Cette blessure grave
15:48due au refus d'obtempérer d'un voyou
15:49a eu de sérieuses répercussions
15:51dans la vie de Stéphane,
15:53aussi bien sur le plan professionnel.
15:55Aujourd'hui, en fait,
15:56à cause de cette blessure,
15:57je me retrouve dans un bureau.
15:59Moi, je ne suis pas rentré
16:00dans la police
16:00pour rester dans un bureau.
16:02Donc il y a quand même
16:03une part de frustration
16:03vis-à-vis de ça.
16:06Que personnel.
16:07C'est bon, tu as appris
16:08tout le dossier ?
16:10Oui.
16:13En gros, voilà ma jambe.
16:16Depuis la blessure,
16:17j'ai des douleurs permanentes
16:18au niveau du genou.
16:21Stéphane ne peut plus courir
16:22ni jouer au foot
16:23avec ses enfants.
16:24Aux côtés de sa femme,
16:26il se bat pour que justice soit faite.
16:28Mais surprise,
16:29les deux jeunes,
16:30dont celui qui a involontairement
16:31cassé la jambe de Stéphane,
16:33ont été relaxés.
16:34L'un d'entre eux
16:35s'est même permis
16:35de narguer sa victime
16:37à la sortie du tribunal.
16:39Le premier procès
16:40a été un peu houleux.
16:41Quand il est sorti,
16:41il nous faisait des doigts d'honneur.
16:43Pire encore,
16:44une phrase du jugement
16:45laisse entendre
16:46que les voyous
16:47ont eu raison de s'enfuir
16:48après avoir caillassé
16:49le commissariat.
16:50Après, sur un compte rendu,
16:52d'un de mes procès,
16:55il était mentionné
16:56« L'instinct naturel
16:57poussant l'humain
16:58à se soustraire
16:59à l'action de la police
17:00par la seule fuite
17:02à l'exclusion
17:03de tout autre geste prouvé,
17:05le comportement
17:06de M. Bip
17:07ne saurait
17:09en tout état de cause
17:10être érigé
17:12et en une quelconque faute
17:13juridique. »
17:15Ce qui veut dire
17:15qu'en gros,
17:16ce qu'il a fait,
17:18c'est l'instinct humain
17:20de se soustraire
17:20d'une action de la police.
17:22Donc, en l'occurrence,
17:23ça veut dire
17:23que toutes les personnes
17:24qui font ça
17:26ou qui seront amenées
17:27à le faire
17:28peuvent être relaxées
17:29vu que ça relève
17:31de l'instinct humain.
17:33Là, on est dans l'impunité, là.
17:34à vous de juger.
17:37L'affaire est actuellement
17:39en cassation.
17:40Quant à Stéphane,
17:41il va devoir subir
17:42une nouvelle intervention
17:43chirurgicale
17:44pour continuer
17:45à marcher normalement.
17:47Derrière chaque policier
17:48agressé,
17:49c'est souvent
17:50toute une famille
17:50qui vacille.
17:53Valérie est mariée
17:54à un policier
17:55depuis plusieurs années.
17:56Menacée de mort
17:57par ses voisins
17:58en raison de la profession
17:58de son conjoint,
18:00toute sa famille
18:00a dû déménager
18:01il y a 9 ans.
18:02En 2016,
18:04Valérie mène
18:05une vie paisible
18:06avec son mari
18:06et ses 3 enfants
18:07dans un appartement
18:08à Herblay
18:09dans le Val-d'Oise.
18:10Mais l'arrivée
18:10d'une famille
18:11va transformer
18:12leur quotidien
18:13en un véritable enfer.
18:14On a une famille
18:15qui s'installe
18:16en janvier 2016.
18:17Moi, j'habitais
18:17dans cet appartement
18:18depuis juillet 2002.
18:21Au début,
18:23on n'a pas prêté attention.
18:24C'était une famille lambda
18:26comme les autres.
18:27Et ensuite,
18:28on commençait
18:28les dégradations
18:29dans la cage d'escalier,
18:30les problèmes.
18:32C'était le bazar
18:34la nuit,
18:35la journée.
18:37Ce jour-là,
18:37ils ont mis le feu
18:38à un canapé
18:39juste en bas
18:40de là où j'habite.
18:41Le père a apparemment
18:42été connu
18:43des services de police.
18:46La mère aussi.
18:47Et c'était vraiment
18:47une famille
18:48qui était déstructurée.
18:49Dans cette famille problématique,
18:52il y a le père,
18:53la mère,
18:54la sœur
18:55et le frère.
18:56Et c'est ce dernier
18:57qui va faire
18:58le plus de dégâts.
18:59Arrêté par la police
19:00et placé sous contrôle judiciaire
19:01pour avoir commis
19:02des cambriolages,
19:03il est persuadé,
19:04à tort,
19:05que c'est son voisin,
19:06le mari de Valérie,
19:07qui l'a dénoncé.
19:09À partir de ce moment-là,
19:10il est revenu
19:11vivre chez ses parents
19:12alors qu'il avait
19:12l'interdiction
19:13d'être dans le Val-d'Oise,
19:14quand même,
19:14il faut le savoir.
19:16Et il a proféré
19:17des menaces
19:17contre nous,
19:18contre notre famille.
19:20Donc, il y a eu mon mari,
19:21il y a eu moi,
19:22il y a eu mon fils
19:23qui menaçait de mort,
19:25menaçait d'être égorgé.
19:26Fils de pute,
19:27gros pédé,
19:28enculé,
19:28tu vois,
19:28ton petit garçon,
19:29c'est moi qui vais l'égorger.
19:30Toi aussi,
19:31petit fils de pute,
19:32je vais t'égorger.
19:33Donc, il parlait
19:33à mon autre fils.
19:34Toute la famille
19:37est traumatisée
19:38et particulièrement
19:40les deux plus jeunes
19:41fils de Valérie.
19:43Mon beau-fils Matisse
19:44passe son bac d'espagnol
19:45et je crains
19:46que cette situation
19:47de menace
19:47affecte ses résultats
19:49spolaires.
19:49Mon petit garçon
19:50de 8 ans
19:50qui était présent
19:51a entendu les menaces
19:52et m'a supplié
19:53en pleurant
19:53de changer de métier
19:54car il y avait
19:55trop de problèmes
19:56en étant policier
19:57pour moi et ma famille.
19:59Ces menaces,
20:00le voisin
20:01de la famille de Valérie
20:02a bien failli
20:03les mettre à exécution.
20:04Un soir,
20:05on demande à Ivan
20:06de remonter à la maison.
20:08Il jouait avec ses copains
20:09dehors
20:09et en remontant,
20:10il était attendu
20:11dans la cage d'escalier
20:12par ce fameux m****
20:14qui avait un couteau
20:16sur lui
20:16et il lui a mis
20:16un couteau sous la gorge.
20:20Suite à ça,
20:21on a porté plainte
20:22quand même
20:22et quand on est passé
20:24en jugement,
20:25lui avait droit
20:26à un avocat
20:27commis d'office
20:27bien évidemment
20:28et nous,
20:29il fallait qu'on paye
20:30un avocat.
20:32Verdict du procès,
20:33l'agresseur est condamné
20:34à payer 400 euros
20:35de dommages et intérêts
20:36qu'il ne versera jamais
20:38à ses victimes.
20:39Valérie et sa famille,
20:40eux,
20:41sont contraints
20:41de quitter la région parisienne
20:43et de s'installer
20:44à l'autre bout de la France,
20:45à Montpellier.
20:46On nous a demandé
20:47de quitter notre logement.
20:49Donc lui,
20:49on l'a laissé tranquille
20:50et nous,
20:51victimes,
20:51on nous a demandé
20:52de partir.
20:52Donc nous,
20:53on est partis,
20:54on a rendu
20:55notre appartement,
20:57on a dû
20:57trouver une maison
20:59où on paye
20:59beaucoup plus cher
21:00de loyer ici,
21:01quand même,
21:01il faut le savoir.
21:02J'étais assistante maternelle,
21:04j'ai arrêté mon métier
21:05d'assistante maternelle.
21:06La justice,
21:07elle ne répond pas,
21:09elle n'est pas là,
21:10la justice.
21:11Il n'y a pas de justice.
21:12Ce n'est pas normal
21:12qu'on vive
21:13des choses comme ça,
21:15tout ça,
21:15parce qu'on fait partie
21:17de la famille
21:18d'un policier.
21:19Un choc pour Evan,
21:20le fils de Valérie,
21:21qui n'ose même plus parler
21:22du métier de son père.
21:23Mon fils,
21:24dans les documents
21:25administratifs
21:27qu'on peut remplir
21:27en début d'année,
21:29il ne met pas
21:29que son papa
21:30est policier.
21:31Il ne le met pas.
21:32Il met inspecteur
21:34des impôts,
21:35mais il ne met plus
21:36la profession
21:37de son papa.
21:38Moi,
21:38mes enfants,
21:39quand ils étaient
21:40en école primaire,
21:41ils étaient tout fiers
21:41de dire que leur papa
21:42était policier.
21:43Auprès de leurs copains,
21:44les copains,
21:45« Ah, son papa est policier,
21:46il a eu une arme,
21:47etc. »
21:48Aujourd'hui,
21:48c'est...
21:49Alors là,
21:50dès le primaire,
21:51on ne le dit pas,
21:52on n'en parle pas.
21:53La vulnérabilité
21:54des policiers
21:55peut donc les forcer
21:56à se loger
21:57le plus loin possible
21:58de leur lieu de travail.
22:00Le mec qui est flic,
22:02admettons,
22:02dans une circonscription,
22:04peu importe,
22:04qui va faire ses courses
22:05sur cette circonscription,
22:07il a quand même
22:08de fortes chances
22:09de croiser,
22:09s'il est là depuis longtemps,
22:11des gens
22:11qu'il a envoyés en prison.
22:13Ça n'a pas forcément
22:14bien se passé
22:15au rayon
22:15Frusélium.
22:17Avant,
22:18on l'aurait regardé
22:19en disant,
22:19« Merde,
22:19c'est le flic
22:20qui m'a serré. »
22:22Bon,
22:22là,
22:24possiblement,
22:25l'ancien détenu
22:26peut aller à l'affrontement
22:27avec le policier.
22:28Donc,
22:29c'est quand même pas normal
22:30que les fonctionnaires
22:32de police
22:32se trouvent
22:33pénalisés
22:34dans leur vie courante,
22:36dans leur vie privée,
22:37dans leur vie intime
22:38à cause
22:39de leur fonction
22:41et qu'ils soient obligés
22:42d'habiter
22:44à 40 kilomètres
22:45de leur lieu de travail.
22:46Ce que vivent
22:48les familles
22:48comme celle de Valérie
22:49est le reflet
22:50d'un phénomène
22:51qui prend de l'ampleur
22:52sur le terrain.
22:53La banalisation
22:54des violences
22:54anti-flics.
22:55La dernière affaire
22:56à avoir fait grand bruit
22:57remonte à septembre dernier.
22:59Les faits se déroulent
23:00dans la ville de Reims.
23:00Dans la nuit du 13 au 14 septembre
23:03à Reims,
23:04des policiers
23:05ont été agressés
23:06parce qu'ils ont été reconnus
23:08à ce qualité de policiers.
23:10C'est des gens de la vague
23:11qui avaient décidé
23:12ce soir-là
23:13de fêter le départ en retraite
23:15d'un de leurs collègues.
23:16Alors qu'ils cheminent
23:18tranquillement
23:18pour rejoindre leurs collègues
23:20au restaurant,
23:22une horde d'individus
23:23leur tombent dessus
23:24et les tabassent.
23:26Ils sont une dizaine
23:27d'individus
23:28et ils frappent
23:29à coups de ceinture,
23:30à coups de ceinturon.
23:32C'est un carnage
23:32dont Laura défonçait la gueule,
23:34mais vraiment défonçait la gueule.
23:38C'est inquiétant
23:39parce qu'effectivement,
23:41il y a quelques années,
23:42ça ne serait jamais arrivé.
23:43Il y avait le respect du policier.
23:45Là, j'ai l'impression
23:46que les barrières
23:47sont en train de s'effondrer
23:48les unes après les autres,
23:49qu'il n'y a plus peur de rien.
23:52Il y en a deux
23:52qui ont été interpellés
23:54et c'est extraordinaire,
23:56ça aussi,
23:56ils contestent les faits.
23:58Il y en a un,
23:59on lui demande
23:59pourquoi t'as dit
24:00t'as du sang sur toi
24:01et il répond
24:02j'ai égorgé un mouton
24:04tout à l'heure.
24:05En plus,
24:06il se fout de la gueule du monde.
24:08On ne peut pas laisser faire ça.
24:10Leur tort, c'est quoi ?
24:11C'est les flics ?
24:12Mais qui appelle les flics
24:14quand on est cambriolé,
24:15quand une fille est violée,
24:16quand une grand-mère
24:17est agressée chez elle ?
24:19Qui y va ?
24:21C'est eux.
24:22Ces mecs courageux.
24:23Et là, c'est du courage.
24:26Ils sont six,
24:27les autres sont une dizaine
24:28armés de ceinturons.
24:30Et là, malheureusement,
24:31les policiers n'étaient pas armés.
24:32Et puis même s'ils avaient été armés,
24:33de toute façon,
24:34ils n'auraient pas pu faire usage
24:35de leurs armes.
24:36C'est des images que je voudrais
24:38ne plus voir.
24:40Et les agressions envers les policiers
24:41sont malheureusement
24:42de plus en plus fréquentes,
24:44comme le prouve régulièrement
24:45l'actualité.
24:45Octobre 2025,
24:48un refus d'obtempérer.
24:50Le policier est traîné
24:50sur 200 mètres par le véhicule.
24:53L'individu était sous alcool
24:55et sous stup.
24:56Septembre 2025,
24:57un policier de la BAC
24:58est sauvagement agressé
24:59à Tourcoing
25:00par plusieurs individus,
25:02notamment des mineurs.
25:04Juillet 2025,
25:05Marseille.
25:07Une élève policière,
25:10violemment agressée
25:11dans sa propre cité.
25:13Elle était avec son compagnon.
25:14Son seul tort,
25:15c'est d'être dans la police.
25:17La haine envers les policiers
25:19n'a plus aucune limite
25:20et va même parfois
25:21jusqu'à entraîner leurs morts.
25:23Mai 2021,
25:24Eric Masson,
25:25policier,
25:27il a été tué
25:28lors d'un contrôle
25:29sur un point de deal
25:30en plein centre-ville.
25:32Juin 2016,
25:34cette affaire est terrible.
25:35Un couple de policiers
25:36sont assassinés
25:38à leur domicile.
25:39En présence de leur fils
25:41de trois ans et demi,
25:42l'auteur a filmé
25:45la scène
25:46en direct
25:47sur son Facebook.
25:49Je me dis
25:50qu'il serait quand même
25:50temps de se réveiller
25:51parce qu'agresser
25:52des policiers
25:53et accepter
25:53qu'on agresse
25:54des policiers,
25:55c'est pas possible.
25:56C'est la symbolique
25:57d'une société
25:58qui déraille.
26:00Je pense que
26:00dans d'autres pays,
26:01on n'agresse pas
26:02les policiers.
26:06Alors,
26:07pour vérifier
26:07si la police
26:08est plus respectée ailleurs,
26:09nous sommes partis
26:10au Maroc,
26:11à Casablanca.
26:14Pour demander
26:15aux habitants
26:15ce qu'ils pensent
26:16de la sûreté nationale,
26:17la police locale.
26:19Et à en croire
26:20ces deux jeunes
26:20d'une vingtaine d'années,
26:22le respect de l'uniforme
26:23est une évidence.
26:26Ici,
26:26la police respecte
26:27les citoyens
26:28et les citoyens
26:29respectent la police.
26:30Nous décidons
26:37de leur montrer
26:37ces images tournées
26:38à Paris
26:39où des vendeurs
26:40à la sauvette
26:40jettent des projectiles
26:41sur un fourgon de police.
26:43Les deux Marocains
26:44sont médusés.
26:47Non,
26:47ici,
26:47c'est impossible
26:48ce genre de scène.
26:50Pour avoir été
26:51souvent au Maroc,
26:52le policier
26:53est très respecté.
26:54Vous êtes dans un royaume
26:55puisque le roi
26:56est le commandeur
26:57des croyants.
26:58Nous avons demandé
26:59à un autre homme
27:00ce que risque
27:00un Marocain
27:01qui s'en prend
27:02à un policier.
27:04Si on va en prison,
27:05on est dans même
27:05peut-être 4 ans,
27:075 ans,
27:08moi-même.
27:09Après vérification,
27:11la loi marocaine
27:12prévoit jusqu'à
27:132 ans d'emprisonnement
27:14pour toute agression
27:14envers un officier de police.
27:16Mais à la différence
27:17de la France,
27:18ici,
27:19les peines
27:19sont réellement appliquées
27:20et les conditions
27:21de détention
27:22bien plus strictes
27:23que chez nous.
27:24Comme nous l'explique
27:24ce jeune
27:25qui vient tout juste
27:26de sortir de prison.
27:27On va sortir
27:28ce matin.
27:30Selon lui,
27:31les détenus marocains
27:32n'ont pas forcément
27:33droit à 3 repas
27:34par jour
27:34comme en France.
27:35Ils ont donné
27:36toute la journée
27:37un pain,
27:39du pain.
27:40Imagine-toi,
27:41mon frère,
27:42tu vas manger
27:43ce truc de pain
27:45avec un petit jus
27:46toute la journée.
27:47Vous savez,
27:48j'ai connu une époque,
27:49moi,
27:49quand un Marocain
27:51avait une peine
27:52ou même était placé
27:54en garde à vue
27:54chez nous,
27:55il ne fallait pas
27:56qu'il retourne au Maroc
27:56parce qu'il allait avoir
27:58une peine similaire
27:59dans son pays.
27:59à Casablanca
28:02comme dans plusieurs
28:02villes du Maroc,
28:04plusieurs manifestations
28:05pour l'éducation
28:05et la santé
28:06ont eu lieu
28:06le mois dernier.
28:09La Gen Z,
28:10collectif de jeunes militants,
28:11s'est confrontée
28:12aux policiers
28:13dans la rue.
28:18Youssef,
28:1824 ans,
28:19a été témoin
28:20de ces scènes.
28:20C'était vraiment
28:23très violent.
28:24Ils brisaient tout.
28:25Ils cassaient les vitrines.
28:27Certains manifestants
28:28ont tenté d'attaquer
28:29un poste de police
28:30près d'Agadir.
28:31Pour les en empêcher,
28:32les policiers
28:33ont ouvert le feu.
28:34Trois personnes
28:35ont été tuées.
28:39Aux Etats-Unis,
28:40cette fois-ci,
28:41un policier de Las Vegas
28:44n'hésite pas
28:44à tirer
28:45à travers son pare-brise
28:46pour arrêter
28:47des délinquants en fuite.
28:48En Angleterre,
28:51certains policiers
28:52pratiquent
28:52le contact tactique
28:53qui consiste
28:54à volontairement
28:55percuter
28:56un scooter en fuite
28:56après avoir
28:59commis un délit.
29:01Des scènes
29:02qui paraissent
29:02complètement inimaginables
29:04en France.
29:06A Saint-Denis,
29:07en banlieue parisienne,
29:08nous avons interrogé
29:09plusieurs jeunes
29:10sur l'image
29:10qu'ils ont de la police.
29:12Leur réponse
29:12témoigne d'un grand
29:14manque de respect.
29:15Votre avis en général
29:16sur la police ?
29:17Un A6.
29:18C'est raciste.
29:20Vas-y.
29:21Ils sont trop à l'aise.
29:22Ils abusent
29:22de leurs droits.
29:23C'est ça,
29:24le truc.
29:24Abus de pouvoir.
29:24Les policiers
29:25d'Aubervilliers
29:25et de la Courneuve,
29:27c'est les plus gros
29:27fils de p***
29:28qui existent en vrai.
29:30Mais là,
29:30on est à Saint-Denis.
29:31T'as vu,
29:31Saint-Denis,
29:32c'est que des bâtards,
29:32les keufs.
29:33T'as vu ?
29:33Mais c'est des grands bâtards,
29:34la police, mon frère.
29:35Il y a un keuf ici,
29:36à Saint-Denis,
29:36il a une tête blanc.
29:37C'est le plus grand
29:38fils de p***
29:39de moins.
29:40Alors,
29:41pour tenter de réconcilier
29:42les jeunes avec l'autorité,
29:44certains tentent
29:44de réaliser un travail
29:45de fond sur le terrain.
29:48Abdoulaï Kanté,
29:49policier âgé de 47 ans,
29:51nous a donné rendez-vous
29:52à Sergi Pontoise
29:53dans le quartier
29:53où il a grandi.
29:55Il se souvient
29:55d'une époque
29:56où la police
29:57était crainte et respectée.
29:58C'est marrant
29:59parce qu'ici,
30:00en fait,
30:00on était posé
30:01avec mes potes.
30:02Des fois,
30:02on se faisait courser
30:03par la BAC.
30:04Ils faisaient peur
30:05à la fois,
30:05mais qu'on respectait aussi.
30:06Aujourd'hui,
30:07certains jeunes
30:08ne respectent plus
30:08tout ce qui peut être
30:09la police,
30:10les médecins,
30:11les pompiers,
30:12etc.
30:13Donc aujourd'hui,
30:14on en est là.
30:15Abdoulaï Kanté
30:16est entré dans la police
30:16il y a 26 ans.
30:18Il révèle que
30:19ses origines maliennes
30:20et sa couleur de peau
30:21lui ont valu
30:22de nombreuses remarques
30:23racistes
30:23durant son parcours,
30:24notamment de la part
30:25des délinquants
30:26qui l'interpellaient.
30:29Effectivement,
30:30ma couleur
30:30ou peut-être mon origine
30:31peut poser problème.
30:32Je suis considéré
30:33comme un traître
30:33par certains
30:34des personnes
30:35qui me voient
30:36comme un traître,
30:38voilà,
30:39un nègre de maison.
30:40Comment ça,
30:40tu contrôles tes frères
30:41et tout,
30:42t'es un traître
30:42et tout ça.
30:43Ceux de vendu,
30:44t'as la botte des blancs.
30:46Moi,
30:46ce que je dis souvent,
30:47c'est que
30:47l'uniforme en lui-même,
30:49il est bleu, blanc, rouge.
30:50Il fait distinction,
30:51il fait aucune distinction
30:52sur la couleur de peau
30:53et on sert n'importe
30:54quel citoyen,
30:54peu importe son origine.
30:55Et son sexe.
30:57Pour essayer
30:57de faire bouger
30:58les mentalités,
30:59l'homme participe
31:00de manière régulière
31:01à des rencontres
31:02avec des jeunes
31:02dans des écoles.
31:03Des échanges
31:04sur le rôle
31:05de la police
31:06dans notre société.
31:09Je m'appelle
31:09Abdoulaye Kanté
31:10et je suis policier.
31:12Qu'est-ce qu'on peut
31:13rencontrer pour voir
31:13la police ?
31:14Ils ont ?
31:16Inutiles.
31:16Inutiles ?
31:17C'est des voleurs,
31:18à chaque fois
31:19que je me fais contrôler,
31:20j'ai su qu'ils les prennent.
31:21C'est pas des voleurs.
31:23Après une heure
31:24de discussion,
31:24certains jeunes
31:25semblent avoir été réceptifs
31:27au discours d'Abdoulaye.
31:28La police reste là
31:29pour nous aider,
31:30reste là pour la France.
31:31Mais d'autres
31:32ne sont pas prêts
31:33de changer d'avis
31:34sur la police.
31:35Est-ce que vous trouvez
31:36ça normal
31:37qu'on insulte
31:38la police
31:39comme ça
31:40en toute impunité ?
31:41Je vous la fais aussi.
31:43Vous aimeriez être flic ?
31:44Moi ?
31:45Non, jamais.
31:46Pourquoi ?
31:47Parce que pour moi,
31:48ils sont pas à l'écoute
31:48de la population.
31:49Si la propagation
31:51de la haine anti-flic
31:52semble bien réelle
31:53et pas assez sanctionnée
31:54par la justice,
31:56la majorité de la population
31:57soutient les forces de l'ordre.
31:59Selon un sondage récent,
32:0175% des Français
32:02ont confiance
32:03en leur police.
32:04Sous-titrage Société Radio-Canada
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