Skip to playerSkip to main content
  • 2 days ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00Comme chaque premier jeudi de novembre, c'est donc la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire instaurée il y a 10 ans.
00:07Cette journée est l'occasion pour les communautés scolaires et leurs différents partenaires d'organiser des manifestations au sein des écoles, des collèges, des lycées ou plus largement à l'échelle locale.
00:16Des conférences, des séances de sensibilisation, des expositions, des jeux aussi, des ateliers.
00:21J'en passe cette journée qui constitue l'un des temps forts du programme de lutte contre le harcèlement à l'école.
00:27Un sujet épineux qui nous concerne tous et qu'on va aborder avec vous.
00:31Hugo Martinez, bonjour.
00:33Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:34Vous êtes, je le disais à l'instant, président fondateur de l'association Hugo.
00:38On va expliquer le nom, c'est votre prénom et en même temps c'est le signe qu'il faut aller de l'avant.
00:44Elle a été créée en 2018 afin de lutter contre le harcèlement scolaire.
00:47Vous qui avez vous-même été harcelé pendant 12 années, évidemment, vous allez nous partager votre expérience.
00:52Vous avez décidé de mettre à profit votre histoire pour aider ceux qui sont aujourd'hui victimes de harcèlement ou leurs parents qui sont bien souvent démunis.
01:01Journée de sensibilisation, ça veut forcément dire petit clip.
01:03On va regarder le clip national qui est proposé dans toutes nos institutions en cette journée.
01:10Je vous laisse découvrir.
01:10Je te montre une vidéo, regarde, t'as vu ?
01:13Oh, une dérouille !
01:14C'est marre !
01:15Oui, ils sont ensemble !
01:16Oh, c'est tellement là !
01:17Oh, les les siguels, là !
01:19Oh non, franchement, moi j'aurais honte de venir au collège.
01:21Dans l'ignorant, je me sens rejetée, du droit d'aimer, on me fait douter.
01:30Leur nos cueillons de mes pensées, mon cœur se serre, ma tête va lâcher.
01:38Seule dans le noir, j'ai peur du miroir, de regarder en face.
01:46Je perds tout espoir, dans ce couloir, je ne me sens pas à ma place.
01:54Tous différents, mais pourquoi se moquer ?
01:58Triste à l'intérieur, obligé de me cacher.
02:02Tous différents, jamais indifférents.
02:06Faire taire la haine, dire nos harcèlements.
02:11Voilà, on a décidé de jouer la séquence en entier parce qu'évidemment, ça parle à ceux qui la regardent.
02:15C'est une séquence d'utilité publique aujourd'hui.
02:18Et bien souvent, le harcèlement scolaire, ça démarre quoi ? Dans un couloir, dans une cour de récré ?
02:22Ça démarre de la façon la plus banale possible.
02:24Et c'est ça, un peu, tout le vice finalement du harcèlement.
02:26Alors là, il y a aussi la question du cyberharcèlement qui est mise en évidence dans ce clip.
02:30Je pense que c'est important de bien rappeler que c'est une des formes de harcèlement.
02:33Il ne faut pas dissocier le harcèlement scolaire d'un côté, le cyberharcèlement de l'autre.
02:37C'est bien un tout.
02:39Mais en tout cas, ce harcèlement, quelle que soit la forme, elle commence de la façon la plus banale.
02:43Et c'est ça, le grand danger, c'est que l'enfant s'en rend souvent compte à un moment où il est trop tard.
02:48Moi, ça a commencé par des insultes, t'es gros, t'es moche.
02:51Et finalement, quand on s'en rend compte, quand on prend conscience,
02:53ah, c'est quand même pas normal que je subisse autant d'insultes,
02:56et bien on en parle à ce moment-là.
02:58Mais en fait, finalement, il y a déjà tout un cap qui est passé.
03:01Quand j'en parle à mes parents, qu'ils réagissent en allant voir les directeurs d'établissement,
03:05les enseignants ou les institutrices quand c'est à l'école primaire.
03:08Et que derrière, finalement, il y a une non-reconnaissance de la part de l'établissement scolaire.
03:13Après, la bataille commence pour justement faire reconnaître ça.
03:15Mais tout ça, toute cette prise de parole, finalement,
03:19elle arrive à un moment où c'est déjà presque trop tard.
03:21Et c'est ça la difficulté du harcèlement scolaire.
03:23Il y a beaucoup d'enfants, d'ailleurs, qui ne parlent pas à un adulte, à leurs parents.
03:27Et on peut le comprendre, parce que ceux qui parlent ne sont pas toujours entendus.
03:31Oui, et il faut aussi avoir un discours, et c'est pour ça que j'aime le rappeler.
03:34On parle souvent des parents, mais il faut aussi dire aux enfants
03:36que tout adulte à qui ils peuvent en parler, parce que c'est parfois difficile d'en parler à un parent,
03:40c'est parfois difficile d'en parler à un grand frère ou une grande soeur.
03:43Ça peut être un oncle, une tante, ça peut être les grands-parents, ça peut être un proche de la famille.
03:47À partir du moment où c'est un adulte, il saura après vers qui rediriger, transmettre l'information.
03:52Ça, c'est un point important.
03:53Le deuxième point important pour les jeunes ou les familles qui nous regardent,
03:56c'est d'avoir en tête que le harcèlement scolaire à la maison,
03:58souvent, il se détecte, il se rend compte,
04:02quand il y a un changement de comportement.
04:04Un jeune qui était plutôt impliqué sur le plan scolaire,
04:07qui devient désimpliqué,
04:09ou un jeune qui était plutôt extraverti,
04:11qui va plutôt se renfermer sur lui-même.
04:12Bref, tout changement de comportement,
04:14ça doit alerter les parents, les proches,
04:17et donc ouvrir à une discussion sur le sujet du harcèlement,
04:20peut-être enquêter même à aller voir l'école,
04:22l'établissement scolaire, pour justement creuser un peu tout cela.
04:24Voilà, parler à un adulte, à ses parents, ou à un référent,
04:30est-ce que ça aide forcément l'enfant ?
04:31Ça, c'est une question qui revient régulièrement,
04:32parce qu'on voit des cas où la situation, finalement,
04:35ne fait qu'empirer une fois qu'on a témoigné.
04:38Il faut en parler, ça c'est clair,
04:41parce qu'on ne peut pas aider un enfant.
04:43Alors, notre rôle d'adulte,
04:44c'est de pouvoir détecter au plus tôt possible,
04:46mais vous savez, aujourd'hui, la réalité est très claire,
04:48c'est qu'aujourd'hui, dans tout le parcours d'enseignant,
04:51il n'y a aucune heure qui est dédiée à la formation du harcèlement scolaire.
04:56Ce n'est que de la formation continue.
04:58Une fois que vous êtes enseignant,
04:59on vous propose des modules de formation optionnels
05:02pour vous former au harcèlement scolaire.
05:04Donc, on n'est pas prêt tout de suite,
05:05tant qu'il n'y aura pas un changement de comportement là-dessus,
05:07de la part de l'éducation nationale et de notre gouvernement,
05:10on n'est pas prêt d'avoir tous les moyens mis en place
05:12pour la détection précoce.
05:13Donc, c'est un peu aux enfants sur lesquels on se repose
05:15de parler, malheureusement.
05:17D'ailleurs, on le voit à la politique nationale menée sur le sujet,
05:20les ambassadeurs contre le harcèlement,
05:23c'est un peu un aveu de faiblesse.
05:25Parce qu'on demande aux enfants, eux-mêmes, de se détecter entre eux.
05:27Et parfois, ça aggrave la situation,
05:28parce que remettre cette question entre les mains d'autres enfants
05:31qui peuvent, eux-mêmes, être partie prenante, finalement.
05:33C'est une lourde responsabilité que de devenir un ambassadeur
05:36dans une cour de récré.
05:37D'ailleurs, on l'a bien vu, vous savez,
05:38en juin, quand il y a eu ce jeune qui a attaqué à coups de couteau
05:41sa surveillante, il était ambassadeur harcèlement scolaire.
05:44Ça n'a pas de sens.
05:46Et en fait, c'est pareil,
05:47ces études-là qu'on mène, ces questionnaires qui sont distribués aux jeunes.
05:51C'est du bricolage pour vous, aujourd'hui, Yves Gauvin ?
05:53Oui, c'est du bricolage.
05:54On est en train de mener avec des moyens d'avant-guerre
05:57un combat qui est bien, lui, contemporain,
06:00et d'aujourd'hui, d'actualité,
06:01avec les réseaux sociaux,
06:02avec la question de ce qui se passe dans la cour de l'école,
06:04au sens large, école, collège, lycée.
06:06On est en train, en fait, de se dire...
06:09Vous voyez, moi, je prends l'image souvent d'un enfant
06:11dont on arrache le cœur,
06:13ce n'est pas un pansement qu'on lui met,
06:14on le soigne.
06:15Parce qu'il y a aussi la question,
06:16on parlait de la prévention,
06:17mais de l'accompagnement des victimes.
06:19Aujourd'hui, il n'y a aucune solution qui est proposée.
06:20Il y a un numéro vert, qu'il faut qu'on rappelle,
06:22qu'il y a le 30-18.
06:23C'est important.
06:23Alors, il y a deux numéros.
06:24Peut-être expliquer la différence,
06:25parce que nous-mêmes, on était perdus ce matin.
06:26Il y a le 30-18 et il y a le 30-20.
06:28Alors, le 30-20 n'existe plus.
06:29Le 30-20 n'existe plus.
06:30Vous voyez, typiquement,
06:31c'est en termes de communication,
06:32justement, il y a un vrai enjeu.
06:35Il n'y a plus que le 30-18, aujourd'hui, qui existe.
06:38Le 30-18, c'est un accompagnement,
06:39en fait, finalement, à l'instant T.
06:41C'est-à-dire, c'est un conseil
06:42par rapport à une problématique.
06:43J'ai une vidéo, appelez le 30-18,
06:45je vois qu'il apparaît sur vos écrans.
06:47C'est une problématique à l'instant T.
06:48Donc, un conseil, mais ce n'est pas un suivi.
06:51Or, les familles, ce dont elles ont besoin,
06:52c'est un suivi sur le long cours,
06:54avec des séances, notamment,
06:55de reconstruction pour l'enfant,
06:57avec un thérapeute, etc.
06:58Tout ça représente un coût
06:59qu'aujourd'hui ne peut pas être absorbé
07:00par toutes les familles.
07:02Il faut savoir qu'on l'a estimé, nous,
07:03ce coût à l'association Hugo,
07:04c'est environ 500 euros pour les familles, par mois.
07:07Et toutes les familles...
07:08Les familles que vous encadrez et que vous aidez.
07:09Voilà, en globalité, en fait...
07:11Ça coûte 500 euros par mois.
07:12Ça coûte 500 euros par mois
07:13d'accompagner son enfance de façon complète, je dirais.
07:16Donc, ce travail-là,
07:17parce que c'est avec un psychothérapeute,
07:19ça va être avec également souvent un diététicien nutritionniste,
07:22parce qu'il y a souvent des troubles du comportement alimentaire,
07:23dans un sens, anorexie ou dans l'autre, plutôt obésité.
07:26Ça va être aussi parfois des professionnels plus spécialisés,
07:29je pense à des ergothérapeutes ou des orthophonistes,
07:31quand il y a des troubles, finalement, post-traumatiques aussi.
07:34Et tout ça, ça représente un coût
07:35qui n'est aujourd'hui pas pris en charge par l'État.
07:37Et nous, en tant qu'association,
07:39ce qu'on essaie, c'est de faire avec des bouts de ficelle
07:40et des bouts de corde,
07:40d'essayer de trouver des réponses à cela.
07:42Et donc d'essayer de mettre en lien avec des professionnels
07:44qui acceptent de recevoir gratuitement,
07:46ou en tout cas à titre gracieux, les familles.
07:48Alors, je suis allée sur le site de votre association,
07:50donc votre prénom à vous, c'est Hugo.
07:52Vous partez évidemment de votre vécu,
07:55vous tentez de le mettre à profit.
07:56Bien sûr.
07:56Hugo, Hugo, expliquez-nous le genre.
07:59Oui, l'idée, c'est qu'en fait,
08:00d'abord, le message que je veux porter,
08:02c'est un message d'espoir.
08:03C'est-à-dire, à tous les jeunes, encore une fois,
08:05qui nous écoutent, toutes les familles,
08:06c'est que le harcèlement scolaire,
08:07ce n'est pas une fatalité.
08:08On peut s'en sortir.
08:09Moi, j'ai eu la chance d'avoir des parents à mes côtés,
08:11justement, pour m'aider,
08:12pour m'accompagner, me soutenir,
08:14alerter, faire le nécessaire auprès des établissements scolaires.
08:17Tous n'ont pas cette chance-là.
08:18Et c'est pour ça aussi qu'on essaie de sensibiliser les parents
08:19sur comment ça se détecte.
08:21Et la question des écrans, aujourd'hui,
08:23fait que, malheureusement,
08:24il n'y a plus assez d'espace de dialogue, je dirais,
08:26dans les familles.
08:28Et donc, c'est vrai que ce message-là d'espoir,
08:29il doit permettre à d'autres jeunes aussi
08:31de tenir, d'abord, et puis de se reconstruire.
08:34Moi, ma passion pour le cinéma et le théâtre
08:36m'a permis de me reconstruire, d'en ressortir plus fort.
08:38Et c'est ce qu'on veut insuffler.
08:40C'est-à-dire, dans ce sens-là,
08:41que moi, j'ai signé hier, au journal du dimanche,
08:43une tribune, avec Jean-Louis Borloo,
08:45notamment Pascal Gentil,
08:46l'ancien champion du monde de taekwondo,
08:48et la maire de Portoise,
08:50pour justement dire que,
08:51face à ce fléau du harcèlement scolaire,
08:53on doit pouvoir s'appuyer sur deux secteurs majeurs en France,
08:56la culture et le sport.
08:58Je suis convaincu que ces passions,
08:59nos jeunes, en fait, ne sont plus passionnés.
09:02Nos jeunes se sont détournés des activités.
09:03Et moi, les présidents de clubs sportifs ou culturels me le disent,
09:07les rangs, les effectifs de ces clubs
09:09se sont vidés depuis qu'il y a les écrans.
09:10Parce que les jeunes se sont renfermés sur eux-mêmes.
09:13C'est assez drôle, parce qu'on a un espèce de paradoxe.
09:16On se dit connectés, amis, etc.
09:18Mais en fait, on est dans un monde
09:19qui est d'autant plus isolé, finalement.
09:21Nos jeunes sont connectés virtuellement,
09:23mais en fait, très isolés socialement.
09:24Il faut se tourner vers l'extérieur,
09:25si je vous écoute, finalement, aujourd'hui.
09:27Une journée comme celle-ci,
09:29j'ai commencé par dire,
09:30vous avez peut-être habillé vos enfants en bleu ce matin.
09:32C'est le cas de mes deux enfants.
09:33Et ce n'est pas le cas des enfants de mes collègues
09:36dans la rédaction qui disaient,
09:37mais moi, dans mon école, il n'y a pas ça aujourd'hui.
09:39En fait, malheureusement,
09:40ce qui aujourd'hui fait l'exception,
09:43c'est-à-dire des établissements qui sont très mobilisés
09:45ou des personnels qui sont, de façon éparsche,
09:47très mobilisés, peut-être un peu plus que les autres,
09:49ça devrait être la normalité.
09:52Et en fait, aujourd'hui, on se félicite
09:53quand il y a un établissement qui est un peu moteur.
09:55C'est au beau vouloir de chacun, en fait.
09:57Mais c'est très clairement cela.
09:58C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
09:59cette politique menée aujourd'hui en France
10:01sur le harcèlement scolaire, cette politique nationale,
10:03elle est très aléatoire.
10:04Un cas de harcèlement sera têté
10:06de façon complètement différente
10:07d'un établissement scolaire à l'autre.
10:10L'idée de la journée comme ça, là, tous en bleu,
10:11c'est de dire, on est tous habillés dans la même couleur.
10:14C'était celle d'une autre édition, le 18 novembre.
10:16On est tous habillés de la même couleur,
10:18on est tous les mêmes, finalement.
10:19Il faut qu'on se parle aussi.
10:21Et ça commence dans certains établissements,
10:23l'école de mes enfants, c'est dès la maternelle.
10:24Et oui, ça commence de plus en plus jeune,
10:27le harcèlement scolaire, d'abord parce que les écrans,
10:29là encore, je le redis,
10:29commencent de plus en plus tôt.
10:32Le primo accès à un téléphone ou à un écran
10:34est de plus en plus tôt.
10:35Il faut bien se rendre compte que nos jeunes,
10:36aujourd'hui, quand on additionne le temps d'écran
10:38sur les réseaux sociaux,
10:40sur les jeux vidéo, etc.,
10:41à la télé en moyenne,
10:42en fait, quand on additionne tout cela,
10:44nos jeunes entre 10 et 25 ans
10:46passent en moyenne chaque année,
10:48nuit et jour,
10:50trois mois et demi sur un écran.
10:52Trois mois et demi,
10:53ce sont des chiffres qui doivent quand même nous alerter.
10:56Et donc, c'est vrai que,
10:57quand on voit que, finalement,
10:58ils arrivent de plus en plus tôt,
11:00eh bien, forcément,
11:01ils doivent avoir une attention beaucoup plus forte.
11:03Et les parents doivent avoir,
11:04c'est ce que je disais tout à l'heure,
11:05cette question du débat, du dialogue dans la famille,
11:07on ne l'a plus.
11:08Moi, j'ai beaucoup de familles qui nous contactent,
11:10qui me disent, mais en fait, non,
11:11moi, je ne m'en suis pas rendu compte.
11:12Je suis tombé des nues quand mon enfant
11:13m'en a parlé du harcèlement scolaire.
11:16Mais en fait, parce qu'il faut reparler,
11:18il faut questionner,
11:19ne serait-ce que comment ça s'est passé ta journée ?
11:21Comment tu as vécu ta journée ?
11:22Est-ce que ça s'est bien passé ou mal passé ?
11:24Ces questions-là,
11:24elles peuvent recréer du dialogue.
11:25Uniquement des parents d'enfants harcelés
11:27qui vont au contact,
11:28ou aussi des parents de harceleurs ?
11:29Parce qu'on le voit, finalement,
11:31il faut commencer par là,
11:32s'intéresser par ceux qui harcèlent.
11:33Pourquoi ?
11:35De quoi ça part ?
11:35Dans 9 cas sur 10,
11:36les enfants harceleurs
11:37sont en fait des enfants
11:38qui souffrent autant qu'ils font de mal.
11:40Ils ont eux-mêmes aussi une fragilité.
11:42Parce que l'enfant harcelé aussi,
11:43c'est souvent une fragilité
11:43qui fait qu'entre jeunes,
11:45ils s'en rendent compte instinctivement.
11:48Cette fragilité,
11:48ça peut être une fragilité physique,
11:50ça peut être une fragilité intellectuelle
11:51sur le plan scolaire,
11:51sur le plan familial.
11:53Sauf que d'un côté,
11:53le harceleur,
11:54il arrive à prendre le lead,
11:55je dirais,
11:56sur le groupe classe,
11:57à liguer en fait tout un groupe classe
11:58à ses côtés contre le harcelé.
12:01Et donc le mettre en lumière, lui,
12:02plutôt que sa faiblesse intérieure.
12:04Et d'un côté,
12:05en face,
12:06le harcelé, lui,
12:06est plutôt fragile.
12:07Donc moi,
12:07ce que je dis,
12:09et ce que j'affirme de plus en plus,
12:11c'est que les primo-harceleurs,
12:13il faut comprendre
12:13pourquoi ils en arrivent là.
12:15Il y a les cas
12:16sur lesquels ça relève
12:17des troubles psychologiques,
12:18si on ne pourra rien y faire,
12:18il faut les soigner.
12:19Et par contre,
12:20sur ces jeunes qui souffrent,
12:21il faut leur apprendre
12:21qu'il y a d'autres moyens
12:22que la violence
12:23d'exprimer leur mal-être.
12:24Par contre,
12:25sur les récidivistes,
12:26cette tolérance,
12:27zéro.
12:27On ne doit pas avoir
12:28cette position de laxisme
12:29vis-à-vis de nos mineurs.
12:31On voit les actes,
12:32je pense à la petite Sarah,
12:33qui a quelques semaines
12:34a mis fin à ses jours,
12:35à 9 ans.
12:36On ne peut pas accepter cela
12:36aujourd'hui en France.
12:38On parle des harceleurs
12:38parce que de plus en plus
12:40d'anciens harceleurs
12:41repentis devenus grands
12:44ont commencé à parler.
12:45C'est assez nouveau
12:46comme phénomène.
12:47Je vous propose
12:48de regarder le témoignage
12:48de l'un d'entre eux.
12:50Il s'est repenti
12:51auprès de son ancienne victime.
12:53Regardez.
12:55Pour se libérer d'un poids
12:56et d'une forme de culpabilité,
12:59Guillaume Santandréou
13:00a décidé de prendre
13:01la parole publiquement.
13:03Il assume avoir harcelé
13:04certains camarades de classe.
13:06Dans un long message
13:07posté sur les réseaux sociaux.
13:11Je m'évoquais sur le physique,
13:12sur tout ce que je pouvais trouver.
13:13J'allais même parfois
13:14jusqu'à être violent.
13:15Je l'ai fait durant la primaire
13:16et une partie du collège.
13:18Et la chose qui me hante le plus,
13:19c'est de me dire que probablement
13:20ils y pensent peut-être encore.
13:22Le déclic lui est venu
13:23en lisant le témoignage
13:24d'une jeune femme harcelée.
13:26S'il se repentit aujourd'hui,
13:28c'est selon lui
13:28d'abord pour les victimes.
13:30Peut-être que dans le fond,
13:31il y a aussi une part
13:32de j'ai besoin de mettre des mots
13:33et de me pardonner à moi-même.
13:35Mais en tout cas,
13:35mon idée, c'est vraiment
13:36je pense que ça peut aider des gens
13:39et c'est vraiment
13:40le but de la démarche en tout cas.
13:42Parmi ces souffres-douleurs,
13:44il y avait Mélodie Pastor.
13:46Coucou Mélos.
13:47Coucou.
13:48Les deux anciens camarades de primaire
13:50ont repris contact
13:50il y a quelques années.
13:52Âgée de 32 ans aujourd'hui,
13:54elle n'a pas oublié
13:54les années de moquerie.
13:55J'étais juste seule à mon prise
13:57et comme la paix de noir
14:00et la solitude entraînent
14:01les railleries.
14:02On était plusieurs
14:03à nous moquer de toi.
14:04et effectivement
14:07à t'isoler
14:07et même
14:08à s'arranger
14:10presque pour être sûre
14:10que tu sois seule,
14:11à dire même
14:12que tu étais malade
14:13pour pas que les gens
14:13s'approchent de toi,
14:14etc.
14:15C'était vraiment
14:16un effet de groupe,
14:16je pense, oui.
14:17Depuis,
14:18Guillaume lui a présenté
14:19ses excuses
14:19qu'elle a acceptées.
14:21T'as reconnu tes torts,
14:24c'est toujours un moment
14:25qui fait du bien,
14:27qui est libérateur.
14:29Les excuses ne peuvent pas le passer
14:31mais par contre,
14:32oui, ça aide à reconstruire.
14:34Comme beaucoup d'enfants harceleurs,
14:36Guillaume dit avoir souffert
14:37lui-même de mal-être en primaire.
14:39Ça, je pense que c'était
14:39la classe 1 CE2, je pense.
14:41Donc moi, je suis là-haut.
14:43Notamment à cause de conflits
14:44dans le foyer familial.
14:46Une situation vécue
14:47comme une injustice.
14:48Je souffrais
14:49et je voyais d'autres petits-enfants
14:50qui avaient l'air plus heureux
14:51et j'avais envie sûrement
14:52de faire souffrir autrui
14:53et de ne pas être le seul
14:54à vivre cette injustice.
14:56Évidemment,
14:56ça n'excuse rien
14:57mais pour moi,
14:58ça peut expliquer pourquoi
14:59justement,
15:00je me suis mis à faire
15:01ce genre de choses.
15:02Nous avons fait lire
15:03le témoignage de Guillaume
15:04à Nora Tyran.
15:05En 2013,
15:06sa fille s'est donnée la mort
15:07après avoir été harcelée.
15:09Pour elle,
15:09ses prises de parole
15:10sont primordiales,
15:11surtout pour les victimes.
15:14Sa parole,
15:14elle est forte.
15:15Moi, je dirais,
15:17elle dit aux personnes
15:18vous n'y êtes pour rien.
15:21S'il y a des personnes victimes
15:22qui l'entendent,
15:23eh bien,
15:23il vient vous confirmer
15:24que vous n'y êtes pour rien,
15:26qu'il n'y a pas de profil type
15:27et qu'en effet,
15:28c'est du côté des auteurs
15:29de faits et des harceleurs
15:29qu'il faut agir.
15:31D'après une étude publiée
15:32aujourd'hui par son association,
15:347% des élèves
15:35sont considérés
15:36comme harceleurs.
15:38On vient de voir Nora Tyran,
15:39la maman de Mario.
15:41qui s'était suicidée
15:42par Pendaison
15:43a 12 ans
15:44car harcelée.
15:46Pour elle,
15:47l'IFOP vient de réaliser
15:47une enquête
15:49pour l'association,
15:50une enquête inédite
15:50baptisée
15:51Anatomie du harcèlement
15:52à l'école.
15:53Deux tiers des harceleurs
15:54auraient eux-mêmes
15:55déjà été harcelés.
15:57Est-ce qu'on peut dire
15:57aujourd'hui que les harceleurs
15:58et les harcelés
15:59partagent finalement
15:59une même forme
16:01de vulnérabilité aujourd'hui ?
16:02Oui, clairement,
16:03le témoignage de Guillaume
16:03confirme ce que je vous
16:04expliquais jusqu'avant.
16:06Ils sont tous les deux
16:07en souffrance.
16:08En tout cas,
16:08dans la plupart des cas,
16:09je reprends quand même
16:10ce contexte,
16:11c'est important,
16:11c'est que dans la plupart
16:12des cas,
16:12ils souffrent tous les deux.
16:13Et c'est juste
16:14qu'il y a simplement
16:14l'un d'un côté
16:15qui a réussi à prendre
16:16cette capacité
16:17à embarquer tout un groupe.
16:19C'est ce qu'explique Guillaume.
16:19Il a cette fragilité
16:20sur le plan familial
16:21et donc il a préféré
16:22finalement s'attaquer
16:23à son harcelé finalement
16:26et plutôt que de pouvoir
16:27exprimer notamment
16:28auprès d'un psychologue
16:29ou en tout cas
16:30auprès de ses proches.
16:31C'est tout l'enjeu
16:32de cette bataille
16:33contre le harcèlement.
16:34C'est d'arriver
16:34à faire comprendre
16:35dans un monde
16:35où on est envahi
16:37par la violence,
16:38que ce soit sur tout
16:39ce qui se passe dans le monde,
16:40mais sous les jeux vidéo,
16:41sous les réseaux sociaux,
16:41cette violence
16:42va être partout.
16:43Donc les jeunes
16:43sont exposés à la violence
16:44de plus en plus tôt
16:45et donc ils voient là
16:46comme un moyen finalement
16:47d'exutoire
16:48par rapport à leur mal-être.
16:49Tout l'enjeu
16:50c'est de leur faire comprendre
16:51que non,
16:51il y a d'autres manières
16:52que la violence
16:52et la parole,
16:53prendre la parole,
16:54échanger,
16:55ça peut être justement
16:56un des moyens
16:56pour évacuer tout cela.
16:58Qu'est-ce qui vous a sauvé
16:59vous Hugo ?
16:59Deux années harcelées,
17:01j'ai écouté plusieurs
17:02de vos témoignages
17:03où vous racontez aujourd'hui
17:04aux médias
17:05sur les plateaux télé
17:06que vous vous rendiez
17:07vous-même à la cour
17:07dans cette cour de récré
17:08face à ce mur.
17:09Vous attendiez vos harceleurs
17:10pour recevoir des coups ?
17:11En fait,
17:12ça c'est en effet au collège,
17:13c'est quelque chose
17:13qui s'est passé au collège
17:14notamment sur l'année de 4ème
17:15juste avant que mes parents
17:16me changent d'établissement scolaire.
17:19C'était un rituel
17:20qui s'instaurait
17:20parce qu'en fait
17:21on rentre dans une espèce
17:22de dépendance finalement,
17:23ça devient une routine
17:24et là,
17:25quand on en est à ce stade-là,
17:26cette espèce d'habitude
17:27qui s'installe,
17:28on en est dans les plus hauts
17:29stades du harcèlement
17:30parce qu'on en devient
17:31presque dépendant
17:32et donc pendant les vacances scolaires,
17:34les week-ends,
17:35alors c'est plus le cas aujourd'hui
17:36avec les réseaux sociaux
17:36parce qu'il y a ce contact permanent,
17:38il n'y a plus de frontières.
17:38Ça s'arrêtait,
17:39vous aviez des pauses.
17:39Ça s'arrêtait
17:39et finalement,
17:41j'en devenais presque dépendant,
17:42c'était un rituel,
17:43quelque chose,
17:43je savais.
17:44La question n'était plus
17:44de me poser
17:45est-ce que je vais à l'école
17:46ou au collège
17:46et est-ce que je vais me faire frapper
17:47ou insulter,
17:48c'était,
17:49ça va être quoi l'insulte,
17:50ça va être quoi aujourd'hui
17:51la bousculade du jour.
17:53Donc,
17:54cette dépendance finalement
17:56au harcèlement
17:56et donc aujourd'hui
17:57avec les réseaux sociaux,
17:58elle est amplifiée
17:59parce que le contact
18:00il est permanent
18:00et même des jeunes,
18:01moi c'est ce qui m'est arrivé,
18:02les réseaux sociaux au début,
18:04je n'étais pas présent
18:05et j'en étais victime
18:05de ce cyberharcèlement
18:06avec des vidéos dégradantes
18:08à mon égard
18:09sans que je sois présent
18:10sur les réseaux sociaux.
18:11Aujourd'hui,
18:12là où je veux aussi alerter
18:13les jeunes et les familles
18:14qui nous écoutent,
18:15on parle des réseaux sociaux
18:16très bien
18:16mais aussi des jeux vidéo.
18:18Je pense à des jeux vidéo
18:19qui sont notamment connectés
18:20avec un chat,
18:21avec un espace de discussion.
18:22Ils deviennent en soi
18:23des réseaux sociaux
18:24et là,
18:25il faut être très vigilant
18:26parce que les jeunes
18:26ne discernent pas forcément
18:27à ces jeunes âges
18:29que parce qu'il y a un chat,
18:32parce qu'il y a une communication
18:33entre joueurs,
18:33ça en devient un réseau social.
18:34Et donc,
18:35il faut être tout aussi vigilant
18:36sur ces jeux vidéo
18:37et pas se dire
18:38« Ok, j'isole mon fils
18:40ou ma fille des réseaux sociaux,
18:41je le mets sur les jeux vidéo »
18:42mais en fait non,
18:43c'est aussi un espace de l'endroit.
18:44C'est vrai qu'on parle beaucoup
18:45par exemple de TikTok,
18:46il y a le parquet de Paris
18:47qui vient d'annoncer
18:48avoir ouvert une enquête préliminaire
18:49contre la plateforme
18:51accusée de mettre en danger
18:52la santé mentale
18:53des jeunes utilisateurs.
18:54Ça ne s'arrête pas là,
18:55c'est ça que vous êtes en train de dire ?
18:57Moi, la santé mentale des jeunes,
18:58c'est un combat
18:58que j'ai pris à bras le corps aussi
19:00qui est finalement
19:01un combat beaucoup plus large
19:02que le harcèlement scolaire
19:02parce que je pense que finalement
19:03derrière tout cela,
19:04c'est un peu l'arbre
19:05qui cache la forêt.
19:06C'est une jeunesse en souffrance
19:06à laquelle on est confronté aujourd'hui.
19:08J'ai eu l'occasion de m'exprimer
19:08à plusieurs reprises
19:09sur ce sujet-là
19:10mais je pense qu'on a une jeunesse
19:11qui en fait a été exposée
19:12à des dangers,
19:13à des violences inédites.
19:15On est dans un climat
19:16qui est presque,
19:17certains psychologues le disent,
19:19pire qu'un climat de guerre.
19:21Le docteur Boris Cyrulnik le dit,
19:23on parle de temps de guerre
19:24et de temps de paix
19:25en ce moment pour nos jeunes.
19:26Il y a eu le Covid,
19:28il y a la guerre en Ukraine,
19:29les différents conflux de guerre,
19:31il y a le climat politique instable
19:32aussi aujourd'hui en France
19:33et dans tout cela,
19:34il y a un accès à l'information
19:35en continu
19:36qui est de plus en plus précoce
19:37et de plus en plus quantitatif.
19:40Avant, à une certaine époque,
19:41les jeunes,
19:41quand ils rentraient chez eux le soir,
19:44n'avaient pas accès
19:44à ces chaînes d'information en continu.
19:46Aujourd'hui,
19:46c'est devenu un rituel habituel.
19:49Avant, ces jeunes
19:50n'avaient pas accès non plus au téléphone
19:51avec les flots d'informations
19:52en continu qu'ils ont.
19:53Aujourd'hui, c'est au quotidien.
19:56Je vous confirme
19:56que je suis tombée sur des chiffres,
19:58je les ai relus plus d'une fois
19:59parce que ça fait froid dans le dos.
20:00Alors, plusieurs études,
20:02évidemment,
20:02on prend celle qui nous intéresse,
20:03l'étude Montalo
20:04qui a été menée par l'INSERM
20:05et l'université Paris-Cité
20:06auprès de 17 000 jeunes
20:07de 11 à 24 ans
20:09qui révèlent que plus du tiers
20:10des jeunes présentent
20:10des signes de détresse psychologique
20:12de type anxio-dépressif.
20:14Un million d'élèves harcelés
20:15aujourd'hui,
20:1624% de lycéens
20:17avec des pensées suicidaires.
20:18Ça, c'était une enquête de 2022.
20:20Donc, on imagine
20:21que les chiffres ont encore progressé depuis.
20:23Je vais vous donner deux chiffres.
20:24Il y a un jeune français sur quatre
20:25en France qui est dépressif.
20:27Ça, c'est des chiffres de septembre
20:28qui ont été dévoilés.
20:29Il y a un jeune français sur quatre
20:30qui est dépressif.
20:33Et le deuxième chiffre
20:34qui, je crois, lui,
20:34est assez alarmant.
20:36On a, nous,
20:37fini justement les comptages
20:38de cette semaine
20:38avec l'association.
20:40Cette année, en France,
20:41il y a 34 jeunes
20:42qui sont décédés
20:43du harcèlement scolaire.
20:4434.
20:45On est à un décès,
20:46c'est malheureux de le dire,
20:47de battre des records.
20:49Il y a deux, trois affaires
20:50qui sont en cours
20:51sur lesquels on attend
20:51des confirmations
20:52du lien avec le harcèlement scolaire.
20:54Il y a une classe d'élèves,
20:55donc, chaque année,
20:56qui est en France
20:57décède du harcèlement scolaire.
20:58Et nos pouvoirs publics
20:59affirment avec fermeté
21:01et sérénité
21:01que tout est fait
21:02en matière de lutte.
21:03Je crois que vous êtes
21:03un peu en colère.
21:04On parlait tout à l'heure
21:04quand je me suis rendue
21:05sur votre site.
21:06J'ai vu tous ces visages
21:07de bénévoles
21:07et ma réaction était de vous dire
21:09« Oh, il y a beaucoup de monde
21:10au sein de votre association. »
21:11Vous avez mesuré le propos.
21:12Vous m'avez dit
21:12« On est monté jusqu'à 70 ? »
21:14On n'est plus que trois.
21:15On n'est plus que trois,
21:15en effet,
21:16parce que l'association Hugo
21:17a le courage
21:18de dire les choses,
21:20de les affronter.
21:21Je pense notamment
21:21à ce combat
21:21pour le délit
21:22de harcèlement scolaire
21:23pour lequel personne
21:24ne veut l'entendre parler
21:25de la classe politique
21:26il y a encore quelques temps.
21:28Maintenant,
21:28tout le monde s'en félicite.
21:30Mais c'est comme ça
21:30pour tous les nombreux
21:31combats sociétaux.
21:33Et donc,
21:33d'avoir ce courage,
21:34ça nous apporte aussi
21:35forcément des complications.
21:36Et aujourd'hui,
21:37la réalité,
21:37c'est que l'association Hugo
21:38n'est pas soutenue
21:39par les pouvoirs publics.
21:40On est uniquement dépendant
21:41du soutien de particuliers.
21:43On collecte à peu près
21:45entre 10 et 20 euros par mois.
21:47Par mois.
21:48Vous avez vu,
21:4910 et 20 euros par mois,
21:50500 euros par mois
21:50pour les familles.
21:51Vous voyez l'écart
21:52de besoins
21:52et de ressources
21:53que nous avons.
21:54Et donc, forcément,
21:55tout cela,
21:56ça a des conséquences
21:56et notamment pour les bénévoles
21:57que nous n'arrivions plus
21:59à défrayer
21:59quand il s'agissait
22:00d'aller traverser la France
22:01pour aller sensibiliser,
22:03accompagner, rencontrer.
22:04Nous, on a tous
22:05ce travail d'accompagnement
22:06qu'on essaie de faire
22:07au quotidien.
22:08On a entre 1500
22:09et 2000 demandes
22:10par jour
22:10d'intervention
22:12ou de sensibilisation
22:13ou d'accompagnement.
22:15Et aujourd'hui,
22:15on est capable d'en traiter
22:16ne serait-ce que même
22:17un demi-pourcent, en fait.
22:19Ce sont que des particuliers
22:20qui vous sollicitent,
22:20pardon,
22:21mais des directeurs
22:21d'établissements,
22:22ça arrive qu'ils décrochent
22:23au téléphone pour vous dire
22:24qu'on aura peut-être
22:25besoin d'un coup de main.
22:26Ce qu'on constate,
22:27là, depuis deux ans,
22:28parce qu'il y a eu
22:29une grosse communication
22:29de la part du gouvernement
22:30et c'est peut-être
22:31le seul point sur lequel
22:31on peut se féliciter,
22:32c'est que le harcèlement scolaire
22:33maintenant est connu de tous.
22:34En tout cas,
22:35il est beaucoup plus
22:35dans les paroles publiques.
22:37En tout cas,
22:38ce terme-là,
22:38il est moins tabou.
22:39En revanche,
22:40ce qu'on constate,
22:41c'est qu'avec ces mesures,
22:42ces mesurettes,
22:43annoncées là publiquement
22:45et qui font plutôt
22:46du packaging
22:46et de la machine à fumer
22:48qu'autre chose,
22:50c'est qu'on a maintenant
22:51des directeurs d'établissement
22:51qui nous disent
22:52« Ah mais non,
22:52moi maintenant,
22:53j'ai mis en place
22:53le programme phare,
22:54il n'y a plus de harcèlement
22:54dans mon établissement scolaire. »
22:56On a un retour en arrière
22:57qui est dramatique.
22:58C'était les mêmes comportements
22:59qu'on avait il y a quelques années
23:00où on nous disait
23:00« Non mais non,
23:01dans mon établissement scolaire,
23:02il n'y a pas de harcèlement scolaire.
23:03Circuler,
23:04il n'y a rien à voir. »
23:04Un sentiment d'avoir accompli les choses.
23:05Alors qu'en fait,
23:06statistiquement,
23:07là,
23:07c'est plus d'un jeune sur trois
23:08qui est victime de harcèlement scolaire
23:10selon les chiffres de l'enfance.
23:11Chaque classe est concernée
23:12par le harcèlement scolaire.
23:14Pas chaque établissement,
23:15non.
23:15Chaque classe.
23:17Donc,
23:17les chiffres sont dramatiques
23:18et là,
23:19on voudrait nous annoncer
23:20que tout est bien
23:20et tout est bien fait.
23:21Non,
23:22je crois que la question aujourd'hui,
23:23c'est comment est-ce qu'on va plus loin
23:24et notamment sur la question
23:25de la prise en charge.
23:26Je le redis,
23:26moi,
23:26dans cette tribune
23:27que j'ai co-signée
23:28avec Jean-Louis Borloo,
23:29Stéphanie Vaughan et Pascal Gentil
23:30au JDD,
23:31dans les réponses
23:32que nous proposons,
23:34il y en a une très simple,
23:35c'est une question de coordination
23:36à l'échelle des élus locaux.
23:37C'est les premiers sur le terrain.
23:39Je crois qu'il faut arrêter
23:39de pouvoir tout piloter depuis Paris.
23:41C'est une réponse
23:42peut-être pilotée
23:42à l'échelle de la ville,
23:43des départements et des régions.
23:50de l'info du jour
23:51en cette journée
23:52de sensibilisation.
23:53On va peut-être rappeler
23:54le numéro,
23:54le bon cette fois,
23:55parce que nous-mêmes
23:55on s'était trompé,
23:56c'est le 30-18,
23:57évidemment à composer
23:58sans hésiter.
24:00Merci.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended