00:00Vous pourrez l'inviter d'ici matin à l'occasion du défi qu'il va se poser, Noémie Philippot, pour ce mois de novembre.
00:05Ne pas toucher à une cigarette pour tenter de ne plus y toucher du tout.
00:10Le mois sans tabac a commencé ce week-end.
00:12Plus de 100 000 personnes se sont inscrites sur le site de Tabac Info Service pour cette nouvelle édition.
00:17On en parle ce matin avec Olivier Gény. Bonjour.
00:21Bonjour Noémie.
00:22Vous êtes responsable de l'intersecteur d'addictologie au centre hospitalier Alpizère à Saint-Egrève.
00:28Et pour commencer, je vais citer le professeur Yves Martinet, président du comité national contre le tabagisme.
00:34Il s'exprimait chez nos confrères d'ici Lorraine et voilà ce qu'il a dit.
00:38C'est plus dur d'arrêter de fumer que d'arrêter l'héroïne. Vous diriez la même chose ?
00:44Alors, oui, effectivement, le tabac provoque une dépendance beaucoup plus rapide que l'héroïne.
00:55Après, je trouve que c'est une comparaison qui est complexe parce qu'effectivement, la mortalité du tabac aujourd'hui est beaucoup plus importante que la mortalité qui touche l'héroïne.
01:07On est à 75 000 morts attribuables au tabac en France alors qu'on est autour de 2 000 maximum pour l'héroïne.
01:15Mais par contre, l'impact social, l'impact sur la vie quotidienne est sûrement beaucoup plus important pour l'héroïne que pour le tabac.
01:26Donc, c'est difficile de comparer les deux substances.
01:29C'est sûr que le tabac, on le voit au quotidien, c'est un geste qui est devenu banal.
01:33Même si l'impact pour la santé est loin d'être anodin, c'est tout de même possible d'arrêter, de se défaire de cette addiction.
01:42Pour ça, vous proposez un certain nombre d'animations au fil de ce mois de novembre.
01:47Oui, c'est ça.
01:49Toutes les équipes sont mobilisées.
01:51Moi, effectivement, j'interviens au sein du centre hospitalier Alpizère.
01:57Mais j'ai une équipe qui intervient aussi à l'hôpital de Voiron, de Saint-Marcelin, dans les maternités de l'agglomération du Sud-Isère.
02:08En fait, l'idée, c'est de rencontrer les usagers, tous les gens, et un peu déconstruire la peur qui peut exister autour de la dictologie.
02:18C'est souvent, quand on pense à un addictologue, on se dit qu'il va nous forcer à arrêter les consommations.
02:27Et en fait, il y a plein d'autres choses à faire, plein d'autres choses à discuter.
02:31Et on est là pour aider les gens, surtout là où ils veulent avancer, plus que pour arrêter les produits.
02:37En fait, ce n'est pas une obsession, l'abstinence, mais vraiment l'enjeu pour nous, c'est d'enlever les tabous, de déconstruire les représentations,
02:48et puis de voir qu'il y a un chemin de liberté, un chemin de santé qui est accessible pour tout le monde, en fait.
02:557h48, notre invité ce matin, c'est Olivier Génie, responsable de l'intersecteur d'addictologie au centre hospitalier Alpizère à Saint-Egrève,
03:02qui revient avec nous sur ce mois sans tabac, Noémie Philippot.
03:05Ce mois sans tabac, il permet aussi une démarche collective, ça aide pour se défaire de cette addiction.
03:11Mais au bout de combien de temps la dépendance à la nicotine diminue ? Est-ce qu'un mois, c'est assez finalement ?
03:16Un mois, c'est assez pour faire une belle expérimentation, et un mois, c'est suffisamment peu pour ne pas faire peur.
03:25C'est-à-dire que si au bout d'un mois, on a envie de reprendre la cigarette, ce n'est pas grave.
03:29On aura expérimenté ce que c'est qu'une vie sans produit.
03:34Et puis, on aura pu l'expérimenter à plusieurs, parce qu'effectivement, il y a toujours une dimension collective dans les addictions.
03:41Et donc, comment le collectif de travail, à la maison, avec les copains,
03:50comment est-ce qu'on peut fumer autrement, ou éventuellement laisser des plages sans tabac ?
03:55C'est un peu l'idée d'expérimentation de ce mois de novembre.
03:59Et on peut le dire, le nombre de fumeurs a baissé en France.
04:0218% des Français se déclaraient fumeurs en 2024, contre 25% en 2021.
04:08Ça veut dire que toutes ces actions fonctionnent ?
04:10Oui. Alors, toutes. Il n'y a pas que le mois sans tabac.
04:14Il y a aussi, évidemment, le prix de la cigarette.
04:19Et puis, un savoir-faire des addictologues.
04:23Mais au total, effectivement, on observe que le tabac régresse.
04:27Ça ne veut pas dire que toutes les conduites addictives régressent.
04:31En particulier, la question de l'alcool reste très importante en France.
04:36Un gros souci.
04:37Merci beaucoup, Olivier Génie, d'avoir été avec nous ce matin,
04:42responsable de l'intersecteur d'addictologie au centre hospitalier Alpizère à Saint-Égrève.
04:47Pour passer ce message, si vous en avez besoin, n'ayez pas peur de vous tourner vers les addictologues.
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