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  • il y a 3 mois
Sébastien Lecornu a dressé vendredi ses pistes pour le budget 2026, écartant le retour de l'impôt de la fortune et l'instauration de la taxe Zucman, des annonces qui ont déplu aux partis de gauche.

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Transcription
00:00La taxe Zuckmann, un retour à l'ISF et même une suspension de la réforme des retraites, c'est ce qui s'appelle fermer des portes ?
00:07C'est ce qui s'appelle plutôt ouvrir aussi des perspectives, c'est-à-dire que le budget qui sera proposé à l'Assemblée, c'est le budget qui refuse toute forme de blocage.
00:14Vous citiez quelques exemples, par exemple la taxe Zuckmann, elle n'est pas écartée pour des raisons idéologiques, elle est écartée pour des raisons pragmatiques,
00:21c'est-à-dire que vous avez le Conseil d'analyse économique qui s'est prononcé sur la réalité de ce que pourrait rapporter fiscalement cette taxe-là
00:28et qui explique qu'en fait ce n'est pas 25 milliards comme certains voudraient nous le faire croire, c'est 5 milliards.
00:33Donc la fiscalité n'a aucun sens si elle est punitive, la fiscalité doit être équitable, qu'on lutte contre des phénomènes de suroptimisation,
00:40c'est parfaitement légitime et ça va dans le sens que les Français attendent, mais qu'on cherche à punir par la fiscalité.
00:45La punition, je le rappelle, c'est pour ceux qui fraudent, c'est pour ceux qui ne respectent pas la loi.
00:51Donc la fiscalité ne doit pas être punitive, la fiscalité doit avoir un objectif, c'est la recherche de l'intérêt général et de générer des recettes publiques
00:58pour justement pouvoir mener après des politiques que les Français ont l'occasion de choisir lors des élections.
01:03Donc ce n'est pas une idéologie de dire Zuckmann, on n'en veut pas, on ne veut pas de ci, on ne veut pas de ça, c'est juste du pragmatisme.
01:08Et ce mot-là, je pense que c'est celui qui caractérise la méthode de Sébastien Lecornu,
01:12et il serait temps, il faudrait que chacun aussi puisse en faire preuve.
01:16J'entendais dans les réactions que vous diffusiez des personnalités politiques qui nous disent
01:21« mais les Français ne veulent plus du macronisme ».
01:22Je rappelle juste la mathématique parlementaire.
01:25À l'Assemblée, vous avez trois blocs de taille égale.
01:27Et parmi ces trois blocs, il y a un bloc qui s'appelle le bloc central,
01:31qui justement est le bloc, on va dire, de soutien au président Emmanuel Macron.
01:35Donc la gauche n'a pas plus de députés que ce bloc-là.
01:37Donc de nous expliquer qu'eux sont légitimes et que nous ne le serions pas légitimes,
01:41c'est quand même assez problématique et c'est une forme d'aveuglement.
01:44Moi, il y a quelque chose que je n'ai pas compris en fait.
01:46J'avais cru comprendre que Sébastien Lecornu parlait d'une rupture par rapport à son prédécesseur,
01:50par rapport à François Bayrou.
01:51J'ai lu attentivement l'interview aux Parisiens.
01:53Honnêtement, je ne vois pas ce qui change. Elle est où la rupture, là ?
01:56La rupture, elle est dans une méthode qui est la méthode de la concertation
02:00et qui est plutôt, enfin, vous l'avez vu d'ailleurs, c'est sa première...
02:02Là, il s'est mis tout le monde à dos, manifestement.
02:04Vous avez eu les réactions.
02:05Oui, mais pour quelle raison ?
02:06Parce que justement, tout le monde, sauf Sébastien Lecornu, visiblement,
02:10est dans une optique du tout ou rien.
02:11C'est-à-dire, on veut tout notre programme ou rien du tout.
02:14Mais ce n'est pas la réalité, une fois de plus, de ce que les Français ont décidé
02:17par l'élection aux dernières législatives.
02:19Les Français ont donné, c'est leur responsabilité, c'est leur choix,
02:22il faut le respecter, on est en démocratie.
02:24Cette Assemblée-là, elle est parfaitement légitime.
02:26Je rappelle qu'il y a eu une participation massive et historique
02:28à ces élections législatives.
02:30Donc cette Assemblée-là, elle est parfaitement légitime, elle est démocratique.
02:33Chacun des 577 députés dispose de la même légitimité
02:38et incarne à son endroit une portion de la souveraineté nationale.
02:42Les députés ne sont pas des porte-parole de leur parti,
02:44ce sont les porte-parole des Français.
02:46Ce budget-là, ce ne sera pas le budget d'Emmanuel Macron,
02:48ce ne sera pas le budget de Sébastien Lecornu,
02:49ce sera le budget de la France.
02:51Et donc c'est aux parlementaires, c'est ce que rappelle le Premier ministre,
02:54c'est l'Assemblée qui décidera de ce budget.
02:56Justement pour ce budget, il y a une forme d'urgence.
02:59On est face à un chef de gouvernement
03:01qui pour le moment est sans gouvernement,
03:04un jour record sous la Ve République.
03:06En France, tout est paralysé,
03:08tout est en attente d'un gouvernement,
03:10de prise de décision, d'un budget.
03:12Et on a l'impression que le Premier ministre
03:14se dit qu'il a le temps.
03:16Mais personne n'a le temps.
03:16Alors, personnellement, mieux vaut,
03:19enfin je trouve, mieux vaut prendre effectivement le temps
03:21pour consulter l'ensemble des oppositions,
03:23les partenaires sociaux,
03:24parce que je rappelle que le Premier ministre
03:25consulte aussi les syndicats, les organisations patronales,
03:28plutôt que de nommer un gouvernement
03:29dans une forme de précipitation en se disant
03:30on n'a pas le temps,
03:31donc on va nommer tout de suite un gouvernement
03:33qui serait censuré dans quelques jours,
03:35dans quelques semaines.
03:36On a vu ces 18 derniers mois
03:38une valse des gouvernements
03:39qui coûte cher aussi,
03:41en termes de suivi des politiques publiques,
03:43en termes aussi d'incarnation d'une politique,
03:44parce que les Français ont besoin d'avoir,
03:47et je dis les Français de manière très générale,
03:48les entreprises, les investisseurs
03:49ont besoin aussi d'avoir une confiance,
03:51c'est-à-dire une forme de stabilité
03:53dans la prolongation des politiques publiques.
03:55Donc si c'est pour avoir un gouvernement
03:56qu'on nomme en 48 heures
03:57et finalement qui va sauter en deux semaines,
04:00ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
04:01Mais Michel Barnier avait aussi pris son temps
04:02et son gouvernement a tenu trois mois.
04:04Donc ce n'est pas non plus un gage.
04:05Oui, je pense qu'il a fallu aussi,
04:06c'est malheureux,
04:07mais c'est le temps aussi de la politique,
04:08il a fallu aussi qu'un certain nombre,
04:10et j'espère que c'est le cas maintenant,
04:10qu'un certain nombre de parlementaires
04:12ait un peu infusé cette idée
04:14qu'ils n'ont pas de majorité,
04:15que personne n'a de majorité,
04:17et que pour voter,
04:17il va falloir qu'on s'entende.
04:19C'est tout le sens au titre du discours
04:20et de la méthode de Sébastien Lucornu,
04:22c'est-à-dire que le Parlement
04:23n'a jamais été aussi fort que maintenant.
04:25C'est au Parlement que ça se passe.
04:26Et il l'a dit d'ailleurs,
04:27en disant je suis un Premier ministre faible,
04:29ça ne veut pas dire que lui-même est faible,
04:31ça veut dire que le pouvoir,
04:32il est au Parlement.
04:33Mais si chacun des trois blocs,
04:34puisqu'on parlait des trois tiers
04:36de cette tripartition,
04:37estime que lui seul est légitime
04:39et lui seul a la science infuse,
04:41on n'avancera pas.
04:42Il va falloir qu'il se parle
04:42et qu'on trouve des compromis.
04:44C'est tout l'enjeu aussi de ce budget
04:45qu'il va falloir construire
04:46quand il parle d'une feuille blanche.
04:48C'est au Parlementaire
04:49de se mettre autour de la table.
04:50Et moi, j'invite nos parlementaires
04:51de Renaissance notamment
04:52à aller dans toutes les commissions,
04:54à défendre chacun de nos amendements
04:55dans l'hémicycle
04:56et de proposer un budget.
04:57Merci.
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