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L'édito de Jules Torres : «Ce remaniement dont tout le monde se fiche»
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il y a 13 heures
Dans son édito du 04/10/2025, Jules Torres revient sur le nouveau remaniement du gouvernement.
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00:00
Oui, ce week-end, peut-être demain, peut-être aujourd'hui, nous devrions avoir un remaniement ministériel.
00:05
Et disons-le franchement, tout le monde s'en fiche, ou presque.
00:08
Pas seulement parce que les Français sont ailleurs, préoccupés par le prix du plein,
00:13
leur rendez-vous chez le médecin ou leur rentrée scolaire de leurs enfants,
00:16
mais aussi parce que le pouvoir a lui-même vidé l'événement de sa substance.
00:19
Voilà des semaines qu'on nous parle de gouvernement resserré, de nouvelles têtes, de tournants politiques, de ruptures.
00:24
Et à force de traîner, d'hésiter, d'additionner les calculs, le souffle et retomber,
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avant même d'avoir levé.
00:30
Rarement une valse de ministre aura donc suscité si peu d'attention dans ce vide d'intérêt.
00:35
Sébastien Lecornu a hier tenté un coup de poker.
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Quelques heures avant ce remaniement, le Premier ministre a annoncé qu'il renoncera à utiliser l'article si décrié 49.3
00:44
pour faire passer son budget.
00:46
Sur le papier, c'est un geste fort, extrêmement symbolique.
00:49
C'est une main tendue vers le Parlement, mais dans les faits, ça ressemble surtout à une auto-censure pour éviter la censure.
00:56
Le pouvoir se prive lui-même de son dernier levier d'autorité.
01:00
Sébastien Lecornu, déjà considéré comme le Premier ministre le plus faible de la Ve République,
01:04
se condamne à paraître encore plus faible en déposant volontairement les armes.
01:09
Mais ce n'est pas lui qu'il faut accuser, qu'il faut blâmer.
01:12
C'est évidemment Emmanuel Macron, ce président Jupiter,
01:14
qui n'a désormais plus aucune foudre depuis cette dissolution ratée de 2024,
01:19
qui a créé les conditions avec les trois couloirs de nage à l'Assemblée nationale.
01:24
Et dans ce contexte, un remaniement devient une cérémonie vide, un rituel hors sol.
01:29
Les Français le savent, et c'est bien pour ça qu'ils regardent ailleurs.
01:32
Et finalement, ce que vous nous dites, c'est que ce n'est pas le casting qui compte, mais ce que vivent les Français.
01:36
Bien sûr, parce que pendant que l'Elysée ou même Matignon s'agitent autour du casting,
01:41
le pays, lui, vit autre chose.
01:42
Les priorités des Français sont claires et les sondages le répètent à l'envie.
01:46
La santé, la lutte contre la délinquance, l'école, l'inflation, les salaires, la submersion migratoire.
01:52
Bref, du concret, du quotidien, des sujets qui touchent à la vie de chacun, pas comme ce gouvernement.
01:57
Et qu'entendent-ils en retour ?
01:59
Eh bien donc, des rumeurs de Marocains, des querelles d'alliances.
02:02
Le grand décalage est là.
02:03
Et surtout, les gens savent, en tout cas se persuadent, qu'il n'y aura aucun changement,
02:08
qu'on va voir les mêmes têtes, les mêmes têtes qu'on a depuis huit ans.
02:12
Et c'est ça, c'est un changement de politique qu'ils veulent.
02:14
Et donc, avec changement de politique, ils veulent changement de ministre.
02:18
Résultat, eh bien, l'attention se déplace.
02:20
L'organigramme n'intéresse plus que les initiés.
02:23
Et encore, je vais vous dire, j'ai fait quelques remaniements ministériels.
02:26
Et c'est vrai que c'est l'un de ceux qui nous intéresse le moins.
02:28
Parce que d'abord, on sent que ça ne va pas durer extrêmement longtemps,
02:32
vu que les oppositions sont rompues à un exercice extrêmement partisan.
02:36
Et qu'on a un sentiment de vide politique.
02:38
Un vide politique dont Sébastien Lecornu n'est pas forcément directement responsable.
02:43
Mais en tout cas, il y participe.
02:45
Donc, ce n'est pas une simple désaffection.
02:47
C'est une lassitude, une profonde lassitude.
02:49
Les Français n'attendent plus rien de ces jeux de chaises musicales,
02:52
de ces jeux politiciens.
02:54
Et c'est bien ce qui rend ce maniement hors sol, déconnecté et donc indifférent.
02:58
Et justement, le vrai danger pour vous, Jules,
03:01
c'est plutôt l'indifférence que la colère des Français.
03:03
Oui, parce que le plus inquiétant, en effet,
03:05
c'est absolument pas forcément cette colère.
03:07
Parce que celle-ci, elle s'exprime dans les urnes,
03:10
elle s'exprime dans les sondages, dans les manifestations.
03:11
Non, le vrai danger, vous avez raison, Anthony, c'est l'indifférence.
03:15
Quand un remaniement ministériel devient un bruit de fond,
03:18
quand plus personne n'y prête attention,
03:20
eh bien, c'est le signe d'un pouvoir qui a cessé de compter dans la vie du pays
03:23
et donc des Français.
03:24
La colère, elle peut être surmontée.
03:26
L'indifférence, elle, est fatale.
03:28
Elle scelle la rupture entre gouvernants et gouvernés.
03:31
Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est donc un pouvoir qui se replie sur lui-même,
03:34
obsédé par sa propre survie, incapable de se produire en projet mobilisateur.
03:39
Emmanuel Macron demande, par exemple, à son Premier ministre, je cite,
03:42
de durer, comme on dit d'un patient en soins intensifs qu'il doit tenir.
03:46
Mais durer, pourquoi ? Durer, pour qui ?
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Quand on n'a plus de majorité, plus de projet, plus de budget, plus d'ancrage dans l'opinion,
03:52
la durée se confond avec l'agonie.
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Et quel symbole cruel qu'on a eu cette semaine ?
03:57
Le seul texte qui est aujourd'hui inscrit à l'agenda parlementaire,
04:01
en urgence par le gouvernement,
04:02
c'est la loi sur la fin de vie.
04:04
Un pouvoir impuissant à agir donc sur la manière de vivre,
04:07
mais qui est pressé de légiférer sur la manière de mourir.
04:10
Tout est dit.
04:10
Voilà l'image d'un État épuisé, réduit à s'occuper de la mort,
04:14
faute de savoir s'occuper de la vie.
04:16
Alors oui, ce week-end, nous aurons un remaniement ministériel,
04:19
nous aurons de nouveaux ministres,
04:21
mais il se déroulera dans un silence assourdissant.
04:24
Pas de ferveur, pas d'attente, pas d'élan,
04:26
juste un rituel sans spectateur.
04:28
Et c'est peut-être là que réside le plus grand danger,
04:30
quand la politique n'indigne plus,
04:32
quand elle n'enthousiasme plus,
04:34
mais qu'elle laisse simplement indifférent.
Commentaires
1
david lucchini
il y a 13 heures
on prend les mêmes et on recommence
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