Passer au player
Passer au contenu principal
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Plus
Ajouter à la playlist
Signaler
L'interview en intégralité d'Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale
BFMTV
Suivre
il y a 3 semaines
Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale, était l'invité de BFMTV ce jeudi 30 octobre. Il est revenu sur le nombre d'enfants par classe, le budget de l'école en France, et a affirmé que "certains de ses enfants sont dans le privé".
Catégorie
📺
TV
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
L'invité du soir, c'est le nouveau ministre de l'éducation nationale qui est avec nous.
00:04
Il est en train de prendre place, Edouard Geffray.
00:07
Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:09
Vous êtes le septième ministre de l'éducation depuis 2022.
00:12
C'est vrai que avec les différents gouvernements, il y en a eu beaucoup.
00:15
On va évoquer dans un instant la question du budget de l'éducation,
00:17
la situation de l'éducation que vous avez décrite comme particulièrement inquiétante.
00:21
Vous avez été nommé le 12 octobre.
00:23
Globalement, tout le gouvernement a toujours la censure au-dessus de la tête.
00:26
On peut travailler dans ces conditions ?
00:27
On peut toujours travailler quand on croit dans l'école.
00:29
ce qui est mon cas, à la fois au quotidien et pour préparer l'avenir.
00:32
Donc oui, on est au travail.
00:33
Alors monsieur le ministre, il y a une question qui désormais n'est plus taboue pour les ministres de l'éducation
00:37
parce que c'est aussi quasiment une question qui est devenue politique.
00:40
C'est celle de dire où leurs enfants sont scolarisés.
00:43
Alors vous, monsieur le ministre, privé ou public,
00:45
où est-ce que vous avez choisi de scolariser vos enfants ?
00:48
Je crois que vous en avez cinq.
00:49
C'est une question très personnelle, ça, qui touche à la vie privée
00:53
et que j'ai d'ailleurs défendue dans ma carrière pour les Français.
00:55
Mais pour être très transparent, mes enfants ont fait leur scolarité aussi bien dans le public
01:02
que dans le privé sous contrat.
01:03
J'ai des proches qui ont exercé aussi bien dans le public que dans le privé sous contrat.
01:06
Et très honnêtement, pour moi, ce n'est pas la question.
01:08
L'enjeu pour moi, c'est de, en tant que ministre, mon rôle, c'est de garantir deux choses.
01:12
C'est l'université de l'enseignement, et les programmes sont les mêmes pour tous.
01:16
Et c'est de garantir l'université de la protection, de la protection des élèves.
01:19
On est là pour instruire et protéger qu'on soit dans le public ou dans le privé sous contrat.
01:23
Les règles sont les mêmes de ce point de vue-là, et il faut les faire respecter.
01:25
Donc vous avez dit qu'on fait des allers-retours dans le privé et dans le public,
01:27
puisqu'on en parle et vous choisissez de jouer la transparence, effectivement.
01:31
Vous avez certains de vos enfants qui sont encore scolarisés dans le privé aujourd'hui ?
01:34
J'en ai des deux côtés, si je peux dire, oui.
01:38
Aussi bien dans le public que dans le privé.
01:39
Alors, est-ce que le message qui est envoyé par cela,
01:41
c'est que vous mettez des enfants, par exemple, vous-même ministre de l'éducation dans le privé,
01:44
c'est-à-dire que vous n'avez pas confiance dans le public ?
01:47
Si je n'avais pas confiance dans l'école publique, je ne lui aurais pas dédié un tiers de ma vie professionnelle
01:50
et je ne serais pas ministre aujourd'hui.
01:52
Très clairement.
01:54
Le reste, ça relève de configurations purement personnelles.
01:56
Mais vous comprenez que, notamment, les syndicats d'enseignants,
02:00
on l'a vu pour les précédents ministres de l'éducation nationale,
02:03
certains de vos prédécesseurs ont jugé que, par exemple,
02:06
s'était donné le signal, envoyé un symbole qui était de dire
02:08
l'enseignement public n'est pas au niveau.
02:10
Est-ce que vous comprenez que ça fasse polémique ?
02:12
Quand un ministre de l'enseignement, un ministre de l'éducation nationale dit
02:15
« J'ai parfois mis mes enfants dans le privé »
02:17
et certains de mes enfants sont encore dans le privé.
02:18
Vous comprenez que ça puisse choquer certains ?
02:21
Moi, je comprends tous les débats,
02:23
mais en l'occurrence, je suis ministre de 12 millions d'élèves,
02:26
de 800 000 professeurs, d'un million de 100 000 personnels
02:28
qui sont aussi bien dans le public que dans le privé sous contrat.
02:32
Les enseignements sont par nature les mêmes,
02:34
mais ils doivent être les mêmes.
02:35
Les programmes doivent être les mêmes, doivent être respectés dans ces conditions-là.
02:37
Et le reste, honnêtement, relève, mais comme pour, dans le fond,
02:42
tous parents, vous savez, il n'y a pas de brouillon en éducation.
02:44
Donc, vous prenez des décisions à un moment donné
02:45
par rapport à des configurations personnelles.
02:47
Mais qu'est-ce que vous répondez à ceux qui ne manqueront pas,
02:50
malgré la transparence dont vous faites effectivement la démonstration ce soir,
02:54
qui ne manqueront pas de dire
02:55
« Finalement, on a l'impression qu'il y a un discours parfois public
02:57
sur l'éducation nationale et l'enseignement public. »
03:00
Et néanmoins, ce ministre, même s'il met certains de ses enfants dans le public,
03:02
il en met quand même dans le privé.
03:03
Vous répondez quoi à ça ?
03:05
Je réponds en tant que ministre par ce sur quoi je veux agir.
03:09
Je veux agir sur le niveau pour tous les élèves.
03:11
Je veux agir sur les inégalités scolaires qui sont aujourd'hui
03:14
très importantes dans le pays, et j'ai l'occasion de le dire.
03:17
Et je veux agir sur la santé physique et psychique de tous les élèves.
03:20
Je suis là pour tous les élèves de ce pays.
03:21
Mais pourquoi choisir quand même de dire
03:23
que certains de vos enfants ont été
03:25
ou sont scolarisés dans le privé ?
03:27
Vous vous sentez coupable de quelque chose ?
03:30
Enfin, on n'a pas à être coupable de vivre dans un cadre
03:34
où il y a des libertés consignées qui sont garanties.
03:36
Donc non, très honnêtement, non.
03:39
Pour moi, une fois encore, je ne suis pas là pour ça.
03:41
Je ne suis pas là pour ma petite personne.
03:42
Je suis là pour servir l'école.
03:43
Mais, je me permets d'insister,
03:46
est-ce que vous comprenez que ça puisse troubler quand même,
03:48
je disais, certains syndicats ou d'autres ?
03:51
Je le comprends et je le respecte.
03:53
Après, je crois que tout le monde sait
03:55
que j'ai passé déjà 7 ans en service de question nationale,
03:58
dans d'autres fonctions,
03:59
que je reviens maintenant en tant que ministre.
04:01
Et je suis là pour ça.
04:02
Alors, on verra effectivement les réactions que ça peut susciter.
04:04
Je disais, notamment dans l'enseignant privé,
04:07
suite à l'affaire Betaram,
04:08
votre prédécesseuse, Elisabeth Borne,
04:09
avait promis 1 000 contrôles dans les établissements privés sous contrat.
04:12
Est-ce qu'ils ont été faits, ces contrôles ?
04:13
On en est où ?
04:14
Oui, alors, on en a déjà plus de 850 qui ont été faits.
04:17
On sera, comme prévu, à 1 000 contrôles d'ici la fin de l'année.
04:19
Et 40 % du privé sous contrat aura été contrôlé d'ici 2027.
04:23
C'est-à-dire, on est sur la trajectoire.
04:25
Et évidemment, je m'inscris dans les pas de ma prédécesseuse.
04:27
Lors de sa conférence de presse de rentrée,
04:28
justement, on parlait de l'enseignement privé.
04:29
Le nouveau secrétaire général de l'enseignement catholique
04:31
a affirmé, je cite,
04:32
que dans les établissements privés sous contrat,
04:34
un enseignant doit pouvoir dire une prière avec ses élèves.
04:38
Ça a étonné beaucoup de personnes.
04:39
Vous êtes d'accord avec ça ?
04:41
Alors, moi, j'ai une règle qui est très simple.
04:43
Si vous voulez, moi, je suis assez légaliste, mon garçon.
04:46
La loi, et d'ailleurs, le bon sens,
04:47
c'est que le temps d'enseignement,
04:50
c'est le temps d'enseignement.
04:51
L'État rémunère des professeurs dans le privé pour enseigner.
04:54
Le temps d'enseignement, il ne peut pas servir à autre chose.
04:56
C'est très clair.
04:56
Donc, pas de prière par les enseignants ?
04:59
Sur le temps d'enseignement, non.
05:00
Dans les écoles privées sous contrat ?
05:02
Pas sur le temps d'enseignement.
05:03
Si c'est le cas, il y aura des sanctions ?
05:05
De toute façon, si le cadre n'est pas respecté,
05:07
c'est comme sur les programmes,
05:09
si le cadre n'est pas respecté,
05:10
il y a effectivement toute une batterie de sanctions possibles.
05:12
Mais en l'occurrence, la ligne, elle est extrêmement claire.
05:13
Vous avez dit aussi, il y a quelques jours,
05:15
que la situation de l'école est, je cite,
05:16
extrêmement inquiétante en termes de niveau d'inégalité et de santé.
05:20
Vous évoquiez la santé mentale des plus jeunes, effectivement.
05:23
Ça fait 7 ans qu'Emmanuel Macron est désormais à l'Élysée.
05:25
Est-ce que là, vous tirez le bilan, finalement,
05:27
de la politique qui a été menée
05:28
sur le plan de l'éducation nationale depuis 7 ans ?
05:31
C'est le résultat de la politique menée
05:32
par Emmanuel Macron et ses ministres
05:34
que vous décrivez une situation extrêmement inquiétante ?
05:36
Non. Alors, tout n'est pas extrêmement inquiétant,
05:38
mais il faut être lucide.
05:40
Et la lucidité, c'est la condition pour pouvoir avancer,
05:42
pour pouvoir aussi avoir un peu d'espoir.
05:44
Il y a des sujets sur lesquels la situation
05:46
a, objectivement, beaucoup progressé ces dernières années.
05:48
Si on regarde, par exemple, dans le premier degré,
05:50
avec le doublement des classes,
05:51
notamment en éducation prioritaire,
05:54
on a obtenu des résultats,
05:54
et progressivement, les résultats s'améliorent.
05:57
Mais il y a aussi des réalités qu'il faut savoir voir en face.
05:59
Et d'ailleurs, vous remarquerez que j'ai évoqué plusieurs dimensions.
06:01
Vous avez, par exemple, aujourd'hui,
06:02
15 % des collèges qui concentrent
06:04
40 % de la très grande difficulté scolaire.
06:07
Moi, je ne me résous pas à accepter ça.
06:09
Et donc, il faut évidemment agir prioritairement
06:11
sur ces 15 % d'établissement.
06:12
Question courte, dans le projet de budget,
06:14
il y a 4 000 suppressions de postes,
06:16
si je ne dis pas de bêtises, qui sont prévues.
06:19
Est-ce que ces 4 000 suppressions de postes
06:20
pourraient être renégociées, remises en cause,
06:22
et qu'il pourrait y en avoir moins, oui ou non ?
06:24
Par définition, c'est le Parlement qui est souverain.
06:27
Nous, on a construit un projet de budget
06:28
qui tient compte d'un effondrement démographique,
06:31
qui n'en tire pas toutes les conséquences,
06:33
loin de là, c'est-à-dire qu'on ne suit pas
06:34
l'effondrement démographique.
06:35
Vous dites, normalement,
06:35
que ce serait 8 000 classes qu'on fermerait.
06:36
Mais est-ce que ça veut dire,
06:37
vu l'effondrement démographique,
06:38
que vous dites, il faut le comprendre,
06:40
dans les années à venir,
06:41
on fermera des écoles ?
06:43
Des écoles en tant que telles, j'en sais rien.
06:45
Ce que je crois, c'est qu'on ne peut plus
06:46
subir chaque année la baisse démographique
06:47
en se disant, il faut supprimer ici,
06:49
il faut supprimer là.
06:50
Il faut agir, et donc, il faut limiter
06:52
les suppressions de postes
06:53
comptées de démographie.
06:54
Il faut en profiter pour remettre
06:56
des professeurs ailleurs.
06:57
Et je vous signale de ce point de vue-là
06:58
qu'en moyenne, on aura 21 élèves par classe
07:00
à la rentrée prochaine,
07:01
ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire
07:02
de ces négatifs, jamais.
07:03
Merci beaucoup, monsieur le ministre,
07:04
d'avoir été l'indiqué de BFM TV ce soir.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire
Recommandations
3:36
|
À suivre
Le ministre de l'Éducation nationale, Édouard Geffray, confirme que certains de ses enfants sont scolarisés dans le privé
BFMTV
il y a 3 semaines
1:58
Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale: "Mes enfants ont fait leur scolarité aussi bien dans le public que dans le privé sous contrat"
BFMTV
il y a 3 semaines
0:39
École: "Je veux agir sur les inégalités scolaires, qui sont aujourd'hui très importantes dans le pays", dit Édouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale
BFMTV
il y a 3 semaines
1:41
Élisabeth Borne: "Je pense qu'il n'y a pas de fichés S à l'Éducation nationale"
BFMTV
il y a 6 mois
0:51
"En moyenne, on aura 21 élèves par classe à la rentrée prochaine, ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire", alerte Édouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale
BFMTV
il y a 3 semaines
1:35
Rémunérations des salaires: la ministre de l'Éducation nationale affirme qu'elles "ont été revues largement"
BFMTV
il y a 1 an
1:35
« Oui, j’ai été à l’école privée » : les premiers mots de Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Éducation nationale
Le Parisien
il y a 2 ans
1:12
Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale: "Je crois en l'école publique"
BFMTV
il y a 2 ans
1:56
Sécurisation des établissements scolaires: "Ces mesures de fouilles inopinées sont efficaces", estime Élisabeth Borne
BFMTV
il y a 6 mois
10:35
Interview #Rentrée2015 de Najat Vallaud-Belkacem sur France Inter
Najat Vallaud-Belkacem
il y a 10 ans
12:04
Polémique Amélie Oudéa-Castéra : la ministre de l'Education dans l'ex-école de ses enfants
CNEWS
il y a 2 ans
1:26:53
Prise en charge de la santé mentale et du handicap : M. Édouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale - Jeudi 30 octobre 2025
Assemblée nationale
il y a 3 semaines
0:37
Edouard Geffray nommé ministre de l'Education nationale
CNEWS
il y a 5 semaines
0:51
Éducation : le retour de la dictée quotidienne et du calcul mental
franceinfo
il y a 8 ans
1:54
Rythmes scolaires : 800 écoles privées déjà bénéficiaires des aides du fonds de soutien, désormais pérennisé
Najat Vallaud-Belkacem
il y a 10 ans
2:00
"Nous avons vu des paquets d'heures pas sérieusement remplacées, on en a eu marre": La ministre de l'Éducation nationale s'exprime sur la scolarisation de ses enfants au lycée privé catholique Stanislas
BFMTV
il y a 2 ans
2:05
La nouvelle ministre de l'éducation, Amélie Oudéa-Castéra, (déjà) en pleine polémique après avoir reconnu mettre ses enfants dans le privé en raison de l'absence des profs dans le public
Jeanmarcmorandini.com
il y a 2 ans
3:49
"Depuis 10 ans, on a perdu 750.000 élèves": la ministre de l'Éducation nationale réagit à la suppression de 4.000 postes d'enseignants
BFMTV
il y a 1 an
3:50
Ecole publique contre école privée : la guerre de l’égalité [Rémi Godeau]
Xerfi Canal
il y a 2 ans
1:35
Faut-il punir l’école privée pour redresser l’école publique ?
Le Point Actu
il y a 2 ans
2:17
Éducation nationale: "Le Premier ministre doit rester à sa place de Premier ministre" déclare Gilles Langlois, secrétaire national du syndicat enseignant SE-Unsa
BFMTV
il y a 2 ans
2:22
Éducation : privatiser les lycées français à l'étranger ?
franceinfo
il y a 7 ans
0:57
"Un moment stop aux polémiques vaines": Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, revient sur la polémique après les propos d'Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale
BFMTV
il y a 2 ans
29:12
Élisabeth Borne: première interview en tant que ministre de l'Éducation nationale, en intégralité
BFMTV
il y a 11 mois
2:11
Paul Vannier, député LFI, sur Amélie Oudéa-Castéra: "Elle est incapable de traiter les questions éducatives"
BFMTV
il y a 2 ans
Écris le tout premier commentaire