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  • il y a 11 minutes
Le maire Les Républicains de Cannes, David Lisnard, milite pour "une grande primaire de la droite" pour la présidentielle de 2027, qui irait de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) jusqu'à l'eurodéputée Reconquête Sarah Knafo.
Retrouvez « L'invité de 7h50 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50

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Transcription
00:00Votre invité, Alexandra Ben Saïd, est le maire LR de Cannes.
00:03Bonjour et bienvenue David Lysnard.
00:05Merci, bonjour.
00:06Alors ce qui se joue à l'Assemblée autour du budget, c'est une terre inconnue, pas de majorité, pas de 49-3.
00:11Les socialistes se sont placés au centre du jeu, ils ont obtenu la suspension de la réforme des retraites.
00:16Maintenant c'est le bras de fer sur la taxe Zuckmann.
00:19Ce matin, Bruno Retailleau, le patron des LR, dit que c'est le PS qui gouverne en réalité.
00:24La menace bien sûr, c'est la censure, voire la dissolution.
00:27Qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'il faut un budget à tout prix ?
00:31Non, la réponse est dans la question.
00:34Il ne faut pas un budget à tout prix.
00:36Comme quoi qu'il en coûte est devenu n'importe quoi qu'il en coûte.
00:39Comme lorsque j'entendais un ministre Ria disait que cotiser était la condition du travail.
00:46Tout ça c'est orwellien, c'est évidemment faux.
00:50Le parti socialiste joue bien, il a des convictions.
00:52Je pense qu'il pense sincèrement que la réforme des retraites est une mauvaise réforme.
00:55Moi je ne suis pas d'accord avec ça.
00:55Ils sont très minoritaires, ils ont réussi à imposer leur point de vue.
01:00Bravo à eux.
01:00Mais on est tellement loin, pour moi, de l'intérêt du pays
01:03qu'on assiste à la déliquescence à la fois de ce qu'on a appelé le macronisme
01:08qui est une impuissance, une impuissance publique.
01:11Mais parallèlement, je crois qu'on est à la fin de cycles beaucoup plus longs.
01:14La fin de l'européanisation du monde depuis la renaissance, mais on n'a pas le temps de l'évoquer ici.
01:19Et la fin de l'état-providence.
01:20C'est-à-dire qu'on continue de faire croire qu'on peut avoir un modèle de développement
01:23qui est celui des Trente Glorieuses, là où on faisait beaucoup d'enfants,
01:26là où il y avait de la croissance économique, là où il y avait une immigration de travail,
01:29pas de peuplement.
01:30Tout ça, c'est obsolète.
01:31Et c'est pour ça, je pense qu'on assiste aux derniers sous-brosseaux
01:35et aux crépuscules de plusieurs cycles et qu'il faut vraiment une rupture très profonde.
01:40Donc est-ce que vous pensez que LR pourrait ne pas chercher le compromis à tout prix,
01:44que cette stabilité coûte trop cher ?
01:47Laurent Wauquiez, le patron du groupe LR à l'Assemblée,
01:50décrivait après la déclaration de politique générale
01:53les risques pour le pays si ce budget n'était pas voté.
01:56C'est aggraver le déficit déjà le plus élevé de la zone euro ?
01:59C'est nous mettre dans la main des créanciers ?
02:01C'est geler les moyens dédiés à l'hôpital, à la santé ?
02:03Voilà, il dressait un tableau apocalyptique.
02:06Donc encore une fois, entre Wauquiez et Retailleau, qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:09Un tableau apocalyptique, mais sans avoir voté la censure.
02:13Si c'est l'apocalypse, on ne peut pas être complice de l'apocalypse.
02:15Enfin, à la vie, il faut être cohérent.
02:17Et donc moi, je dis, notamment avec mon parti Nouvelle Énergie, depuis longtemps,
02:21qu'on se doit de proposer une alternative.
02:24Oui, mais sur la censure, David Lissna, est-ce qu'il faut envisager de la voter ?
02:28Est-ce qu'on peut être clair ce matin ?
02:29Oui, oui, oui. Enfin, pour moi, oui, oui, il n'y a aucun problème.
02:31Si vous voulez, ce qui est appelé stabilité, vous remarquez, ne correspond qu'à la stabilité des postes.
02:38C'est la lutte des places.
02:39Non, c'est pour avoir un budget. Ma question, c'est, est-ce qu'il faut avoir un budget à tout prix ?
02:44Il faut toujours avoir un budget.
02:45Le budget, ce n'est pas comme une entreprise pour la puissance publique,
02:48c'est ce qui permet d'engager les recettes et les dépenses.
02:51Mais la Constitution permet d'avoir un budget, y compris s'il y a une censure,
02:55y compris par la loi spéciale ou par les ordonnances, etc.
02:57Et donc, ce que je veux vous dire, c'est qu'on nous sort le mantra de la stabilité
03:02en créant l'instabilité totale, l'instabilité fiscale par le délire fiscaliste qu'il y a actuellement,
03:09l'instabilité sociale, y compris en revenant sur la seule réformette,
03:12mais absolument nécessaire, qui était celle des retraites.
03:15Donc, tout devrait être instable, sauf ceux qui sont au pouvoir.
03:20Il faut que tout change pour que rien ne change.
03:21C'est le guépard, quoi.
03:22Alors, vous êtes ce dirigeant de LR ce matin qui dit qu'on peut envisager la censure.
03:26En tout cas, ce n'est vraiment pas à n'importe quel prix.
03:28Parlons de la taxe Zuckman, justement.
03:30Il y a longtemps. On en parle beaucoup.
03:31En tout cas, chez vous.
03:32Sébastien Lecornu, on en parle aussi dans le Figaro, par exemple, ce matin.
03:35C'est à la une.
03:37Sébastien Lecornu a assuré hier au député LR que pour rien au monde,
03:41il n'accepterait de toucher au patrimoine professionnel.
03:43Il a ajouté « Il ne faut pas que les compromis soient des compromissions ».
03:46Est-ce que vous le trouvez fin stratège, ce Premier ministre ?
03:48Est-ce qu'il vous rassure ?
03:49Je ne sais pas. Je ne suis pas capable de lire le lecornisme.
03:54Je comprends sa déclaration.
03:55En revanche, ce que je sais, c'est qu'il disait avec autant d'emphase et autant de gravité
03:59la même chose sur la réforme des retraites et qu'ils se sont rassis dessus.
04:03Donc, Sébastien Lecornu ne vous rassure pas.
04:07Mais sur le fond, est-ce qu'il faut les taxer, ces ultra-riches, ces 0,002%
04:14qui ne paient pas le même montant d'impôt en proportion que vous et moi ?
04:17N'est-ce pas ?
04:17On avait le patron de Doctolib hier qui disait
04:20« Cet argent, ça ne sert à rien d'en avoir autant pour vivre ».
04:24Oui, c'est certainement vrai.
04:25Alors, est-ce qu'il faut faire quelque chose ou pas ?
04:26Je suis tellement loin de tout cela que j'imagine que ça ne sert à rien.
04:29Moi, ce que je sais, c'est que pour moi, c'est du détournement d'opinion.
04:32C'est-à-dire qu'on a focalisé le débat sur la taxation sur le patrimoine,
04:37y compris le patrimoine professionnel, ce qui est absurde dans le pays, notre pays, la France,
04:41qui a le record du monde des prélèvements obligatoires,
04:43où les impôts de production, sur ce qu'on appelle le capital,
04:48c'est-à-dire l'investissement, sont les plus élevés de l'OCDE.
04:52Donc, moi, ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt du pays.
04:54Ce n'est pas d'être dans des considérations pleines de moraline.
04:57Donc, tout débat sur l'impôt est tout à fait légitime,
05:02mais une fois qu'on aura à relancer le pays,
05:05c'est pourquoi je dis que le problème de la France aujourd'hui,
05:08c'est le fait qu'on a le record du monde de la dépense publique,
05:10le record du monde, qui se fait au détriment de la prospérité,
05:14c'est-à-dire qu'on est dans une courbe descendante de l'affaire,
05:16et que parallèlement, on a des services publics qui se délitent.
05:17Moi, je suis tout le temps.
05:19Je vis, ce n'est pas que je vais à la rencontre des Français,
05:21je suis un Français qui vit avec les Français.
05:22Il faut faire 30 milliards d'efforts, on est d'accord ?
05:24Non, mais je rejette même le terme d'efforts, si vous voulez.
05:28Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est qu'on ait un appareil public performant.
05:31Donc, il faut voir totalement l'organisation des pouvoirs publics.
05:34On est plusieurs à le dire.
05:36Jean-Louis Borloo le fait avec son talent, je trouve, de façon intéressante,
05:38parce qu'il change un peu le vocable.
05:41Et puis, parallèlement,
05:42qu'on ne soit pas dans des considérations pleines de passion triste,
05:46mais que l'on dise, c'est quoi aujourd'hui le système le plus efficace
05:50pour créer de la valeur, pour créer de l'emploi,
05:52pour avoir des services publics qui fonctionnent,
05:54parce que plus on dépense, plus on prélève,
05:57moins on a d'urgence hospitalière ouverte,
05:59on a des fonctionnaires moins bien payés qu'ailleurs,
06:01qui coûtent plus cher qu'ailleurs.
06:02Mais on continue de nous dire qu'il faut dépenser plus, etc.
06:05Mais alors, si vous voulez faire des coupes publiques et zéro impôt,
06:07ça veut dire qu'il faut faire un effort de 30 milliards,
06:09et c'est évidemment les services publics qui vont...
06:11Je ne comprends pas zéro impôt, non, il faut de l'impôt.
06:13Non, zéro augmentation d'impôt dans le budget 26.
06:16Donc, est-ce que vous voulez faire ces efforts en baissant les dépenses,
06:19ce qui va toucher les services publics ?
06:20Non, mais justement, c'est là que je voudrais déconstruire certains éléments.
06:24Si la dépense publique,
06:27on avait été le facteur de la performance publique,
06:30nous serions le pays où les fonctionnaires sont les mieux payés,
06:32les plus heureux, où les usagers sont les mieux servis.
06:35C'est de moins en moins vrai.
06:36Alors, c'est vrai que c'est contre-intuitif, pourquoi ?
06:38Parce qu'aujourd'hui, c'est très simple,
06:40on a 35% de l'argent public
06:42qui est détourné vers des fonctions purement administratives.
06:45Là où des pays comme l'Allemagne, la Suède,
06:48qui sont très publiques et très socialisées,
06:50sont à 24%.
06:51Donc, si vous voulez des meilleurs fonctionnaires,
06:53mieux payés, il faut moins de bureaucrates.
06:55Il faut que je vous parle de politique dans le Parisien ce matin.
06:57Et donc, il faut qu'il y ait moins de réglementation.
06:58Jordan Bardella, je le dis ici depuis France Inter.
07:02Dans le Parisien ce matin,
07:03Jordan Bardella, du Rassemblement National bien sûr,
07:06imagine à quelles conditions il irait à Matignon
07:08et il dit qu'il y a une frange plus patriote chez les Républicains.
07:11Si je peux bâtir une alliance autour d'un pacte de gouvernement,
07:14pourquoi on ne le ferait pas ?
07:15Demande-t-il.
07:16Vous, vous répondez quoi ?
07:16Moi, je pense qu'on est dans un quadripartisme
07:20et pas un tripartisme.
07:22Et qu'on veut nous imposer ça.
07:23Je n'ai jamais cru au bloc central.
07:24On est d'accord ou pas ?
07:25Mais ça fait des années, je le dis.
07:26Certains le savent ici.
07:28Et donc, qu'aujourd'hui, il y a une gauche très très dure,
07:30ultra, qui est autour de LFI,
07:33qui pour moi a sacrifié l'universalisme républicain.
07:36C'est pourquoi il y a beaucoup de gens de gauche
07:37qui ont la nouvelle énergie.
07:37Moi, c'est sur l'union des droites ce matin, ma question.
07:39Il y a une gauche sociale-démocrate,
07:40mais je réponds, vous n'inquiétez pas, j'esquiffe pas.
07:42J'ai bien compris que c'était l'union des droites.
07:44Et ensuite, il y a l'ERN qui se dit
07:46ni de gauche ni de droite,
07:47quand c'est Marine Le Pen qui en parle.
07:48Et puis, ça, c'est la main gauche.
07:50Et puis, la main droite de Jordan Barnella qui est tendue.
07:52Et il y a un éclatement de l'UDI à Horizon
07:55jusqu'à Boupon-des-Nyans, Knafou, etc.
07:58Et moi, ce que je propose,
08:00c'est une grande primaire ouverte à tout cela
08:02et une grande entente autour de quelques principes simples.
08:05J'ai vu que Sarah Knafou reprenait
08:07mes 80 milliards de baisse de dépense la première année.
08:09Je propose 200 milliards en un quinquennat.
08:10Bruno Retailleau, il dit encore ce matin
08:11qu'il faut un candidat LR.
08:13Mais bien sûr, c'est important ce que vous dites.
08:14Je préférais que ce soit un candidat LR.
08:15Mais je pense qu'on est à l'épicentre.
08:17En tout cas, à Nouvelle Énergie
08:18et les quelques libéraux qui restent chez LR.
08:21Donc, pour avoir un projet libéral, sécuritaire et éducatif,
08:24on a cinq mesures que je vais proposer à tout le monde.
08:27Est-ce qu'on est d'accord,
08:27au moins sur la nature de ces mesures
08:29et sur des grands objectifs ?
08:31Et ensuite, de créer une vraie force
08:32pour récupérer tout ce que j'appelle
08:34les orphelins de la droite
08:35qui, par défaut, ne votent plus.
08:37Certains étaient allés chez Emmanuel Macron,
08:39d'autres étaient à l'ORN, etc.
08:41Et c'est ce que je vais proposer.
08:42David Lissnard, au municipal,
08:44comme jusqu'à la présidentielle,
08:47est-ce que vous avez vu ce qui s'est passé
08:48dans la partielle, dans le Tarn-et-Garonne,
08:50entre une ciottiste et une socialiste ?
08:52Bruno Retailleau a dit
08:53qu'il ne faut pas donner une seule voix pour la gauche.
08:56C'est comme ça que ça doit se passer ?
08:58Bon, écoutez, il faut des...
08:59Toute la gauche ?
09:00Non, mais moi, je serais d'accord
09:01si on s'opposait complètement à ce gouvernement.
09:04Je crois qu'il faut, comme disait François Mitterrand,
09:05un opposant, ça s'oppose.
09:07Et il faut une ligne claire.
09:10On nous fait toujours,
09:11on nous sort toujours le vieil épouvantail.
09:13Alors, vous allez vers l'extrême droite, etc.
09:14J'entendais quelqu'un de LR, c'est Xavier Bertrand,
09:17qui réagissait avec des postures de notables
09:19des années 90.
09:21Enfin, tout ça, c'est fini, quoi.
09:22À un moment donné,
09:23moi, je suis très bien dans mes principes.
09:24Je n'ai pas le son de patriotisme à recevoir,
09:26ni de RN, ni de quelqu'un d'autre.
09:27Et je crois à un projet libéral, sécuritaire et éducatif.
09:30C'est ça que je veux faire gagner.
09:31Et vous l'avez déroulé ce matin.
09:31C'est la politique politicienne.
09:32On vous a entendu.
09:33David Isner, le maire de Cannes, merci à vous.
09:35Et merci Alexandra Ben Saïd.
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