En Charente-Maritime, le groupe coopératif Océalia et sa filiale Menguy’s relèvent le pari ambitieux de relocaliser la production d’arachide, en créant une filière cacahuètes tricolore.
00:00Vous en grignotez sûrement quelques-unes à l'apéro, les cacahuètes.
00:17Elles sont le fruit de l'arachide, une légumineuse originaire d'Amérique du Sud.
00:21Mais celles que j'ai dans la main ont bien poussé sous nos latitudes en Charente-Maritime.
00:25Leur arrivée dans la région, on la doit à la coopérative Océalia et à sa filiale Mengiz, spécialiste des graines apéritives et de beurre de cacahuète,
00:33qui se sont lancés le pari ambitieux de relocaliser la production d'arachide en France.
00:38Je vous emmène à Saint Blonceau découvrir la première récolte qui est le fruit de 5 années d'expérimentation
00:44et qui marque surtout le début d'une nouvelle filière 100% française.
00:55Mengiz, c'est le leader de la cacahuète en France depuis près de 35 ans.
01:04Alors, jusqu'à présent, nous travaillons avec les cacahuètes argentines,
01:08mais on avait comme projet depuis plus de 25 ans d'arriver à introduire cette culture en France.
01:13Mengiz s'est rapproché d'Océalia il y a un peu près 6 ans maintenant
01:17pour pouvoir mettre en œuvre de l'expérimentation et aujourd'hui commencer notre première production officielle de cacahuètes
01:24destinée à la commercialisation.
01:27Voilà, on a commencé depuis 5 ans les premiers essais en poids tout change de cacahuètes.
01:31On a commencé sur des micro-parcelles.
01:33L'idée première, c'était déjà et de base, tester, voir si la cacahuète poussait chez nous.
01:37Après, au fur et à mesure des années, on a commencé à diversifier un petit peu au niveau de la recherche des différentes variétés qui peuvent exister
01:46et aussi d'agrandir les surfaces et de choisir différents types de sols,
01:51voir comment la cacahuète peut s'adapter aux différents types de sols que l'on a sur la coopérative.
01:55Ce qui fait qu'aujourd'hui, on arrive dans une cinquième année de test à plus grande échelle
01:58où on a passé un cran supplémentaire.
02:00On est passé à une dizaine d'hectares avec 5 producteurs aujourd'hui.
02:04On a fait l'acquisition d'une machine, notamment d'une arracheuse, qui est un matériel spécifique pour la cacahuète.
02:11Pour le moment, l'agriculteur qui ferait de la cacahuète n'a pas forcément besoin d'investissements supplémentaires.
02:15Il faut s'assurer qu'il soit équipé au minimum d'une bineuse.
02:18Après, aujourd'hui, le modèle reste à construire.
02:20En tout cas, la partie arrachage aujourd'hui va être gérée par Océaliens.
02:23Donc ça, c'est vrai tant qu'on a une surface qui est encore limitée.
02:27Mais ça, ça va évoluer dans le temps et on verra et on adaptera en fonction du nombre d'hectares qu'on aura au fur et à mesure des années.
02:33La particularité de cette culture, c'est qu'on va avoir une récolte qui va se passer en deux temps.
02:37Comparé à des cultures classiques qu'on va récolter avec une moissonneuse-batteuse,
02:40là, on va d'abord passer avec une arracheuse qui va nous permettre d'extraire la cacahuète du sol,
02:45de la passer sur une sorte de petit tapis qui va secouer et enlever le surplus de terre et effectivement la mettre en andin.
02:51Donc on va retourner la culture, la mettre en andin, on va la laisser sécher naturellement pendant 5 à 10 jours suivant les conditions climatiques
02:58et après on passera dans un second temps avec une batteuse qui ressemble à une batteuse à haricots mais dédiée à la cacahuète
03:04où là, on va extraire la coque et d'un côté, et donc la partie aérienne de la plante de l'autre qu'on va restituer à la parcelle.
03:12Ensuite, ça va être mis dans des caissons ventilés et une fois que le produit est stabilisé, il sera mis en big bag et stocké dans nos entrepôts.
03:18Et ensuite, à partir de début 2026, ça sera envoyé dans les locaux de Mengiz pour les premières transformations.
03:28Dans une logique de filière, Mengiz assure le débouché des 20 tonnes de cacahuètes attendues cette année
03:33et proposera aux consommateurs dans un premier temps une cacahuète grillée, salée, 100% française.
03:39À horizon 2030, la coopérative ambitionne de mobiliser plus d'une centaine d'agriculteurs
03:44et de cultiver près de 1000 hectares pour atteindre 2000 tonnes de production, soit 10% des approvisionnements de Mengiz.
03:51Il y a deux valorisations possibles.
03:58Il y a la valorisation agronomique pour l'agriculteur, puisque c'est une plante qui va pouvoir intégrer à une rotation de culture,
04:05vu que c'est une légumineuse, et puis sur une valorisation financière,
04:09puisqu'il y aura une contractualisation avec Mengiz et avec Océalia pour garantir un prix final de la cacahuètes.
04:15Sachant qu'en plus, nous sommes sillon responsable, ce qui est vraiment une marque de qualité pour ces futures cacahuètes picto-charentaises.
04:24Aujourd'hui, d'un point de vue économique, il ne faut pas oublier que même si on est passé un cran, on est encore en essai,
04:29donc on va monter au fur et à mesure des années un modèle économique qu'on va pouvoir proposer aux agriculteurs,
04:33mais aujourd'hui, on n'est pas dans la mesure de dire que la cacahuète sera payée telle ou telle.
04:38Bilan plutôt positif, on a eu des conditions quand même globales, même si on a eu chaud nous dans l'été,
04:49mais les conditions étaient plutôt favorables à la cacahuète cette année.
04:54On le voit, alors là il est trop tôt pour parler rendement, mais en tout cas visuellement déjà,
04:57on voit des choses très intéressantes au niveau de cette parcelle.
05:00On va encore faire mieux, voilà, il y a des choses, on a appris plein de choses encore cette année
05:04qu'on va mettre en place l'année prochaine, en tout cas année plutôt positive à grande échelle au niveau des essais.
05:11On va faire une nouvelle filière porteuse de valeur qui va ramener vraiment de l'économie
05:17dans les exploitations agricoles pour conserver nos agriculteurs sur le secteur.
05:21Aujourd'hui, la filière céréales à pro, c'est compliqué, on a un bouleversement climatique qui est important
05:27et donc apporter des nouvelles cultures à valeur ajoutée, c'était juste indispensable.
05:32Donc on essaye de leur apporter ce service-là.
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