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00:00Bonjour Mehdi Ben Saïd.
00:02Oui, bonjour.
00:02Merci d'être avec nous.
00:03Merci pour l'invitation.
00:04Et merci d'être avec nous ce matin.
00:06Depuis bientôt trois semaines, des milliers de jeunes Marocains réunis sous la bannière du collectif Genzen 212.
00:12Manifeste, ils réclament des moyens pour la santé, l'éducation, la fin de la corruption et le départ du gouvernement.
00:19Le mouvement appelle aujourd'hui à une campagne de boycott et annonce l'organisation de City in Pacific samedi prochain.
00:25Est-ce que cela vous inquiète ?
00:28Écoutez, d'abord il faut reconnaître une chose.
00:31Bien sûr, les revendications des jeunes et moins jeunes sur les problématiques de santé et d'éducation sont des revendications qui sont totalement légitimes.
00:40Que bien sûr, tout parti politique, tout syndicat, gouvernement, opposition ne peuvent que être d'accord.
00:47Moi-même, j'ai passé dix ans à l'opposition et un des points sur lequel on a toujours essayé de soutenir,
00:53c'était bien évidemment les réformes de santé. En 2012, d'ailleurs, à l'opposition, nous avions voté pour le budget de l'opposition pour dire qu'il en fallait plus, justement, pour la santé.
01:02Donc vous leur donnez raison.
01:03Vous leur donnez raison.
01:04Sur le budget de santé et de l'éducation, nous ne pouvons qu'être d'accord. Et d'ailleurs, à ce titre, le gouvernement, depuis 2021, a priorisé l'éducation et la santé,
01:13preuve au né, bien évidemment, le budget qui est mis à disposition pour l'éducation et la santé, qui sont les priorités, qui sont les budgets numéro un de ce gouvernement.
01:21La réforme est mise en place. Une réforme de la santé, comme vous le savez, les mêmes problématiques que vous vivez en France, nous les vivons au Maroc,
01:28à savoir, malheureusement, un personnel médical qui est en souffrance. Nous avons un manque de 20 000 médecins.
01:35Et cette réforme, c'est aussi donc de la formation. Et une formation d'un médecin, c'est un minimum 7 ans, sans la spécialité, bien sûr.
01:43Les investissements mis en place pour les infrastructures sont déjà là. Vous savez, quand moi, j'avais 18-19 ans et que je faisais des manifestations,
01:48on avait deux CHU au Maroc. Aujourd'hui, on en a plus de 12 avec, en plus, des hospices locaux, etc. Donc il y a un effort qui est fait.
01:54Il y a un effort qui est fait. Malgré tout, M. le ministre, vous entendez ces témoignages. Si je veux me soigner, je ne vais rien trouver.
02:03Si je vais à la clinique, ils vont me demander 40 euros rien que pour une consultation. 10% de mon salaire.
02:08Il y a des réformes structurelles qui nécessitent du temps, mais il y a aussi des mesures rapides à mettre en place.
02:13C'est ce que nous avons évoqué aussi lors de la réunion de la majorité au sein du gouvernement.
02:16à savoir, oui, peut-être que le gouvernement s'est trop concentré sur les réformes structurelles qui nécessitent du temps
02:23et à oublier d'accélérer les mesures, les quick wins rapides pour qu'il y ait un ressenti que cet effort budgétaire
02:30qui est mis en place, que cette réforme qui met du temps à s'installer, il y a aussi des mesures concrètes,
02:34à savoir l'accueil, le service d'accueil, la gouvernance de l'hôpital pour qu'il puisse y avoir toujours un médecin
02:38qui puisse répondre aux besoins justement de santé que vous venez de citer, notamment des jeunes et des moins jeunes.
02:44Donc c'est vraiment aujourd'hui, c'est déjà la priorité, maintenant il faut aller plus vite
02:51pour répondre aussi à ce besoin de cette jeunesse qui est beaucoup plus, d'abord qui vit dans un monde qui est international,
02:58qui est connecté un peu partout, qui voit l'évolution que connaît le monde
03:00et qui veut aussi que cette évolution puisse aussi intégrer la santé et l'éducation.
03:05Vous nous dites que les revendications sont légitimes.
03:07Le Premier ministre lui-même, le 2 octobre, se disait réceptif aux demandes sociétales de la jeunesse.
03:12Vous annoncez quelques mesures, disons, rapides, mais une fois qu'on dit, je vous ai compris, j'entends votre colère,
03:19vous avez raison. Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui, Monsieur le ministre ?
03:21Écoutez, moi je pense qu'il y a aussi un autre sujet qui est très important, c'est le sujet de la représentativité
03:25au niveau du rôle des partis politiques, des associations et autres majorités oppositions.
03:30Et c'est une problématique qui est internationale. Aujourd'hui, nous voyons ici et là des jeunes
03:34qui ne se sentent pas concernés par les partis politiques, par la représentation telle qu'elle est aujourd'hui.
03:41Donc il y a aussi un questionnement à se poser en interne au niveau des partis
03:45pour qu'on puisse davantage être représentatif et porter les voix de cette génération des Marocains,
03:52concernant le Maroc des Marocains de manière un peu plus générale.
03:55Et donc c'est aussi un sujet dont nous avons aussi une responsabilité au sein du ministère de la Jeunesse,
04:01à savoir le rôle des MGS, à l'image de ce que vous avez en France,
04:05et créer des espaces de débat, des espaces de réflexion pour justement permettre à tout un chacun
04:12de réclamer et de revendiquer. C'est quelque chose de tout à fait normal.
04:14Oui, il y a une question démocratique, il y a une question de représentation.
04:18Il y a un travail de fonds aussi à Métro-Bois. Je vous l'ai dit, il y a 20 ans de cela, j'avais 20 ans,
04:23et aussi j'ai revendiqué, je ne reconnaissais pas, je ne voulais pas intégrer les institutions partisanes ou politiques.
04:27Aujourd'hui, avec le temps, j'ai trouvé mon espace.
04:30Donc c'est à nous aussi de créer des espaces pour que tout un chacun puisse revendiquer,
04:32à la majorité comme à l'opposition, tout en renforçant les institutions démocratiques.
04:38Parce qu'au final, c'est les institutions démocratiques, c'est les institutions constitutionnelles,
04:42c'est le Parlement, c'est les communes, les régions, les partis politiques,
04:45qui vont apporter aussi des solutions à la population, à la société marocaine.
04:49– Le gouvernement marocain communique régulièrement pour vendre l'image d'un pays qui va bien,
04:53qui attire les investisseurs, les touristes, qui construit le plus grand stade de foot du monde.
04:58Est-ce que ça n'est que de la vitrine, du prestige, du marketing ?
05:01Est-ce que le gouvernement ne s'est pas trompé de priorité, en fait ?
05:03– Écoutez, la priorité, je vous l'ai déjà dit, la priorité, il faut l'évaluer par rapport au budget,
05:08par rapport à ce qui est mis en place.
05:10– Alors si vous parlez budget, mais dit Ben Saïd, plus d'un milliard d'euros…
05:13– Vous donnez une information.
05:14– Oui, j'en donne une aussi pour nos auditeurs, si vous voulez bien.
05:17Le Maroc qui investit plus d'un milliard d'euros pour les stades de la Coupe du monde de foot 2030,
05:23450 millions d'euros, rien que pour celui de Casablanca.
05:26– Non, mais soyons clairs.
05:30Comment veut-on renforcer une politique sociale si on ne renforce pas l'économie d'un pays ?
05:35L'économie d'un pays, c'est les industries certes lourdes, mais c'est aussi les industries nouvelles,
05:39à savoir les industries culturelles, les industries sportives.
05:41Vous le savez, vous le savez mieux que moi, que représentent aujourd'hui les ICC dans le PIB français ?
05:45Donc c'est une part importante, c'est de la création d'emplois.
05:47Donc aujourd'hui, le Maroc veut diversifier son économie pour avoir davantage de moyens
05:51pour justement renforcer sa politique sociale.
05:53Vous parlez de 10 milliards étalés sur 4-5 ans,
05:57alors que le gouvernement a plus de 3 milliards aujourd'hui sur la santé par an.
06:01On va atteindre les 10 milliards en euros par an.
06:05– Il est heureux que la santé et l'éducation dépensent plus que les stades de foot.
06:11– Oui, mais il faut diversifier.
06:13Il faut qu'on puisse avoir une diversification de notre économie.
06:16D'abord, pour créer davantage d'emplois à ces mêmes jeunes,
06:20qui aujourd'hui en 18, 19, 20 ans, mais demain ils seront diplômés,
06:23ils vont devoir rentrer dans le marché du travail.
06:25Et aujourd'hui, les ICC, l'indicité du sport…
06:28– Vous nous dites que ça n'est pas contradictoire, qu'on peut faire les deux.
06:31– Vous nous dites qu'on peut faire les deux.
06:32– Mais mieux encore, on est obligé de diversifier notre économie
06:36pour qu'on puisse répondre aux besoins sociaux et aussi à la création d'emplois
06:39qui est attendue aussi par cette même génération, qui l'a réclamée d'ailleurs.
06:42– On l'entend.
06:43– Donc aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose de contradictoire.
06:45Et est-ce qu'on a mal communiqué au niveau interne avec cette jeunesse,
06:50avec cette population, pour créer le lien entre l'économie et le social ?
06:53– Certes, peut-être, c'est des choses qui peuvent être améliorées et discutées.
06:58C'est pour ça que je parlais tout à l'heure de représentativité.
07:00C'est pour ça que je parlais d'instances démocratiques
07:02ou un lieu de débat pour expliquer un positionnement…
07:06– On l'a bien entendu.
07:07– … et comment la politique sociale d'un pays, d'un État,
07:11va évoluer avec les différents investissements humains et bien évidemment financiers.
07:17– Mehdi Ben Saïd, il nous reste quelques secondes.
07:19Vous avez vu ce qui vient de se passer à Madagascar, ce qui s'est passé au Népal,
07:23d'autres jeunes aides dans le monde qui font tomber des gouvernements, voire des chefs d'État.
07:26Est-ce que ça vous inquiète ou vous vous dites que ça ne peut pas arriver au Maroc ?
07:30– Non, non, non. Ce qui se passe ailleurs, que ce soit en Europe, en Amérique, en Asie,
07:35parce que ce n'est pas uniquement en Afrique, en Asie, il faut le rappeler, monsieur,
07:39c'est qu'aujourd'hui, il y a une nouvelle génération qui a 18-19 ans,
07:42qui est connectée…
07:42– Qui a des revendications, qui attend, qui demande.
07:44– Qui a des revendications et qui est éveillée et qui veut que le monde a mieux.
07:46– Mais est-ce que cela vous inquiète, vous, en tant que membre du gouvernement européen ?
07:50– Non, ça me rassure. Au contraire, ça me rassure.
07:52Ça veut dire que nous avons, face à nous, une jeunesse qui est éveillée,
07:54qui est politisée et qui veut justement débattre politiquement.
07:56Et qui veut justement… Maintenant, là où le point où nous essayons aussi de débat,
08:00c'est qu'il faut que cette énergie-là soit à l'intérieur des institutions démocratiques
08:04et qu'elle soit à l'intérieur des institutions constitutionnelles
08:07pour qu'on puisse transformer cette revendication en proposition,
08:12pour qu'on puisse transformer une colère en construction qui est positive.
08:16Et c'est le rôle de toute une génération de réclamer, de revendiquer.
08:20Je vous l'ai dit, j'en ai 41 aujourd'hui, j'en avais 20 il y a quelques années,
08:22je revendiquais, je manifestais, j'étais contre les gouvernements.
08:25Et donc notre heureux, c'est de laisser la place à cette nouvelle génération.
08:28– Merci à vous Mehdi Ben Saïd d'avoir été en ligne avec nous.
08:32Et bonne journée à Rabat.
08:32– Merci, bonne journée.
08:34– Merci.
08:35– Merci.
08:36– Merci.
08:37– Merci.
08:38– Merci.
08:39– Merci.
08:40– Merci.
08:41– Merci.
08:42– Merci.
08:43– Merci.
08:44– Merci.
08:45– Merci.
08:46– Merci.
08:47– Merci.
08:48– Merci.
08:49– Merci.
08:50– Merci.
08:51– Merci.
08:52– Merci.
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08:58– Merci.
08:59– Merci.
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