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  • 7 weeks ago

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00:00Et pour décrypter ce qui se joue actuellement à Madagascar, avec nous notre invité du soir,
00:05Tine Rakoto Malala, bonsoir.
00:07Bonsoir.
00:08Merci d'avoir accepté notre invitation sur France 24, vous êtes cofondateur du Sink-Sang Diapason.
00:13Je le disais, on attendait une prise de parole du président Razoel, on l'a eu, mais bien incommuniqué,
00:19pas de vidéo, pas de son, est-ce le signe d'une panique au sein du pouvoir, sait-on où est le président ?
00:26Merci pour votre invitation.
00:27Nous avons pas mal d'informations provenant du terrain.
00:33La difficulté aujourd'hui, c'est d'avoir une information fiable et vérifiée.
00:40Ce que l'on sait, et d'après ce que disait Gaël Borgia, effectivement, c'est qu'il y a un certain nombre de personnes
00:47proches du gouvernement qui commencent à partir de Madagascar.
00:52Maintenant, est-ce que la question c'est, où est le président, ou plutôt, que va devenir Madagascar avec sa gouvernance ?
01:05Et c'est là où c'est intéressant, parce que la démarche de la Gen Z n'est pas tant de changer de tête, mais changer le système.
01:15Et ils sont en marche, justement, pour changer ce système-là, avec l'aide d'une fraction de l'armée qui s'appelle la CAPSAT.
01:23Et justement, depuis hier, cette unité de l'armée qui s'est révélée être à l'origine de ce mouvement de l'utinerie, il s'agit de la CAPSAT,
01:30corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques, qui sont-ils ?
01:35Quel est leur poids au sein de l'armée ? Pouvez-vous nous en parler ?
01:37Alors, comme je le disais, c'est une fraction de l'armée.
01:42Mais ils ont un poids symbolique, dans le sens où c'est une unité d'élite.
01:50En 2009, pour rappeler un peu l'histoire, ils ont eu ce qu'on appelle le mutiné de CAPSAT,
01:56qui a changé la donne politique à Madagascar, qui a fait que le président actuel a pu accéder aux hautes fonctions de l'État.
02:08Et le fait de s'être positionné avec, finalement, la population, c'est un message qu'ils sont en train de passer.
02:19Et c'est aussi un début de fracture.
02:22Et cette fracture, c'est une sorte de fragmentation diffuse, où petit à petit, des casernes se rallient au CAPSAT,
02:32et petit à petit, dans l'armée.
02:34À un moment donné, on va se trouver dans une situation où il va y avoir un effet de masse,
02:39ce qui est déjà le cas aujourd'hui, avec des scénarios possibles que l'on peut aborder par la suite.
02:46En parlant des scénarios possibles, d'ailleurs, le colonel Michael-Andréa Nirina, à la tête du CAPSAT,
02:52ne veut surtout pas parler de coup d'État pour l'instant, en rappelant que l'armée a répondu à l'appel du peuple.
02:57Est-ce qu'on peut parler, dans ce cas-là, d'un coup d'État populaire ?
03:00Pour l'instant, il n'y a pas de coup d'État.
03:04Un coup d'État, ça suppose que l'armée prenne le pouvoir.
03:08Si l'armée prend le pouvoir, il y a un coup politique qui sera défavorable pour Madagascar.
03:17Aujourd'hui, on a...
03:19Comment ils se positionnent, alors ?
03:20Ils ont effectué ce coup de force, on va dire,
03:27mais en même temps, ils ne veulent pas parler de coup d'État,
03:30ils disent que la place des militaires est dans les casernes.
03:33Donc, en ce moment, on a l'impression que ce qu'ils se trouvent, c'est un positionnement.
03:37C'est un positionnement.
03:38C'est un positionnement en faveur de la population,
03:42motivé par le fait qu'ils ne veulent pas avoir
03:46une position de répression trop forte
03:52vis-à-vis de la population,
03:55parce qu'ils sont issus eux-mêmes de la base de la population.
03:57Nous allons vers un scénario où ça sera un arbitrage militaire encadré.
04:04C'est-à-dire ?
04:05C'est-à-dire que les militaires vont grossir dans la partie de la population
04:11et, par la suite, ils vont demander
04:15est-ce que vous avez des interlocuteurs de la Gen Z ?
04:21Est-ce que vous avez des représentants ?
04:23Et ils vont certainement demander est-ce que vous avez une feuille de route.
04:26et, à ce moment-là, il y a une discussion qui se mettra en œuvre,
04:31une discussion de l'ordre de
04:32« Très bien, que faisons-nous pour conduire ce pays ? »
04:36Et, à ce moment-là,
04:39ce sera une autre forme.
04:41Ce ne sera pas un coup d'État.
04:43On sera toujours dans la démarche
04:45de la population qui
04:47exprime
04:49finalement un besoin.
04:51C'est les droits fondamentaux.
04:53Et, on rappelle un peu l'histoire, c'est que
04:56le président actuel, en 2009,
04:59disait, lui-même,
05:02« Le pouvoir appartient au peuple
05:03et le peuple
05:05doit rendre... »
05:07doit pouvoir prendre le pouvoir
05:09et le président doit pouvoir rendre le pouvoir.
05:12Et, ce sera ma dernière question.
05:14Très rapidement, à vous d'entendre parler,
05:16un retour du président Razoël
05:18au pouvoir
05:18paraît inenvisageable.
05:20Vous parlez de lui limite au passé.
05:23Eh bien, aujourd'hui,
05:24comme vous le voyez,
05:25il y a eu un changement
05:27au niveau de la gouvernance.
05:30Il a limogé l'ensemble de son gouvernement.
05:31de son gouvernement.
05:34Il n'a plus d'appui.
05:36C'est un gouvernement vide,
05:38aujourd'hui.
05:39Et donc,
05:40comment peut-il gouverner
05:41sans avoir d'appui
05:43au sein de son équipe,
05:45de sa gouvernance ?
05:47Et, globalement,
05:49il est assis sur une chaise
05:50où il n'a plus de pouvoir.
05:53Il n'a plus que deux options,
05:55finalement.
05:56L'option, c'est soit
05:57il rend son tablier,
05:59soit il fait un coup de force.
06:00Merci beaucoup,
06:01Tine Rakoto-Malala.
06:03Merci beaucoup
06:03d'avoir accepté
06:04notre invitation
06:05sur France 24
06:06et on continuera de suivre
06:07les derniers développements
06:08à Madagascar.
06:09C'était un plaisir.
06:10Merci pour vous.
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