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00:00Les LR qui on le sait se sont déchirés ces derniers jours sur la participation au nom au gouvernement.
00:05On a d'ailleurs vu Marine Le Pen quitter l'émicycle.
00:07On va bien sûr revenir sur ce discours prononcé au pas de charge tout à l'heure par Sébastien Lecornu.
00:1230 minutes à peine, principale annonce donc la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle 2027.
00:19Suspension et c'est à noter qui portera sur l'âge mais également sur la durée de cotisation.
00:24C'était une demande des socialistes. Alors est-ce qu'on s'éloigne de la censure ?
00:27On va se poser la question ensemble.
00:29Sébastien Lecornu qui a rappelé également sa ligne directrice.
00:32Il y a un chemin commun à trouver malgré les divergences.
00:35Il a parlé à au moins 5 reprises de rupture.
00:38Il a confirmé l'abandon de l'article 49 alinéa 3 qui permet au gouvernement de passer en force.
00:43Il a également évoqué la taxation des plus riches.
00:45Une anomalie selon lui, cette fiscalité des grandes fortunes.
00:49Pas plus de détails pour le moment.
00:51Voilà pour les principales annonces.
00:53Brice Socol, on l'a dit tout à l'heure, c'est une victoire incontestable des socialistes aujourd'hui.
00:57C'est une victoire des socialistes.
00:59Et en même temps, le Premier ministre assure son discours de rupture.
01:04Il y a une rupture sur le fond, une rupture sur la forme.
01:07Alors sur la forme, je renonce au 49-3.
01:10J'ouvre des compromis avec les parlementaires.
01:13J'ouvre des compromis avec les forces sociales.
01:15Tout le contraire de ce qu'a fait la Macronie depuis quelques années.
01:18Et sur le fond, c'est aussi une rupture avec la Macronie.
01:23C'est-à-dire qu'il suspend la réforme des retraites qui, pour les macronistes, a été la mère des réformes.
01:30Donc c'est une double rupture.
01:31Rupture sur le fond, rupture sur la forme.
01:34Et bien évidemment, qui sort gagnant de cette séquence aujourd'hui ?
01:39C'est le Parti Socialiste.
01:39Et on va à l'Assemblée Nationale retrouver Sylvain Rousseau.
01:42Sylvain, c'est une rupture, c'est un tournant fort aujourd'hui que connaît la Macronie qui est aujourd'hui, on le sait, au pied du mur.
01:51Oui, mais déjà, c'est une rupture également dans le ton qu'a employé Sébastien Lecornu lors de son discours.
02:01Rarement l'analogie avec l'entrée d'un taureau dans l'arène aura été aussi pertinente.
02:05Le regard noir, la tête rentrée dans les épaules, on l'a vu assez agressif, ironique également avec les députés, avec cette Assemblée Nationale.
02:15Et puis c'est aussi, effectivement, vous l'avez dit, une rupture sur la façon de gouverner.
02:18On a entendu son mantra, le gouvernement propose, nous débattons, le nous étant bien sûr le gouvernement et les députés, vous, donc les députés, votez.
02:27C'est-à-dire qu'il entend rendre vraiment le pouvoir au Parlement et ainsi s'éviter, effectivement, la censure.
02:36Il a également donné tous les gages au Parti Socialiste.
02:38Il n'utilisera pas l'article 49 alinéa 3 qui permet au gouvernement de passer en force.
02:43Mais ça, il l'avait déjà dit avant, on s'en doutait un petit peu.
02:45Et puis il est également revenu sur la réforme des retraites, suspension de cette réforme jusqu'à la présidentielle.
02:54Mais attention, c'est suspendre pour faire mieux, pas suspendre pour suspendre.
02:57Il met tous les parlementaires, que ce soit l'Assemblée et y compris les sénateurs, face à leur propre responsabilité.
03:04Désormais, c'est à eux de diriger le pays, c'est à eux de prendre les lois et c'est à eux de décider si la France doit censurer ce gouvernement
03:11ou au contraire le maintenir pour se doter d'un budget pour l'année prochaine.
03:16Beaucoup Sylvain, phrase également à noter de Sébastien Lecornu.
03:19Nous vivons et nous vivrons dans une époque de crise.
03:21Soit on change, soit on sera changé.
03:23Et ceux qui s'accrochent aux postures disparaîtront, piquent à peine voilés à Emmanuel Macron ou pas ?
03:29Non, c'est surtout, ben non, c'est la responsabilité des uns et des autres puisqu'il dit, c'est partager le pouvoir avec le Parlement.
03:37Donc c'est à vous de jouer.
03:39Le gouvernement propose, l'Assemblée nationale dispose d'une certaine manière.
03:41Exactement.
03:42Et il met entre les mains des parlementaires l'avenir du pays.
03:47Il les responsabilise.
03:49Et en même temps, est-ce que ce n'est pas le fonctionnement normal d'une Assemblée nationale lorsqu'on n'a pas de majorité absolue ?
03:53Disons que, si, enfin, il avait dit il y a une quinzaine de jours aux Parisiens, je suis sous la tutelle du Parlement.
04:01C'est vrai.
04:04Bon, il l'a dit, normalement ça ne se dit pas.
04:07Parce que le gouvernement est censé effectivement décider et gouverner.
04:12Quand il a une majorité absolue, il est sûr de gagner, que ce soit sur le budget, il n'a pas besoin de passer en force.
04:19Donc il fait un cadeau avec ce 49.3, un cadeau sur les retraites.
04:25Alors moi, je ne parlerai pas de rupture.
04:27Je parlerai de renoncement.
04:28Parce que le mot rupture, le mot rupture, c'est les éléments de langage de Sébastien Lecornu.
04:34Et nous, on le répète un peu comme des perroquets.
04:37Donc non, c'est presque une révolution copernicienne.
04:40C'est ce qu'a dit Brice tout à l'heure.
04:43C'est-à-dire que c'était la mère des réformes d'Emmanuel Macron.
04:47C'est la seule qu'il ait pu engager, qu'il a engagée dans ce quinquennat et demi.
04:52Et à quel prix, on s'en souvient.
04:53Et à quel prix, bien sûr.
04:55Une fracturation du pays, de sa propre image qui est tombée en berne.
05:01Alors, il y a quand même une petite phrase à laquelle il faut faire attention.
05:05C'est, je n'endosserai pas n'importe quoi.
05:07Donc là, peut-être que les socialistes vont dresser l'oreille et en parler.
05:12Cette suspension devrait être compensée par des mesures d'économie.
05:16Alors, on dit que le diable se cache dans les détails.
05:22Mais quelle va être la surprise du chef ?
05:25Parce que forcément, vous donnez quelque chose.
05:27Un compromis, c'est chacun fait un pas vers l'autre.
05:31Mais ça coûte à chacun, un compromis.
05:33Et là, en l'occurrence, il fait un pas énorme vers les socialistes.
05:40Donc, aux socialistes aussi, d'être...
05:43Un, peut-être de respecter leur parole.
05:46Et d'avoir eu le scalp de la réforme des retraites.
05:49Peut-être les engager à, en tout cas, ne pas voter la censure ce soir.
05:55Oui, juste pour compléter.
05:56Là, c'est vrai qu'on est vraiment sur une séquence politique.
05:58C'est-à-dire qu'il joue la survie de son gouvernement le temps de la discussion budgétaire.
06:01Mais le vrai sujet pour les Français, c'est la discussion budgétaire.
06:05Parce qu'on voit bien, en écoutant Laurent Wauquiez,
06:08voilà, il va y avoir des différenciations entre les propositions de LR,
06:12celles du Parti Socialiste, et celles des autres partis.
06:15La déclaration d'attention, en tout cas, elle est là.
06:18Elle est là.
06:18Mais la suspension de la réforme des retraites, il l'a dit lui-même.
06:21C'est 400 millions d'euros en 2026, et 1,8 milliard, je crois, en 2027.
06:25Donc, attention, il ne faudrait pas que la victoire politique se transforme en échec économique.
06:31Et tout l'enjeu de ces deux prochains mois, jusqu'au 31 décembre,
06:36c'est bien donner un budget équilibré à la France.
06:40Et je tiens juste à faire remarquer que ce matin,
06:41le Haut Conseil des Finances Publiques a été très en retrait par rapport au budget proposé.
06:46Il considère que ce n'est pas un budget extrêmement réaliste.
06:49Donc, le vrai sujet, là, dans les deux prochains mois, c'est la discussion budgétaire.
06:54Et Laure Manin, vous nous avez rejoint en plateau.
06:56Cette suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle,
06:59est-ce qu'on sait d'ores et déjà combien ça va coûter ?
07:02Sébastien Lecornu nous a donné quelques chiffres tout à l'heure.
07:04Oui, effectivement.
07:05Et en fait, ce qu'il dit, c'est que suspension jusqu'à l'élection présidentielle,
07:09aussi bien sur le report de l'âge de 62 à 64 ans
07:12que sur le nombre de trimestres qui va rester à 170,
07:14c'est effectivement l'un des gros dossiers,
07:16parce que ça va dans le budget de la sécurité sociale qui est extrêmement déficitaire.
07:19Et qu'il faut revoir à la baisse avec des économies sérieuses.
07:22En fait, ça revient à reparler, une fois encore, de la dette de la France,
07:26qui est extrêmement importante, avec 3 345 euros de dette et 114% du PIB,
07:33plus de 114% du PIB.
07:35Il y a cinq pays dans l'Union européenne qui sont concernés.
07:38La France, c'est le troisième, juste derrière la Grèce, il est à l'île.
07:41Ce n'est pas forcément des références extrêmement flatteuses.
07:43Ça veut dire des taux d'emprunt sur les marchés pour financer une partie de la dette
07:46qui sont toujours de plus en plus lourds.
07:48C'était jusqu'à présent aux alentours de 3,53%.
07:51Je crois qu'on est passé à 3,57%.
07:53L'Italie est à 3,6%.
07:59C'est un chiffre qu'il ne faut surtout pas atteindre
08:00parce que c'est le signe d'une certaine défiance
08:03des bailleurs internationaux et des prêteurs à la France
08:07qui, je vous rappelle, a vu sa note de confiance dégradée récemment.
08:11Donc, c'est des choses qu'il faut prendre en compte avec intensité.
08:13Rappelons d'ailleurs que la charge de la dette, c'est 55 milliards d'euros.
08:17C'est presque 10% du budget de la France.
08:20C'est deux fois plus qu'en 2020.
08:21Et c'est, comme le disait François Béroud récemment,
08:24c'est chaque seconde plus 5 000 euros de dette pour la France.
08:27Donc, ça fait partie des choses qu'il faut vraiment tenir serrées.
08:30Sébastien Lecornu qui propose un nouveau conclave, finalement,
08:33sur les retraites, c'est toujours l'incertitude ?
08:35C'est toujours l'incertitude, en tout cas, sur cette réforme-là.
08:38Mais pour revenir sur le budget, vous avez l'Assemblée, vous avez le Sénat.
08:41C'est-à-dire que l'Assemblée peut être toujours un peu dépensière
08:43dans la préparation du budget.
08:45Et le Sénat va être très restrictif.
08:47Ce ne sont pas les mêmes majorités.
08:48Ce ne sont pas les mêmes majorités.
08:49Donc, ça va être intéressant.
08:50C'est aller-retour budgétaire entre l'Assemblée nationale et le Sénat.
08:55Tout ça peut finir en commission mixte paritaire
08:57dans laquelle les sénateurs et les républicains sont quand même majoritaires.
09:03Les républicains et Renaissance sont majoritaires.
09:05Donc, toute la difficulté, Sébastien Lecornu,
09:07ça va être de trouver cet équilibre politique dans la réalisation du budget.
09:12Pourquoi Emmanuel Macron, finalement, a laissé carte blanche à Sébastien Lecornu ?
09:16En tout cas, c'est ce qu'il dit pour proposer cette suspension.
09:18Il n'avait pas d'autre choix.
09:19Il savait que c'était soit ça, soit la dissolution, le président de la République ?
09:22Oui, exactement.
09:23Vous l'avez très bien dit.
09:24C'était la dernière chance.
09:26Alors, depuis le temps qu'on dit que c'est la dernière chance,
09:28mais là, pour le coup, il restait une cartouche dans le fusil.
09:32Et celle-ci, il ne fallait pas la louper.
09:34Et on voit bien que Sébastien Lecornu, un, avait démissionné
09:38parce qu'Emmanuel Macron lui avait imposé des personnalités dont il ne voulait pas.
09:44Et ça a eu le don de fâcher les Républicains.
09:48Et peut-être clarifier aussi cette situation d'un parti, les Républicains,
09:53qui se déchirait à l'intérieur pour savoir s'il fallait participer ou non.
09:58Donc là, l'affaire est claire.
09:59Même s'il y a des LR, il y en a six au gouvernement,
10:04ils seront...
10:05Ils ont déjà été exclus de leur parti ?
10:06Ils sont exclus de leur parti, mais bon, je crois que c'est...
10:10On parle de Rachida Dati, d'Annie Gennevard notamment.
10:12Oui, mais elle sera quand même investie pour les municipales.
10:16Donc bon, voilà, ce n'est pas très grave.
10:19Mais en tout cas, il était important que...
10:22C'était un peu un parti bicéphale, les Républicains,
10:26avec Wauquiez qui se faisait la guerre avec Retailleau.
10:29A priori, ce n'est pas fini.
10:30Ah ben non, ça ne fait que commencer,
10:33puisque les deux hommes, pour le coup,
10:36de toute façon, Retailleau...
10:37Et il l'a dit, c'est passé le contenu,
10:39il ne voulait pas de personnalité qui ait des ambitions présidentielles au gouvernement.
10:44Or, Retailleau en avait.
10:46Alors on peut dire que Darmanin en avait aussi,
10:48mais il s'est expliqué en disant qu'il se mettait en retrait
10:52de, ce n'est plus son expression, de position partisane.
10:58Donc effectivement, c'est un gouvernement, comme il l'a dit, technique, d'experts.
11:03Son discours était pas mal, franchement.
11:06Il n'y avait pas d'effet de manche.
11:09Droite au but.
11:10Droite au but.
11:11Est-ce que certains vont y voir quelques arnaques, entre guillemets,
11:16notamment sur ce que je vous disais, sur cette...
11:19Je ne ferai pas n'importe quoi, je ne vais pas endosser n'importe quoi.
11:22Et cette suppression, il va falloir quand même la financer.
11:26Donc où est le diable ? Dans quels détails ?
11:29On le saura plus tard.
11:30Mais en tout cas, pour moi, c'est un exercice plutôt réussi, court.
11:34Alors, dans sa forme, il est un peu rapide.
11:37Comme vous le dites, au pas de charge.
11:39Donc il fallait noter les chiffres.
11:42On sentait qu'il avait envie que ça se termine.
11:45Ce n'est pas un orateur.
11:47Mais il a mis tout sur la table, maintenant, aux autres de juger ce soir.
11:53Et on va justement écouter sur France 24, Sébastien Lecornu,
11:56qui annonce la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle 2027.
12:02Écoutez.
12:02Je proposerai au Parlement, dès cet automne,
12:06que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
12:11Aucun relèvement de l'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à janvier 2028,
12:18comme l'avait précisément demandé la CFDT.
12:21En complément, la durée d'assurance sera elle aussi suspendue
12:25et restera à 170 trimestres jusqu'à janvier 2028.
12:30Cette suspension doit installer la confiance nécessaire pour bâtir de nouvelles solutions.
12:36La suspension pour faire mieux est la solution si chaque acteur s'étend tirer quelque chose.
12:43Et on a vu ce petit sourire d'Olivier Faure.
12:45On a vu également François Hollande applaudir.
12:48La censure, elle s'éloigne.
12:49On peut imaginer que le Parti Socialiste, dans ce contexte-là, puisse censurer Sébastien Lecornu jeudi ?
12:55Non, je pense que c'est une main tendue de Sébastien Lecornu au Parti Socialiste et à M. Faure.
13:01La censure, elle est derrière lui.
13:02La censure, me semble, derrière lui. On va écouter tout à l'heure le Parti Socialiste s'exprimer.
13:08Qui va s'exprimer en dernier, d'ailleurs, dans l'ordre protocolaire.
13:10Absolument. Je pense que c'est intéressant ce qui est en train de se passer parce que, en fait, c'est la première fois qu'un Premier ministre, sous l'air d'Emmanuel Macron, tend la main, comme il le dit, au Parlement, Assemblée, Sénat, et tend la main aux oppositions, en tout cas à une opposition.
13:28Donc on va voir la suite dans quelques heures.
13:31Ces derniers jours, beaucoup ont reproché à Emmanuel Macron de ne pas avoir pris la parole, qu'il ait laissé Sébastien Lecornu en première ligne.
13:38Ça aurait été contre-productif qu'il parle, le chef de l'État ?
13:40Ah bah oui, complètement. Ouh là là, surtout pas.
13:44Le Premier ministre est censé, enfin, dans la Ve République, le rôle du Premier ministre, c'est de faire le paratonnerre.
13:51On a peu été habitué à ça aussi.
13:53Oui, c'est lui qui prend les coups.
13:55Et lorsqu'il a démissionné, pour le coup, selon l'expression connue, le roi était nu.
14:01Et donc il n'y avait plus personne pour faire barrage et paravent devant Emmanuel Macron.
14:10Donc surtout, surtout ne pas parler, laisser faire son Premier ministre.
14:16C'est d'ailleurs ce qu'il demandait.
14:17Je pense que je n'étais pas, évidemment, dans le bureau, mais c'est ce que tout le monde s'est dit.
14:23C'est-à-dire que Sébastien Lecornu a imposé de faire ce qu'il voulait, de mettre qui il voulait.
14:29C'était la condition sine qua non.
14:31Et on voit de toute façon un Emmanuel Macron qui n'a pas trop le temps de s'occuper de la politique française,
14:39même si bien sûr il vérifie tout et il s'occupe de tout.
14:44Mais il est beaucoup à l'étranger.
14:45Hier il était en Égypte, il y a deux guerres qui l'occupent, une diplomatie qui demande beaucoup de doigter.
14:56Donc le Président, de toute façon, lorsqu'il parle, il chute dans les sondages.
15:02Donc le mieux est de ne rien dire.
15:03Absolument.
15:04Là nous sommes dans un temps politique, nous ne sommes pas encore dans un temps électoral.
15:08Ce que je veux dire par là, c'est que la réforme des retraites permet à Sébastien Lecornu de maintenir son gouvernement, au moins le temps de la discussion budgétaire.
15:17Et on va rentrer dans un temps électoral, municipal et présidentiel, où d'autres thèmes émergent.
15:22C'est-à-dire que la réforme des retraites, quand on regarde un petit peu les sondages d'opinion, apparaît très très loin dans la liste des Français.
15:29La liste des Français, c'est d'abord le service public, la santé, l'insécurité, le pouvoir d'achat.
15:36Donc toutes ces thématiques-là sont des thématiques fortes que les Français demandent à ce que les politiques puissent les traiter.
15:45Et c'est peut-être la deuxième partie du discours de Sébastien Lecornu.
15:48Une fois le budget passé, on va s'attaquer au logement, au pouvoir d'achat, à l'insécurité, etc.
15:54Mais ça, ce sont des thèmes importants. Il ne faudrait pas que ce temps politique cache la réalité, une autre réalité, qui sont les aspirations des Français sur d'autres thématiques.
16:05Finalement, avec ces annonces, est-ce que ça ne remet pas le débat sur la réforme des retraites à la présidentielle 2027, la grande respiration démocratique en France ?
16:13Mais vous savez, en France, c'est un grand classique.
16:16Quoi qu'on fasse, de la manière dont on s'y prend, c'est systématique, scientifique, on refile la patate chaude.
16:23C'est même scientifique, selon vous.
16:24La réforme, quand ça se répète toujours, c'est comme quand vous faites des études pour savoir si un médicament marche, c'est le nombre de personnes interrogées ou qui ont répondu.
16:33En France, on refile systématiquement la patate chaude de la réforme à ses successeurs.
16:39Donc, remise à 2027, bienvenue à celui qui sera à l'Elysée pour faire ou non cette réforme-là, ou l'enterrer définitivement, faire aussi une réforme à points, une autre, ce que voulait d'ailleurs la CFDT.
16:58Donc, voilà.
17:01On est donc là dans une nouvelle ère qui va durer 18 mois jusqu'à la présidentielle.
17:04Voilà. Non, mais on n'est pas en Allemagne. Alors, à chaque fois, on cite l'Allemagne, etc.
17:08Mais l'Allemagne a fait ce qu'on appelle les réformes Schröder et qu'a faites certains Arz, d'ailleurs, les réformes Arz, qui a permis à l'Allemagne d'être aujourd'hui, de fonctionner, d'avoir une Angela Merkel qui a vécu quand même plus d'une quinzaine d'années sur ces réformes Schröder,
17:28mais qui ont fait mal, mais que les Allemands ont accepté parce qu'il y a eu du compromis, parce qu'il y a eu des coalitions, etc.
17:36Et aujourd'hui, l'Allemagne, pourquoi elle se porte bien ? Enfin, pas sur tous les domaines, mais pourquoi elle se porte bien ? Parce qu'il y a eu ces réformes, de fait.
17:47Voilà. En France, on est sans arrêt en train de remettre l'ouvrage sur le métier et demander au prochain de régler le problème.
17:55Mais le prochain, il va faire comme son prédécesseur, c'est qu'il va le refiler à l'autre.
18:00Mais ce qui est frappant, c'est ce que vous disiez en début d'émission, c'est qu'en fait, là, on touche à la mère des réformes du macronisme.
18:07Cette réforme des retraites, ça a été la réforme du quinquennat ou des quinquennats d'Emmanuel Macron.
18:13Et Sébastien Lecornu, il renonce, crée une rupture, et c'est très symbolique et très significatif.
18:20C'est un renoncement. Mais en fait, c'est le ministre qui est là depuis 2017, qui a accompagné Emmanuel Macron depuis le début,
18:27qui referme la parenthèse du macronisme. C'est très symbolique, cette journée. Elle est très forte.
18:33Est-ce qu'on peut se demander aussi si le Parti Socialiste ne peut pas être plus gourmand ?
18:36Il a donc eu cette suspension jusqu'à l'élection présidentielle.
18:39Il demande également la taxation des plus riches, la fameuse taxe Zuckmann.
18:43Ça n'est pas dans le projet du budget. Est-ce que le Parti Socialiste peut également jouer dessus dans les deux jours carrés ?
18:48C'est exactement la question que je me posais quand je vous entendais dire que la censure s'éloignait.
18:53Je n'ai pas rêvé. Je me suis dit, ouh là là, vous avez peut-être raison.
18:57Mais vous avez aussi peut-être raison. C'est-à-dire que le Parti Socialiste, c'est quand même le coup de Trafalgar.
19:02Il va y avoir des discussions encore cet après-midi.
19:04C'est quand même habituellement le coup de Trafalgar.
19:06Comme je parlais tout à l'heure de LR qui était très divisée, alors ne parlons pas du Parti Socialiste, issu d'anciens frondeurs,
19:14qui ont quand même coûté le quinquennat de François Hollande, qui l'ont empêché de se représenter.
19:20Et dans les votes internes depuis 2-3 ans, c'est 51-49 avec Olivier Meilleur au signal en général.
19:24Exactement. Un tiers, un tiers, un tiers.
19:25Ce que vous dites est juste. J'ai déjeuné avec un socialiste à midi qui est membre du bureau politique.
19:31Il me disait, certains nous reprochent en interne d'avoir uniquement négocié sur la réforme des retraites,
19:37suspension, en oubliant ce que vous disiez, c'est-à-dire tout ce bloc d'équité fiscale
19:43dans lequel vous avez la taxe Zuckman et d'autres mesures.
19:46Mais la réforme des retraites, c'est le totem.
19:47La réforme des retraites est le totem, mais certains partis socialistes disent
19:51attention de ne pas oublier les autres mesures d'équité fiscale.
19:55Ce que vous dites est vrai.
19:56Donc peut-être que ce soir, demain ou tout à l'heure, nous aurons dans le discours du Parti Socialiste cette nouvelle exigence.
20:01Mais on peut avoir une surprise parce que c'est comme les enchères.
20:04Ça monte, ça monte, ça monte.
20:06Et on ne sait pas où ça s'arrête.
20:07Excepté qu'il y a quand même là un danger.
20:09Ils auront une responsabilité extrêmement importante de faire chuter ce gouvernement
20:18et là d'entrer dans une phase d'instabilité.
20:20Certes, une dissolution, mais qui risque d'amener quoi ?
20:26Marine Le Pen au pouvoir ?
20:27Donc c'est aussi un risque à prendre et un risque important.
20:31Et une responsabilité après qu'ils vont porter longtemps.
20:34Donc, à réfléchir.
20:36Et on va redécouvrir ces images en direct de l'Assemblée nationale et du perchoir
20:40où s'exprime Marc Fénaud pour le Modem.
20:43Sébastien Lecornu l'a rappelé aujourd'hui.
20:46L'objectif de son gouvernement, c'est de trouver un budget pour la France.
20:50Le Parlement qui a désormais 70 jours pour l'étudier.
20:52On va écouter le Premier ministre lors de son discours de politique générale tout à l'heure sur France 24.
21:00Dans tous les cas de figure à la fin de la discussion budgétaire,
21:03ce déficit devra être à moins de 5% du PIB car cet impératif de souveraineté s'impose à nous tous.
21:11Il y a par ailleurs des baisses d'impôts pour les petites et moyennes entreprises.
21:17Il y aura des hausses d'impôts ciblées et exceptionnelles pour certaines très grandes entreprises.
21:22La fiscalité des très grandes fortunes parmi nos compatriotes a pu interpeller un certain nombre d'entre vous.
21:29Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes
21:35que nous proposons d'affecter au financement des investissements du futur
21:39qui touche à notre souveraineté pour les infrastructures, la transition écologique ou la défense.
21:45Le débat fiscal doit être aussi un débat sur l'emploi et la croissance,
21:49raison pour laquelle je ne suis pas favorable à ce que le patrimoine professionnel soit touché.
21:54Alors le budget c'est toujours technique, c'est pour ça que votre présence est importante.
22:00Laure, que contient le budget qui a été présenté ce matin par le gouvernement
22:03en premier conseil des ministres de ce gouvernement, Le Corne 2 ?
22:07C'est une très très vaste question, il y a beaucoup de choses.
22:09Il y a des économies d'un côté et des dépenses qui vont avec des recettes supplémentaires
22:15et puis des dépenses qui ne vont plus avoir lieu.
22:17L'idée c'est, pour revenir sur les grandes lignes, de revenir à un défi qui s'est ramené à 4,7% du PIB.
22:24L'objectif avec François Béroux c'était 4,6% en supprimant les deux jours fériés.
22:29Ça c'est complètement enterré, ça rassure les 77% des Français qui étaient opposés.
22:34C'est quand même un projet extrêmement ambitieux, voire peu crédible selon le Haut Conseil des Finances Publiques.
22:40Ça s'ajoute évidemment à la théorie du projet de budget du gouvernement,
22:48le fait qu'il y ait des données macroéconomiques et macroéconomiques externes,
22:51la croissance qui a été revue à la baisse pour 2026 qui ne sera que de 1%,
22:55le fait que l'inflation a été établie à 1,3% et un taux stable pour l'emploi.
23:01Donc grosso modo, côté recettes, le gouvernement espère 14 milliards d'euros de revenus supplémentaires.
23:06On parlait à l'instant de la taxation des grandes fortunes.
23:08Il n'y a pas vraiment de taxe Juckmann, mais il y a quand même une nécessité d'équilibre et d'équité fiscale dont a parlé Sébastien Lecornu.
23:16Il faut plus de justice fiscale, c'est ce qu'il nous a dit.
23:18Voilà, et donc demander davantage aux personnes les plus aisées de participer au profit des ménages les plus modestes.
23:26La contribution différentielle des revenus, CDHR, c'est un taux d'imposition de 20%, c'est prolongé d'un an.
23:33Ça existait, c'est prolongé d'un an.
23:34Ça concerne les ménages dont les revenus dépassaient 250 000 euros pour un célibataire, 500 000 euros pour un couple.
23:40Il y a aussi une taxation sur les holdings.
23:42C'était quelque chose d'ailleurs sur lequel le patronat était assez tatillon.
23:45On va voir comment ils réagissent dans les prochains jours.
23:46Mais la taxation des holdings, c'est une nouvelle taxe sur le patrimoine financier des holdings familiales.
23:51Souvent, en fait, on mélange une partie du patrimoine familial personnel avec des outils professionnels au sein d'une holding.
23:59Ça permettait d'être à l'abri certains revenus.
24:03Et ça permettrait, là, cette année, de dégager 2,5 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour le gouvernement.
24:10Sachant que Sébastien Lecornu a insisté sur le fait que cette imposition des grandes fortunes doit permettre de financer des investissements dans le futur
24:18qui touchent à notre souveraineté pour les infrastructures, la transition écologique et d'autres éléments pour la souveraineté du pays.
24:28Puisqu'on sait, par exemple, que sur l'IA, la France est très largement dépassée par les États-Unis et par la Chine.
24:33et que ce sont des choses sur lesquelles il faut investir pour l'avenir, ne pas se laisser dépasser maintenant.
24:38On sait combien de milliards en tout sur l'équité fiscale ?
24:41Est-ce que vous avez pu faire...
24:42Alors, ce n'est pas aussi plastique que ça.
24:44Tout ce qu'on sait, c'est que la holding, les taxations des holdings, c'est 2,5 milliards.
24:51Et puis, il faut prendre aussi en compte un certain nombre d'autres choses.
24:54C'est qu'il y a énormément de fraudes.
24:55D'ailleurs, Sébastien Lecornu a insisté dans son discours.
24:58Il faut lutter contre la fraude.
24:59La fraude sociale, elle est estimée à 13 milliards d'euros.
25:01Il avait parlé notamment de la fraude sur les cotisations sociales.
25:05La fraude sur la TVA, c'est 20 à 26 milliards d'euros par an.
25:08La fraude fiscale, c'est une grosse réserve.
25:10C'était entre 80 et 100 milliards d'euros en 2018.
25:12Donc là, il y a encore des réserves à travailler.
25:14Il y a des projets qui avaient été faits et qui devaient être annoncés à l'automne.
25:16Donc, on va voir si avec le nouveau gouvernement Lecornu II,
25:19il y a de poursuites des projets, notamment de Catherine Vautrin sur ce sujet.
25:22On va en savoir plus dans les jours qui viennent.
25:24Mais il y a encore des pistes de travail qui peuvent être explorés.
25:27Merci, Laure, pour tous ces éléments.
25:29Sébastien Lecornu l'a dit.
25:30Hier, il voulait dépasser la crise politique.
25:33Il s'offre quoi ? Un répit aujourd'hui ?
25:35Il s'offre au moins, me semble-t-il, un répit le temps de la discussion budgétaire.
25:40Après, on commencera une autre séquence qui sera une séquence plus électorale et peut-être plus politique.
25:46Peut-être pessimiste pour sa survie à Matignon ?
25:48Écoutez, voyons comment il se sort de ce budget, qui va être quand même un budget très politique.
25:52Vous savez comme moi que le budget est l'acte le plus politique annuel.
25:57Et je crois qu'il y a, d'après ce que vous dites, il y aura vraiment des débats, là, très clivants entre la droite et la gauche sur un certain nombre de mesures, notamment des mesures fiscales.
26:08Moi, je tiens à souligner que le Haut Conseil, quand même, ce matin, aux finances publiques, a été un peu sévère sur le budget qui a été présenté, qui était en partie le budget de François Bayrou.
26:18Ils ont annoncé également, tout à l'heure, pour compléter ce que vous disiez, un gel des pensions de retraite et des prestations sociales.
26:24Donc, tout ça sera discuté, là, en commission des finances, dès demain et en séance plénière, à partir de samedi ou dimanche.
26:32C'était mentionné dans le budget Bayrou.
26:34D'ailleurs, cette année blanche, il n'y aurait pas d'augmentation de ces pensions de retraite en fonction de l'inflation.
26:39Et pour les années suivantes, il y aura une augmentation en fonction de l'inflation, mais toujours systématiquement 0,4 point en dessous de l'inflation réelle.
26:46Donc, ça veut dire baisse des retraites par rapport en termes de pouvoir d'achat.
26:49Par rapport en termes de pouvoir d'achat, donc un vrai sujet de justice sociale qui va continuer à se pérenniser le temps de la discussion budgétaire.
26:54Et dans ce moment éminemment politique, certains ont pointé du doigt l'arrivée de personnalités de la société civile dans le gouvernement.
27:00Est-ce qu'il fallait ce genre de personnes dans un moment éminemment politique, on l'a dit ?
27:04Justement, c'est pas mal vu. Justement, parce qu'on va prendre des experts.
27:11Par exemple, avez-vous vu la réaction de Marine Tondelier dimanche soir ?
27:17L'admiration de Monique Barbu. On va d'ailleurs en parler dans un instant avec Noémie Roche.
27:21No comment. Pas de commentaire.
27:23Évidemment. Monique Barbu, elle est issue de l'ONG WWF sur l'environnement, etc.
27:30Donc, quelque part, il a piégé les uns et les autres.
27:33Sur la SNCF, le patron de la SNCF, il connaît.
27:36Jean-Pierre Farandou ?
27:37Farandou. Il connaît parfaitement. Il parle la langue sociale.
27:41C'est une belle prise.
27:42C'est une belle prise. Oui, parce que franchement, il quitte la SNCF pour peut-être durer une semaine.
27:48D'ailleurs, Sébastien Lecornu l'a rappelé à la tribune de l'Assemblée nationale tout à l'heure.
27:52Il a pris un risque.
27:53Voilà. Sur l'éducation nationale, pareil.
27:55Il prenait un directeur, alors je ne sais plus ce qu'il était exactement, bon bref,
27:59enfin spécialiste de l'éducation nationale.
28:02Donc, effectivement, des experts, des gens pointus qui ne vont pas faire des effets de manche,
28:06qui ne vont pas dire le lendemain ce qu'un confrère a dit sur une radio,
28:12comme on avait vu avec Agnès Pagnèche-Runacher et Bruno Retailleau,
28:16qui s'était empaillé, je crois, sur les éoliennes ou je ne sais plus quoi.
28:20Donc, voilà, il n'y aura pas...
28:21La question, c'est est-ce qu'il peut gérer une administration qui fonctionne d'une manière bien précise ?
28:24Oui, mais justement, ce qu'il faut en ce moment, ce n'est pas de politique.
28:27Enfin, pas de politique, j'entends.
28:29C'est des dossiers, du technique.
28:31Et la politique, c'est le cornu avec les partis.
28:35Et c'est ça.
28:37C'est ce qu'il faut.
28:38Et puis, vous savez, une fois le débat budgétaire passé,
28:42on sera à six mois de l'élection présidentielle,
28:44je dis six mois du début de l'élection présidentielle.
28:46Donc, il y aura vraiment très, très peu de projets de loi significatifs.
28:49On a des propositions de loi qui sont déjà en stock, si je puis dire, à l'Assemblée nationale.
28:55Deux ou trois projets de loi, mais on n'ira pas beaucoup plus loin.
28:57Donc, ce n'est pas la peine de prendre de grands politiques, je pense, des spécialistes thématiques suffisent.
29:02Et puis, on a bien vu que rien n'avait été scénarisé.
29:05Les passations de pouvoir, personne, pas de caméra.
29:08Sans presse, sans invité.
29:09En communiquier de presse, pour donner le nom.
29:12Voilà, tout ça, ce n'est pas cérémonial.
29:14On est dans un temps de dépouillement, on va dire.
29:18Merci Brice Ocol.
29:19Merci à vous.
29:19Vous êtes venu sur le plateau de France 24.
29:21Merci Roselyne.
29:22Merci Laure pour tous ces éléments.
29:24On repart à l'Assemblée nationale où nous y attend Sylvain Rousseau.
29:28Sylvain, on peut le dire, la censure, elle s'éloigne au moins pour un instant.
29:32Pour Sébastien Lecornu qui a donc donné aujourd'hui des gages au Parti Socialiste
29:36avec la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle, on le rappelle.
29:44Sylvain, est-ce que vous m'entendez ?
29:47Oui, ça y est, je vous entends.
29:48Voilà, ce sont les aléas du direct.
29:50Je le disais, Sébastien Lecornu, il s'offre un répit aujourd'hui avec ces gages donnés au Parti Socialiste
29:54avec cette suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
29:58Il y a de grandes chances qu'effectivement il s'offre un répit.
30:03On en saura plus lorsque le Parti Socialiste, lorsque le représentant du Parti Socialiste
30:07va prendre la parole ici dans l'hémicycle.
30:09Mais ce qui est sûr, c'est qu'il aura, on pourrait presque dire qu'il aura tout lâché.
30:12Les lignes rouges, en tout cas les deux membres du Parti Socialiste,
30:16c'était de renoncer à l'utilisation de ce fameux article 49 à l'INEA 3
30:20qui permet au gouvernement de faire passer une loi sans débat parlementaire.
30:23Sébastien Lecornu s'y est engagé, il s'y était même engagé avant son discours de politique générale.
30:29Le Parti Socialiste réclamait plus de justice fiscale
30:31et le Premier ministre semble s'être engagé également dans cette voie-là.
30:35Et puis surtout, le principal, le Parti Socialiste réclamait une suspension immédiate et complète
30:41de la réforme des retraites, celle qui fait passer l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
30:46Et là encore, Sébastien Lecornu s'y est engagé en suspendant cette réforme jusqu'à l'élection présidentielle.
30:53Mais ça ne veut pas dire qu'il a suspendu pour suspendu, il a bien insisté là-dessus.
30:57Il a suspendu pour la retravailler, pour trouver d'autres solutions,
31:01pour que le Parlement trouve de meilleures solutions et continue à travailler sur cette loi
31:06en vue de faire passer une loi sur la réforme des retraites avant la présidentielle.
31:11Et si ça ne marche pas, à ce moment-là, ça fera partie du programme des différents candidats à l'élection.
31:17Alors, il s'achète un répit. On a presque envie de dire en avance que oui, il s'achète un répit
31:21puisqu'on n'imagine pas que le Parti Socialiste puisse aujourd'hui, dans son intégralité,
31:26que les 69 députés socialistes puissent censurer Sébastien Lecornu
31:30alors qu'il a finalement accédé à toutes les demandes de ce parti.
31:35Après, on sait qu'il y a plusieurs partis socialistes à l'intérieur du Parti Socialiste,
31:38il y a plusieurs courants, mais il y a fort à parier que la consigne,
31:41ce soit de dire qu'on ne censure pas ce gouvernement
31:44et peut-être effectivement qu'à la marge, quelques-uns censurant,
31:47mais sans doute pas assez pour faire tomber le gouvernement de Sébastien Lecornu,
31:51qui donc a priori, mais je vous le disais, on en aura confirmation dans un peu plus d'une heure maintenant
31:54lorsque le Parti Socialiste va prendre la parole,
31:56effectivement, s'offre donc un répit sans doute jusqu'en 2027,
32:01en tout cas sur le papier, parce qu'après, il peut encore se passer beaucoup de choses.
32:04On a vu que certains gouvernements qui pensaient s'être offert un répit
32:06ne l'ont finalement pas eu plus si longtemps que ça.
32:08Merci.
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