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00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Actuel.
00:14Mako Nishimura est l'une des rares femmes à avoir fait partie des Yakuza,
00:19ces gangs criminels ultra-violents au Japon.
00:22Elle a aujourd'hui totalement changé de vie.
00:25En Égypte, des cliniques proposent aux couples de choisir le sexe de leur enfant dans un pays
00:29où avoir un fils reste une fierté particulière pour beaucoup.
00:35Et puis les Kenyans qui rêvent d'investir le monde de la musique électronique en devenant DJ
00:39le peuvent désormais avec une école spécialement dédiée.
00:45Mako Nishimura a un parcours hors du commun.
00:48Toute jeune, cette femme a rejoint les Yakuza,
00:51ces gangs ultra-violents japonais qui n'acceptent que très peu de femmes en leur sein.
00:55Et pour se faire une place, elle s'est montrée aussi dure et violente que les hommes.
01:00Mais après des décennies dans le crime organisé, elle a décidé de changer de vie.
01:05Et aujourd'hui, elle vient en aide à d'anciens criminels pour les aider à se ranger.
01:09De nombreux tatouages et deux phalanges manquantes à son petit doigt
01:16trahissent son appartenance passée au crime organisé japonais.
01:20Comptant parmi les rares femmes admises au sein des Yakuza,
01:23Mako Nishimura, aujourd'hui repentie, a évolué pendant trois décennies
01:27dans leur univers brutal à la hiérarchie implacable et misogyne.
01:31« On me méprisait simplement parce que je suis une femme.
01:38Alors j'ai appris à parler, à me comporter et à me battre comme un homme,
01:42en essayant d'être aussi Yakuza et viril que mon chef de l'époque. »
01:47Après une fugue à l'adolescence, elle rejoint à 20 ans une organisation de Yakuza.
01:53Pendant trois décennies, bagarres, extorsions et narcotrafic font partie de son quotidien.
01:58Mako Nishimura a depuis tourné le dos à la pègre.
02:02À 58 ans, elle travaille désormais dans le bâtiment,
02:05l'un des rares secteurs qui tolèrent ces tatouages,
02:08et dirige la branche locale de Gojinkai,
02:10une association dédiée à la réinsertion d'ex-délinquants.
02:18« J'étais mauvaise, mais maintenant je suis sur le droit chemin.
02:23Et l'idée de faire quelque chose de bien pour les autres me donne confiance.
02:26Ça illumine mes journées. »
02:31L'association organise régulièrement des opérations de nettoyage d'espaces publics.
02:36Parmi les participants, d'anciens Yakuza.
02:44« J'essaie de gérer cet endroit de manière à ce qu'ils se sentent plus à l'aise
02:48avec leurs amis de Gojinkai qu'avec les criminels de leur passé. »
02:54Alors qu'ils comptaient plus de 180 000 membres entre les années 60 et 80,
02:59les Yakuza sont aujourd'hui moins de 20 000.
03:02Un univers criminel en voie de disparition que les repentis tentent désormais d'oublier.
03:07Elles ont un pignon sur rue et profitent d'un flou législatif pour proposer aux couples de choisir le sexe de leurs futurs enfants.
03:17En Égypte, de nombreuses cliniques offrent cette possibilité strictement interdite en Europe pour 2 000 euros.
03:24Un service cher, certes, et pourtant inestimable pour certains.
03:28C'est un reportage de Mathilde Delvigne.
03:34Au Caire, cette clinique de fécondation in vitro voit défiler chaque jour jusqu'à 10 patientes.
03:44« Les patientes restent ici après l'opération.
03:47On les garde 2 ou 3 heures dans ces chambres et puis elles peuvent partir. »
03:53Ici, la plupart des femmes ayant recours à une fife n'ont aucun problème de fertilité.
03:58Avec leur mari, elles optent pour cette technique de procréation médicalement assistée dans un seul but,
04:03choisir le sexe de leurs futurs enfants.
04:06« Ça, c'est le microscope.
04:09Et ça, ce sont les réservoirs de nitrogène où les embryons congelés sont conservés.
04:14Aujourd'hui, on a transféré un échantillon avec beaucoup d'embryons pour déterminer leur sexe.
04:18Après les avoir examinés, les embryons XY, c'est-à-dire mâles, ont été sélectionnés pour être implantés.
04:24Et les embryons XX, donc femelles, ont été exclus.
04:29Dans l'écrasante majorité des cas, ce sont des embryons mâles qui sont recherchés.
04:34Coût de l'intervention, près de 2000 euros.
04:37Un prix qui attire des couples venus des quatre coins de la région.
04:41« Il y a des Libyens, des Yéménites, des Jordaniens, des Saoudiens, des Émiratis.
04:47Toutes les nationalités viennent pour le tourisme médical et profiter en même temps du beau temps en Égypte.
04:53Ils veulent choisir le sexe de l'embryon car cette option n'est pas disponible chez eux.
04:58Ils choisissent évidemment des garçons.
05:00Peu de personnes viennent ici pour choisir des filles, bien sûr. »
05:04En Europe, le recours à la FIF pour choisir le sexe de son enfant est interdit pour des raisons éthiques.
05:10En Égypte, aucune législation ne contrôle ou limite cette pratique.
05:14Il n'existe pas de chiffre officiel sur ce phénomène, mais il semble florissant.
05:19Les cliniques ont pignon sur rue et savent quel genre mettre en valeur pour attirer les clients.
05:25La plupart d'entre eux viennent des campagnes de Haute-Égypte.
05:28Dans ce village à 200 kilomètres du Caire, Ahmed est père de trois enfants, deux filles et un garçon.
05:37« Regarde ici, Abdallah. T'as compris ? Il joue au football. »
05:43Pour Ahmed, ne pas avoir de fils était inconcevable.
05:47Il y a cinq ans, il a payé une FIF avec sélection du sexe à sa femme pour s'assurer que son prochain enfant serait un garçon.
05:53« La naissance d'un garçon est une joie, une joie différente de celle d'une fille.
06:00En fait, on est plus heureux avec un garçon.
06:03Ici, dans les campagnes, les gens préfèrent avoir un fils pour conserver l'héritage dans la famille.
06:08Les gens qui ont des filles, quand elles se marient, la maison devient comme une tombe et la famille ne prend pas l'héritage.
06:13Alors qu'un garçon est le soutien du père et il transmettra son nom.
06:16« Depuis l'époque des pharaons et même pendant la période du prophète Mohamed,
06:22les hommes considèrent la naissance d'une fille comme une honte.
06:25Et celui qui avait un garçon avait de la joie. »
06:32Malgré les pressions subies par certaines mères pour être inséminées et accouchées d'un garçon,
06:38la question du choix du sexe ne soulève pas les débats en Égypte.
06:41Au Caire, Devine Ebein est la directrice d'une ONG de lutte pour la défense des droits des femmes.
06:48Face aux publicités des cliniques de fertilité avec choix du sexe,
06:52elle ne veut plus d'enfants et n'a jamais voulu d'un garçon à tout prix.
06:56Une honte et un affront pour sa belle famille.
06:59« La famille de mon mari m'a dit « Tu as déjà des filles, on a peur que tu en aies une quatrième, choisis le sexe. »
07:05Je leur ai dit « Non, c'est Allah qui décidera. »
07:07Il m'a crié dessus et m'a dit « Ce que tu as dans ton ventre, c'est une fille,
07:10tu n'as donné naissance qu'à des filles, sors de notre maison. »
07:13Tu sais, ma dernière fille, ils n'ont pas voulu enregistrer sa naissance et ils n'ont pas voulu faire la fête.
07:19J'ai emmené une de mes filles malades chez trois médecins différents
07:21qui ont dit qu'il fallait lui enlever les amygdales, mais ils ne veulent pas payer pour l'opération.
07:26Si c'était un garçon, ils courraient chez le médecin.
07:29Mais comme c'est une fille, ils disent « De toute façon, elle ne nous rapportera rien, elle va se marier et dégager. »
07:34Malgré les pressions subies par certaines mères pour être inséminées et accouchées d'un garçon,
07:39la question du choix du sexe ne soulève pas les débats en Égypte.
07:44Au Caire, Nevin Ebayne est la directrice d'une ONG de lutte pour la défense des droits des femmes.
07:49Face aux publicités des cliniques de fertilité avec choix du sexe,
07:55Nevin Ebayne reste incrédule.
07:57C'est en Égypte, ça ?
08:09L'idée de la position des filles en tant que sexe inférieur et de second ordre persiste en Égypte,
08:16surtout dans les campagnes.
08:18Bien sûr qu'on a un problème avec cette culture qui estime que le garçon est plus important et préférable à la fille.
08:23Lorsque la science est utilisée au profit de l'ignorance, de l'arriérisme et de la discrimination,
08:30cela devrait nous interpeller en tant que groupe de défense des droits de l'homme qui défend l'idée d'égalité.
08:36À moyen et long terme, si ces interventions médicales et scientifiques continuent d'augmenter,
08:41quel sera l'impact sur la démographie et le développement de notre société ?
08:45Les ONG égyptiennes de défense des droits des femmes dénoncent une nouvelle banalisation de la discrimination envers les femmes
08:55et demandent l'interdiction de cette pratique.
08:58C'est une institution un peu à part au Kenya, une école de musique qui s'est spécialisée dans la formation des femmes comme DJ.
09:09Elles sont encore peu nombreuses en Afrique de l'Est, moins bien payées que les hommes
09:14et puis les coûts de formation sont souvent trop élevés.
09:17Alors la Santoury Electronic Music Academy a décidé de faire bouger les lignes.
09:21Mixer pour s'émanciper, c'est l'objectif de cette formation intensive de 4 semaines dispensée à Nairobi.
09:32De la production au DJing, les différents métiers de la musique électronique y sont enseignés avec un principe central, l'équité.
09:42Au son des rythmes Afro House, nombre de femmes apprenties DJ s'exercent.
09:46« Je peux mixer, synchroniser les tempos, évaluer le niveau d'énergie de la musique et je maîtrise mieux les équipements. »
10:00Debout face à ses élèves, DJ Shock a commencé à mixer il y a une vingtaine d'années.
10:06Le monde très masculin de la musique ne laissait alors que peu de place aux femmes, notamment pour se former.
10:12« Les professeurs que j'avais étaient tous des hommes.
10:18À l'époque, il n'y avait que trois DJ femmes, moi comprise.
10:21Les hommes gardaient pour eux les informations importantes.
10:24Ils nous transmettaient leur savoir, mais seulement jusqu'à un certain point.
10:28Et certainement pas les compétences vraiment utiles. »
10:33L'école SEMA permet aux jeunes pousses de se produire lors des événements qu'elle organise.
10:37Autant de tremplins ouverts à tous, peu importe son genre.
10:40« Tout le monde peut prétendre à mixer en prime time.
10:47Si nous estimons que la personne est à la hauteur, elle a sa chance. »
10:51Si des inégalités persistent, aujourd'hui les femmes DJ figurent régulièrement en tête d'affiche des clubs phares de Nairobi.
10:58« Il y a beaucoup de DJ femmes sur scène maintenant, bien plus qu'avant.
11:07Et je suis heureuse que nous ayons des espaces où on nous voit et où on nous prend autant au sérieux que nos homologues masculins.
11:15C'est sûr, les femmes arrivent. »
11:18Une progression à observer chez les DJ à l'échelle mondiale.
11:25Selon le réseau musical Female Pressure, le nombre d'artistes féminines présentes lors des festivals électroniques est passé de moins de 10% en 2012 à 30% en 2023.
11:36Et c'est déjà la fin de cette édition.
11:42Merci à vous de nous avoir suivis.
11:43Vous pouvez retrouver l'émission sur France 24 et france24.com.
11:47A très bientôt.
11:47Sous-titrage Société Radio-Canada
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