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  • il y a 4 semaines

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00:00Donc on écoute la présidente du Louvre auditionnée à l'Assemblée, on va recevoir également Eric Emmanuel Schmitt parce qu'on va parler culture justement et c'est intéressant avec lui d'évoquer la place de la culture en France.
00:12Parce qu'on pourrait tous tomber d'accord qu'on s'en sortira précisément avec la culture et que c'est le parent pauvre aujourd'hui de l'État.
00:20Bonjour monsieur Eric Emmanuel Schmitt et merci d'être avec nous. Nous écoutons la présidente du Louvre auditionnée à l'Assemblée cet après-midi.
00:28Face à la situation préoccupante des installations de sûreté du musée que j'ai découvert plusieurs mois après mon arrivée, j'ai accéléré l'élaboration d'un schéma directeur de modernisation des équipements de sûreté.
00:39Ce plan couvre tous les domaines de la sûreté. Postes de contrôle dotés d'équipements modernes, dispositifs informatiques en réseau, renforcement de la vidéoprotection, contrôle anti-intrusion, système de batch.
00:51De 2022 à 2024, les études ont été menées par la maîtrise d'œuvres spécialisées pour effectuer un diagnostic complet de l'état de nos équipements et définir le programme de travaux.
01:01Les marchés ont été lancés à la fin de l'année 2024 pour des travaux qui débuteront au premier sommet de 2026. Ils se poursuivront à minima jusqu'en 2033.
01:11Bon, c'est vrai qu'elle vient également d'arriver. Ça fait très peu de temps qu'elle est en place.
01:152021, non ?
01:16Oui, 2021.
01:18Ça fait 4 ans.
01:18Ça fait 4 ans. Vous avez raison. Mais il faut tellement de temps parfois pour engager...
01:22Vous avez des actions au Louvre ? Comment ça se passe ?
01:25Non, je me suis renseigné auprès des uns et des autres et elle jouit d'une bonne réputation, Madame Descartes. C'est elle notamment qui a été à l'origine du Louvre à Abu Dhabi.
01:35Donc, je fais simplement écho à ce que j'ai entendu d'elle.
01:39Enfin, là, je vois les premiers commentaires journalistiques sur son audition en direct. C'est assez sévère.
01:43Quand elle dit que la sécurité était une urgence absolue et qu'elle arrive en 2021 et que 4 ans plus tard, on perd 88 millions d'euros...
01:50Enfin, je n'imagine pas que pour gouverner ou piloter le premier musée du monde, on mette quelqu'un d'incompétent. Voilà. C'est ça que je veux dire.
01:59Alors, je pense que lorsqu'un événement comme cela arrive, la tentation est de jeter l'enfant avec l'eau du bain, comme on dit.
02:07Et je veux, avant, essayer de comprendre, savoir son profil, savoir ce qu'elle a fait.
02:11Elle a un CV, semble-t-il, qui parle pour elle. C'est tout ce que je veux dire. J'ai aucune action avec Madame Descartes. Je ne la connais même pas. Je ne l'ai jamais rencontrée.
02:18Après, à sa décharge, elle a un gros coup de pression d'Emmanuel Macron, qui se réveille un petit peu aussi de son côté, en demandant une accélération, alors que ça fait quand même 4-5 ans que les audits qui ont été faits sur le musée du Louvre, etc., lui demandent aussi à lui une accélération qui n'a jamais eu lieu.
02:33Alors, les mesures souhaitées par Laurence Descartes, écoutez-la.
02:36La première pourront être mise en place à court terme. Elles incluent la sécurisation des abords immédiats du Louvre, en particulier de la chaussée.
02:44Je pense par exemple à des dispositifs de mise à distance, empêchant que des véhicules ne se garent aux droits immédiats de nos bâtiments.
02:51Je souhaite aussi solliciter le ministère de l'Intérieur pour étudier si l'installation d'un commissariat de police au sein du musée serait envisageable.
02:59Cette demande se justifie, eu égard à l'institut même du Louvre.
03:02Notre musée reçoit 30 000 visiteurs par jour, 2300 personnes y travaillent au quotidien.
03:08Il est une ville dans la ville qui accueille déjà un détachement de la 43ème compagnie de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
03:14Là, c'est par exemple une mesure de bon sens de ne pas permettre de se garer en bas de la vitre.
03:22On a tous vu ce monde charge qui était prête à pouvoir se garer en bas de la vitre.
03:30C'est vrai que ça, c'est étonnant. Ça défie le bon sens.
03:33On aurait pu imaginer qu'il y avait impossibilité de se garer précisément à cet endroit-là.
03:39Tu n'as pas besoin d'être un expert de la sécurité pour cela, me semble-t-il.
03:44Ça fait longtemps que c'est comme ça. Ça fait plusieurs années qu'il y a des travaux à cet endroit-là.
03:49Et effectivement, étant donné qu'il y a des travaux, il n'y a pas du tout de sécurité au niveau du trottoir.
03:55Mais le risque zéro, l'épée de Charles Martel a été volée, paraît-il, en 1976.
04:02Et je ne sais pas comment ça avait été couvert à l'époque par la presse.
04:05Mais il ne faut pas forcément voir dans ce vol-là l'effondrement de la France.
04:11Et comme certains l'ont dit ou l'ont vu, c'est ça que je veux dire.
04:14Je ne vois pas comment on va faire.
04:16Alors évidemment, à chaque fois que tu parles de la France aujourd'hui, tu en parles pour dire du mal.
04:19Mais je ne vois pas comment on va véritablement sécuriser et améliorer le lourd en général,
04:24à partir du moment où on annonce déjà que le budget de la culture, l'an prochain, pour 2026,
04:30alors qu'il faut faire des économies, va être en baisse de 7%.
04:33Et bien justement, tiens, voilà, Eric-Emmanuel Schmitt est avec nous.
04:37Vous êtes venu pour nous parler d'un livre, Les deux royaumes d'Eric et Emmanuel Schmitt.
04:42Et on pourra évoquer évidemment ce livre aux éditions Albain Michel, c'est votre éditeur depuis toujours.
04:48Oui, ce n'est plus de la fidélité, c'est de la paresse.
04:51Bon.
04:53Le rapport à la culture, le rapport de l'État à la culture, le budget est dérisoire.
05:00Et on pourrait imaginer qu'au contraire, ce soit l'essentiel d'une nation, la culture,
05:07la transmission de la littérature, la transmission de la musique, la transmission des arts.
05:12On pourrait imaginer qu'on s'en sorte, justement.
05:14On pourrait imaginer qu'un enfant de 4, 5, 6, 7 ans,
05:18qui commence à peindre, qui commence à lire, qui commence à écouter de la musique,
05:21il sera peut-être plus civilisé et moins idiot que les autres.
05:25C'est évident que, par exemple, la lecture,
05:28c'est la seule chose qui pratique cette qualité nécessaire, qu'elle est l'empathie.
05:34Les serial killers sont des êtres non-empathiques.
05:36Donc, qu'est-ce qu'on fait pour créer de l'empathie ?
05:40Je crois que, tout simplement, il faut faire lire ses enfants, ou lire soi-même,
05:43pour devenir les autres, pour comprendre de l'intérieur,
05:47comment on peut habiter le monde d'une autre façon que la sienne.
05:50On devrait faire des exercices d'empathie.
05:52Un des plus grands exercices d'empathie, c'est de lire ou d'écrire.
05:54Parce que, ça ouvre à la complexité de l'humanité.
05:59Quant à la culture, vous avez totalement raison, c'est ce que dit à Churchill.
06:02Les raisons de se battre, les raisons de mettre de l'argent dans les armes,
06:05c'est pour, en fait, avoir une culture commune et un patrimoine.
06:08Mais là, moi, je ne compte pas que sur l'État, et j'y compte même assez peu.
06:12Je pense que c'est nous tous.
06:14Oui, mais il faut de l'argent, quand même, pour acheter des toiles,
06:17il faut de l'argent pour construire des musées,
06:19il faut de l'argent pour organiser des aciers.
06:20Pour éditer des livres, pour tout ça ?
06:21Alors, éditer du... Non, ça, c'est privé.
06:23Non, mais, ce que je veux dire, c'est que c'est vrai que...
06:25Parce que, par exemple, vous, vous êtes une affaire financière.
06:27Oui.
06:28Parce qu'il y a aussi...
06:30Et c'est ça qui est difficile dans votre métier, je trouve.
06:32C'est qu'un artiste doit aussi à un prix.
06:36Bon, si vous ne vendiez pas de livres,
06:39vous n'auriez pas forcément l'espace que vous donne Albin Michel.
06:44Alors, est-ce qu'il existe des artistes maudits ?
06:46Est-ce qu'il existe des grands écrivains, aujourd'hui,
06:49qui ne sont pas publiés ?
06:50Oui, enfin, ou qui ne sont pas lus.
06:52Moi, en tant que membre du Goncourt,
06:54puisque je fais partie des dix écrivains...
06:56Il y aurait beaucoup à dire sur le Goncourt, tiens,
06:58puisque vous en parlez, et sur la sélection.
06:59Je serais le premier à avoir beaucoup à dire.
07:00Franchement, parce que votre sélection,
07:02j'ai l'impression qu'au-delà de la littérature,
07:04vous faites maintenant des choix politiquement corrects.
07:06Mais bon, je ne veux pas entrer là-dedans,
07:07c'est peut-être pas le moment.
07:08Vous savez, on y dit ça,
07:08donc c'est comme un résultat...
07:09C'est le résultat d'un vote.
07:11Oui, mais bon, je suis d'accord avec vous,
07:12mais j'ai quand même l'impression
07:13que là aussi, le Goncourt traduit l'époque.
07:16Mais bien sûr.
07:17Mais bien sûr.
07:18Et que le choix ne devrait être que littéraire.
07:20Mais certains d'entre nous
07:22essayent d'avoir des choix purement littéraires.
07:24Ah oui, ça veut dire que d'autres n'ont pas,
07:25mais ils ont des choix de quoi ?
07:26Alors s'ils ne sont pas des choix littéraires,
07:28vous m'inquiétez à l'intérieur d'un jury ?
07:31J'ai un droit de réserve qui fait qu'un devoir de silence
07:34qui fait que je ne peux pas dire exactement
07:36tout ce qui se passe à l'intérieur.
07:38Mais il y a parfois des...
07:39Ah, c'est là, vous considérez.
07:40Oui, c'est comme ça.
07:42On ne doit pas dire ce qu'ont dit les autres.
07:43Mais il y a parfois des jurés
07:46qui veulent que ça soit une femme
07:49qu'est le Goncourt,
07:50que ça soit un représentant
07:52de la littérature francophone
07:54qu'est le Goncourt,
07:54que ça soit tel sujet
07:55qu'ils puissent remporter le Goncourt.
07:57C'est-à-dire qu'ils sont des diapasons de l'époque.
08:00C'est-à-dire qu'il y a des gens
08:01qui disent autour de la table
08:02qu'il faut que ce soit une femme.
08:04Oui, ça a été sous...
08:05sinon dit, en tout cas sous-entendu, parfois.
08:09Il y a deux ans, par exemple.
08:10Quand j'ai failli quitter le Goncourt
08:13à cause de ça ?
08:14Je ne sais pas.
08:15Je vous pose la question.
08:17Bon, en fait,
08:17on est allé sur un chemin de traverse.
08:21Mais forcément,
08:22la culture doit aussi rencontrer un public.
08:26C'est ce que je voulais dire.
08:27Que ce soit un musée,
08:28que ce soit un artiste,
08:29que ce soit un écrivain,
08:31c'est une exigence.
08:33Oui, alors nous avons la chance,
08:35écrivains,
08:35de pouvoir tutoyer le public.
08:37Mais il y a des arts
08:38qui demandent beaucoup plus d'argent,
08:39comme le cinéma,
08:41comme certaines formes de théâtre,
08:43particulièrement l'opéra.
08:45Et alors là, forcément,
08:46il faut que l'État s'engage.
08:47Bien sûr,
08:48on ne peut pas y arriver
08:49rien qu'avec des moyens privés.
08:50Bon, et...
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