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  • 7 weeks ago

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00:00Cette avancée spectaculaire dans l'enquête sur le vol au musée du Louvre, c'est notre info du jour.
00:05Et on va continuer à l'évoquer avec notre invité. C'est vous, Sofiane Aboubecker. Bonjour.
00:11Bonjour.
00:11Merci à vous d'être avec nous, de prendre quelques minutes ce midi sur France 24 pour répondre à nos questions.
00:16Vous êtes président de l'Union des métiers de la sécurité.
00:19Après ce vol au musée du Louvre, Sofiane Aboubecker, on a vu beaucoup de critiques,
00:24notamment sur d'éventuelles failles au niveau de la sécurité du plus grand musée du Louvre.
00:30C'est le cas, selon vous ? Il y a bien des failles dans la sécurité au Louvre ?
00:35Oui, c'est une évidence. Aujourd'hui, on est face à une série de dysfonctionnements.
00:41Et notamment, la première série de dysfonctionnements porte sur cette détection qui n'a pas été possible de ce moment de charge.
00:48Et elle n'a pas été possible, comme nous l'explique la présidente directrice du Louvre dans son audition devant la commission des affaires culturelles du Sénat,
00:55parce que la vidéosurveillance sur cette fenêtre n'était pas en fonction.
01:02Ce qui semble être une aberration d'un point de vue sécuritaire.
01:05Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de protéger, en tout cas quand on sécurise un bâtiment comme celui-ci,
01:10qui est quand même le plus grand musée au monde, le symbole de notre patrimoine.
01:14Quand on a un dispositif de sécurité électronique, ce dispositif de sécurité électronique doit permettre de couvrir l'intégralité des façades extérieures.
01:23Et là, on se rend compte que ce cas, ça a notamment été possible parce qu'il y avait une faille dans ce dispositif de sécurité électronique.
01:32Et donc, cette façade avec cette fenêtre n'était pas couverte par le champ des caméras de vidéosurveillance du musée.
01:38Et donc, la détection n'a pas pu avoir lieu en un temps record.
01:44Et c'est une véritable faille dans ce dispositif de sécurité que l'on relève.
01:49Est-ce que, selon vous, c'est l'illustration aussi qu'il y a eu, de la part des malfaiteurs,
01:52une complicité à l'intérieur du musée même, voire même au sein même de l'équipe de sécurité du Louvre ?
02:00Alors, je pense que ça, c'est l'enquête qui va nous le dire.
02:03Et effectivement, on ne peut pas perturber aujourd'hui le travail des enquêteurs sur cette question.
02:08Tout est possible.
02:10Toutes les pistes, à mon avis, sont en train d'être levées par l'équipe de la brigade de répression du granditisme,
02:16qui est une brigade spécialisée sur la lutte contre le trafic, la criminalité organisée,
02:21et notamment ce type de phénomène.
02:24Et preuve en est, une semaine après, on a cette interpellation inextrémiste des deux suspects
02:29qui s'apprêtaient à quitter le territoire national.
02:33Donc, tout est possible en la matière.
02:35Ce qui est sûr, c'est que ce cambriolage n'a pas eu lieu de façon anodine.
02:41Ils étaient vraisemblablement renseignés,
02:43puisque, encore une fois, le fait que la vidéosurveillance ne fonctionnait pas sur cette façade du musée
02:52et ne couvrait pas cette fenêtre,
02:55laisse à penser qu'ils avaient quand même des informations extrêmement fiables sur cela.
03:00– Un mot également avec vous sur, bien entendu, après ce vol spectaculaire,
03:07Chatequin y allaite son idée pour renforcer la sécurité.
03:10Certains voulaient même armer les agents de sécurité au sein même du musée.
03:15C'est réaliste ou est-ce que c'est contre-productif, selon vous ?
03:18– Alors, ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, en matière de sûreté et de sécurité,
03:23nous avons la possibilité d'avoir ce qu'on appelle des agents de sûreté renforcés,
03:27qui sont des agents de sécurité armés.
03:30Alors, on a deux types d'armes possibles, soit des armes létales,
03:32c'est-à-dire en pistolet ou revolver, soit des armes non létales,
03:35comme des tonfas et des moules lacrymogènes.
03:38Donc, le droit nous autorise à pouvoir le faire.
03:40Et donc, le musée du Louvre, dans le cadre d'un contrat,
03:42pourrait très bien avoir recours à une société qui propose des agents de sûreté renforcés,
03:47donc des agents armés pour protéger notamment des collections sensibles.
03:51Ça se fait déjà dans le cadre de certaines manifestations extrêmement sensibles.
03:56Ça se fait pour protéger des empris, ça se fait pour protéger des sites nucléaires.
04:01Là, on parle quand même des joyeux de la Couronne,
04:02on parle de ce qui fait notre histoire nationale, notre patrimoine commun.
04:06Et donc, ça ne me choquerait pas que l'on puisse avoir des agents de sûreté renforcés
04:10pour protéger des collections comme celle-ci.
04:14Je sais que le ministre de l'Intérieur n'y était pas totalement favorable.
04:17Je pense qu'aujourd'hui, en 2025, face à la multiplication des menaces
04:20et à l'impossibilité de pouvoir mettre un policier derrière chaque phénomène comme celui-ci,
04:31on a cette possibilité d'avoir recours à ces agents de sécurité renforcés.
04:35Et donc, il faut s'en servir aujourd'hui.
04:37Et ça permettrait de dissuader notamment ces malfaiteurs.
04:41Puisque je pense que si ces malfaiteurs avaient vu que le dispositif de prévention et de sécurité
04:46était suffisamment fort, on aurait pu effectivement...
04:49Enfin voilà, s'ils seraient pensés à deux fois avant de commettre ce cas spectaculaire.
04:54Avec un mot également pour préciser que c'est justement d'un des agents de sécurité du Louvre
04:58qui, en poursuivant les voleurs, a pu leur permettre qu'ils se précipitent
05:04et qu'ils laissent beaucoup d'indices derrière eux.
05:07Vous l'évoquiez également d'un mot, Sofiane Aboubeke.
05:09Est-ce que le vol au musée du Louvre n'est pas le seul ?
05:12Il y a eu beaucoup d'autres vols également dans des musées de plus faible importance.
05:16C'est une illustration d'un phénomène plus large selon vous ?
05:20Alors oui, c'est l'illustration d'un phénomène extrêmement clair.
05:24C'est-à-dire que dans notre pays, on a un problème de culture de sécurité.
05:27La sécurité est en règle générale une variable d'ajustement budgétaire,
05:32que ce soit dans des organisations publiques ou privées.
05:35Et donc, le témoignage qu'on a eu avec la présidente du directeur du Louvre
05:39dans le cadre de son audition dans les affaires culturelles,
05:41en a été un exemple criant et frappant,
05:45puisqu'elle nous explique que 80 millions d'euros étaient pris sur le schéma directeur de sûreté,
05:51que tout ça a pris beaucoup de temps,
05:53qu'il semblait que les crédits budgétaires n'avaient pas été mobilisés.
05:55Et enfin, quand on regarde aujourd'hui,
05:58on a un préjudice estimé à 88 millions d'euros sur le vol des bijoux de la couronne.
06:05Mais si on regarde et qu'on cumule,
06:08on a la fermeture du Louvre pendant les deux jours,
06:10on a les travaux d'enquête,
06:12on a la justice qui va se positionner derrière,
06:14on a le préjudice des mages.
06:15Tout ça est très largement supérieur à l'investissement en sécurité
06:18qui aurait permis d'ailleurs d'éviter cette situation.
06:22Donc, on est dans un phénomène qui est beaucoup plus vaste,
06:25beaucoup plus globale.
06:26Et il faut que les dirigeants,
06:28à la fois des organisations publiques,
06:31mais aussi privées, aient conscience
06:32que lorsque l'on fait des économies sur la sécurité,
06:37malheureusement, les sinistres arrivent.
06:38Ce n'est pas est-ce qu'ils vont arriver,
06:40c'est quand ils vont arriver.
06:41Et le préjudice est en général extrêmement supérieur
06:44au coût des mesures de protection.
06:46Est-ce que de manière plus large,
06:48d'une certaine manière,
06:49de façon presque philosophique,
06:51est-ce que la vulnérabilité des musées
06:53ne fait pas justement partie intégrante de leur fonction ?
06:57C'est-à-dire que des musées,
06:58on y expose des œuvres qui sont inestimables
07:00pour que le plus grand nombre puisse les admirer.
07:03Et ça, malheureusement,
07:04ça comporte des risques qui sont incompressibles,
07:06d'une certaine manière.
07:07Alors, le risque zéro n'existe pas d'une façon générale.
07:12On n'a pas de risque zéro
07:13en matière de sûreté et de sécurité.
07:15En revanche, on peut mettre en place
07:16des dispositifs de prévention
07:17pour pouvoir réduire au maximum ces risques.
07:20Dans les musées,
07:21le fait d'avoir des pièces accessibles,
07:23tout ça n'est pas choquant.
07:24Si on regarde le musée du Louvre,
07:25sur la précédente vitrine,
07:28cette précédente vitrine était beaucoup mieux sécurisée.
07:31Dès qu'il y avait le moindre choc,
07:32les bijoux allaient tomber dans un coffre sécurisé.
07:35Là, il y a un choix scénographique
07:36qui a été fait par la direction du musée
07:38et qui est complètement différent
07:39et qui a exposé cette collection au casque
07:42dont on a tous vu avec stupeur
07:47la survenance la semaine dernière.
07:50Sur les musées, d'une façon générale,
07:53encore une fois, la scénographie,
07:56il faut arrêter d'opposer systématiquement
07:58accès au public, scénographie, beauté
08:01et mesures de prévention et de sécurité.
08:03Il y a un certain nombre de choses
08:04qui existent aujourd'hui.
08:05On peut mettre des moyens humains,
08:07on peut mettre des moyens technologiques,
08:08on peut même les habiller à l'intérieur
08:10de façon à ce qu'on ait véritablement
08:11des dispositifs de protection extrêmement fiables,
08:13extrêmement performants
08:14pour pouvoir lutter contre cette criminalité
08:16qui est organisée.
08:18En revanche, ce qu'il faut noter,
08:21c'est que tout ça a un coût, encore une fois,
08:24et que ce coût,
08:25enfin, cet investissement budgétaire
08:27doit être mis en face
08:28pour que l'on puisse accueillir des visiteurs
08:32dans de bonnes situations de conditions de sécurité,
08:35mais aussi avoir un accès pérenne dans nos musées.
08:40Ce sera le mot de la fin.
08:41Merci beaucoup, Sofiane Aboubecker,
08:42d'avoir répondu à nos questions ce midi sur France 24.
08:44Je rappelle que vous êtes président
08:45de l'Union des métiers de la sécurité.
08:47Encore merci à vous.
08:48Merci à vous.
08:48Merci à vous.
09:05Merci à vous.
09:14Merci à vous.
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