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Le Président des Centristes, président de la Région Normandie et ancien ministre de la Défense, Hervé Morin était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview sur CNews et Europa, le Louvre volé, les Français stupéfaits, la France humiliée au moment où l'on demande beaucoup d'efforts aux Français, aux citoyens sur les impôts et taxes.
00:10Comment expliquer cette incapacité à investir pour protéger nos trésors sur ce sujet et d'autres ?
00:15Notre invité ce matin, et je l'en remercie, Hervé Morin, bonjour.
00:19Bonjour.
00:19Merci de votre présence. Vous êtes le président des centristes, président de la région Normandie et ancien ministre de la Défense.
00:26En parlant de la Défense, parce qu'il s'agit des intérêts de la France, nos intérêts ont-ils été attaqués après le vol de trésors inestimables au musée du Louvre ?
00:33Monsieur Morin, c'est la question qui agite notre pays et bien au-delà, tant le braquage a eu un retentissement international.
00:38Est-ce que vous y voyez, comme d'autres, une forme d'humiliation ou même d'attaque des intérêts de la France ?
00:45Ce qu'on peut se dire, c'est d'abord quand même quelque chose d'assez surréaliste.
00:50Enfin, quand on lit le résumé de l'affaire, on se dit « bonjour, écoutez, on vous ouvre la porte, servez-vous » et puis ressortez.
01:01On ne peut pas imaginer, quand on est français, que le musée du Louvre puisse être aussi facilement accessible pour des cambrioleurs, sans violence, avec une disqueuse.
01:13Je mets sept minutes, je redescends, je prends des bijoux et je repars.
01:20Derrière ça, bien sûr que c'est forcément dans un pays qui est tellement en difficulté, les gens se disent « décidément, plus rien ne va en France ».
01:28Ça, ça ne fait aucun doute. Mais derrière ça, il y a quand même la question de la responsabilité.
01:33Et comment on peut annoncer 800 millions d'euros pour un grand Louvre, alors que, si j'ai bien compris, depuis des années, on s'interrogeait sur la sécurisation de nos collections ?
01:47C'est plutôt ça le débat.
01:48Et derrière, c'est probablement toute l'inefficacité de cette bureaucratie qui fait que quand vous êtes directeur du musée du Louvre,
01:58vous êtes obligé de demander tous les matins quand vous faites un investissement.
02:03Moi, je le vis par le Mont-Saint-Michel, qui dépend du Centre des Monuments Nationaux.
02:09Vous découvrez que dans un monument qui accueille 2,5 millions de personnes, c'est un détail, mais c'est très symbolique,
02:15vous n'êtes pas capable d'avoir des toilettes convenables et qui ne sont pas bouchées,
02:20parce qu'il faut 9 mois pour obtenir la réparation par l'administration centrale.
02:24Donc, on voit bien que, là encore, il y a un qui est responsable, et deux, l'efficacité du système et d'un système centralisé
02:36dont on voit qu'il n'est pas capable d'apporter des réponses à une question qui s'est posée, si j'en crois ce que raconte la presse, en 2019.
02:44Vous avez évoqué Hervé Morin, et c'est vrai que ceux qui nous écoutent et nous regardent ce matin sont stupéfaits.
02:48Les images du braquage sont hallucinantes. Aucune alarme, aucune sécurité, aucun agent arrivé en scooter des malfaiteurs,
02:54utilisation d'une nacelle, 7 minutes pour s'emparer d'un patrimoine sans commune mesure.
02:59Rappelons quand même la couronne de l'impératrice génie, sorti d'émeraudes et de diamants, brisé, retrouvé dans un caniveau.
03:07La question de la responsabilité, pourquoi elle ne se pose pas avec acuité dans notre pays ?
03:11La question n'est pas de faire tomber, entre guillemets, des têtes.
03:13Pourquoi on a l'impression que personne n'est responsable d'un tel naufrage, selon vous ?
03:17Parce qu'il n'y a plus de distinction, parce que le système est tellement empêtré dans l'interministériel,
03:28la décision qui ne se produit jamais, des administrations déconcentrées qui sont obligées de faire du reporting permanent,
03:37que ce soit un préfet, que ce soit un directeur d'un établissement public,
03:40qui est constamment empêtré par une administration centrale qui veut exister,
03:47et qui fait qu'au bout du compte, la responsabilité se dilue.
03:50Et d'où d'ailleurs le fait que, quand Sébastien Lecornu dit,
03:55si on veut rendre le système efficace, il faut décentraliser massivement,
03:58alors vous allez me dire que je plaide pour ma paroisse.
04:00Mais il est clair que tous les pays qui marchent bien sont des pays,
04:06soit fédéraux, soit avec des libertés locales qui sont fortes,
04:10souvent avec des régions autonomes.
04:12C'est ce système-là qui fonctionne en Europe.
04:14Et tous les pays qui marchent bien, Hervé Morin,
04:16ce sont des pays où il y a un consentement, j'allais dire, naturel à l'impôt,
04:19parce qu'on comprend où les impôts vont.
04:21La question se pose, la sécurisation d'un tel patrimoine,
04:24avec une telle défaillance, au moment où le budget arrive,
04:28en commission et dans un contexte de dégradation de la note française,
04:30se tiendront aujourd'hui les débats sur la première partie du projet de loi de finances.
04:34C'est un festival de taxes que beaucoup craignent.
04:37Tout d'abord, la première question, la gauche compte bien peser,
04:39les socialistes en particulier, sur cette feuille de route.
04:42Comment vous expliquez, vous, ancien ministre,
04:45avec votre expérience de présence de région,
04:47que les socialistes aujourd'hui, qui sont quand même,
04:49j'allais dire, avec un niveau assez modeste au niveau électoral,
04:53tiennent aujourd'hui la destinée, encore une partie du pays entre leurs mains,
04:56et de nombreuses institutions ?
04:58Ça nous renvoie à la question précédente de la semaine dernière,
05:02c'est fallait-il censurer le gouvernement ?
05:04Si vous étiez député ?
05:05Je l'ai été.
05:07Je peux vous garantir que j'aurais censuré.
05:09Sans état d'âme ?
05:10Sans état d'âme, mais je l'ai déjà fait.
05:12Et ce n'était pas facile.
05:13A l'époque, c'était en 2005, le gouvernement...
05:15Rappelons-le.
05:16Bon, donc je sais ce que ça représente pour un parlementaire.
05:19Je sais le risque derrière qui est le risque de la dissolution.
05:21Mais là, quand on voit ce budget, et surtout, là, on va assister à un festival de démagogie,
05:33festival de propositions les plus déconnantes possibles.
05:37Vous allez avoir 10 inventions à la seconde.
05:41Et la créativité est sans limite.
05:44La créativité est immense.
05:44Mais la créativité, déjà, du projet de loi de finances est immense.
05:48On met 19 milliards de taxes supplémentaires.
05:51On ne s'engage pas sur les réductions de dépenses,
05:54parce qu'on sait bien que la réduction de dépenses,
05:56elle crée immédiatement des tensions avec ceux dont vous dépendez pour votre survie.
06:02Et donc, en clair, derrière ça, il y a ce sujet, je le dis à mes amis républicains.
06:07Enfin, nous, qu'est-ce qui faisait de notre différence ?
06:13C'était d'être sérieux.
06:15C'est quoi le sérieux aujourd'hui ?
06:16D'être sérieux, par exemple, sur les retraites.
06:19Bon, parce que c'est quand même ça le sujet fondamental.
06:21Un sujet, les retraites, dont je ne vais pas vous embarrasser de chiffres,
06:24mais un seul, sur les 170 milliards de déficit,
06:2880 milliards, ce sont les retraites.
06:31Bon, et donc, et d'ailleurs, il y a une question de fond
06:34qu'on devrait se poser, nous, en tant que Français.
06:37C'est pourquoi les Français ne regardent pas ce sujet-là avec lucidité ?
06:43Oh, ça, c'est une question permanente en France.
06:45C'est pour moi une interrogation profonde.
06:47Monsieur Morin, d'abord, je termine.
06:49Attends, pourquoi vos amis au gouvernement ne regardent pas avec lucidité, cette question, d'abord ?
06:53Je termine.
06:54Et moi, je suis député républicain.
06:57Qu'est-ce qui faisait que je pouvais dire que j'étais différent du Rassemblement national et des autres ?
07:01Je disais, moi, je n'ai pas des propositions aussi dingues
07:04que de revenir à la retraite à 60 ans, etc., compte tenu de la démographie.
07:07Bon, très bien.
07:09Et donc, moi, je vous propose des choses sérieuses.
07:11Je vous propose l'idée qu'on va d'abord se préoccuper de la création de richesses,
07:16qu'on va d'abord se préoccuper de la création de valeurs,
07:19de faire en sorte que l'enseignement supérieur, la recherche, l'innovation, l'école soient au cœur du système.
07:24Vous êtes en train de nous dire qu'il n'y a plus de spécificité à être de droite ?
07:27Hervé Morin, c'est-à-dire qu'ils sont dilués dans le socialisme ?
07:30Je veux juste dire que le risque, c'est reculer pour mieux sauter, en quelque sorte.
07:35Vous voyez, quoi.
07:36Sauter où, pardonnez-moi, dans le vide ?
07:37J'ai peur de la dissolution, je peux comprendre.
07:40Mais en même temps, dans six mois, dans neuf mois ou dans un an, la question se posera aussi.
07:45Et donc, je continue.
07:46Hervé Morin, j'entends.
07:46Le modèle, c'était d'aller jusqu'au purger la crise.
07:49Et purger la crise, c'était de faire en sorte que la censure amène à se poser cette question centrale,
07:56remettre les institutions debout, et donc amener le président de la République à annoncer sa démission programmée.
08:02Très bien.
08:02Attendez, vous n'avez pas changé d'idée.
08:04Je n'ai pas changé d'idée.
08:04La censure n'est pas là, elle n'arrive pas, en tout cas pas tout de suite.
08:0714 milliards de hausses d'impôts avec des ministres de droite.
08:0919 milliards.
08:1019, mais écoutez.
08:11Avec tant de milliards, on en perd la tête.
08:13Mais avec des ministres quand même estampillés de droite au gouvernement,
08:16que reste-t-il des LR aujourd'hui ?
08:18On sait que vous êtes proche de Bruno Rotaillot, on voit les lignes.
08:20Et de David Lissnard.
08:21Et de David Lissnard, effectivement, mais pas tellement de Laurent Wauquiez, ni de sa position actuelle.
08:27Si vous deviez trouver un mot pour décrire l'état des Républicains, quel serait-il ?
08:31Ben, je...
08:33Mon interrogation...
08:36Je pensais vraiment qu'on était capable de se faire entendre.
08:41On avait, à travers Bruno Rotaillot, un discours sur les questions de sécurité et d'immigration,
08:48qui sont les sujets centraux pour nos compatriotes.
08:51Quand vous demandez aux Français, quelle est votre première préoccupation pour les élections municipales ?
08:55C'est Frédéric Dhabi, le patron de l'IFOP, qui me faisait observer.
08:5884% des Français disent les incivilités et les insécurités.
09:03Et puis, avec David Lissnard, on avait un programme de transformation systémique,
09:07de création de valeurs, de recréation de l'idée de responsabilité, etc.
09:11Très bien.
09:12Et je me disais, il y a quelque chose qu'on peut bâtir.
09:16Mais là, moi, j'en entends que cela.
09:20Quand je suis président en région, je me balade toute la journée, si je puis dire.
09:24J'entends des gens qui me disent, mais attendez, comment vous pouvez accepter ça ?
09:30Et donc, notre question, c'est notre propre crédibilité.
09:35Et donc, la question, c'est de dire...
09:40Laurent Wauquiez, pardon, il a été archi battu aux élections internes des Républicains,
09:47je ne sais pas moi, dans une logique de loyauté, de respect du suffrage des militants.
09:54Je me range derrière celui qui a gagné, quoi.
09:56Et puis, on fait campagne ensemble, quoi.
09:58Enfin, vous voyez, quoi.
09:58Vous connaissez l'histoire de la droite un peu très bien.
10:01Elle va de trahison à trahison.
10:03Je prends...
10:04Pardon de parler de mon histoire.
10:06Moi, j'ai fait campagne avec Bayrou pendant 10 ans, jusqu'en 2007.
10:09Et quand, en 2007, il a annoncé qu'il ne fallait pas voter Sarkozy,
10:13j'ai dit, ben, c'est fini, François, notre histoire.
10:14Bon, très bien.
10:15Enfin, mais je l'ai fait avant avec loyauté, dans tous les cas de figure, même dans les cas difficiles.
10:21Et maintenant, avec qui doit être écrite votre histoire ?
10:24Par exemple, vous citez David Lissnard, Hervé Morin.
10:26David Lissnard, il appelle sur une proposition, un projet de 5 à 10 mesures,
10:30à ouvrir, à faire l'union des droites.
10:31Si vous, vous étiez, vous êtes pour cette union des droites, d'où elle va ?
10:36Qui doit-elle comprendre ?
10:38Ce n'est pas d'abord la question de l'union des droites.
10:41Non, non, non, non, non, non, non, non.
10:42Il faut mettre les choses...
10:43C'est ma question.
10:43Mais moi, je...
10:44Et c'est votre réponse, vous allez me dire.
10:46Ma réponse, j'ai eu cette conversation avec David ce week-end,
10:49donc je peux d'autant plus vous en parler.
10:51La question, c'est d'abord de bâtir un modèle de primaire ouverte.
10:58Jusqu'où ?
10:59Donc, la question se pose.
11:00D'accord.
11:00Eh bien, répondez-moi, alors.
11:01On commence à discuter avec ceux avec lesquels il est naturellement discuté.
11:03Je vous donne des exemples de Sarah Knafo à Hervé Morin.
11:06Hervé Morin, sans aucun doute.
11:07Oui, et Sarah Knafo, pour vous donner une échelle.
11:10J'ai une interrogation.
11:11Il y a quand même des principes simples qu'on doit respecter.
11:15C'est, est-ce que ceux avec lesquels on discute sont républicains ?
11:19Est-ce qu'ils sont racistes ou non ?
11:21Quels ont été leurs propos ?
11:22Reconquête serait donc un parti non républicain et raciste ?
11:25Non, non, pas.
11:26Je n'ai pas dit ça.
11:27Mais ça dépend ce qu'on dit.
11:29Non, non, non.
11:29Je pense qu'il y a des critères assez simples.
11:33C'est l'expression publique de celles et ceux qui portent un message politique.
11:36Il y a des choses qui ne sont pas acceptables.
11:38Desquelles, par exemple ? C'est intéressant.
11:40Ce que je sais, c'est qu'on doit bâtir un modèle dans lequel on rassemble au maximum.
11:46Après, il y a quand même des limites.
11:47Et c'est ces limites-là dont il faut...
11:48D'accord.
11:48Donc, les limites, vous les mettez, si j'ai bien compris, à Reconquête, par exemple.
11:52Pour moi, c'est un sujet.
11:56C'est un sujet.
11:57Apparemment pas pour David Lissnard.
11:59C'est un sujet entre vous.
12:00En tout cas, pas dans ce temps.
12:01Ce n'est pas un sujet en tant que tel.
12:04Je veux dire, ce n'est pas un débat conflictuel.
12:08C'est juste de s'interroger comment on bâtit l'idée de construire un système dans lequel on a un candidat.
12:14C'est intéressant parce que l'union des gauches, elle est possible.
12:16Ils ne se posent pas autant de questions.
12:17Non, mais elle l'était.
12:19Ils n'ont pas autant de pudeur de gazelle que vous.
12:22Écoutez, moi, j'aime bien avoir quelques pudeurs.
12:24Vous n'en avez pas à l'égard d'Emmanuel Macron ?
12:26Vous estimez qu'il doit toujours partir ?
12:28Bien sûr.
12:29Mais à programmer.
12:31Laissez le temps aux formations politiques de régler les problématiques dont on parlait.
12:37Et faire en sorte qu'à la fin du printemps, on puisse avoir une élection présidentielle
12:42avec un vrai débat sur un choix de société, sur un projet,
12:47avec des questions qui sont des questions profondes.
12:50Tous les jours, c'est mon interrogation.
12:54Comment on arrive à recréer de l'ambition ?
12:59Comment on arrive à sortir du déni de réalité ?
13:03Comment on fait en sorte que nos compatriotes redeviennent des citoyens plutôt que des consommateurs ?
13:08Comment on les sort du repli individuel pour les faire ennuer à un projet collectif ?
13:12Il y a une interrogation.
13:13Quand on regarde les choses, depuis 2007, et l'élection de Nicolas Sarkozy,
13:20dont nous allons parler,
13:21il n'y a jamais eu un moment d'ambition et d'enthousiasme.
13:25Alors, c'est légitime.
13:26Hervé Morin, pardonnez-moi.
13:28François Hollande a été élu par défaut, et Emmanuel Macron a été élu dans un...
13:33Mais vous avez voté pour lui.
13:34Vous le regrettez aujourd'hui ?
13:35Au second tour, oui, j'ai voté pour lui.
13:36Mais pardonnez-moi.
13:37Là, vous êtes quand même dans la famille centriste.
13:38Vous dites qu'Emmanuel Macron, c'est le nœud du problème.
13:41Alors, est-ce que vous regrettez votre vote aujourd'hui ?
13:43Est-ce que vous le referiez ?
13:44Non, mais je n'ai pas de remords.
13:47J'ai fait un choix.
13:49Et vous le referiez, ce choix ?
13:50Je ne sais pas.
13:53Écoutez...
13:53Je ne sais pas.
13:55Vous ne savez pas ?
13:55Non, mais ça...
13:56Monsieur Morin, devant l'isoloir, même choix qu'il y a quelques années, est-ce que vous le referiez ?
14:00Sachant qu'aujourd'hui, vous demandez la démission d'Emmanuel Macron.
14:02Je demande la démission d'Emmanuel Macron pour une raison simple.
14:05C'est qu'il faut permettre au pays d'avancer, de progresser, de...
14:09Mais est-ce que vous referiez le même choix ?
14:11Je ne suis pas sûr.
14:11Vous avez évoqué un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui sera incarcéré demain.
14:18Ses fils appellent à une mobilisation dans le 16e arrondissement, près de son domicile.
14:22Vous avez été ministre de la Défense du gouvernement Fillon de 2007 à 2012.
14:26Comment vous vivez ce qui va advenir dès demain ?
14:29Alors, c'est toujours difficile de parler de la justice quand on est politique.
14:35Il y a au moins quand même deux immenses interrogations.
14:40Une qui est quand même, pour moi, vraiment un scandale, c'est l'exécution provisoire.
14:47L'exécution provisoire, elle s'adresse à des gens qui peuvent récidiver, réitérer,
14:53qui peuvent se soustraire à la justice.
14:55Nicolas Sarkozy ne s'est jamais soustrait à rien.
15:00Et d'ailleurs, c'est une des failles de la procédure pénale française.
15:05C'est que l'exécution provisoire en civil peut faire l'objet d'un appel auprès des présidents d'un cours d'appel.
15:10Et là, vous n'en avez pas.
15:11Donc, on pourrait déjà faire corriger ce point.
15:14Et puis, le deuxième, l'association de malfaiteurs, 50 prisons.
15:18Pas un seul fait, mais simplement des faisceaux d'indices.
15:22Vous l'avez appelé pour le témoigner de votre...
15:24Je lui mets un mot.
15:25Marine Le Pen l'a appelé, par exemple.
15:26Oui, je ne m'appelle pas Marine Le Pen.
15:27Je ne sais bien, je ne vais pas faire la comparaison entre les SMS et les appels téléphoniques.
15:31Mais l'ancien président, il y a vu quand même un signe.
15:33Alors que certains, dans sa famille politique, ont eu des réactions plus timorées.
15:37Comment vous expliquez cela ?
15:39Je ne sais pas.
15:40Vous-même, vous avez eu des mots...
15:41Mais là, je parle politiquement assez dur à son égard.
15:43J'en ai eu, bien sûr.
15:44Dans un livre, vous aviez qualifié un président qui n'avait pas de hauteur de vue, etc.
15:48C'est du passé ?
15:49Non, non, mais moi, j'avais à la fois des divergences profondes.
15:54Quand je suis sorti du gouvernement, je suis sorti parce que je trouvais qu'il y avait des éléments
15:58sur lesquels je n'étais pas en adéquation, en disant ça comme ça.
16:03Mais je respecte l'homme et je lui reconnais beaucoup de talent.
16:09Il avait souvent énormément de talent qu'il savait aussi parfois gâcher.
16:13Voilà.
16:14Et pour terminer, parce que c'est vrai que nous avons démarré avec le vol au Louvre,
16:18et quand même un ancien président qui est incarcéré, l'image à l'international,
16:22en tant que président de la région Normandie, vous voyagez beaucoup.
16:24C'est une région qui a un poids historique très important dans notre pays.
16:28Quelle est l'image que l'on donne aujourd'hui ?
16:30J'étais à Bruxelles la semaine dernière pour défendre des projets sur la région.
16:37À chaque fois, la question qui était posée à l'issue de la rencontre et des travaux,
16:43c'était « Mais où est-ce que va votre pays ? »
16:47C'est-à-dire l'interrogation de cet immense pays qu'a été la France il n'y a encore pas si longtemps,
16:53et dont on se dit « Mais est-ce qu'un jour, les Français vont reprendre le chemin de l'ambition et de l'optimisme ? »
17:01Merci Hervé Morin, il faut l'espérer.
17:03Merci, c'était votre grande interview. À bientôt.
17:05Merci.
17:05Sous-titrage Société Radio-Canada
17:08Sous-titrage Société Radio-Canada
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