- il y a 7 semaines
Le 15 octobre 2025, le Sénat recevait Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, en sa qualité de président du Haut conseil aux finances publiques - un organisme indépendant chargé d'évaluer les prévisions économiques mises en avant par le gouvernement et d'émettre un avis sur la trajectoire des finances publiques proposée chaque année.
L'ancien ministre de l'Economie a souligné la crédibilité de la plupart des prévisions effectuées et l'existence d'un début de réduction du déficit. Il a toutefois incité à poursuivre lesdits efforts dans la durée, rappelant l'objectif de passer sous la barre des 3 % de déficit d'ici 2029 et arguant qu'il en allait de la responsabilité des générations présentes à l'égard de celles à venir. Pierre Moscovici a regretté une baisse, selon lui, encore trop timorée de la dépense publique au regard du défi budgétaire. Revivez cette allocution et les échanges qu'elle a suscités. Année de Production : 2025
L'ancien ministre de l'Economie a souligné la crédibilité de la plupart des prévisions effectuées et l'existence d'un début de réduction du déficit. Il a toutefois incité à poursuivre lesdits efforts dans la durée, rappelant l'objectif de passer sous la barre des 3 % de déficit d'ici 2029 et arguant qu'il en allait de la responsabilité des générations présentes à l'égard de celles à venir. Pierre Moscovici a regretté une baisse, selon lui, encore trop timorée de la dépense publique au regard du défi budgétaire. Revivez cette allocution et les échanges qu'elle a suscités. Année de Production : 2025
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, ravis de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat,
00:00:14l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée avec un 100% Sénat spécial ce matin consacré au budget 2026.
00:00:23Dans un instant, vous allez suivre l'audition au Sénat de Pierre Moscovici, le président du Haut Conseil des Finances Publiques.
00:00:30Il va donner l'avis du Haut Conseil au sénateur sur le projet de loi de finances qui a été déposé par le gouvernement de Sébastien Lecornu.
00:00:38Et puis dans 1h30, vous suivrez l'audition des deux ministres en charge de ce budget,
00:00:43Ronan Lescure, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, et Amélie de Monchalin qui a été reconduite au ministère des Comptes Publics.
00:00:50Ils vont défendre devant les sénateurs la version du gouvernement de ce budget de l'État pour l'an prochain,
00:00:56avec une mesure budgétaire phare qui a été annoncée hier par Sébastien Lecornu, qui fait partie du budget de la Sécurité sociale.
00:01:03Il s'agit de la suspension de la réforme des retraites 2023 jusqu'au 1er janvier 2028.
00:01:09On va écouter Sébastien Lecornu, c'était hier.
00:01:12Je proposerai au Parlement, dès cet automne, que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
00:01:20Aucun relèvement de l'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à janvier 2028, comme l'avait précisément demandé la CFDT.
00:01:30En complément, la durée d'assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu'à janvier 2028.
00:01:40Alors cette suspension de la réforme des retraites, qu'est-ce que ça va changer concrètement pour les Français ?
00:01:45Alors déjà, on peut dire que 3,5 millions de Français vont en bénéficier.
00:01:50Concrètement, les Français nés en 1964 pourront partir à la retraite des 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans.
00:01:57Et ils gagneront un trimestre de cotisation pour avoir leur retraite à taux plein.
00:02:02Les Français nés en 1965 pourront eux partir à la retraite en 2027 au lieu de 2028.
00:02:08Et ils vont eux gagner deux trimestres de cotisation.
00:02:12Cette génération 65, c'est donc la grande gagnante de cette suspension immédiate et complète de la réforme des retraites d'Elisabeth Borne.
00:02:19Alors combien ça coûte cette suspension de la réforme des retraites ?
00:02:23Selon Sébastien Lecornu, pour l'année 2026, cette suspension va coûter 400 millions d'euros et puis 1,8 milliard d'euros en 2027.
00:02:33Mais attention, selon la Cour des comptes en 2035, si rien n'est changé dans notre système de retraite,
00:02:41eh bien une suspension de l'âge de départ à 63 ans pourrait coûter 13 milliards d'euros à notre régime,
00:02:48sachant qu'un déficit de 15 milliards d'euros est déjà prévu pour notre régime des retraites en 2035.
00:02:53Cela veut donc dire qu'une nouvelle réforme des retraites s'impose dans les prochaines années.
00:03:00Alors concrètement, pour suspendre cette réforme des retraites,
00:03:03eh bien le Parlement devra voter un amendement du gouvernement au budget de la Sécurité sociale 2026,
00:03:10un amendement qui va modifier ce texte budgétaire.
00:03:14Et puis, on le précise aussi que ce budget de la Sécurité sociale 2026,
00:03:17il va prévoir une amélioration des pensions de retraite des femmes.
00:03:21Le Premier ministre l'a confirmé cet après-midi.
00:03:24Et puis, il y aura une nouveauté cette année dans l'examen du budget au Parlement.
00:03:28Le Premier ministre a assuré qu'il n'utilisera pas l'article 49.3 de la Constitution pour passer en force.
00:03:35Écoutons Sébastien Lecornu.
00:03:37Partager le pouvoir avec le Parlement, voici incontestablement une rupture.
00:03:44Dans une assemblée divisée, un gouvernement, même en s'appuyant sur la majorité la plus relative,
00:03:49ne peut, dans la durée, agir sans tenir compte des oppositions.
00:03:53Ce n'est pas possible.
00:03:55Ce n'est plus possible.
00:03:56Et surtout, ce n'est pas souhaitable.
00:03:58J'ai renoncé à utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution.
00:04:02C'est la garantie pour l'Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire, mais pas seulement,
00:04:09dans tous les domaines, vivra, ira jusqu'au bout, jusqu'au vote.
00:04:14Alors, pas de 49.3, cela veut dire que le Parlement a les mains libres dans cet examen du budget
00:04:20et qu'ils vont pouvoir profondément remanier ce projet de loi de finances en votant des amendements.
00:04:27Un débat qui s'annonce donc intense sur, notamment, la fiscalité des plus riches.
00:04:33Après, un débat ces dernières semaines qui a été très intense,
00:04:36notamment sur la question de la taxe Zuckman qui est demandée par la gauche.
00:04:41C'est une taxe planchée de 2% sur le patrimoine, des patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.
00:04:50Donc, le gouvernement est défavorable à cette taxe Zuckman,
00:04:55mais il propose dans cette première version du budget certaines mesures d'effort
00:05:00pour les plus aisés de ce pays, avec notamment une contribution exceptionnelle des grandes fortunes,
00:05:08également une taxe sur les holdings familiales des familles fortunées.
00:05:14C'est une manière de lutter contre l'optimisation fiscale des plus fortunés de notre pays.
00:05:20On va écouter Sébastien Lecornu sur la fiscalité qu'il propose.
00:05:25La fiscalité des très grandes fortunes parmi nos compatriotes a pu interpeller un certain nombre d'entre vous.
00:05:33Là aussi, il faut reconnaître qu'il peut y avoir des anomalies.
00:05:37Nous croyons que réussir par son travail est une bonne chose.
00:05:41Nous voulons une société où il est bon de travailler, de réussir et d'innover.
00:05:46Nous voulons aussi être vigilants au consentement à l'impôt.
00:05:50Mesdames et Messieurs les députés, encadrer l'optimisation fiscale,
00:05:53en particulier celle qui passe par les holdings, est une première réponse.
00:05:58Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes,
00:06:03que nous proposons d'affecter au financement des investissements du futur,
00:06:07qui touche à notre souveraineté pour les infrastructures, la transition écologique ou la défense.
00:06:13Voilà pour ces propositions en termes de fiscalité du Premier ministre Sébastien Lecornu.
00:06:18C'était hier à l'Assemblée nationale, durant sa déclaration de politique générale,
00:06:24en attendant l'audition de Pierre Moscovici, le président du Haut Conseil des Finances Publiques,
00:06:31sur ce budget 2026.
00:06:32Son audition au Sénat qui va commencer dans quelques instants.
00:06:35Un point sur les différents éléments clés de ce budget 2026,
00:06:40qui a été présenté hier par le gouvernement de Sébastien Lecornu.
00:06:44D'abord, ce budget table sur un déficit public de 4,7% de notre PIB pour l'année 2026,
00:06:53alors que le déficit actuel est de 5,4%.
00:06:57Ce déficit, il se bat sur une hypothèse de croissance économique de la France de 1% en 2026.
00:07:02Vous allez voir dans un instant que Pierre Moscovici estime que cette hypothèse est plutôt optimiste.
00:07:09Il y a donc, dans ce budget, on en a parlé à des mesures de fiscalité,
00:07:13d'efforts fiscales pour les plus riches, une contribution des grandes fortunes,
00:07:17également une contribution exceptionnelle de ces grandes fortunes,
00:07:20une taxe sur les holdings familiales,
00:07:23également une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises,
00:07:28et puis des efforts également demandés aux Français avec un gel du barème de l'impôt sur le revenu.
00:07:36C'est-à-dire que ce barème ne va pas être comme c'est l'usage indexé sur l'inflation,
00:07:42sur la hausse des prix l'an prochain.
00:07:44Cela veut donc dire que plusieurs centaines de milliers de Français
00:07:47vont devoir payer un impôt sur le revenu alors qu'ils n'en payaient pas jusqu'alors
00:07:52et il va y avoir une hausse de l'impôt sur le revenu pour beaucoup de Français.
00:07:57Un effort est également demandé par le gouvernement pour les retraités
00:08:01avec la suppression de l'abattement fiscal de 10% pour les retraités,
00:08:08un abattement fiscal qui est remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros
00:08:13de manière à épargner les retraités les plus modestes.
00:08:17Et puis le gouvernement entend également supprimer plusieurs niches fiscales,
00:08:22notamment une niche fiscale qui concernait les indemnités journalières
00:08:26des affections de longue durée.
00:08:28Cela veut dire que pour les personnes qui sont victimes notamment de cancers,
00:08:32en tout cas d'affections de longue durée,
00:08:34elles seront moins indemnisées.
00:08:36En tout cas, elles vont devoir payer des impôts sur leurs indemnités journalières.
00:08:41Alors je vous rappelle le programme de cette matinée,
00:08:44une matinée spéciale sur Public Sénat consacrée à l'examen du budget 2026 au Sénat.
00:08:51Dans un instant, vous devriez entendre, vous allez entendre l'audition de Pierre Moscovici,
00:08:57le premier président de la Cour des comptes,
00:08:59mais qui est aussi le président du Haut Conseil des finances publiques.
00:09:03Et c'est à ce titre qu'il est auditionné par les sénateurs,
00:09:07puisqu'il va donner l'avis du Haut Conseil sur le projet de loi de finances 2026
00:09:12qui a été présenté hier par le gouvernement.
00:09:17Et dans 1h30, les sénateurs vont auditionner les deux ministres en charge de ce budget,
00:09:23à savoir Ronan Lescure, nouveau ministre de l'économie et des finances,
00:09:28et Amélie de Montchalin, qui a été reconduite dans ce gouvernement,
00:09:32le Cornu 2, au ministère des Comptes publics.
00:09:35Et donc, ces deux ministres, ils vont défendre la version du gouvernement de ce budget,
00:09:41version pour l'an prochain, version du budget de l'État.
00:09:44Alors, on en parlait, il y a une mesure phare dans ce budget,
00:09:48notamment dans le budget de la sécurité sociale,
00:09:51puisque Sébastien Lecornu a annoncé hier à l'Assemblée nationale,
00:09:55lors de sa déclaration de politique générale,
00:09:58il a annoncé qu'il allait proposer au Parlement la suspension de la réforme des retraites d'Elisabeth Borne de 2023,
00:10:05suspension de son application jusqu'au 1er janvier 2028.
00:10:11C'est donc une mesure qui va être proposée dans le budget de la sécurité sociale par voie d'amendement.
00:10:17Et cette mesure, elle va, je le disais, bénéficier à plusieurs millions de Français.
00:10:223,5 millions de Français vont bénéficier de cette suspension complète et immédiate de la réforme des retraites.
00:10:31Et notamment, les générations de Français nées en 1964 et en 1965,
00:10:38avec, par exemple, les Français nés en 1964,
00:10:41qui pourront partir à la retraite à 62 ans et 9 mois, au lieu de 63 ans.
00:10:47Et ils vont gagner un trimestre de cotisation pour avoir leur retraite à taux plein.
00:10:52Car, on le rappelle, cette réforme des retraites Borne de 2023 qui avait fait beaucoup parler,
00:10:58eh bien, elle reportait progressivement l'âge de départ à 64 ans
00:11:01et elle accélérait aussi la hausse de la durée de cotisation
00:11:06qui était prévue précédemment par une réforme socialiste sous François Hollande.
00:11:11Et donc, cette suspension, elle met un terme à la fois à la hausse de l'âge de départ à 64 ans
00:11:17et également à l'accélération de la durée d'assurance.
00:11:21Ça veut donc dire que pour les Français nés en 1965,
00:11:25ils pourront partir à la retraite dès 2027, au lieu de 2028,
00:11:29et ils vont gagner deux trimestres de cotisation.
00:11:32Cette génération 65, c'est donc la grande gagnante de cette suspension.
00:11:37Mais attention, cette suspension de la réforme des retraites a un coût.
00:11:42Et le Premier ministre, Sébastien Lecornu, l'a dit,
00:11:45il ne va pas endosser un mauvais résultat financier pour notre régime des retraites.
00:11:49Il faudra compenser ce coût de la suspension immédiate et complète de cette réforme des retraites.
00:11:56Pour l'année 2026, le coût de cette suspension est pour l'instant estimé à 400 millions d'euros en 2026.
00:12:03Et pour l'année 2027, il est estimé à 1,8 milliard d'euros.
00:12:09Mais attention, si d'ici là, il n'y a pas une nouvelle réforme des retraites,
00:12:13selon le rapport de la Cour des comptes de février dernier,
00:12:17en 2035, une suspension de l'âge de départ aux alentours de 63 ans
00:12:24coûterait 13 milliards d'euros à notre régime des retraites.
00:12:28Sachant que ce régime des retraites, en 2035, devrait être déjà déficitaire,
00:12:34avec un déficit estimé à 15 milliards d'euros.
00:12:38Il y a donc bien la nécessité de faire une nouvelle réforme des retraites.
00:12:43Et d'ailleurs, le Premier ministre Sébastien Lecornu l'a annoncé hier.
00:12:46En plus de cette suspension, il va ouvrir une grande conférence entre les partenaires sociaux,
00:12:52entre les syndicats et entre le patronat,
00:12:56sur la question des retraites, sur la question du financement du régime,
00:13:01quels paramètres changer pour que ce régime atteigne l'équilibre dans les prochaines années.
00:13:06Et puis, les partenaires sociaux vont également débattre de plusieurs questions
00:13:11qui ne sont toujours pas tranchées,
00:13:13comme la prise en compte de la pénibilité du travail,
00:13:17ou encore les départs anticipés et les retraites des travailleurs
00:13:21qui ont eu des carrières longues.
00:13:23Une grande conférence va donc s'ouvrir sur cette question des retraites.
00:13:28Un grand débat public.
00:13:29Et le Premier ministre Sébastien Lecornu l'a dit.
00:13:33Il prendra en compte, si jamais il y a des conclusions
00:13:38au terme de cette conférence sur le retraite,
00:13:40ces conclusions seront transmises au Parlement
00:13:43pour les inscrire dans la voie.
00:13:46On va écouter tout de suite un son sur le déficit public.
00:13:52Le budget sera donc au cœur du débat.
00:13:56Alors, que contient ce budget initial ?
00:13:59Une maîtrise des comptes publics qui réduira le déficit.
00:14:02Dans la copie proposée par le gouvernement,
00:14:04il est réduit à 4,7% du PIB
00:14:07contre 4,6% suite au retrait de la suppression des 12 jours fériés.
00:14:12Comme je l'ai déjà annoncé,
00:14:14dans tous les cas de figure à la fin de la discussion budgétaire,
00:14:17ce déficit devra être à moins de 5% du PIB
00:14:21car cet impératif de souveraineté s'impose à nous tous.
00:14:25Nous ne pouvons pas placer notre pays
00:14:27en dépendance durable de prêteurs étrangers.
00:14:30Et je ne serai pas le Premier ministre
00:14:31d'un dérapage des comptes publics.
00:14:33Aussi, dès 2025,
00:14:35nous aurons respecté les 5,4% de déficit
00:14:38prévus par mon prédécesseur.
00:14:41Voilà, pour ces objectifs
00:14:43présentés par le Premier ministre Sébastien Lecornu
00:14:46en matière de déficit budgétaire.
00:14:49Mais selon sa méthode,
00:14:51c'est en tout cas l'Assemblée nationale
00:14:53qui aura complètement la main
00:14:54pour modifier ce budget
00:14:57et faire évoluer justement ce déficit budgétaire.
00:15:01Et puis la fiscalité,
00:15:02puisqu'on le rappelle,
00:15:03Sébastien Lecornu a répété
00:15:05qu'il renonçait à l'utilisation du 49.3,
00:15:07l'article 49.3 de la Constitution
00:15:09pour passer en force sur ce texte budgétaire.
00:15:12C'est donc, selon lui,
00:15:13un changement complet de méthode
00:15:15dans le débat démocratique
00:15:17et le débat parlementaire.
00:15:18On l'écoute.
00:15:20Il est urgent de continuer à dépenser moins.
00:15:22L'État a engagé une revue de ses dépenses.
00:15:25Des économies seront faites.
00:15:26Il faudra désormais qu'elles s'inscrivent
00:15:28dans un cadre pluriannuel
00:15:29en s'appuyant sur une véritable réforme de l'État.
00:15:32J'y reviendrai dès demain devant le Sénat
00:15:34et devant vous dans les jours qui viennent.
00:15:36Sur les dépenses de l'État,
00:15:37on peut faire beaucoup
00:15:39à la condition de repenser son action en profondeur,
00:15:42de réussir sa transformation numérique,
00:15:44de moderniser ses interventions
00:15:45et d'alléger considérablement
00:15:47certaines procédures qui ne sont plus explicables.
00:15:50Tout le monde prône la simplification.
00:15:53Nombre d'acteurs dans le pays la réclament.
00:15:56Une majorité d'idées dans les deux chambres
00:15:58est possible sur ce sujet.
00:16:01D'autres économies seront engagées
00:16:02en luttant plus rigoureusement contre les fraudes,
00:16:06qu'elles soient sociales ou fiscales.
00:16:08Là encore, c'est une question de justice.
00:16:10Trop d'argent public est gaspillé
00:16:12parce qu'on ne contrôle pas assez à quoi il sert.
00:16:14Un projet de loi contre les fraudes
00:16:16a été déposé ce matin,
00:16:17en même temps que le budget de l'État
00:16:19et de la sécurité sociale.
00:16:20C'est la première fois que vous pouvez vous en emparer.
00:16:25Voilà pour ces propositions du Premier ministre Sébastien Lecornu
00:16:28pour faire des économies,
00:16:30des baisses de dépenses publiques
00:16:31dans le fonctionnement de l'État
00:16:33car ce budget 2026 propose un effort budgétaire
00:16:36de 30 milliards d'euros
00:16:39avec quelques efforts fiscaux,
00:16:41quelques hausses d'impôts
00:16:41mais surtout des baisses de dépenses.
00:16:42Allez, ça y est, c'est le début de l'audition au Sénat
00:16:44de Pierre Moscovici,
00:16:46le président du Haut Conseil des Finances Publiques.
00:16:48En application des dispositions de l'article 61
00:16:51de la loi organique relative aux lois de finances,
00:16:54le HCFP rend un avis sur des prévisions macroéconomiques
00:16:59qui sous-tendent le projet de loi de finances
00:17:01et le projet de loi de financement
00:17:03de la sécurité sociale de l'année
00:17:05et sur la cohérence de l'article liminaire
00:17:09au regard des orientations pluriannuelles
00:17:12de soldes structurels et de dépenses
00:17:14des administrations publiques.
00:17:16Il se prononce également sur le réalisme
00:17:20des prévisions de recettes et dépenses du PLF.
00:17:23L'exercice de sa mission a de nouveau été
00:17:26quelque peu contrarié cette année.
00:17:30En effet, le Haut Conseil avait déjà été amené
00:17:32à publier en janvier de cette année
00:17:34un avis sur les nouvelles prévisions macroéconomiques
00:17:37et la prévision de finances publiques
00:17:39actualisées du PLF et du PLF-SS
00:17:42dont l'examen parlementaire s'est prolongé,
00:17:44comme vous le savez tous.
00:17:46Voilà que le PLF 2026,
00:17:49dont nous débutons l'examen au Parlement,
00:17:51est déposé en pleine crise gouvernementale,
00:17:54ce qui vous a conduit, M. le Président,
00:17:56à vous prononcer, comme à l'accoutumée,
00:17:58dans un temps très court,
00:18:01mais aussi à rappeler,
00:18:02notamment dans la presse,
00:18:03que le texte transmis au Parlement
00:18:04ne pouvait pas être différent
00:18:06de celui que vous avez examiné,
00:18:09un point de vue que nous partageons,
00:18:11je crois, largement à la Commission des finances.
00:18:13Comme vous l'avez également opportunément rappelé,
00:18:17ces avis sont obligatoires
00:18:19et sont un facteur de constitutionnalité d'un budget.
00:18:24J'ajoute qu'ils sont très précieux
00:18:25pour juger de la crédibilité des équilibres
00:18:27et trajectoires esquissées par le gouvernement.
00:18:30Et l'histoire récente nous apprend
00:18:32qu'elle mérite parfois d'être discutée.
00:18:36Dans votre avis, M. le Président,
00:18:37vous estimez que le scénario macroéconomique pour 2026
00:18:40repose sur des hypothèses optimistes,
00:18:44je cite,
00:18:44compte tenu de l'orientation plus restrictive
00:18:47des finances publiques,
00:18:48qui pèserait davantage à court terme sur l'activité,
00:18:51et vous pointez,
00:18:52une hypothèse de reprise de la demande intérieure privée
00:18:55volontariste,
00:18:56au regard du contexte d'incertitude
00:18:58qui pèse sur les investissements.
00:19:01Si, du point de vue des recettes,
00:19:02la prévision paraît globalement acceptable,
00:19:05l'évaluation du rendement des mesures nouvelles
00:19:07est fragile,
00:19:09et surtout la hausse des dépenses publiques
00:19:11paraît très ambitieuse au regard du passé.
00:19:15Elle suppose en outre
00:19:16que l'intégralité des mesures évoquées
00:19:17dans la saisine soit mise en œuvre,
00:19:20ce qui est, je cite,
00:19:22« peu probable ».
00:19:24Je vous aide, M. le Président,
00:19:25en faisant une espèce de résumé,
00:19:26si je puis dire.
00:19:28M. le Président,
00:19:28je vous cède donc la parole
00:19:29pour présenter dans les détails
00:19:31cet avis
00:19:32et revenir sur ces différents points.
00:19:35Je vous rappelle que cette audition
00:19:36est retransmise sur le site internet du Sénat,
00:19:39ainsi que sur les comptes
00:19:40de réseaux sociaux du Sénat.
00:19:43Merci, M. le Président,
00:19:45M. le rapporteur général,
00:19:46Mesdames et Messieurs les sénateurs.
00:19:47Merci de votre invitation
00:19:48à venir vous présenter
00:19:49en tant que Président
00:19:50du Conseil des finances publiques
00:19:51les principales conclusions
00:19:52de l'avis relatif au PLF
00:19:55et au PLFSS pour l'année 2026,
00:19:56que nous avons remis
00:19:57jeudi 9 octobre au gouvernement,
00:19:59qui a été publié hier,
00:20:00pardon,
00:20:01de mon retard,
00:20:02dont je crois que vous l'avez évoqué,
00:20:04dont j'avais dûment prévenu
00:20:05le Président Rénal.
00:20:07Mais j'étais théoriquement aujourd'hui
00:20:10à Orléans.
00:20:10J'ai immédiatement annulé
00:20:12cette journée de déplacement
00:20:14pour déférer
00:20:14l'invitation du Sénat,
00:20:16ce qui est l'être soir.
00:20:18C'est totalement sacré pour moi.
00:20:19Il n'y a qu'une seule chose
00:20:20qui est un tout petit peu plus sacrée,
00:20:21c'est d'amener mon fils à l'école.
00:20:23Ce que j'ai fait avant de venir,
00:20:24donc je ne pouvais pas être là
00:20:259 heures précises,
00:20:26mais je l'ai averti,
00:20:27Claude Rénal.
00:20:28Et pour le reste,
00:20:28si vous voulez rester avec moi
00:20:29toute la journée,
00:20:30maintenant, elle est libre.
00:20:31Donc, je n'ai pas le rendez-vous après.
00:20:34Bon, alors,
00:20:34comme vous le savez,
00:20:36notre avis a été rendu
00:20:37dans un contexte,
00:20:38en effet,
00:20:39vous l'avez dit,
00:20:39M. le sénateur,
00:20:41très particulier,
00:20:42à savoir que le Conseil
00:20:43a été saisi le 2 octobre,
00:20:47à peu près dans les temps,
00:20:48quelques heures près,
00:20:49des prévisions macroéconomiques
00:20:51et de finances publiques
00:20:52des projets de loi de finances,
00:20:53PLF,
00:20:54et de loi de financement
00:20:55de la sécurité sociale,
00:20:56le PLFSS.
00:20:58Cette saisine
00:20:59est intervenue,
00:21:00disons,
00:21:00juste dans les temps
00:21:01pour qu'un budget
00:21:02soit déposé
00:21:03sur le bureau de l'Assemblée nationale
00:21:04examiné dans les délais
00:21:05prévus par la Constitution,
00:21:06qui, théoriquement,
00:21:07devait faire en sorte
00:21:08que ce budget
00:21:09fût déposé lundi,
00:21:1113 octobre,
00:21:1114 octobre,
00:21:12ça va encore,
00:21:13mais nous nous étions calés
00:21:14sur le 13.
00:21:16Or,
00:21:17surprise,
00:21:18pour tout le monde,
00:21:19pour nous aussi,
00:21:194 jours après cette saisine,
00:21:21donc le 6 octobre,
00:21:22la démission du gouvernement,
00:21:25puis sa renomination,
00:21:27et pendant l'examen du texte,
00:21:29nous n'avions pas de gouvernement,
00:21:30en fait,
00:21:30entre le 6 et le 9,
00:21:32ça a créé une incertitude majeure
00:21:34quant au devenir de ces textes,
00:21:36tels qu'ils ont été soumis
00:21:37au Conseil.
00:21:38Nous nous demandions
00:21:39s'il y aurait un PLF,
00:21:41nous nous demandions
00:21:41si ce serait celui-ci,
00:21:43mais en effet,
00:21:44M. le Président,
00:21:44ça ne pouvait être
00:21:45que celui-ci,
00:21:46sinon nous étions hors délai,
00:21:47et donc la procédure
00:21:48n'était pas régulière.
00:21:51Nous demandions
00:21:51s'il y aurait un gouvernement.
00:21:54Au regard des discussions
00:21:56entre forces politiques,
00:21:57et on voit qu'elles ont commencé,
00:21:59et certaines décisions,
00:22:00en tout cas,
00:22:00annoncées,
00:22:01nous sommes en tout cas
00:22:02très hypothétiques
00:22:03que les mesures
00:22:04qui sous-tendent
00:22:04ces prévisions
00:22:05soient mises en œuvre
00:22:05totalement dans l'État,
00:22:07vous voyez,
00:22:07et je suis dans l'euphémisme,
00:22:09alors que des modifications
00:22:10substantielles au PLF
00:22:11et au PLFSS
00:22:12ont déjà été évoquées
00:22:14publiquement
00:22:14et au plus haut niveau,
00:22:16il s'agit du Premier ministre.
00:22:18Pour le dire nettement,
00:22:21ça revient quand même
00:22:22à dire
00:22:22que l'avis rendu
00:22:25par le RCFP
00:22:26est hypothétique
00:22:28ou spéculatif
00:22:30dès sa publication.
00:22:33Ce qui est inédit,
00:22:33ça fait cinq ans
00:22:34que je suis pris
00:22:35dans la Cour des comptes,
00:22:35c'est la dernière fois
00:22:36que je vais vous présenter
00:22:37un avis sur un PLF,
00:22:39l'année prochaine,
00:22:39ce sera un ou une successeur,
00:22:42mais je n'ai jamais vu ça.
00:22:44Ça me semble
00:22:44assez symptomatique
00:22:45du fonctionnement
00:22:46actuel de nos institutions,
00:22:48qui est tout de même
00:22:49mis à mal
00:22:49par la crise politique actuelle,
00:22:52car le budget discuté
00:22:54par le Parlement
00:22:54risque de différer fortement
00:22:56de la copie soumise
00:22:57au HCFP.
00:22:58Je ne dis pas risque,
00:22:59il va différer très fortement
00:23:00de la copie soumise
00:23:02au HCFP,
00:23:02et donc notre avis
00:23:04est tout de même
00:23:05il faut le reconnaître
00:23:07un exercice
00:23:08un peu à blanc,
00:23:10comme il y a des balles à blanc.
00:23:12Il me semble important
00:23:13de rappeler
00:23:14que la consultation
00:23:15du HCFP,
00:23:16je le dis pour l'avenir,
00:23:17n'est pas qu'une étape formelle.
00:23:19Ce n'est pas un avis de plus
00:23:20dont on pourrait se dispenser.
00:23:22Le HCFP,
00:23:23il n'est pas là par hasard.
00:23:25Nous avons créé
00:23:25cet organisme indépendant,
00:23:27je pourrais presque dire
00:23:28je,
00:23:29puisque ça s'est fait
00:23:29lorsque j'étais ministre
00:23:30de l'économie et des finances,
00:23:31et c'est moi qui ai porté
00:23:32ce texte devant vous,
00:23:34oui,
00:23:35c'est bien,
00:23:36cette loi porte en effet
00:23:39le nom que j'avais,
00:23:41et nous l'avons fait
00:23:42en réponse à la crise
00:23:43des dettes souveraines.
00:23:44Nous avons alors jugé
00:23:44avec l'ensemble
00:23:46de nos partenaires européens
00:23:47qu'il était essentiel
00:23:48d'avoir en France
00:23:50une institution budgétaire
00:23:51indépendante
00:23:51qui rende un avis objectif
00:23:53et neutre
00:23:53sur la trajectoire
00:23:54de finances publiques.
00:23:55ce qui a fait
00:23:57cruellement défaut
00:23:58par exemple
00:23:58à la Grèce
00:23:59en 2008
00:23:59et ce qui sert
00:24:01de corde de rappel
00:24:02en cas de déviation
00:24:03des trajectoires.
00:24:04Dans cette situation
00:24:05inédite,
00:24:06le Haut Conseil
00:24:07s'est posé
00:24:07une première question.
00:24:09En l'absence
00:24:09de gouvernement
00:24:10et dans l'incertitude
00:24:11totale sur le PLF,
00:24:12fallait-il rendre
00:24:13un avis ?
00:24:14Cette question a été
00:24:15évacuée en quelques secondes
00:24:17car il nous paraissait
00:24:18évident que nous devions
00:24:20prendre nos responsabilités,
00:24:22jouer notre rôle institutionnel
00:24:23tel qu'il nous est confié
00:24:25par les articles 61 et 62
00:24:27de la LOLF.
00:24:28Pourquoi ?
00:24:29Parce qu'il s'agissait
00:24:30d'éviter que le PLF
00:24:32et le PLFSS
00:24:33ne soient entachés
00:24:34d'un risque d'inconstitutionnalité
00:24:36du fait d'un problème
00:24:37de procédure majeur
00:24:38au moment de leur examen
00:24:40par le HCFP.
00:24:41Je pense sincèrement,
00:24:43je ne suis pas juge constitutionnel,
00:24:44qu'en l'absence
00:24:45d'avis du HCFP,
00:24:47il y aurait eu
00:24:48un problème de constitutionnalité
00:24:49qui aurait été
00:24:50très difficile à trancher
00:24:51en fait par
00:24:52le juge constitutionnel.
00:24:54Je répète
00:24:55que les avis du HCFP
00:24:56ne sont pas
00:24:57des avis facultatifs,
00:24:59ce sont des avis
00:25:00obligatoires
00:25:01et indispensables.
00:25:02Dans ce contexte,
00:25:04nous avons donc fait en sorte
00:25:05que la procédure institutionnelle
00:25:06puisse continuer
00:25:07à se dérouler
00:25:07parce que le mieux
00:25:09pour notre pays,
00:25:10et ça semble
00:25:11maintenant s'engager,
00:25:12en tout cas le processus,
00:25:14serait
00:25:14qu'il y ait un PLF
00:25:15adopté par le Conseil des Mises,
00:25:17ça a été fait hier,
00:25:18déposé et débattu
00:25:19dans les temps
00:25:20par le Parlement,
00:25:20ça a été fait aussi hier,
00:25:23et si possible
00:25:24adopté par le Parlement,
00:25:26ce qui suppose
00:25:26un délai de discussion
00:25:27de 70 jours
00:25:28qui est prévu
00:25:28par les textes.
00:25:30Avec ces considérations
00:25:31en tête,
00:25:32avec ce devoir
00:25:33de responsabilité,
00:25:35le HCFP
00:25:35a donc joué son rôle.
00:25:37Il a rendu son avis
00:25:38sur les deux textes,
00:25:40avis qui a été transmis
00:25:41au gouvernement
00:25:41le 9 octobre dernier,
00:25:43donc nous avons respecté
00:25:44le délai d'une semaine
00:25:44impartie par la loi organique.
00:25:47L'avis du Haut Conseil
00:25:48est rendu sur la base
00:25:49de la copie
00:25:49qui lui a été soumise
00:25:50et sur cette base seulement.
00:25:53C'est cette version
00:25:54qui a été adoptée
00:25:54en Conseil des ministres
00:25:55avec une ou de bricoles
00:25:57mais qui ne change pas
00:25:57les équipes fondamentaux
00:25:59et qui vous a été transmise.
00:26:01Nous n'avons pas
00:26:01ignoré le contexte,
00:26:03nous avons souligné
00:26:03les difficultés méthodologiques,
00:26:05les aléas,
00:26:06les incertitudes,
00:26:06l'exercice.
00:26:07J'en reviens maintenant.
00:26:08Ce préalable étant posé
00:26:10mais il est important
00:26:10au contenu de la vie
00:26:12du HFB.
00:26:13Il y a des choses
00:26:14qui sont solides.
00:26:15Il y a des choses
00:26:16qui sont assez robustes.
00:26:18Il y a des choses
00:26:19qui sont plus hypothétiques.
00:26:20Alors qu'est-ce qui est solide ?
00:26:22Ce qui est solide,
00:26:22c'est ce que nous disons
00:26:23sur l'année 2025.
00:26:25Et sur 2025,
00:26:26constatons qu'après
00:26:27deux années noires,
00:26:282023 et 2024,
00:26:292025 marquera,
00:26:32marquerait
00:26:32une toute première étape,
00:26:34certes limitée
00:26:35de redressement
00:26:36des comptes publics.
00:26:38Et ça,
00:26:38c'est la bonne nouvelle
00:26:39qui, dans un contexte
00:26:40très dégradé,
00:26:42les prévisions économiques
00:26:42et de finances publiques
00:26:43pour l'année 2025
00:26:44sont, dans l'ensemble,
00:26:45crédibles pour le Haut Conseil.
00:26:47Il reste bien entendu
00:26:48des aléas possibles
00:26:49d'ici à la fin de l'année,
00:26:51mais disons que
00:26:52les prévisions actualisées
00:26:53dont nous disposons
00:26:53nous semblent
00:26:54assez équilibrées.
00:26:57Alors,
00:26:57je l'étaye.
00:26:58Concernant le scénario économique,
00:27:00les prévisions sont jugées
00:27:01réalistes par le Haut Conseil.
00:27:03Le gouvernement
00:27:03table maintenant
00:27:05sur une croissance
00:27:05de 0,7% en 2025,
00:27:08ce qui est un niveau
00:27:08inchangé
00:27:09par rapport
00:27:10à avril 2025.
00:27:12Au regard de l'actique
00:27:12croissance pour 2025,
00:27:14qui est de 0,6%
00:27:15au deuxième trimestre,
00:27:17l'atteinte de la scie
00:27:18de 0,7%
00:27:19semble crédible.
00:27:21Il y a certes
00:27:21un surcroît d'incertitude
00:27:22qui est lié
00:27:23à la situation politique,
00:27:25qui peut être préoccupant
00:27:25pour la suite,
00:27:27mais pour nous,
00:27:27il ne remet pas en cause
00:27:28le chiffre
00:27:30pour la croissance annuelle
00:27:312025.
00:27:32On peut donc tabler
00:27:33de manière sérieuse
00:27:34sur 0,7%.
00:27:36En matière de prévision
00:27:37d'inflation,
00:27:38le scénario soumis
00:27:39au Conseil
00:27:39anticipe une hausse
00:27:40des prix
00:27:40de 1,1%
00:27:41en 2025,
00:27:43ce qui est une prévision
00:27:43revue à la baisse
00:27:44de 0,3 points
00:27:45depuis celle d'avril,
00:27:46du fait de la baisse
00:27:47des prix du pétrole
00:27:48et l'appréciation
00:27:49de l'euro.
00:27:50Cette prévision
00:27:50de 1,1%
00:27:52en 2025
00:27:52est maintenant plausible.
00:27:54Une estimée un peu élevée,
00:27:55maintenant elle est plausible.
00:27:56Venons-en aux prévisions
00:27:58de finances publiques.
00:27:59Voilà pour la macro.
00:28:00Pour 2025 toujours,
00:28:02ces prévisions
00:28:02de recettes,
00:28:04de dépenses,
00:28:04de soldes publics
00:28:05pour cette année
00:28:05sont crédibles
00:28:06aux yeux du HCFP.
00:28:08Comme toujours,
00:28:09des aléas demeurent,
00:28:11mais ces estimations
00:28:11sont cohérentes
00:28:13avec le scénario économique
00:28:14et les informations
00:28:14disponibles à date.
00:28:16En 2025,
00:28:17d'après le gouvernement,
00:28:19les prélèments obligatoires
00:28:20augmenteraient
00:28:20de 4,1%.
00:28:22Cette prévision
00:28:23a été révisée
00:28:24à la hausse
00:28:24de 2,2 milliards d'euros
00:28:26par rapport à avril dernier,
00:28:27ce qui semble réaliste
00:28:28au Conseil.
00:28:29En effet,
00:28:30s'il existe encore
00:28:30des aléas significatifs
00:28:32pour les mois à venir,
00:28:33ceux-ci sont dans les deux sens,
00:28:35en particulier
00:28:35pour l'impôt sur le revenu,
00:28:36l'impôt sur les sociétés
00:28:37et la nouvelle contribution
00:28:38différentielle sur les revenus.
00:28:39Donc le bug majeur
00:28:40que nous avons connu
00:28:42en 2024
00:28:42sur les rentrées des impôts,
00:28:44qui était déjà pas mal
00:28:45en 2023,
00:28:46ne s'est pas reproduit
00:28:46en 2025,
00:28:47donc on s'est un peu recalé
00:28:49sur ce sujet,
00:28:50ce qui prouve
00:28:50à plus qu'elle est avant.
00:28:52Face à cela,
00:28:53le gouvernement
00:28:53anticipe une progression
00:28:55de 2,7%
00:28:56des dépenses publiques
00:28:57en valeur
00:28:58et de 1,2%
00:28:59en volume.
00:29:00C'est pas rien,
00:29:02c'est une prévision
00:29:02actualisée
00:29:03qui semble vraisemblable.
00:29:05La prévision de dépenses
00:29:06pour 2025
00:29:06a été comme celle
00:29:07de prélèvement obligatoire
00:29:08légèrement revue en hausse
00:29:09depuis avril,
00:29:10de 3 milliards d'euros.
00:29:10D'un côté,
00:29:12les dépenses de la sphère sociale,
00:29:13notez ça quand même,
00:29:14devraient être
00:29:15un peu plus élevées
00:29:15que prévues,
00:29:16notamment quand tu as
00:29:16la situation financière
00:29:17très dégradée des hôpitaux.
00:29:18De l'autre,
00:29:19les administrations locales
00:29:20connaissent un ralentissement
00:29:21de leurs dépenses
00:29:22d'investissement
00:29:22plus marquées
00:29:23qu'attendues.
00:29:24Dans les prévisions antérieures,
00:29:25ça s'est aussi lié
00:29:26sans aucun doute
00:29:27au cycle politique
00:29:27comme l'étaient
00:29:28les années précédentes.
00:29:30Mais c'est pas inutile
00:29:31parfois à Bercy
00:29:31de connaître ces choses.
00:29:33Au total,
00:29:34et c'est ce qu'il faut retenir,
00:29:36le Sénat représenté
00:29:36d'un déficit public
00:29:37à 5,4%,
00:29:39je dis bien 5,4%
00:29:40en 2025,
00:29:41inchangé depuis
00:29:42le dernier,
00:29:43semble crédible
00:29:44au Conseil.
00:29:45Le déficit structurel
00:29:46serait duré ainsi
00:29:47de 0,7 points de PIB,
00:29:49ce qui est conséquent.
00:29:51J'attire toutefois
00:29:51votre attention
00:29:52sur le fait
00:29:53que l'effort structurel
00:29:54proviendrait intégralement,
00:29:57c'est bien intégralement,
00:29:59de la hausse
00:29:59des prélèvements obligatoires
00:30:00pour plus de 24 milliards d'euros.
00:30:03L'effort en dépenses
00:30:04serait nul
00:30:05parce que nous sommes
00:30:06au niveau du potentiel.
00:30:08Ça traduit une fois de plus
00:30:09une incapacité
00:30:10à agir de manière résolue
00:30:11sur le niveau
00:30:12et la qualité de nos dépenses.
00:30:13Je veux sans vouloir être cruel
00:30:16revenir sur l'histoire
00:30:16de l'année.
00:30:18Il y a un an,
00:30:19le gouvernement
00:30:19de Michel Barnier
00:30:20venait devant vous
00:30:21avec un PLF 2025
00:30:22qui expliquait
00:30:23qu'il y aurait 70%
00:30:25d'économie en dépense
00:30:26et 30%
00:30:27de prélèvements obligatoires.
00:30:28Le Haut Conseil
00:30:29avait estimé
00:30:30que ce serait l'inverse,
00:30:31c'est-à-dire 70%
00:30:32de prélèvements obligatoires,
00:30:3430%
00:30:34d'économie en dépense
00:30:36et à l'arrivée,
00:30:37c'est 100%
00:30:38de prélèvements obligatoires,
00:30:390%
00:30:40en dépense
00:30:41pour ce qui concerne
00:30:41l'effort structurel.
00:30:43C'est dire que
00:30:44s'agissant des dépenses,
00:30:45il y a encore quand même
00:30:46un petit effort à faire.
00:30:48Je ne le dis pas
00:30:48pour être cruel sur le passé
00:30:49mais pour être vigilant
00:30:50sur l'avenir.
00:30:51Oui, parce que vous allez avoir
00:30:52ensuite à examiner
00:30:54un PLF 2026
00:30:55qui partira
00:30:56avec certaines hypothèses.
00:30:57En résumé,
00:30:58vous l'aurez compris,
00:30:59les prévisions économiques
00:31:000,7 points
00:31:01comme les prévisions
00:31:02budgétaires du gouvernement
00:31:035,4 points
00:31:04de déficit
00:31:05sont crédibles
00:31:06pour le Haut Conseil
00:31:07et ça marque,
00:31:08il faut le souligner,
00:31:09un tout début
00:31:10du redressement
00:31:10des comptes publics.
00:31:12C'est un premier pas
00:31:13limité
00:31:14mais qu'il faut souligner.
00:31:16Nous avons inversé
00:31:17la tendance.
00:31:18Ça, c'est pour 2025
00:31:19et encore une fois,
00:31:20c'est du solide.
00:31:21On peut le stocker.
00:31:23Je reviens maintenant
00:31:23à ce qui est robuste
00:31:25dans l'analyse,
00:31:26encore un peu incertain
00:31:27puis j'en reviendrai
00:31:27après à ce qui est hypothétique.
00:31:30C'est le scénario
00:31:31macroéconomique
00:31:31pour 2026.
00:31:33Le Haut Conseil
00:31:34considère que
00:31:35le scénario économique
00:31:36de l'année 2026
00:31:36repose sur des hypothèses
00:31:38optimistes.
00:31:39Alors,
00:31:41on va se poser
00:31:42des questions
00:31:42parce qu'on va se dire
00:31:44pourquoi est-ce que
00:31:44vous dites que c'est optimiste
00:31:45alors que l'hypothèse
00:31:46de croissance retenue
00:31:47pour 2026,
00:31:481% en volume,
00:31:50n'est qu'un tout petit peu
00:31:51au-dessus de celle
00:31:52des autres prévisionnistes,
00:31:530,9 point.
00:31:54C'est optimiste
00:31:55parce que,
00:31:57en réalité,
00:31:58c'est la cohérence
00:31:59interne du scénario
00:32:00qui nous semble reposer
00:32:01sur un pari favorable.
00:32:03La croissance
00:32:04serait plus vigoureuse
00:32:05en 2026
00:32:05qu'en 2025,
00:32:06donc une accélération
00:32:07de l'activité,
00:32:08alors que la conjoncture
00:32:09internationale n'est pas
00:32:10spécialement porteuse
00:32:11et que l'ajustement budgétaire
00:32:13serait beaucoup plus important
00:32:14qu'en 2025.
00:32:15Ce qui veut dire
00:32:16que ce qui diffère,
00:32:18en fait,
00:32:18dans ce que nous transmet
00:32:19le gouvernement,
00:32:20c'est que le budget
00:32:21est plus restrictif
00:32:23dans le scénario
00:32:24soumis par le gouvernement.
00:32:25L'effet de frein
00:32:26sur l'activité
00:32:27à court terme
00:32:28doit donc logiquement
00:32:29être un peu plus marqué
00:32:30à cause du net ralentissement
00:32:32de la demande publique
00:32:33l'an prochain,
00:32:34des effets
00:32:35des hausses de prélèvement
00:32:36et du gel
00:32:37des revalorisations.
00:32:38En théorie,
00:32:39ceci devrait se traduire
00:32:40par une estimation
00:32:40de croissance
00:32:41plus faible
00:32:41que le consensus
00:32:42qui n'intègre pas
00:32:44un effort
00:32:45ou un ajustement budgétaire
00:32:46aussi important.
00:32:48En contrepartie
00:32:49de ce frein budgétaire,
00:32:51vous l'avez dit
00:32:52M. le Président,
00:32:53le scénario
00:32:54devant l'Étécy
00:32:54table sur une reprise
00:32:55de la demande intérieure privée
00:32:56dont l'ampleur
00:32:57nous paraît quand même
00:32:57assez volontariste.
00:32:58Alors, ce volontarisme,
00:33:01il est net
00:33:03et même particulièrement net
00:33:05aux yeux des experts
00:33:06du Haut Conseil
00:33:06pour l'investissement
00:33:08des entreprises
00:33:08qui rebondiraient
00:33:10de plus de 2%
00:33:10en 2026
00:33:11dans la prévision du PLF
00:33:12contre au mieux
00:33:131% chez les autres prévisionnistes.
00:33:15Nous ne voyons pas
00:33:16en réalité
00:33:16venir cela
00:33:18dans les comportements actuels.
00:33:20Je rappelle que depuis
00:33:20le juin 24,
00:33:22je ne vais pas prononcer
00:33:22cette date au hasard,
00:33:24l'investissement des entreprises
00:33:25a reculé de 1,2%.
00:33:27Donc là,
00:33:27il reprendrait
00:33:28mais 2%,
00:33:29c'est quand même
00:33:30un pari sur l'optimisme
00:33:31qui est très fort.
00:33:34C'est aussi le cas
00:33:34dans une moindre mesure
00:33:35pour la consommation
00:33:36des ménages
00:33:37qui rebondiraient
00:33:37de 0,9 point
00:33:38malgré l'absence
00:33:39de gains de pouvoir d'achat.
00:33:41Ça suppose
00:33:41ce qui est annoncé
00:33:43depuis des années
00:33:43et ce qui ne se produit
00:33:45jamais,
00:33:46c'est-à-dire
00:33:46une baisse du taux d'épargne.
00:33:48Une telle baisse
00:33:48est possible.
00:33:49Elle est même
00:33:49tout de même plausible
00:33:50compte du fait
00:33:51que nous sommes maintenant
00:33:52à 19%.
00:33:53Ce sont des taux
00:33:53absolument records.
00:33:54mais le risque,
00:33:58c'est que l'ampleur
00:33:58du reflux de l'épargne
00:33:59déçoive à nouveau
00:34:00comme par le passé.
00:34:02Ceci d'autant plus
00:34:02au regard de l'instabilité
00:34:03politique actuelle.
00:34:04L'instabilité politique,
00:34:06l'incertitude en général,
00:34:07elle a un effet.
00:34:07c'est-à-dire la frilosité
00:34:09des agents économiques
00:34:10en répugne à consommer
00:34:12quand on ne sent pas
00:34:13un environnement stable.
00:34:16Il n'y a d'ailleurs
00:34:17pas de stimulus
00:34:18à attendre
00:34:18du commerce extérieur.
00:34:20La guerre tarifaire,
00:34:21l'appréciation de l'euro
00:34:22vont limiter
00:34:23le rebond
00:34:24de l'exportation
00:34:25l'an prochain.
00:34:25La contribution
00:34:26du commerce extérieur
00:34:26à la croissance
00:34:27serait à peu près neutre.
00:34:28Au total,
00:34:30le Haut Conseil
00:34:30estime
00:34:31que ce scénario économique
00:34:33pour 2026,
00:34:35qui associe
00:34:35un ajustement budgétaire
00:34:36marqué,
00:34:38qui aurait un impact
00:34:38sur la croissance
00:34:39de 0,6 points de PIB
00:34:40et une accélération
00:34:42de l'activité
00:34:42est plutôt volontariste.
00:34:44Ce n'est pas impossible,
00:34:46mais c'est une hypothèse
00:34:47favorable.
00:34:48Reconnaissons quand même
00:34:50que cette prévision économique
00:34:51n'est pas hors sol.
00:34:52L'hypothèse de croissance
00:34:53était de 1,2 points
00:34:54en avril dernier.
00:34:55Elle était baissée
00:34:56à 1 point.
00:34:59Ça diverge moins
00:34:59du consensus
00:35:01que lors d'exercices passés.
00:35:03Maintenant que j'ai
00:35:04un petit peu
00:35:04de rétroviseur derrière moi,
00:35:06je me souviens quand même
00:35:07du grand cru classé
00:35:08de 2024
00:35:09où la prévision
00:35:10était annoncée
00:35:11à 1,4%
00:35:12et le consensus
00:35:14était à 0,8%.
00:35:15Le Haut Conseil
00:35:15à l'époque
00:35:16avait été sympa.
00:35:17Il était naturellement sympa.
00:35:20Enfin,
00:35:21la prévision d'inflation
00:35:21est plausible,
00:35:23celle de la masse salariale
00:35:24un peu élevée.
00:35:25Enfin,
00:35:26j'en arrive
00:35:26à ce qui est
00:35:27le plus hypothétique.
00:35:29C'est ça où
00:35:29il y a un côté
00:35:31un peu à blanc
00:35:31de l'exercice
00:35:33ou de la vie.
00:35:34C'est-à-dire que
00:35:35le scénario
00:35:35de finances publiques
00:35:36est tout de même
00:35:37à prendre
00:35:39avec des questions.
00:35:42Le scénario
00:35:42du gouvernement
00:35:43prévoit
00:35:43une baisse
00:35:44du déficit public
00:35:45à 4,7%
00:35:46du PIB
00:35:46l'an prochain.
00:35:48Ce serait
00:35:48une baisse
00:35:48notable
00:35:49de 0,7 points
00:35:50de PIB
00:35:51par rapport
00:35:51à 2025
00:35:51et ça correspondrait
00:35:53donc,
00:35:54si c'était mis
00:35:54en œuvre,
00:35:55à une deuxième étape
00:35:56de réduction
00:35:56du déficit
00:35:57après la première marche
00:35:58de 2025.
00:35:59Certes,
00:36:00le Premier ministre
00:36:00a annoncé
00:36:01de nouveaux chiffres
00:36:01moins ambitieux.
00:36:03Il les a annoncés
00:36:03il y a une semaine
00:36:04dans une interview.
00:36:07Il les a répétés
00:36:08sur le seuil
00:36:08du Matignon.
00:36:09Il les a redits
00:36:10hier.
00:36:11Il a parlé
00:36:12de 5%.
00:36:135%,
00:36:14ce n'est pas
00:36:144,7%.
00:36:15C'est substantiellement
00:36:16différent.
00:36:17Mais le chiffre
00:36:18de 5%,
00:36:19les mesures
00:36:20qui permettent
00:36:21d'y parvenir,
00:36:22le chemin
00:36:23qui est conduit,
00:36:23tout ça n'a pas été
00:36:24intégré à la copie
00:36:25qui nous a été transmise
00:36:26et qui vous a été transmise.
00:36:27Je dirais,
00:36:29heureusement,
00:36:29parce que dans ce cas-là,
00:36:30nous n'aurions pas pu
00:36:31produire un avis pertinent
00:36:33et tout aurait dérapé
00:36:35en réalité.
00:36:36Nous n'avons donc
00:36:37pas pu expertiser
00:36:38ce qui fait
00:36:38que ce serait 5%
00:36:39et pas 4,7%.
00:36:40Vous non plus.
00:36:42Nous pourrons
00:36:42notre avis
00:36:43que sur des données
00:36:46qui figurent
00:36:47dans le projet
00:36:47de finance
00:36:48qui nous a été transmise
00:36:49soit le projet
00:36:50au moment même
00:36:51de son dépôt
00:36:52à l'Assemblée.
00:36:53En se fondant
00:36:54sur cette hypothèse
00:36:54de 4,7%,
00:36:55c'est celle que nous avons,
00:36:56donc nous avons travaillé
00:36:57en cohérence interne
00:36:59sur le texte
00:37:00puis ensuite poser
00:37:01des questions
00:37:02en cohérence externe.
00:37:03En cohérence interne,
00:37:04si on se fonde
00:37:06sur cette hypothèse
00:37:06de 4,7 points de déficit,
00:37:08le Haut Conseil
00:37:09émet une première réserve
00:37:10au regard du caractère
00:37:12un peu volontariste
00:37:12des hypothèses économiques
00:37:13qui sous-tendent
00:37:14ces prévisions.
00:37:14Cependant,
00:37:16la prévision de croissance
00:37:18dite spontanée
00:37:18des prédéments obligatoires
00:37:19nous semble globalement
00:37:20acceptable
00:37:20et même légèrement prudente
00:37:22par rapport
00:37:22aux hypothèses économiques.
00:37:24Le Haut Conseil
00:37:24a en revanche
00:37:25des interrogations
00:37:26assez fortes
00:37:28sur les mesures
00:37:28d'économie aux dépenses
00:37:30ou les recettes nouvelles
00:37:31contenues dans le projet
00:37:32qui vous est présenté,
00:37:34qui lui a été présenté.
00:37:35À non pas douter,
00:37:37des mesures d'économie
00:37:37substantielles
00:37:38sur la dépense
00:37:38figurent dans le projet
00:37:39qui nous a été soumis.
00:37:41Une année blanche
00:37:42sur les prestations sociales
00:37:43et les salaires publics.
00:37:44Une baisse
00:37:45des crédits ministériels
00:37:46hors défense
00:37:47tandis que ceux
00:37:47consacrés à la défense
00:37:49progresseraient fortement.
00:37:51Un resserrement
00:37:51des transferts de l'État
00:37:53vers la collectivité locale.
00:37:55Un paquet
00:37:55d'économies significatives
00:37:57sur l'assurance maladie
00:37:58avec notamment
00:37:59la hausse des franchises
00:38:00et des participations
00:38:02des assurés.
00:38:03L'ONDAM
00:38:03de l'année 2026
00:38:05est un ONDAM record.
00:38:06Je n'ai pas souvenir
00:38:07de ça au cours
00:38:08des 25 dernières années.
00:38:10On serait à peu près
00:38:11à la moitié
00:38:11de la progression
00:38:12de l'année 2026.
00:38:13de 2025.
00:38:15C'est 1,9
00:38:15contre 3 et quelques.
00:38:181,6
00:38:19contre 3,6.
00:38:22Donc ce serait divisé
00:38:23par deux
00:38:23la progression
00:38:24des dépenses
00:38:24d'assurance maladie.
00:38:25Au total,
00:38:27ça représenterait
00:38:28une économie
00:38:28de l'ordre
00:38:28de 17 milliards d'euros
00:38:29sur les dépenses publiques
00:38:31par rapport à un scénario
00:38:31qui stabilise
00:38:32le poids de la dépense
00:38:33dans le PIB.
00:38:33Le projet
00:38:34comprend aussi
00:38:36une hausse
00:38:36tout de même assez notable
00:38:37des prélèvements obligatoires
00:38:38en 2026,
00:38:39près de 14 milliards d'euros
00:38:40en plus,
00:38:41avec le gel
00:38:42du barème de Lière
00:38:43qui est toujours là,
00:38:44une nouvelle économie
00:38:45sur les allégements généraux,
00:38:46des mesures
00:38:47sur les niches fiscales
00:38:48et sociales,
00:38:49la reconduction
00:38:49pour moitié
00:38:50de la surtaxe d'IS,
00:38:51la prolongation
00:38:51de la contribution
00:38:52différentielle
00:38:53sur les revenus,
00:38:54et enfin une taxe
00:38:55sur les holdings.
00:38:56Le projet inclut aussi
00:38:57une reprise
00:38:58de la baisse
00:38:58de la CVE
00:38:59qui avait été
00:38:59interrompue l'an dernier.
00:39:00Le quantum de mesures
00:39:02est donc très substantiel.
00:39:04Toutefois,
00:39:06le Haut Conseil
00:39:06est obligé
00:39:06d'émettre
00:39:07de sérieux doutes
00:39:08sur leur réalisation.
00:39:09Et c'est là
00:39:09où je passe
00:39:10à la cohérence externe.
00:39:13D'abord,
00:39:15même sous l'hypothèse
00:39:16désormais très théorique
00:39:17que l'ensemble
00:39:18des mesures présentées
00:39:19soient adoptées
00:39:19et mises en œuvre,
00:39:20les cibles visées
00:39:21sont tout de même
00:39:22ambitieuses à atteindre.
00:39:23Les mesures en recette
00:39:24ont un rendement
00:39:26qu'il est parfois difficile
00:39:27au Haut Conseil
00:39:28de confirmer
00:39:28comme un gain,
00:39:29par exemple,
00:39:30de 1,5 milliard d'euros
00:39:31grâce à un nouveau
00:39:32projet de loi
00:39:33de lutte contre la fraude.
00:39:35Du côté des dépenses,
00:39:37l'évolution prévue
00:39:38est de 0,2 % en volume.
00:39:40Ce n'est pas inédit,
00:39:41mais c'est faible
00:39:42en perspective historique.
00:39:44Et tenir cet objectif
00:39:45supposerait non seulement
00:39:46que l'ensemble
00:39:47des économies
00:39:47soient réalisées,
00:39:49ce qui est quand même
00:39:50costaud,
00:39:51mais aussi qu'il y ait
00:39:51une grande vigilance
00:39:52en gestion,
00:39:53ce que les dernières années
00:39:55n'ont pas
00:39:56totalement confirmé.
00:39:58Surtout,
00:39:59les annonces publiques,
00:40:01les discussions récentes
00:40:02suggèrent
00:40:03qu'une pleine mise en œuvre
00:40:04des mesures évoquées
00:40:04est peu probable.
00:40:06Des mesures nouvelles
00:40:07qui ne figurent pas
00:40:08dans le projet de texte
00:40:09dont nous avons été saisis
00:40:10sont susceptibles
00:40:11de remettre fortement
00:40:12en cause
00:40:13le scénario présenté ici.
00:40:15Ce serait bien sûr
00:40:15le cas
00:40:16avec la suspension
00:40:17de la réforme des retraites.
00:40:19Certes,
00:40:19le Premier ministre
00:40:20a annoncé
00:40:20que ce serait compensé,
00:40:21mais le coût net,
00:40:23il existe.
00:40:25Au total,
00:40:26le Haut Conseil
00:40:27estime donc
00:40:27que la prévision
00:40:28de sol public
00:40:29pour 2026
00:40:30qui est soumise
00:40:31est fragilisée.
00:40:33Elle est fragilisée
00:40:34par un scénario économique
00:40:34volontariste
00:40:35et surtout
00:40:36par le risque
00:40:37de sous-réalisation,
00:40:39voire d'absence
00:40:40de réalisation
00:40:41de tout ou partie
00:40:42des mesures de recettes
00:40:43et d'économies affichées.
00:40:44Dans cette situation
00:40:45où le projet de loi
00:40:47transmis par le gouvernement
00:40:48est susceptible
00:40:48d'être profondément remanié,
00:40:50il me semble important
00:40:51pour terminer
00:40:52de rappeler
00:40:53quelques messages
00:40:53essentiels
00:40:54et constants
00:40:55du Haut Conseil
00:40:56et à l'ensemble
00:40:57des décideurs politiques
00:40:57que vous êtes.
00:40:59Le Haut Conseil
00:41:00a pour mission essentielle
00:41:01de s'assurer
00:41:02de la cohérence
00:41:02de la trajectoire budgétaire
00:41:03avec les engagements
00:41:04que nous sommes nous-mêmes fixés
00:41:05et que nous avons pris
00:41:06auprès de nos partenaires européens.
00:41:09Nous en avons dévié
00:41:09plusieurs fois.
00:41:11Nous avons désormais
00:41:11repoussé l'atteinte
00:41:12des 3%
00:41:13de déficit
00:41:14à 2029.
00:41:16Le Haut Conseil
00:41:16avait d'ailleurs
00:41:17identifié en avril dernier
00:41:18déjà un accord important
00:41:20qui avait permis
00:41:21de déclencher
00:41:22le mécanisme de correction
00:41:23pour respecter
00:41:23la trajectoire fixée.
00:41:25Je vous donne mon sentiment,
00:41:26celui du Haut Conseil,
00:41:28pour rétablir
00:41:29nos finances publiques,
00:41:31pour atteindre
00:41:31cet objectif
00:41:32de 3% en 2029,
00:41:34qui n'est pas
00:41:35monstrueux.
00:41:37Nous sommes déjà
00:41:38les seuls
00:41:39à être
00:41:40dans la situation
00:41:41qui est la nôtre.
00:41:41Nous avons le plus haut déficit
00:41:42de la zone euro.
00:41:44Le déficit moyen
00:41:45dans la zone euro
00:41:46est de 3,1%.
00:41:47Chez nous,
00:41:47c'est encore
00:41:48de 5,4%.
00:41:49Nous sommes en profession
00:41:50de déficit excessif.
00:41:52Et 3%,
00:41:53c'est en gros
00:41:53le niveau
00:41:53à partir duquel
00:41:54la courbe de la dette
00:41:56s'inverse.
00:41:57Si on veut vivre
00:41:57avec 120,
00:41:58130% de dette,
00:41:59on n'a qu'à
00:42:00continuer plus longtemps.
00:42:01Pour atteindre
00:42:01cet objectif
00:42:02de 3% en 2029,
00:42:04il est à mes yeux
00:42:05pleinement nécessaire.
00:42:07Il faut freiner aussi
00:42:08l'envolée de notre dette.
00:42:09Il faut un effort
00:42:10de redressement
00:42:11continu et dans la durée.
00:42:13Le 3% ne sort pas
00:42:14de nulle part.
00:42:15L'année 2025
00:42:15est donc une première étape
00:42:16et elle a été atteinte
00:42:18avec 24 milliards d'euros
00:42:19de hausse
00:42:19de prélèvement obligatoire.
00:42:20Dans le scénario
00:42:21soumis par le gouvernement,
00:42:24les 2026
00:42:24seraient une deuxième marche
00:42:25beaucoup plus conséquente.
00:42:27Il y aurait cette fois-ci
00:42:28plus de 30 milliards d'euros
00:42:29d'efforts structurels.
00:42:31Un point de PIB
00:42:31dont 17 milliards d'euros
00:42:33en dépenses
00:42:33et 14 milliards d'euros
00:42:34en recettes additionnelles.
00:42:35A ma connaissance,
00:42:36ça n'a été fait qu'une fois
00:42:37pendant l'année 2013.
00:42:39Je le dis au passage.
00:42:41Pourtant,
00:42:41même dans ce cas,
00:42:43la dette continuerait
00:42:43à croître
00:42:43de façon très préoccupante.
00:42:46Et là-dessus,
00:42:46je vous donnerai
00:42:46quelques chiffres.
00:42:47Elle atteindrait,
00:42:48elle augmenterait
00:42:48de plus de 2,5 points de PIB.
00:42:50Ce sont les chiffres
00:42:50du gouvernement
00:42:50en 2025
00:42:52et encore de 2 points
00:42:53en 2026
00:42:54pour atteindre 118 points de PIB.
00:42:56à condition
00:42:57que les objectifs
00:42:57assez ambitieux
00:42:59fixés par le PLF
00:43:00soient atteints.
00:43:01Si ce n'est pas le cas,
00:43:01c'est de la dette en plus.
00:43:03C'est une dynamique
00:43:04qui singularise
00:43:04la France
00:43:05et ses partenaires.
00:43:06Nous sommes
00:43:06la troisième dette
00:43:08en pourcentage de PIB
00:43:09de la zone euro.
00:43:10Nous sommes le seul grand pays
00:43:11dont la dette augmente.
00:43:12Le seul.
00:43:13Et au rythme
00:43:14où nous allons,
00:43:15l'inversion de la courbe
00:43:15avec l'Italie
00:43:16se produira probablement
00:43:17là aussi en 2029.
00:43:20J'ai été commissaire européen
00:43:21pendant 5 ans,
00:43:222014 à 2019.
00:43:24Imaginez à l'époque
00:43:25que la dette française
00:43:26serait supérieure
00:43:27à celle de la Belgique,
00:43:28de l'Espagne,
00:43:28du Portugal
00:43:29était compliquée.
00:43:32Pensez que nos taux
00:43:33d'intérêt seraient
00:43:34plus élevés
00:43:34que ceux de ces pays
00:43:35plus la Grèce.
00:43:37Très compliqué,
00:43:38même invraisemblable.
00:43:39les spreads avec l'Italie
00:43:41étaient de 80 points de base
00:43:42en 2024.
00:43:45En juin toujours,
00:43:46ils sont aujourd'hui
00:43:47de zéro.
00:43:48Et si ça continue comme ça,
00:43:49nous serons
00:43:50ceux qui ont
00:43:51les taux d'intérêt
00:43:51les plus élevés
00:43:52de la zone euro.
00:43:53D'ailleurs,
00:43:53le PLF lui-même
00:43:54prévoit 3,8 l'an prochain.
00:43:55Nous étions à 3
00:43:56il y a un an.
00:43:58Alors voilà,
00:43:59il reste beaucoup
00:43:59de chemin à faire
00:44:00pour reprendre
00:44:01le contrôle
00:44:01de nos finances publiques.
00:44:03et je pense vraiment
00:44:05que c'est notre devoir
00:44:06de faire ces pas.
00:44:09Je termine en disant
00:44:10une chose
00:44:11puis en conclure.
00:44:13C'est qu'à mes yeux,
00:44:13il est nécessaire
00:44:14de renforcer le rôle
00:44:14du Haut Conseil
00:44:15et ses conditions d'exercice.
00:44:16Je l'ai toujours dit
00:44:17devant vous.
00:44:18Je le redis.
00:44:20Et ce n'est pas
00:44:20un plaidoyer pro-domo.
00:44:23Ou alors,
00:44:23c'est un plaidoyer pro-domo
00:44:25entre le Haut Conseil
00:44:27et le Parlement.
00:44:28Si nous sommes capables
00:44:29d'être plus exigeants
00:44:31à l'égard du gouvernement
00:44:31sur ces sujets budgétaires,
00:44:34si nous avons la capacité
00:44:35de produire des analyses
00:44:37de soutenabilité
00:44:38de la dette,
00:44:39ça ne fera que renforcer
00:44:40l'information du Parlement
00:44:42et ça ne fera aussi
00:44:44que faire en sorte
00:44:45que le gouvernement
00:44:46soit obligé
00:44:47de présenter
00:44:47des documents plus sérieux.
00:44:49Renforcer le Haut Conseil,
00:44:50c'est renforcer le Parlement.
00:44:52Et des mesures existent
00:44:53en matière des propositions,
00:44:54je les répète.
00:44:55Voilà,
00:44:56je m'exprime devant vous
00:44:56avec un peu de gravité.
00:44:58Nous devons reprendre
00:44:59le contrôle
00:44:59de nos finances publiques.
00:45:00Je pense que la situation
00:45:02dans laquelle nous vivons
00:45:02est comme un nœud coulant
00:45:03qui réduit progressivement
00:45:05nos marges de manœuvre
00:45:06budgétaires.
00:45:07Nous ne sommes pas capables
00:45:08si ça continue de faire face
00:45:09à un éventuel choc conjoncturel.
00:45:11Notre crédibilité
00:45:12à l'égard de nos partenaires
00:45:13diminue.
00:45:14Le coût de notre dette
00:45:15augmente
00:45:15et notre marge de manœuvre
00:45:17pour faire face
00:45:17à des investissements
00:45:18d'avenir,
00:45:19qu'ils soient écologiques
00:45:20et c'est vital,
00:45:21de sécurité
00:45:22et c'est essentiel,
00:45:23d'innovation
00:45:24et de compétitivité
00:45:25et comment pouvons-nous
00:45:26exister sans cela ?
00:45:28Notre marge de manœuvre
00:45:28se réduit.
00:45:29Un État endetté,
00:45:31très endetté,
00:45:32trop endetté,
00:45:33est un État impuissant.
00:45:34Qui, ici, le voudrait ?
00:45:36Moi, je pense que ce n'est pas
00:45:37ce que nous devons faire.
00:45:39Donc, nous devons absolument
00:45:40maintenant inverser la courbe.
00:45:41Merci.
00:45:42Je profite d'une chose
00:45:43puisque c'est la dernière fois
00:45:45que je parle ici
00:45:45comme président du Conseil.
00:45:47c'est pour remercier
00:45:47les équipes du Haut Conseil.
00:45:49Il y a au Haut Conseil,
00:45:50un secrétariat,
00:45:51il est là,
00:45:52qui est une petite équipe,
00:45:53même si elle est deux fois
00:45:54plus importante
00:45:55que quand je suis arrivé
00:45:55à la Cour des comptes,
00:45:56qui, en des temps records,
00:45:58produit des analyses remarquables.
00:46:00Et je veux leur remercier
00:46:01de leur disponibilité.
00:46:03Je veux aussi remercier
00:46:04les membres du Haut Conseil,
00:46:05dont certains, d'ailleurs,
00:46:06sont nommés par le président du Sénat.
00:46:09Le Haut Conseil,
00:46:09il est mal connu.
00:46:10Le Haut Conseil,
00:46:11ce n'est pas la Cour des comptes.
00:46:12Ce n'est pas le président
00:46:13du Haut Conseil.
00:46:14C'est une quinzaine de personnes.
00:46:17qui sont totalement pluralistes,
00:46:19totalement indépendantes,
00:46:20totalement discrets,
00:46:22qui ont toujours respecté
00:46:23le secret des délibérations
00:46:24et qui parviennent
00:46:25à produire des avis consensuels
00:46:27et qui, j'espère,
00:46:28vous sont utiles.
00:46:29Je voulais le dire
00:46:29parce que ça,
00:46:30c'est trop méconnu.
00:46:31Merci.
00:46:37Merci, monsieur le président,
00:46:40pour votre présentation
00:46:42de l'avis du Haut Conseil
00:46:43des finances publiques.
00:46:44Je donne la parole tout de suite
00:46:45au rapporteur général.
00:46:47Oui, merci, monsieur le président,
00:46:53et surtout, merci, monsieur le président
00:46:55du Haut Conseil,
00:46:56effectivement,
00:46:57à vous et vos équipes
00:46:58et dire d'emblée
00:47:00que je,
00:47:02au nom de la commission,
00:47:03que je partage
00:47:05le satisfait site
00:47:08que vous avez adressé,
00:47:10le remerciement
00:47:11aux membres du Haut Conseil,
00:47:13dont nous apprécions toujours
00:47:16les analyses à la fois
00:47:17solides et sérieuses
00:47:19qui sont particulièrement utiles
00:47:23pour éclairer le débat public
00:47:25et le débat du Parlement
00:47:27dans un temps qui est un temps contraint,
00:47:30dont vous avez rappelé
00:47:31dans votre propos introductif
00:47:33les conditions
00:47:35qui sont toujours
00:47:37des conditions
00:47:38en termes temporels
00:47:40très restreintes,
00:47:43mais c'est aussi
00:47:44le propre
00:47:45des membres
00:47:48d'avoir cette
00:47:49capacité,
00:47:51ces facultés
00:47:52d'expertise,
00:47:53analyse.
00:47:53et effectivement,
00:47:54un grand merci.
00:47:57Vous avez,
00:47:58j'ai retenu
00:47:58quelques éléments,
00:47:59je n'avais pas tout à fait
00:48:00prévu d'aborder
00:48:01le sujet comme ça,
00:48:02mais comme on est
00:48:03dans une période inédite,
00:48:07je pense qu'il faut
00:48:07qu'on soit en écho
00:48:09à la gravité
00:48:12de la situation
00:48:12et je pense
00:48:14qu'il faut qu'on se dise
00:48:16et ici,
00:48:18on est une assemblée
00:48:19où on peut le faire
00:48:20à la fois dans la pluralité
00:48:23des avis
00:48:23et dans le calme
00:48:25avec la volonté
00:48:27au sein de la Commission
00:48:29des finances,
00:48:29évidemment,
00:48:30de poser derrière
00:48:32les enjeux nombreux
00:48:33des politiques publiques,
00:48:34budget de l'État,
00:48:35mais vous l'avez aussi,
00:48:36vous l'avez également
00:48:37abordé,
00:48:38les dépenses sociales,
00:48:39de se poser,
00:48:40de poser les questions
00:48:41non pas qui fâchent,
00:48:44mais qu'il faut arrêter
00:48:45de reporter au lendemain.
00:48:50Ça ne vous ressemble pas,
00:48:52donc vous avez évoqué
00:48:54le fait que l'avis
00:48:56du Haut Conseil
00:48:57avait peut-être été
00:48:59pour l'année 2024,
00:49:00vous l'avez qualifié ainsi,
00:49:01un avis sympa.
00:49:04C'est assez contre-intuitif
00:49:07et en tous les cas,
00:49:10je le retiendrai
00:49:11comme un mot nouveau,
00:49:12non pas du rapport,
00:49:14mais du ressenti
00:49:15du Président,
00:49:17je dirais,
00:49:20un grand responsable
00:49:22des administrations
00:49:23de l'État,
00:49:26disait,
00:49:27lorsqu'on a travaillé
00:49:28sur la dérive
00:49:28des comptes publics,
00:49:30que dans les prévisions,
00:49:32cette année-là,
00:49:33c'était l'année
00:49:34pas de bol.
00:49:35Alors,
00:49:36un avis sympa
00:49:37dans une année
00:49:38pas de bol,
00:49:39où les deux missions
00:49:42du Sénat
00:49:42qui ont travaillé
00:49:43sur la dérive
00:49:44des comptes publics
00:49:45ont rendu
00:49:46un rapport
00:49:47que certains
00:49:49ont qualifié
00:49:49de sévère,
00:49:50mais qui est un rapport
00:49:51factuel
00:49:52avec des chiffres.
00:49:55La vérité des chiffres,
00:49:56on ne peut pas
00:49:57la contourner.
00:49:58Évidemment,
00:49:58après,
00:49:58on peut habiller
00:49:59le scénario,
00:50:01mais les chiffres
00:50:01sont,
00:50:02tout le monde le dit,
00:50:03têtus.
00:50:04Voilà,
00:50:04c'est pour donner
00:50:05le contexte
00:50:06et dans ce contexte,
00:50:09il y a quand même
00:50:09le fait
00:50:12que vous avez évoqué
00:50:13un certain nombre
00:50:15d'interrogations
00:50:17que j'ai senties
00:50:18significatives,
00:50:20je vais dire comme ça,
00:50:21les interrogations
00:50:22sur les économies
00:50:23de dépenses
00:50:23ou de recettes nouvelles.
00:50:24Vous avez évoqué,
00:50:26et comme ça,
00:50:27chacun verra
00:50:28qu'on est tous
00:50:30concernés
00:50:30dans nos responsabilités
00:50:32et ou dans nos sensibilités,
00:50:34puisque vous avez évoqué
00:50:35les prévisions
00:50:36d'amélioration
00:50:38qui auraient pu
00:50:39survenir
00:50:40lors du PLF 25
00:50:42en fonction
00:50:43des économies
00:50:45en termes
00:50:45de dépenses
00:50:46et des recettes
00:50:48nouvelles,
00:50:49vous avez évoqué
00:50:49le 70-30
00:50:50qui finit,
00:50:52vous le dites,
00:50:53à 100%
00:50:54de fiscalité
00:50:55en plus.
00:50:56Ce mal
00:50:57un peu incorrigible,
00:50:59je le dis,
00:50:59de mon point de vue
00:51:02sur le sujet
00:51:02des recettes.
00:51:04Et,
00:51:04vous l'avez dit
00:51:04également,
00:51:06vous évoquez
00:51:06de sérieux doutes.
00:51:08Alors,
00:51:09évoquez de sérieux doutes
00:51:10sur des hypothèses optimistes.
00:51:13Quand on prend
00:51:14la phrase
00:51:14dans son ensemble
00:51:15et qu'on essaie,
00:51:18un,
00:51:18de redresser les comptes
00:51:19et, deux,
00:51:19de faire les choses
00:51:20sérieusement,
00:51:21j'ai envie de dire
00:51:22que si j'épouse
00:51:25en tout cas une partie,
00:51:28une assez grande partie
00:51:30à ce stade
00:51:30par rapport aux documents
00:51:32présentés,
00:51:33dont j'ai bien compris
00:51:34qu'on était
00:51:35dans une période inédite
00:51:36puisque le gouvernement
00:51:38propose,
00:51:40nous débattons
00:51:41au Parlement,
00:51:43puis le Parlement
00:51:45choisit.
00:51:45c'est le fameux
00:51:46« il propose,
00:51:48nous débattons,
00:51:49vous votez ».
00:51:50Je pense,
00:51:53et je le redis
00:51:53là aussi
00:51:54avec un peu de sérieux,
00:51:56même si ça échappe
00:51:58à l'avis
00:51:59du Haut Conseil,
00:52:00il faut faire attention
00:52:01quand même
00:52:02à ce que personne
00:52:03ne se considère
00:52:04un peu hors-jeu.
00:52:05ce n'est pas
00:52:07« vous décidez ».
00:52:10On vote,
00:52:12c'est vrai,
00:52:13mais on vote
00:52:13sur la base
00:52:14d'hypothèses
00:52:16qui sont données
00:52:17dans leur entièreté.
00:52:19Et donc,
00:52:20j'ai effectivement
00:52:21une première question.
00:52:22La première,
00:52:23c'est,
00:52:23vous l'avez évoquée,
00:52:24initialement,
00:52:26dans le...
00:52:27Tout le travail
00:52:28qui avait été réalisé
00:52:30sous l'autorité
00:52:31du Premier ministre
00:52:31François Béroud,
00:52:33l'objectif était
00:52:34à un déficit public
00:52:36de 2026
00:52:37à 4,6.
00:52:40Il y a eu
00:52:40une correction
00:52:41et le Premier ministre
00:52:43du deuxième gouvernement
00:52:45de Sébastien Lecornu
00:52:48a dit hier
00:52:49que c'est 4,7,
00:52:50mais en disant
00:52:52tout de suite
00:52:53que ça pouvait être
00:52:55moins de 5.
00:52:57Donc,
00:52:57on voit bien
00:52:58que quand on affiche
00:53:00ce chiffre,
00:53:02ça veut dire
00:53:02qu'on passerait,
00:53:03si tout va bien
00:53:04et on peut au moins
00:53:05se réjouir
00:53:06que l'objectif
00:53:07de 5,4
00:53:07de déficit
00:53:08pour 2025
00:53:09soit plutôt
00:53:11la piste
00:53:13d'atterrissage
00:53:14probable.
00:53:16Donc,
00:53:16ça,
00:53:16c'est mieux
00:53:17que possible.
00:53:18Mais ça veut dire
00:53:18que quand on passe
00:53:19de 5,4
00:53:20à 5
00:53:21ou un tout petit peu moins,
00:53:23en gros,
00:53:23on baisse de 0,4
00:53:24et donc,
00:53:25on se met
00:53:26assis
00:53:27sur les 0,4
00:53:29supplémentaires
00:53:29qui étaient jugés
00:53:30nécessaires.
00:53:31c'est-à-dire
00:53:32qu'on réduit
00:53:32l'ampleur
00:53:33de l'effort
00:53:34de moitié.
00:53:36Et donc,
00:53:37ma question
00:53:37est,
00:53:38à force
00:53:39de relâcher
00:53:41la bride,
00:53:42d'abord,
00:53:42il y aura
00:53:42le débat parlementaire,
00:53:43donc ça,
00:53:45c'est de notre
00:53:46effectivement responsabilité,
00:53:48mais est-ce que
00:53:50ça ne remet pas en cause,
00:53:51vous l'avez évoqué,
00:53:52mais puisque là,
00:53:53moi,
00:53:53je veux aussi
00:53:54essayer d'avoir
00:53:55plus d'éléments
00:53:56d'information
00:53:57en termes,
00:53:58en tous les cas,
00:53:58d'avis,
00:53:59est-ce que ça
00:54:00ne remet pas
00:54:01assez sérieusement
00:54:02en cause
00:54:02l'objectif
00:54:03de 3 %
00:54:05en 2029,
00:54:06dont vous avez,
00:54:07parce que pour nos
00:54:08concitoyens,
00:54:09c'est parfois,
00:54:10on se dit,
00:54:10mais pourquoi les 3 %,
00:54:11etc.,
00:54:11vous l'avez dit,
00:54:12c'est le moment
00:54:13où enfin le stock
00:54:14de dette
00:54:14va commencer à baisser,
00:54:16est-ce que ça vous
00:54:17paraît possible ?
00:54:19J'ajoute
00:54:19qu'à partir du moment
00:54:22où on va avoir
00:54:22une année présidentielle,
00:54:24on se doute
00:54:24dans ce temps-là
00:54:25qu'en 2027,
00:54:26on va continuer
00:54:27de faire beaucoup
00:54:27d'efforts.
00:54:28C'est sûr que
00:54:29c'est ce qui rend
00:54:30les choses
00:54:31à la fois faciles
00:54:32et agréables,
00:54:33mais je préfère
00:54:34poser les questions
00:54:35sereinement aujourd'hui
00:54:36parce que quand on
00:54:36les a posées
00:54:37en proposant
00:54:38des économies
00:54:39en 2024
00:54:40où le Parlement
00:54:42et ici le Sénat
00:54:43n'a pas du tout
00:54:44été suivi
00:54:44puisqu'on était
00:54:45des inconséquents,
00:54:47moi je regarde
00:54:48juste aujourd'hui
00:54:49l'état de nos comptes
00:54:50publics
00:54:50et derrière les comptes
00:54:51publics,
00:54:51c'est effectivement
00:54:51la vie quotidienne
00:54:52des Français
00:54:52et c'est la place
00:54:53de la France,
00:54:54la force de son économie,
00:54:55de son économie
00:54:57et la place
00:54:58de la France
00:54:58au sein du Conseil européen
00:55:00dont malheureusement
00:55:00vous avez rappelé
00:55:01qu'en termes
00:55:02de qualité des comptes,
00:55:05on était aujourd'hui,
00:55:06on avait le bonnet d'âne,
00:55:07moi ce qui me rend
00:55:08ni heureux ni fier.
00:55:10Deuxième sujet,
00:55:12deuxième question
00:55:13et j'en terminerai
00:55:13par là sur,
00:55:14peut-être alors
00:55:15elle peut paraître
00:55:16anecdotique,
00:55:16mais pas forcément
00:55:17sur la nouvelle méthode
00:55:20de présentation
00:55:20des efforts budgétaires
00:55:22puisque jusqu'à maintenant
00:55:24on parlait beaucoup
00:55:25du tendanciel
00:55:26de hausse des dépenses
00:55:27spontanées.
00:55:29Aujourd'hui,
00:55:32c'est plutôt,
00:55:34c'est ce qui,
00:55:35comment dirais-je,
00:55:37revient par rapport
00:55:39à la richesse
00:55:40qu'on crée chaque année,
00:55:41ça on le comprend mieux,
00:55:44je pense,
00:55:45mais quel est votre avis ?
00:55:48Est-ce que ça peut rendre
00:55:51les choses
00:55:52à la fois plus concrètes,
00:55:55plus lisibles
00:55:56et plus compréhensibles
00:55:57puisque vous avez
00:56:00à la fin de l'été
00:56:02publié une note méthodologique
00:56:04sur justement
00:56:05l'évolution des dépenses publiques
00:56:07à politique inchangée,
00:56:09insistant d'ailleurs
00:56:10sur le fait
00:56:10qu'il s'agit d'une convention.
00:56:12Donc par rapport à tout ça,
00:56:14est-ce que vous pensez
00:56:17dans ce budget
00:56:19qui avoisine,
00:56:20je vous ai entendu,
00:56:22plutôt une économie
00:56:24de 30 milliards
00:56:25là où
00:56:26l'ancien Premier ministre
00:56:30François Béroud
00:56:30avait estimé
00:56:32que pour être
00:56:32dans la bonne marge,
00:56:36il lui fallut
00:56:36plutôt 44 milliards,
00:56:38donc un tiers de plus.
00:56:41Dans les questions méthodologiques,
00:56:43est-ce que vous pouvez
00:56:44nous éclairer
00:56:46sur ce sujet
00:56:47et le choix
00:56:49qui est fait aujourd'hui.
00:56:54Merci,
00:56:55M. le rapporteur général.
00:56:56Contrairement à la tradition,
00:56:57je ne vais pas vous donner
00:56:58la parole
00:56:58pour répondre immédiatement,
00:57:00mais je vais vous proposer
00:57:00de prendre l'ensemble
00:57:02des questions
00:57:02et de faire une réponse
00:57:03groupée
00:57:04puisque nous attendons
00:57:05les ministres
00:57:06après à 10h30.
00:57:08Donc je donne
00:57:09la parole tout de suite
00:57:10à Vincent Delahaye
00:57:10puis Thierry Kozyk.
00:57:12Merci, M. le Président.
00:57:14M. le Président du Haut Conseil,
00:57:16j'avais la même question
00:57:18que le rapporteur général
00:57:19sur le tendanciel
00:57:20et le structurel
00:57:20parce que dans votre rapport,
00:57:22vous parlez de 30 milliards
00:57:23d'économies structurelles.
00:57:26Auparavant, effectivement,
00:57:27on parlait plutôt
00:57:27par rapport au tendanciel,
00:57:28donc on mélange
00:57:29un petit peu les deux.
00:57:30Donc on a du mal
00:57:30à s'y retrouver.
00:57:31On avait déjà du mal
00:57:31à s'y retrouver
00:57:32sur le tendanciel,
00:57:33mais en mélangeant les deux,
00:57:34on ne sait plus très bien
00:57:35comment raisonner.
00:57:37et le gouvernement
00:57:39nous avait annoncé
00:57:39que les hypothèses
00:57:41qui sous-tendaient
00:57:43les calculs
00:57:44du tendanciel,
00:57:44des économies tendancielles,
00:57:46seraient transmises
00:57:47au Haut Conseil
00:57:47des finances publiques.
00:57:49Est-ce que ça a été le cas ?
00:57:51Parce que la représentation nationale
00:57:53n'a pas connaissance
00:57:53de ces hypothèses
00:57:55tendancielles,
00:57:57donc moi,
00:57:58je serais ravi
00:57:58de les avoir.
00:58:00Sur les 17 milliards
00:58:01en dépenses,
00:58:01d'économies en dépenses,
00:58:03j'ai l'impression
00:58:04que c'est principalement
00:58:05la Sécurité sociale,
00:58:07combien il y en a-t-il
00:58:08sur le budget de l'État
00:58:10en lui-même ?
00:58:11Est-ce qu'elles sont
00:58:11bien documentées,
00:58:13ces économies en dépenses
00:58:14sur le budget de l'État ?
00:58:16Et sur les recettes,
00:58:18vous dites que
00:58:19les hypothèses,
00:58:20par exemple,
00:58:20de hausse de la masse salariale
00:58:22de 2,3 sont un peu hautes.
00:58:25Et ensuite,
00:58:26on constate que
00:58:27dans les prévisions de recettes,
00:58:28on a plus de 9 milliards
00:58:30de progression
00:58:31de l'impôt sur le revenu.
00:58:32Moi, j'ai été surpris,
00:58:33ça fait plus de 10 %
00:58:34de l'impôt sur le revenu
00:58:35qui augmente.
00:58:37Et pour la TVA,
00:58:38c'est 12,5 %,
00:58:40plus de 12 milliards
00:58:41de plus de recettes.
00:58:43Et vous ne qualifiez pas
00:58:44du tout
00:58:45ces prévisions de recettes.
00:58:46Pour 2025,
00:58:47vous les qualifiez
00:58:47devant votre rapport
00:58:48de crédible.
00:58:49Pour 2026,
00:58:50vous ne les qualifiez pas.
00:58:51Est-ce que vous pourriez
00:58:52le faire devant nous ?
00:58:54Merci, Vincent.
00:58:56Thierry Cousy,
00:58:57puis Pascal Savoldelli.
00:58:58Merci,
00:58:59M. le Président.
00:59:00M. le Président,
00:59:01moi, je voulais
00:59:01également vous remercier
00:59:03pour la qualité du travail
00:59:05qui, une nouvelle fois,
00:59:07a du sueur
00:59:07dans des délais
00:59:09extrêmement courts
00:59:10et contraints.
00:59:13Au regard de la situation
00:59:14politique telle qu'elle est
00:59:15aujourd'hui,
00:59:15j'ai le sentiment
00:59:16que le projet
00:59:17est déjà caduque.
00:59:19Et d'ailleurs,
00:59:20la Cour dit
00:59:21que le scénario économique
00:59:22sur lequel s'appuie
00:59:22le gouvernement
00:59:23repose sur des hypothèses
00:59:25que vous qualifiez
00:59:26d'optimistes,
00:59:28je partage cet avis
00:59:29ainsi qu'un certain
00:59:31nombre de choses,
00:59:32notamment l'hypothèse
00:59:32de croissance à 1%
00:59:34qui est très légèrement
00:59:35supérieure
00:59:36au sel du consensus
00:59:37des économistes
00:59:39qui est chiffre à 0,9.
00:59:42Et compte tenu
00:59:43de l'effort conséquent
00:59:44de redressement
00:59:45et de son effet négatif
00:59:48sur l'activité,
00:59:49ce chiffre me semble
00:59:50trop élevé.
00:59:51Pour le gouvernement,
00:59:52l'ampleur des mesures
00:59:53gouvernementales envisagées
00:59:55n'aurait une incidence
00:59:57sur la croissance
00:59:57de l'activité
00:59:58que de 0,4 points.
01:00:00La Cour juge
01:00:01ce chiffre faible.
01:00:04Je partage également
01:00:04cet avis.
01:00:06Enfin,
01:00:06sur la cible du déficit
01:00:07qui est affichée
01:00:08à 4,7.
01:00:09Compte tenu
01:00:10des propos
01:00:11du Premier ministre
01:00:13hier
01:00:13qui laisse
01:00:14la possibilité
01:00:16d'aller jusqu'à 5,
01:00:17j'ai le sentiment
01:00:19que
01:00:19aujourd'hui
01:00:22la vie
01:00:23est déjà caduque
01:00:24et cette cible
01:00:25ne tient plus.
01:00:27Donc ma question
01:00:28est assez simple.
01:00:30Alors que l'euro
01:00:30a perdu
01:00:31près de 0,80%
01:00:33par rapport au dollar
01:00:35en une semaine,
01:00:36que les trajectoires
01:00:37du Pestable
01:00:38ne pourront pas
01:00:39être respectées,
01:00:41que les marchés
01:00:41surenchérissent
01:00:42le coût de la dette,
01:00:44pensez-vous
01:00:44que ce budget
01:00:45est à même
01:00:46de rétablir
01:00:47le dérapage
01:00:47des comptes publics
01:00:49que 8 ans
01:00:50de macronisme
01:00:51ont durablement
01:00:52endommagé.
01:00:54Merci Thierry,
01:00:56Pascal Savoldelli
01:00:57puis Michel Canvey.
01:00:59Oui,
01:01:00merci M. le Président,
01:01:01merci pour cette expertise
01:01:04dans des,
01:01:05vous l'avez dit,
01:01:05dans des délais
01:01:06compliqués
01:01:06et je trouve
01:01:09que le mot à blanc
01:01:10amène à la fois
01:01:12une tolérance
01:01:14du point de vue
01:01:14de l'exercice critique.
01:01:15j'ai une remarque
01:01:18et deux questions.
01:01:20La première,
01:01:21pour qu'on ait
01:01:21un débat apaisé,
01:01:22je dis ça aussi
01:01:23à mes collègues
01:01:24parce que certains
01:01:25hommes ou femmes
01:01:26politiques ont utilisé
01:01:27dans la dernière période
01:01:28des arguments
01:01:29où vous évoquez
01:01:31à juste titre
01:01:32la question
01:01:33de la dette,
01:01:34M. le Président,
01:01:34avec le rôle
01:01:35que jouent
01:01:36les marchés financiers
01:01:37et je pense
01:01:39qu'on a besoin
01:01:40d'avoir
01:01:40un débat
01:01:41argumenté,
01:01:43calme
01:01:43et raisonné.
01:01:45Par exemple,
01:01:47moi,
01:01:47quand j'apprends
01:01:48qu'on me raconte
01:01:49que c'est la dissolution,
01:01:50quoi qu'on pense
01:01:51les uns et les autres,
01:01:52amènerait un chiffrage
01:01:53de 15 milliards
01:01:54par le FCE,
01:01:55c'est pas sérieux.
01:01:58Voilà.
01:01:58On peut avoir
01:01:59tel ou tel choix,
01:02:01mais les marchés
01:02:02boursiers,
01:02:03les plateformes
01:02:04de trading
01:02:04n'ont pas à décider
01:02:06suivant l'évolution
01:02:07du spread,
01:02:08du taux d'intérêt national,
01:02:10en gros,
01:02:10les cours d'achat
01:02:11et de vente
01:02:12des intérêts
01:02:14que nous payons
01:02:15par rapport
01:02:15à la dette
01:02:16considérable
01:02:16que nous avons,
01:02:17ils sont pas
01:02:18à s'inviter
01:02:18dans la vie politique.
01:02:19Voilà.
01:02:20C'est dit,
01:02:20c'est fait.
01:02:22Après,
01:02:22j'ai deux questions.
01:02:23La première,
01:02:24c'est pour avoir
01:02:25vraiment votre avis
01:02:26dans les hypothèses,
01:02:28il y en a une
01:02:29qui parle d'un,
01:02:30et qui est évoquée
01:02:31par le gouvernement,
01:02:32d'un rebond
01:02:33de la consommation populaire.
01:02:34Donc,
01:02:35je voudrais avoir
01:02:35votre avis là-dessus
01:02:36parce que moi,
01:02:37je suis très
01:02:38dubitatif
01:02:39sur cette analyse-là.
01:02:41J'observe,
01:02:42comme vous,
01:02:43que les taux d'épargne
01:02:45ont augmenté
01:02:46de 18 %,
01:02:47ce qui n'est pas
01:02:48un signe quand même
01:02:49de rebond
01:02:50de la consommation populaire.
01:02:52Et deuxièmement,
01:02:52quand on regarde
01:02:53ce budget,
01:02:54je vois rien
01:02:55sur les salaires,
01:02:56je vois un gel
01:02:56des retraites
01:02:57et des pensions,
01:02:58je vois un gel
01:02:58des prestations.
01:02:59Bon,
01:03:00il y a l'année blanche
01:03:01ou l'année noire,
01:03:02ça dépend de quel côté
01:03:04on se place.
01:03:04Donc,
01:03:04est-ce que vous pensez
01:03:05que c'est juste
01:03:07de parler d'un rebond
01:03:08de la consommation populaire ?
01:03:10Et la deuxième question,
01:03:11c'est sur la fiscalité
01:03:12des holdings.
01:03:14Je vous avoue
01:03:15que là,
01:03:15je demande à...
01:03:16Je n'ai pas
01:03:17toutes les compétences,
01:03:18mais je voudrais savoir
01:03:20aussi votre avis
01:03:20sur cette question-là
01:03:21parce que,
01:03:22en gros,
01:03:22les holdings
01:03:23ont été la parade,
01:03:24en gros,
01:03:24pour certains,
01:03:25pas tout le monde,
01:03:26mais pour certains,
01:03:26de contourner l'IFI.
01:03:30Donc,
01:03:30expliquez-moi
01:03:31ce que vous en pensez,
01:03:32vous,
01:03:32M. le Président,
01:03:33est-ce que,
01:03:34sur son rendement,
01:03:36est-ce qu'il n'y a pas
01:03:37des doutes à avoir
01:03:38sur des contournements
01:03:39de ces fiscalités
01:03:41sur les holdings ?
01:03:42Voilà,
01:03:43merci.
01:03:43Merci,
01:03:44Pascal,
01:03:44Michel Canevet,
01:03:45puis Hervé Morey.
01:03:47Merci,
01:03:48M. le Président.
01:03:49Je voudrais saluer
01:03:50le travail
01:03:50qui a été effectué
01:03:51par le Haut Conseil
01:03:52dans des conditions
01:03:53extrêmement difficiles,
01:03:55effectivement,
01:03:56puisque,
01:03:56on voit que les messages
01:03:58qui sont envoyés
01:03:59sont effectivement différents
01:04:00de ceux qui peuvent être
01:04:01contenus dans les documents
01:04:03et qui font apparaître
01:04:05le caractère hypothétique,
01:04:07comme cela a été écrit,
01:04:10des perspectives
01:04:10qui nous sont présentées.
01:04:14Nous,
01:04:14au niveau du groupe
01:04:15de l'Union centriste ici,
01:04:16nous pensons
01:04:17qu'il est nécessaire
01:04:18que l'on puisse
01:04:19respecter les trajectoires
01:04:21que nous avons prévues
01:04:22et pour lesquelles
01:04:23nous nous sommes engagés
01:04:24à Bruxelles
01:04:26et en particulier
01:04:27qu'effectivement,
01:04:28nous puissions mener,
01:04:31je dirais,
01:04:32des perspectives budgétaires
01:04:33qui conduisent
01:04:34effectivement
01:04:34à une réduction
01:04:36du déficit
01:04:37de la France
01:04:38pour leur année
01:04:39dans des proportions
01:04:40qui soient raisonnables.
01:04:42Alors,
01:04:43pour cela,
01:04:43il y a deux façons
01:04:44d'y arriver.
01:04:45Soit,
01:04:46effectivement,
01:04:47on fait un effort
01:04:47sur les dépenses.
01:04:49Nous pensons
01:04:49que cela est absolument
01:04:50nécessaire
01:04:52et je voudrais vous demander
01:04:53à combien vous considérez
01:04:55l'effort nécessaire
01:04:57en matière
01:04:58de réduction
01:04:59des dépenses
01:05:00en 2026
01:05:02pour permettre
01:05:03de respecter
01:05:04le cap
01:05:05de nos engagements
01:05:06pris dans le cadre
01:05:07du programme
01:05:07de stabilité
01:05:08à moyen terme.
01:05:10Et puis,
01:05:11il y a une deuxième façon
01:05:12d'y arriver aussi,
01:05:13c'est de prévoir
01:05:15des recettes supplémentaires.
01:05:17Et donc,
01:05:17on a entendu
01:05:17beaucoup de débats
01:05:18sur le sujet
01:05:19ces dernières semaines
01:05:21sur les recettes
01:05:23supplémentaires.
01:05:24En particulier,
01:05:25il y en a une
01:05:25qui agite
01:05:28une partie
01:05:28de la classe
01:05:29plus politique
01:05:30qui est
01:05:30la question
01:05:31de la taxe humaine
01:05:33dont on dit
01:05:33qu'elle pourrait
01:05:34rapporter
01:05:35effectivement
01:05:37de façon
01:05:37extrêmement significative
01:05:39au budget
01:05:40de l'État.
01:05:40Et je voulais
01:05:41savoir
01:05:42ce que le Haut Conseil
01:05:43des Finances Publiques
01:05:44pensait
01:05:46de l'hypothèse
01:05:48du rendement
01:05:49de cette taxe
01:05:50dit Zuckmann
01:05:51si effectivement
01:05:52les chiffres
01:05:53qui ont été évoqués
01:05:54de l'ordre
01:05:55de 20 milliards d'euros
01:05:56sont des chiffres
01:05:57qui paraissent
01:05:58crédibles
01:05:59au Haut Conseil.
01:06:01Et surtout,
01:06:03selon le Haut Conseil,
01:06:04est-ce que
01:06:05l'instauration
01:06:06d'une telle taxe
01:06:07aurait un effet
01:06:08positif
01:06:09sur le développement
01:06:10économique de la France ?
01:06:11Parce qu'on s'aperçoit
01:06:11finalement que,
01:06:13d'une part,
01:06:14quand il y a
01:06:15des nouveaux outils fiscaux
01:06:16qui sont mis en place
01:06:17en...
01:06:19Le rendement n'est jamais
01:06:20la hauteur
01:06:20de ce qui est attendu.
01:06:21Et puis,
01:06:22d'autre part,
01:06:23il y a un effet récessif.
01:06:24Ne pensez-vous pas
01:06:25qu'il leur serait
01:06:26de même
01:06:26avec l'institution
01:06:27de cette taxe ?
01:06:29Merci, Michel.
01:06:31Je ne vais...
01:06:31Compte tenu du temps,
01:06:33je ne vais pas
01:06:33prendre d'autres inscriptions.
01:06:36Je m'en tiens
01:06:36à ceux qui se sont inscrits,
01:06:38Hervé Moret
01:06:39puis Marie-Claire
01:06:40KRG.
01:06:42Merci,
01:06:43M. le Président.
01:06:44M. le Président
01:06:44du Haut Conseil,
01:06:45vous avez commencé
01:06:46votre propos
01:06:47en vous félicitant
01:06:48ou en tout cas
01:06:49en soulignant
01:06:49un début de redressement
01:06:51des finances publiques.
01:06:52Est-ce qu'on peut
01:06:53vraiment parler
01:06:53de début de redressement
01:06:54des finances publiques
01:06:55alors que la dette
01:06:56a continué à augmenter
01:06:57en 2025
01:06:58et que vous avez dit
01:06:59vous-même
01:07:00qu'on est le seul pays
01:07:01d'Europe
01:07:01où la dette
01:07:02continue à augmenter ?
01:07:04Est-ce qu'on peut
01:07:05se réjouir aussi
01:07:06du fait que
01:07:08cette amélioration,
01:07:09si amélioration il y a,
01:07:11en fait,
01:07:11est due uniquement
01:07:12à une augmentation
01:07:13supplémentaire
01:07:14des prélèvements obligatoires
01:07:15qui, comme vous le savez
01:07:16mieux que moi,
01:07:17est particulièrement élevée
01:07:18en France
01:07:19et qu'on n'a rien fait
01:07:20en matière d'économie ?
01:07:222026,
01:07:24le même scénario
01:07:25risque de se reproduire
01:07:26puisqu'on nous annonce
01:07:2714 milliards supplémentaires
01:07:29de fiscalité
01:07:30et des économies
01:07:31dont rien ne prouve
01:07:33qu'elles seront,
01:07:35comme ça a été le cas
01:07:36en 2025,
01:07:37vraiment tenues,
01:07:39plutôt comme ça n'a pas été
01:07:39le cas en 2025,
01:07:41vraiment tenues.
01:07:41Donc,
01:07:42est-ce que la situation
01:07:43est vraiment aussi
01:07:45encourageante
01:07:46que vous le soulignez ?
01:07:48Et surtout,
01:07:48est-ce qu'on est
01:07:49un pays incapable
01:07:50de réduire ses dépenses ?
01:07:52Et en complément
01:07:53de Michel Canvet
01:07:54qui vous demandait
01:07:55quel serait le volume
01:07:56nécessaire en 2026,
01:07:58moi,
01:07:58j'aimerais savoir
01:07:58quel serait le volume
01:07:59possible et atteignable
01:08:01en 2026
01:08:02en termes d'économie budgétaire.
01:08:03Merci Hervé,
01:08:08Marie-Claire Cargé
01:08:09et puis Bernard Delcon.
01:08:11Merci beaucoup,
01:08:11Monsieur le Président.
01:08:13Je m'associe
01:08:14à tous les remerciements
01:08:15qui ont été exprimés
01:08:17à l'égard du Haut Conseil
01:08:19pour ces analyses
01:08:21si éclairantes
01:08:22et produites de surcroît
01:08:23en un temps record.
01:08:25Alors,
01:08:26depuis hier,
01:08:27nous savons
01:08:27que la suspension
01:08:28de la réforme des retraites
01:08:29en tant que
01:08:30ce qui concerne l'âge
01:08:31que l'accélération
01:08:32de la réforme touraine
01:08:34seront intégrées
01:08:35dans le PLFSS.
01:08:37Et puisque nous avons
01:08:38la chance d'avoir ici
01:08:39le Président du Haut Conseil
01:08:41et le Premier Président
01:08:42de la Cour des Comptes,
01:08:45je voudrais connaître
01:08:46votre appréciation
01:08:47sur le montant
01:08:51des dépenses supplémentaires
01:08:55qui devront être intégrées,
01:08:57étant entendu
01:08:58qu'il appartiendra,
01:08:59semble-t-il,
01:09:00au Parlement
01:09:01de trouver
01:09:02les mesures
01:09:02d'économie nécessaires.
01:09:04Je vous remercie.
01:09:06Merci, Marie-Claire.
01:09:07Bernard Delcroux.
01:09:09Oui, merci,
01:09:09M. le Président.
01:09:10M. le Président du Haut Conseil,
01:09:11j'ai une question
01:09:12sur l'imposition
01:09:14qui a été mise en place
01:09:15l'année passée
01:09:16sur les rachats d'actions
01:09:17que nous réclamions,
01:09:19d'ailleurs.
01:09:20Une imposition
01:09:21à un taux de 8 %,
01:09:22mais qui, en fait,
01:09:23est tout à fait symbolique
01:09:24puisque,
01:09:25en raison de la limitation
01:09:26de son assiette
01:09:27à la valeur nominale
01:09:29de ses actions
01:09:29et non à leur valeur réelle,
01:09:30alors qu'il y a un écart
01:09:31considérable,
01:09:33parfois multiplié par 1 000,
01:09:34entre la valeur nominale
01:09:35et la valeur réelle.
01:09:37Et lorsque nous avons évoqué
01:09:38ces problèmes,
01:09:39on nous a opposé
01:09:41comme raison
01:09:41la conformité,
01:09:42la compatibilité
01:09:43avec le droit européen
01:09:44actuel.
01:09:46Donc, voilà,
01:09:46j'aimerais savoir
01:09:47quel est votre point de vue
01:09:48sur le sujet
01:09:49et est-ce qu'il y a
01:09:49une possibilité,
01:09:51dans le respect du droit,
01:09:53de trouver une voie
01:09:54pour qu'on prenne,
01:09:56en réalité,
01:09:56en compte,
01:09:57la valeur réelle
01:09:57de ses actions.
01:10:02Bien,
01:10:02toute une série de questions,
01:10:03monsieur le Premier Président.
01:10:06Je vous propose
01:10:06de bien vouloir répondre
01:10:08avec, évidemment,
01:10:10d'abord,
01:10:10les réponses
01:10:11au rapporteur général.
01:10:13Oui,
01:10:13je précise d'emblée
01:10:14qu'il y a des questions
01:10:15auxquelles je n'ai pas réponse,
01:10:16notamment les questions fiscales,
01:10:17qu'il s'agit des holdings,
01:10:19de la taxe sur les actions,
01:10:21parce que ça,
01:10:21c'est pas dans nos compétences,
01:10:23nous n'avons pas
01:10:23d'informations particulières.
01:10:25En effet,
01:10:25comme on sait naturellement
01:10:26par le rapporteur général,
01:10:28il a donné relevé
01:10:31ce que je disais
01:10:31sur le fait
01:10:32que nous avions été sympas,
01:10:33pas totalement quand même.
01:10:34Nous avions dit à l'époque
01:10:35que la prise de croissance
01:10:36était élevée en 2024,
01:10:38que c'était optimiste
01:10:39sur la totalité
01:10:40des postes de demande,
01:10:41que la prévision
01:10:42du déficit pour 2024
01:10:43conjuguait des hypothèses
01:10:45favorables
01:10:45et paraissait optimiste.
01:10:47Donc,
01:10:48c'était pas quand même
01:10:48des félicitations du jury,
01:10:50mais ce que je voulais dire,
01:10:51je l'ai dit de façon
01:10:52un peu légère,
01:10:52c'est que nous aurions pu
01:10:54en réalité plus sévère.
01:10:56Et c'est des questions
01:10:57que nous nous posions.
01:11:00Je ne suis pas un homme
01:11:02à regretter beaucoup
01:11:02par tempérament.
01:11:06Pu,
01:11:07je crois que c'est pu.
01:11:09Mais vous savez,
01:11:11j'ai toujours,
01:11:11pendant ces cinq années,
01:11:13c'est mon sixième PLF,
01:11:15hésité à manier
01:11:16les notions d'insincérité
01:11:18qui, je pense,
01:11:20sont toujours quelque chose
01:11:21qui ont à la fois
01:11:21des conséquences
01:11:23constitutionnelles
01:11:25extrêmement lourdes
01:11:26et qui, tout de même,
01:11:27placent le Haut Conseil
01:11:27dans une situation
01:11:28compliquée parce qu'il n'en a
01:11:30pas la légitimité totale.
01:11:32Mais ce n'était vraiment
01:11:32pas bien, quoi.
01:11:33Un écart de 0,6 points.
01:11:35Nous avons dit
01:11:36ce que nous devions dire.
01:11:36C'est-à-dire que ça a été 1,1
01:11:37à la fin de l'année,
01:11:39avec les Jeux-Impiques.
01:11:40Ce n'est pas...
01:11:42Je le mentionnais pour dire
01:11:43que le Haut Conseil
01:11:44faisait son office honnêtement.
01:11:47Alors après,
01:11:48vous avez posé une question
01:11:49qui est extrêmement centrale,
01:11:52qui est celle de la cohérence
01:11:53du PLF 2026
01:11:54avec les engagements
01:11:55européens de la France.
01:11:57Alors, d'abord,
01:11:59un petit point sur la comparaison
01:12:02des effets structurels
01:12:03du tendanciel.
01:12:05Nous, nous n'avons jamais,
01:12:06à la Cour des comptes
01:12:06et au Conseil,
01:12:08travaillé sur cette notion
01:12:09du tendanciel.
01:12:11Le tendanciel
01:12:12a abouti
01:12:15à des chiffres d'efforts
01:12:16plus élevés
01:12:16parce qu'il inclut implicitement
01:12:19une dégradation
01:12:19sur le structurel,
01:12:21notamment car la dépense
01:12:22à la politique à changer
01:12:23est supposée augmenter plus vite
01:12:24que la croissance potentielle.
01:12:26Donc on suppose
01:12:26qu'en fait,
01:12:26on s'ajuste
01:12:27sur quelque chose
01:12:28qui arriverait
01:12:29si on ne faisait rien.
01:12:30Ça a tendance
01:12:31à gonfler l'effort.
01:12:32Nous, nous sommes toujours
01:12:33basés sur des notions
01:12:35plus classiques
01:12:36qui sont les notions européennes
01:12:37qui est la définition même
01:12:39de l'effort structurel.
01:12:41Et en effet,
01:12:43c'est différent.
01:12:43Nous n'avons pas,
01:12:44d'ailleurs,
01:12:45la question m'a été posée,
01:12:47des chiffres transmis
01:12:48au HCFP,
01:12:49M. le Sénateur,
01:12:51sur le tendanciel.
01:12:54C'est une méthode
01:12:56qui a été évoquée
01:12:56par nous en juillet.
01:12:57Il y a eu une note
01:12:58de nos secrétariats
01:12:58en fin août.
01:13:00Nous, nous sommes calés
01:13:00sur ce que nous avons
01:13:01d'habitude
01:13:02et sur ce que fait
01:13:02la Commission européenne.
01:13:04Je pense que c'est plus clair.
01:13:05Et à mon sens,
01:13:06il est plutôt bon
01:13:07que le gouvernement
01:13:08l'ait fait cette année.
01:13:09On revient à des choses
01:13:10qui ne sont plus d'équerre.
01:13:1230 milliards, donc.
01:13:13Cela dit,
01:13:14si on raisonne
01:13:14dans la métrique Bayrou,
01:13:18celle de Michel Barnier,
01:13:21le tendanciel,
01:13:22nous n'avons pas les chiffres,
01:13:23mais on peut faire
01:13:24un raisonnement assez simple.
01:13:26Ce qui compte,
01:13:27c'est la trajectoire.
01:13:28La trajectoire nous amène
01:13:29à moins de 3 % en 2029.
01:13:31Cela passe par 5,4 %
01:13:33en 2025.
01:13:34Je rappelle qu'initialement,
01:13:35et pour le coup,
01:13:35Michel Barnier avait pris
01:13:36ça en compte complètement,
01:13:37c'était 5 points
01:13:37dans le PSMT
01:13:39que nous avons transmis.
01:13:40Pour cette année,
01:13:42ça doit être 4,6.
01:13:44Alors, le 4,7
01:13:44qui est prévu par le PLF
01:13:45n'est pas substantiellement
01:13:47différent du 4,6.
01:13:49Si on va à 5,
01:13:51alors là,
01:13:51on diffère quand même
01:13:52assez clairement.
01:13:53et ce qui est clair,
01:13:55c'est que si on fait
01:13:56un effort
01:13:57de 0,4
01:13:59ou 0,5
01:14:00par an,
01:14:01on est plutôt sur 0,4,
01:14:03ça nous amène,
01:14:04en réalité,
01:14:05à au mieux
01:14:052031.
01:14:07D'autant que,
01:14:08vous l'avez souligné justement,
01:14:09il y a une année de 2027,
01:14:11tout de même,
01:14:12maintenant,
01:14:12je vais quitter
01:14:14la Cour des comptes,
01:14:14mais avec 40 ans
01:14:15de vie publique,
01:14:1620 ans comme fonctionnaire,
01:14:1720 ans comme élu,
01:14:18je l'ai été,
01:14:19une année présidentielle,
01:14:20on sait ce que c'est.
01:14:21Il ne faut pas attendre
01:14:22quand même
01:14:22que ce soit celle
01:14:23où on charge la marque.
01:14:24Tout ce qui ne sera pas fait
01:14:25cette année
01:14:26devra être fait
01:14:28dans les années ultérieures
01:14:30avec au moins une année
01:14:32qui sera une année
01:14:32où l'effort est douteux.
01:14:35Ce qui veut dire quand même
01:14:35que l'écart
01:14:37par rapport à 4,6
01:14:39doit être comptabilisé
01:14:41comme quelque chose
01:14:41qu'il faudrait faire
01:14:42en plus plus tard
01:14:43en un temps
01:14:43qui va se réduire fortement
01:14:45et donc rend
01:14:45beaucoup plus incertain
01:14:47l'atteinte
01:14:49des 3 %
01:14:50en dessous
01:14:51en 2029.
01:14:53Ça, c'est très clair.
01:14:55Alors, après,
01:14:56il y a une deuxième question
01:14:57qui est celle
01:14:58de ce que la Commission européenne
01:15:00attend en réalité.
01:15:02Alors là-dessus,
01:15:02je peux avoir
01:15:03des informations privées,
01:15:05mais je ne suis pas
01:15:06le porte-parole
01:15:06de la Commission européenne.
01:15:08Elle a sans doute
01:15:08une petite tolérance,
01:15:11mais elle n'est pas infinie
01:15:12non plus
01:15:12parce qu'elle sait très bien
01:15:14qu'au-delà
01:15:14d'un certain seuil,
01:15:16l'atteinte des 3 %
01:15:16devient plus qu'improbable.
01:15:18Donc, il y a sans doute
01:15:19une petite marge,
01:15:21mais c'est là
01:15:22le débat
01:15:23qui devra être maîtrisé
01:15:24sur cette question-là
01:15:25et c'est votre office.
01:15:29Sur l'orientation budgétaire
01:15:34de la France,
01:15:35notons toutefois
01:15:35que c'est ça l'enjeu,
01:15:37que la question a été posée
01:15:39de savoir s'il y avait
01:15:39un début d'amélioration
01:15:41de nos finances publiques.
01:15:42Oui,
01:15:42un début d'amélioration
01:15:43de nos finances publiques.
01:15:44Quand on passe
01:15:44de 5,8 à 5,4,
01:15:45après des années
01:15:46d'augmentation continue
01:15:46du déficit,
01:15:47c'est une inflexion.
01:15:50Mais je viens de dire
01:15:50à l'instant
01:15:51que cette inflexion
01:15:51n'était pas suffisante
01:15:52si on veut garder le rythme
01:15:53pour être en dessous
01:15:54de 3 % en 2029.
01:15:56Il faudra accélérer
01:15:57à un moment donné.
01:15:58La France est encore
01:15:59très loin,
01:16:00et c'est ça
01:16:01l'enjeu principal,
01:16:02de pouvoir stabiliser
01:16:03son ratio de dette.
01:16:05À titre de comparaison,
01:16:06l'écart entre les ratios
01:16:07d'endettement
01:16:07de la France
01:16:07et de l'Allemagne
01:16:08dépasse désormais
01:16:0950 points de PIB.
01:16:11ils étaient exactement
01:16:13au même niveau.
01:16:14Je m'en souviens,
01:16:15j'appartenais au gouvernement
01:16:16au moment de la création
01:16:18de l'euro,
01:16:18c'était 58,9 points
01:16:20pour chaque pays.
01:16:22Nous avons stocké
01:16:2250 points de plus
01:16:24que l'Allemagne.
01:16:26La dynamique de la dette
01:16:27est par ailleurs
01:16:28en baisse.
01:16:29En Espagne,
01:16:30au Portugal,
01:16:31elle est proche
01:16:31d'être stabilisée.
01:16:32En Italie,
01:16:33bien qu'il y ait un niveau
01:16:33plus élevé que le nôtre,
01:16:35les conditions
01:16:35d'emprunt publics
01:16:36de la France
01:16:36se sont nettement dégradées.
01:16:37Et du fait
01:16:39de la hausse
01:16:40des taux longs
01:16:40et de celle
01:16:41du niveau d'endettement,
01:16:42la charge de la dette
01:16:42continue de progresser fortement.
01:16:44C'est un chiffre
01:16:44que je n'ai pas donné
01:16:45dans mon introduction,
01:16:46mais il est fondamental.
01:16:47Elle était de 35 milliards
01:16:48d'euros en 2021.
01:16:50Elle sera de 74 milliards
01:16:52d'euros l'an prochain.
01:16:53C'est-à-dire qu'on est vraiment
01:16:55très proche
01:16:56du budget de l'éducation nationale
01:16:57qui sera assurément dépassé
01:16:59en 2027.
01:17:01Ce sera la première fois
01:17:02dans l'histoire financière
01:17:03de la Ve République
01:17:04que la charge de la dette
01:17:05est,
01:17:06et pas un peu,
01:17:07le premier poste budgétaire
01:17:09de la nation.
01:17:10Et comment,
01:17:11dans ces conditions,
01:17:12envisager effectivement
01:17:13de faire face
01:17:14à tout ce qui convient
01:17:16à notre ambition
01:17:17et à la préparation
01:17:19de l'avenir ?
01:17:19C'est là
01:17:20qu'est le problème.
01:17:21Et si nous ne faisons pas
01:17:22l'effort conséquent
01:17:23nécessaire,
01:17:24nous serons incapables,
01:17:26incapables
01:17:26de maîtriser notre dette.
01:17:28C'est pour ça que
01:17:28repousser à plus tard
01:17:30l'effort,
01:17:31repousser à plus tard
01:17:32le retour sous 3%,
01:17:34je pense,
01:17:35est une faute
01:17:36à l'égard
01:17:37des générations futures.
01:17:39Sur les recettes,
01:17:41je dirais que l'administration
01:17:42a fourni des prévisions
01:17:42globalement acceptables
01:17:44pour l'évolution spontanée
01:17:45des principaux prélèvements.
01:17:46Je demande à relever
01:17:47des hypothèses presque prudentes
01:17:48sur le rendement
01:17:49de certains prélèvements.
01:17:51La TVA,
01:17:52les cotisations,
01:17:52et ça vient en large partie
01:17:54compenser des prévisions économiques,
01:17:55comme je le dis,
01:17:55un peu optimistes.
01:17:56Ce n'est pas du côté
01:17:57des prévisions économiques
01:17:58que les choses principales
01:17:59se jouent.
01:18:00C'est du côté
01:18:01des dépenses
01:18:02et des recettes
01:18:03et aussi
01:18:03de ce qui sera effectivement
01:18:05débattu par le Parlement
01:18:06qui reste assez incertain.
01:18:09Sur les économies
01:18:10en dépenses,
01:18:11sur le budget de l'État,
01:18:12elles sont tout de même
01:18:13de 6 milliards d'euros.
01:18:15Disons qu'elles sont
01:18:16partiellement documentées,
01:18:19qu'elles supportent
01:18:20des efforts
01:18:21sur les crédits budgétaires
01:18:22hors dépenses militaires,
01:18:24dont la masse salarielle,
01:18:25encore une fois,
01:18:26hors dépenses militaires
01:18:28et éducation nationale.
01:18:30Il y aurait
01:18:303 000 emplois
01:18:31de l'État
01:18:32hors recrutement
01:18:33d'enseignants sagères
01:18:35qui seraient supprimés.
01:18:36Il y aurait le gel
01:18:37du point
01:18:38et des mesures catégorielles.
01:18:40Donc la question,
01:18:41c'est de savoir
01:18:41si ces mesures
01:18:42survivront ou pas
01:18:43au débat budgétaire.
01:18:45Disons que l'effort
01:18:46en dépenses de l'État
01:18:46n'est pas nul.
01:18:48Celui de la sécurité sociale
01:18:49est considérable.
01:18:52Considérable.
01:18:53Imaginez un nom d'Amas
01:18:541,5 point.
01:18:551,6 point.
01:18:57Je répète que,
01:18:58pour le coup,
01:18:58de mémoire,
01:19:00les 25 dernières années,
01:19:02je n'ai pas le souvenir
01:19:03de quelque chose
01:19:04qui s'en approche simplement.
01:19:05Et nous étions bien au-dessus.
01:19:06Nos prochains,
01:19:07plus de deux fois plus.
01:19:08Là encore,
01:19:09des questions sont posées.
01:19:10Vous allez recevoir les ministres.
01:19:11C'est à eux,
01:19:12en réalité,
01:19:12de répondre à ça.
01:19:14Puisqu'il y a
01:19:14de la prévision
01:19:15de consommation
01:19:15des ménages en 2026,
01:19:17le scénario
01:19:17qui nous a été présenté
01:19:18tape sur une accélération
01:19:19de la consommation
01:19:20des ménages en 2026.
01:19:21plus 0,9
01:19:22après plus 0,5
01:19:23en 2025,
01:19:24compte tenu de l'absence
01:19:25de gains de pouvoir d'achat,
01:19:26ça supposerait un repli
01:19:27du taux d'épargne
01:19:28des ménages
01:19:28de 0,6 point,
01:19:30de 18,4
01:19:31à 17,8.
01:19:32Nous considérons
01:19:34que cette hypothèse
01:19:35est assez favorable.
01:19:38Un tel repli
01:19:39du taux d'épargne
01:19:39peut interroger
01:19:40au regard
01:19:40de l'ajustement budgétaire
01:19:41enregistré
01:19:42dans le scénario du PLF.
01:19:43À côté
01:19:43de mesures d'économie,
01:19:46de hausses et prélèvements
01:19:46notamment,
01:19:47la prévision
01:19:47du pouvoir d'achat
01:19:48est en quasi-stabilité.
01:19:50De plus,
01:19:50certaines mesures
01:19:51touchent des ménages aisés
01:19:52dont la consommation
01:19:53ne réagit pas trop
01:19:55aux revenus,
01:19:55d'autres couvrent
01:19:55un spectre
01:19:56beaucoup plus large.
01:19:57Par exemple,
01:19:57le gel
01:19:57des prestations sociales
01:19:59a sans doute
01:20:00un impact
01:20:00plutôt négatif
01:20:01sur la consommation,
01:20:02il ne faut pas
01:20:02se le cacher.
01:20:04Et donc,
01:20:04tout ça fait que
01:20:05la prévision
01:20:06de consommation
01:20:07nous paraît
01:20:07tout de même favorable.
01:20:09Mais je redis quand même
01:20:10pour le débat,
01:20:11c'est que ce qui nous paraît
01:20:12est élevé carrément.
01:20:13C'est la prévision
01:20:14d'investissement.
01:20:14Ça,
01:20:15je ne vois pas
01:20:16dans les astres
01:20:17où c'est inscrit
01:20:19en quoi que ce soit.
01:20:20Sur l'effort
01:20:22en dépense
01:20:22pour 2026,
01:20:24il serait de 0,6 points
01:20:25de PIB
01:20:26soit 17 milliards d'euros.
01:20:28C'est important.
01:20:29Et je vous dis
01:20:30quand même une chose
01:20:30par rapport à la qualité
01:20:31de la copie
01:20:32qui vous est soumise.
01:20:33Elle marque des progrès
01:20:34en cohérence interne
01:20:36par rapport à ce qui était
01:20:37le cas ces dernières années.
01:20:38Incontestablement.
01:20:39D'abord,
01:20:40c'est la première fois
01:20:41depuis un certain temps
01:20:42qu'un gouvernement
01:20:44ne vient pas
01:20:45nous présenter
01:20:46des efforts fiscaux
01:20:50comme des économies.
01:20:51Ce qui faisait la différence
01:20:52dans ce que nous disions
01:20:54il y a un an,
01:20:55c'est qu'il y avait
01:20:55en réalité,
01:20:56pour passer de 70-30
01:20:57à de prendre 70,
01:20:58c'est qu'il y avait
01:20:59des économies
01:20:59qui allaient le rail,
01:21:00qui étaient en fait
01:21:00des augmentations
01:21:01de fiscalité.
01:21:02Nous n'avons pas
01:21:03ce sentiment cette fois-ci.
01:21:05Après,
01:21:05la question,
01:21:06c'est quel est
01:21:06le portage réel
01:21:07de ce budget ?
01:21:08C'est quelle sera
01:21:09son effectivité ?
01:21:11C'est assurément
01:21:11une copie
01:21:12qui a été très bien réalisée
01:21:13par les administrations
01:21:13dans une période
01:21:14de flottement politique.
01:21:16Mais ensuite,
01:21:17c'est la réalité
01:21:18qui vivra.
01:21:19C'est celle
01:21:20de ce que vous évoquiez,
01:21:21M. le rapporteur général,
01:21:23de ce triptyque
01:21:24entre proposer,
01:21:25débattre, voter.
01:21:27Et donc,
01:21:27que restera-t-il
01:21:28de ce qui a été proposé
01:21:29au départ ?
01:21:29Pas les administrations,
01:21:30c'est ça qui fait
01:21:31que notre exercice
01:21:32est tout de même
01:21:32un peu à blanc.
01:21:33Je note quand même
01:21:36que ces 0,6 points
01:21:37de PIB
01:21:38d'économie
01:21:38sur les dépenses
01:21:39de 17 milliards d'euros,
01:21:40c'est important.
01:21:41C'est le gel,
01:21:42les franchises.
01:21:43C'est conforme
01:21:44à la dépense primaire nette
01:21:45recommandée par l'Europe,
01:21:46déficit excessif.
01:21:48Mais qu'est-ce qu'il en reste
01:21:48à la fin ?
01:21:49That is the question.
01:21:51Quel serait l'impact,
01:21:52enfin,
01:21:53Mme la sénatrice,
01:21:55chers collègues,
01:21:56d'une réouverture
01:21:58de la réforme des retraites
01:21:59ou d'une suspension
01:22:00de la réforme des retraites ?
01:22:00Alors, là, je ne veux pas
01:22:05aller trop loin sur ce sujet
01:22:06pour ne pas outrepasser mon rôle.
01:22:10Mais il se trouve
01:22:10que la Cour des comptes
01:22:11a fait deux rapports récents
01:22:12sur les retraites
01:22:14à la demande
01:22:14du Premier ministre Bayrou.
01:22:16Nous avons actualisé
01:22:17un peu ces chiffres.
01:22:19Il y a une première question
01:22:20qui sera posée,
01:22:21c'est sur la nature
01:22:23de la suspension.
01:22:23La suspension n'est pas
01:22:24l'abrogation.
01:22:25La suspension,
01:22:26c'est jusqu'à
01:22:27l'élection présidentielle.
01:22:29Alors là, du coup,
01:22:29on examine des coûts
01:22:30qui sont des coûts
01:22:31de court terme.
01:22:32Je n'ai pas de raison
01:22:33de mettre en doute
01:22:34ce qu'a donné hier
01:22:35le Premier ministre.
01:22:36Quelques centaines
01:22:37de millions d'euros
01:22:38pour 2026
01:22:40et autour de 2 milliards
01:22:42d'euros pour 2027.
01:22:44Le problème,
01:22:45il est plus en perspective.
01:22:47Aujourd'hui,
01:22:48nos régimes de retraite
01:22:48sont en défini
01:22:49de 6,6 milliards d'euros.
01:22:51Ça, c'est le chiffre 2025.
01:22:54Ce chiffre de 6,6 milliards d'euros
01:22:56resterait globalement stable
01:22:57jusqu'en 2030
01:22:58si la réforme
01:23:00était mise en oeuvre.
01:23:02Encore une fois,
01:23:03je ne me prononce pas
01:23:04sur l'opportunité,
01:23:05sur le fonds,
01:23:06je me donne tout simplement
01:23:06les données financières.
01:23:09Cette réforme rapporterait
01:23:10d'ici à 2030
01:23:1110 milliards d'euros.
01:23:13C'est-à-dire que si d'aventure
01:23:14la réforme
01:23:15n'intervenait pas du tout,
01:23:17par exemple,
01:23:17était stoppée,
01:23:19à ce moment-là,
01:23:19il faudrait trouver
01:23:20quelque chose
01:23:20de l'ordre de 10 milliards d'euros
01:23:21pour éviter
01:23:23que le déficit actuel
01:23:25ne se dégrade.
01:23:27Si ce n'était pas le cas,
01:23:28on pourrait spéculer
01:23:29qu'on serait autour
01:23:29de quelques 17 milliards d'euros
01:23:31en 2030.
01:23:32Je rappelle qu'après 2030,
01:23:33il y aurait toujours,
01:23:34d'après nos chiffres,
01:23:35une très forte accélération
01:23:37de la dégradation du déficit
01:23:38qui serait de 15 milliards d'euros
01:23:40en 2035
01:23:41et de 30 milliards d'euros
01:23:43en 2045.
01:23:45Ce qui veut dire
01:23:46qu'au total,
01:23:47il reste quand même
01:23:48des problèmes d'équilibre financier
01:23:50du système de retraite,
01:23:51de soutenabilité
01:23:52de nos finances publiques
01:23:52en général,
01:23:53qui doivent être entièrement assurés
01:23:55d'une manière ou d'une autre.
01:23:57Et ça,
01:23:58c'est quelque chose
01:23:59qui appartient
01:24:01au débat public,
01:24:02sans doute celui
01:24:03de la présidentielle,
01:24:04peut-être celui déjà
01:24:05de maintenant.
01:24:06Autrement dit,
01:24:07il y a des effets de court terme
01:24:08qui ne sont pas différents
01:24:10de ce qu'a dit
01:24:10le Premier ministre hier.
01:24:12Il y a des effets de court terme,
01:24:13il y a des effets de long terme,
01:24:14il y a des choix fondamentaux,
01:24:16des choix de société,
01:24:17des choix financiers.
01:24:19Et ça,
01:24:19il reviendra aux Français
01:24:20de le trancher d'abord à vous
01:24:22dans le cas de SPLF.
01:24:24Et enfin,
01:24:25la question de savoir
01:24:25si les pertes
01:24:26pour 26 et 27
01:24:27sont effectivement compensées
01:24:29est importante
01:24:30parce que si elles ne l'étaient pas,
01:24:32évidemment,
01:24:32c'est du déficit en plus
01:24:33par rapport au cas de 7
01:24:34et ça s'en rajoute
01:24:35aux différentes incertitudes
01:24:37qui peuvent exister déjà.
01:24:38Voilà les quelques réponses
01:24:39que je pouvais vous aborder,
01:24:41apporter
01:24:42en vous souhaitant
01:24:43très bon courage
01:24:44pour ce débat.
01:24:45Et ce n'est pas ironique
01:24:47parce que votre rôle
01:24:48va être effectivement fondamental
01:24:49dans cette circonstance
01:24:51quand même extrêmement particulière
01:24:52de notre vie politique.
01:24:54C'est une expérience
01:24:55particulièrement créative
01:24:56que le Parlement
01:24:57s'apprête à vivre.
01:24:58Et je n'ignore pas
01:24:59pour ma part
01:25:00qu'il y a
01:25:00l'Assemblée nationale
01:25:01et le Sénat
01:25:02et que le Sénat
01:25:03aura un rôle
01:25:04très important
01:25:05à jouer dans cette affaire.
01:25:06Merci, M. le Premier Président.
01:25:12Merci pour vos réponses.
01:25:14Merci pour l'action menée
01:25:16depuis 5 ans.
01:25:17Je ne suis pas tout à fait certain
01:25:18que nous nous revoyons
01:25:19dans cette formation.
01:25:21C'est peut-être possible
01:25:23sur le projet
01:25:23de loi de fin de gestion.
01:25:24On verra bien.
01:25:26Mais ce n'est pas certain,
01:25:27en tout cas.
01:25:29Donc, en tout cas,
01:25:29merci pour cette période
01:25:32de 5 ans.
01:25:32vous avez rappelé
01:25:33en tant que Premier Président
01:25:35et en tout cas
01:25:36pour les apports
01:25:37que vous avez faits.
01:25:39Et à travers vous,
01:25:40évidemment,
01:25:40je salue l'action
01:25:42du Haut Conseil
01:25:44et de la Cour des Comptes,
01:25:46l'ensemble confondu,
01:25:47si je puis dire.
01:25:49Et puis,
01:25:49à titre personnel,
01:25:50je vous souhaite
01:25:50le meilleur avenir possible.
01:25:55Bonne fin de journée
01:25:56et à vous,
01:25:59puisque vous êtes
01:26:00plus libres,
01:26:01puisque,
01:26:01comme vous l'avez indiqué,
01:26:04vous avez annulé la défaite.
01:26:04C'est dommage,
01:26:05je serais bien resté
01:26:06plus longtemps,
01:26:06vous savez.
01:26:07Et il y a quand même
01:26:08une chose que je veux souligner,
01:26:10que je ne sais pas
01:26:10de venir cette légende humaine,
01:26:11je suis toujours arrivé à l'heure.
01:26:13On s'est incalé.
01:26:14Toujours.
01:26:15Et je suis toujours resté
01:26:16autant que vous le vouliez.
01:26:17Parce que c'est un grand plaisir
01:26:18pour moi de participer
01:26:19à mon débat.
01:26:20Ce fut.
01:26:21Et il y aura
01:26:21à la Cour des Comptes
01:26:22et au Conseil
01:26:22de toute façon
01:26:23une très grande continuité
01:26:24dans l'action
01:26:25et dans la qualité,
01:26:25j'en suis absolument sûr.
01:26:27On vous sent en forme,
01:26:28en tout cas.
01:26:29Ça va.
01:26:31Très bien.
01:26:32Mes chers collègues,
01:26:32vous ne bougez pas,
01:26:34les ministres arrivent
01:26:35et nous poursuivons
01:26:36tout de suite nos débats.
01:26:38Merci encore,
01:26:39Monsieur le Président.
01:26:46Voilà pour cette audition
01:26:48au Sénat
01:26:49de Pierre Moscovici,
01:26:51le président
01:26:51du Haut Conseil
01:26:52des Finances Publiques
01:26:53qui a donné au sénateur
01:26:54l'avis du Haut Conseil
01:26:56sur le budget 2026
01:26:58présenté par le gouvernement
01:27:00de Sébastien Lecornu.
01:27:02On le rappelle,
01:27:03un budget qui prévoit
01:27:04un déficit de 4,7%
01:27:06de notre richesse nationale
01:27:08pour l'an prochain.
01:27:10Le Haut Conseil
01:27:11des Finances Publiques
01:27:11qui, d'abord,
01:27:13a salué
01:27:14le premier pas
01:27:15dans le redressement
01:27:16des finances publiques
01:27:17pour 2025
01:27:18puisque le déficit
01:27:19en 2025
01:27:20devrait bien atteindre
01:27:225,4%
01:27:23de notre richesse nationale.
01:27:26mais Pierre Moscovici
01:27:27a dit qu'il restait
01:27:28encore à faire
01:27:29beaucoup d'efforts
01:27:30à la France
01:27:31pour redresser
01:27:32ses finances publiques
01:27:34et également
01:27:34pour diminuer
01:27:36sa dette
01:27:37car Pierre Moscovici
01:27:39a rappelé
01:27:40que la France
01:27:40restait
01:27:41l'un des pays
01:27:42de l'Union Européenne
01:27:42qui a le déficit
01:27:43le plus élevé
01:27:44et que si rien n'était fait,
01:27:46la courbe
01:27:47de la dette française
01:27:48allait croiser
01:27:49celle de la dette italienne
01:27:51d'ici à 2029.
01:27:54On le rappelle,
01:27:54la dette de l'Italie
01:27:55est de 137%
01:27:57du PIB.
01:27:59Donc encore beaucoup
01:27:59d'efforts à faire
01:28:00selon Pierre Moscovici
01:28:01qui a quand même
01:28:02salué
01:28:02les efforts budgétaires
01:28:04pour l'année 2025.
01:28:05On l'écoute.
01:28:07Il y a des choses
01:28:08qui sont solides.
01:28:09Il y a des choses
01:28:10qui sont assez robustes
01:28:12et il y a des choses
01:28:13qui sont plus hypothétiques.
01:28:14Alors qu'est-ce qui est solide ?
01:28:16Ce qui est solide,
01:28:17c'est ce que nous disons
01:28:17sur l'année 2025.
01:28:19Et sur 2025,
01:28:20constatons qu'après
01:28:21deux années noires,
01:28:222023 et 2024,
01:28:242025 marquera,
01:28:26marquerait
01:28:26une toute première étape,
01:28:29certes limitée,
01:28:30de redressement
01:28:30des comptes publics.
01:28:32Et ça,
01:28:32c'est la bonne nouvelle
01:28:33qui,
01:28:34dans un contexte
01:28:34très dégradé,
01:28:36les prévisions économiques
01:28:37et les finances publiques
01:28:37pour l'année 2025
01:28:38sont, dans l'ensemble,
01:28:39crédibles
01:28:40pour le Haut Conseil.
01:28:42Il reste bien entendu
01:28:43des aléas possibles
01:28:44d'ici à la fin de l'année,
01:28:44mais disons que
01:28:46les prévisions actualisées
01:28:47dont nous disposons
01:28:48nous semblent
01:28:49assez équilibrées.
01:28:51Alors,
01:28:52je l'étaye.
01:28:52Concernant le scénario économique,
01:28:54les prévisions sont jugées
01:28:55réalistes par le Conseil.
01:28:57Le gouvernement
01:28:58table maintenant
01:28:59sur une croissance
01:28:59de 0,7 %
01:29:01en 2025,
01:29:02ce qui est un niveau
01:29:03inchangé
01:29:03par rapport
01:29:04à avril 2025.
01:29:06Au regard de l'actif
01:29:07de croissance
01:29:07pour 2025
01:29:08qui est de 0,6 %
01:29:09au deuxième trimestre,
01:29:11l'atteinte
01:29:12de la cible
01:29:12de 0,7 %
01:29:13semble crédible.
01:29:14Il y a certes
01:29:16un surcroît
01:29:16d'incertitude
01:29:17qui est lié
01:29:17à la situation politique
01:29:19qui peut être préoccupant
01:29:20pour la suite,
01:29:21mais pour nous,
01:29:22il ne remet pas
01:29:22en cause
01:29:23le chiffre
01:29:24pour la croissance
01:29:25annuelle
01:29:252025.
01:29:26on peut donc
01:29:27tabler
01:29:27de manière
01:29:28sérieuse
01:29:29sur 0,7 %.
01:29:30En matière de prévision
01:29:31d'inflation,
01:29:32le scénario soumis
01:29:33au Conseil
01:29:33anticipe une hausse
01:29:34des prix
01:29:34de 1,1 %
01:29:36en 2025,
01:29:37ce qui est une prévision
01:29:38revue à la baisse
01:29:38de 0,3 points
01:29:39depuis celle d'avril
01:29:40du fait de la baisse
01:29:41des prix du pétrole
01:29:42et l'appréciation
01:29:43de l'euro.
01:29:44Cette prévision
01:29:45de 1,1 %
01:29:46en 2025
01:29:46est maintenant plausible.
01:29:48de 6 millions
01:29:49un peu élevées,
01:29:49maintenant,
01:29:50elle est plausible.
01:29:51Voilà pour cet avis
01:29:52de Pierre Moscovici,
01:29:53le président
01:29:54du Haut Conseil
01:29:55des finances publiques
01:29:56qui a été auditionné
01:29:57ce matin au Sénat.
Écris le tout premier commentaire