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  • il y a 5 semaines

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00:00Et pour cette deuxième heure, si vous arrivez à l'instant, nous sommes avec Georges Fenech, avec Christophe Bordet, avec Gauthier Lebrette, avec Olivier Guenect.
00:12Nous parlons évidemment de ce qui se passe à l'Assemblée Nationale et au Sénat, de la motion de censure qui est déposée demain.
00:20A priori, cette motion ne serait pas votée, c'est la tendance adoptée, ce qu'on peut imaginer ne serait pas adoptée.
00:28Oui, il y a quelques frondeurs déclarés au PS et à LR, on n'en compte pas grand nombre.
00:35Donc non, à l'heure où on se parle, ce n'est pas adopté, mais ça sera ric-rac pour Sébastien Lecornu.
00:40Et peut-être, c'est juste une question de deux semaines ensuite, si le PS n'est pas satisfait de la manière dont la réforme des retraites pourrait être suspendue.
00:47Alors Charles Rodwell est avec nous. Bonjour M. Rodwell et merci.
00:50Merci pour votre invitation.
00:51Vous êtes député de la première circonscription des Yvelines, vous avez été élu en 2022 pour le compte de la majorité présidentielle.
00:59Puis il se trouve que vous avez beaucoup travaillé avec Bruno Le Maire au ministère de l'Économie et des Finances.
01:04Et c'est intéressant là aussi de voir la position des LR parce que les LR sont vent debout à l'idée que Bruno Le Maire soit dans un gouvernement,
01:12mais les LR acceptent de travailler avec les socialistes.
01:14Je comprends le paradoxe que vous soulignez dans votre question.
01:18J'ai une conviction pour un tout petit peu connaître Bruno Le Maire, c'est qu'il n'aurait probablement jamais accepté la remise en cause de la réforme des retraites.
01:29D'ailleurs, moi je vais vous dire, sur le vote de demain, quel que soit le gouvernement qui soit nommé et qui soit validé par le Parlement,
01:35il y a aujourd'hui une majorité à l'Assemblée nationale pour abroger la réforme.
01:38Moi je le déplore, je sais que ça me rend peut-être impopulaire auprès d'une partie de vos auditeurs,
01:45mais la vérité c'est qu'on a besoin de continuer à transformer notre régime de retraite.
01:51Moi je plaide pour une retraite par capitalisation.
01:54Non, je ne vais pas censurer pour deux raisons.
01:56Mais en fait, quel que soit le gouvernement nommé, de toute façon, la suspension de la réforme des retraites aura lieu à l'Assemblée nationale.
02:04Pourquoi ? Parce que vous avez une majorité aujourd'hui qui veut abroger cette réforme.
02:07Donc que vous ayez le gouvernement de Sébastien Lecornu, de Pierre, de Paul, de Jacques ou de je ne sais qui,
02:12de toute façon, l'Assemblée...
02:14Non mais on le savait avant.
02:15C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron revient au Parti Socialiste, il revient à l'origine de sa maison, et son bilan est zéro.
02:24Moi je suis un démocrate, je pense comme beaucoup dans tout le monde ici.
02:29Moi je respecte d'être en minorité.
02:30Je crois en tout cas.
02:32Je respecte tout à fait d'être en minorité dans cette Assemblée.
02:35Sur cette question, je suis en minorité.
02:37Mais dans l'opinion aussi, vous le serez toujours.
02:39Mais l'immense avantage du débat qu'on va avoir là, c'est que chaque groupe politique devra assumer publiquement sa position à la fois sur la brocation de la réforme,
02:49mais aussi les économies qu'il faudra faire sur les dépenses, sur les autres dépenses, pour financer le trou qu'on s'apprête à faire.
02:56Ou les impôts en plus.
02:57Mais ça va se terminer par des impôts en plus.
02:58Vous avez bien raison.
03:00Mais ça va se terminer comme ça, vous le savez bien.
03:02C'est quand même terrible.
03:03Les socialistes...
03:04Mais que dites-vous au groupe, cher monsieur, qui demande à la fois la brogation de la réforme, et qui en même temps conteste la hausse des impôts ?
03:11Comment ça tient tout ça ?
03:12C'est-à-dire qu'on a un système de retraite qui coûte 400 milliards d'euros par an, aujourd'hui, un peu plus même, 405 milliards d'euros me semble-t-il.
03:20Et aujourd'hui, par vos cotisations et les miennes, on y abonde à 260 milliards.
03:24Donc on a déjà un trou de 140 milliards.
03:26Et là, vous avez une majorité à l'Assemblée, grosso modo le RN et la gauche,
03:30qui veut abroger une réforme qui nous permet de commencer un tout petit peu à combler le trou.
03:35Bah oui, il faut trouver des moyens pour combler le trou qu'on est en train d'élargir.
03:40Donc moi, les groupes qui m'expliquent qu'ils veulent à la fois abroger la réforme, et en même temps refuser d'augmenter les impôts,
03:44honnêtement, il y a un truc qui ne colle pas.
03:45Oui, après, c'est quand même un peu facile.
03:47Bon, écoutez, monsieur Le Corneu.
03:48C'est quand même un peu facile.
03:49Juste une chose, de dire, il faut prendre de l'argent chez les riches, justement, pour financer le cas échéant.
03:55Mais pas seulement chez les riches, les tickets restaurants, c'est des riches ?
03:57Les tickets restaurants, c'est une chose, c'est des salariés.
03:59Mais notamment chez les riches, puisque c'est le grand discours du moment.
04:02Et les héritages que veut taxer le Yael Brunpivet ?
04:04Les Français, globalement, quand vous dites que l'ensemble, une majorité de députés, est contre la réforme,
04:10il y a une majorité de Français qui est aussi contre la réforme.
04:13Alors que dans les pays voisins, on est à 67 ans, en Belgique, en Allemagne, etc.
04:18Bon, qu'est-ce qui se passe ?
04:19À mon avis, c'est que l'éducation des Français n'a pas été la bonne.
04:22On n'a pas dit aux Français depuis 40 ans qu'en fait, il fallait travailler,
04:26qu'il fallait faire des efforts, qu'il fallait travailler plus, etc.
04:30Et aujourd'hui, on se retrouve dans cette situation où on a un peuple
04:33qui ne veut pas non plus de cette réforme.
04:35Mais c'est un problème d'éducation et c'est un problème de discours politique
04:38depuis des années.
04:40Voilà où on en est.
04:41Et ce n'est pas le cas en Allemagne, où là, ça bosse, il n'y a pas de problème.
04:45En Belgique, où là, ça bosse, il n'y a pas de problème, etc.
04:48C'est ça le sujet de fond.
04:49En fait, il y a une grande partie de ce que vous dites que je partage.
04:52Merci.
04:52Christophe Bordet qui s'est présenté, comme vous le savez, aux élections présidentielles
04:56en 69, 74 et 81.
05:0069, j'étais pas né, Pascal.
05:01On est plutôt d'accord avec ce qu'il dit.
05:04Alors, je voudrais qu'on écoute M. Lecornu.
05:06Très bien.
05:06Si vous en êtes d'accord, M. Lecornu, pourquoi ?
05:08C'est vous, le maître de l'émission.
05:10Oh, maître de pas grand-chose, vous savez.
05:11D'abord, Charles Rodwell, à chaque fois que j'entendais votre nom,
05:14je me disais qu'il est d'origine anglaise, écossaise.
05:16Tout à fait.
05:17Mon papa est anglais, ma maman est française.
05:20Voilà.
05:20J'ai grandi en France, notamment.
05:22Et je suis franco-britannique.
05:23Bon.
05:23Vous ne souhaitez pas le retour de la royauté ou de la monarchie en France ?
05:28Pas tout à fait.
05:28Je suis attaché à la cinquième république.
05:31Est-ce que ça irait vraiment plus mal ?
05:33Je pense que ça mérite le bonheur de débat chez Pascal Proulx.
05:36Il est taquin parce qu'il vit dans des châteaux, donc c'est pour ça.
05:40J'ai vu que le prince de Bourbon se tenait prêt.
05:42Je ne connais pas le prince de Bourbon, mais j'avoue que je suis plutôt attaché à la république.
05:46Je connais plus le Bourbon que le prince.
05:49C'est bien dit.
05:54Je vous propose d'écouter Sébastien.
05:56Je vous propose d'écouter Sébastien Le Cordu.
05:59C'est vraiment une injure à la monarchie, vraiment.
06:01Mais non, mais Sébastien Le Cordu, premier ministre, qui était tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
06:06Il a fait Assemblée et Sénat.
06:08Donc écoutez ce qu'il a dit sur la suspension.
06:10Le vrai intérêt de suspendre, le seul d'ailleurs peut-être,
06:14c'est de rétablir la confiance entre les partenaires sociaux
06:16et de ne pas rester et laisser ce goût d'amertume de la fin du conclave plus longtemps en bouche.
06:21Et donc de permettre derrière de reprendre le chemin de toutes les discussions.
06:25Et pas que seulement sur les retraites, mais aussi sur le travail, sur le partage de la valeur,
06:31sur la manière dont l'argent et la valeur est réparti dans l'entreprise.
06:35Autant de sujets dont vous le savez parce que vous avez été ministre en charge des Solidarités.
06:39Autant de sujets qui sont bloqués depuis le mois de juin dernier.
06:41Donc la suspension, qui n'est pas la brogation,
06:44on nous l'a suffisamment reproché encore sur ce banc,
06:48cette suspension, elle est une chance.
06:51Soit on s'en saisit et vous déciderez,
06:53soit on ne s'en saisit pas,
06:55mais il faudra aussi en prendre toute la responsabilité.
06:58Ce qui est formidable avec les politiques,
06:59c'est qu'ils sont capables de dire l'exact contraire de ce qu'ils ont dit pendant des mois.
07:02Moi, je disais tout à l'heure qu'il y a une forme de naïveté sans doute chez moi.
07:07Je n'aime pas qu'on me mente.
07:09Et je suis plutôt naïf.
07:11Je suis plutôt naïf, j'ai plutôt envie de croire les uns et les autres.
07:14Donc lorsque M. Wauquiez me dit quelque chose pendant tant de semaines,
07:18j'ai envie de le croire.
07:19Et quand il me dit le contraire hier, au fond ça me fait de la peine.
07:22Parce que je trouve qu'il trahit les idées,
07:24il trahit ce qu'est le mandat politique.
07:27Alors bien sûr, on peut changer d'avis,
07:29et d'autres hommes politiques l'ont fait.
07:31Mais quand c'est systématique,
07:33quand on a ce sentiment qu'il n'y a plus de conviction,
07:37mais que seul l'intérêt personnel,
07:40c'est-à-dire d'avoir peur d'aller devant les électeurs,
07:44parce qu'on n'est pas sûr de retrouver son siège,
07:46à ce moment-là, il y a décrochage.
07:47Et c'est parfois pour cette raison que les peuples aujourd'hui
07:50se tournent vers des gens comme Trump,
07:52parce qu'ils ont le sentiment que leur politique ou leur mente ou ne les écoute pas.
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