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Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00La grande interview sur CNews et Européens, le spectre de la censure s'éloigne-t-il pour Sébastien Lecornu qui a battu en retraite hier ?
00:08Rien n'est moins sûr, tant la pression est forte et mon invité ne manquera pas de faire monter cette pression ce matin.
00:14Bonjour et bienvenue Manuel Bompard.
00:15Bonjour.
00:16Merci de votre présence, vous êtes le coordinateur national de la France Insoumise, député de Marseille.
00:21Manuel Bompard, est-ce que ce sont les socialistes qui gouvernent la France et est-ce qu'Olivier Faure est vice-premier ministre aujourd'hui ?
00:26Ah non, quand je vois le budget qui est proposé aujourd'hui par un monsieur Lecornu, c'est un budget qui a l'exact inverse des revendications qui sont les revendications de la gauche
00:36et d'ailleurs des engagements que nous avons pris l'année dernière devant les électrices et les électeurs.
00:40Parce que vous savez que dans ce budget, il y a par exemple la baisse des pensions de retraite pour 17 millions de personnes, l'augmentation de l'impôt sur le revenu pour 18 millions de personnes.
00:49Le doublement des franchises médicales.
00:50Le doublement des franchises médicales.
00:51C'est cela que les socialistes vont adouber ?
00:53C'est évidemment le risque. C'est-à-dire que monsieur Lecornu a fait hier une annonce qui n'est pas, contrairement à ce que j'entends, une annonce de suspension de la réforme des retraites.
01:03Qui n'est même pas une annonce de décalage d'un an de la réforme des retraites.
01:07L'annonce de monsieur Lecornu, c'est qu'il ouvrira un débat avec un amendement à l'Assemblée nationale visant à introduire dans le budget de la sécurité sociale
01:15la possibilité que le décalage jusqu'à 64 ans soit décalé d'un an dans le temps.
01:20C'est précisément ça qu'a dit monsieur Lecornu hier.
01:23Et au nom de ça, le parti socialiste, s'il veut accepter ça, devrait accepter de voter pour le budget de la sécurité sociale dans lequel il y a précisément ce qu'on vient de dire.
01:31Comment accepter d'avaler autant de couleuvres ?
01:33Sur la forme, selon les informations du Parisien, Sébastien Lecornu et Olivier Faure auraient noué en quelques semaines Manuel Bompard un lien inattendu,
01:42se parlant jusqu'à trois fois par jour et se rencontrant secrètement à Matignon.
01:45Je ne dirais pas que c'est une bromance, mais en tous les cas, ça a débouché sur un véritable accord de non-censure.
01:51Je trouve ça affligeant et je trouve que c'est évidemment en contradiction avec la campagne que l'on a menée au nom du Nouveau Front Populaire l'année dernière.
01:59Je rappelle que dans le programme du Nouveau Front Populaire, la deuxième ligne, c'était on se rassemble pour constituer une alternative au macronisme,
02:07pas pour servir de faire valoir ou de béquille à la continuité d'Emmanuel Macron.
02:12Donc moi, j'invite ce matin les députés socialistes à désobéir à cette question.
02:17Parlons-en, c'est le cas d'un député, le député Paul Christophe qui compte désobéir aux consignes de son parti.
02:23Vous l'avez d'ailleurs félicité, vous avez lancé un bravo.
02:26Vous appelez ce matin d'autres à le suivre, mais qu'est-ce que vous promettez ?
02:29Est-ce que vous promettez qu'il n'y aura pas de candidats LFI face à eux ?
02:32Mais d'abord, moi, je n'ai rien à promettre.
02:34Je parle d'abord à des gens sur la base de leur conviction.
02:37Et il me semble, vous savez, on a, vous et moi, sans doute de nombreux désaccords politiques.
02:42Mais par contre, vous pouvez me reconnaître un principe qui est un principe de cohérence et de sincérité dans mon engagement.
02:49Or, quand je fais campagne, quand je défends un programme,
02:52je pense que les électrices et les électeurs attendent de moi, attendent de nous,
02:56qu'ensuite, une fois que l'élection s'est déroulée, on reste fidèles à ce programme et à ses engagements.
03:01Donc moi, je les appelle et je les invite d'abord à être fidèles à la parole qu'ils ont donnée devant les électrices et les électeurs.
03:06Alors justement, fidélité aux Français, aux Français de gauche hier, aux 20h de TF1.
03:10Olivier Faure a affirmé que c'est lui qui pense aux Français, Emmanuel Bompard, sous-entendant que vous ne le faites pas,
03:15qu'il pense plus particulièrement aux 3,5 millions des citoyens concernés qui pourront partir à la retraite plus tôt.
03:20Ajoutant qu'il est heureux pour celles et ceux qui ont des carrières dures, qui vont enfin profiter de leur famille.
03:26Donc il a le monopole du cœur, si je puis dire.
03:28Madame, pardonnez-moi, mais je veux vous dire que le chiffre que vous avez relayé,
03:32ce n'est pas vous qui l'avez donné, que Olivier Faure a donné hier sur un plateau de télévision, est complètement faux.
03:36C'est-à-dire ?
03:37La proposition de débat que M. Lecornu a mis sur la table visant à obtenir la suspension,
03:43c'est-à-dire en fait, de manière plus exacte, le décalage dans le temps de l'allongement de l'âge de départ à la retraite,
03:51ne concerne pas 3,5 millions de personnes.
03:52Il y a une génération qui est concernée.
03:54On peut aller dans la bataille des chiffres.
03:55Non, ce n'est pas la bataille des chiffres, c'est pour préciser les choses.
04:01Parce que je ne voudrais pas, moi j'aimerais, j'aimerais qu'on ait obtenu l'abrogation,
04:07voire même la suspension complète et totale de la réforme des retraites.
04:09Mais ce n'est pas ce qui a été obtenu.
04:11Et je dois vous rappeler, il y a une majorité des députés aujourd'hui à l'Assemblée nationale
04:14qui sont favorables à l'abrogation de la réforme des retraites.
04:16D'ailleurs, dans la niche du groupe GDR communiste, il y a quelques mois,
04:19l'Assemblée nationale a voté une résolution demandant l'abrogation de la réforme des retraites.
04:23Il devrait y avoir censure, si on part de votre constat et de votre analyse.
04:27Oui, évidemment qu'il devrait y avoir censure.
04:28Donc pourquoi il n'y a pas ?
04:29Eh bien, ça c'est à ceux qui ne vont pas voter la censure.
04:31Mais selon vous, pourquoi ?
04:32Ce sont simplement des calculs électoralistes ?
04:34Je pense que certains ont peur, évidemment, du retour devant les électrices et les électeurs,
04:40ont peur du retour devant le peuple.
04:41Et c'est une erreur, parce que vous savez, en démocratie, il ne faut pas avoir peur du peuple.
04:45Au contraire, quand il y a une solution de blocage comme celle auquel le pays est confronté aujourd'hui,
04:50en démocratie, quand il y a un blocage, c'est au peuple de débloquer la situation.
04:53J'ai presque l'impression d'entendre Jordan Bardella, puisque sur ce sujet-là et dans ce propos-là,
04:57vous dites exactement la même chose.
04:58D'ailleurs, lui-même...
04:58Non, je ne dis pas la même chose, je vais vous dire pourquoi.
05:00Non, mais il dit revenir au peuple, c'est quelque chose de plutôt noble et salutaire.
05:04C'est que moi, dans ce retour au peuple, je pense que la bonne solution, la meilleure solution,
05:09c'est l'organisation d'une élection présidentielle anticipée et le départ du président de la République.
05:12Parce qu'en Ve République, moi, je ne combats pas la Ve République, je suis pour passer à la VIe,
05:16mais en Ve République, c'est l'élection présidentielle qui est la clé de voûte.
05:20C'est là où se tranchent les questions fondamentales, les grands sujets.
05:23Et M. Bardella refuse, Mme Le Pen refuse, la perspective de destitution du président de la République.
05:29À deux reprises, à l'Assemblée nationale, le Front National, le Rassemblement National,
05:32a empêché la motion de destitution du président de la République d'être votée devant les parlementaires.
05:35Pourquoi il parle d'une éventuelle démission, si véritablement l'effet...
05:37Mais alors, Mme, pourquoi ils n'ont pas voté cette motion de destitution ?
05:40Il ne faut pas juste en parler sur les plateaux de télévision.
05:42Quand on a la possibilité de le voter à l'Assemblée nationale, il faut le faire.
05:45La vérité, vous savez ce que c'est ?
05:47Allez-y, parce que M. Bardella parle de vos deux partis comme des partis ayant une position claire sur ce qui peut advenir.
05:53Je pense que notre position est claire.
05:55Celle du Rassemblement National ne l'est pas.
05:57D'abord, à dix reprises cette année, le Rassemblement National a refusé de censurer le gouvernement de François Bayrou.
06:02Par esprit de responsabilité, disent-ils, à ce moment-là ?
06:04Mais dans le budget de M. Bayrou, il y a eu, par exemple, l'augmentation des factures d'électricité.
06:08Ça, c'est de la responsabilité du Rassemblement National.
06:10Quant au refus de la destitution du président de la République, la vérité, c'est que le Rassemblement National veut seulement des élections législatives anticipées.
06:19Pourquoi ? Parce que son objectif, c'est à l'issue de ces élections, de pouvoir voter une loi d'amnistie pour que Mme Le Pen puisse être candidate à nouveau à l'élection présidentielle.
06:26C'est ça, leur vraie motivation.
06:27Pour sauver le soldat, si je puis dire, ou la soldate Marine Le Pen, selon vous ?
06:31Alors quand Mme Le Pen nous dit, je suis la seule à penser aux Françaises et aux Français, franchement, elle se moque bien du monde.
06:36La vérité, c'est qu'elle pense à elle-même et seulement à elle-même.
06:38Et pourtant, vous attendez leur voix mêlée au vôtre pour la motion de censure avec plaisir et gourmandise.
06:43Mais non, mais moi, j'attends les voix d'une majorité des députés à l'Assemblée Nationale.
06:46Oui, donc leur voix mêlée également au vôtre pour la censure.
06:50Moi, quand je dépose une motion de censure, contrairement à d'autres, ce n'est pas pour faire semblant.
06:54Dites contrairement à qui ?
06:55Aux socialistes ?
06:57J'ai déjà vu, par exemple, les socialistes, pendant le budget Bayrou, refuser de censurer le budget Bayrou et ensuite déposer une motion de censure d'affichage.
07:04Moi, je ne dépose pas une motion de censure d'affichage.
07:07Et ça ne me fait pas plaisir, par ailleurs, de renverser un gouvernement.
07:09Ce n'est pas mon projet dans la vie.
07:11Si je le fais, c'est parce qu'il faut protéger les Françaises et les Français.
07:13des conséquences qui seraient ravageuses de l'impact de ce budget.
07:17On a donné quelques exemples.
07:19Non-indexation des postes, baisse du pouvoir d'achat pour les retraités.
07:21Parce que c'est la croupie de François Bayrou qui va être reprise.
07:23Oui, sans les deux jours fériés, mais tout le monde a compris qu'ils avaient été mis là pour amuser la galerie, les deux jours fériés.
07:29Il faut que les gens comprennent.
07:30Par exemple, est-ce que vous savez que dans ce budget, il y a une mesure qui consiste à baisser le pouvoir d'achat des personnes qui sont atteintes de maladies de longue durée ?
07:39Des gens qui, par exemple, ont un cancer.
07:41Ces gens-là, aujourd'hui, on va les mettre à contribution.
07:44Et dans le même temps, on refuse, par exemple, d'introduire une forme de taxation sur les très grands patrimoines ou sur les ultra-riches.
07:50Il n'y a rien dans ce budget.
07:52Il y en a deux fois moins que dans le budget de M. Barnier.
07:54Mais donc, vous appelez clairement ce matin les députés, au nom de leur conviction et pas au nom de potentiels accords pour les élections à venir, à voter la censure.
08:04Évidemment.
08:05Et donc, j'appelle clairement l'ensemble des députés à voter la censure.
08:10Et après, je dois vous dire, et vous le savez comme moi, parce que je sais après quel type de procès on va essayer de me faire, que ce n'est pas parce que des gens votent la même motion de censure qu'ils partagent le même projet de société pour la France.
08:20Vous disiez clairement, je crois que personne ne pense ici ou ailleurs que vous avez le même projet de société que le Rassemblement National.
08:27Une question, par exemple, sur l'euro-député François-Xavier Bellamy, il a dit, si j'avais été député, j'aurais voté la censure.
08:33Là encore, vous n'avez pas le même projet ni les mêmes idées, mais vous saluez, c'est une forme ou de cohérence ou de prise de position.
08:38Là, j'appelle les Républicains à se mettre d'accord, parce que franchement, on ne comprend rien.
08:42Il y a dix jours, M. Retailleau défendait l'idée qu'il fallait participer au gouvernement.
08:46Et M. Wauquiez disait qu'il ne fallait pas se diluer dans le macronisme et ne pas participer au gouvernement.
08:51Une semaine plus tard, c'est M. Retailleau qui dit qu'il ne faut pas participer au gouvernement et le censurer.
08:55Et M. Wauquiez qui dit qu'il ne faut surtout pas le censurer.
08:58Si quelqu'un s'y retrouve dans ce spectacle absolument pathétique et pitoyable de gens qui manifestement cherchent à occuper des positions stratégiques
09:05et des positions tactiques en fonction de leurs propres intérêts plutôt qu'en fonction de l'intérêt du pays,
09:09je vois bien que cette personne se présente à moi.
09:11Moi, je crois que personne ne comprend plus rien.
09:13À un moment, il faut faire preuve de cohérence.
09:14D'ailleurs, Laurent Wauquiez a lancé hier à toute l'Assemblée que le spectacle qui était donné,
09:19donc y compris vous et d'autres, était pathétique.
09:21Oui, il aurait peut-être plutôt, lui, dû se remettre en cause.
09:23Parce que, pardon, mais si le premier gouvernement de M. Lecornu a implosé
09:27et n'a même pas été capable de venir devant l'Assemblée nationale,
09:29c'est parce que M. Retailleau a accepté sa composition pour qu'une heure plus tard,
09:33il explique que finalement, il n'était pas d'accord avec.
09:34en prenant le prétexte de ce pauvre M. Le Maire, qui n'est pas un ami,
09:39j'ai combattu sa politique pendant sept ans et je continue à le faire,
09:42mais qui valait quand même prétexte de M. Retailleau et je pense que tout le monde l'a compris.
09:46Qu'est-ce qui va se passer jeudi, Manuel Bond ?
09:48Moi, j'espère que le gouvernement va être censuré.
09:51Et si le gouvernement est censuré, j'appellerai évidemment au départ du président de la République
09:56à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée.
09:58Et vous savez, je pense que le pays, il est dans une situation qui est une situation difficile.
10:02Notre responsabilité, c'est de proposer une sortie.
10:04La sortie que nous nous proposons, elle est simple.
10:07C'est de dire, on règle la question du budget immédiatement,
10:09on vote ce qu'on appelle une loi spéciale,
10:11c'est-à-dire on renouvelle le budget de l'année précédente.
10:13Ça nous laisse du temps, mais au moins, on est sûr qu'il n'y aura pas de problème de financement.
10:17Et ensuite, dans cet intervalle, on organise une élection présidentielle anticipée
10:22et on fait en sorte que les Françaises et les Français puissent choisir dans quelle direction doit aller le pays.
10:26C'est simple, c'est pas compliqué.
10:27Et ça, ça permet le moment de respiration démocratique dont on a besoin.
10:31Et pendant ce temps, j'allais dire, le monde avance ou essaye d'avancer,
10:34parfois dans le fracas des armes, même si c'est une trêve que nous observons.
10:38Mais dans l'actualité internationale, Donald Trump hausse le ton
10:41pour d'abord que l'accord soit respecté,
10:44pour que les dépouilles d'otages soient restituées à leur famille
10:48et qu'il y ait une démilitarisation effective du Hamas.
10:51J'imagine que vous militez également pour cela.
10:53Alors d'abord, je veux vous dire qu'évidemment qu'il faut que l'accord soit respecté.
10:56Et c'est quand même, il faut le saluer, une très grande nouvelle,
11:00à la fois pour la population palestinienne, puisque les bombardements s'arrêtent,
11:04que l'aide humanitaire semble pouvoir enfin entrer,
11:07même si c'est malheureusement de ce que je vois manifestement en quantité trop limitée pour l'instant,
11:11et pour les familles d'otages qui se mobilisent depuis des mois et des mois
11:14pour obtenir leur libération.
11:16Donc oui, il faut que cette première partie de l'accord soit respectée.
11:19Ensuite, il y a un certain nombre d'autres dispositions
11:20qui évidemment vont donner lieu à des négociations qui se poursuivent.
11:23Moi, j'ai entendu, y compris des responsables du Hamas, dire qu'ils sont prêts à la démilitarisation.
11:28Vous les croyez sur parole ?
11:30Non, je ne les crois pas sur parole.
11:31Ce que je dis, c'est que si on veut une paix qui soit une paix juste et durable,
11:35on doit faire en sorte qu'il y ait un État palestinien
11:37qui dispose de tous les attributs de sa souveraineté,
11:39c'est-à-dire y compris sa propre capacité à se défendre.
11:42Sinon, vous ne pouvez pas demander à un peuple
11:44qui est face à un voisin
11:45contre lequel il y a un affrontement depuis des années et des années,
11:49et moi, j'espère que ça va s'arrêter, évidemment, d'accepter l'idée
11:52qu'ils n'auraient plus aucune capacité de se défendre.
11:53C'est-à-dire qu'on démilitarise le Hamas, mais on militarise Gaza ?
11:56Non, ce n'est pas qu'on militarise Gaza,
11:58on fait en sorte que l'État palestinien qui doit avoir le jour
12:00dispose de toutes les capacités, les attributs de sa souveraineté.
12:03Mais vous appelez clairement à la démilitarisation du terrorisme Hamas.
12:05À partir du moment où ça s'inscrit, évidemment, dans ce processus.
12:07En parlant de terrorisme, Manuel Bompas,
12:09puisque vous voulez tenir une parole de vérité,
12:12est-ce que vous maintenez que votre collègue,
12:13le député LFI, Thomas Porte,
12:15ne s'est pas rendu à Beyrouth sur les tombes de terroristes
12:18des fameux attentats de Muni ?
12:20Je maintiens que mon collègue Thomas Porte
12:23s'est rendu à Beyrouth,
12:25qu'il a visité un cimetière,
12:27qui est un cimetière d'hommage, en quelque sorte,
12:29à un certain nombre de figures palestiniennes,
12:31et qu'il ne s'est pas recueilli sur la tombe d'une personne
12:33qui aurait commis des actes terroristes, évidemment.
12:34Alors, vous pouvez nous expliquer ce cliché,
12:36qui n'est pas le mien, qui est celui du compte Instagram
12:38de Thomas Porte. Le voici.
12:40Je ne le vois pas, là, moi, mais...
12:41Il est au milieu de l'écran, si vous le voyez.
12:44Le voici, regardez.
12:46Et vous voyez Thomas Porte se recueillir devant ce cliché ?
12:50C'est la photo de son compte Instagram.
12:52Sur la photo que vous montrez, vous le voyez.
12:53Attendez, vous permettez, on y voit une sépulture.
12:55Et j'imagine que... Je ne sais pas si vous lisez l'arabe.
12:57Non, je ne le lis pas.
12:58Je vais essayer de lire cet écrit en un peu petit,
13:01mais il y a écrit
13:02« Men enjazet el-shahid Kamel Nasser »,
13:04ce qui veut dire « Les exploits du martyr
13:06Kamel Nasser ». Et comme vous connaissez l'histoire,
13:08par contre, vous connaissez forcément Kamel Nasser,
13:10qui est l'un des trois nationalistes palestiniens
13:12tués par le Mossad à Beyrouth,
13:14du fait de son implication dans les attentats des JO de Munich,
13:16donc de septembre au noir. C'est l'un des membres
13:18du commando terroristes. Et ça, c'est une photo
13:20de M. Porte sur cette sépulture.
13:22Non, madame, il n'y a pas de photo de M. Porte sur cette sépulture.
13:24C'est le compte Instagram de M. Porte.
13:25Oui, mais est-ce que Thomas Porte est en train de se recueillir sur cette sépulture ?
13:28Non, mais là, soit c'est une insulte à l'intelligence
13:30de ceux qui nous regardent et de votre serviteur.
13:32Non, c'est vous qui cherchez à peut-être insulter l'intelligence
13:34de ceux qui nous regardent par ce procédé.
13:37Donc, M. Porte publie une photo
13:38de la sépulture d'un terroriste ?
13:39Et vous en déduisez qu'il s'est recueilli devant cette sépulture
13:41pour lui rendre hommage ?
13:42Ah non, alors vous en déduisez qu'il dénonce les actions
13:44de ce terroriste ?
13:45Je n'en sais rien, c'est à lui qu'il faudra poser la question.
13:47Et vous, vous le dénoncez ?
13:47Mais moi, madame...
13:48Vous auriez fait une photo de la sépulture d'un terroriste ?
13:50Madame, ne cherchez pas si vous...
13:51Est-ce que vous aurez fait la photo d'une sépulture ?
13:53Je vais vous répondre, ne vous inquiétez pas.
13:54Ne cherchez pas, s'il vous plaît, en plus, dans un moment
13:56qui est un moment plutôt de soulagement et de joie cette semaine,
13:59à forcément essayer de créer des polémiques.
14:00C'est moi qui l'écris, M. Bonpar.
14:02Écoutez, madame, ma position, elle est très claire, vous savez.
14:04Et d'ailleurs, je pense que la France insoumise...
14:06Vous voulez pas me répondre sur ce cliché ?
14:08Écoutez, écoutez-moi, écoutez-moi.
14:09Je pense que la France insoumise est la seule des formations politiques,
14:12d'ailleurs, à dire ça.
14:13C'est que, moi, toutes les actions, par exemple,
14:15qu'il y a eu des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale
14:17contre les dirigeants du Hamas et contre M. Netanyahou.
14:19Je pense que ces mandats d'arrêt doivent être totalement exécutés.
14:22Donc, quand il y a des gens qui font des crimes de guerre, du terrorisme,
14:25et qu'il y a des juridictions internationales
14:27qui demandent de les poursuivre devant les tribunaux internationaux,
14:29moi, je les ablique.
14:30Donc, vous condamnez ce cliché de M. Bonpar ?
14:32Mais madame, regardez...
14:33Vous ne voulez pas me répondre ?
14:33Mais si, mais je vous ai répondu.
14:35Non, non, est-ce que vous condamnez...
14:36Laissez-moi le terminer, si vous voulez bien.
14:38Est-ce que vous condamnez un tel cliché ?
14:39Si vous voulez bien me laisser terminer mon raisonnement.
14:43N'en bafouillez pas, M. Bonpar, est-ce que vous le condamnez ?
14:45Je ne bafoue pas, madame, mais vous me coupez la parole toutes les deux secondes.
14:47Donc, forcément, c'est un peu évident, un peu difficile d'aller au bout du raisonnement.
14:50Mais par contre, madame, quand il y a eu un vote
14:51en commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale
14:54sur est-ce que les députés soutiennent les mandats d'arrêt
14:57de la Cour pénale internationale
14:58contre les dirigeants du Hamas et contre M. Netanyahou,
15:00les macronistes, la droite, l'extrême droite ont voté contre.
15:04Donc, peut-être que vous leur poserez la question la prochaine fois.
15:06Je vous remercie de m'inspirer les questions.
15:08Parfois, il vous arrive de beaucoup juger les journalistes.
15:10Mais moi, je me permets de vous faire réagir.
15:13Je ne juge pas les journalistes.
15:13Je juge les gens qui essayent de ne pas faire du journalisme
15:16parce qu'ils ne s'appuissent pas sur des faits concrets,
15:18mais plutôt un travail de problème.
15:18Alors là, je m'appuie sur un fait concret.
15:20C'est un cliché de M. Porte. Est-ce que vous le condamnez ?
15:22Vous me demandez sincèrement si je condamne une photo, là ?
15:25Ah oui, la photo de la sépulture d'un terroriste.
15:27Vous condamnez une photo, vous ?
15:28Pardonnez-moi.
15:29Non.
15:29C'est la sépulture d'un terroriste.
15:30Madame, je ne cherchais pas à me faire dire des choses
15:32qui ne correspondent pas à la réalité.
15:33Personne chez moi se recueille sur les tombes de personnes
15:36qui commettent des actes terroristes.
15:36Et donc, on fait une photo comme ça d'une tombe
15:37pour un souvenir personnel, M. Montand ?
15:39Personne ne fait ça chez moi.
15:40Personne ne fait ça chez moi.
15:41Personne ne fait ça à la France insoumise.
15:43Et la France insoumise condamne les formes d'action.
15:47La France insoumise défend des formes d'action
15:48qui sont des formes d'action pacifiques, démocratiques.
15:52Et elle continuera à le faire.
15:53Alors, puisque vous êtes passionnée d'histoire,
15:55qui est Kamel Nasser ?
15:56Qui est Kamel Nasser ?
15:58Mais vous avez déjà répondu à cette question, madame.
15:59Donc, c'est un terroriste.
16:00Et vous essayez de faire croire qu'une photo sur un compte Instagram
16:02vaut un recueillement sur une tombe.
16:04Je suis désolé de vous le dire,
16:05mais vous n'arriverez pas à me convaincre de ça.
16:08Et je ne crois pas que vous allez arriver à convaincre
16:10les personnes qui nous écoutent de ça non plus.
16:12Je n'ai pas besoin de me convaincre.
16:13Je crois que chacun se fera son idée.
16:14Je crois que je vous ai répondu assez précisément.
16:15Peut-être une dernière question.
16:15Y compris sur les positions qui sont les positions
16:17de la France insoumise.
16:18M. Bompard, est-ce que quelqu'un qui arrive
16:21à un accord de paix comme celui-ci
16:23mérite un Nobel de la paix ?
16:25Non, je ne suis pas favorable, si c'est ça votre question,
16:28à ce que M. Trump ait le prix Nobel de la paix.
16:31Vous auriez été un autre président ?
16:33Vous auriez été favorable ?
16:33Non, mais madame, s'il y a eu un accord de paix,
16:36ou en tout cas les premières dispositions
16:38d'un accord de paix cette semaine,
16:39on le doit d'abord à la mobilisation
16:41des peuples du monde entier pour le cesser le feu.
16:44On le doit d'abord à la mobilisation
16:46sans relâche des familles des otages
16:48depuis des mois et des mois pour un cesser le feu.
16:50Que M. Netanyahou refusait pour l'instant.
16:52Que M. Netanyahou refusait pour l'instant.
16:54Et s'il y a eu ce cesser le feu,
16:56c'est la victoire des gens qui se mobilisent,
16:58que ce soit d'ailleurs les familles des otages
16:58ou les peuples du monde entier.
17:01Un Nobel de la paix pour les peuples du monde entier,
17:03je suis d'accord avec ça.
17:04Vous voyez, on finit toujours pour être d'accord.
17:06Merci Emmanuel Bonfard, c'était la grande unité à vous,
17:08je vous souhaite une bonne journée, à bientôt.
17:09Vous aussi.
17:09Merci.
17:09Merci.
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