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  • il y a 6 semaines

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00:00Henri Guaino, ça veut dire que cette concession au Parti Socialiste n'aurait pas dû être présentée comme telle par Sébastien Lecornu ?
00:07Il fallait abdiquer tout de suite ?
00:09L'erreur est originelle. Pour les trois qui ont gouverné, on commence par s'adresser à l'opinion et par dire
00:14comme une concession à l'opinion si vous voulez, mais pas une concession au Parti.
00:20Et puis après vous faites votre gouvernement en fonction des fondements que vous avez exposés aux Français.
00:27Bon, mais vous ne commencez pas par vous enfermer dans les partis parce que compte tenu de la configuration de l'Assemblée
00:33et compte tenu de ce que nous apprend l'histoire, ça n'est pas possible.
00:36C'est-à-dire que vous n'arriverez jamais, ou vous faites des concessions aux uns ou vos concessions aux autres,
00:39en fait vous en faites à tout le monde et vous passez votre temps à marchander.
00:42Alors au bout de trois semaines, pour prendre le dernier cas, mais c'était vrai pour Barnier, c'était vrai pour Bérou,
00:48au bout de trois semaines on vous sort un gouvernement qui a l'air d'être sorti d'avant les élections législatives.
00:52Législatives, fantastique, bon, et ça dure 14 heures, quoi.
00:57C'est extraordinaire, quoi.
00:59C'est-à-dire, à partir de là, vous êtes sur une pente descendante, vous ne pouvez pas faire autrement.
01:05Que pensent les Français ce soir, Henri Gano ? Qu'est-ce qu'ils pensent ?
01:07Ah ben ça, je ne suis pas dans leur tête, mais je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont contents que la réforme de l'Assemblée soit abogée.
01:12Et ils ne sont pas tous de gauche, croyez-moi.
01:14Croyez-moi, ils ne sont pas tous de gauche.
01:15Éric Nolot ?
01:16Ils ne sont pas tous irresponsables non plus.
01:18Non, mais ce n'est pas ça que je veux dire, évidemment, mais vous n'êtes pas inquiets pour la valeur de la parole politique,
01:23que le même camp qui vous présente une réforme comme vraiment indispensable,
01:28et encore, en disant qu'on aurait dû aller plus loin, quelques mois plus tard, pour des raisons assez misérables,
01:33vous dites qu'on balance tout, ça ne vous paraît pas bizarre ?
01:35Les raisons ne sont pas forcément totalement misérables, parce que je pense que la dissolution...
01:39Mais si c'est misérable, c'est un marchandage.
01:40La dissolution, mais ça, ils se sont mis dans cette situation.
01:43Je ne vous dis pas le contraire.
01:43C'est la première chose, et la dissolution, pour moi, n'est pas du tout une solution.
01:48Elle va créer une situation qui va être encore pire.
01:51Et puis le départ du président de la République, dans les circonstances actuelles,
01:54sera une catastrophe pour les institutions.
01:56Je sais que ça ne plaît pas à tout le monde, je sais que tout le monde a envie d'avoir la peau de Macron,
02:00mais il y a aussi les institutions, vous savez, ça me rappelle la gifle au président.
02:03Quand on a giflé le président, j'ai été scandalisé.
02:08Pas parce que j'aime M. Macron, mais parce que quand on gifle le président dans un pays
02:11et qu'on trouve ça normal, ça veut dire que vous ne pouvez plus expliquer à un gosse
02:14qu'il n'a pas le droit de cracher sur le gendarme ou de gifler son prof.
02:16Sur cette histoire de parole politique, de la valeur...
02:18Mais oui, mais ça, moi, la parole politique, elle est en danger depuis 2017.
02:23Oui, d'accord.
02:24Elle est en danger depuis que le bloc central et le macronisme sont arrivés au pouvoir.
02:28Elle n'était déjà pas bien avant, pas très bien avant, mais voilà.
02:31Petit à petit, les politiciens ont pris toutes les places et on a un président de la République
02:35qui n'a jamais pris la mesure de sa fonction.
02:39S'ils avaient dit moins de sottises, s'ils n'étaient pas enfermés dans l'idée qu'ils avaient raison sur tout
02:46et que personne ne pouvait les désavouer, on n'en serait pas là.
02:51Mais maintenant, vous n'allez ni la sauver, ni l'abîmer davantage.
02:56Ce qui l'abîme davantage aujourd'hui, c'est le spectacle que donne la vie politique française.
03:00C'est-à-dire le retour aux pires heures de la troisième, aux pires heures de la quatrième,
03:04peut-être aux pires heures de la deuxième.
03:06C'est hallucinant ce qu'on voit, hallucinant.
03:09Et ça tue, et ils continuent parce qu'ils ne se rendent pas compte de ce que...
03:12Ils ne pensent pas à ce que voient les gens.
03:15Voyez-vous ?
03:16Ils voient quoi les gens ?
03:17Les gens, ils voient ce spectacle et eux, ils sont dans la pièce.
03:20Et dans la pièce, ils ne voient pas.
03:22D'ailleurs, ça ne les intéresse pas.
03:23Ils pensent que tout ça n'a pas de conséquences autres que ce qui va se passer demain.
03:27Est-ce que je vais garder mon siège ?
03:29Est-ce que je vais garder ma place ?
03:31Ou est-ce que je vais garder mon pouvoir pour le président de la République ?
03:36Il n'y a aucune...
03:37J'ai fait une interview dans le Figaro hier, c'est intitulé
03:40« Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. »
03:43Alors, il y a un tas d'imbéciles qui m'ont dit
03:45« Ah non, je ne leur pardonne rien. »
03:47Deuxième degré est devenu impossible dans la...
03:48C'est risqué, en tout cas.
03:50Mais non, ils ne savent pas ce qu'ils font, en fait.
03:52Tout le monde pense que c'est des complots, des arrières-pensées machiavéliques.
03:55Non, ils ne savent pas ce qu'ils font,
03:57c'est-à-dire qu'ils ne mesurent pas les conséquences de ce qu'ils font.
03:59Il y avait une très jolie formule.
04:00Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font en régulier.
04:02Oui, c'est le Christ qui a dit ça.
04:03Vous avez des actions liturgiques.
04:05Mais oui, mais juste une dernière remarque.
04:12J'ai perdu le fil de mon...
04:13De votre raisonnement, pardon.
04:14Mon raisonnement, pardon.
04:15Mais oui, mais voilà, vous me...
04:16Mais oui, mais je rappelle la parole du Christ et vous êtes perturbés.
04:19C'est une citation de Régis Debray.
04:21Il dit « L'homme d'État est celui qui veut les conséquences de ce qu'il veut. »
04:24Eh bien, aucun d'entre eux ne veut les conséquences de ce qu'il veut.
04:27Donc, il n'y a pas d'homme d'État.
04:28Mathilde Panot qui s'adresse à Sébastien Lecornu cet après-midi à l'Assemblée.
04:32Votre présence devant nous est un affront.
04:34Ah bon ?
04:34Monsieur le Premier ministre, votre présence devant nous est un affront à la démocratie.
04:41Vous avez déjà été censuré deux fois par cette Assemblée comme membre des gouvernements Barnier puis Bayrou.
04:46Et pourtant, vous voilà consacré Premier ministre.
04:49Le troisième locataire de Matignon en moins d'un an.
04:53Contrat court, bail précaire.
04:55Le macronisme face à lui-même.
04:57Devenu Premier ministre comme on entre dans les ordres.
05:00Parti lundi, soi-disant, en dernier des gaullistes.
05:03Revenu vendredi, en dernier des fidèles.
05:05Vous voilà ici sous la contrainte du chef.
05:07Voilà pour Mathilde Panot de la France Insoumise.
05:10Je rappelle qu'effectivement, c'est désormais le Parti Socialiste qui est l'arbitre des élégants.
05:13On attend la prise de parole d'Olivier Faure.
05:15Puisque c'est en fonction des socialistes, du vote des socialistes,
05:19que la motion de censure sera adoptée ou non jeudi matin.
05:22On a été rejoint par Dominique Rény.
05:24Bonsoir Dominique Rény.
05:24Ravie de vous accueillir, directeur général de la Fondapol.
05:28Le spectacle auquel nous assistons depuis une dizaine de jours,
05:30a quel impact dans l'opinion publique ?
05:32Je pense que tout le monde peut l'imaginer.
05:35C'est une profonde déception, une colère.
05:42Je crois aussi qu'on peut penser que beaucoup de citoyens se détournent de la politique.
05:48Dans un pays qui a la passion de la politique.
05:50Mais beaucoup se détournent de la politique.
05:51Et d'une certaine manière, au fond, les Français ont tourné le dos à leurs gouvernants et à leurs élus, malheureusement.
06:03Et ce n'est pas quelque chose qui va revenir si facilement.
06:06Tout ce à quoi on a assisté, depuis la dissolution au moins.
06:12Tout ce à quoi on a assisté, je pense, on peut le dire, on utilise souvent ce mot, mais sidère les Français.
06:19Et c'est un peu comme la rupture d'une relation amicale ou amoureuse.
06:25C'est-à-dire qu'une fois que c'est rompu, on ne peut pas faire des efforts, mais ça ne marche pas comme ça.
06:31Donc là, je ne vois pas à partir de quelle force, à partir de quelle figure, à partir de quel projet,
06:39on pourrait ramener les Français vers ce souci, cet intérêt.
06:44Il n'y aurait pas passion, parce que ce n'est pas forcément un bon terme,
06:47mais cette préoccupation pour la politique qu'ils ont depuis longtemps.
06:50Je ne sais pas si cela peut revenir, et ce ne serait pas forcément un mal si nous avions une autre manière de vivre ensemble.
06:58Mais là, je crains que ce soit un vide ensemble.
07:01On va juste écouter Sébastien Lecornu, pour nos auditeurs et les téléspectateurs.
07:04Il estime qu'on évite la crise de régime en faisant ce qu'il a fait.
07:10Écoutez-le, et on va voir ce que vous en pensez.
07:12J'ai accepté la mission que m'a confiée le Président de la République,
07:16parce que la France doit avoir un budget, parce qu'il y a des mesures d'urgence à prendre.
07:22Sans attendre, c'est un devoir.
07:26Je l'accomplirai sous certaines conditions qui découlent d'évidence de la composition de cette Assemblée.
07:34Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime.
07:39Cela n'aura pas lieu grâce aux institutions de la Ve République et à ses soutiens,
07:45mais cette crise a des racines.
07:49En vérité, plus qu'une crise, je crois que nous changeons de monde,
07:53créant des fractures tout aussi locales que mondiales et des bouleversements géopolitiques majeurs.
07:58Voilà pour Sébastien Lecornu.
08:00Dominique Reynier, vous pensez qu'on évite la crise de régime ou qu'on est en plein dedans ?
08:03Je pense qu'on est au bord de la crise de régime.
08:07Elle a été repoussée de quelques temps.
08:09Je ne sais pas de combien de temps.
08:11Mais de toute façon, ce vers quoi nous marchons, de mon point de vue, c'est la crise de l'État.
08:15Qui est, d'une certaine façon, plus grave que la crise de régime.
08:18Je ne dis pas...
08:19C'est difficile d'évaluer ces choses-là, mais je ne dis pas qu'il suffit de changer de régime pour résoudre une crise de régime.
08:24Pas du tout.
08:24Ce serait vraiment une catastrophe.
08:26Mais la crise de l'État, ce sont des crises profondes qui durent très longtemps
08:30et qui peuvent réunir un pays pendant des décennies.
08:33Donc, c'est un peu curieux de dire cela.
08:37On évite la crise de régime.
08:38Ce qui m'a frappé, moi, aujourd'hui, je comprends la situation dans laquelle se trouve le Premier ministre.
08:43Ce serait épouvantable.
08:45C'est quand même assez largement, pour les conséquences immédiates, la dissolution.
08:50Il a peu à faire de plus que ce qu'il a fait, avec les ressources qui sont les siennes, sur le plan politique.
08:57Mais il a passé beaucoup de temps dans son discours.
08:59Enfin, beaucoup de temps.
09:00Il n'a pas parlé si longtemps que ça.
09:01Il a passé du temps, en tout cas, à décrire tous les grands sujets sur lesquels il voulait se pencher.
09:06Mais on comprend très bien la liste, que nous n'aurons jamais la possibilité,
09:11ni les majorités, ni le temps même, pour délibérer et décider sur ces grandes questions qu'il a listées
09:15et qui nous tiennent à l'écart de la marche du monde.
09:18Ça, c'est tout à fait saisissant.
09:19Ramener le déficit à 4,5% du PIB, l'importance de la valeur travail, tout ça,
09:23ce sont des choses qui l'ont effleuré.
09:24Beaucoup de choses.
09:25Mais il y a tant de choses à faire avec un président affaibli comme jamais.
09:28On a appris aujourd'hui, à la faveur du baromètre IFOP pour Paris Match,
09:32qu'Emmanuel Macron sortait du top 50 des personnalités préférées des Français.
09:37C'est la première fois depuis la création de ce baromètre, en 2003.
09:40Le président de la République ne fait pas partie des 50 personnalités politiques préférées des Français, Dominique Reynier.
09:44Il y a quelque chose d'énigmatique dans ce qui se passe.
09:51Et je ne sais pas si le président se rend compte que plus notre pays va mal,
09:56plus il paraît s'en éloigner pour s'occuper de fonder un État qui n'existe pas.
10:03L'État palestinien ?
10:04Oui, moi ça me frappe, ça.
10:05C'est une espèce de chemin parallèle.
10:08C'est le chef de l'État, le président de la République française.
10:11Et il passe beaucoup de temps, encore hier,
10:13beaucoup de commentaires de sa part nous arriver,
10:15par les dépêches,
10:16sur les efforts qu'il déploie avec ses collègues pour reconstruire Gaza,
10:23mettre en ordre les lieux, organiser la police, la sécurité.
10:27Ce sont ces mots que l'on voyait défiler dans les déclarations à les dépêches.
10:31Et donc, j'imagine que pour beaucoup de nos compatriotes,
10:36c'est un peu comme si pour la première fois,
10:38un chef de l'État élu, président de la République,
10:41décidait au fond de laisser son pays pour s'occuper de l'autre.
10:45Comme s'il avait abandonné son peuple, en quelque sorte.
10:48Et donc, je ne suis pas très étonné
10:49qu'il y ait ces effets d'opinion.
10:53Il n'y aura pas d'autre chose que des effets d'opinion,
10:55puisqu'il n'est plus candidat.
10:57Et j'ajoute que son investissement sur Gaza,
11:02qui dépasse les capacités de la France,
11:05de toute façon, c'est Trump qui a mené tout cela,
11:09son investissement n'est pas sans conséquences négatives ici.
11:13Parce que la question palestinienne,
11:15qui est une question qu'il faut traiter,
11:16sur laquelle il faut discuter,
11:18sur laquelle on peut avoir des points de vue divergents.
11:20Mais ce n'est pas ça qui est en train de se passer.
11:22C'est un conflit religieux, idéologique,
11:26qui est en train de s'enquister,
11:28et qui va nous accompagner, je crois, pendant très longtemps.
11:31Et qui nourrit l'antisémitisme.
11:32Qui nourrit l'antisémitisme.
11:33Qui va compliquer des formes d'intégration qui avaient lieu.
11:37Enfin, tout est défait à partir de ça.
11:39Ce n'est pas le seul responsable, le président Macron,
11:42par cette politique-là.
11:43Mais enfin, il l'a mené, je trouve, d'une façon maladroite.
11:46Et finalement, le résultat, on ne peut pas dire
11:49qu'il en soit l'auteur.
11:51Henri Guéno, on assiste au crépuscule d'Emmanuel Macron.
11:55Oui, je pense même qu'on a dépassé le crépuscule.
11:57Mais je ne sais pas comment ça va finir.
11:58Il reste encore, malgré tout, un an et demi.
12:01Je ne sais pas, moi, je ne souhaite pas qu'il parte.
12:03Encore une fois, pour des raisons institutionnelles.
12:05Et pour l'avenir, parce que le jour où on aura perdu
12:08la fonction présidentielle, je me demande
12:10comment on arrivera à redresser le pays.
12:13Le pays aura besoin d'un pouvoir fort.
12:14Alors, soit ce pouvoir, il sera celui de la Ve République,
12:17encadré par les institutions.
12:19Soit il se jouera en dehors de l'usure,
12:21on est en dehors des institutions.
12:23Donc, dans la rue.
12:23Mais oui.
12:24C'est la petite nuance que je dois introduire
12:27sur le jugement de Dominique Régnier
12:29au début de la conversation.
12:31Les Français se sont détournés de la politique.
12:33Mais moi, je sens, là, depuis une dizaine de jours,
12:36un vrai changement.
12:37C'est-à-dire qu'ils ne sont plus indifférents.
12:39Ils sont remontés.
12:41Ils sont très en colère.
12:43Et la violence monte.
12:44Ce qui nous attend, je pense que ce n'est pas l'indifférence.
12:47Ce qui nous attend, c'est la violence.
12:48C'est-à-dire, si on n'arrive pas,
12:50si les politiciens, les institutions,
12:52on n'arrive pas à trouver une sortie
12:54qui est en train de se passer
12:57et à trouver les moyens,
12:59les caractères, les hommes,
13:01pour essayer de redresser
13:02le cours de l'histoire de notre pays,
13:05on va aller vers la violence.
13:08Et de la violence sortira un grand besoin d'ordre.
13:11Et donc, une figure qui sera peut-être avenante.
13:14Peut-être pas.
13:15Dominique Régnier, vous partagez l'analyse d'Henri Guénaud.
13:19Il y a des sombres qui nous attendent.
13:21De toute façon, nous sommes dans une situation
13:23de grands risques.
13:24C'est évident.
13:25On le voit bien.
13:27Et rien de ce qu'il faut faire
13:28n'a été vraiment entamé.
13:32Sur la question des retraites,
13:33je rappelle que les retraites
13:35coûtent 406 milliards par an
13:36et que nous le vons, 260 milliards.
13:38Il manque 140 milliards.
13:40De toute façon, ce n'est pas tenable.
13:42Je ne sais pas comment,
13:43à quel moment les choses vont s'ajuster.
13:47Je ne sais pas.
13:48À quel moment ça va se briser.
13:50Mais nous ne pouvons pas.
13:52Ça ne peut pas.
13:52Et là, on a bien compris tout à l'heure
13:54que les accords qui ont été passés
13:57conduisent à reporter,
13:59alors à très très loin en réalité,
14:01cette réforme que tout le monde a réalisée partout.
14:05Peut-être 2029, 2030 peut-être,
14:08véritablement.
14:09C'est-à-dire qu'au fond,
14:11entre la décision de François Mitterrand
14:13de mettre la retraite à 60 ans,
14:16et puis la sortie de ce tunnel de 50 ans,
14:22on aura perdu pratiquement toutes nos capacités
14:24à investir, à rester puissant,
14:27à peser dans le monde qui vient.
14:30Donc, je ne suis pas là de penser
14:32que ce n'est pas rattrapable.
14:35C'est quand même des sommes considérables.
14:38Je ne vois pas où on va les trouver.
14:39Il y a de moins en moins de personnes.
14:41Je vais donner une projection
14:42qui va faire sursauter,
14:44mais quand on projette
14:45le taux de fécondité actuel de la France
14:48sur 4 générations de 30 ans,
14:51dans 120 ans,
14:52il y a 37 millions de Français
14:54qui habitent ce pays.
14:5637 millions.
14:56Donc, combien de temps ?
14:57Dans 30 ans ?
14:58120 ans.
14:584 générations de 30 ans.
15:00Ce n'est pas loin.
15:00Il y aura 37 millions de Français
15:02si nous maintenons ce taux de fécondité.
15:04Il y a des chances qui baissent.
15:06Et donc, ça signifie que...
15:09Donc, la France est foutue.
15:11Je ne sais pas comment on fait.
15:12Si on avait fait ce exercice
15:14en 37 ou 38,
15:16on n'aurait jamais eu les 30 glorieuses.
15:19Là, malheureusement,
15:21Henri Guénon,
15:23je sais que ça,
15:24c'est considéré
15:25comme quelque chose
15:26de très solide.
15:27La plupart des pays du monde
15:28sont en transition démographique.
15:29Ce n'est pas l'objet
15:30de la discussion,
15:31mais c'est partout
15:32avec des niveaux de départ
15:34qui sont plus ou moins hauts.
15:36Et la transition démographique
15:37pour la France,
15:38il y aura 90 millions d'Européens
15:39dans 120 ans.
15:41Si on fait l'hypothèse
15:42qu'il n'y aura pas d'immigration,
15:43etc.
15:44Il y aura 90 millions d'Européens.
15:46Il y aura 90 millions d'Européens,
15:47pardon.
15:47Donc, c'est quelque chose
15:49qui est déjà...
15:50En démographie,
15:50c'est difficile à faire.
15:51Mais en admettant
15:52que ça se passe,
15:53notre grand problème
15:54ne va pas être celui
15:54des retraites.
15:55Ça va être celui
15:56du vide européen
15:57ou du vide occidental
15:58par rapport
15:58aux problèmes du reste du monde.
16:00Je ne pensais pas aux retraites.
16:01Je pensais au fait
16:02que le simple fait
16:03de perdre sa population,
16:05le simple fait
16:06de perdre sa population
16:06qui est le devoir premier
16:07d'un État,
16:08c'est une façon
16:09de souligner quand même
16:11la gravité d'un problème.
16:12Et c'est des questions
16:13que les politiques
16:13n'ont pas traitées
16:14depuis 25 ans.
16:15Merci.
16:16Merci.
16:17Merci.
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