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  • il y a 2 jours
Cours du vendredi par Teresa Castro, enseignante-chercheuse et programmatrice. Dans le cadre de la thématique Résiste ! Enregistré au Forum des images le vendredi 3 octobre 2025.

Tous les vendredis à 18h30, venez écouter des personnalités issues du monde du cinéma, mais aussi des arts visuels, des sciences sociales ou de la société civile, explorer des problématiques artistiques, sociétales, en écho à la programmation pop culture du Forum des images.
Transcription
00:00:00Merci beaucoup, merci à toutes et à tous d'être là, merci pour cette invitation.
00:00:15J'ai cette responsabilité d'ouvrir le cycle Résiste avec cette présentation sur le cinéma et lutte écologique
00:00:26qui n'est absolument pas, ce ne sera pas une présentation exhaustive
00:00:31parce qu'en vrai il y aurait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à dire sur cette thématique
00:00:35et donc je vais un tout petit peu proposer un petit itinéraire autour de cette question.
00:00:42Évidemment, je commence peut-être par rappeler qu'aujourd'hui, bien sûr, on est pour des raisons évidentes
00:00:52très préoccupés par des questions écologiques, il y a effectivement un phénomène d'accélération
00:00:59de ce qu'on appelle la crise climatique et écologique et donc ce n'est pas étonnant qu'on s'interroge
00:01:04sur les liens entre cinéma et écologie et que toute une série de questionnements
00:01:09sur les aspects environnementaux du cinéma, que je vais aussi évoquer rapidement dans pas très longtemps,
00:01:15soit à l'ordre du jour. Souvent le cinéma, le cinéma est une industrie, c'est une industrie
00:01:23qui repose sur les énergies fossiles, elle a toujours reposé sur les énergies fossiles,
00:01:29c'est une industrie qui a reposé aussi sur l'extraction de minerais, c'est une industrie
00:01:37qui est indissociable aussi de la modernité industrielle, de la modernité technique et on sait que le cinéma
00:01:45a tout de suite, je commence avec des images qui n'ont rien à voir avec les luttes écologiques,
00:01:52mais pour rappeler, souligner quelque chose qui est souvent rappelé, c'est-à-dire les liens entre cinéma
00:01:59et ce qu'on pourrait décrire comme une objectivation du monde, subordination du monde
00:02:09et de la nature, et donc ce sont des images qui nous renvoient à tout un genre qui était extrêmement populaire
00:02:17dans les premières décennies du XXe siècle, les travlogs, et voilà, souvent en fait on reste attaché
00:02:25à cette conception du cinéma, alors fort heureusement le cinéma n'a pas servi et ne sert pas que
00:02:32à ce qu'on est en train de voir, le cinéma a aussi documenté les luttes, les prises de conscience écologiques
00:02:42et ce sera donc le thème de ma présentation aujourd'hui, vous avez ici quelques images,
00:02:50alors soit allusives à des films que je vais évoquer, soit à des luttes, comme par exemple
00:02:57dans l'image, la grande image en couleur, la mobilisation contre la construction d'une centrale nucléaire
00:03:03à Plogoff en Bretagne, qui a été importante dans les années, au début des années 1980,
00:03:09donc le cinéma a servi en fait à documenter ces luttes et donc de cette façon à faire émerger
00:03:19une prise de conscience écologique et donc je vais m'intéresser à cette histoire qui est une histoire
00:03:25assez longue et assez complexe et je vais surtout parler de cinéma documentaire et je vais m'interroger
00:03:31sur la façon dont le cinéma documentaire a joué et joue encore aujourd'hui un rôle très important
00:03:38dans de nombreuses luttes et prises de conscience. Je vais essentiellement me concentrer
00:03:45sur des productions militantes, parfois des productions collectives, qui documentent
00:03:50ou qui réinventent aussi l'activisme écologique parce qu'il s'agit aussi de, voilà, peut-être
00:03:58d'élargir notre conception de ce que ça veut dire être un militant écologique et surtout
00:04:04d'un point de vue cinématographique, ce sont des films, vous allez voir, qui posent des questions
00:04:09très importantes sur la responsabilité et l'éthique du cinéma documentaire, ainsi que sur des formes
00:04:17d'engagement prolongé. Souvent on va avoir affaire en fait à des cinéastes qui vont consacrer une bonne
00:04:26partie de leur vie, de leur activité, voient toutes en fait leur activité professionnelle à accompagner
00:04:32des luttes qui sont, qui se déroulent dans une temporalité particulière. Et donc cette idée
00:04:38de l'engagement prolongé est quelque chose aussi que je tiens vraiment à rappeler. Je vais aussi
00:04:45parfois évoquer très rapidement le cinéma amateur qui a beaucoup contribué aussi à documenter tout ça
00:04:52et qui contribue aujourd'hui encore à documenter toute une série de manifestations et un petit peu de
00:04:58cinéma expérimental parce qu'encore une fois il s'agit aussi de renouveler les représentations,
00:05:05nos représentations sur ces questions. Alors pour des raisons de facilité et de temps, je vais surtout
00:05:14m'intéresser à une série de films réalisés entre la fin des années 1960 et les années 1980. Et donc il y a comme ça ici
00:05:24un aperçu de quelques images qui nous renvoient en fait à ce contexte. Alors pourquoi à ce moment-là ? Encore une fois
00:05:32c'est une question de facilité parce que c'est à ce moment que l'écologie en fait se construit sur le plan politique.
00:05:40C'est aussi à ce moment-là que l'écologie va entrer avec une force nouvelle dans le champ de l'action militante.
00:05:49Elle sera évidemment portée par les grands mouvements de contestation qui vont agiter les sociétés industrielles
00:05:56à la fin des années 1960. En France, mai 68 est important, au Japon aussi en vrai. Il sera question notamment
00:06:04de quelques exemples japonais. Je reviendrai sur certaines de ces images plus tard. Bon je pense que peut-être
00:06:12tout le monde a entendu parler de la lutte du Larzac. René Dumont a été le premier candidat
00:06:19aux présidentielles avec un label écologique en 1974. Le livre de Paul Ehrlich, La bombe P, pour la bombe de la population,
00:06:31c'est une crante, une peur vraiment très ancrée dans l'imaginaire des années 1970-80.
00:06:40Non, c'est l'augmentation de la population mondiale et ce livre a joué un rôle très important.
00:06:46Et puis toutes ces personnes en vélo, c'est à Stockholm en 1972, au moment d'une conférence des Nations Unies
00:06:54sur des questions écologiques. Donc ça c'est juste pour évoquer très rapidement et en vitesse ce contexte
00:07:00qui est le contexte fond de toute une série de films que je vais donc évoquer avec vous.
00:07:07Alors évidemment, si ces années se prêtent bien, ces années d'essor en fait du militantisme environnementaliste,
00:07:15se prêtent bien à une enquête sur cinéma et lutte écologique, j'aimerais néanmoins rappeler,
00:07:21et ça pour moi c'est vraiment très très important, que les liens entre cinéma et prise de conscience écologique
00:07:28sont certainement beaucoup plus anciens. Et d'un point de vue là, qui est lié à la question de ce que je disais,
00:07:35cette approche un peu plus environnementale du cinéma et de son histoire,
00:07:41on sait que, par exemple, cette conscience de la nocivité de nombreuses industries
00:07:47est aussi ancienne que les industries elles-mêmes. Par exemple, les historiens et historiennes de l'environnement
00:07:55en fait nous apprennent tout ça. Déjà au XIXe siècle, avec plusieurs industries qui s'installent dans différents endroits,
00:08:05il y a parfois des mouvements dériverants contre ces industries, parce qu'on est complètement conscient
00:08:13de leur impact souvent toxique sur les milieux. Il s'avère que ça s'applique très très bien à l'industrie photographique
00:08:22et cinématographique, et que donc déjà en décembre 1895, même avant la présentation publique du cinématographe à Paris
00:08:31par les frères Lumière, Louis Lumière, s'inquiétait déjà beaucoup des conséquences des émanations d'éther
00:08:39sur les riverains de son usine lyonnaise. Alors l'éther était nécessaire pour fabriquer de la pellicule,
00:08:47on sait pourquoi la pellicule en fait est dans cette image. Et il voyait juste, donc il écrit dans une lettre en 1895
00:08:55et je pense qu'il est vraiment préoccupé par cela. Et en 1903, plusieurs plantes du voisinage
00:09:01contraignent en fait son associé qui produit de la pellicule qui s'appelle Victor Plancton
00:09:07à délocaliser de Lyon à Faisan la fabrication de pellicules. Et donc ça pour vous dire à quel point
00:09:14l'histoire du cinéma est en fait beaucoup plus liée à ce genre de problématiques écologiques et environnementales
00:09:21qu'on ne le soupçonne. Et donc en fait cette usine Lumière va s'installer dans un endroit qui s'appelle
00:09:28l'île de la Chèvre, qui est vraiment au cœur de la vallée de la chimie à Lyon, où beaucoup d'autres industries
00:09:36s'installent. Et aujourd'hui, cette île de la Chèvre est devenue zone interdite pour cause de risques létals.
00:09:42Ce n'est pas à cause des lumières, attention, mais il y a effectivement toute une série d'industries
00:09:48qui se sont installées là-bas. Et donc je ne vais évidemment pas parler de cette histoire
00:09:53parce que je vais m'intéresser surtout au cinéma, mais ce que je veux dire c'est que ces manifestations
00:09:58en fait populaires contre toute une série soit d'industries, soit des projets comme ici
00:10:06d'exploitation du sable et de la chaux à Port-Miau, dans la Calanque de Port-Miau à Marseille,
00:10:12sont à l'origine de toute une série de mobilisations. Et c'est de cette histoire aussi dont on va parler ici,
00:10:20c'est-à-dire l'histoire de toute une série d'événements qu'on a oubliés, qui souvent ont été occultés.
00:10:28Et c'est absolument important pour moi de réhabiliter en fait aussi toute une série de luttes et de mouvements
00:10:39parce que si on les écarte des récits historiographiques, cela revient à, et je vais citer l'historien de l'environnement
00:10:50Jean-Baptiste Fressos, on dépolitise l'histoire longue de la destruction des environnements
00:10:56et on nous empêche de comprendre les ressorts de la crise contemporaine.
00:11:00En fait, cette crise contemporaine a une histoire longue, il y a une histoire longue des mobilisations et des luttes écologiques.
00:11:06Et donc s'intéresser évidemment au lien entre cinéma et lutte écologique, dans une perspective historique,
00:11:12c'est donc combattre cette amnésie et plus largement faire face au présentisme sans futur
00:11:18auquel on souhaite aujourd'hui nous condamner.
00:11:21Et donc, outre des aspects strictement cinématographiques sur lesquels je vais attirer votre attention,
00:11:27ce qui m'intéresse en fait aussi dans les productions documentant des luttes passées
00:11:32et la façon, vous allez voir, dont elles documentent aussi cette tentative de développer des utopies concrètes
00:11:39ou encore de se réaccorder à des territoires et à formes de vies autres.
00:11:45Donc ça, c'est quelque chose de très important dans cette histoire.
00:11:51Et enfin, je dirais, je finis mon introduction et je vais assez vite plonger dans des exemples cinématographiques,
00:11:59enfin, certains de ces films documentent non seulement des luttes,
00:12:04mais aussi ce que les philosophes et les environnementalistes aujourd'hui décriraient
00:12:09comme des modes de subjectivation, c'est-à-dire des façons de se penser,
00:12:14de se constituer en tant que sujets qui sont forgés donc dans l'épreuve de la crise environnementale.
00:12:23Et je pense notamment, ce sera mon premier exemple, à ce cinéaste japonais qui est donc Ogawa Shinsuke
00:12:32et au collectif Ogawa Pro, dont les films profondément engagés,
00:12:39je présente dans un premier temps Ogawa avant de m'intéresser au travail qu'il va faire avec son collectif
00:12:46et au choix de vie de son collectif.
00:12:49Mais donc, ce sont des films profondément engagés qui relatent entre 1968 et 1977
00:12:54le soulèvement, un très important soulèvement qui va être très discuté au-delà du Japon
00:13:03contre la construction de l'aéroport de Narita, donc au Japon à côté de Tokyo.
00:13:09Il y a toute une histoire, y compris en France, de mobilisation contre la construction des aéroports.
00:13:15Donc, ils vont raconter ou documenter cette histoire, ils vont vraiment s'impliquer dans cette lutte
00:13:19et à partir de 1977, ils vont décider de s'installer dans un petit armeau dans le nord du Japon,
00:13:29à Magino, dans les montagnes de Yamagata, parce qu'ils en sortent complètement transformés
00:13:34par cette expérience et surtout par la cohabitation avec les paysans qui sont à l'origine en fait aussi
00:13:40de cette opposition à la construction de l'aéroport.
00:13:45En tant que cinéaste indépendant, Ogawa s'intéresse au mouvement de contestation étudiante
00:13:52dans le Japon de la fin des années 1960.
00:13:54En fait, le mouvement qu'on connaît sous le label Mai 68 est un mouvement qui est international
00:14:03et le Japon va effectivement connaître des soulèvements étudiants extrêmement violents
00:14:09et très important. C'est ça que Ogawa, avec son collectif, va commencer par documenter.
00:14:18En 1968, donc, il crée le collectif de cinéastes qu'on connaît comme Ogawa Pro
00:14:23et cette même année, donc en 1968, il décide de suivre une brigade d'étudiants militants,
00:14:30donc c'est d'abord en suivant les étudiants, dans cette région rurale de Sanrizuka,
00:14:36à 60 kilomètres de Tokyo. Et ils vont donc y réaliser une série de films
00:14:42qui relatent le soulèvement paysan contre la construction de cet aéroport international à Narita.
00:14:50Et ce qui se passe, comme souvent dans ces projets, c'est que la construction de l'aéroport
00:14:56reposait sur l'expropriation des terres des paysans de la région
00:15:00et donc cette tentative de les réinstaller ou réinstaller leur communauté ailleurs.
00:15:07Et le projet va susciter une forte résistance locale
00:15:11qui est rapidement donc soutenue par ces étudiants radicaux
00:15:15et différents mouvements à travers le Japon.
00:15:18Et s'ensuit en fait une décennie à peu près de combats meurtriers,
00:15:23en fait il y a des victimes mortelles, entre l'État, les paysans,
00:15:28qu'on va voir aussi dans un extrait que je vais vous montrer,
00:15:33et leurs alliés. Et c'est justement ça que Ogawa et ses compagnons
00:15:38vont documenter dans une série de sept films,
00:15:43donc réalisés encore une fois entre 1968 et 1967.
00:15:46Et donc je cite leur credo, avant tout,
00:15:53placer clairement la caméra du côté des paysans engagés dans la lutte,
00:15:57vous voyez c'est déjà en fait s'interroger aussi sur des questions
00:16:00que je décrirais comme des questions d'éthique, de représentation,
00:16:03c'est-à-dire comment on fait, est-ce qu'on se tient à l'écart,
00:16:06est-ce qu'on est à l'écart des luttes, des mouvements,
00:16:08où est-ce qu'on se place, d'où on regarde.
00:16:11Si le pouvoir opprime les paysans et si les policiers frappent les paysans,
00:16:16alors notre caméra aussi sera en première ligne pour recevoir les coups,
00:16:21afin que le message, entre guillemets, du pouvoir
00:16:24soit directement transmis au spectateur à travers l'écran.
00:16:32Et voilà, donc ces luttes sont effectivement documentées
00:16:39dans toute une série de films,
00:16:42dont le Front de Libération du Japon,
00:16:47l'été à Sanrizuka de 1968,
00:16:51dont je propose de vous montrer un petit extrait.
00:16:55Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:03On ne voit pas nécessairement les paysans, ce sont ces étudiants radicalisés qui se sont alliés aux paysans qu'on voit vraiment beaucoup dans le film.
00:18:16C'est un extrait qui me semble complètement renvoyé, encore une fois, à ce choix de placer la caméra du côté des paysans engagés dans la lutte.
00:18:25Donc on est vraiment au milieu de cette mobilisation.
00:18:30Ce mouvement de Sanrizuka, ou comme on l'appelle en français la bataille de Narita, encarme parfaitement la convergence des luttes politiques, régionalistes, écologiques et de problématiques dans lesquelles le militantisme environnementaliste voit le jour.
00:18:47Donc c'est un mouvement vraiment très intéressant pour penser aussi les origines de ce militantisme environnementaliste tel qu'on le connaît aujourd'hui.
00:18:56Souvent, comme dans la lutte du Larzac, justement, le point de départ fédérateur est cette résistance paysanne à l'accaparement et à l'artificialisation des terres.
00:19:08La menace concerne non seulement le cadre de vie, mais une façon de vivre.
00:19:12C'est ça qui va aussi bouleverser le collectif Ogawa.
00:19:16Donc c'est une forme de vie qui est menacée.
00:19:19Et donc pour citer Ogawa lui-même, c'est contre la spoliation rationalisée dans le plus pur style moderne que le peuple de cette terre s'est soulevé pour dire non.
00:19:29C'est un nom qui, je crois, vivait en moi bien avant que j'ai pu le crier ici à Sanrizuka.
00:19:35Comme le suggère l'historienne américaine Christine Ross dans un livre qui s'appelle La forme commune, Sanrizuka est le prototype de ce qu'on appelle une ZAD, une zone à défendre.
00:19:50Et au passage, les premières contestations à Notre-Dame-des-Landes, qui est bien sûr aussi le mouvement qui vient vulgariser la notion de ZAD en France,
00:20:01remontent également à ses années 1970 et à la création alors de ce qu'on appelle une zone d'aménagement différé qui accordait donc à l'État un droit de préemption.
00:20:13Les premiers mouvements à Notre-Dame-des-Landes se déroulent aussi dans les années 1970, même si le mouvement va surtout connaître son essor à partir des années 2000.
00:20:23Mais pour en venir au film, Sanrizuka est aussi le lieu où Ogawa vient peaufiner sa méthode de travail,
00:20:30relevant d'une éthique de la rencontre qui devient progressivement une éthique de l'habiter.
00:20:36Donc je cite toujours Ogawa, cette fois dans un entretien avec le critique Serge Dané,
00:20:44entretien que vous pouvez écouter sur Radio France si ça vous intéresse, tapez Ogawa Serge Dané, vous allez le trouver.
00:20:50Donc ma façon de réaliser en film suit toujours la même méthode, je m'installe dans la région avec les gens, avec les habitants,
00:20:57je vis avec eux, je mange avec eux, je parle avec eux, je partage la vie avec eux, et c'est dans cette vie commune que je tourne en film.
00:21:04Et à la question que lui pose Serge Dané, qu'est-ce que cette méthode t'apporte ?
00:21:11Il répond que cela lui permet notamment de saisir, et je le cite à nouveau,
00:21:16le visage vivant de chaque paysage, que ce soit en fleuve, une montagne ou en chandrie.
00:21:23Et il continue, si on ne vit pas dans la région, si on ne vit pas avec les gens, on ne peut pas filmer ça.
00:21:29Il y a une caméra qui filme, il y a les gens qui utilisent la caméra pour filmer,
00:21:32et il y a les gens et les paysages qui sont filmés.
00:21:35Il y a une relation entre ces trois éléments, et c'est cela qui m'intéresse.
00:21:39On peut tout à fait remplacer le mot paysage par le mot milieu.
00:21:42C'est en milieu de vie, il s'agit aussi bien sûr de documenter ces milieux de vie.
00:21:48Alors, cette cohabitation avec les paysans à Saint-Rizouca vient empacter profondément le collectif.
00:21:54Après dix ans passés à leur côté, marqués donc en 1978 par l'inauguration d'une piste de l'aéroport,
00:22:03alors il faut savoir que la deuxième piste de cet aéroport n'a été inaugurée qu'en 2002,
00:22:09Ogawa et ses compagnons décident de s'installer dans le hameau de Magino,
00:22:13comme je vous l'avais déjà dit, donc dans ces montagnes à Yamagata, dans le nord du Japon.
00:22:18Ils vont y vivre en communauté, réalisant une série de films sur l'agriculture, la vie du village et l'histoire du Japon.
00:22:25Et ce sont des films exceptionnels.
00:22:27Je vais vous montrer un petit extrait d'un petit film, notamment sur la culture, en fait, des verres à soie,
00:22:35que vous allez voir est assez formidable.
00:22:40Et donc ces films sont le résultat de cette approche relationnelle,
00:22:43la relation avec le milieu, avec les autres, d'une éthique de l'attention,
00:22:48qui se, voilà encore une fois, c'est vraiment vivre avec, donc dans cette temporalité.
00:22:56Et donc tout cela, on pourrait évidemment le mettre en rapport avec une éthique environnementale.
00:23:02Et donc je vais vous montrer encore une fois un petit extrait, donc de cet autre film.
00:23:13Je vais vous montrer un petit extrait, donc je vais vous montrer un petit extrait.
00:23:43Je vais vous montrer un petit extrait.
00:24:13Je vais arrêter là.
00:24:16Donc ce n'est pas tous les jours qu'on voit un film qui nous demande de nous mettre à la place des verres à soie.
00:24:25Donc c'est aussi la raison pour laquelle je voulais vous parler de ce film.
00:24:31C'est un film qui va bien sûr accorder beaucoup d'importance à ces femmes,
00:24:36souvent des femmes âgées, qui s'occupent donc de cette activité,
00:24:42qui est vraiment, voilà, s'occuper des verres à soie, leur donner à manger.
00:24:47Voilà, quand ils ont assez mangé, il faut qu'ils s'endorment.
00:24:50Donc c'est vraiment, je trouve ça extrêmement suggestif par rapport à ces questions écologiques.
00:24:56Je vais passer sur cet autre extrait d'un film plus tardif d'Ogawa,
00:25:06mais où il s'agit, alors le collectif est complètement obsédé aussi par la nécessité de planter du riz
00:25:13et de s'occuper, en fait, des rizières.
00:25:17Et donc il y a une séquence que vous trouvez en ligne facilement,
00:25:21où la caméra, voilà, c'est une sorte de déclaration d'amour, en fait, à cette rizière,
00:25:29qui est vraiment aussi intéressante.
00:25:32Alors, je passe à autre chose,
00:25:36mais je voulais vous dire que la cinéaste américaine Barbara Hammer
00:25:39a consacré un film, en fait, à Ogawa, au collectif d'Ogawa,
00:25:45et que, bien sûr, ce collectif n'est pas sans problème,
00:25:49qu'effectivement, Ogawa était une figure un peu écrasante au sein de ce collectif.
00:25:56N'empêche que cette expérience est extrêmement importante.
00:26:00Je vais discuter d'un deuxième exemple japonais
00:26:04qui me semble important et qui introduit cette fois la question de la toxicité.
00:26:09Et il y a des proximités en termes de démarches entre la figure d'Ogawa
00:26:16et de cet autre grand documentariste et cinéaste,
00:26:19qui est donc Tsushimoto Noriaki.
00:26:22Donc ce dernier a consacré une grande partie de sa vie
00:26:24aux conséquences absolument tragiques de l'empoisonnement au mercure
00:26:30dans la région de Minamata.
00:26:32Donc entre 1932 et 1968, une usine pétrochimique appartenant à la Shiso Corporation
00:26:39déverse des tonnes de mercure dans la baie de Minamata.
00:26:43La photographie, c'est ce qu'elle nous montre.
00:26:47Et donc le mercure va s'accumuler dans les poissons,
00:26:49dans les poissons pêchés par la population des alentours,
00:26:53provoquant une maladie neurologique qui affecte les animaux et les êtres humains,
00:26:57qui est vraiment une maladie, vous allez le comprendre,
00:27:03très lourde et handicapante.
00:27:08Donc cette maladie est officiellement identifiée en 1956,
00:27:13et au Japon et ailleurs,
00:27:15parce qu'en fait il y a une série d'images et de reportages
00:27:18qui vont encore une fois circuler,
00:27:20mais donc au Japon, elle va vraiment devenir le symbole des pollutions d'après-guerre.
00:27:24Elle entraîne des troubles de la vue, des convulsions, des paralysies,
00:27:29des pathologies et des malformations congénitales.
00:27:34On pourrait dire que c'est une maladie corporate-made,
00:27:37c'est une maladie créée par une entreprise pétrochimique,
00:27:41entreprise qui va mettre très longtemps à reconnaître les faits,
00:27:44une dizaine d'années.
00:27:46Et donc la médiatisation de l'affaire,
00:27:49et en particulier aussi le fait que ce cinéaste
00:27:53va consacrer une partie très importante de sa vie,
00:27:56de son activité,
00:27:57à documenter et à faire des films avec les malades,
00:28:01leurs familles, leurs voisins, etc.,
00:28:03va beaucoup contribuer à cela.
00:28:06Vous connaissez peut-être le travail de ce photographe
00:28:11qui est Eugene Smith,
00:28:12qui avec sa femme sino-américaine,
00:28:16Aileen M. Smith,
00:28:18a publié notamment cette série photographique.
00:28:21Ils ont passé trois ans aussi, eux,
00:28:23aussi à Minamata.
00:28:25Et en particulier, il y a un reportage dans Life aux Etats-Unis
00:28:29qui va faire en sorte aussi que cette affaire circule
00:28:35et soit connue.
00:28:37Ce n'est pas évident de choisir des images,
00:28:39et surtout dans les films,
00:28:40donc je vais en parler un petit peu.
00:28:42Alors, Tsushima To,
00:28:45et ça c'est hyper intéressant par rapport aux questions éthiques
00:28:48dont je parlais tout à l'heure,
00:28:50il se rend pour la première fois sur les lieux en 1965.
00:28:55Il va consacrer 17 films et vidéos aux victimes de cette catastrophe,
00:29:01dont des films qui sont ici représentés par ces affiches.
00:29:05Il va réaliser des films avec les malades et leurs familles,
00:29:10et ces films sont vraiment une...
00:29:14Voilà, j'espère, même si on a peu de temps,
00:29:16réussir à vous expliquer comment ces films,
00:29:19en fait, sont véritablement une réflexion
00:29:22sur la responsabilité et l'éthique de ce cinéma documentaire.
00:29:27Et donc tout cela aussi apparaît dans les écrits de Tsushima To,
00:29:33en fait, sur cela.
00:29:34Il ne veut pas tourner des films sur un sujet,
00:29:39le sujet de ces personnes malades,
00:29:41mais avec des sujets.
00:29:42Il va notamment écrire sur ça.
00:29:44Et il va parler, en fait, dans ses textes,
00:29:46de l'idée de symbiose.
00:29:48Et pour lui, cette symbiose entre le cinéaste et le sujet,
00:29:52les sujets,
00:29:53serait l'horizon du cinéma documentaire,
00:29:55et en particulier l'horizon du cinéma documentaire japonais de cette époque.
00:30:00Alors, tout commence quand Tsushima To se rend à Minamata
00:30:03afin d'y tourner en documentaire pour la télévision.
00:30:08Et ce qui va se passer,
00:30:09c'est qu'il est complètement dévasté et meurtri
00:30:12par l'accueil que les habitants lui réservent.
00:30:16Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:30:18En fait, dans les années 60,
00:30:20il y avait effectivement une médiatisation croissante de cette affaire.
00:30:24Les malades, surtout les familles des malades, les voisins,
00:30:30trouvaient qu'il y avait beaucoup de voyeurisme.
00:30:32Et on va notamment reprocher à Tsushima To,
00:30:36alors peut-être pas de façon tout à fait juste,
00:30:39mais on lui reproche de filmer des malades
00:30:41qui ne sont pas en état de consentir qu'on les filme.
00:30:45Ce qui est évidemment une question essentielle ici.
00:30:48Et donc, encore une fois, après des années de discrimination,
00:30:51les patients et leurs familles se méfient beaucoup
00:30:54de ce voyeurisme sensationnaliste des médias.
00:30:58Et donc, Tsushima To a écrit sur tout ça.
00:31:01Il va raconter, donc il est absolument dévasté
00:31:03par cette première expérience,
00:31:05c'est pourquoi il décide de revenir.
00:31:07Ça ne se passe pas très bien.
00:31:08Et il se dit, bon, il faut que je revienne,
00:31:10il faut effectivement que je passe plus de temps avec ces personnes.
00:31:15Et la rencontre, en fait, qu'il fait avec cette malade,
00:31:19Matsunaga Komiko, s'avère décisive.
00:31:23Alors, Komiko, comme beaucoup de malades,
00:31:27de cette maladie de Minamata,
00:31:31n'a pas effectivement la capacité de consentir
00:31:34ou de refuser d'être filmée,
00:31:36parce qu'elle est alitée, elle est immobile,
00:31:39elle est privée de parole,
00:31:41et elle ne réagit presque pas aux interactions
00:31:43avec le monde extérieur.
00:31:45Donc, je cite Tsushima To, pourquoi, dans quel but ?
00:31:49Et depuis, quelle position est-ce que je filme ?
00:31:52C'est encore, évidemment, une question très pertinente aujourd'hui.
00:31:55Donc, Komiko m'a poussé à me poser cette question.
00:32:00Donc, autrement dit,
00:32:01comment représenter d'une façon éthique
00:32:03des personnes ne pouvant pas s'exprimer ?
00:32:05Comment équilibrer les rapports de pouvoir
00:32:07lorsqu'on est armé d'une caméra ?
00:32:10C'est dans ces termes aussi qu'il parle de la caméra comme une arme.
00:32:13Il est extrêmement conscient de ces rapports de pouvoir
00:32:16qui viennent, qui sont innés presque à cette configuration.
00:32:22Plus largement aussi,
00:32:24c'est une question sur laquelle il revient,
00:32:26comment raconter l'histoire de cette maladie,
00:32:29qui est une histoire assez compliquée,
00:32:30on pourra revenir en fait sur ça aussi
00:32:32au moment des échanges,
00:32:34mais comment mettre le cinéma au service de la justice sociale ?
00:32:38En fait, il fait des films aussi pour les mettre en circulation.
00:32:42C'est pourquoi il va réaliser 15 films.
00:32:46Il va consacrer tout son temps et son énergie
00:32:49à diffuser des copies partout où il peut
00:32:52et à recueillir le témoignage des victimes.
00:32:56Il ne fait pas des films pour qu'ils sortent en salle
00:32:57ou soient diffusés à la télévision,
00:32:59c'est-à-dire qu'il est très content qu'ils circulent
00:33:02à la télévision ou en salle,
00:33:04mais ce qu'il veut, c'est que les films circulent
00:33:06et soient montrés dans le voisinage de Minamata
00:33:10pour que des débats, des discussions s'engagent, etc.
00:33:15Et donc, je le cite,
00:33:17« Je ne pensais pas qu'un film suffirait,
00:33:18mais je ne prévoyais pas non plus
00:33:20que j'allais en produire autant. »
00:33:23Donc, dans le premier film qu'il réalise,
00:33:28après cette expérience pas très heureuse
00:33:31de son reportage pour la télévision en 1965,
00:33:36c'est Minamata, les victimes et leur monde,
00:33:38dont le titre est déjà intéressant,
00:33:40parce que, alors, c'est un film qui s'intéresse
00:33:42effectivement aux victimes et au monde des victimes,
00:33:45et donc notamment à ce milieu de pêcheurs.
00:33:48Les pêcheurs sont les principaux concernés par la maladie.
00:33:52Comme souvent, c'est une histoire très compliquée
00:33:55parce que cette région, en fait,
00:33:56va beaucoup bénéficier de l'industrie
00:34:01et de cette société qui s'appelle le Chisso
00:34:04et qui a employé beaucoup de gens.
00:34:06Alors, sauf les pêcheurs.
00:34:08Les pêcheurs, ce sont eux qui vont notamment
00:34:11consommer beaucoup de poissons contaminés,
00:34:13donc ils sont vraiment au premier front de la maladie.
00:34:18Et donc, dans le film Minamata, les victimes et leur monde,
00:34:22il s'agit effectivement aussi d'interroger tout cela.
00:34:26Alors, à la façon d'Ogawa,
00:34:29la caméra s'engage dans l'action,
00:34:33elle est en outil de combat,
00:34:35et, alors, c'est pas ce qu'on voit dans le petit extrait
00:34:38très bruyant que je vais vous montrer,
00:34:40mais qui donne aussi une idée de la violence, en fait,
00:34:43de tout ce processus.
00:34:45En fait, c'est le combat aussi des victimes,
00:34:46la lutte pour la reconnaissance
00:34:48et pour l'obtention de compensations
00:34:50qui tardent beaucoup à arriver.
00:34:53On ne le voit pas dans cet extrait,
00:34:56mais si vous connaissez le film,
00:34:57si vous avez l'occasion de le voir,
00:34:59vous pouvez le constater,
00:35:00c'est le cas dans d'autres films.
00:35:02Tsushima, lui-même, s'invite beaucoup dans le cadre.
00:35:04C'est pas juste qu'il filme d'autres personnes,
00:35:06il est présent dans le cadre.
00:35:07C'est aussi une façon de se mettre en situation
00:35:14et à égalité avec les sujets qu'il filme.
00:35:19Donc, encore une fois,
00:35:21un petit extrait bruyant.
00:35:24Donc, cette personne, je vais lancer tout de suite,
00:35:36mais cette personne, c'est le président de la société.
00:35:39Il y a eu une réunion avec plusieurs groupes
00:35:42représentants, les malades et leurs familles,
00:35:47et il vient d'annoncer
00:35:49que ni tout le monde va recevoir des compensations
00:35:52et donc, c'est vraiment le chaos.
00:35:55C'est-à-dire, c'est-à-dire qu'il y a une réunion avec une réunion avec une réunion avec une réunion avec une réunion.
00:36:26Mince-en-de-de-de-de-de-de.
00:36:26biodiversité rational,
00:36:29tengan que vous m'éclencer,
00:36:30ça aurais doublé de клébrités et de temps apparaître ici sans getting voltoublier !
00:36:33C'est-à-dire que c'est pareil !
00:36:35tles-même...
00:36:36sortent !
00:36:38edition,
00:36:43Tu vas jure,
00:36:47le gars c'est un enfant !
00:36:50C'est parti !
00:37:20Je vais arrêter là, parce que j'ai encore d'autres extraits que je veux vous montrer, mais je trouve que c'est pas du sens synchrone, ça vous l'avez bien sûr remarqué.
00:37:46N'empêche encore une fois qu'il y a, à mon avis, je ne suis pas la seule à le penser, effectivement, cette tentative d'être au cœur de l'action, de faire de la caméra vraiment un outil de combat.
00:37:59Et on voit à quel point les problématiques de cette situation à Minamata, ce sont des problématiques qui résonnent partout dans le monde et qui encore aujourd'hui sont d'une grande actualité.
00:38:12Alors, ce qui se passe dans ce film Minamata et les victimes et leur monde, c'est qu'il s'intéresse aux victimes et notamment à toute une série de petits villages de pêcheurs,
00:38:25mais au moment où il montre les films partout au Japon et ailleurs qu'au Japon, on lui reproche, mais vous n'expliquez pas la maladie.
00:38:33Et donc, ce qu'il va en fait faire par la suite, c'est qu'il va réaliser une trilogie de films qui est connue comme les films médicaux,
00:38:43qui sont vraiment des films qui visent à expliquer comment cette maladie se développe.
00:38:50Il a ce passage très intéressant que vous êtes en train de lire et que je ne vais pas lire à voix haute,
00:38:55mais aussi sur cette idée que, finalement, cette maladie de Minamata n'est pas juste une maladie du corps, du corps humain,
00:39:04elle est aussi une maladie profondément sociale et c'était un peu ce que je disais tout à l'heure,
00:39:09c'est une maladie créée par une société pétrochimique, une maladie de la pollution.
00:39:16L'autre extrait de Tsuchimoto que j'aimerais vous montrer, c'est de tirer de ce film La mer de Minamata,
00:39:25qui est donc tourné en 1975 en couleur, qui est vraiment une réflexion très puissante,
00:39:31très émouvante aussi sur l'ampleur de la tragédie,
00:39:35et qui va mettre l'idée de vulnérabilité des humains et des écosystèmes au cœur de son propos.
00:39:42Alors, la recherche s'éteint, en fait, à cette mer antérieure qui est connue comme la mer de Minamata,
00:39:50qui est un endroit extrêmement beau.
00:39:53En fait, il ne cesse aussi de réfléchir un peu sur cette espèce de contradiction
00:39:58qui est celle de savoir qu'en milieu d'une grande beauté, et notamment cette mer,
00:40:03est complètement contaminée et que cette contamination n'est pas visible à l'œil nu.
00:40:08Donc, on filme parfois des paysages, et il le fait vraiment beaucoup dans ce film de façon volontaire,
00:40:15qui sont absolument magnifiques, et le niveau de toxicité, de contamination n'est pas visible.
00:40:21Donc, cette tension qui existe entre la transparence, en fait, de la représentation et cette opacité,
00:40:28pour formuler les choses de cette façon-là, quelque chose qui le préoccupe beaucoup,
00:40:33et chose sur laquelle il va notamment écrire, lors d'un échange épistolaire avec Claude Landsman,
00:40:44donc l'auteur de Shoah, qui est un film qu'il va découvrir, bien sûr dans les années 90,
00:40:49qui va beaucoup le toucher.
00:40:52Et donc, il y a un échange épistolaire entre les deux,
00:40:55et Tsuchimoto revient notamment sur cette question de la beauté,
00:41:00et des traces visibles de la tragédie.
00:41:03Donc, il comprend très vite, y compris déjà dans les années 70,
00:41:07le rôle de ces films, c'est-à-dire que, beaucoup plus tard,
00:41:11la seule trace qui va peut-être, une des rares,
00:41:14parmi les traces qu'on va avoir de toute cette tragédie,
00:41:19ce sont ces films.
00:41:21Je vais vous montrer un petit passage,
00:41:24c'était vraiment un peu compliqué de choisir des extraits de personnes malades,
00:41:31mais je vais vous montrer une conversation,
00:41:33alors, vous allez voir comment elle est filmée,
00:41:36entre une malade qui demande en fait à son médecin d'être opérée,
00:41:43et il va lui expliquer que cette opération ne va rien résoudre,
00:41:47et elle est vraiment bouleversée par cette nouvelle.
00:41:50Mais, bref, je vous laisse regarder l'extrait,
00:41:54avant d'avancer vers des choses aussi,
00:41:58j'espère, joyeuses.
00:42:02...
00:42:04...
00:42:08...
00:42:12...
00:42:13Tu me t'as demandé de faire un
00:42:28Il y a un maladeur qui fait le maladeur.
00:42:33Il y a une maladie qui a été mort.
00:42:38Il y a une maladie qui a été le maladeur.
00:42:50Tu ne peux pas le maladeur.
00:42:58Quand on l'entendez, on peut avoir de savoir le kommentaire.
00:43:04Après avoir eu je ne le plus pas, je le fait au remercier.
00:43:11Mais si on l'entendez pas, je ne le méfait pas.
00:43:16On n'a pas besoin de bien transport de l'essai.
00:43:22Non, j'ai pas de train d'une, mais de travail.
00:43:27Moi aussi.
00:43:31C'est quoi ce qu'on travaille ici ?
00:43:37J'ai travaillé en hand.
00:43:40J'ai travaillé en hand.
00:43:49J'ai travaillé en hand.
00:43:57Elle n'est pas prayer.
00:43:59elle n'est pas prêvée.
00:44:01elle est��ée.
00:44:03Elle n'est pas prêvée.
00:44:05Ce n'est pas évident.
00:44:07elle n'est pas prêvée.
00:44:09elle est ouée.
00:44:12Elle n'est pas étudie.
00:44:14Mais pas, je ne sais pas pas.
00:44:16J'étais très jeune.
00:44:18Mon pied, j'avais sa vision de la voiture.
00:44:24Je pense que c'est 10 ans avant que tu es au fond.
00:44:32Tu es le temps de vivre avec moi.
00:44:34Tu es le temps de vivre avec moi.
00:44:36Je me souviens.
00:44:38Tu es le temps de vivre avec moi ?
00:44:40Tu es le temps de vivre avec moi.
00:44:42Une question de se sorprendre.
00:44:50Je suis en train de remettre un nothing.
00:44:53Je suis en train de remettre un juiz.
00:44:57En un peu.
00:45:02C'est pas, je dois remettre un juiz.
00:45:03Je suis en train de remettre un juiz.
00:45:05Mifu !
00:45:12L'autre part ?
00:45:14Mifu !
00:45:18Mifu !
00:45:20Mifu !
00:45:22Mifu !
00:45:24Mifu !
00:45:26Mifu !
00:45:28Mifu !
00:45:29C'est parti.
00:45:59Il n'y a pas de chocs, mais il n'y a pas de chocs.
00:46:16Il y a tous les gens de la santé et de la santé et de la santé.
00:46:22Mais il n'y a pas de chocs.
00:46:29Il n'y a pas d'intro, mais il n'y a pas de chocs.
00:46:34Vous pensez-vous qu'il n'y a pas ?
00:46:44Il n'y a pas d'intro ?
00:46:48C'est tiens pas trop mire ça.
00:46:54Non, mais je ne peux rien comprendre.
00:46:59Je ne peux pas comprendre.
00:47:04C'est ce que je peux dire aujourd'hui.
00:47:10C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:47:40C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:48:10C'est bon, c'est bon.
00:48:40C'est bon, c'est bon.
00:49:09C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:11C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:13C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:15C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:17C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:19C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:21C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:23C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:25C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:27C'est bon, c'est bon.
00:49:29C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:49:31Et donc, évidemment, ce sont aussi des malades que Tsushimoto connaît bien parce qu'il fréquente les familles depuis un moment.
00:49:42Alors, je tente une pirouette parce que je vais passer à autre chose. Donc, Tsushimoto, il a tourné beaucoup de films sur des thématiques très différentes.
00:49:52Il a aussi tourné, par contre, un film sur les dangers de l'industrie nucléaire. Et ça me permet, en fait, de passer à autre chose qui va, en fait, m'intéresser dans le temps qui me reste.
00:50:06J'avance progressivement vers la conclusion. Qui sont donc ces actions, ces luttes, ces mobilisations au Japon et ailleurs. Là, on va quitter le Japon.
00:50:19Contre le nucléaire civil et militaire et qui constitue, justement, un autre axe très important du militantisme environnemental des années 1970-1980.
00:50:32Et donc, on va venir en France. Je ne suis ni spécialiste du contexte japonais ni du contexte français. Mais il y a quand même des petites choses que j'aimerais partager avec vous.
00:50:44Alors, vous le savez mieux que moi. Donc, ces dirigeants de la Ve République, au moment des Trente Glorieuses, sont absolument convaincus du rôle de l'énergie nucléaire dans l'indépendance énergétique du pays.
00:50:58Surtout après 1974, c'est-à-dire suite à la crise pétrolière. Et donc, il y a le plan dit Mesmer, du nom du Premier ministre du Président Pompidou, qui entraîne la mise en chantier d'un nombre très important de centrales nucléaires en France.
00:51:18On espère, dans l'espace de dix ans, de passer de six centrales en service à 55 créateurs. C'est vraiment la grande accélération, pour le coup, à ce moment-là.
00:51:33Et il s'avère que ces projets vont susciter la colère de nombreux citoyens à Fessenheim, en Alsace, au Bugé, dans l'Ain, ou encore à Plogoff, dans le Finistère.
00:51:44La lutte s'organise et, bien sûr, le cinéma ne va pas manquer le rendez-vous.
00:51:50Donc, un exemple, qui est celui de Malville, dans l'Isère, qui est la scène de l'un de ces combats.
00:52:02Le gouvernement souhaite y installer le Superphénix, qui est un surgénérateur.
00:52:08Je ne suis absolument pas spécialiste de questions nucléaires, mais un surgénérateur permet de réutiliser le plutonium produit par des centrales nucléaires classiques.
00:52:18Et donc, c'est vraiment, voilà, utiliser ces déchets dans un autre cycle d'énergie.
00:52:25Le chantier démarre en 1976.
00:52:29Il y a les premiers rassemblements qui s'organisent.
00:52:33Il y a notamment aussi les Suisses qui s'impliquent dans cette lutte, parce qu'on n'est pas très loin de Genève et de Lausanne.
00:52:41D'ailleurs, la photographie en noir et blanc, il me semble, c'est une photographie prise à Genève.
00:52:46Et fin juillet 1977, quelques 60 000 personnes se rendent sur place pour marcher contre ce Superphénix.
00:52:55Et bien sûr, elles arrivent d'Isère, mais aussi d'autres régions françaises, de Suisse et d'Allemagne.
00:53:00Donc, notamment, en France et ailleurs, ces luttes sont des luttes internationales, parce que, bien sûr, la pollution n'a pas de frontières, n'est-ce pas ?
00:53:10Et donc, la manifestation n'est pas autorisée, le rassemblement pacifiste, au départ, dégénère, la police riposte avec des grenades offensives,
00:53:21c'est une histoire qu'on connaît, et notamment, donc, les éclats d'une grenade vont tuer un manifestant de 31 ans qui s'appelle Vital Michelon.
00:53:31Deux autres manifestants ayant policiers sont également mutilés.
00:53:35Ça passe mal dans les médias, et c'est un coup pas génial pour le mouvement antinucléaire français, mais vous allez voir, ça va continuer.
00:53:45Alors, quelques semaines avant ce rassemblement international, Serge Poljanski, qui est le cofondateur en 1975 avec Yann Lemasson et Jean-Michel Carré dans Collectif Militant qui s'appelle Le Grand Sable,
00:54:00va tourner en film sur les dangers de la construction de ce superphénix qui s'appelle donc « Nucléaire, danger immédiat ».
00:54:07Je n'ai pas vu ce film, mais je vais vous dire deux ou trois choses sur le film.
00:54:12Ce qu'il fait, c'est recueillir les témoignages devant la caméra de paysans qui avaient reçu des menaces de mort pour quitter, en fait, aussi, donc, les lieux.
00:54:22Et selon les cahiers du cinéma que j'ai pu consulter, donc, de l'époque, le numéro à l'époque, le film a été, je cite, « partiellement censuré à la demande responsable d'EDF ».
00:54:33Alors, ces manifestations à Malville sont également, bien sûr, filmées par des cinéastes amateurs et amatrices.
00:54:44Parmi ces cinéastes se trouve Solange Fernex, qui est une figure majeure du mouvement écologiste français et plus spécifiquement alsacien.
00:54:55Là, on n'est pas en Alsace, mais il s'avère qu'elle filme aussi, donc, cette manifestation.
00:55:01C'est une femme pacifiste, antimilitariste, qui est à l'origine, en 1973, du premier parti écologiste français qui s'appelle « Écologie et survie ».
00:55:10Solange Fernex va devenir députée européenne entre 1989 et 1991.
00:55:17Avec sa caméra Super 8, elle s'est rendue, notamment, à Malville, mais dans beaucoup d'autres endroits.
00:55:24Ses films sont conservés à la cinémathèque régionale Mira, mémoire des images réanimées d'Alsace.
00:55:31Et il documente surtout, comme vous pouvez imaginer, les mobilisations contre la nucléarisation du territoire rénin, et en particulier autour de Fessenheim.
00:55:43Et donc, il y a pas mal de matière sur Fessenheim.
00:55:46Et donc, pourquoi je vous parle de ça ? Plusieurs choses.
00:55:49Parce que ce fonds Fernex, qui est en fond d'une cinéaste amatrice, c'est hyper important.
00:55:54Il est remarquable, en fait, dès lors qu'il s'agit de reconstituer l'histoire du mouvement écologiste européen, et en particulier français,
00:56:03qui est une histoire encore peu racontée.
00:56:06Donc, il faut aller fouiller dans les archives régionales, et il faut s'intéresser, bien sûr, aux films amateurs.
00:56:12Par ailleurs, bien sûr, le fonds Fernex témoigne également de la convergence des luttes,
00:56:19qui est propre, bien sûr, au mouvement écologiste, et en particulier la convergence avec le féminisme.
00:56:26OK ? Donc, il y a, notamment autour de la question nucléaire, cette convergence est très importante.
00:56:33Fernex participe à plusieurs manifestations organisées par le collectif Feminist Women for Peace.
00:56:38Ce n'est pas ce qu'on est en train de voir sur l'écran. Sur l'écran, on voit des photographies, en fait, d'une mobilisation
00:56:45qui s'est déroulée en Grande-Bretagne autour d'une base d'armement nucléaire qui s'appelle Greenham Common,
00:56:54qui est une mobilisation féministe qui a duré plusieurs, très longtemps.
00:57:00Mais je vous montre ces images pour vous rappeler à quel point, en fait, les femmes se sont beaucoup mobilisées,
00:57:07des femmes qui ne se réclament pas nécessairement du féminisme, mais des femmes aussi qui se réclament du féminisme,
00:57:13se sont beaucoup mobilisées dans les luttes environnementales, et plus particulièrement contre le nucléaire à cette époque-là.
00:57:19Donc, ça, c'est très, très, très important. Et c'est notamment l'histoire de ce qui se passe à Plogoff, en Bretagne.
00:57:26Donc, c'est aussi une histoire qui a commencé à être racontée dans le détail plus récemment.
00:57:33Donc, une mobilisation contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff, dans le Finistère.
00:57:39Mobilisation catalysée par des femmes, pas n'importe lesquelles.
00:57:43Ce ne sont pas des féministes aguerries.
00:57:46Ce sont des femmes de pêcheurs, des femmes de marins, des femmes et des mères au foyer qui vont se mobiliser.
00:57:57Et en dépit d'une répression violente, le projet de centrale est annulé après sept ans de lutte.
00:58:04Cette affiche, voilà, qui renvoie en fait à la lutte du Larzac, renvoie aussi à cette convergence des luttes.
00:58:15Donc, évidemment, au Larzac, on est pleinement conscient de ce qui se passe à Plogoff.
00:58:19Je ne vais pas vous montrer des passages de ce film, parce que je me suis dit qu'il est peut-être plus connu.
00:58:24C'est un film important qui a été tourné par Nicole Le Garec, qui a documenté cette lutte.
00:58:31Le film, voilà, il réussit à le faire sortir en salle en 1980.
00:58:37Il a été restauré récemment et il y a un DVD qui a été édité.
00:58:42En tout cas, je vous invite bien sûr à prendre connaissance de ce film.
00:58:47Alors, pour conclure, je vais prendre encore dix minutes,
00:58:50parce que je voulais vous montrer un autre type d'image en conclusion et ouvrir encore d'autres pistes.
00:58:56Mais je prends cette perche de Solange Vernex et de ce qui s'est passé à Plogoff
00:59:03pour vous parler de ce qu'on appelle aujourd'hui l'écoféminisme.
00:59:08Donc, encore une fois, je ne vais pas rentrer dans les détails de ce débat.
00:59:13Je vais juste signaler plusieurs choses.
00:59:18Alors, c'est aussi dans les années 70 et dans les années 1980
00:59:22que le féminisme devient en site, on va dire, privilégié pour penser le monde
00:59:31au-delà des seuls mécanismes de rapport de genre.
00:59:36Et c'est aussi à cette époque-là qu'on vient à penser les liens
00:59:42entre domination patriarcale, masculine et crise environnementale
00:59:46ou encore entre l'oppression des femmes et l'oppression de la nature.
00:59:50Donc, c'est à ce moment-là que le mot écoféminisme surgit.
00:59:53Il a été forgé, comme vous le savez, peut-être par une Française,
00:59:59une féministe, une écologiste et militante française qui est Françoise d'Aubonne.
01:00:03Alors, bien sûr, ces femmes de pêcheurs à Plogoff ne se réclament pas
01:00:09de l'écoféminisme qu'ils ne connaissent pas en tant que proposition théorique.
01:00:15Mais le fait est, encore une fois, qu'en France, que ce soit à Plogoff
01:00:19ou à Fessenheim ou ailleurs, surtout ailleurs, surtout, vraiment,
01:00:26les femmes se mobilisent, encore une fois, fortement pour les causes environnementales
01:00:29et pour l'antinucléaire en particulier.
01:00:31À ce propos, j'aimerais vous citer aussi ou vous rappeler
01:00:39qu'il y a la diversité de films portant sur cette cause environnementale
01:00:44et sur l'antinucléaire en particulier.
01:00:48Et donc, avec l'exemple de cette cinéaste expérimentale britannique
01:00:52qui est Sandra Le Hire, je suis allée chercher cet exemple, même s'il renvoie.
01:00:59Alors, pour le coup, c'est le contexte canadien.
01:01:01Donc, c'est un film qui va être tourné par Sandra Le Hire
01:01:05dans une exploitation minière d'uranium au Canada.
01:01:11Elle va... Alors, ce qui la motive dans ce film, c'est aussi, d'une part,
01:01:16les effets sur les corps des ouvrières qui travaillent dans cette mine,
01:01:22donc des ouvrières femmes, les effets sur leur corps,
01:01:25donc les effets destructeurs à la fois de la mine sur l'environnement,
01:01:29sur le corps des femmes.
01:01:30Et c'est un film qui est, selon elle, inspiré par cette figure qui est Winona LaDuke,
01:01:37qui est une militante environnementaliste, un Ikinabé,
01:01:43c'est-à-dire d'une nation autochtone d'Amérique du Nord.
01:01:47C'est une figure pionnière au Canada dans cette lutte pour l'obtention de compensations
01:01:52aux dommages engendrés par l'extraction d'uranium sur ces terres des premières nations,
01:01:59aux États... Ici, c'est au Canada et aux États-Unis.
01:02:03Et donc, en fait, ce film de Sandra Le Hire, c'est pour moi une façon de dire
01:02:06il y a aussi le cinéma expérimental qui participe de cette histoire
01:02:10qui consiste à penser les liens entre cinéma et lutte écologique.
01:02:15Mais c'est un film aussi qui me permet de dire autre chose,
01:02:20c'est que, voilà, la lutte, notamment anti-nucléaire,
01:02:25est une lutte qui est marquée par la conscience des structures classistes,
01:02:29que ce soit envers, par exemple, les paysans,
01:02:32mais aussi des structures raciales, ici, dans ce contexte canadien,
01:02:36notamment envers les peuples autochtones.
01:02:40C'est une façon aussi de vous inviter, de nous inviter à explorer
01:02:45et à investir d'autres corpus.
01:02:48Je vais donc vous montrer un petit passage de ce film expérimental.
01:02:51Donc, on aura affaire à des stratégies complètement différentes
01:02:54avant de conclure avec une dernière ouverture.
01:02:58Donc, je vais passer à Sandra Le Hire.
01:03:01On average, one uranium miner is killed per month by cave-ins.
01:03:27Il y a un grave way down in the Denison mine.
01:03:38Exposure was so intense in those Iranian mines.
01:04:04C'est comme l'air d'un x-ray machine, jour et nuit.
01:04:09L'air flows back in, into this strip.
01:04:12On peut aller et aller dans l'autre manway.
01:04:18Il y a un peu de air qui s'est passé.
01:04:20Il y a beaucoup d'air qui s'est passé.
01:04:23Il y a beaucoup d'air qui s'est passé.
01:04:25C'est un peu d'air qui s'est passé.
01:04:55C'est un peu d'air qui s'est passé.
01:04:56Mais après il y a un peu d'air.
01:05:03C'est bon.
01:05:16Hey, can you tell me, are there any women that do mining?
01:05:20No.
01:05:20No?
01:05:21No, I just thought this was to go back to England.
01:05:25I don't think they drill.
01:05:26I don't think they use the jack drills.
01:05:28They do other types of working.
01:05:29They're heavy.
01:05:30And among the other lake miners,
01:05:32the lung cancer death rate is up three or four times.
01:05:39Radon daughters emitting alpha waves.
01:05:42So, all along the film,
01:05:48this approach which is made with the question of the rayons X
01:05:50and the way, of course,
01:05:51this contamination invisible
01:05:55touches the bodies.
01:05:57There was a question, at a moment,
01:05:59the voice-off,
01:05:59we can go back to PowerPoint,
01:06:01the voice-off
01:06:02was referring to the cancer
01:06:06among the women
01:06:07who are in this environment.
01:06:10And so, the film,
01:06:10c'est vraiment
01:06:11toute une série
01:06:13de stratégies formelles
01:06:15plus ou moins radicales
01:06:18pour essayer
01:06:18de rendre compte,
01:06:19encore une fois,
01:06:20de cette contamination visible.
01:06:24Et voilà.
01:06:24Donc, ça me semblait intéressant aussi
01:06:25de faire une petite parenthèse
01:06:28sur ces corpus
01:06:29qui ne sont pas nécessairement
01:06:30les corpus documentaires.
01:06:32Mais je conclue
01:06:33avec un dernier film
01:06:34qui est effectivement
01:06:36un film documentaire.
01:06:38mais pour parler encore
01:06:39de cette nécessité
01:06:40de continuer
01:06:41ce travail collectif
01:06:42qui est celui
01:06:43d'encore une fois
01:06:44d'explorer cette histoire
01:06:45et d'imaginer ces histoires
01:06:48du cinéma
01:06:49attentif à ces questions-là,
01:06:51qui est un documentaire
01:06:52tourné par,
01:06:54en couple,
01:06:55très important
01:06:56de cinéastes colombiens,
01:06:58Marta Rodriguez
01:06:59et Jorge Silva.
01:07:01Ils étaient en couple.
01:07:01C'était le dernier film
01:07:04qu'ils ont tourné ensemble
01:07:07parce que Jorge Silva
01:07:09est décédé.
01:07:10D'ailleurs, je pense,
01:07:11même avant
01:07:11que le film soit terminé.
01:07:15C'est un film
01:07:16qui dénonce
01:07:17l'utilisation de pesticides
01:07:19dans cette industrie
01:07:21parce que c'est une véritable
01:07:22industrie des fleurs
01:07:23qui existe en Colombie.
01:07:25Il faut savoir
01:07:25que la plupart des fleurs,
01:07:27par exemple,
01:07:28les œillets
01:07:28qu'on a en Europe
01:07:32sont souvent
01:07:32des œillets
01:07:34qui nous arrivent
01:07:36d'autres régions du monde.
01:07:40C'est un film
01:07:41qui dénonce très tôt
01:07:42et qui fait le lien
01:07:43entre l'utilisation
01:07:45de pesticides,
01:07:47les conditions de travail
01:07:49de ces ouvrières
01:07:50qui sont essentiellement
01:07:51des femmes,
01:07:53souvent des femmes aussi
01:07:55d'origine autochtone.
01:07:57C'est un recueil
01:07:58de témoignages.
01:07:59Il y a
01:08:00de mémoires
01:08:02sans ouvrières
01:08:03qui vont raconter
01:08:05en fait
01:08:06leur quotidien,
01:08:06leur travail,
01:08:08la façon dont ces pesticides
01:08:09ont effectivement
01:08:10un impact
01:08:10sur leur corps.
01:08:14C'est un film
01:08:14qui a été restauré
01:08:15récemment.
01:08:18Je n'avais pas
01:08:19de sous-titres
01:08:19du tout,
01:08:21ni en anglais,
01:08:22ni en français.
01:08:24Mais encore une fois,
01:08:25si vous avez l'occasion
01:08:26de le voir,
01:08:27je pense que c'est
01:08:29vraiment intéressant.
01:08:30Je vais arrêter là
01:08:31pour qu'on puisse aussi
01:08:32avoir un petit temps
01:08:34d'échange.
01:08:36Merci beaucoup.
01:08:37d'échange.
01:08:38Merci.
01:08:39Merci.
01:08:40Merci.
01:08:41Sous-titrage FR ?
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