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Cours du vendredi par Claire Allouche, universitaire et critique. Dans le cadre de la thématique 100% doc Brésil : regards féminins. Enregistré au Forum des images le vendredi 26 septembre 2025.
Tous les vendredis à 18h30, venez écouter des personnalités issues du monde du cinéma, mais aussi des arts visuels, des sciences sociales ou de la société civile, explorer des problématiques artistiques, sociétales, en écho à la programmation pop culture du Forum des images.
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Le Forum des images est une institution de la Ville de Paris.
Un lieu, toutes vos envies.
http://www.forumdesimages.fr
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00:00:00Merci, bonsoir, bonsoir, un immense merci à Anne, qui est à ce stade, on peut appeler
00:00:09Anne Maraschi, je pense, pour sa chaleureuse invitation.
00:00:14Un grand merci à toute l'équipe du Forum des Images pour la préparation et l'accueil
00:00:18chaleureux de cette séance.
00:00:22Alors, quand j'ai été invitée à donner et donc à préparer ce cours, enthousiasme
00:00:27et inquiétude était à égalité, comment faire tenir pendant une bonne heure une histoire
00:00:33qui n'a pas encore été écrite dans son intégralité ? Et donc, face à l'impossibilité
00:00:38d'être exhaustive sur cette durée, comment rendre justice à la pluralité des approches
00:00:43des documentaristes brésiliennes sans les amalgamer derrière un female gaze qui serait forcée ?
00:00:50En l'occurrence, comment vous donner à voir la singularité des films de ces cinéastes
00:00:54en dépassant l'addition d'individualités ?
00:00:58Alors, du coup, j'ai eu comme idée de vous fabriquer un petit chemin en repartant
00:01:03des principales problématiques et thématiques qui ont été abordées par la programmation
00:01:08100% Doc Brésil, regard féminin, et de construire donc un chemin à partir d'elle.
00:01:15L'idée, c'était de comprendre en quoi ces thématiques étaient significatives d'un moment historique
00:01:19qui dépasse les séances que vous avez vues, et en même temps qui étaient déjà largement abordées
00:01:23par les séances que vous avez vues, et d'ouvrir donc pour vous laisser,
00:01:28puisqu'il ne reste plus que trois jours aujourd'hui compris pour profiter de cette programmation,
00:01:34pour ouvrir donc de nouveaux horizons, et que cette programmation finalement ne prenne pas fin,
00:01:39mais se prolonge autrement.
00:01:42Alors, en préambule, je me dois aussi de préciser que les extraits de films que je vais vous montrer,
00:01:46je ne les ai pas choisis uniquement parce qu'ils étaient réalisés par des femmes du pays continent appelé Brésil,
00:01:54mais vraiment parce que le positionnement particulier, inhérent au fait d'être des femmes,
00:01:59a rendu nécessaire, possible et désirable le fait que les films dont vous verrez des extraits existent.
00:02:06En d'autres termes, les films dont je vous montrerai des extraits,
00:02:09court-circuit, une idée instituée du cinéma brésilien conjugué au dominant masculin,
00:02:14et on le verra dès le premier extrait, à partir donc d'un point de vue situé,
00:02:19souvent féministe, mais parfois féministe de manière latente, pas toujours revendiquée.
00:02:25En tout cas, ce qui m'intéressait, c'était de pouvoir partager avec vous
00:02:27comment ces films ouvrent des perspectives nouvelles,
00:02:31des histoires qui ont jusque-là été invisibilisées et ou silenciées.
00:02:35Je précise également qu'il ne s'agit pas d'un inventaire de films réalisés par des films documentaristes
00:02:42qui seraient canoniques.
00:02:44L'idée n'est pas de recréer une hiérarchie sur un mode patriarcal,
00:02:48mais au contraire de plutôt susciter une constellation pour apprécier la pluralité d'horizons.
00:02:53En tout cas, ces films ont tous en commun de poser la question d'un engagement cinématographique au féminin,
00:02:59une question qui est une source de création, mais qui n'induit pas forcément de résolution.
00:03:03Alors, autant vous dire dès maintenant que malheureusement,
00:03:06des noms, des trajectoires, des titres manqueront.
00:03:10C'est cruel.
00:03:11Voilà, chercher à rendre justice en si peu de temps induit son lot d'injustices.
00:03:16Et j'espère que ce moment est un moment de dialogue qui se poursuivra bientôt
00:03:21et aussi plus collectivement, parce que vous avez la chance en France de pouvoir compter
00:03:24sur les travaux de nombreux cinés brésiliennistes inspirants.
00:03:28Je pense à Alberto da Silva, Sylvie Depp, Raquel Schaeffer,
00:03:30Béatrice Rodovaglio et Aurélia Piletich, notamment.
00:03:35Alors, pour commencer, j'aimerais rendre à Héloïsa ce que Héloïsa a rendu visible.
00:03:43Voilà, c'est posé pour moi, c'est passionnant, parce qu'à la fois,
00:03:46j'ai décidé de dédier ma vie au cinéma brésilien,
00:03:49mais je n'étais pas particulièrement spécialiste de la thématique de ce soir.
00:03:52Je vous parle aussi de fruits de recherche sur lesquels j'ai travaillé ces derniers mois.
00:03:57Et c'est toujours intéressant de se demander comment on arrive à un certain degré de connaissance d'un cinéma,
00:04:02quelles sont les sources qui existent, celles qui n'existent pas encore,
00:04:05et quand est-ce qu'on a commencé à se poser la question d'une histoire du cinéma brésilien au féminin.
00:04:10En l'occurrence, ça a commencé à se formaliser dans les années 80,
00:04:14grâce à la figure de l'intellectuel et enseignante-chercheuse Héloïsa Bouarque et Diorlande,
00:04:21qui a été vraiment essentielle pour lancer des projets collectifs de recherche
00:04:24autour de la création artistique brésilienne,
00:04:27notamment cinématographique, à l'aune des théories féministes.
00:04:31Et notamment, ce qui serait le premier ouvrage d'approche féministe du cinéma brésilien au Brésil,
00:04:39ce quasi-catalogue, donc quasi-catalogue,
00:04:41on pouvait lire en 88 des premières sources chiffrées
00:04:47concernant la production de cinéma des femmes,
00:04:50à savoir qu'entre 1930 et 1988,
00:04:53il y aurait 195 femmes brésiliennes qui ont fait des films,
00:04:57un peu plus de 479 films au Brésil.
00:05:00Donc ça, c'est un premier chiffre.
00:05:02Et en même temps, ça peut sembler beaucoup,
00:05:04mais des débuts du cinéma jusqu'à la fin des années 50,
00:05:08il n'y a eu que 8 longs métrages réalisés par des femmes,
00:05:10ce qui pose vraiment la question de quels étaient ces films,
00:05:14souvent des courts-métrages, et on le verra aussi,
00:05:16souvent des courts-métrages documentaires pour des raisons de moyens de production.
00:05:21Alors avant de nous plonger vraiment dans le cœur cinématographique de notre question,
00:05:27il me semblait important de faire avec vous un petit tour d'horizon théorique,
00:05:30en vous parlant aujourd'hui,
00:05:32quelles sont les perspectives féministes contemporaines au Brésil.
00:05:35En l'occurrence, là vous allez voir défiler un grand nombre de publications
00:05:41de la maison d'édition Anacoana,
00:05:43et je précise que je n'ai vraiment aucun lien commercial avec elle,
00:05:47mais il se trouve que l'éditrice et traductrice a réalisé un exceptionnel travail
00:05:52de traduction et de diffusion des féminismes brésiliens en France,
00:05:55et qu'elle a un peu la seule manière de les aborder en langue française aujourd'hui.
00:05:59Alors quand on parle de féminisme brésilien au Brésil aujourd'hui,
00:06:02heureusement, il ne s'agit plus d'un féminisme uniquement blanc et élitiste,
00:06:08mais d'un féminisme qui, souvent, en tout cas on ne peut que pencher en faveur,
00:06:14se pense à partir de l'intersectionnalité.
00:06:17En l'occurrence, une des voix qui a le plus porté au Brésil ces dernières années,
00:06:21c'est la philosophe Yamila Ribeiro,
00:06:23qui a été extrêmement connue pour son concept,
00:06:25enfin, ce n'est pas elle qui l'a inventé,
00:06:27mais en tout cas qu'il a vraiment formalisé par son ouvrage,
00:06:32le Lugar d'Iphala, sur lequel je vais revenir,
00:06:35et qui a été traduit en français par la place de la parole noire,
00:06:38mais qui pourrait vraiment être traduit littéralement à la fois comme le lieu d'énonciation
00:06:42et la place de la parole.
00:06:45En l'occurrence, donc, quand Yamila Ribeiro parle de la place de la parole,
00:06:50elle se réfère à la place sociale,
00:06:52qui est occupée par les sujets dans une matrice de domination et d'oppression
00:06:56au sein des relations de pouvoir,
00:06:58c'est-à-dire les conditions sociales qui autorisent ou qui nient l'accès de groupes déterminés
00:07:02à des places de citoyenneté.
00:07:04Donc l'idée, c'est vraiment, le lieu d'énonciation,
00:07:08de déconstruire l'idée d'un sujet qui serait moderne, universel,
00:07:12neutre, sans couleur, sans géographie,
00:07:14c'est-à-dire ce fameux homme blanc, cis, dominant, passe-partout,
00:07:18qui serait l'incarnation de la neutralité
00:07:20et qui ne représenterait pas une grande majorité de la population brésilienne.
00:07:26Je précise également, parce que ce concept a pu être mal interprété,
00:07:32voire carrément détourné par les détraqueurs d'extrême droite,
00:07:36le Lugar di Fala n'a pas pour viser d'empêcher des personnes de parler.
00:07:40Il favorise au contraire un espace discursif
00:07:43pour que des sujets qui sont issus de groupes structurellement opprimés,
00:07:46que ce soit à cause de leur genre, de leur race, de leur orientation sexuelle,
00:07:50pardon, de leur classe sociale ou de la combinaison de tout cela,
00:07:55puissent s'exprimer et faire entendre la spécificité de leurs expériences
00:07:59et également d'être reconnus comme les auteurs de leurs savoirs.
00:08:03Donc il ne s'agit absolument pas d'essentialisme identitaire,
00:08:07il ne s'agit pas encore une fois de limiter ou de censurer,
00:08:10mais de reconnaître que certaines conditions mènent à certaines expériences
00:08:13qui peuvent donner lieu à certains savoirs.
00:08:15Alors donc, quand je parle d'intersectionnalité,
00:08:19c'est également important de noter l'importance des transféminismes au Brésil.
00:08:28C'est-à-dire que les féminismes ne sont pas uniquement cisgenres
00:08:31où le genre et le sexe coïncideraient.
00:08:35Il s'agit aussi de penser le transféminisme au sein et très important des spectres du féminisme.
00:08:41Alors donc, en France, on a eu la chance d'avoir la traduction de Laetitia Nassimente,
00:08:47mais j'espère que bientôt arrivera le jour où l'incroyable chercheuse et activiste Jota Mombas
00:08:54sera également traduite.
00:08:56Elle a notamment écrit pour celles et ceux qui lisent le portugais
00:08:59un texte remarquable de réflexion sur le lugar de Fala.
00:09:04Voilà, c'est vraiment une pensée qui nous manque encore en langue française,
00:09:07donc j'espère que ça viendra.
00:09:09Et, alors, j'ai vraiment pas le temps, mais vous dire aussi que même si le Brésil est un pays continent,
00:09:17toutes les luttes et les avancées dans les féminismes contemporains,
00:09:20du côté de l'intersectionnalité des transféminismes,
00:09:23sont aussi à repenser à l'aune des mouvements continentaux.
00:09:26Donc, encore, si Anna Kohana, vous pouvez lire également des textes
00:09:30de théoriciennes féministes, notamment argentines, chiliennes et mexicaines.
00:09:39Voilà, je ne sais pas si vous avez accompagné la Ola Verde en Argentine,
00:09:42avec notamment le mouvement Ni Una Menos,
00:09:45donc pas une de moins,
00:09:49qui était un mouvement contre les féminicides,
00:09:52ou plus récemment, au Chili, au moment de l'Estaído,
00:09:57donc de la rébellion,
00:09:59la stésis et leur happening dans l'espace public,
00:10:02« Le violeur est sur ton chemin ».
00:10:05Voilà, ça fait vraiment partie d'un moment continental,
00:10:08même si, j'insisterai pas trop là-dessus,
00:10:11mais pour des questions de langue évidente,
00:10:13le Brésil est toujours un peu à côté de langue et de taille.
00:10:16C'est déjà compliqué de circuler au sein du Brésil,
00:10:19compte tenu de sa taille et du prix des trajets.
00:10:22Mais voilà, il n'empêche qu'il y a aussi une circulation d'idées
00:10:25qui amène au féminisme tel qu'il existe,
00:10:30ils existent aujourd'hui au Brésil.
00:10:32Alors, je dis ça aussi parce que ça a eu une influence,
00:10:35évidemment, sur la production.
00:10:37On parle aujourd'hui de femmes cinéastes,
00:10:38et je vais revenir un peu sur une généalogie,
00:10:41une micro-généalogie d'étape des premières femmes cinéastes au Brésil.
00:10:46Mais il y a également, en fait, une explosion de femmes cinéastes
00:10:49dans le monde entier, mais énormément en Amérique latine.
00:10:53Et à ce titre, l'Argentine est sans doute l'un des pays
00:10:57qui a le plus de femmes cinéastes au monde.
00:10:59Et quand je parle de femmes cinéastes,
00:11:01je parle de femmes cinéastes qui sont financées
00:11:02pour réaliser des longs métrages,
00:11:04ce qui est, comme on le verra, pas un détail
00:11:07vis-à-vis de ce qui se passe au Brésil.
00:11:10Et donc, pour celles et ceux qui liraient l'espagnol,
00:11:13je vous invite à lire cet article du formidable critique Roger Cosa
00:11:17qui a tout simplement intitulé une réflexion sur la question
00:11:20« Le pays des cinéastes » en se référant, bien sûr.
00:11:23Alors, quand je vous disais qu'on ne peut que se réjouir
00:11:29de la plus grande présence des femmes derrière la caméra au Brésil,
00:11:33il n'empêche qu'il y a des chiffres réels
00:11:35qui nous montrent qu'on est encore loin de la parité.
00:11:39Alors ça, c'est un graphique qui a presque dix ans
00:11:42de l'Agence nationale du cinéma en cygne
00:11:45et qui réalise assez régulièrement, mais pas autant,
00:11:49puisque je n'ai pas trouvé les chiffres de 2025, par exemple,
00:11:52des sondages pour comprendre un peu qui réalise des films
00:11:55et surtout comment se déroule la répartition de ces réalisations.
00:11:59Et on voit bien, ici sont les femmes.
00:12:04Et quand il s'agit de femmes, il s'agit de femmes aussi,
00:12:07c'est trans ensemble.
00:12:09C'est bien dans le documentaire que les femmes sont les plus présentes.
00:12:13On le verra par la suite avec le cas de Juliana Antunes.
00:12:16C'est parfois contre leur gré aussi, tout simplement
00:12:19parce qu'elles se font moins financer des fictions,
00:12:22même si ce 22 % est encourageant quand on repense,
00:12:26encore une fois, aux huit longs métrages
00:12:29qui avaient été réalisés entre 1896 et la fin des années 50.
00:12:36Alors, je vous promets de ne pas faire un tour d'horizon exhaustif,
00:12:40mais encore une fois, dans cette préoccupation de partager avec vous
00:12:43de comment, à un moment donné,
00:12:45un programme comme celui que vous voyez au Forum des Images existe.
00:12:50Il faut non seulement que les films de femmes soient repérés
00:12:54et ensuite soient diffusés,
00:12:56puisqu'on est une vie en dehors des petits cercles restreints
00:13:00de ciné-club féministes.
00:13:03Donc, à cet égard, c'est important de noter
00:13:05que dès les années 70, au Brésil,
00:13:09a existé une semaine de la femme dans le cinéma brésilien.
00:13:13qui a été fondée à la Cinémathèque du Musée d'art moderne de Rio de Janeiro,
00:13:16qui n'est pas la même cinémathèque partenaire de la programmation,
00:13:20que vous voyez.
00:13:21Et ce qui est intéressant, c'est qu'il y avait autant des théoriciennes
00:13:24féministes que des cinéastes et artistes
00:13:27qui étaient à l'initiative de cette semaine,
00:13:31notamment la cinéaste Teresa Trautmann,
00:13:34dont on reparlera bientôt,
00:13:35et Ligia Papi,
00:13:39aussi artistes plasticiennes.
00:13:41Et donc, je vous ai mis ici juste quelques noms de festivals
00:13:45qui sont vraiment centrés sur la production réalisée par des femmes.
00:13:49Et encore une fois, femmes cis et trans,
00:13:52la division est beaucoup moins heurtée qu'ici en France, heureusement.
00:13:56Et également, quelques festivals très importants
00:13:59où sont montrés des films documentaires.
00:14:03Mais voilà, c'est vraiment pas une liste exhaustive,
00:14:05mais c'est juste pour que vous ayez une idée
00:14:06un peu du nombre d'espaces
00:14:08où des documentaires réalisés par des femmes
00:14:10peuvent circuler.
00:14:13Évidemment, comme nous sommes ici,
00:14:15je ne peux que vous inviter à également profiter
00:14:17des programmations des festivals de cinéma de femmes,
00:14:21mais également des festivals dédiés au cinéma latino-américain
00:14:27et au cinéma du réel dans leur ampleur.
00:14:30D'ailleurs, le Festival Brésil en Mouvement
00:14:32avait lieu la semaine dernière
00:14:34et beaucoup des extraits de films
00:14:36que je vous montrerai aujourd'hui
00:14:38sont passés par le Festival Brésil en Mouvement.
00:14:40C'est vous dire aussi l'importance des lieux de diffusion
00:14:42pour non seulement donner à voir les films,
00:14:44mais aussi les inscrire dans une certaine histoire,
00:14:47puisqu'encore une fois, l'histoire du cinéma
00:14:49telle que Héloïse Buarque-Giolande
00:14:51a contribué à l'écrire,
00:14:53elle peut aussi avoir lieu
00:14:55s'il y a une préhistoire, une présélection,
00:14:58déjà un espace de circulation et de partage.
00:15:02Alors, à cet égard,
00:15:03je ne sais pas si vous aviez déjà jeté un coup d'œil,
00:15:06la programmation que vous avez ici,
00:15:07c'est une version réduite,
00:15:11mais tout à fait pertinente dans sa version réduite
00:15:14d'une ample programmation
00:15:17qui a eu lieu en une vingtaine,
00:15:19même trentaine de séances à la Cinémathèque Brésilienne de San Paolo
00:15:23dans ce qui était pour nous le printemps dernier
00:15:26et pour eux l'automne.
00:15:28Et je vous ai juste mis en jaune
00:15:30les cinéastes dont vous avez pu voir,
00:15:32dont vous pouvez voir des films ici au Forum des Images,
00:15:35mais juste pour que vous ayez une idée aussi
00:15:37de tous ces noms que vous connaissez ou pas,
00:15:39mais pour que vous puissiez les réinscrire
00:15:41dans une vision plus ample.
00:15:43Voilà, et vous dire aussi que si vous avez effectivement envie
00:15:49que la programmation continue,
00:15:51le mois prochain,
00:15:53je n'ai pas de date exacte,
00:15:55donc sur le site Another Screen,
00:15:57qui est la plateforme vidéo de la revue de cinéma féministe
00:16:02Another Gaze,
00:16:04il y aura un deuxième round de cinéma brésilien au féminin
00:16:09qui sera en ligne,
00:16:10il y en avait déjà eu un en 2022
00:16:13avec une formidable programmation
00:16:14qui s'appelait Femmes au pluriel,
00:16:16Une autre histoire,
00:16:18et à chaque fois le principe c'est que
00:16:19les programmations sont conçues en collaboration
00:16:21avec des programmatrices du pays dont il est question.
00:16:25Donc voilà de quoi avoir un horizon concret
00:16:28à l'issue de cette programmation.
00:16:31Promis, on termine bientôt le tour d'horizon,
00:16:35mais je voulais aussi vous mentionner
00:16:37l'apparition très récente,
00:16:38c'est vraiment deux ouvrages qui sont parus
00:16:41ces cinq dernières années,
00:16:43qui sont des ouvrages collectifs
00:16:45et qui ont justement eu vocation
00:16:47à remplir un peu les trous
00:16:50de l'histoire du cinéma brésilien officiel
00:16:54où les femmes sont parfois citées
00:16:56au détour d'une phrase,
00:16:57ou parfois juste complètement absentes
00:16:59et pas forcément toujours du fait des auteurs,
00:17:02parfois aussi juste parce qu'ils n'ont pas eu connaissance
00:17:04de leurs films vraiment,
00:17:05raison pour laquelle j'ai commencé par parler
00:17:07de festivals et de diffusions.
00:17:11Mais voilà, pour ceux qui lisent le portugan,
00:17:13encore une fois, c'est intéressant de donner ce cours aujourd'hui
00:17:16parce qu'en fait, il y a 15 ans,
00:17:17ça aurait été beaucoup plus difficile de le faire.
00:17:20Et je ne peux donc que me réjouir,
00:17:21non seulement qu'il y ait plus de films réalisés
00:17:23par des femmes,
00:17:24mais également plus de possibilités
00:17:26de les inscrire dans une perspective historique.
00:17:28Alors, l'idée, encore une fois,
00:17:31n'était pas de vous assommer de références,
00:17:33mais de faire un petit point
00:17:35sur ce qui me permet de partager avec vous aujourd'hui
00:17:38des histoires au sein de la grande histoire.
00:17:42Et j'aimerais commencer par vous exposer
00:17:45le parti pris du titre de ce cours,
00:17:47« Histoire que le documentaire brésilien nous raconte enfin »
00:17:51et qui est une variation sur un film absolument génial
00:17:54auquel j'ai tout de suite pensé
00:17:55quand Anne m'a lancé cette invitation,
00:17:59qui est un film de remontage
00:18:01qui a été réalisé par Fernanda Pessoa,
00:18:04ici même,
00:18:05et donc un film qui s'appelle
00:18:06« Histoire que notre cinéma ne,
00:18:08entre parenthèses,
00:18:10nous racontait, entre parenthèses, pas ».
00:18:12En l'occurrence,
00:18:14la cinéaste s'est intéressée
00:18:16à la vaste production de films
00:18:18populaires et érotiques
00:18:20qui a été réalisés
00:18:21pendant la dictature civile-militaire brésilienne
00:18:23et qui ont été appelés
00:18:25« porno chinchades »
00:18:27et qui étaient à l'époque,
00:18:30entre la moitié des années 60
00:18:32et le début des années 80,
00:18:34les films qui étaient les plus vus
00:18:35par les spectateurs brésiliens,
00:18:37ceux qui ne passaient pas
00:18:38pour la plupart d'entre eux
00:18:38le coup de la censure.
00:18:40Pour Fernanda Pessoa,
00:18:41c'était important
00:18:42depuis une perspective documentaire
00:18:44et depuis une perspective féministe
00:18:46de se plonger
00:18:47dans ces films de fiction
00:18:48parce que pour elle,
00:18:49ce sont des films
00:18:50qui racontent l'histoire
00:18:51de la décennie des années 70.
00:18:54Et donc,
00:18:55ce qui est vraiment passionnant
00:18:56avec ce film,
00:18:58c'est que la question
00:18:59de réaliser un film au féminin,
00:19:01elle ne se pose pas
00:19:01par la création d'images
00:19:02mais déjà par la remise
00:19:03en circulation
00:19:04d'une image préexistante,
00:19:06en l'occurrence
00:19:06d'une image complètement patriarcale.
00:19:10Et à cet égard,
00:19:11je voulais,
00:19:13comme premier extrait,
00:19:14vous montrer
00:19:16deux moments
00:19:16d'histoire
00:19:18que notre cinéma
00:19:18ne nous racontait pas
00:19:19qui sont montés
00:19:21avec un peu d'istan
00:19:21dans le film
00:19:22et qui montrent
00:19:23tout le travail
00:19:24et le geste
00:19:25de Fernanda Pessoa.
00:19:26Vous verrez
00:19:27le premier extrait
00:19:28qui vraiment décrit
00:19:30la teneur sexiste
00:19:32des porno-chinchadas
00:19:33et le deuxième
00:19:34très étonnant
00:19:35qui collecte
00:19:37des envolées
00:19:37semi-féministes
00:19:39absolument inattendues.
00:19:40Alors,
00:19:40on peut lancer
00:19:41les extraits
00:19:420.1
00:19:43et 0.2.
00:19:44Merci, Mathilde.
00:19:45C'est un investissement
00:19:48comme autre
00:19:49quelque chose.
00:19:51C'est pour ça que vous me trouvez
00:19:52dans votre escritoire.
00:19:53C'est sûr,
00:19:54c'est un investissement.
00:19:55C'est un investissement.
00:19:55C'est un casement
00:19:56ou infidelité,
00:19:57c'est un investissement.
00:19:57C'est un investissement.
00:19:58Vous,
00:20:00les femmes,
00:20:00c'est un investissement
00:20:01qui s'est
00:20:01déjà n'étonnant
00:20:03avec un investissement
00:20:03de cheques
00:20:04dans les pieds.
00:20:07C'est un investissement.
00:20:07C'est un investissement.
00:20:08C'est un investissement.
00:20:09C'est un investissement.
00:20:10C'est un investissement.
00:20:10Je donne 10%.
00:20:12De 21, de 22, de 23.
00:20:1525.
00:20:16Ou décement.
00:20:17Sous-titrage Société Radio-Canada
00:20:47Sous-titrage Société Radio-Canada
00:21:17Sous-titrage Société Radio-Canada
00:21:47Sous-titrage Société Radio-Canada
00:22:17de Pernod Chanchardes
00:22:18Comment opère vraiment la capitalisation du corps de la femme
00:22:22par ce type de cinéma
00:22:24et donc aussi tout le défi d'images qui se pose aux femmes cinéastes
00:22:27au moment de fabriquer des films
00:22:29et alors avant de remonter le fil de l'histoire
00:22:33aux toutes premières cinéastes
00:22:35il me semblait important de faire une petite plongée
00:22:37dans le territoire
00:22:38si jamais vous ne pensez pas à la carte du Brésil
00:22:40tous les matins en vous levant
00:22:41parce que j'ai donc bien indiqué
00:22:44que Fernanda Pessoa venait de San Paolo
00:22:47et c'est vraiment important de vous dire
00:22:48avant d'avancer que
00:22:49historiquement la production cinématographique
00:22:53au Brésil
00:22:53s'est constituée dans ce qu'on a appelé
00:22:56l'axe Rio de Janeiro-San Paolo
00:22:58donc je ne sais pas si on voit bien la flèche
00:22:59c'est en tout cas voilà
00:23:01un tout petit bout d'un immense territoire
00:23:04et je vous dis ça parce que
00:23:06c'est évidemment pas la même chose
00:23:07que d'être une réalisatrice femme
00:23:09qui est née dans une famille cossue de San Paolo
00:23:12qu'une réalisatrice femme qui est née dans une communauté autochtone
00:23:15de l'état de l'Amazonas par exemple
00:23:17on pourra y revenir pendant le débat
00:23:18mais voilà
00:23:20c'était juste pour avoir une petite perspective territoriale
00:23:22avant de continuer
00:23:24donc reprenons le fil de l'histoire
00:23:27encore une fois je ne vous ai mis que 4 figures
00:23:30de cinéastes pionnières
00:23:31alors qu'il y en aurait beaucoup d'autres
00:23:34et que j'espère qu'on sera un jour plus du tout
00:23:36amené à hiérarchiser les cinéastes pionnières
00:23:38et à juste les intégrer naturellement dans une histoire du cinéma plus générale
00:23:42en tout cas voilà
00:23:44la toute première cinéaste à avoir réalisé un film
00:23:48c'est Claudio Verberen
00:23:50qui a réalisé en 1930 au Mistério do Domino Preto
00:23:53il faut savoir que les premières vues ont été filmées au Brésil en 1896
00:23:58juste après la projection des premières vues-lumière
00:24:01donc il a quand même fallu attendre presque 35 ans
00:24:05pour qu'une femme passe derrière la caméra
00:24:07et ensuite
00:24:10il y a deux autres figures sur lesquelles je vais venir
00:24:14mais
00:24:14voilà
00:24:17Vera Figueiredo a été aussi une réalisatrice très importante
00:24:20puisqu'elle a réalisé un film délibérément féministe
00:24:24le premier en Amérique latine
00:24:25de ce que l'on sait à ce jour
00:24:26qui s'appelle Féminino Plurao
00:24:27donc féminin pluriel
00:24:29et Eunice Gutmann
00:24:30qui va elle aussi réaliser une oeuvre documentaire
00:24:33en s'intéressant vraiment à la vie des femmes brésiliennes
00:24:36dans leur diversité
00:24:37notamment un film qui se concentre sur la figure de la mère
00:24:42et aussi l'impossibilité d'avorter au Brésil dans les années 80
00:24:46ce qui est malheureusement toujours le cas en termes légaux aujourd'hui
00:24:49donc ce film c'est
00:24:50et un film qu'elle a réalisé au moment de la transition démocratique
00:24:57pour montrer l'importance du rôle et de l'implication politique des femmes
00:25:00dans l'écriture de la constitution démocratique
00:25:04et un film qui s'appelle donc
00:25:05une autre figure aussi qui revient tout le temps
00:25:12et dont on ne peut que se réjouir
00:25:14c'est Adela Sampaio
00:25:15qui est la première femme noire à avoir réalisé un long métrage de fiction
00:25:19et un film portant sur des femmes lesbiennes
00:25:22qui s'appelle Amor Maldito
00:25:23donc Amour Maudit
00:25:25dans les années 80
00:25:27mais il y a également deux autres figures
00:25:30sur lesquelles j'aimerais prendre un tout petit peu plus de temps
00:25:33qui sont Elena Solberg et Anna Caroline
00:25:36alors j'aurais vraiment aimé vous montrer un extrait de la entrevista
00:25:41à l'entretien
00:25:42mais tous les fichiers que j'ai trouvés étaient trop mauvais
00:25:44et la bonne nouvelle c'est que le film sera montré sur un over screen bientôt
00:25:48donc encore une fois ce n'est qu'une question de patience
00:25:51A Entre Vista est vraiment un film paradigmatique de la modernité brésilienne
00:25:59il fait partie de ces courts métrages documentaires réalisés par des femmes
00:26:04donc voilà, pas un long métrage
00:26:07et c'est un film passionnant
00:26:09autant dans sa quête que dans sa forme
00:26:11parce que à l'origine du film
00:26:14il y a le désir de collecter des témoignages
00:26:17de jeunes femmes qui ont entre 19 et 27 ans
00:26:20et qui viennent de la classe moyenne, classe aisée
00:26:22et de comprendre un peu ce qui traverse leurs désirs, leurs imaginaires
00:26:26à un moment donné
00:26:28où il y a une libération sexuelle en cours
00:26:31une émancipation
00:26:32mais qu'en fait
00:26:32elles se sentent complètement en prise
00:26:35avec les impositions d'une vie domestique
00:26:37et ne comprennent pas comment exprimer leur liberté
00:26:39et ce qui est très beau dans le film
00:26:41c'est que ce sont des témoignages qui se relaient
00:26:43donc plusieurs femmes
00:26:45dont on ne verra jamais le visage
00:26:48et à l'image Elena Solberg va accompagner les préparatifs d'une femme
00:26:53qui va se marier
00:26:54et qui en pensant se dédie à l'amour en tant que femme
00:26:58a aussi le présage qu'elle abandonne sa liberté à ce moment-là
00:27:03alors le film est également intéressant dans sa fabrication
00:27:06puisque les entretiens ont été menés par Elena Solberg
00:27:10par deux amis psychanalystes à elle
00:27:11et par la réalisatrice Teresa Trautmann
00:27:13qui donc dix ans après
00:27:15coréalisera la première semaine de cinéma de la femme
00:27:18à Rio de Janeiro
00:27:21et c'est aussi un film intéressant
00:27:24parce qu'on a parfois tendance à le considérer
00:27:27comme l'un des rares films féminins
00:27:30du cinéma nov
00:27:32et en fait ça c'est vraiment toute une problématique historique
00:27:36est-ce qu'on considère qu'il fait partie du cinéma nov ou pas
00:27:39parce que c'est un film contemporain du cinéma nov
00:27:41qui dénote de cette nécessité d'attraper le réel
00:27:46de donner une voix à celle qu'on n'entend pas d'habitude
00:27:48et en même temps Elena Solberg n'était pas chaleureusement accueillie
00:27:52par les cinémas novistas
00:27:54ce qui était une bonne bande de mecs il faut le dire
00:27:56et à cet égard voilà
00:27:58la photo emblématique qui tire le portrait du cinéma nov
00:28:03où elle est ici
00:28:04et je pense qu'on peut appeler ça une réunion en non mixité
00:28:07pour le futur du cinéma
00:28:09voilà alors ce qui est intéressant
00:28:13c'est qu'Elena Solberg ensuite elle va quitter le Brésil
00:28:15elle va s'installer aux Etats-Unis
00:28:17mais elle va continuer à réaliser beaucoup de documentaires
00:28:19sur le destin et les conditions de vie des femmes
00:28:25notamment dans les Amériques
00:28:27il y a notamment un film passionnant qu'elle a réalisé
00:28:28qui s'appelle La double journée
00:28:29où elle s'intéresse à la journée de travail
00:28:32qui recommence quand la femme rentre chez elle
00:28:35et elle s'est intéressée à des parcours en Argentine
00:28:37en Bolivie et au Mexique
00:28:39alors ensuite
00:28:40pareil j'aurai malheureusement pas le temps de vous montrer un extrait
00:28:43mais certains connaissent peut-être la fameuse Anna Caroline
00:28:47elle est une cinéaste assez subversive pour ses longs métrages
00:28:50notamment le film Margie Rosas
00:28:52donc La mère de Rose
00:28:54et si son cinéma vous intéresse
00:28:55vous avez la chance de pouvoir lire Alberto da Silva
00:28:57en français sur son parcours
00:28:59mais je voulais juste vous mentionner un court métrage
00:29:02assez drôle
00:29:03qu'elle a réalisé au début des années 80
00:29:05et qui me semble être vraiment une réponse à l'entretien de Helena Solberg
00:29:11c'est un film qui s'appelle Anatomie du spectateur
00:29:13dommage pas de la spectatrice
00:29:15mais bon voilà on pouvait pas tout avoir
00:29:17et où elle remet en scène un entretien
00:29:21où une voix off lui pose beaucoup de questions sur sa condition de spectatrice
00:29:26et où elle surjoue le jeu documentaire
00:29:30voilà et si vous connaissez pas ces films
00:29:33je peux que vous invitez
00:29:34c'est vraiment une cinéaste dingue
00:29:36d'une immense liberté
00:29:38La mère de Rose
00:29:38c'est un road trip entre Saint-Paolo et Rio
00:29:41entre des femmes qui traversent sous tant d'aventures
00:29:44et ce serait vraiment bien qu'on puisse le voir en France
00:29:47mais alors
00:29:49en reprenant le fil de la programmation
00:29:53ici au Forum des images
00:29:56il me semblait important pour parler
00:29:58voilà
00:29:59d'importance du cinéma brésilien contemporain
00:30:04de commencer par ce film de Juliana Vicente
00:30:08qui retrace une histoire du cinéma brésilien
00:30:11à partir de la figure de l'actrice noire Ruth Jisouz
00:30:15parce que vraiment
00:30:17l'un des changements les plus importants
00:30:20l'un des tournants contemporains brésiliens les plus importants
00:30:23ça a été l'apparition
00:30:24enfin
00:30:25il existait déjà
00:30:26mais on va dire
00:30:27la consolidation
00:30:28l'émergence
00:30:29le déploiement
00:30:29d'un cinéma noir
00:30:31conjugué au féminin
00:30:33là où
00:30:34le cinéma negro au Brésil
00:30:37avait plutôt été masculin
00:30:39jusque là
00:30:39notamment autour de la figure de Zosimo Bulbul
00:30:41qui d'ailleurs est devenu le nom d'un festival de cinéma noir au Brésil
00:30:45et voilà
00:30:47ce changement de paradigme
00:30:49du lieu d'énonciation
00:30:51est particulièrement important
00:30:53alors je vous propose qu'on voit en intégralité un très court métrage
00:30:58qui me semble être vraiment un film manifeste de cette question de la mémoire noire
00:31:03réincorporée à la première personne à la fois du singulier et du pluriel
00:31:08de la nécessité de faire mémoire en remobilisant des albums photos
00:31:13qui ne font pas partie de l'histoire brésilienne officielle
00:31:18qui est systémiquement raciste
00:31:20et qui a invisibilisé la portée de ces histoires intimes
00:31:23qui sont pourtant à la racine des cultures brésiliennes
00:31:27et donc ce film est très récent
00:31:29il est de 2017
00:31:30il s'appelle Traversée
00:31:31d'une cinéaste qui vient de Salvador
00:31:33qui est donc en dehors de l'axe Rio-Saint-Paolo
00:31:36même si c'est un état de cinéma
00:31:40qui a une très riche histoire cinématographique
00:31:42peut-être que vous connaissez Glober Rocha par exemple
00:31:44qui est issu de Salvador
00:31:45qui a tourné et qui dès les années 60
00:31:48revendiquait une école de cinéma de Salvador
00:31:51voilà, je ne vais pas vous en dire plus
00:31:55je vais vous laisser profiter des 4 minutes de Traversée
00:31:59Traversée
00:32:30la voix de la moitié
00:32:31la voix de sa couple
00:32:31Josette
00:32:32revendiquait
00:32:33verses perplexes
00:32:34걔ts
00:32:35ris colpo
00:32:35et sangue
00:32:37la voix de saque
00:32:38la voix de saque
00:32:38Onion
00:32:46saque de saque
00:32:48la voix
00:32:55La voix de ma fille se fera l'ouvrir la résonance, l'écho de la vie et la liberté.
00:33:10Je pense que le registre que nous avons de ma mère, Mère Vira,
00:33:16et de ma mère, c'est un cas que j'avais 45, 50 ans, de Tia Vani.
00:33:24C'est qu'on a photographe, c'est une chose très car.
00:33:26Donc, je pense que, dans ce casement, j'ai fait un album.
00:33:31J'ai une photo de ma petite, et probablement, si ce album a encore existir,
00:33:36il y a peut avoir un registre de Mère Vira, ma mère, ma mère, ma mère, ma mère,
00:33:42ma mère, ma mère, ma mère, ma mère, ma mère, ma mère, ma mère, ma mère.
00:33:44Ce qui existait, parfois, c'est qu'on avait le cas de Lambe-Lambe,
00:33:47qui tirait des photos, qui tirait des binoculaires aussi,
00:33:51mais c'est une rarité.
00:33:53C'est qu'on avait fait partie de notre quotidien,
00:33:56des familles negras, de ce registre.
00:33:59Qui tirait des plus de photos des familles blancs,
00:34:01qui ont des plus de photos, qui ont des plus de photos,
00:34:04qui ont des plus de photos.
00:34:06Les familles negras étaient plus ou moins d'une photo,
00:34:10qui était plus ou moins d'une photo,
00:34:12une photo ancienne, qui mettait dans une mordure,
00:34:15et qui mettait dans la pareille,
00:34:16qui était une photo de la vie toute.
00:34:18Non n'existait pas ce registre fotografic.
00:34:20C'est quoi d'amour ?
00:34:21C'est quoi d'amour ?
00:34:23Plus de photos me Regarde et plus.
00:34:25J'en ai caractAH,
00:34:26Qui ont des plus en plus pour le trouxer devant leurs
00:34:28marketing,
00:34:30C'est quoi que c'est une photo ?
00:34:32C'est quoi quoi quoi quoi ?
00:34:34Sous-titrage Société Radio-Canada
00:35:04C'est parti !
00:35:34Sous-titrage Société Radio-Canada
00:36:04C'est ces images intimes qui ont en fait une puissance politique énorme puisque c'est la possibilité de montrer qu'une vie existait en dehors du travail domestique.
00:36:12Ce n'est pas pour rien que la première image qui est décryptée, recadrée par des coins, c'est la grand-mère qui travaille comme baba, comme le mot baby-sitter ne suffirait pas.
00:36:23C'est vraiment comme femme à tout faire dans une famille privilégiée et de montrer, remettre en vie, en mouvement d'autres images et comment y répondre au présent avec des familles brésiliennes.
00:36:35Cette question traverse beaucoup de films de création artistique.
00:36:41Si jamais vous avez l'occasion de le voir, peut-être même de le programmer, tout simplement, je vous conseille vivement un film d'Anapi qui est initialement danseuse, chorégraphe, mais également vidéaste, talentueuse sur tous les plans.
00:36:55C'est un film qu'elle a réalisé qui s'appelle Noir-Blue et où elle traverse le continent africain en cherchant à renouer avec ses origines, pas en dansant, à travers des gestes.
00:37:08C'est un film absolument éblouissant.
00:37:14Pour terminer avec les mémoires noires, pareil, dans le dossier d'Another Gaze qui avait accompagné la programmation d'Another Screen sur les cinéastes femmes brésiliennes,
00:37:24il y a également une table ronde passionnante autour de cette question avec une réalisatrice, Everlani Moraes, et trois critiques et programmatrices, Janaína Oliveira, Kenia Freitas et Tatiana Carvalho-Costa,
00:37:38qui ont fait énormément à la reconnaissance et la diffusion du cinéma noir brésilien et surtout féminin.
00:37:48On continue du côté des archives.
00:37:50Voilà, encore une fois, dans cette nécessité de créer des images au présent à partir de celles qui ont pu échapper à une mémoire collective,
00:38:03ou en tout cas à la mémoire officielle,
00:38:06il est évidemment essentiel de revenir sur la dictature militaire, surtout que le cours que je vous donne maintenant se situe juste avant la projection de la tour des Demoiselles,
00:38:15la tour des Demoiselles de Suzanne Alire, qui aura lieu à 21h aujourd'hui même, et que je vous invite très chaleureusement à voir.
00:38:22Alors, ce n'est pas le sujet de mon Passaport Jung, alors un passeport hongrois de Sandra Kogut,
00:38:27mais voilà, cette même attraction, cette même question de comment travailler avec les preuves matérielles que certaines choses ont existées,
00:38:34et qui font qu'une existence, qu'une vie, un destin, peut changer du jour au lendemain.
00:38:40Et à cet égard, j'avais envie de partager avec vous un film extraordinaire qui a été réalisé par la chercheuse historienne du cinéma et cinéaste Anita Leandro,
00:38:49qui s'appelle Portrait d'identification.
00:38:51Anita Leandro s'est plongée dans les archives de la police militaire, en s'intéressant aux trajectoires de différents militants qui étaient suivis,
00:39:04et de retracer des fragments de leur vie à travers ces images.
00:39:09Puisque donc, pendant la dictature militaire qui s'est déroulée de 1964 à 1985,
00:39:17les prisonniers politiques et les militants soupçonnés de désordre possible
00:39:22étaient photographiés à leur insu dans tout un tas de situations différentes.
00:39:31Et Anita Leandro fait le choix de repartir des documents textuels qui ont été produits par les organes de répréhension,
00:39:39et qui sont aujourd'hui dans le fond public des polices politiques de l'archive de l'État de Rio de Janeiro
00:39:45et du tribunal militaire supérieur, ce qui est l'une des conséquences de l'amnistie.
00:39:50Et ce qui est passionnant, c'est que le film s'ouvre avec une figure qui, par ailleurs, a irrigué d'autres films d'exil,
00:39:57notamment des films chinois, des films réalisés en Suède.
00:40:00C'est une figure féminine qu'on a beaucoup vue ailleurs,
00:40:04et qui est Maria Auxiliadora Lara Barcel, ou ce qu'on connaît sous le nom de Dora,
00:40:07qui va être une figure militante contre la dictature militaire,
00:40:12qui va être contrainte de s'exiler au début des années 70,
00:40:15et qui, absolument désespérée par sa situation,
00:40:21et sans espoir quant au fait que le Brésil puisse redevenir démocratique,
00:40:25va mettre fin à ses jours en Allemagne en 1976.
00:40:27Je vais vous montrer le tout début du film, qui est assez austère.
00:40:34Ne vous inquiétez pas, par la suite ça parle,
00:40:36mais je voulais vraiment vous montrer ce parti pris de travailler avec la brutalité de ces archives,
00:40:41et en même temps d'essayer de nous y confronter,
00:40:43et de voir quelle douce humanité nous on peut y mettre.
00:40:46Alors malheureusement, je n'ai pas de sous-titres français à vous proposer,
00:40:50donc je vais être une bonimentrice en essayant de ne pas mettre trop d'affect dans ma lecture,
00:40:55mais voilà, au moins celles et ceux qui ne lisent pas le portugais pourront comprendre ce dont il est question.
00:41:01Et donc on peut lancer l'extrait numéro 2, Mathilde, merci.
00:41:13Confidentiel, opération BIS, compte rendu de l'agent, début 6h du matin, fin 20h.
00:41:20La cible est sortie à 8h16. Elle a marché dans l'arrivée à Quedaban.
00:41:28À 9h, la cible a pris un café dans le bar Maria Elena.
00:41:35À 9h30, la cible a fugué deux fois.
00:41:38Elle s'est embarquée dans le bus de la ligne Meyer Copacabane
00:41:40et est arrivée à 10h18 vers l'église Candelaria.
00:41:46Elle est revenue et est entrée par l'avenue Rio Branco.
00:41:48À 10h30, elle a pris un Nanka pour Niteroi.
00:41:52À 11h, elle a mangé son Nanka au Siti Niteroi.
00:41:57Elle a demandé l'adresse de l'auto-école Apprentissage
00:42:00et le prix du permis qui avoisinerait les 150 cruiseros nordus.
00:42:04Elle s'est dirigée vers l'auto-école Saint-Georges
00:42:11et a continué sa route vers un lieu incommé.
00:42:13Le film est absolument génial parce qu'il met tout ce travail minutieux
00:42:26de reconstitution de ces vies qui n'étaient pas documentées,
00:42:30qui étaient épiées.
00:42:32Et comment ce voyeurisme morbide, ce contrôle de l'État,
00:42:38aujourd'hui nous renseigne sur les procédés des opérations de la dictature militaire.
00:42:45Et là où le film d'Agnita Alejandro ajoute une couche de complexité
00:42:49et fait également un travail de mémoire,
00:42:52c'est qu'elle va interroger des personnes qui ont connu Dora
00:42:55et qui complètent de manière humaine avec l'expérience du militantisme
00:43:00partager le destin de cette vie.
00:43:06Un autre aspect également important, autant sur un plan formel,
00:43:10un cinéma d'observation et d'écoute
00:43:13et d'engagement de prise avec le présent,
00:43:17on le retrouvait à la fois dans Justice de Malé Augusta Ramos,
00:43:21qui est un film d'une grande sobriété
00:43:23qui accompagne au début des années 2000
00:43:25les procès vécus, surtout subis par des jeunes
00:43:30issus de milieux très défavorisés à Rio.
00:43:35Et le film de Sandra Cogut,
00:43:37à cet instant dans le ciel du Brésil,
00:43:41qui s'intéresse à la campagne,
00:43:44à l'accession au pouvoir de Jair Bolsonaro.
00:43:47Ce qui m'intéressait de tirer comme fil,
00:43:50c'était plus globalement l'engagement de certaines cinéastes
00:43:55à observer, à se positionner,
00:43:58parfois avec une espèce de discrétion,
00:44:00mais qui est une manière de faire justement mieux advenir
00:44:02des voix et des images qu'on entendrait
00:44:04ou qu'on ne verrait pas sinon.
00:44:06C'est intéressant parce que Malé Augusta Ramos
00:44:08a notamment filmé le procès
00:44:10au moment où Dilma Rousseff subissait l'impeachment.
00:44:17Elle se retrouve aussi dans la démarche de Sandra Cogut.
00:44:21Mais j'avais envie de partager avec vous
00:44:23un film extrêmement important, contemporain,
00:44:27qui, je crois, avait été montré
00:44:29lors de l'état du cinéma dédié au Brésil en 2019,
00:44:32si je ne me trompe pas,
00:44:33qui est le film Sans Terre de Camila Freitas,
00:44:38qui vit d'ailleurs en France.
00:44:40Si vous avez envie de la rencontrer, c'est possible.
00:44:43Et qui s'est intéressée à des familles de petits agriculteurs
00:44:46qui se sont installés sur les terres d'une usine de canne à sucre
00:44:50avec le soutien du mouvement des travailleurs sans terre,
00:44:53le MST, qui n'a pas du tout la même signification
00:44:56pour nous qu'au Brésil en termes d'acronyme.
00:44:58Et je voulais vous montrer le début
00:45:02parce que c'est presque,
00:45:04alors je ne dirais pas un passage obligé,
00:45:06mais il y a un nombre considérable
00:45:08de films engagés, de films militants
00:45:10réalisés sur des terrains occupés
00:45:15ou soutenus par le MST un peu partout au Brésil.
00:45:17Je dirais que c'est comme si on ne pouvait pas
00:45:19devenir un cinéaste politique au Brésil
00:45:21sans avoir filmé à un moment donné le MST.
00:45:24Mais c'est passionnant comment le fait Camila Freitas,
00:45:26ce qui a vraiment vécu pendant plusieurs mois
00:45:28sur le territoire où elle a filmé.
00:45:32Et ce qui est très beau dans le film,
00:45:34dans son intégralité,
00:45:36c'est comment elle filme non seulement
00:45:38le travail d'engagement quotidien
00:45:39pour que ses paysans s'approprient une terre
00:45:41dont ils ont besoin pour survivre,
00:45:43mais surtout la collectivisation d'une politisation
00:45:46et la conscience extrêmement claire
00:45:49de comment agir et comment faire front
00:45:52pour que leur soit rendu justice.
00:45:55Je vous montre l'extrait du tout début.
00:45:59J'ai enlevé deux plans par manque de temps,
00:46:01mais on va passer d'un plan général d'intérieur
00:46:04à une discussion d'intérieur.
00:46:06Et ce qui m'intéressait,
00:46:07c'est vraiment la manière de politique du sensible
00:46:10avec laquelle Camila Freitas nous introduit à la situation.
00:46:14Elle décide de ne pas montrer des gens au travail
00:46:18dans l'idée qu'on pourrait se faire d'un imaginaire
00:46:21un peu comme ça galvaudé de la lutte.
00:46:23Elle montre au contraire ce désir de terre
00:46:25et la nécessité de penser ensemble,
00:46:27de dialoguer autour du projet,
00:46:30de la manière d'habiter ce territoire.
00:46:32Et ça, ça me semblait particulièrement beau.
00:46:34Il y a aussi la preuve qu'il s'agissait
00:46:36de fabriquer des images qui manquaient
00:46:37à l'imaginaire collectif du MST
00:46:40pour comprendre que le travail de la terre,
00:46:43c'est aussi beaucoup de discussions,
00:46:45beaucoup d'écoutes,
00:46:46beaucoup de moments collectifs
00:46:47avant de mettre la main à la pioche.
00:46:50Alors c'est l'extrait suivant.
00:46:53Et puis,
00:46:55Je pense que,
00:46:57vous pensez,
00:47:02quand vous disiez,
00:47:04serait un peu de terre d'aquil là.
00:47:06Vous pensez d'avoir eu de là.
00:47:09Au niveau du sommet.
00:47:13C'est bon, pas bon.
00:47:14Vous pensez que chique que je serais là.
00:47:17À l'heure des, mes roussins sont toutes plantées, mes vaches...
00:47:23Je ne veux pas.
00:47:25C'est ce qu'il y a tout ?
00:47:27C'est là de la fondière.
00:47:29Non, maman.
00:47:31J'ai souffert tant pour gagner seulement 4.
00:47:34Qu'est-ce que je vais faire avec 4 ?
00:47:36Mais 4 ?
00:47:38Parce que si on se fait travailler, il y a passer fome, sabia ?
00:47:42Cette région, je vais faire un 4, je vais faire un autre.
00:47:48Je vais faire un autre.
00:47:50Pour moi, je ne vais pas travailler.
00:47:52Je pense que je pense que c'est un futur.
00:48:00Je vais faire un autre.
00:48:02Je vais faire un autre.
00:48:04Je vais faire un autre.
00:48:06Je vais faire des fruits.
00:48:09Je vais faire des fruits.
00:48:11Là en maxing, là-haut, dans la gueule
00:48:13Vous vous trouvez une vraie des привычements.
00:48:14Non, parce que je vais travailler la couple.
00:48:16Pour de laicoqueira, laicoqueira, qu'est-ce que je veux mettre roussins,
00:48:19le comèqueira et.
00:48:20Pour de laicoqueira,
00:48:21Enfinilles, le conchino,
00:48:22Je ne veux pas beaucoup plus tard
00:48:24Je ne veut pas, mais où je ai vé landais.
00:48:25Je veux !!!
00:48:26Je vous croyais que je vais tomber partie complément
00:48:40Je vous ajoute, non?
00:48:41Si je t'apprécius, je donne un gris.
00:48:43Ah, mon ami, je suis besoin de ceire.
00:48:49Juntei à ceire, à clara.
00:48:53Nous avons choqué des services pour ceire.
00:48:56Oui, je veux aussi.
00:48:57Je vais avoir des partenaires pour qu'il y ait des services.
00:49:00C'est comme ça, c'est comme ça.
00:49:02C'est comme ça.
00:49:03C'est comme ça.
00:49:04C'est comme ça.
00:49:05C'est comme ça.
00:49:06C'est comme ça.
00:49:07C'est comme ça.
00:49:08C'est comme ça.
00:49:09Mais je t'ai une, deux sacs de arroz, feijão.
00:49:20Je vais mettre ici un corredor.
00:49:23Un, maintenant je vais...
00:49:27Parce que, en ce cas,
00:49:28si il y a quatre alquere,
00:49:30ça va être quatre alquere ici pour nous,
00:49:32je vais faire un et demi.
00:49:37Ça va être un et demi.
00:49:38Je vais passer à travers de mon son,
00:49:40je onhodoue, vu- 답?
00:49:44Faire un petit Cherille !
00:49:45Je suis désigné, vu- nå, vu-
00:50:01Je trouve très intéressant comment est filmée cette femme d'un certain âge.
00:50:17Ce n'est pas tant son visage, sa manière de figurer qui intéresse la signace,
00:50:21que vraiment la perspective, ce qu'elle projette, la force créatrice de l'esprit
00:50:25sur un territoire qu'on voit être encore complètement en friche.
00:50:29J'ai également mis de vous dire que Camilla Falaïta, c'est non seulement la réalisatrice du film,
00:50:34elle est également chef opératrice de ce film et d'autres,
00:50:37ce qui n'est pas un détail dans la manière de cadrer et de s'approcher des gens qu'elle filme,
00:50:42d'être vraiment au cœur des situations.
00:50:45Et son dernier film en date, un court-métrage qui s'appelle « Apparissant »
00:50:48et où elle filme à la fois sa grand-mère et sa fille face aux expériences qu'elles ont pu vivre
00:50:55de rencontres avec des esprits, des caboclos.
00:51:00Ce film va me permettre de faire une petite transition,
00:51:02parce que c'est un film qui a d'abord existé comme une installation vidéo,
00:51:05avant d'être remonté sur deux écrans.
00:51:09Et c'est aussi une dimension très intéressante du cinéma documentaire réalisé par des femmes brésiliennes,
00:51:15c'est que bien souvent, il déplace les frontières de ce qu'on attend du documentaire.
00:51:22Il se situe à la lisière du film-essai, du cinéma expérimental, du film installé, de l'art vidéo.
00:51:29Et à cet égard, il me faut vous parler de Clarissa Campoline,
00:51:34qui est une cinéaste qui vit à Belo Horizonte, ici dans le Minas Gerais,
00:51:37au centre-sud du Brésil.
00:51:41Et je vous parle d'elle pas toute seule, parce qu'elle a fait partie d'un collectif qui s'appelait Teille,
00:51:49et qui avait vraiment pour projet de filmer en réalisant des recherches formelles dans l'espace et le temps.
00:51:58Et c'était un collectif mixte, qui comptait notamment la présence d'une autre réalisatrice,
00:52:02Marie Laroche, et une productrice, Loana Melgasse.
00:52:06Et j'aimerais partager avec vous l'une de ses quêtes,
00:52:09ce qui est vraiment un film qu'elle a tourné au jour le jour,
00:52:12qui s'appelle Les notes flâneuses, Notas flâneuses.
00:52:16Donc je ne vais rien vous dire, puisqu'il y a des cartons qui vous disent déjà tout,
00:52:19des cartons qui, eux aussi, n'existent pas dans leur version française.
00:52:23Donc je suis désolée, je vais refaire la bonimenteuse quand ils apparaîtront.
00:52:28Mais c'est vraiment intéressant.
00:52:29Voilà, vous verrez ce jeu de hasard qui est provoqué,
00:52:32où le cinéma est l'occasion d'expérimenter comment elle vit sa ville natale
00:52:38et la ville où elle réside de manière tout à fait dépaysante
00:52:42et d'investir le cinéma documentaire du côté du jeu.
00:54:14Je regardais les ombres des arbres sur le mur de la chambre
00:54:17et je les reproduisais sur du papier.
00:54:20Je parcourais les lignes tracées et, à partir des sons qui venaient des rues,
00:54:24je construisais des histoires pour cette ville.
00:54:34Avec des cartes dispersées partout,
00:54:37j'ai réussi à créer une méthode pour sortir de chez moi
00:54:39et connaître des lieux où mon chemin de chaque jour ne m'avait pas encore amené.
00:54:44Le matin, je tirais au sort un papier bleu avec des numéros
00:54:47et un autre blanc avec des lettres.
00:54:50Mis ensemble, ils déterminaient le cadran où je devrais aller.
00:54:53Infini 38 fut le premier lieu tiré au sort.
00:55:13Sur la carte, il avait le nom d'Ipanem.
00:56:15et de cet exercice de style où l'idée, c'est vraiment d'investir le cinéma documentaire
00:56:19comme une pratique quotidienne pour donner une autre épaisseur
00:56:23ou du moins une autre apparence à ce qui est de l'ordre de l'infraordinaire
00:56:27de la ville où les cinéastes résident.
00:56:30Et donc, le groupe T n'existe plus,
00:56:34mais Clarissa Campoline a fondé une société de production,
00:56:37elle l'a cofondée, où elle ne travaille qu'avec des femmes,
00:56:40qui s'appelle Anna Villiane.
00:56:41Ils ont produit des films réalisés par des hommes.
00:56:45En tout cas, la société de production ne sont que des femmes qui y travaillent.
00:56:48Et l'un des films qui est en cours de finalisation, c'est Transition.
00:56:53Le nouveau film de Juliane Antunes,
00:56:55qui n'est pas celui dont je vais vous montrer un extrait,
00:56:57mais ce qui permet de les relier.
00:56:58Ce sont deux cinéastes de la province du Minas Gerais,
00:57:04qui, historiquement, a toujours eu une production cinématographique très intéressante.
00:57:08Peut-être que vous connaissez le nom de Umberto Mauro,
00:57:11qui était à l'honneur à la fondation Cédou Paté l'été dernier,
00:57:15qui est une figure emblématique de la prémodernité brésilienne,
00:57:19avec des films muets et parlants.
00:57:22Et il y a également eu une explosion,
00:57:24une nouvelle génération absolument passionnante dans le Minas Gerais,
00:57:27et notamment des cinéastes femmes.
00:57:30Et donc, dans cette agitation des frontières du cinéma documentaire,
00:57:33le premier long-métrage de Juliane Antunes, qui s'appelle Baronez,
00:57:38est absolument passionnant,
00:57:40notamment parce qu'il a fait le tour du monde en festival
00:57:44autant classé comme un film de fiction qu'un film documentaire.
00:57:48Pour Juliane Antunes, il s'agit d'une fiction,
00:57:50mais il s'agit d'une fiction bien documentée,
00:57:53puisqu'elle a décidé d'abord de tourner un documentaire
00:57:57sur des salons de beauté dans des favelas de la périphérie de Belo Horizonte.
00:58:03Et un jour, elle a rencontré André,
00:58:05qui est la femme que vous voyez sur l'image.
00:58:09Et elle s'est complètement passionnée pour son charisme,
00:58:12et elle a décidé de faire un film avec elle.
00:58:14Et en fait, c'est vraiment un film qui a été co-construit,
00:58:17qui est une fiction tellement documentée
00:58:19qu'elle respire la vie déjà vécue,
00:58:23et ce serait presque une forme de réenactment
00:58:25et d'écriture commune entre personnages et cinéastes
00:58:28à partir d'événements et de situations.
00:58:36Je vais vous laisser voir le tout début du film
00:58:40pour que vous ayez une idée,
00:58:41et soyez bien attentifs justement au découpage
00:58:44qui trahit la dimension fictionnelle,
00:58:47là où le dialogue pourrait nous laisser croire
00:58:50qu'il s'agit bel et bien d'un documentaire.
00:58:55Ce n'est pas, comment votre choix ?
00:59:01Voilà comment faire
00:59:23Les portes !
00:59:25Portes ?
00:59:25Oui, c'est pour plus !
00:59:27C'est 180, c'est 180, ma fille !
00:59:31C'est un peu ?
00:59:31Oui, c'est un peu.
00:59:32C'est 180 mais 189 ?
00:59:35Non, mais la de boeira est différente, la de madeira est de 150.
00:59:39Ah, ok.
00:59:39Donc, je vais mettre ici une, 180, et la autre 150.
00:59:44J'en ai, c'est 175.
00:59:46Duas, 175, 175.
00:59:55O kit de banheiro?
00:59:58C'est dit ?
00:59:58Uns 300 reais.
01:00:00Uns 350, je crois.
01:00:01Uns 350, donc.
01:00:04Et il, il a fait 3.287.
01:00:103.287 ?
01:00:13Não, eu tenho 2.900 e...
01:00:19Uns 960.
01:00:22Oi, falta um cardia ainda, André.
01:00:25E o que cê vai arrumar, hein, com essas unhas?
01:00:29Vai ter que fazer muita unha, viu, André?
01:00:32Claro, mas eu tenho que levantar esse dinheiro aí, meu fio.
01:00:36Foda, mas vai ficar sem graça, sem você aqui, viu.
01:00:39Vai nada, senhora.
01:00:40De vez em quando, cê vai lá me ver.
01:00:43Você vai ver como a consciência da realidade e a documentação do coo de la vida
01:00:49irrigue um deseiro de fiction e essa incarnation da ficção.
01:00:53É importante também falar do coo do filme,
01:00:56que foi financiado com o budget de um documento,
01:00:59de um documento, de um documento, de um documento documento.
01:01:00E a equipe, que é uma equipe unicamente feminina,
01:01:04foi quatro pessoas, entre três e quatro pessoas,
01:01:07de uma equipe, em permanência, que vivem durante vários meses
01:01:09na ocupação urbana da periferia de Belo Horizonte.
01:01:13E quando eu digo três, quatro pessoas,
01:01:14é realmente a taille de um documento de uma equipe de cinema documento,
01:01:17não é uma equipe de cinema,
01:01:19não é uma equipe de fiction, como a imagina.
01:01:21E hoje, então,
01:01:24Juliana Antunes,
01:01:26em co-realização com Camila Matos,
01:01:28termine um filme inspirado por Ana Carolina
01:01:30e produzido por Clarissa Campolino.
01:01:33Então, eu vou dizer também como as coisas,
01:01:35se relia,
01:01:36a importância de criar
01:01:37des filiations cinématografiques
01:01:39e também de criar
01:01:40des réseaux de soutien
01:01:41femininos
01:01:43para continuar a fazer filmes.
01:01:45Porque faz 10 anos
01:01:46que Juliana Antunes
01:01:47tenta de terminar
01:01:48seu primeiro long-métrage
01:01:51de fiction
01:01:52com um budget de fiction.
01:01:54E ela explica a qual foi
01:01:56difícil de fazer filmes,
01:01:58principalmente,
01:01:58como a mulher.
01:02:00Após,
01:02:00depois,
01:02:00os anos Bolsonaro
01:02:01passaram por lá,
01:02:02com o que a gente
01:02:04chamada
01:02:04o gel
01:02:05budget
01:02:07que havia sido
01:02:07acordado aos cinéastes.
01:02:09Mas,
01:02:09em todo caso,
01:02:10a cada vez que eu falei
01:02:11com ela
01:02:11de essa fronteira
01:02:12entre fiction
01:02:12e documental
01:02:13embalonês,
01:02:14ela dizia que era
01:02:15uma forma de tirar
01:02:16parte de l'économia
01:02:17que ela tinha,
01:02:18mas que ele tinha
01:02:18que fazer atenção
01:02:19para que os cinéastes
01:02:20que queriam fazer
01:02:21ficção
01:02:21não se contentem
01:02:22de fazer
01:02:22cinema documental
01:02:24porque era
01:02:24a única economia
01:02:26que elas tinham
01:02:27acreditado
01:02:27mesmo
01:02:28em postulando
01:02:30de maneira
01:02:30totalmente transparente
01:02:32aos fondos
01:02:32públicos
01:02:33que deveriam
01:02:33ser accordados.
01:02:35Então,
01:02:37não chegamos
01:02:38longe da
01:02:38fin da
01:02:38trajetória
01:02:39para ter um
01:02:40tempo de
01:02:40exchange.
01:02:42D'autres
01:02:42cinéastes
01:02:43que agitem
01:02:44as fronteiras
01:02:45do documental
01:02:46tem
01:02:46que são
01:02:47que são
01:02:48que são
01:02:49n'ont émis que deux, notamment parce que leurs films ont une portée intersectionnelle passionnante
01:02:54qui nous permettra de terminer sur cet aspect ensemble.
01:02:59Paula Maria Gaetane, qui est une cinéaste également, une artiste visuelle,
01:03:04qui a notamment réalisé un film passionnant qui est un dialogue à bâton-pue
01:03:10avec le musicien et artiste Negroleu, un film qui s'appelle Rio y Rocha, Negroleu,
01:03:16et Anna Vaz, que vous connaissez peut-être, parce que, un, elle est connue, et tant mieux,
01:03:23et deux, son premier long métrage, Il fait nuit en Amérique, est sorti en salle il y a un an,
01:03:30puis est revenu en salle grâce à un documentaire sur grand écran dans le cadre du festival Best of Doc.
01:03:35Et j'avais envie de partager avec vous un extrait de son moyen métrage, Happy and Miyake,
01:03:41qui est vraiment fascinant, où elle s'est intéressée en processus d'alphabétisation
01:03:49d'une communauté autochtone qui s'appelle les Waimiri Atraori,
01:03:55qui ont subi de plein fouet les conséquences de la création d'une route,
01:04:01de l'extension d'une route qui partait de Brasilia,
01:04:04et dont les territoires ont été bombardés de napalm pendant la dictature militaire.
01:04:10et ce qui est absolument magnifique, vous le verrez,
01:04:14c'est comment elle travaille vraiment avec la matière de ces archives du processus d'alphabétisation,
01:04:20en travaillant à le faire imprimer sur le paysage de ce peuple aujourd'hui.
01:04:27Je vous propose qu'on voit l'extrait.
01:04:29de l'extension d'alphabétisation.
01:04:31Je vous propose que l'extension d'alphabétisation,
01:04:32nous avons eu l'extension d'alphabétisation.
01:04:33Nous avons eu l'extension d'alphabétisation.
01:04:35Nous avons eu l'extension d'alphabétisation,
01:04:36et nous avons eu l'extension d'alphabétisation.
01:04:38de l'extension d'alphabétisation.
01:04:40de l'extension d'alphabétisation.
01:04:46Merci.
01:05:16Merci.
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01:06:16Merci.
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01:08:16Merci.
01:08:17Merci.
01:08:18Meslices,
01:08:19Des collectifs,
01:08:20parfois,
01:08:37et celle du cinéma documentaire.
01:08:39Est-ce que ça fait encore sens
01:08:41de cinéma documentaire, pour des cinéastes et des peuples
01:08:45qui filment avec plein de raisons articulées.
01:08:49Parfois, oui, il y a la nécessité de faire documents,
01:08:52c'est présent dans certains films, de faire documents face au génocide
01:08:56en cours contre les peuples autochtones et de pouvoir garder une trace
01:09:00des violences qui leur sont infligées.
01:09:03Parfois, de garder aussi une trace de certains rites qui sont en voie de disparition.
01:09:07Il y a un film de Vincent Carelli qui a fondé Vidéona Saldé,
01:09:12ce qui n'est pas autochtone, mais qui a énormément contribué
01:09:15à la formation des peuples autochtones pour qu'ils deviennent cinéastes,
01:09:18où il montre l'émotion des anciens d'une communauté de voir des chants
01:09:24dans un film qui date d'il y a 30 ans et de les retrouver,
01:09:27de se demander pourquoi ils ont disparu, et de l'importance aussi
01:09:30de ce que permet le cinéma en termes de transmission d'une culture orale
01:09:35et de sauvegarde de certains rites et de revoir les anciens.
01:09:40Mais il y a aussi une forme d'expérimentation qui dépasse
01:09:45la simple documentation des événements et qui est aussi une manière
01:09:48de partager une cosmovision.
01:09:50Et donc, à ce moment-là, ça dépasse le champ du documentaire.
01:09:54Ce n'est pas de la fiction pour autant, c'est vraiment une transmission
01:09:58d'une culture par un investissement du cinéma et des outils qui y sont liés.
01:10:05Alors, à cet égard, j'aimerais vous montrer le tout début,
01:10:10vraiment l'ouverture d'un film qui s'appelle Yami Ex, Les Femmes Esprits.
01:10:15Alors, je suis désolée, je ne parle pas du tout le machacaling,
01:10:18je dois prononcer ça très mal.
01:10:20J'en profite pour vous dire que la merveilleuse chercheuse
01:10:23Béatrice Rodovaliou accompagne et surtout programme très régulièrement
01:10:28des films issus de peuples autochtones en France,
01:10:32qu'elle a notamment accompagné des séances de certaines cinéastes
01:10:36qui font partie du réseau Cata Irine,
01:10:39qui est un réseau audiovisuel de femmes indigènes
01:10:41qui leur permet d'être en contact et de s'entraider
01:10:46et de diffuser leurs films mutuellement à travers tout le Brésil,
01:10:49qui, comme vous l'avez vu avec la carte, est un vaste pays.
01:10:54Mais donc, Yami Ex, Les Femmes Esprits,
01:10:58baladispiquement, le début pourrait être de l'ordre du film documentaire
01:11:02pour garder la trace d'un rite.
01:11:04Il s'agit en l'occurrence d'un rite où les femmes esprits
01:11:10se préparent à quitter la communauté avant d'y revenir.
01:11:14Et donc, ce sont différentes journées de fêtes
01:11:16où l'idée, c'est d'accompagner ou de rejeter les esprits
01:11:20qui traversent le village, l'Aldéa, à ce moment-là.
01:11:25C'est l'extrait 7.
01:11:34Je suis content nous éviter de voir ce club maintenant,
01:11:43je ne peux pas s'attendre tous les clubs dans les groupes.
01:11:50Mais quand, il notre cresciule,
01:11:56ce serait un peu de stageau,
01:12:00ce autre reste plus
01:12:02Je vous invite à vous donner un comment.
01:12:07Les conseillers, je vous invite à vous avoir un comment.
01:12:12Vous pouvez en vous rendre un comment.
01:12:16Vous pourrez vous donner un comment.
01:12:21Vous pourrez vous donner un comment.
01:12:32C'est parti.
01:13:02C'est parti.
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01:14:02C'est parti.
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01:16:59demasions вид
01:17:03pour la não blockchain de la grace-periétudeAU.
01:17:05C'est parti.
01:17:07C'est parti.
01:17:08C'est parti.
01:17:10Et pour finir,
01:17:13j'aimerais juste vous lire
01:17:15la présentation du film
01:17:16qui a été écrite par son distributeur
01:17:18et qui est extrêmement éloquente
01:17:20pour vous donner une petite idée
01:17:21de ce qui s'y joue
01:17:22tout en espérant
01:17:24que vous ayez bientôt la possibilité
01:17:26de le vivre en salle.
01:17:27pas forcément une salle de cinéma d'ailleurs, mais en tout cas, voilà, dans un espace qui se partage.
01:17:34Donc tournée à chaud avec une caméra mini-DV en 2018, sans grande préparation, mais avec beaucoup de sueur et de bière,
01:17:41ces sans-broute se présentent comme une succession de prologues de films toujours à faire.
01:17:47Ce qui les unit, c'est le désir de s'approprier une part du monde.
01:17:51Film en transition, manifeste contre-hégémonique, contre les hégémonies de genre, d'orientation sexuelle, de race, de classe et de la notion même d'auteur,
01:18:00ces sans-broute est un film qui s'abstient de parler pour investir dans le geste et créer avec.
01:18:06Gabriela Louise, femme cisgenre et blanche qui signe sous le nom de Ella LTDA, renonce à son propre nom pour indiquer le caractère collectif de ses processus créatifs
01:18:17en invitant les artistes du Collectivo Tala Vistas, formés de femmes transgenres et travestis noirs,
01:18:23non pas à jouer dans un film qu'elles réalisent, elles, en tant que personnages,
01:18:28mais à prendre la direction de la scène en co-signant la réalisation de l'œuvre.
01:18:32Bien plus que dénoncer la violence qui frappe les personnes transgenres au Brésil en fixant des représentations et des surdéterminations,
01:18:39le film investit ainsi dans des pratiques de collaboration, de partage, de construction collective, d'écoute et de dialogue.
01:18:48Il s'agit de s'opposer à tout discours monolithique et systématique en faveur de l'hétérogénéité,
01:18:52de la multiplication des voix et des modes d'existence, en refusant l'ordre, en accueillant le chaos dans des exercices libres et poétiques.
01:19:00Je crois que le cinéma brésilien a encore de beaux jours devant lui, sous toutes ses formes et dans tous ses genres.
01:19:07Je vous remercie pour votre écoute.
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