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00:00Il est 7h46, André Gareta, le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, Bayonne Pays Basque, est l'invité d'ici matin.
00:06La CCI publie son baromètre économique, bilan du premier semestre 2025, dans un contexte politique, social et économique compliqué.
00:13Bonjour Yves Tussaud.
00:14Bonjour Lucas, bonjour André Gareta.
00:16Égoulon Dennery.
00:17Merci d'avoir accepté l'invitation.
00:18Contexte politique, social, économique compliqué, ce n'est rien de le dire.
00:22Un nouveau Premier ministre, possiblement de gauche, doit être nommé d'ici demain soir par le chef de l'État.
00:27Après l'implosion du gouvernement Lecornu dans la soirée de dimanche dernier,
00:31que vous inspire, en tant que président de la CCI, cette situation ?
00:35On se pose la question, est-ce qu'il y a un pilote dans l'avion ?
00:37Depuis plusieurs mois, la France traverse une zone de forte turbulence,
00:41les gouvernements se succèdent, les ministres défilent,
00:45les capes sont annoncées plus effacées,
00:49et les réformes naissent plus vite qu'elles ne s'appliquent.
00:52Pendant ce temps, les chefs d'entreprise, eux, continuent à voler à vue.
00:56Ils investissent, ils maintiennent l'emploi, ils innovent,
01:00ils gardent le cap malgré, je dirais, le brouillard politique.
01:04Oui, mais il y a un moment, est-ce que tout cela a des conséquences
01:06sur ce qui se passe dans les entreprises au Pays Basque ?
01:09Forcément, à force de voler sans plan de vol, la confiance érode.
01:14L'instabilité politique finit toujours par produire de l'instabilité économique,
01:18et l'incertitude permanente devient un risque systémique, je dirais,
01:23pour tout tissu productif.
01:25Et donc nous, on n'attend pas non plus un état de providence.
01:29Vous attendez quoi ?
01:29Nous, on attend un état stratège, stable, prévisible,
01:35qui donne un cap et pas des coups de gouvernail,
01:38parce qu'à bord de l'avion en France, les moteurs tournent encore,
01:42mais dans le cockpit, plus personne ne sable tenir le manche.
01:47C'est grave ?
01:48Oui, c'est très grave.
01:49Lorsque je vais annoncer ce soir ce qui se passe sur le territoire,
01:54mais en fait ce qui se passe dans toute la France,
01:56notre économie, disons-le clairement, est en panne d'élan,
02:00même si nos entreprises restent actives.
02:02Il y a quand même des secteurs d'activité au Pays Basque qui tournent.
02:05L'aéronautique tourne ?
02:06L'aéronautique tourne.
02:08Le commerce tourne ?
02:08Le commerce est en difficulté.
02:10Le commerce est en difficulté, notamment dans les centres-villes.
02:15Les services, c'est eux aujourd'hui qui tirent vers le haut.
02:20L'industrie, quelque part, ne va pas trop mal.
02:23La construction a des gros problèmes de marge,
02:26et donc avait des marges qui s'érodent.
02:28Et donc le BTP peine largement à redémarrer.
02:32Ça date, ça ?
02:33Ça fait quelque temps que le BTP est en difficulté ?
02:35Mais ça date.
02:36On dit que quand le bâtiment va, tout va.
02:38Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, rien ne va plus.
02:40Et lorsque vous avez aussi la confiance qui s'érode,
02:44parce que 70% des dirigeants restent confiants dans leur entreprise,
02:50mais seulement 29% restent confiants sur l'économie française,
02:55ce qui est très peu.
02:57Et les chefs d'entreprise observent, attendent,
02:58et je dirais même freinent, ce qui est grave,
03:02freinent leur investissement.
03:04Seuls 17% des chefs d'entreprise au Pays Basque
03:06prévoient d'investir au second semestre.
03:09Donc c'est un plancher historique.
03:11Il est 7h49 sur ICI Pays Basque, notre invité,
03:15le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie
03:16de Bayonne Pays Basque, André Gareta.
03:18Il y a un indicateur qui peut être important,
03:20c'est le solde entre fermeture et création d'entreprises
03:23sur le premier semestre 2025.
03:25Ce solde, il est positif en termes de création d'entreprises ?
03:29Il est positif, il reste toujours positif,
03:31mais nous avons quand même des radiations qui explosent,
03:35puisqu'il y a plus de 75% depuis janvier.
03:39Par contre...
03:40Les radiations, ce sont des chefs d'entreprise
03:41qui mettent la clé sous la porte.
03:42Tout à fait.
03:43Tout à fait.
03:43Et donc, cette année, il va y avoir de nombreuses entreprises
03:48qui vont, hélas, déposer leur bilan,
03:51vu le contexte économique, géopolitique et politique,
03:56qui font que, bon, nous sommes sur un marché qui stagne.
04:00Et donc, on a peu de visibilité,
04:03donc peu d'investissement derrière.
04:04Donc, tout le monde freine.
04:06On a beaucoup parlé ces dernières semaines des aides aux entreprises.
04:08Une commission d'enquête du Sénat les estime,
04:11pour 2023, c'était 211 milliards d'euros.
04:14Ça, c'est sans compter les aides des collectivités,
04:17des communes, de la région.
04:19Vous vivez sous perfusion ?
04:21Alors, bon, moi, je ne sais pas.
04:24On parle beaucoup d'aides.
04:25Moi, dans mon entreprise, je ne reçois pas d'aide.
04:29Je n'ai jamais reçu d'aide.
04:31Bon, peut-être que les très grandes entreprises reçoivent des aides.
04:34Mais bon, j'aimerais savoir...
04:35Le tissu d'entreprise du Pays Basque ne reçoit pas d'aide ?
04:38Ne reçoit pas d'aide, je ne sais pas.
04:40La région fait des chèques, André Gareta.
04:43Oui, oui.
04:44La région se gargarise, irrigue l'économie locale.
04:47Pas sur tous les types d'entreprises.
04:49Sur les entreprises industrielles, oui, ce qui est vrai.
04:51Mais ça, c'est pour la création.
04:55Maintenant, il y a quelques aides aussi sur, derrière, les développements au niveau industriel.
05:04Sur le commerce, il n'y a pas beaucoup d'aides.
05:05Sur les services, il n'y en a pas du tout.
05:07Voilà.
05:08Mais le contexte économique aujourd'hui fait que, bon, nous, on n'attend pas des aides.
05:14Nous, on attend de la relance.
05:15On ne vit pas d'aide.
05:17Les aides, ce n'est pas ce qui nous fait vivre.
05:19C'est le carnet de commandes qui nous importe.
05:21Vous savez, si la France était une entreprise, elle serait déjà convoquée par son banquier.
05:26Et il dirait clairement, Madame France, vos comptes sont dans le rouge, vos dépenses explosent,
05:31vos clients, les contribuables, saturent.
05:34Et vos créateurs de valeur, les entreprises partent ailleurs.
05:37Donc, ce serait radiation.
05:38Voilà.
05:39Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
05:42Quelles sont les solutions ?
05:44Dans le privé, vous allez appeler ça faillite.
05:48Dans le public, on appelle ça un budget.
05:51Un dernier mot, André Gareta, la réforme des retraites, faut-il la suspendre ?
05:54En deux mots.
05:56Est-ce qu'on a les moyens de la suspendre ?
05:59Est-ce qu'on a les moyens de continuer à payer les retraites aujourd'hui ?
06:03Donc, je pense que c'est une hérésie de rester sur une telle situation.
06:08On est les seuls en Europe à être à 62, maintenant 63 ans, l'âge de la retraite,
06:14alors qu'en Espagne, ils sont à 67 ans, en Allemagne, ils sont à 66 ans.
06:19Mais vous savez pertinemment qu'avec 42 années ou 43 années de cotisation,
06:24personne ne part à la retraite à 60 ans aujourd'hui.
06:25C'est fini.
06:26Mais oui, mais bon, comment finance-t-on ?
06:30Moi, je suis d'accord, pour partir même à 60 ans, il n'y a aucun problème.
06:33Mais comment on finance ça ?
06:34Merci, André Gareta.
06:36Bonne journée à vous.
06:37Bien sûr.
06:38Il est 7h52.
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