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00:00Notre invité ce matin à 7h47 sur ICI Pays Basque, Jérôme Gaillard, le directeur du groupe scolaire Saint-Vincent à Handaille.
00:07Jérôme Gaillard qui, comme ses collègues chefs d'établissement de l'enseignement catholique de l'académie de Bordeaux,
00:12ont signé une lettre ouverte pour dénoncer le manque d'AESH.
00:15Ce sont les accompagnants d'élèves en situation de handicap dans les établissements scolaires.
00:19Il est votre invité Yves Thusloff.
00:20Bonjour Jérôme Gaillard.
00:21Bonjour.
00:22Merci d'avoir accepté l'invitation.
00:23Ces enfants, ces élèves en situation de handicap, sont-ils les grands oubliés de cette rentrée scolaire ?
00:29De cette rentrée scolaire et même de l'année dernière, effectivement.
00:33Parce qu'on est face à une situation qui est devenue intenable, qui s'est largement dégradée ces derniers mois et l'année dernière.
00:41Et ça, ça s'explique par plusieurs paramètres.
00:45D'abord le fait que le nombre d'enfants notifiés par la MDPH est de plus en plus important.
00:49Donc d'enfants qui ont besoin d'un accompagnement dans leur temps scolaire.
00:52Voilà, c'est une compensation qui est offerte, qui est proposée par l'État pour leur permettre d'accéder aux apprentissages et aux relations sociales.
00:58Alors on va prendre l'exemple de votre groupe scolaire, Saint-Vincent à Ondaï, près de 650 élèves de la maternelle au collège.
01:05C'est cela.
01:06Combien d'enfants en situation de handicap sont censés être accompagnés chez vous ?
01:09Alors sur Saint-Vincent, nous avons 25 enfants qui ont une notification.
01:12Il y en a 4 qui sont en attente, qui vont arriver durant l'année scolaire.
01:16Et pour les accompagner, on a 6 AESH.
01:18Alors est-ce que c'est un chiffre qui est en augmentation par rapport aux deux dernières années ?
01:21Tout à fait.
01:22Combien d'AESH actuellement ?
01:23Actuellement, on a 6 AESH.
01:25Il y en a une qui est occupée par un enfant qui a une AESH individuelle.
01:29Donc c'est-à-dire qu'il a besoin d'une personne à 100% du temps scolaire.
01:33Et ensuite, il reste 5 personnes pour s'occuper des 24 autres enfants.
01:36Alors combien est-ce qu'il vous en faudrait, entre guillemets, pour que ces enfants soient accompagnés dans de bonnes conditions et dans les conditions qui ont été évoquées ?
01:46Alors avant de répondre combien il en faudrait, peut-être que vous vous rendiez compte ce que ça donne, c'est que 5 AESH pour 24 enfants, ça veut dire à peu près 5 heures par semaine pour chacun des enfants.
01:55Donc ça fait une heure et quart par jour sur une journée de 6 heures ou pour une semaine de collégien, c'est une seule heure par jour.
02:01Donc il y a un cours par jour où l'AESH peut être présent.
02:05Donc on est très très loin de la compensation dont ils ont besoin.
02:08Donc il faudrait au moins qu'on ait deux ou trois AESH supplémentaires pour notre groupe scolaire.
02:11Mais c'est impossible pour les chefs d'établissement de recruter, d'aller chercher des personnes qui sont en capacité d'accompagner ?
02:18Oui, ce ne sont pas les chefs d'établissement qui recrutent, ce sont des moyens qui sont donnés par l'État.
02:22Et c'est l'inspection académique qui nous alloue un certain nombre d'AESH par réseau.
02:28Sur le réseau de Saint-Jean-de-Luz où il y a le groupe scolaire Saint-Vincent, on a un nombre défini.
02:33Et depuis le mois de septembre 2024, il n'y a plus d'embauche possible.
02:36Donc personne ne peut être embauché par l'État pour pouvoir compenser.
02:40Il ne peut pas y avoir de nouvelles personnes qui viennent dans ce cadre d'accompagnement ?
02:43Exactement.
02:44Depuis septembre 2024 ?
02:45Depuis septembre 2024.
02:46Là où avant, quand il y avait des notifications de l'AMDPH qui tombaient pour des enfants,
02:50on avait des embauches qui correspondaient.
02:53Et depuis le mois d'avril, il y a une loi qui est passée qui fait qu'il n'y a aucun départ qui est remplacé.
02:59Donc les licenciements, les départs à la retraite ou les démissions ne sont pas remplacés.
03:03Donc le nombre d'AESH est en chute libre.
03:04Mécaniquement, le nombre d'AESH va donc baisser dans les mois et dans les années à venir ?
03:08Exactement.
03:09Il est 8h moins 10 sur ICPiBasque.
03:11Notre invité ce matin, Jérôme Gaillard, le directeur du groupe scolaire Saint-Vincent à Andaille.
03:15Vous avez signé une lettre ouverte pour dénoncer le manque d'AESH.
03:18Ce sont ses accompagnants d'élèves en situation de handicap.
03:21Alors, illustration.
03:21Certains enfants ont besoin d'être accompagnés pendant les cours, mais aussi sur la pause méridienne.
03:25L'État avait fini par en accepter le principe l'en passé.
03:28Sauf qu'en cette rentrée, les piales, les pôles inclusifs qui gèrent les AESH sur le terrain,
03:33n'ont pas reçu les budgets.
03:35Écoutez, Lydie, elle est à ESH au collège Saint-Amant à Bayonne.
03:39Les piales n'ont pas reçu le budget, tout simplement.
03:41Donc, en fait, moi, j'ai un élève qui était accompagné sur la pause méridienne l'année dernière.
03:46C'est notifié.
03:47Il a besoin d'être accompagné en pause méridienne, mais cette année, il n'y a pas le budget.
03:50Du coup, je le regarde de loin.
03:52J'ai des collègues qui, elles, au début, je les voyais passer le nez à la cantine
03:59pour voir si tout se passait bien, parce que, bien sûr, elles ont une inquiétude.
04:02C'est des enfants.
04:03Jérôme Gaillard, notre société, on est là ?
04:05Exactement.
04:07À Asparrande, on a une situation similaire.
04:09Deux enfants, un atteint de tétraplégie et un autre du syndrome de Gilles de la Tourette.
04:13Depuis le mois de septembre, l'établissement attend l'accord de pouvoir embaucher les AESH sur le temps de la pause méridienne.
04:20Et donc là, c'est les établissements scolaires qui mettent à disposition du personnel local de l'établissement
04:26pour pouvoir pallier à ce manque.
04:28Qui plus est, quand on parle des AESH, leur statut à ses accompagnants d'élèves en situation de handicap reste précaire.
04:35Tout à fait.
04:36Ce sont des temps partiels.
04:37Ce sont des temps partiels.
04:38Elles ne peuvent avoir que 23h50 de travail par semaine, puisque c'est quali sur les 24h de la semaine d'un élève.
04:46Donc ça correspond à 80%.
04:47Je vous demandais au début de cette interview si ces enfants handicapés étaient les grands oubliés de cette rentrée.
04:53Est-ce qu'en fait, ce ne sont pas même les grands sacrifiés de l'éducation ?
04:56Parce que c'est le cas dans l'enseignement catholique, c'est le cas dans le public, c'est le cas dans le réseau immersif de chez HK.
05:01Tout à fait. C'est le cas sur tout le territoire de l'Hexagone.
05:05Tous les enfants en situation de handicap, on leur a fait une promesse.
05:09L'État leur a fait une promesse d'une compensation, d'une main tendue supplémentaire
05:13pour pouvoir les étayer et les accompagner sur leur parcours scolaire.
05:17On en est aujourd'hui à ce que l'État ne tient pas sa promesse.
05:20C'est juste une question de moyens financiers.
05:22C'est ce qui nous semble.
05:23C'est pour ça qu'on a demandé via cette lettre ouverte un rendez-vous avec le recteur
05:26et aux cinq dizaines de l'Académie de Bordeaux.
05:29Ils nous ont répondu en fin de semaine dernière et on a un rendez-vous demain après-midi
05:33et on essaiera d'avoir les explications nécessaires à cette situation.
05:36Jérôme Gaillard, en deux mots, une lettre ouverte c'est bien mais après il se passe quoi ?
05:39Alors, grâce à cette lettre ouverte et à la reprise par les médias dont le vôtre,
05:43on a eu l'occasion de rencontrer lundi Payot-Dufault qui est député de la 6e circonscription
05:48et qui nous propose une action commune avec chez HK et d'autres associations
05:51qui accompagnent les enfants et les familles en situation de handicap.
05:54Merci Jérôme Gaillard d'avoir accepté l'invitation.
05:57Bonne journée à vous.
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