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  • il y a 6 semaines

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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, mon invité ce matin a traversé la vie politique française.
00:08Il a connu plusieurs présidents, vécu des cohabitations, fréquenté les plus grands.
00:13Il est écouté et même craint pour les ambitions que certains lui prêtent.
00:17Bonjour et bienvenue Philippe Devilliers.
00:19Bonjour Sonia.
00:20Merci d'être là. Vous publiez ce jour aux éditions Fayard,
00:23Popule ici, d'un cri ultime pour sauver la France, on va bien sûr en parler.
00:27Mais tout d'abord, nous sommes loin, loin de l'intérêt supérieur de la France depuis le dimanche soir.
00:32Les Français assistent Philippe Devilliers, ébahis, un bal est fou, un vaudeville révélateur du niveau de la politique.
00:38Chacun vient avec sa solution, chacun vient avec sa partition, chacun vient avec son réquiem de la Macronie.
00:45Comment vous jugez un tel spectacle et même un tel effondrement ?
00:49En 40 ans, je n'ai jamais vu ça.
00:53La politique est devenue un simulacre.
00:55Les compétiteurs de la société de connivence ont versé dans l'insignifiance d'une gestuelle tragi-comique
01:09où chaque ministricule s'emploie à travestir l'honneur perdu des élites macronisées.
01:19C'est un théâtre d'ombre.
01:21Et pendant ce temps-là, ce qu'on ne dit pas aux Français,
01:26c'est que le pouvoir a abdiqué le pouvoir,
01:30le pouvoir a transféré le pouvoir.
01:32Le pouvoir, il est parti à Bruxelles et au prétoire.
01:40La potestas est entre les mains de la République des commissaires
01:45et l'autoritas est entre les mains de la République des juges.
01:50C'est-à-dire que la France a perdu la maîtrise de ses frontières,
01:58de ses lois, de son budget, de son commerce, de son agriculture.
02:02Tout ce qui fait la substance et qui donne du travail aux gens.
02:07En réalité, la politique est devenue un exercice ludique, voire égotiste.
02:12C'est la course aux places, la course à la gamelle.
02:19Et finalement, le débat ne porte plus,
02:22les hommes politiques le cachent,
02:25le débat ne porte plus sur les causes,
02:29sur le traitement des causes,
02:31mais sur le traitement des effets, des décisions prises ailleurs par les nouveaux souverains.
02:36La politique est devenue un grand mensonge.
02:39La faute à qui, Philippe de Villiers ?
02:40D'ailleurs, avant de parler d'éventuelles solutions,
02:43selon certains, dissolution, démission et même cohabitation,
02:47est-ce que vous voyez dans cette instabilité,
02:49dans cette faculté des débats,
02:50une obsolescence très accélérée du personnel politique ?
02:54Obsolescence, oui, si ça veut dire impuissance crépusculaire.
03:02Je savais que le Manson disait,
03:03la politique s'élérera dans un égo.
03:07Il avait bien anticipé.
03:10En fait, on assiste,
03:13si on prend un peu de hauteur,
03:15à un chassé-croisé.
03:19D'un côté,
03:21en 40 ans,
03:22je dis ce que j'ai vu en 40 ans,
03:25c'est le changement de conception de la politique.
03:28On est passé à une conception
03:29sacrificielle,
03:33oblative,
03:35le pouvoir était un service,
03:38voire une immolation,
03:39pour certains,
03:41à une conception hédoniste,
03:43consumériste,
03:44le pouvoir est devenu une consommation.
03:47Et je pense souvent aux mots de De Gaulle
03:49à propos du petit parti charnière
03:51qui s'appelait l'UDSR,
03:52qui ressemble tellement à notre partitocratie.
03:54Il disait,
03:58je les vois tous
03:59à réchauffer leur petite soupe
04:03sur leur petit réchaud
04:04dans leur petite cuisine.
04:07Et le deuxième chasse-et-croiser,
04:10c'est,
04:11qu'explique la confusion
04:12du milieu politique
04:15et du débat politique,
04:16c'est qu'on est en train de changer de clivage.
04:18C'est-à-dire ?
04:19C'est-à-dire que l'ancien clivage est mort,
04:22il s'est effacé,
04:24la droite et la gauche.
04:25La droite, en fait,
04:26elle a liquidé,
04:27elle a abandonné
04:28sa matrice anthropologique.
04:31Regardez ce qu'elle s'apprête à faire.
04:32Le Sénat,
04:33le nouveau sénateur,
04:34Bruno Retailleau,
04:35il va voter la loi sur l'euthanasie,
04:40puisque le projet arrive dans quelques heures.
04:42C'est la droite qui vote l'euthanasie.
04:46Et donc, en fait,
04:47la droite,
04:48n'a plus
04:49sa singularité
04:53au sens anthropologique.
04:56Et la gauche, elle,
04:57elle a abandonné
04:58son identité
05:01à la fois idéologique
05:02et sociologique.
05:03Mais il y a un nouveau clivage
05:04qui est né
05:05et qui va se développer.
05:08C'est le clivage
05:09entre souveraineté européenne
05:11et souveraineté nationale.
05:12Pourquoi ?
05:14Parce que le temps de la globalisation
05:15est en train de finir.
05:16Et on ne le voit pas en France.
05:18Mais ailleurs, on le voit.
05:20Et Trump et Vence l'ont vu.
05:22Et les Chinois l'ont vu.
05:23C'est-à-dire qu'en fait,
05:24c'est le retour de la frontière,
05:26c'est le retour de la nation,
05:27c'est le retour de la politique
05:29et c'est le retour de la puissance.
05:30Donc,
05:31c'est le retour de l'État-nation.
05:33C'est le retour.
05:33C'est le retour.
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