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Mercredi 8 octobre 2025, retrouvez Bertrand Haumesser (Président, Elea Capital) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.

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00:00Bienvenue dans Enjeu Patrimoine, aujourd'hui je suis ravie d'accueillir Bertrand Omserre,
00:11vous êtes président d'Elea Capital, bonjour Bertrand. Merci pour cette invitation. Merci
00:15d'être avec nous. Alors aujourd'hui on va parler d'un sujet d'actualité, d'un sujet qui est d'actu
00:21cette année et encore plus aujourd'hui, c'est l'investissement sur les marchés asiatiques.
00:26Quand on parle d'Asie, on pense à plusieurs grandes puissances, mais nous aujourd'hui on va se
00:31concentrer sur la Chine et l'Inde. Alors Bertrand, première question, est-ce que c'est une bonne idée
00:38aujourd'hui d'aller sur ces marchés asiatiques selon vous ? Merci pour cette question. Peut-être, déjà vous
00:46dire que nous on considère que la Chine et l'Inde sont des très bons cas d'investissement, mais le plus
00:53important dans un portefeuille, c'est peut-être de le diversifier et qu'aujourd'hui tous les flux des
00:58investisseurs internationaux, qu'ils soient retail ou qu'ils soient institutionnels, se concentrent
01:03dans les trackers. La gestion passive, qui représente maintenant 60% à peu près de la
01:10capitalisation aux États-Unis, c'est un peu plus du tiers en Europe, et les flux continuent de manière
01:15croissante à s'accélérer sur la gestion passive. Et ce n'est pas sans effet parce qu'en fait, avant la gestion
01:22passive et la gestion active augmentaient significativement, mais depuis une dizaine
01:28d'années, on voit la gestion active qui décollecte et qui va vers la gestion passive. Et la gestion
01:34active, historiquement, elle allait un peu dans tous les segments des investissements, les
01:38smalls, les milles, les grosses caps, toutes les régions. Et depuis ce phénomène, avec les
01:43trackers qui s'accélèrent depuis une dizaine d'années, on voit qu'il y a un certain nombre de
01:46segments d'investissements qui sont complètement délaissés, et notamment les pays émergents,
01:51tout particulièrement l'Asie.
01:52Ça ne revient pas un peu en force, là, cette année, les pays émergents ?
01:56Alors, on a parfois des rebonds un peu sporadiques qui sont liés à la macro, à la confiance dans
02:02ces zones, mais structurellement, quand on regarde les gros indices internationaux, ne
02:07serait-ce que le MSCI World, les États-Unis, maintenant, représentent trois quarts de l'indice.
02:13Donc, notre premier message aux investisseurs, c'est peut-être déjà chercher à diversifier.
02:18les pays émergents aujourd'hui, vous prenez l'Inde et la Chine, représentent à peu près le quart du PIB mondial.
02:26Je me permets de rappeler aussi que l'indice MSCI Asie-Pacifique a inscrit des nouveaux plus hauts récemment.
02:34Oui, totalement. C'est-à-dire qu'il faut voir que depuis cinq, six ans, tous les investisseurs
02:39internationaux ont délaissé ces zones. D'accord. Pourquoi ?
02:43Tout particulièrement, déjà, les gros investisseurs les plus internationalisés, que sont
02:48les Américains, et notamment les fonds de pension. Aussi parce que ça a été un petit peu un mot d'ordre,
02:54une thématique plus ou moins forcée. En tout cas, le mot d'ordre était pour ces fonds de pension
03:01de sortir de ces zones à risque. Il y a eu des tensions géopolitiques, je ne vous apprends rien.
03:06Et qu'aujourd'hui, même un fonds de pension, Delaware, peu importe où il se trouve,
03:11c'est politiquement incorrect, voire même un peu anti-patriote, d'avoir des actions chinoises
03:16en portefeuille, par exemple.
03:17Super, ça fait une transition toute trouvée. Restons peut-être sur la Chine pour commencer un peu le focus.
03:24Beaucoup d'investisseurs sont inquiets après la crise immobilière et les tensions avec les Etats-Unis aussi.
03:32Est-ce qu'il faut encore croire à la Chine comme un moteur d'investissement, vraiment un moteur ?
03:38Ça reste une locomotive en termes de croissance. Alors effectivement, il y a des débats sur la croissance chinoise.
03:44Il y en a qui la mettent à 5, il y en a qui la mettent à 3. Quand on regarde des indicateurs un peu plus incontestables,
03:49on voit qu'avec l'Inde, d'ailleurs, dans les deux premiers pays en forte croissance en termes de consommation d'électricité,
03:56c'est l'Inde et c'est la Chine.
03:57D'accord.
03:57Donc il y a quand même des éléments tangibles, factuels, qui plaident encore sur le fait qu'il y ait beaucoup de croissance.
04:03Ok.
04:03Maintenant, c'est vrai que la Chine, on est arrivé à un PIB par tête, on est autour de 12 ou 13 000 dollars par tête.
04:10En parité de pouvoir d'achat, c'est un pays de l'OCDE.
04:12Donc, est-ce que la croissance va être celle d'un pays complètement émergent, avec une classe moyenne,
04:20qui n'a pas de compte bancaire ou qui n'a pas de voiture ? Non, c'est déjà un pays très développé.
04:26Pour autant, vous regardez en détail la Chine.
04:30Il y a des disparités entre l'Est et l'Ouest, par exemple ?
04:32Il y a des disparités entre les grosses villes et la campagne.
04:35Il y a des disparités entre Hong Kong et la Chine, on va dire, continentale, ça c'est clair.
04:40D'accord.
04:40Il y a plein de disparités.
04:41Maintenant, il y a des centaines de millions de personnes qui vivent dans des conditions très occidentales de consommation.
04:50Donc, ça, c'est quand même un élément important.
04:53Et puis, après, il faut voir qu'en traîne d'innovation, ce sont aujourd'hui près de la moitié des dépôts de brevets dans le monde qui sont faits en Chine.
05:02D'accord.
05:03Donc, en fait, on a encore cette image d'épinal de la Chine qui nous copierait,
05:07mais en fait, ils sont leaders en dépôts de brevets en intelligence artificielle.
05:11Ils sont leaders sur les segments de tout ce qui est renouvelable, que ce soit l'éolien, 70% des panneaux solaires.
05:17Les voitures électriques.
05:18Les voitures électriques.
05:19Alors, on pourrait élargir, mais en fait, tous les secteurs d'avenir, l'État a massivement investi.
05:27Les entreprises sont mobilisées.
05:29Et aujourd'hui, dans quasiment tous les segments, les semi-conducteurs, les télécoms, la 5G, la production même de téléphones mobiles,
05:37enfin, ils sont quand même leaders dans la quasi-totalité des secteurs d'avenir.
05:42Oui, mais justement, Pékin peut intervenir brutalement aussi sur les entreprises.
05:47Est-ce que ça, c'est un risque un peu politique qui est quand même pas trop élevé, selon vous ?
05:53C'est clairement la raison pour laquelle, aujourd'hui, et c'est la justification des gros indices internationaux,
05:59vous prenez la Chine, c'est à peu près, avec Hong Kong, 17 trilliards de dollars de capitalisation.
06:05D'accord.
06:0520% du PIB, et pourtant, ça représente dans les indices 20 fois moins que les États-Unis.
06:12La raison principale, c'est celle que vous énoncez, c'est qu'effectivement, ce sont des pays sur lesquels il y a moins de liquidité,
06:18moins de profondeur, peut-être plus de risques pour les investisseurs étrangers.
06:22D'accord.
06:24Donc, aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle ils sont sous-pondérés.
06:27Pour autant, nous, on pense que peut-être l'investment case en Chine, justement,
06:31et j'imagine que vous m'interrogerez sur les doigts de droits, les doigts de droits de droits, pardon.
06:38Effectivement, c'est les facteurs principaux de risque, mais aujourd'hui, c'est largement intégré, en fait.
06:44Et je pense qu'au-delà de ça, il y a peut-être des manières de s'exposer à la Chine.
06:49Par exemple, pour être très concret, peut-être aller investir dans des entreprises sur les small mid-cap
06:54qui sont moins sensibles à des aléas politiques, au pouvoir qui pourraient effectivement décider
07:00que certaines personnes ou certaines entreprises sont gênantes
07:04ou nécessitent d'être limitées dans leur pouvoir.
07:07Un autre exemple, aussi, sans vouloir trop aller en amont de vos questions,
07:10mais si les droits de douane sont un sujet, peut-être aussi s'exposer à des entreprises
07:15qui sont très ancrées dans leur croissance sur le développement interne de la Chine
07:20et pas sur les exports.
07:21Il y en a beaucoup, ça, des entreprises ?
07:23Énormément.
07:24C'est un marché intérieur qui est en train d'exploser.
07:26Ah d'accord.
07:27Mais depuis les droits de douane ou même depuis avant ?
07:30Bien en amont, bien en amont.
07:32En fait, la Chine a un certain nombre de secteurs,
07:34a une classe moyenne maintenant de plusieurs centaines de millions de personnes.
07:37Donc, il y a un tas de secteurs, en fait, d'entreprises
07:40qui font la quasi-totalité de leur développement avec la croissance intérieure.
07:45Je vous propose de passer à l'Inde, qu'on voulait aborder également.
07:51On en parle beaucoup comme du nouvel Eldorado.
07:54Qu'en pensez-vous, Bertrand ?
07:56Alors, l'âne, c'est un cas d'investissement qui est très intéressant
08:00parce que beaucoup de similitudes avec la Chine, finalement, d'il y a 15-20 ans.
08:07Ok.
08:07Donc, on peut dire que c'est la Chine d'hier ?
08:10Peut-être que toutes les analogies ne sont pas bonnes à faire,
08:12mais en tout cas, on a aujourd'hui un pays, pour le coup,
08:17qui est dans une croissance démographique, une croissance économique très forte,
08:20qui est probablement la locomotive économique mondiale des 10 prochaines années.
08:25D'accord.
08:26Ça, c'est une certitude.
08:27Et aussi, ce qui est intéressant pour les investisseurs,
08:29avec une très forte visibilité des secteurs qui vont fonctionner
08:34parce que c'était nos secteurs de nos économies traditionnelles d'il y a 10, 20, 30 ans.
08:38Par exemple, vous prenez le nombre de comptes bancaires ouverts en Inde il y a 10 ans,
08:42et aujourd'hui, ils ont été multipliés par 15.
08:44Ça peut nous faire sourire, mais voilà, les individus, les privés,
08:51là-bas, n'étaient pas forcément équipés d'un compte bancaire.
08:54D'accord.
08:54Maintenant, en moyenne, ils ont, je crois, deux comptes bancaires par personne,
08:57ce qui est encore en dessous de nos statistiques au CDE de la Chine,
09:00mais voilà, il y a eu un rattrapage.
09:02C'est la même chose dans un tas de secteurs d'équipements à la consommation,
09:06que ce soit à la maison, l'automobile.
09:08En fait, on a un tas de secteurs avec une forte visibilité.
09:11On a un PIB par tête qui est aujourd'hui de 2 500 dollars par personne,
09:15qui va probablement être multiplié par 3 dans les 10 à 15 ans à venir.
09:19Donc, c'est forcément un eldorado, effectivement,
09:23pour un investisseur qui cherche des secteurs pérennes
09:26avec une vraie visibilité des résultats et de la croissance des boîtes.
09:30Pour conclure, si on résume un peu les principales opportunités d'investissement en Asie,
09:39sur quoi on va ?
09:41Alors, probablement, majoritairement sur ces deux pays qu'on a énoncés,
09:45un des Chines, parce qu'en plus, ils ont l'avantage d'avoir une très forte profondeur.
09:50À eux deux, on parle de plus de 20 trilliards, 22 trilliards de capitalisation.
09:56C'est considérable.
09:57C'est quasiment 22% de la capitalisation mondiale.
09:59y aller, certes, avec prudence, mais ne pas, je dirais, sanctionner doublement ces zones.
10:06Elles sont déjà sanctionnées dans les trackers, dans les gestions indicielles,
10:10pour les raisons qu'on a énoncées.
10:12Donc, ça ne sert à rien de rajouter une couche prudentielle
10:15et d'avoir une petite louche de 1-2% de zones
10:19qui représentent aujourd'hui 20-25% du PIB,
10:21qui, à horizon 20 ans, vont faire le tiers du PIB mondial.
10:25Il faut quand même faire attention à ne pas s'isoler de ces zones
10:27qui sont les moteurs économiques mondiaux,
10:30et là où va se créer la valeur demain.
10:32Donc, voilà, il faut quand même diversifier.
10:35Et aujourd'hui, les investisseurs, globalement,
10:37nous semblent un peu trop sous-pondérés sur ces zones.
10:39D'accord.
10:40Et à part les risques qu'on avait évoqués un peu juste avant,
10:44donc les risques politiques, etc.,
10:46Est-ce qu'il y a d'autres risques quand on investit en Asie ?
10:49Peut-être le risque monétaire ?
10:51Oui, bien sûr.
10:52Oui.
10:53Mais le risque monétaire, en fait,
10:56il est souvent allégé aussi d'autres facteurs.
11:01Si demain, vous avez des problématiques de dévaluation,
11:04par exemple du yuan ou de la devise indienne,
11:06il ne faut pas oublier aussi que ces aspects-là sont très limités,
11:10sous surveillance du commerce international et notamment des Américains,
11:14et que ça aura des effets bénéfiques aussi sur leur exportation.
11:17Donc, les effets ne sont pas si évidents que ça.
11:19On se rend compte que, oui, ça peut être des devises volatiles,
11:22mais au final, on conseille vraiment aux investisseurs
11:24d'aller sur ces zones exposées en devise et de ne pas le couvrir.
11:27Ça coûte trop cher.
11:29Et sur longue période, ce n'est pas un bon calcul.
11:31Merci beaucoup, Bertrand Omser.
11:34Merci beaucoup d'autres invitations.
11:34Vous êtes président d'ELEA Capital.
11:37Merci beaucoup.
11:38Et quant à nous, on se retrouve dans l'œil de l'expert.
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