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  • il y a 23 heures
Dans cette interview exclusive pour L’invité sur TV5 Monde, Yarol Poupaud, guitariste et fidèle compagnon de scène de Johnny Hallyday, revient sur leur complicité artistique et humaine. Il évoque son livre “Électrique”, ses souvenirs du rocker et partage les coulisses des tournées légendaires. Une conversation sincère et vibrante autour de la musique, de la scène et de l’héritage de Johnny.

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Musique
Transcription
00:00Bonjour Yarole Poupo, musicien, enfant du rock.
00:09Electric, c'est le nom de l'album, du livre de souvenirs absolument incroyable.
00:13Il y a une phrase qui résume tout, si j'arrête, je meurs.
00:16J'ai l'impression que vous êtes tombé dans le rock.
00:18On va parler bien sûr de Johnny, on va parler de Niagara, on va parler de FFF,
00:21on va parler de toute votre vie en musique.
00:23Mais la musique d'abord, avant tout, pour toujours.
00:26Oui, c'est-à-dire que moi, ça m'a accueilli effectivement enfant,
00:32cette envie de faire de la musique et de faire du rock'n'roll.
00:35Et je fais partie de ces gens qui ont cette chance inouïe d'avoir fait d'une passion de môme, un métier.
00:43Oui, une passion.
00:45Alors la passion, elle est incroyable parce qu'elle est faite de rencontres.
00:48Comme vous disiez, de passion de môme, c'est-à-dire font de réaliser des rêves de gosses.
00:52Ça a toujours été quand même le rock.
00:55C'est une musique de gamin.
00:56Oui, c'est une musique de gamin.
00:58C'est sûr qu'à la base, c'est un truc qui s'adressait surtout à une jeunesse au milieu des années 50
01:05qui, à mon avis, s'ennuyait un petit peu dans ce qu'on lui proposait,
01:08qui avait envie de rébellion, qui avait un petit peu envie de trucs différents.
01:12Mais oui, c'est à des gamins, mais à des gamins, il n'y a pas d'âge pour être un gamin, quoi.
01:19Oui, oui.
01:20Lui, là, on va voir des images.
01:22Oui, c'est un gamin.
01:23Il va rester un gamin jusqu'au bout.
01:25C'est évidemment Johnny.
01:27Restez vivant en tour.
01:29Ce sont des images de cette tournée où il est arrivé dans une tête de mort.
01:33Et d'ailleurs, il y a Roll, on vous voit là.
01:35Et on va vous voir, évidemment, à la guitare, à côté de lui.
01:38L'aide d'un ceux qu'il salue, évidemment.
01:41Et le show de Johnny commençait, faisait rêver les foules.
01:45Il est arrivé que, d'ailleurs, la tête de mort, ça ne marche pas.
01:47Vous racontez dans tout cas.
01:48C'est arrivé une fois, la première fois, oui.
01:49Oui.
01:50C'était un grand moment Spinal Tap, ça.
01:52Oui, c'est-à-dire que la tête de mort, ce n'est pas ouverte.
01:54Oui, c'est-à-dire qu'en fait, il était censé arriver dans cette tête de mort
01:57qui s'ouvre d'une manière très lente et avec des fumigènes et tout.
02:01Et la première fois qu'on fait un test, l'après-midi, les mecs, ils testent la tête de mort.
02:05Ça marche à tous les coups, à tous les coups, à tous les coups.
02:07Et puis, évidemment, au moment du concert, Johnny a resté bloqué derrière la tête de mort.
02:10Et la tête de mort, ce n'est pas ouverte.
02:12Oui.
02:12Donc, il a fini par ressortir, faire le tour et rentrer par le côté de la scène.
02:16En nous revenant comme ça, genre.
02:18Mais c'est arrivé qu'une fois.
02:20Je voudrais qu'on entendre ça parce que Restez vivant, un titre formidable écrit par vous.
02:24Girol Poupo, écoutez Johnny.
02:25C'était ça le désir de Johnny, rester vivant.
02:46Et finalement, c'est la musique qui l'a aidé à rester vivant.
02:48Ben oui, tous, enfin, c'est un truc, en ce qui le concerne, ce qui l'a aidé à rester vivant aussi,
02:57c'était de toujours être en mouvement et de toujours penser à demain et de savoir que c'était quelqu'un qui était tout sauf nostalgique.
03:05Et j'essaie d'être comme ça aussi, c'est-à-dire de toujours avoir un nouveau projet, de toujours avoir un nouveau truc
03:09et pas de me reposer sur mes lauriers et sur ce que j'ai pu faire avant.
03:12Et c'est ça qui aide, je pense, aussi.
03:13Vous dites, Girol, il gérait tout, il décidait de la couleur, il décidait de tout, il était là, Johnny.
03:20Ah ben oui, oui, oui, non, parce que c'était, certaines personnes peuvent peut-être croire qu'on lui disait quoi faire tout le temps.
03:25Peut-être que ça a été le cas dans d'autres décennies, avant, je ne sais pas, je n'étais pas là.
03:29Mais en tout cas, moi, de toute mon expérience avec lui, c'était vraiment lui qui était aux commandes de tout,
03:34enfin, je veux dire, des costumes.
03:36Alors là, évidemment, il y avait plein d'équipes qui travaillaient pour le show, mais c'était lui qui prenait les décisions, oui.
03:41Et alors, il y avait un moment extraordinaire, vous racontez, Girol, il s'asseyait sur un fauteuil derrière le rideau, tout seul.
03:48Il fallait que personne ne s'approche avant le concert.
03:50Oui, oui, il avait une espèce de rituel comme ça, je ne sais pas à quoi il pensait,
03:55s'il se récitait un mantra dans sa tête ou si juste il essayait de se concentrer.
04:01Mais c'était à chaque fois, il y avait cette espèce de moment où le temps s'arrêtait, il était assis là, comme ça,
04:06ça pouvait durer deux, trois, quatre, cinq minutes et personne ne savait ce qui se passait.
04:11Et puis, on attendait, tout le monde était comme ça, au taquet.
04:15Et puis, OK, on y va.
04:16Oui, et c'était parti.
04:18Alors, parfois, 20 minutes avant le concert, il arrivait, il disait, Girol, cette chanson-là, je ne la veux plus,
04:24on va en mettre une autre à la place, il fallait suivre.
04:27Oui, mais ça, il fallait suivre, heureusement.
04:30Enfin, je veux dire, il faut suivre.
04:32Le pire ennemi du rock'n'roll et souvent des concerts, en tout cas, c'est la routine.
04:38La routine, on s'ennuie.
04:39C'est-à-dire que si on fait 200 fois le même concert, même au bout de la 20e, on en a marre,
04:44on a l'impression de tourner en rond, quoi.
04:46Donc, ce qui était génial, c'est qu'il avait cette...
04:49Mais ça, ça a toujours été le cas.
04:52Là, la plupart des gens qui font ce métier à un très haut niveau, que ce soit Springsteen, McCartney ou des gens comme ça,
04:59ont cette systématie de changer la setlist et de ne pas faire forcément le même concert tous les jours.
05:05On a dit, tiens, aujourd'hui, on va jouer plutôt celle-ci.
05:07J'en ai marre de jouer celle-là, on va la changer par celle-là.
05:09Celle-là, ça fait longtemps qu'on ne l'a pas jouée.
05:11Celle-là, hier, elle m'a fatiguée, elle ne va pas la jouer.
05:14Voilà, donc c'est juste une manière de continuer à prendre du plaisir sur scène et de jamais se nuyer, quoi.
05:19On va raconter comment vous allez être arrivé à ça, évidemment, parce qu'il y a tout ce qui se passe avant dans votre vie, Yarol.
05:24Mais la rencontre, Johnny, c'est comme un destin.
05:27C'est-à-dire qu'au jour, il y a le film Jean-Philippe, et on vous propose, et c'est Lucini, votre copain,
05:34qui propose finalement de jouer de la guitare dans le film, être le guitariste de Johnny, dans le film.
05:39Alors, Lucini, effectivement, je le connaissais déjà depuis longtemps,
05:43mais c'est surtout le réalisateur, Laurent Tuel, qui était un proche à moi, un ami,
05:46qui m'explique qu'il y a une scène où, à la fin, il y a une scène de concert,
05:50et où c'est le moment où, je ne sais pas si vous avez vu le film,
05:53mais où Jean-Philippe Smet redevient Johnny Hallyday.
05:56Il fallait un groupe, il fallait des musiciens, il fallait donc un guitariste.
05:59Et moi, je lui ai dit, vas-y, prends-moi, j'ai envie de faire le rôle,
06:02ça va être trop marrant, ça va être cool, et puis d'être avec Johnny et tout.
06:04Donc, ils m'ont pris pour jouer le rôle.
06:06Donc, ma première expérience de guitariste de Johnny, c'était de pour de faux, on va dire.
06:12Oui, oui.
06:14Donc, c'était marrant de se retrouver pour de vrai dans la même situation quelques années plus tard.
06:20Oui, c'est dingue, parce qu'un jour, c'est en pleine nuit, il vous appelle, il dit,
06:24Yarol, tu viens sur la tournée.
06:26Oui, oui.
06:26En pleine nuit, hein.
06:27On avait fait un spectacle, enfin, un spectacle, pas vraiment, un spectacle,
06:32on avait fait un petit concert pour une radio.
06:34Donc, on avait fait vraiment dans un studio à peine plus grand qu'ici.
06:38Vraiment comme si c'était un club, des conditions de concert auxquels moi j'étais habitué depuis les débuts.
06:43C'est-à-dire vraiment, donc ça s'était très, très bien passé ce concert.
06:46Et ils repartaient à Los Angeles le lendemain pour préparer sa tournée et tout.
06:51Et bon, après l'émission de radio, on se dit au revoir, salut, bon ben c'était vachement bien,
06:55à bientôt, on se rappellera, on se reverra quand je reviendrai à Paris.
06:59Et puis, je rentre chez moi, et effectivement, il y a 2h du matin, il m'appelle, il me dit,
07:02dis-donc, est-ce que ça te brancherait de venir avec moi en tournée ?
07:05Oui, ça c'est quand même hallucinant, non ?
07:08Comme ça.
07:09Ben oui, c'est-à-dire que sur le moment du film...
07:10Parce que là, la Yarol, vous vous dites, je ne sais pas si c'est vrai,
07:12on va voir demain matin, puis le lendemain matin, ouais, c'est vrai.
07:15Oui, c'est-à-dire que moi, je ne le connaissais pas très bien encore à l'époque,
07:17je me dis, bon, si ça se trouve, je ne sais pas, il a bu un coup, il a eu un flash,
07:21ou le lendemain, on va lui dire, ah non, c'est trop tard, on a déjà bouqué l'équipe, ou...
07:25Mais non.
07:26Oui, non, quelle histoire, incroyable histoire.
07:29Puis alors, vous allez aller à Stade avec lui, dans sa maison,
07:33alors vous lui racontez des choses très drôles, par exemple,
07:35il planquait une bouteille de vodka dans la neige, à la fenêtre,
07:40et comme un gamin, qu'est-ce qu'il faisait ?
07:42Il se planquait pour aller boire son...
07:44Bon, oui, ben, c'est un... Enfin, il y a plein de trucs comme ça,
07:46c'est comme quand on était allé, par exemple, une fois à Los Angeles,
07:49il allait manger des hot-dogs en douce, dans un restaurant de hot-dogs qu'il aimait bien,
07:54alors qu'il était censé être au régime pour perdre du poids, pour attaquer la tournée,
07:57mais il me disait, surtout, tu ne le diras personne,
07:59que j'ai mangé mon hot-dog.
08:00Enfin, oui, il avait un côté comme ça, gamin,
08:02et ça l'amusait beaucoup de faire de...
08:03De, comment dire, de transgresser un peu les trucs qu'il n'avait pas le droit de faire.
08:07Ouais, puis alors il vous dit, alors, Yaro, t'es pas tatoué.
08:09C'est pas possible, tu peux pas un rock'n'rolleur pas tatoué.
08:13Il veut que vous fassiez des tatouages partout.
08:16Ah ouais, ben non.
08:17Et là, non. Non, Yaro dit non.
08:19Parce qu'il fallait savoir lui dire non à Johnny, hein.
08:21Ben, oui, non, et puis...
08:24Comment dire, le...
08:25Quand j'étais moi, moi, le tatouage, c'était...
08:27Les mecs qui étaient tatoués, ça voulait dire quelque chose.
08:28C'était des...
08:30C'était soit des mecs qui avaient fait de l'atolle,
08:32soit des légionnaires.
08:33Enfin, il y avait un truc de bandit, de pirate, de voyou, un peu, avec le tatouage.
08:37À partir du moment où le tatouage, c'est devenu un truc tellement commun
08:40et que tout le monde, pour un oui, pour un non,
08:42se fait tatouer un truc sur le mollet ou sur l'avant-bras,
08:47moi, je trouve que ça a un peu perdu de sa signification.
08:50Et donc, je ne voyais pas l'intérêt de me faire tatouer des trucs comme ça.
08:53Donc, en fait, il se trouve qu'en fait, dans notre métier, en tout cas,
08:56les vrais tatoués, maintenant, c'est nous.
08:58C'est ceux qui n'ont pas de tatouage.
08:59Oui.
08:59On est devenus plus rares.
09:01Voilà.
09:02Alors, il y a quand même un jour, les concerts sont extraordinaires.
09:05Envoyer la tournée, rester vivant.
09:07Et où, après un concert à Québec, que j'ai vu,
09:11et c'était formidable, avec une bande de bikers, un souvenir incroyable.
09:14Et après, vous, vous allez vous balader,
09:16continuer à rester un petit peu aux États-Unis.
09:18Vous vous retrouvez pris avec, disons, des substances dans les poches.
09:22Et là, mauvais souvenir, parce que vous devez jouer,
09:25je crois, éperner deux jours après.
09:27Et vous êtes, comme on dit, dans la mouise, pour parler franchement.
09:31Hein ?
09:31Ben ouais, ben c'est des choses qui arrivent, quoi.
09:33Ben ouais, j'étais en prison, quoi.
09:35J'étais en prison ?
09:36Ben ouais, bon, voilà.
09:38Et alors, vous arrivez une heure avant le concert ?
09:40Ouais.
09:41Hein ?
09:42Ben oui, c'est-à-dire que le temps tournait,
09:44puis moi, j'étais en prison à New York City,
09:45alors que les autres étaient en train de s'installer
09:47pour monter sur scène à Épernay.
09:50Mais donc, heureusement, tout est bien, qu'il finit bien.
09:52Ouais, ben après que Johnny, quand il a appris ça,
09:54comment il a réagi ?
09:56Bon, il l'a appris un peu, peu de temps après,
09:58il a réagi, c'est-à-dire que ça l'a fait marrer
10:00que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu un de ses musiciens
10:02qui avait des problèmes avec la police, quoi.
10:03Donc, ça lui a plu, il a trouvé ça...
10:06Il a dit, ben ça, c'est rock and roll, quand même.
10:07Ouais.
10:09C'est sûr que le milieu des musiciens qui l'entouraient,
10:11il y a des gens qui étaient quand même un peu plus...
10:14Enfin, ça faisait longtemps, voilà.
10:15Ça lui a rappelé peut-être des bons ou de mauvais souvenirs, mais...
10:17Ouais, ce qui est fou, c'est sur scène, vous dites,
10:20même pendant des moments dramatiques,
10:22il jetait des coups d'œil, il faisait des grimaces,
10:25il se marquait...
10:25C'est-à-dire la force de Johnny sur scène.
10:27Ben oui, c'était...
10:28C'est-à-dire qu'il fait partie de ces gens
10:32où on a l'impression que c'est vraiment là où ils sont plus à l'aise,
10:35où ils sont le plus eux-mêmes, en fait.
10:38C'était quelqu'un, quand même, Johnny, d'assez réservé,
10:40d'assez timide, d'assez calme.
10:42C'était pas forcément un extraverti toute la journée.
10:45Mais une fois sur scène, il ne pouvait plus rien lui arriver.
10:49Il se sentait en sécurité, il se sentait dans l'environnement
10:51dans lequel il avait choisi d'être.
10:54Et là, il était vraiment...
10:56Oui, il faisait des blagues, il déconnait.
10:58Ouais, ouais.
10:59Quand il y a l'attentat au Bataclan,
11:01il dit, je veux continuer les concerts.
11:03On s'arrête pas.
11:04Ah bah oui.
11:05Ça, vous vous êtes...
11:05Il ne veut pas s'arrêter.
11:07Non, c'était un truc...
11:10Oui.
11:11C'est-à-dire que, évidemment, la question se pose,
11:13est-ce qu'on joue, donc, le 14 novembre ?
11:17Est-ce qu'on annule ?
11:18Qu'est-ce qu'on fait ?
11:18Il y en a qui avaient peur pour leur truc.
11:20Non, non, non, non.
11:21On est là, on joue, on fait le concert quand même.
11:23Et puis quoi encore ?
11:25Non, non, non.
11:25Et puis, ça le...
11:27De toute façon, c'est...
11:30Ouais, déjà, ça, c'était important pour lui
11:32de monter sur scène, de faire la musique.
11:33Et puis, c'est quelqu'un qui avait aussi cette envie de...
11:37Ce goût du risque de braver les interdits et de...
11:40Voilà, donc, c'est pas parce qu'on va nous interdire de jouer.
11:44Qui va nous interdire de jouer ?
11:45Non, on monte sur scène, on joue, quoi.
11:46Ouais.
11:47Il y aura les vieilles canailles.
11:49Mais avant, vous apprenez à un moment qu'il a ce cancer.
11:52Cette saleté de cancer.
11:53Et il est toujours battant.
11:55Il est toujours là, Johnny ?
11:57Bah oui, il est toujours battant.
11:59Il remonte sur scène.
12:00Le mec, il fait une chimio à 14h,
12:02il est sur scène à 20h30 le même jour.
12:06Donc, si c'est pas un battant, ça...
12:07Ouais.
12:08Mais à la fin, il arrive de plus en plus tard.
12:10On comprend, hein.
12:11C'est dur.
12:11Bah oui, c'est fatigué.
12:12Bah oui, oui, oui.
12:13Mais ce qu'il a fait, c'est surhumain.
12:14Enfin, puis alors, je...
12:15C'était...
12:16C'est surhumain, quand même.
12:18D'être en phase limite terminale de cette maladie
12:21et de faire des concerts tous les soirs.
12:24Ouais.
12:24Je sais pas s'il y a d'autres exemples.
12:25Ouais, vous allez à Marne-la-Coquette.
12:29C'est un des moments très difficiles.
12:30Johnny regarde des films, des séries B toute la journée.
12:33C'était ça, son truc.
12:35Ouais, enfin, il regardait...
12:36Avant, il regardait, effectivement,
12:38un peu tout ce qui passait sur des chaînes.
12:40Il a été abonné à des milliers de chaînes.
12:42Donc, il aimait bien les films d'action.
12:43Il aimait bien les films un peu...
12:45Effectivement, un peu plus...
12:47Il aimait bien les films d'horreur, par exemple.
12:49Mais, vers la fin, c'est marrant
12:51parce qu'il s'était...
12:52C'est le goût cinématographique.
12:53Il était revenu vers des films qu'il avait aimés
12:56quand il était môme.
12:56Donc, on mettait plus de westerns,
12:58de vieux polars, de vieux films hollywoodiens.
13:00Il était moins dans la baston.
13:03Je sens qu'il...
13:03On sentait qu'il avait envie de revenir
13:04à des films qu'il avait aimés,
13:08gamins et...
13:09Voilà.
13:10Et alors, un jour,
13:12vous croisez Eddie en larmes.
13:14Bah oui, c'était son meilleur pote.
13:16Vous le croisez parce qu'il sort
13:18de la chambre de Johnny.
13:19Oui, oui, oui.
13:21C'est quand même extraordinaire.
13:22Ce qui arrive à ce moment-là,
13:24parce que le concert à la Madeleine,
13:26c'est parce que l'émotion
13:28de jouer du Johnny,
13:29aussi, à Saint-Barth,
13:31dans ses tout derniers instants,
13:33de jouer Love Me, Tinder,
13:34c'est ce que vous...
13:35Dernier morceau, vous avez joué pour lui.
13:36Ouais.
13:37Bah...
13:39C'était le meilleur moyen
13:40de lui dire au revoir.
13:41C'était le meilleur moyen,
13:41en tout cas,
13:43pour nous, musiciens,
13:44de l'accompagner.
13:46Voilà.
13:47Et puis, c'était aussi,
13:49pour moi, en tout cas,
13:50une manière de faire mon deuil
13:52et de ne pas me retrouver
13:53complètement désarçonné,
13:57assis dans l'église de la Madeleine
13:58ou comme ça,
14:00hébété.
14:01Voilà.
14:01Au moins, là,
14:02on avait la guitare,
14:03on avait préparé le concert,
14:04on avait répété,
14:04on avait mis au point le truc,
14:05on était sur scène.
14:06On jouait les morceaux,
14:07on était ensemble
14:08avec les musiciens,
14:09avec l'équipe technique
14:10qui l'entourait,
14:11avec ses proches,
14:12les gens qui lui avaient vraiment
14:13suivi depuis de très,
14:15très longues années.
14:16Donc, il y avait vraiment
14:18une manière d'être entre nous,
14:19un petit peu en dehors
14:20de tout ce qu'on pouvait imaginer
14:22comme...
14:23Voilà, il y avait un côté
14:24un petit peu nous en famille aussi,
14:25la famille de musiciens
14:26et de techniciens
14:27qui était avec lui, quoi.
14:29Ouais.
14:29Yaron, on va entendre
14:30un truc qui n'a rien à voir
14:32parce que ça,
14:33c'est dans le bouquin.
14:33Parce que vraiment,
14:34je veux qu'on parle
14:35de comment on en arrive là,
14:37comment on devient
14:38le musicien de Johnny.
14:39D'ailleurs, vous dites
14:39qu'il aurait rêvé,
14:40il voulait être
14:41le chanteur d'un groupe.
14:42Il ne voulait pas être Johnny
14:43puis les autres,
14:44il est le chanteur du groupe.
14:45C'est ça ?
14:46Bah oui, oui, complètement,
14:46c'est-à-dire que
14:47ça, c'est un de premiers trucs
14:48qu'il m'a dit.
14:49Il m'a dit,
14:49il m'a dit,
15:09c'est-à-dire que vous chantez
15:10le blues du dentiste
15:11Boris Vian, rendu célèbre
15:12par Henri Sanador,
15:13vous chantez ça.
15:14Vous êtes gamin.
15:15Au recording.
15:16Oui, au recording.
15:17Oui, il prenait le pseudo
15:18comme ça,
15:19chanter du Boris Vian.
15:20Et vous, vous grandissez.
15:22Votre maman
15:24travaille dans le milieu
15:25du cinéma.
15:26Elle est attachée
15:26de presse des films
15:27de Sagan.
15:30Le lac de Duras.
15:31De Duras.
15:32De Duras.
15:33Et, bon,
15:34et puis,
15:35à un moment donné,
15:36vous avez une nounou,
15:37par exemple,
15:37on peut le dire, ça ?
15:39Oui, bah,
15:39elle travaille, en fait,
15:40elle était dans un milieu
15:41de cinéma,
15:42comment dire,
15:43un petit peu d'auteur
15:44et un cinéma
15:46un peu underground.
15:49Et donc,
15:49c'est un milieu,
15:50c'était un peu comme une famille,
15:51tous les gens avec qui
15:52elle travaillait.
15:53Et elle était très amie
15:54avec Isabelle Adjani
15:56qui démarrait,
15:57enfin,
15:57qui avait déjà démarré
15:58sa carrière,
15:58mais qui n'était pas encore
15:59devenue la star
16:00qu'elle est devenue ensuite.
16:01Et donc,
16:01une fois ou deux,
16:02c'était elle
16:03qui nous avait gardés,
16:04quoi.
16:04Donc,
16:05une nounou
16:05qui s'appelle
16:06Isabelle Adjani.
16:07Alors après,
16:07vous avez continué.
16:08À 11 ans,
16:09vous jouez,
16:10vous faites un bœuf
16:11avec Ygelin.
16:12Il joue au piano, lui.
16:14Oui, bah,
16:15pareil,
16:15ça c'était,
16:15en fait,
16:17à l'anniversaire
16:17d'une amie de notre mère
16:19encore qui s'appelle
16:19Catherine Ribéraud.
16:20On va appeler
16:20de Catherine Ribéraud.
16:21Avec le groupe Alpes.
16:23Extraordinaire.
16:24Voilà.
16:24Je ne sais pas où aller,
16:25on devrait lui dire
16:25qu'elle a du talent.
16:27Ouais,
16:28une espèce de mouvance
16:28un peu fin des années 60,
16:30début 70,
16:30un peu free rock,
16:31complètement barré,
16:34un peu hippie.
16:37Et donc,
16:38Catherine Ribéraud
16:38qui était une très bonne amie,
16:39était amie aussi
16:40avec Ygelin.
16:41Et donc,
16:42à son anniversaire,
16:43moi,
16:43j'avais déjà découvert
16:44le rock'n'roll
16:44et je louchais
16:45sur le moindre instrument
16:46que je voyais traîner
16:46dans un coin.
16:48Et il était au piano,
16:48il jouait du piano,
16:49il y avait une basse,
16:50je me rappelle,
16:51qui était là.
16:51Il y avait peut-être
16:52une guitare quelque part,
16:52mais moi,
16:52je me rappelle de la basse.
16:54Et il voyait que j'étais là,
16:55que je le regardais.
16:55Il me disait,
16:55tiens,
16:57prends la basse,
16:57tu prends la grosse corne
16:58et tu m'accompagnes
16:59et tu fais juste
17:00doum,
17:00doum,
17:01doum,
17:02doum sur la grosse corne.
17:03Et il s'était mis
17:03à improviser un blues en mi.
17:05Voilà.
17:06Et moi,
17:06je...
17:06Et ça suivit.
17:07Et ouais,
17:08j'ai suivi,
17:08enfin,
17:08j'ai fait ce que je pouvais.
17:10Mais quel souvenir,
17:10par exemple,
17:11quand Chuck Berry
17:12casse une corde de sa guitare
17:14et vous lui filez votre guitare.
17:16Ça,
17:16c'est quand même un geste...
17:19Ben,
17:19c'était un moment incroyable.
17:21Ça,
17:21c'était à Bratislava,
17:23en Slovaquie.
17:24Et il y avait un festival de rock
17:25et il y avait,
17:26je me rappelle très bien
17:27les artistes ce jour-là,
17:28c'était La Souris déglinguée,
17:29un groupe de punk français,
17:30FFF,
17:31et Chuck Berry.
17:32Chuck Berry,
17:33comme d'habitude,
17:33arrive les mains dans les poches
17:34parce que Chuck Berry
17:35voyageait en avion
17:38mais il ne s'emmerdait pas
17:38avec des musiciens
17:39ou des instruments
17:40et du matos.
17:41Donc,
17:41à chaque fois,
17:41tout était loué.
17:42Les musiciens étaient loués aussi,
17:43souvent.
17:45Et donc,
17:46Chuck Berry monte sur scène,
17:48démarre son concert
17:48et au bout de 3-4 chansons,
17:50casse une corde
17:51sur la guitare
17:51qu'on lui a prêtée
17:52et évidemment,
17:52il n'y a pas de guitare de rechange.
17:54Donc,
17:54nous,
17:54on file dans le camion
17:55avec les techniciens en FFF,
17:56on ressort ma guitare,
17:57on l'accorde vite fait
17:58sur le côté de la scène
17:58et on lui tend.
18:00Et Chuck Berry va à la guitare,
18:01ah ben merci,
18:02hop !
18:03Il repose la sienne
18:04qui n'avait plus de corne,
18:05il prend la mienne
18:05et il termine tout son concert.
18:07Ça,
18:07c'est ça.
18:08C'est vraiment avec des gamins,
18:10ça.
18:10Mais Chuck Berry,
18:11quand j'étais émo,
18:11mais toujours aujourd'hui,
18:12c'était vraiment
18:13une idole.
18:15Pour n'importe quel guitariste
18:16qui fait du rock'n'roll,
18:18c'est l'un des mecs,
18:19c'est l'un des pionniers,
18:19un des mecs
18:20qui a inventé
18:21la guitare électrique moderne.
18:22Et alors,
18:22il y a,
18:23vous en parlez,
18:23FFF,
18:24ça y est,
18:25vous vous retrouvez
18:26dans un groupe
18:26qui va cartonner.
18:29On va entendre
18:30un des morceaux d'ailleurs.
18:30Ça fait partie de la playlist,
18:32on trouve des playlists
18:33de morceaux,
18:34c'est formidable dans ce livre,
18:35ça donne envie
18:36de réécouter plein de musique.
18:37FFF,
18:38dites-moi deux mots,
18:39c'était quoi l'idée
18:40de ce groupe
18:41absolument incroyable,
18:43Fédération Française de Fonc ?
18:44Oui,
18:45en fait,
18:45c'était une période
18:48des années 80,
18:49début des années 90,
18:50où il y a tout un mouvement
18:52d'une musique
18:54un peu hybride,
18:56métissée,
18:57entre le rap,
18:59le funk,
19:00le rock'n'roll,
19:01voire même le métal,
19:02par moments,
19:02ça se mélangeait,
19:03tout ça.
19:04Il y avait eu
19:04les Red Hot Chili Peppers
19:06aux Etats-Unis
19:06qui avaient commencé
19:07à faire parler d'eux,
19:08il y avait un groupe hollandais
19:09qu'on aimait beaucoup
19:09qui s'appelait
19:10Urban Dance Squad,
19:12même des groupes
19:12comme la Manon Negra
19:13faisaient beaucoup
19:13de métissage,
19:14de mélange
19:15dans leur musique
19:15et donc nous,
19:17c'était le truc
19:17dont on avait envie,
19:18c'est-à-dire
19:19qu'on venait chacun
19:19de l'univers musicaux
19:20différents.
19:21Marco, lui,
19:22était plus vraiment
19:24dans le funk
19:25pur et dur,
19:25moi plus dans le rock'n'roll,
19:26le bassiste un peu plus
19:27dans les trucs de rap
19:28et de musique un peu plus
19:29extrême,
19:30les prémices
19:31de la musique électronique.
19:33Donc,
19:33voilà,
19:34on s'est mis ensemble
19:35pour justement
19:36créer cette fusion,
19:37ce melting pot musical
19:39qu'a donné à FF.
19:39comme on entend
19:40ici dans le morceau
19:41Barbès,
19:41regardez.
19:53Alors là,
19:53vous disiez,
19:54Yarole,
19:55c'était la guitare envoyée
19:56sur le clip
19:56prêtée à Chuck Berry.
19:58C'est vrai ?
19:58Ouais,
19:58la l'espo rouge là.
20:00Ouais.
20:01Et alors,
20:01si on entend d'ailleurs,
20:03tiens,
20:04faisons-nous plaisir,
20:05écoutons Chuck Berry.
20:06Chuck Berry,
20:07qu'est-ce qui fait
20:07que quand on est gamin,
20:08on rêve de devenir guitariste
20:10quand on entend ça,
20:11quand on entend
20:11Rollover Beethoven ?
20:14Yarole.
20:16Je sais pas,
20:16l'énergie,
20:18ce que ça dégage,
20:19je sais pas,
20:21moi,
20:21quand j'étais mou,
20:22je pouvais pas rester en place
20:23quand j'écoutais ça.
20:25Ça me donnait envie
20:25de bouger,
20:26ça me donnait envie
20:26de faire pareil.
20:27Si on mettait,
20:29si on arrivait à définir
20:30scientifiquement
20:31pourquoi,
20:33je sais pas,
20:34il y a une liberté
20:34dans cette musique,
20:35il y a une façon de,
20:37je sais pas,
20:37c'est rugueux,
20:38c'est un peu dangereux,
20:40c'est pas,
20:40c'est pas clean,
20:42c'est pas lisse,
20:43c'est,
20:43je sais pas,
20:44il y a un truc
20:45qui m'a tout de suite
20:45parlé, quoi.
20:48Ouais,
20:48on voit derrière,
20:49plein de disques.
20:50Oui,
20:51bien sûr,
20:52feel good.
20:53Voilà,
20:53directeur feel good.
20:54Bien sûr.
20:55Trust,
20:56il va y avoir tout de suite.
20:57plein d'histoires avec
20:58ACDC,
20:59vous êtes complètement
21:00fan de ACDC.
21:01Bien sûr.
21:01Tout ça,
21:02ça influence,
21:03tout ça,
21:03ça donne envie
21:04d'aller sur les routes,
21:06de rencontrer le groupe
21:06Niagara,
21:07qui va cartonner.
21:09Votre vie,
21:10c'est ça,
21:11c'est des rencontres,
21:12mais la musique,
21:12toujours.
21:13c'est des rencontres,
21:15c'est des rencontres,
21:16on va dire,
21:16musicales,
21:17avant tout.
21:19C'est-à-dire que moi,
21:19oui,
21:20j'étais vraiment assez obsédé,
21:21quoi.
21:21C'est-à-dire que j'étais vraiment,
21:22j'avais envie de faire de la musique
21:24et j'étais prêt à,
21:26presque à tout
21:26pour y arriver.
21:29Donc oui,
21:30j'essayais de...
21:31Après,
21:32c'est aussi...
21:34Je crois que c'est David Bowie
21:35qui avait...
21:36On lui demandait,
21:37mais c'est quoi,
21:38comment est-ce qu'on réussit
21:39dans la musique ?
21:39Et il avait dessiné
21:40une espèce de camembert
21:41en mettant,
21:42c'est 70% de chance,
21:4420% de talent
21:45et 10% de boulot,
21:47quoi.
21:48Mais voilà,
21:49donc il y a eu effectivement
21:50une...
21:52Oui,
21:52voilà,
21:53je ne sais pas.
21:53Oui,
21:54mais...
21:54Là,
21:56au bon moment,
21:56quoi.
21:56Deux autres souvenirs,
21:57c'est-à-dire,
21:58nous reparler de...
21:58de Johnny,
21:59mais quand même,
22:00écoutez ce morceau-là,
22:01parce que quand on parlait
22:02de chance,
22:02vous vous retrouvez
22:03à Taratata,
22:05et Johnny chante
22:07cette adaptation
22:08de Credence,
22:08Clearwater Revival,
22:10incroyable groupe d'ailleurs,
22:11John Forgetty,
22:13Fortinet Son,
22:14et qui devient
22:15fils de personne.
22:16C'est Johnny
22:16qui chantait ça
22:17dans les années 70,
22:18écoutez ça.
22:24Et donc,
22:25vous allez accompagner,
22:26j'allais dire,
22:27dans Taratata,
22:28Johnny.
22:29Ça,
22:29c'est quand même
22:30le destin.
22:31Le rock,
22:32c'est ça.
22:33C'est...
22:34Comment dire ?
22:36Ça se décide pas,
22:38ça vient.
22:39C'est une forme de destin.
22:41Oui,
22:41en fait,
22:41c'est Mathieu Cheddy
22:42qui m'avait invité
22:43à jouer sur cette émission,
22:45et alors,
22:45ça a venu,
22:46mais je l'ai quand même
22:47un peu tanné,
22:48Mathieu.
22:48C'est-à-dire que je l'avais croisé,
22:50il venait de finir l'album
22:51avec Johnny,
22:52et je lui ai dit,
22:53mais tu fais quoi ?
22:53Là, c'est super,
22:54on prépare,
22:54on va faire Taratata,
22:55et je lui ai dit,
22:56il faut que tu m'invites,
22:57il faut que tu viennes,
22:57il faut que je vienne,
22:58je veux venir jouer avec vous,
22:59il faut que tu m'invites à Taratata,
23:01je veux venir à Taratata,
23:02je n'ai pas lâché, quoi.
23:03Et donc,
23:03très bien,
23:04viens jouer avec nous à Taratata.
23:05Et alors,
23:06il y a une autre chanson de Johnny,
23:08qui a une histoire incroyable,
23:09c'est pour ça qu'il faut vraiment,
23:10c'est vous,
23:10Yarol,
23:11vous étiez le directeur artistique de Johnny,
23:14un fan,
23:15qui écrit une chanson pour son idole,
23:17ça,
23:17ça arrive,
23:18vous recevez le texte,
23:19et vous vous dites,
23:21bon sang,
23:21ça serait génial que Johnny fasse un disque anti-rêque,
23:23avec des chansons de ses fans,
23:26c'était un rêve,
23:26quoi.
23:27Ben oui,
23:28en fait,
23:28au final,
23:28il y en a une qui a été écrite par un fan,
23:31mais c'était une histoire super,
23:33et puis en plus,
23:33ce qui est vraiment marrant,
23:34c'est que ce mec,
23:35Boris Lannot,
23:37que je salue d'ailleurs,
23:39me tend un classeur,
23:40avec plein de chansons qu'il avait écrites pour Johnny,
23:42il voulait écrire tout l'album pour Johnny,
23:45il se trouve qu'au moment où il m'a donné ce classeur,
23:47l'album de l'amour était déjà fini,
23:49était sur terre,
23:51mais du coup,
23:53avec le directeur artistique,
23:54on met ses textes de côté,
23:57et plus tard,
23:58quand on travaille sur ce dernier album,
24:00« Mon pays c'est l'amour »,
24:01avec Maxime Lucie,
24:03Yodelis,
24:03on cherche des textes,
24:05à interpréter,
24:06à mettre en musique,
24:07et on retombe sur ce classeur,
24:09et on fouille,
24:09et dedans,
24:10il y en a un,
24:10qui s'appelle « Tomber encore »,
24:12qui nous parle,
24:13on le trouve intéressant.
24:14ça quand même,
24:24quand un fan il entend,
24:26vous mettez évidemment ce texte en musique,
24:27qui rôle,
24:28qui rôle,
24:28c'est qu'il faut que la musique,
24:29c'est qu'il faut que la musique,
24:29l'anecdote qui est marrant sur ce truc,
24:31c'est que le directeur artistique
24:33avait complètement perdu
24:33les coordonnées du gars.
24:35Donc on était là,
24:36on avait enregistré sa chanson,
24:38c'était en plus un peu en secret,
24:39parce que personne ne savait
24:40qu'on bossait sur ce disque,
24:42et Boris,
24:42il ne savait pas,
24:43lui,
24:43que son rêve,
24:44enfin son rêve,
24:46en tout cas,
24:46c'était réalisé,
24:47quoi,
24:47quand Cheney avait s'interprété,
24:48et il finit par croiser
24:51justement Bertrand Lambleau,
24:52ce directeur artistique-là,
24:53à un concert de je ne sais plus quoi,
24:55à La Cigale,
24:56et le mec,
24:56il dit,
24:57mais attends,
24:57mais toi,
24:57tu as vraiment de la chance,
24:58mon pote,
24:58parce que je cherche tes coordonnées
25:00depuis deux mois,
25:01parce qu'on a enregistré
25:02une de tes chansons.
25:04Il a dû tomber à la reverse.
25:08C'est un plus beau jour.
25:11Je ne sais pas,
25:11mais en tout cas,
25:12ça lui a fait plaisir.
25:13Il en a écrit un bouquin,
25:14d'ailleurs.
25:16Mais l'émotion,
25:17pour vous,
25:17je sens,
25:17il y a rôle,
25:18que je reprends cette phrase incroyable,
25:20c'est
25:20« Si j'arrête,
25:20je meurs ».
25:21C'est vous, ça.
25:25Électrique.
25:27Électrique,
25:27comme le titre du bouquin.
25:29Oui,
25:30mais c'est un truc,
25:31j'ai essayé de,
25:32comment dire,
25:34le premier chapitre
25:34ne s'appelle pas de plan B aussi.
25:36Oui, oui.
25:36Donc,
25:37j'ai essayé un peu,
25:38j'ai pris un risque
25:39de mettre un peu
25:39toutes mes billes
25:41dans le même panier,
25:42mes oeufs
25:43dans le même panier.
25:44Et voilà,
25:46donc,
25:46un peu sa patte
25:48sous sa casse.
25:49De toute façon,
25:50voilà,
25:51j'ai réussi à en faire
25:52ma vie,
25:53c'est énorme.
25:54Et voilà,
25:54c'est sûr que
25:55l'énergie qu'on a,
25:56bon,
25:56en ce moment,
25:57on est un petit peu
25:57en stand-by,
25:58malheureusement.
25:58Oui, oui,
25:58ça a changé, ça.
25:59La crise sanitaire
26:00qu'on connaît tous.
26:01Mais je pense quand même
26:02un truc,
26:02c'est quand vous vous jetez
26:04dans la foule
26:05dans les concerts de Johnny,
26:06il y en a qui vous disent
26:06« Oh, ne faut pas faire ça ».
26:08Johnny vous dit
26:08« Attends,
26:09Yarole,
26:09tu refais ça demain ».
26:10Ben oui.
26:11C'est génial,
26:12se jeter comme ça
26:13dans le public ?
26:13Ben oui,
26:14ça fait partie
26:15des,
26:16comment dire,
26:17de la panoplie
26:19des artifices
26:20d'un concert de rock
26:22de nos jours.
26:23Ce n'est pas moi
26:23qui l'ai inventé,
26:24ça.
26:25Avec FFF,
26:26c'était...
26:26Là,
26:27je le faisais avec Johnny,
26:28personne ne l'avait fait
26:28avant avec Johnny,
26:29enfin,
26:30à ma connaissance.
26:31Mais les concerts
26:32d'FFF,
26:32c'était en permanence,
26:34on est passé
26:34autant de temps
26:35dans la salle
26:35que...
26:37Voilà.
26:38Oui.
26:39Waouh.
26:40Ça,
26:40ça n'a pas de prix,
26:41cette émotion-là.
26:42Ben oui,
26:43enfin,
26:44ça,
26:44c'est rigolo,
26:44c'est moins...
26:45C'est moins...
26:46Comment dire ?
26:46C'est...
26:48Non,
26:48ce qui est important,
26:49c'est quand on joue,
26:51quand il se passe un truc,
26:52vraiment l'osmose
26:52avec le groupe,
26:54la musique,
26:54le son,
26:55le public,
26:56les lumières,
26:56le truc,
26:58c'est un peu comme...
26:59Comme,
27:00je ne sais pas,
27:00un espèce de...
27:02Un manège
27:03très,
27:04très puissant,
27:04très,
27:05très fort,
27:05quoi,
27:05comme un rollercoaster,
27:06enfin,
27:06je ne sais pas,
27:07il y a un truc
27:07qui en est...
27:09C'est un peu comme...
27:10C'est pour ça
27:11que le bouquin
27:11s'appelle électrique
27:12et on a vraiment
27:12les doigts dans la prise
27:13et on sent que
27:14si on enlève les...
27:15Si ça s'éteint,
27:15si ça se coupe,
27:16la descente doit être
27:18tellement violente
27:19que oui,
27:20on risque d'y passer,
27:20oui.
27:21Ouais.
27:21Allez,
27:21il ne faut pas couper le courant.
27:23Non.
27:23Yaro,
27:23ne coupe pas le courant.
27:25Il s'appelle électrique,
27:26donc,
27:26ce livre publié chez Plonk,
27:28c'est incroyable.
27:28Je disais,
27:29il y a une playlist,
27:35la scène vous attend vite,
27:37vite, vite.
27:37Il faut brancher la guitare.
27:39Qu'on reprenne vite.
27:40Yaro Poufou est avec nous.
27:41J'ai mon nouvel album,
27:41d'ailleurs,
27:42j'en ai profité,
27:43du coup,
27:43l'absence de concert
27:44pour finir mon second album
27:46qui va sortir au printemps.
27:47On vous attend.
27:48Merci Yaro.
27:48Merci à vous.
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