- il y a 6 semaines
Dans cette émission de TV5 Monde diffusée le 7 août 2020, Pierre Billon évoque avec émotion son ami Johnny Hallyday, à l’occasion de la sortie du documentaire « Johnny, quelque part un aigle ». Entre confidences, souvenirs et moments de complicité, il revient sur la face intime et authentique du rockeur légendaire, qu’il a accompagné sur scène et dans la vie.
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00:00Bonjour Pierre Billon, si je vous dis ces mots, mon bibi, une petite pensée pour toi, ce matin,
00:11évidemment, c'est Jojo, c'est comme ça que vous l'appeliez ? Moi je l'appelais le grand, ou je
00:17l'appelais Johnny tout simplement. Je l'appelais pas Jojo, moi c'est bizarre, plein de gens l'ont
00:21appelé Jojo, ou peut-être l'as-je fait mais pas vraiment, c'est toujours le grand ou l'idole,
00:27alors sur mon portable, je l'appelais Lidl moi. Lidl, j'arrêtais pas de l'appeler Lidl.
00:33Alors là je disais, c'était un texto, parce qu'il vous a envoyé des textos Johnny, il disait alors
00:38mon bibi, j'espère que tu vas bien aujourd'hui, tous les jours. Quelques jours avant qu'il se
00:44partent dans les étoiles, effectivement j'ai eu ce message absolument extraordinaire, un monsieur
00:49qui souffre comme il souffrait et qui appelle son pote pour lui demander comment il va, je trouve ça
00:53formidable. Mais il était devenu de plus en plus comme ça sur la fin, il était extrêmement attentif
00:57à ses amis, extrêmement attentif à tout, à la vie. Ça je pense qu'encore une fois je vais me faire
01:03engueuler, mais je pense que c'était grâce à Laetitia, voilà.
01:06Oui, mais non, pourquoi ?
01:07Non parce que je suis engueulé souvent, mais c'est pas grave, je m'en fous.
01:09Oui, mais vous Pierre, vous dites tout ce que vous pensez parce que vous connaissez la vérité,
01:13vous êtes dedans.
01:14Oui, exactement. Je dis ce que je pense et je dis ce qui me semble être la vérité, mais est-ce qu'il y a
01:20pas eu plusieurs vérités différentes avec Johnny ? C'est ça le truc. Il y a certaines personnes qui ont bien
01:25connu Johnny ont leur vérité et peut-être que par amour Johnny ne faisait pas certaines choses quand il
01:31était avec moi et qu'il aurait fait avec d'autres personnes, voilà.
01:34Oui, il était plus complexe peut-être que ce que l'on dit Johnny, c'était un personnage incroyablement complexe.
01:41Il était compliqué à trouver, mais moi j'avais trouvé cette clé formidable qui était la clé des voyages et partir avec lui en voyage,
01:50je faisais un Johnny qui me paraît très très authentique franchement. Ils peuvent tous dire ce qu'ils veulent.
01:56Celui-là…
01:57Ça ne ment pas, là, ça ne ment pas.
01:57Hein ? Non, non, celui-là était authentique parce que celui-là c'est celui qui en bavait tous les jours, comme sa fille m'avait envoyé une lettre qui était très très jolie,
02:06qui était une lettre qu'il avait faite en disant « Mon père ce héros » et qui était une merveilleuse lettre.
02:11Ça c'était Jade, voilà.
02:13Oui, regardez cet album-là, il est formidable. C'est « On the road » hein, c'est Johnny sur la route.
02:17C'est vraiment ce qu'on a fait.
02:18C'est tous les tripes aux États-Unis avec Johnny, il y a des photos, il y a des documents, il y a tout ça.
02:22Ce sont les trois très très gros voyages qu'on a fait.
02:25Oui.
02:26Et on a fait trois voyages absolument exceptionnels.
02:28Et c'est là où c'est un Johnny qui n'était pas que Johnny Hallyday, qui était peut-être un peu Jean-Philippe Smet, un peu Easy Rider, un peu Équipé Sauvage, un peu Brando, un peu James Dean.
02:42C'est ça qu'elle était.
02:43Oui, et alors à chaque moment de sa vie il disait « Allez mon Bibi, mon Pierre, on va se refaire un triple. »
02:48Oui, à chaque moment j'ai gardé.
02:50C'est drôle que tu me parles des messages, parce que les messages j'ai tous gardés moi dans mon portable.
02:54J'arrive pas à les effacer, j'arrive pas à effacer le numéro de Johnny, ni celui de ma mère d'ailleurs.
02:58Donc j'ai toujours gardé les messages et les photos de Johnny et de maman.
03:01Et puis voilà, bon, bref.
03:04Ça, il m'appelait régulièrement, il m'a envoyé un petit message en me disant « Voilà, je voudrais qu'on reparte en faire un road trip. »
03:10Ça lui faisait plaisir, ça lui donnait de l'oxygène, ça lui donnait des idées sûrement aussi pour les spectacles ou pour les clips, tout à fait.
03:16Et alors moi, ma mission était de trouver un sponsor éventuellement.
03:19T'imagines pourquoi, enfin bon, un sponsor, c'est ridicule.
03:22Pourquoi il le faisait ? Il le faisait pas parce qu'il avait besoin d'argent, il le faisait parce qu'il voulait que les potes avec qui ils partent soient confortables, voilà.
03:29Et n'aient pas trop d'argent à dépenser.
03:31Et alors le rêve, c'était de partir sans casque, on le voit là, sur les grandes roads américaines.
03:37Et là, il retrouvait son dame de gosse, quoi. C'était…
03:40Il partait systématiquement sans casque, oui, bien sûr, dans les états où on avait le droit de le faire, les états où il fallait remettre le casque.
03:46Il se rasait quand même parce qu'on n'est pas complètement…
03:47Il se rasait le matin devant…
03:48Oui, ça c'est le premier voyage.
03:50Premier voyage.
03:51Premier voyage, on avait décidé de se laisser pousser la barbe, puis on s'est aperçu que ça ne nous allait pas franchement très, très bien non plus.
03:56Donc, il se rasait le matin.
03:57C'était…
03:58C'est ça, les gens ne savent pas, pensent toujours que Johnny était à des voyages de 5 étoiles.
04:04Alors, c'est vrai qu'il y a toujours des passages à 5 étoiles, mais il y avait à 80% de petits motels jolis en bois, de la route, de petits endroits sympas où tu manges mexicain, ou alors tu manges un burger ou même autre chose.
04:18Et puis, vraiment une certaine simplicité parce que c'est Amérique qu'il aimait, c'est Amérique qui vient des films, qui vient des livres qu'il avait lus sur les États-Unis.
04:27Cette Amérique-là, c'est celle-là.
04:29Ce n'est pas l'Amérique des palaces.
04:30Tu comprends ? Ce n'est pas certaine chose.
04:32C'est… voilà.
04:33C'est raisin.
04:34On va dire que c'est plus les raisins de la colère.
04:36Mais jusqu'au bout, il va avoir ce…
04:38Tout le temps.
04:39… ce désir, y compris lorsqu'un jour…
04:41Alors, il vous envoie un message un jour terrible parce qu'il est dans ce bouquin, il y a un bouquin qui s'appelle « Quelque part un aigle ».
04:47On va en parler à Sherper Collins.
04:49Et il dit « Mon bibi, j'ai une saloperie ».
04:53Il dit « J'ai attrapé une saloperie, mais tu me connais, je suis bien soigné, je me baille, de toute façon, ça sera vite qu'un mauvais souvenir ».
05:00Voilà le message.
05:01Ouais.
05:02C'est… pour nous, c'était juste… voilà, c'est bon, ça va, c'est bon.
05:06On le connaît.
05:07Tu nous as fait l'arlésienne de la maladie dix fois, ça va, c'est bon.
05:10On était persuadés qu'ils repartaient.
05:12Et on voulait qu'ils repartent.
05:14On avait tellement, tellement… on avait tellement, tellement envie qu'ils repartent qu'ils repartaient.
05:19Et quelques jours avant, le fameux dîner qu'on faisait régulièrement tous ensemble, là, on avait la route qu'on devait faire en 2018.
05:27Il avait dit « Je veux repartir, je veux faire ci, je veux faire ça, voilà quelle route je veux faire, voilà les endroits.
05:32Je souhaiterais qu'on s'arrête un peu plus longtemps dans certains endroits parce que j'ai envie de visiter.
05:36Pourquoi pas, soit d'aller au cinéma, soit d'aller au musée ».
05:39Tu avais les deux possibilités.
05:40Donc, il voulait rester un peu plus longtemps.
05:42Et cette route en 2018, on l'a fait.
05:45On l'a fait quand même avec les frères.
05:48On l'a refait en 2018, on l'a faite en 2019 et on la fera tant qu'on pourra, voilà, jusqu'au bout.
05:54En allant sur les traits de son visage qui marquent ce paysage pour nous.
06:00Oui, oui. Et jusqu'au bout, finalement, il regardait les images de ses voyages en moto.
06:06Bien sûr.
06:07Le malade, il regardait tout ça.
06:09Oui, mais ça, c'était le film type de tes vacances, quoi.
06:12C'est ça qu'on dit.
06:13Alors, bien sûr, ça peut pas être le film type de tes vacances quand tu t'appelles Johnny Hallyday.
06:17Mais à la base, c'était fait pour ça.
06:19Donc, on se regarde le film.
06:20Et puis, de temps en temps, on le mettait dans un clip, on le mettait sur scène, voilà.
06:24Et puis, tu as vu, j'en parlais au diable, c'est notre voyage.
06:27C'est le dernier voyage, bien sûr.
06:29Oui, oui.
06:30Mais ça lui plaisait.
06:31Alors, pourquoi ça lui plaisait ?
06:32Là encore, les gens vont me dire, mais arrête de dire des choses comme ça.
06:35C'est la vérité.
06:36Il aimait les stations-service, voilà.
06:38Pourquoi ça ? Comment ça ?
06:39Alors, il aimait les stations-service.
06:41Il aimait s'arrêter dans une station-service, bricoler,
06:44aller manger une aile de poulet avec une tonne de piment dessus,
06:47aller se faire un coca parce qu'il ne faut pas croire qu'il buvait, c'est faux.
06:50Il buvait un coup le soir, mais ça s'arrêtait là.
06:52Bon, une aile de poulet, un coca, une saloperie comme ça,
06:56acheter une casquette, acheter deux t-shirts, regarder les magazines qu'il avait regardé
07:00et rester une demi-heure, trois quarts d'heure dans la station-service.
07:02Ça, ça lui plaisait.
07:03Imagine-toi le pauvre à tout le monde.
07:05Pourquoi il ne le faisait pas chez nous ?
07:06Tu n'imagines pas Johnny s'arrêtant sur l'autoroute de l'Ouest à la station-elfe
07:10et rester là pendant 20 minutes.
07:12Ce n'est pas possible.
07:13Il bloque l'autoroute, il bloque la station, tout explose.
07:15Donc ça, c'est lui plaisait.
07:17C'est cette espèce de liberté lui plaisait.
07:19Évidemment, on peut revenir sur ces moments terribles quand il nous a quittés,
07:23de ces moments de l'Église et de tout ça,
07:25mais je crois que vous vous êtes fait tatouer quelque chose, Pierre.
07:28Oui, le lendemain même.
07:30Quand j'ai appris ça, j'en étais en tournée avec mon ami Sardou,
07:33bien sûr, qui a été formidable à ce moment-là.
07:35Et puis, on était à Nantes, juste en face de l'hôtel, il y avait un tatoueur.
07:40Je suis rentré, j'ai dit, allez, fais-moi, adieu mon frère.
07:44Donc, il m'a piqué, mais j'en avais tellement qu'il reste…
07:47Heureusement, il a resté une toute petite place pour le faire, ça.
07:49Ils avaient été très proches, Sardou et lui.
07:51Comment il a réagi Michel ?
07:52Vous étiez en tournée avec Michel.
07:53Michel a été formidable.
07:54Ils étaient brouillés, pourtant, avec Johnny.
07:56Oui, ils ont été brouillés.
07:57Et puis voilà, comme Michel est un homme de parole,
08:00quand il dit je suis fâché, il est vraiment fâché.
08:02Il aurait pu se remettre une fois avec lui, on ne sait rien.
08:05Mais c'est un homme de parole, au même titre que quand il a dit,
08:07« J'arrête de chanter, il va arrêter de chanter », c'est un homme de parole.
08:11Et Johnny est un têtu.
08:13Donc les deux, un homme de parole et un têtu,
08:15ça va être compliqué qu'ils se remettent ensemble.
08:17Mais ce qui était formidable, c'est qu'en même temps,
08:19moi j'étais tout le temps avec Johnny,
08:20puisque je préparais ce voyage que j'ai fait en 2016,
08:23et donc je préparais également l'album de Sardou
08:26qu'on avait produit avec mon ami Jean Morin, qu'on avait fait tous les deux.
08:29Donc c'était compliqué.
08:30Je n'ai jamais eu un mot de la part de Johnny me disant,
08:33« Qu'est-ce que tu fous avec Michel ? »
08:34Je n'ai jamais eu un mot de la part de Michel,
08:36« Qu'est-ce que tu fous avec Johnny ? »
08:38Ça a toujours été formidable à ce niveau-là.
08:40Il y a eu un respect total.
08:41Donc cette espèce de respect l'un envers l'autre,
08:44je pense que peut-être que c'était plus de tampons
08:47qui faisait qu'on n'allait pas rajouter plus d'huile sur le feu.
08:53Et donc, Michel a été extraordinaire ce soir-là.
08:58Michel est arrivé, il a fait une minute de silence.
09:00Beaucoup d'autres artistes ont chanté des chansons de Johnny,
09:03mais lui, il a juste fait une minute de silence.
09:04Il a dit, voilà, plus jamais, ça ne sera plus jamais pareil.
09:07Plus rien ne sera pareil.
09:08Dans notre métier, Johnny est parti, c'est fini.
09:12C'est une page qui se tourne complètement.
09:15Et lui-même disant, j'arrête de chanter.
09:17Donc c'est quand même une très très grosse page qui se tournait.
09:20Michel avait chanté à l'idée Le Phénix,
09:22quand il adorait Johnny.
09:24Bien sûr, Félix, c'était pour Johnny, bien sûr.
09:26Parce que les chœurs chantaient Hallyday dans Le Phénix.
09:30Comme cet oiseau blessé qui renaît de ses cendres.
09:33C'était Johnny, bien sûr.
09:34Quelque part, il y a un aigle.
09:36Oui, moi, je le pense.
09:37C'est comme ça que j'ai toujours vu Johnny.
09:39C'est pour ça que quand j'ai fait le premier album que j'ai produit pour Johnny,
09:43bien sûr, en dehors des albums que j'avais fait de rock'n'roll,
09:45qui étaient des albums de reprise de Vogue.
09:48Moi, j'ai eu cette chance incroyable de faire 12 albums,
09:51je crois, 12 ou 14 albums que j'ai produits pour Johnny.
09:53Et donc, je suis arrivé à l'époque où Johnny avait…
09:57Son contrat a été terminé avec Vogue.
09:59Donc, il fallait refaire tous ses albums à l'identique.
10:02Alors, ce qui est extraordinaire, c'est quand même à citer ça.
10:06Donc, on a fait 35 titres avec la même formation que l'époque,
10:12avoir les mêmes échos, le côté restreint et pas les grands effets.
10:18Vous savez, on fait donc ses 35 titres.
10:20Johnny est venu les chanter.
10:21J'avais sorti les textes.
10:22On est d'accord, 35 titres.
10:24Il n'a pas eu besoin des textes.
10:25Il se rappelait de toutes les chansons, les 35.
10:27Y compris le petit clown de mon cœur.
10:29Enfin, tous ces trucs-là.
10:30Donc, ça, c'était le premier.
10:31Puis après, une fois que j'ai fini cet album,
10:35il a fallu faire un album en espagnol.
10:37J'ai fait l'album en espagnol.
10:40Ça, c'était très rigolo.
10:41C'est comme il a un accent anglais épouvantable quand il chante en espagnol.
10:44Crois-moi, la salta del penal, c'est-à-dire le pénitencier.
10:49Crois-moi, c'est amusant.
10:51Donc, j'ai fait cet album.
10:52Et enfin, j'ai fait mon album américain qu'on a été faire ensemble,
10:56qui s'appelait Quelque part un aigle.
10:58Là, c'était vraiment…
10:59Je me jetais dans l'histoire et c'était compliqué de le faire.
11:02Je voudrais qu'on entend une chanson,
11:04parce que peut-être que celle-là marque quelque chose d'encore plus important.
11:08L'amitié avec Jojo et Johnny.
11:11C'est le chœur en deux.
11:13Je crois que c'est la première fois.
11:15C'est signé Pierre Billon.
11:18La voix de Johnny est absolument incroyable.
11:20Écoutez ça.
11:21Et il y a Revo, évidemment.
11:23Il y a Revo !
11:24Il y a les orgues, écoutez, c'est fantastique.
11:26C'est du grand Johnny.
11:27Les orgues de Saint-Eustache.
11:29Les orgues de Saint-Eustache.
11:30Écoutez, le chœur en deux, Johnny Hallyday qui chante Pierre Billon.
11:35J'ai laissé mourir mes motos
11:44Dans un coin sombre de ma mémoire
11:51Avec mes violences de stars
11:55Et mes chimères de châteaux
12:01Je hais les bouteilles que j'ai bu.
12:07On pourrait l'écouter des heures.
12:09C'est absolument extraordinaire.
12:10Cette interprétation.
12:11Je regarde les photos.
12:12Il est beau dans le studio.
12:13Je regarde les photos passer en même temps.
12:14Est-ce que c'est vrai qu'après il t'a offert une moto ?
12:17Tout à fait.
12:18Un 900 kawas.
12:19Je ne devrais pas faire de publicité mais c'était un 900 kawas.
12:22Après il était content.
12:23Il dit tiens Pierre je t'achète une moto.
12:24Je crois qu'il devait avoir une de trop.
12:27Ou une de plus.
12:28Ou une deuxième.
12:29Et sachant qu'il est plus facile de faire rouler un mec qui sait rouler avec toi.
12:33Comme ça tu peux rouler.
12:34Voilà ça a été le début.
12:35Et on n'a pas arrêté.
12:36Là ça a commencé.
12:37On roulait sur la côte d'Azur assez souvent ensemble.
12:39On allait à Montecarles.
12:40On avait un pote pilote.
12:42Plusieurs potes pilotes.
12:43Enfin voilà.
12:44Johnny a fait plusieurs fois aussi les débuts du bol d'or.
12:47Tu sais.
12:48Il faisait le circuit du bol d'or.
12:50Ce qui prouve cette espèce de folie et de courage inconscient qu'ont des gens comme Johnny ou comme ça.
12:56On voit une photo là Pierre.
12:57Ah oui.
12:58Derrière là.
12:59C'est une photo.
13:00Là pour le coup c'est Pierre Billon.
13:01Ouais exact.
13:02Non mais c'est vraiment la passion de la moto.
13:04J'ai passé ma vie là-dessus évidemment.
13:05C'est la passion de la moto tout gamin déjà.
13:07Et là encore je me suis arrêté gentiment parce que généralement j'essayais de sauter quand je sautais.
13:11Oui.
13:12Là à droite c'est un Norton Commando 750 et à gauche c'est une vraie Vespagne imaginable.
13:17Oh là là là.
13:18Parce qu'il faut dire quand même Pierre.
13:20Bah bah la maman c'est Patachou.
13:21Ouais.
13:22C'est à Montmartre.
13:23C'est un cabaret ou début de Georges Brassens.
13:25C'est ça.
13:26Et alors tout ça c'est raconté dans ce livre que j'ai trouvé absolument formidable.
13:29Là.
13:30Vraiment.
13:31Avec ses souvenirs.
13:32Et évidemment Patachou qui découvre Brassens.
13:35Bah oui c'est vrai.
13:36C'est une vraie histoire.
13:37Ouais.
13:38Et alors quand les gens sont pas contents dans la salle elle coupe les cravates.
13:41Bah il vient Brassens il vient pour montrer des chansons à maman.
13:44Pour lui dire j'ai des chansons pour vous.
13:46Elle a dit arrêtez tout voilà vous allez commencer demain à chanter vous même.
13:50Elle lui a dit j'ai jamais fait ça.
13:51Il a dit mais puis il voulait pas le faire du tout.
13:53Il était timide comme tout.
13:55Et donc il a commencé le lendemain.
13:57Et là maman avait pris un grand ciseau et les gens qui ne l'écoutaient pas.
14:00Ouais.
14:01Elle y allait prenez la cravate et elle la coupait.
14:03Coupait la cravate.
14:04Et la légende est partie de là.
14:05C'est la partie de là.
14:06Et après elle l'accrochait.
14:07Et alors tu dis qu'il a eu une relation avec ta maman Brassens.
14:10Écoute.
14:11Oui.
14:12J'étais trop jeune pour quelque part.
14:13Ce n'est pas grave puisque tu dis que mon père n'était pas fidèle non plus.
14:16Mais j'en sais rien.
14:17Papa aussi.
14:18Papa c'était un galérien.
14:19Tu le sais.
14:20La moto vient de mon père par contre.
14:21La moto ça vient de papa.
14:22Il était ingénieur chez Gnoméron.
14:24Quand maman était secrétaire chez Gnoméron.
14:26Et j'ai toujours été.
14:27On est toujours tout gamin.
14:28J'étais en bécane moi.
14:29Tout le temps.
14:30Tout le temps.
14:31Tout le temps.
14:32Et alors ce qui est drôle c'est pour finir sans la moto.
14:33C'est que comme j'étais trop jeune.
14:35J'avais pas le droit de conduire malgré qu'on soit un rebelle.
14:38Et Anne-Marie qui est maintenant l'épouse de Michel.
14:43Les vacances avec nous qui fait partie de la famille.
14:46C'est elle qui conduisait quand on traversait les villages.
14:48On était en mobilette tous les deux.
14:50On traversait les villages.
14:51Pouf elle conduisait.
14:52Et après je reprenais la mobilette.
14:53Alors c'est vrai.
14:54Edith Piaf se penche sur ton berceau.
14:56Tout à fait.
14:57Elle venait me faire des bises.
14:59Pour t'embrasser le soir.
15:00Elle venait me faire des bises.
15:01On habitait au premier.
15:03C'est pour ça aussi que je suis devenu batteur ou bassiste.
15:05Enfin batteur surtout.
15:06Mais j'en entendais que là bas c'est la batterie moi.
15:08Quand t'es à un étage au dessus.
15:09Et tout ce que t'entendais c'est la batterie.
15:10Donc c'est ce qui m'a imprégné.
15:12Après je me suis retrouvé effectivement percussionniste.
15:14Oui.
15:15Et donc elle venait le soir me faire la bise.
15:18Bon.
15:19C'était gentil de sa part.
15:20Mais je préférais une autre.
15:21Qui était une très belle dame.
15:23Très jolie.
15:24Qui sentait très bon.
15:25Et qui avait des gros plots.
15:27Ça me plaisait.
15:28J'étais bébé.
15:29Elle s'appelle Maria Vincent.
15:30Alors tu deviens très pote avec le fils de Marcel Pagnol.
15:32Oui tout à fait.
15:33De Frédéric.
15:34Qui fabrique des motos.
15:36Des trucs et tout pareil.
15:37Des bombes surtout.
15:38Il fabriquait des bombes.
15:39Ah oui carrément.
15:40Il n'arrêtait pas.
15:41Il fabriquait des bombes.
15:42On avait les pellicules qui étaient très très inflammables.
15:44Les pellicules de son père.
15:45De films sublimes.
15:46Et il arrivait à faire.
15:47Dans les ronds comme ça.
15:49Il faisait des bombes avec les pellicules de son père.
15:51Et on bricolait les motos ensemble.
15:52Et alors le père était souvent sous.
15:53Et il défonçait la porte.
15:54Il a défoncé.
15:55Marcel Pagnol.
15:56Ça ne l'est pas ça.
15:57Son père un jour avait abusé un peu du Bourgogne.
15:59Une chose comme ça.
16:00Il avait défoncé la porte de notre maison à Aquini dans l'heure.
16:04Voilà.
16:05Que je respecte et que j'ai toujours aimé cette petite ville d'Aquini.
16:09Alors un jour dans les coulisses de l'ABC, tu croises un personnage un peu particulier
16:14qui s'appelle Michel Sardou.
16:15Ouais.
16:16Mais alors il est habillé n'importe comment.
16:17Il est…
16:18On dirait…
16:19Attends.
16:20Il n'est pas habillé n'importe comment.
16:21Il a les mêmes pompes pointues blanches que moi.
16:23Des pompes affreuses.
16:24Genre des pompes crèmes qu'on avait, qui étaient la mode.
16:27Et on est quand même très très très jeunes tous les deux.
16:29Et nos parents sont en train de faire une pièce qui s'appelle l'impasse de la fidélité.
16:34Et nous voilà…
16:35Donc maman m'a demandé de venir.
16:37Et Fernand a demandé à son fils de venir.
16:39Et on se retrouve.
16:40C'est la première fois qu'on s'est rencontrés.
16:42On s'est trouvé très très sympa.
16:43On les discute il y a un peu.
16:44Et on ne s'est pas vus après.
16:45Pendant 10 ans.
16:46Ouais.
16:47Mais c'est vrai qu'à l'époque tu rêvais d'aller au Vietnam.
16:50Tu cherchais l'aventure.
16:51Alors moi c'est quand j'étais à l'armée.
16:52Ouais.
16:53Pas à l'armée.
16:54Je suis parti donc tout de suite aux États-Unis.
16:56Donc moi je n'ai pas connu malheureusement l'époque du golf et tout ça.
16:59Parce que je suis parti aux States assez vite.
17:01Parce qu'il n'y avait plus une école qui me voulait en France.
17:03C'est bon j'étais nul.
17:04Donc je me suis retrouvé aux États-Unis.
17:06Et là par contre je suis devenu un brillant élève.
17:08On va savoir pourquoi.
17:09Et je voulais faire le Vietnam.
17:11Ouais.
17:12Je trouvais que c'était une expérience intéressante.
17:14On est donc en 66.
17:16Donc c'est pas encore le Vietnam le plus terrible.
17:19Ils ont besoin de traducteurs.
17:20Donc moi je voulais faire le Vietnam.
17:22Maman est tout de suite intervenue.
17:23Pof je n'ai pas fait le Vietnam.
17:24Je me suis retrouvé à Berlin.
17:25Je suis allé à fait vite.
17:26À Berlin ça a été formidable aussi.
17:27Parce que du coup j'ai découvert plein de choses.
17:30Je me suis retrouvé avec des traducteurs pour le mur.
17:33Donc j'ai trouvé ça très très intéressant.
17:35Et sorti de là je cherchais du boulot.
17:37Et c'est là où j'ai retrouvé Sardou.
17:38Et alors là il y a une chanson qui s'appelle America America.
17:41Voilà exactement.
17:42C'est la première collaboration avec Michel.
17:43Première chanson qu'on fait ensemble.
17:45Elle disait quoi ?
17:46Elle disait San Francisco Bridge.
17:48C'était le rêve américain.
17:49Oui j'avais pas l'intention de faire des chansons moi là-bas.
17:52Mais il n'avait pas de succès à l'époque Michel encore.
17:54Non Michel était…
17:55Je faisais la promo pour lui.
17:58Je me rappelle parce que je suis arrivé.
18:00J'ai trouvé un job grâce à un ami de ma mère.
18:04Joss Baseli.
18:05Grâce à Joss Baseli je me retrouve aux éditions Barclay.
18:08Nouvelles éditions Barclay.
18:09J'avais essayé de faire des boulots avant ça marchait pas.
18:11Enfin bon bref j'étais nul quoi qu'il arrive.
18:13Et puis timide.
18:14Beaucoup trop timide.
18:15Donc je me retrouve aux éditions Barclay.
18:16Et là la première personne que je rencontre c'est Michel.
18:19Voilà.
18:20Et je savais pas trop quoi faire aux éditions Barclay quand il me disait
18:23mais t'as qu'à faire de la promo.
18:24Quelqu'un comme moi qui est timide.
18:26Faire de la promo c'est une catastrophe.
18:28Tu vois une catastrophe.
18:29Je me souviens j'ai encore les flashs de frappant à la porte des…
18:32Tu sais j'amenais les disques.
18:34Ils en voulaient pas les programmatores des chansons de Sardou.
18:36Ils en voulaient pas c'est que j'osais pas rentrer surtout.
18:38Donc j'avais un paquet de disques à la main.
18:40Je faisais toc toc toc.
18:42Personne ne me répondait.
18:43Et moi j'avais l'habitude de n'entrer que quand on me disait
18:46vous pouvez rentrer monsieur tu vois.
18:47Genre on fait toc toc toc.
18:49Et à ce moment là t'avais un autre qui passait.
18:50Couvrait la porte.
18:51Bonjour ma chérie enfin etc.
18:52Moi je tuerais petit chemin je me glissais.
18:54Et j'attendais que mon paquet de disques c'est vrai.
18:56Parce que je l'ai encore en image ce truc là.
18:58Alors l'autre il essayait de vendre sa salade.
19:00Ouais ma cocotte tu vois c'est extraordinaire c'est le tube de l'été.
19:02Moi je fermais ma gueule je suis dans un coin.
19:04Et il s'en allait.
19:05Et moi je vous disais toujours pas.
19:06Et au bout d'un moment je faisais.
19:07C'est quoi vous voulez quoi vous ?
19:09Jamais l'indice que Michel Sardou.
19:11Oui bah posez ça là.
19:12Bah non parce que vous essayez de l'écouter quand même ça me ferait plaisir.
19:16Personne écouté oui je verrai je verrai.
19:18Et je repartis en disant c'est pas un métier pour moi.
19:20Et à la fin on a fait de la promo discothèque.
19:24Et Michel venait avec moi.
19:26On se barrait tous les deux avec nos piles de disques.
19:28Alors vous vous faites tatouer évidemment le même truc avec Michel.
19:31Ah ça c'est quand ça marche un peu mieux.
19:33Oui oui après.
19:34Vous faites tatouer un aigle chacun.
19:35Le même hein.
19:36Vous avez un aigle sur vous qui est le même.
19:38Tous les trois.
19:39Michel Sardou, Taubi et moi.
19:42Les trois amis inter-séparables.
19:45Michel avait commencé à toucher un peu d'argent.
19:47Donc il nous avait emmené avec lui.
19:49Et on est parti à...
19:50On est carrément parti à Los Angeles.
19:52Incroyable.
19:53Ouais.
19:54Qu'est-ce souvenir.
19:55Alors vous croisez entre temps parce qu'il y a tellement de choses dans ce bouquin.
19:57Vous croisez Jim Morrison.
19:59Oui tout à fait.
20:00Quand même.
20:01Chez Barclay.
20:02Il est dégoûtant et Jim Morrison il bave.
20:04Vous croisez chez Barclay.
20:05Oui oui.
20:06Je suis resté trois jours de vacances s'il était là-bas.
20:09Mais c'était dommage de voir des gens comme ça.
20:13C'est pour ça que je le dis là bien fort.
20:15La cam est une saloperie les mecs.
20:17C'est vraiment une saloperie.
20:18Même tous ceux qui disent que c'est pas si mal que ça de légaliser un tel ou un tel
20:21ou un tel ou tel truc.
20:22C'est quand même une saloperie.
20:23Ça fait pas des...
20:24Crois-moi ça fait pas des beaux vieillards.
20:26Sûrement pas.
20:27Et alors parmi toutes les chansons que vous allez écrire Pierre.
20:29Evidemment des énormes succès.
20:30On va en parler dans quelques instants.
20:32Il y en a une qui est évidemment absolument fantastique.
20:36Qui marque la carrière.
20:37Écoutez la carrière de Johnny.
20:38A force de briser dans mes mains les guitares.
20:46Sur des scènes violentes sous des lumières bizarres.
20:54A force de forcer ma force à cet effort.
20:59Pour faire bouger mes doigts.
21:01Alors évidemment c'est « J'ai oublié de vivre » de Johnny.
21:05Et là c'est un triomphe.
21:07Ouais là c'est un triomphe.
21:09Alors là aussi c'est là où tu t'aperçois de l'énormité de gens comme...
21:14Enfin d'artistes comme Johnny ou comme Sardou.
21:17Tu poses ta voix témoin et c'est pas moi qui ai posé la voix témoin.
21:20C'est un monsieur qui s'appelle Jacques Cardenas qui avait posé la voix témoin.
21:22Un formidable chanteur.
21:24Qui malheureusement nous a quittés.
21:25Mais qui était un formidable chanteur qui avait posé la voix témoin à Toulouse.
21:28Et chantait très très bien.
21:30Mais entre cette voix témoin et d'un seul coup le miracle de la voix de Johnny.
21:34Et le jour à la nuit.
21:36Mais c'est arrivé aussi avec Sardou.
21:38C'est moi qui avais posé les voix témoins beaucoup sur plein de chansons.
21:41Alors justement Pierre, on va parler de ça.
21:43Parce qu'évidemment après vous commencez, vous écrivez pour Sylvie Vartan.
21:46Oui.
21:47T'as sorti bien aimé.
21:48Vous voyez d'ailleurs comment Johnny et Sylvie ça va plus.
21:52Bah malheureusement non.
21:53Malheureusement oui.
21:54À l'époque.
21:55Ils étaient tellement beaux tous les deux.
21:56Ouais.
21:57Mais enfin bon.
21:58C'était presque voilà ils étaient partis.
22:01Sylvie était partie sur quelque chose qu'elle voulait absolument.
22:04Une espèce de rêve américain qu'elle a eu.
22:06Finalement avant Johnny quand tu réfléchis bien.
22:08L'américain l'a fait avant que Johnny ait le sien.
22:12Et puis Johnny lui qui était à fond la caisse, qui marchait, qui faisait 260 dates par an.
22:16C'est compliqué de garder un couple.
22:17Franchement.
22:18C'est vrai qu'un jour il dit David maquette.
22:21Et vous allez chercher David.
22:23Il traverse Paris en grillant tous les feux avec sa bagnole.
22:26Et David arrive complètement malade.
22:27Il vit de restaurant.
22:28Il dit regarde ça.
22:29Regarde il va pas bien.
22:30À Montmartre.
22:31On était monté à Montmartre.
22:32Et donc Johnny, je rejoins Johnny.
22:36Il fait à fond la caisse.
22:38Il vit de la Molitor.
22:39Il récupère à fond la caisse le petit.
22:41On traverse Paris à fond.
22:43Et là on arrive à Montmartre.
22:45Et enfin à Montmartre on commence à dîner.
22:48Et là le mot me dit non mais attends je préfère rentrer à la maison.
22:51Je me sens pas bien.
22:52On retraverse Paris à 2,50 du début jusqu'à la fin.
22:56On traverse de partout.
22:57Il dépose.
22:58Et une fois qu'on se retrouve tous les deux dans la voiture.
23:00Il me dit.
23:01Tu vois quand même mon fils m'inquiète.
23:03J'ai dit attends.
23:04Il y a des raisons.
23:05Tu viens de traverser Paris comme un dingue.
23:06Tu es un cinglé.
23:07C'était vrai.
23:08Il a été l'état.
23:09C'est normal que le pauvre s'inquiète.
23:12Alors parmi toutes les chansons tous ses succès.
23:14Notre Johnny.
23:15Évidemment parler de Sardou.
23:16Je voudrais quand même qu'on entende ça.
23:17Écoutez simplement parce que ça c'est un énorme succès.
23:20S'il y a des mots qui t'ont fait pleurer mon ange et d'autres qui t'ont révolté.
23:38C'est dix ans plus tôt.
23:39J'adore cette personne.
23:40Voilà.
23:41Une des plus grosses ventes de Sardou.
23:43Ouais.
23:44Ouais.
23:45Et encore une fois revaut mais c'est pas possible.
23:47Encore j'accroirais.
23:48L'ombre du génie.
23:51Michel disait de Jacques Revault qu'il ferait chanter une chèvre ou qu'il ferait chanter
23:55une chaise.
23:56Voilà.
23:57L'un des deux.
23:58Alors il y a Je Vol.
23:59Oui.
24:00Quand même.
24:01Je Vol c'est Michel qui fait la musique là.
24:03Ouais.
24:04Et donc c'est toi qui fais les paroles de Je Vol.
24:06Je fais une partie des paroles mais la grande partie des paroles c'est moi.
24:09Très honnêtement.
24:10Ouais.
24:11Michel n'avait que le départ.
24:13Il ne savait pas où aller parce que la musique était tellement excellente
24:16qu'il était compliqué de faire un développement musical là-dessus.
24:21C'était comme une boucle.
24:22C'est très moderne.
24:23C'était ce qui se passe pas dans ces boucles.
24:25Il y a un ping-pong comme ça.
24:26Il y en a qui a une idée.
24:27L'autre envoie l'idée.
24:28C'est comme ça que vous travaillez ?
24:29Ouais.
24:30Il y avait juste...
24:31Je crois qu'on était...
24:32Le tout début c'est...
24:33On venait de lire Jonathan Livingstone de Goéland.
24:36Et il voulait un truc qui soit vraiment aérien qui vole.
24:40Ouais.
24:41Et moi j'ai pensé je vole.
24:42Oui mais je vole avec le môme qui se fait la malle de chez lui tu vois.
24:45Ouais.
24:46Il vole en vérité.
24:47Alors il y a plusieurs réalisations évidemment d'albums avec Michel.
24:50Comme il y en aura avec Johnny, directeur artistique.
24:53Bien sûr.
24:54On va entendre une autre chanson de Michel qui te doit beaucoup.
24:57Et qui est un succès.
24:58Écoute ça.
24:59Ça donne envie d'aller danser.
25:00Je sais pas.
25:01Faire la Java.
25:14C'est donc être une femme.
25:16Ah ouais.
25:17Alors être une femme, un des souvenirs les plus agréables de chansons de ma vie ça.
25:21Tu vois.
25:22Autant certaines fois les chansons sont dures à faire.
25:25Compliquées.
25:26Tu as peur de l'artiste avec qui tu travailles.
25:28Tu as peur de l'auteur avec qui tu travailles.
25:30Quand tu travailles avec quelqu'un comme Delanoé ou Lemel.
25:32Tu vois tu sais quand même...
25:34Avant de dire un mot tu réfléchis trois fois en disant je vais passer pour une burne.
25:37Ce sont des gens qui étaient tellement tellement haut de gamme.
25:39Pareil pour enfin bon tous avec qui tu travailles.
25:41Mais là ça a été fantastique parce que chacun a amené à une phrase.
25:46Voilà.
25:47Mais joyeux.
25:48Comme une tour d'une table là.
25:49Tu as encore écouté là.
25:50Voilà.
25:51Voilà.
25:52Ça c'était voilà.
25:55Chacun a amené à une idée.
25:56Chacun un mot.
25:57Bah oui parce que c'était...
25:58Puisque c'était uniquement un développement de tout ce que les femmes allaient devenir
26:02dans les années 2000.
26:03Ce qui s'est passé d'ailleurs.
26:04Alors ça aussi c'est un truc de fou.
26:07Tout le monde dit que c'est...
26:08Les ligues mais c'est un...
26:09C'est à la gloire des femmes la chanson.
26:11Elle est 100% à la gloire des femmes.
26:13Michel a fait cette chanson être pour dire voilà ce qui va se passer les gars.
26:16Elles vont devenir pilote d'avion.
26:18Elles vont devenir ministre de la défense quelqu'un.
26:21Elles vont devenir...
26:22Tu vois c'est ça.
26:23Voilà ce qui va se passer.
26:24Michel n'est pas celui qu'on croit.
26:25Il n'est pas du tout.
26:26Pardon ?
26:27Il n'est pas ce bougon, ce type...
26:30Non, non, non.
26:31Il a une façade.
26:32Il s'est mis un...
26:33Il s'est mis une espèce de carapace éventuelle sur la tête.
26:36Alors Michel a toujours été comme ça.
26:38Voilà.
26:39L'indifférence entre, par exemple, Michel et moi c'est que lui, Michel, quand quelqu'un
26:42l'emmerdait, il y a toujours des gens, tu sens que ça va être un emmerdeur.
26:45Il coupait court tout de suite.
26:47Alors que moi j'avais tendance à être gentil, parler, parler jusqu'au moment où vraiment
26:50je me fâchais tellement il était emmerdant.
26:51Il y a une fidélité forte entre vous.
26:52Il y a une fidélité forte entre vous.
26:53Oui, une fidélité forte.
26:54Vous racontez que c'était la grosse, on va dire, déconnade.
26:56Vous vous mettez à poil dans le lit des hôtels de Sophie Darrell, je crois.
27:01Je ne vais pas vous raconter ça.
27:02C'est drôle de voir Sophie Darrell maintenant.
27:03Sardouz, imaginez faire ça.
27:04Ça paraît fou.
27:05Voilà.
27:06C'était des longues tournées.
27:07Ici, on faisait des très très longues tournées.
27:09Quand on faisait une tournée, on faisait une tournée de printemps, une tournée d'été,
27:12une tournée d'automne et une tournée d'hiver.
27:14En bref, on était en tournée toute l'année.
27:16C'était une tournée de l'année, quoi.
27:17Et on fait cette tournée et Sophie était très adorable, très rigolote.
27:22Présentatrice de la télévision.
27:23Voilà.
27:24Mais la légende des tournées, c'est que généralement, tu arrives toujours à te faire une fiancée
27:28dans une tournée.
27:29Ce n'était pas le cas.
27:30Et je dis, genre avec Michel, ça va mal finir cette histoire.
27:34Il faut absolument qu'elle ait un peu de légende, cette jeune femme.
27:37Et on savait qu'elle prenait son petit déjeuner une certaine heure très tôt le matin.
27:40On arrive tous les deux comme ça, comme des...
27:44Mais vraiment, à part de loup, on se fait ouvrir la porte par la dame d'étage.
27:49On se fit la poêle, on se met dans le lit.
27:51Un de chaque côté sans bouger comme ça, sans bouger.
27:54Immédiat.
27:55Arrive le petit déjeuner qui arrivait à 9h du matin.
27:58Le mec ouvre la porte.
28:00Il ouvre les rideaux.
28:01Bonjour mademoiselle Darrel, comment allez-vous ?
28:03Il se retrouve avec les deux mecs, un de chaque côté, en train de dire,
28:06dis donc, qu'est-ce que ça s'est bien passé ?
28:08Comment veux-tu qu'elle raconte quoi que ça ?
28:09Et c'est la vérité.
28:10C'est ça.
28:11Elle le dit derrière.
28:12C'est ça aussi Michel Sardou.
28:13Ouais, c'était sympa, c'était sympa.
28:14Ouais, ouais.
28:15Je voudrais qu'on entendre un autre chanteur.
28:16Vous allez peut-être le reconnaître.
28:17On va écouter ça.
28:19C'est une voix.
28:20Moi, personnellement, j'adore.
28:21Écoutez ça.
28:22C'est vrai.
28:23C'est vrai.
28:24C'est vrai.
28:25Même si je n'atteins jamais la creuse, je courrai toujours la gueuse.
28:37Même si je n'atteins jamais la creuse, je courrai toujours la gueuse.
28:40C'est pire Billon.
28:41Ouais, c'est vrai.
28:42Quand même.
28:43Ça fait toujours bien ça.
28:44Ouais.
28:45Avant de faire la bamba triste.
28:46Ah oui, t'as prévu la bamba triste.
28:47Avant de faire tout ça.
28:48Une voix absolument étonnante.
28:50Ouais.
28:51Alors la creuse, tu sais pourquoi ?
28:52C'est parce que c'était tellement compliqué ce que j'écrivais,
28:54qu'un jour, Régis Tallard, notre grand ami, restera notre ami à vie avec Jacques Rovaux.
29:00Régis Tallard me dit, c'est bien ce que t'écris, mais ça n'atteindra jamais la creuse.
29:04Je dis bon ben allez.
29:05Ça fait une chanson.
29:06Et c'est avec ça que j'ai fait mon tube.
29:07Ouais.
29:08Comme quoi Régis Tallard était un génie et Jacques Rovaux aussi, c'était des mecs très très forts.
29:11Même en essayant de te dire, en essayant de t'expliquer quelque chose,
29:15c'est de t'en donner une phrase qui fait en sorte que c'est la seule fois où t'as fait un tube.
29:19Je voudrais, Pierre, qu'on parle de deux femmes, deux femmes extraordinaires avant de terminer cette émission.
29:24D'abord, on va écouter la première.
29:26C'est complètement inattendu.
29:28C'est une voix particulière écoutée.
29:30C'est la vie, c'est chouette.
29:44Et tu chantes ça.
29:45Et ce sont évidemment vos mots, vos paroles.
29:47Alors oui, je ne me rappelle plus ce que j'ai fait là-dessus pour dire la vérité.
29:50C'est vous qui réalisez le disque et c'est qui qui chante ?
29:52C'est Jodie Foster.
29:54T'imagines ce que c'est Jodie Foster.
29:56Jodie Foster, vous avez fait chanter Jodie Foster.
29:58J'ai fait chanter Jodie Foster qui avait déjà, je ne sais combien,
30:00qui avait déjà plus d'Oscars que moi de poids dans ma salle de gym.
30:04Elle avait des Scars de partout.
30:06Et une femme absolument charmante, intelligente, parlant français comme tout.
30:10Pourquoi et comment je l'ai fait chanter, je ne peux absolument pas m'en souvenir.
30:13Je pense qu'on m'a demandé de le faire.
30:15J'ai rencontré C'est Jodie Foster.
30:17Je n'ai plus jamais rencontré de ma vie.
30:18J'ai suivi sa carrière bien évidemment dans tous ses films.
30:20Mais alors, il y a un détail avec Alcatraz, c'est qu'elle ne pouvait pas dire
30:24la vie c'est chouette quand on a eu l'amourette parce qu'elle avait des sifflantes.
30:27La vie c'est chouette quand on a eu l'amourette.
30:29Et je lui avais filé du chewing-gum entre les dents.
30:31Carrément.
30:32Je te jure.
30:33Non.
30:34C'est des types vrais et authentiques.
30:36Elle doit s'en souvenir d'ailleurs.
30:37Ouais.
30:38Et maintenant, je voudrais qu'on en entende une autre, une autre chanteuse
30:40que moi personnellement j'adore.
30:41Et dont vous avez vous partagé une vraie histoire d'amour Pierre.
30:44Ah oui.
30:45On va le dire.
30:46Avec cette voix-là écoutez.
30:47Tu sonnes, il n'y a personne, je crois que t'as mal compris.
30:54Moi aussi j'adore.
30:55Ouais, c'est Joël.
30:56Joël.
30:57Chanteuse du groupe Il était une fois.
30:58Joël.
30:59Quand je dis une véritable histoire d'amour, parce que vous allez faire quasiment
31:01son dernier disque avant qu'elle nous quitte tragiquement.
31:03Oui.
31:04Alors, c'est drôle, je ne connais pas cette photo.
31:06C'est trop blanc.
31:07Alors, tu ne peux pas faire un bon disque si tu n'es pas amoureux des gens avec qui
31:13tu travailles.
31:14Voilà.
31:15Déjà, dans un premier temps.
31:16C'est très compliqué de dire ça à ta compagne quand t'as une compagne.
31:18Très compliqué.
31:19Je pense que Jacques Rovaux, parce qu'on va revenir toujours au génie, était fou amoureux
31:23de Vartan.
31:24Comme moi j'étais fou amoureux de Vartan quand on a travaillé ensemble.
31:26Je pense qu'il aurait travaillé avec Joël, il aurait été fou amoureux de Joël.
31:29Je pense qu'il était amoureux de Sardou, comme moi je le suis quand on chante ensemble.
31:33Je pense qu'il était amoureux de Johnny.
31:35Cet été, ça n'existe pas.
31:38Je veux dire, sans amour, sans amour on ne fait pas un bon disque.
31:40Ce n'est pas vrai.
31:41Oui.
31:42Mais Joël, dites-moi.
31:43Parlez-moi de Joël.
31:44Joël Mogensen.
31:45Oui, Joël Mogensen.
31:46Chanteuse de ce groupe mythique.
31:47Il était une fois qu'il nous quitte à l'âge de 29 ans.
31:50Terrible.
31:51Quel corps.
31:52On revient au même truc.
31:53Il y a des trucs qu'il faut vraiment faire attention.
31:55Alors j'aurais été son père, je serais passé aussi comme ça.
32:00Tu ne fais pas attention à tout malheureusement.
32:02Tu as de la chance, tu passes au travers.
32:04Parlons de la drôme, par exemple, sur les enfants.
32:06Tu as de la chance, tu passes au travers.
32:07Tu as beau essayer de parler à tes enfants, de dire attention, ne touchez pas à ci, ne touchez pas à ça.
32:11Tu as de la chance, tu passes au travers.
32:13Tu n'as pas de chance, tu es dedans.
32:14Elle en est morte.
32:15C'est ça que vous dites, Pierre.
32:16Oui, je pense qu'elle a dû prendre une saloperie.
32:18Je ne sais pas ce qui s'est passé du tout.
32:20J'ai entendu dire que la saloperie qu'elle avait prise était plus compliquée que normale.
32:26C'est-à-dire qu'on parle toujours de coke et je pense qu'il devait y avoir autre chose là-dedans.
32:30Mais ce n'est pas du tout un assassinat, simplement.
32:31Mais qui est derrière tout ça, des mauvaises fréquentations ?
32:35C'est une fréquentation, c'est une déception peut-être.
32:38Peut-être on avait fait cet album ensemble qui avait une jolie accroche et une jolie écoute,
32:44mais pas forcément un triomphe par rapport à ce qu'elle venait de faire.
32:46C'est très compliqué d'être en solo.
32:48Tu vois, je ne sais pas, Matt Pokora s'en est sorti, il y a plein de gens qui sont sortis.
32:53Mais c'est compliqué, ce n'est pas si simple que ça.
32:56Donc peut-être cette déception, à nouveau une nouvelle équipe.
33:00Peut-être que cette équipe était moins au jus de carotte que moi je ne le suis.
33:04Mais des gens nocifs aussi, des mauvaises fréquentations, des gens nocifs.
33:06Dans ce milieu, il y a ça aussi ?
33:08Oui.
33:09Je ne sais pas si c'est les gens nocifs, si c'est toi qui les entraînes dans ton sillon,
33:13ou si c'est eux qui t'entraînent.
33:14C'était un hommage, 29 ans Joël.
33:16Voilà, c'est épouvantable, elle avait tout pour elle.
33:19Elle aurait fait du cinoche, elle aurait fait des choses comme ça.
33:21Elle aurait fait peut-être de la télé.
33:22Peut-être qu'elle aurait fait de la télé.
33:23C'est une fille qui parlait plusieurs langues.
33:25C'était nécessaire.
33:26On remonte à 15 piges, il y a 15 piges de ça.
33:29Une fille, une jolie femme comme ça, qui parlait plusieurs langues,
33:32qui est intelligente, qui connaît bien le métier,
33:34aurait fait une merveilleuse émission de télé par exemple, tu vois.
33:37Elle est là, elle est dans notre cœur Joël.
33:38Elle l'est.
33:39Elle sait qu'on l'aime encore.
33:40Vraiment.
33:41Je voudrais avant de se quitter Pierre, qu'on pourrait entendre comme ça.
33:43Je suis touché par cette photo, je ne me rappelais pas de cette photo.
33:46Incroyable.
33:47Dingue.
33:48Un mot quand on pense à Joël ?
33:49Pauvre petite.
33:50Avec un clap-trap.
33:51Il y a un clap-trap, le truc à droite.
33:53Oui.
33:54Voilà.
33:55Elle sera toujours belle ?
33:56Elle sera toujours belle.
33:57Oui, bien sûr.
33:59Elle est partie.
34:00Elle est partie belle.
34:01Elle fait quand même partie.
34:02Elle a encore un fan club incroyable.
34:04Elle fait partie des héros.
34:06C'est héroïque.
34:08Et puis, on se rappellera surtout des titres qu'elle a fait avec
34:12« Il était une fois » qui était formidable.
34:13Oui.
34:14On réentendait Joël, mais je voudrais qu'on se quitte avec la voix de celui
34:17qui est toujours on the road.
34:19Il sera toujours on the road, Johnny.
34:21Oui.
34:22Johnny ?
34:23Sur la route ?
34:24Quelque part là-haut, il est sur la route ?
34:25Oui, mais il est avec nous quand on roule.
34:27La route, qu'est-ce que c'est de faire le voyage quand on est avec les frères,
34:30quand on est avec Philippe et avec Billy,
34:33avec tous ceux qui volent rouler avec nous, Jégé, la dernière fois ?
34:36Qu'est-ce que c'est ?
34:37Tu regardes la route, et puis le soir, qu'est-ce que c'est ?
34:40Tu débriefes, tu fais ce qu'on faisait ensemble.
34:42Regarde, j'ai vu ici.
34:43Moi, j'ai vu un aigle.
34:44C'est incroyable parce que moi, j'ai vu un lapin et l'autre, il a vu un loup.
34:47Et puis le troisième, il avait une vieille voiture américaine qu'il voulait acheter.
34:50Tu débriefes le soir, et qu'est-ce que c'est ?
34:51C'est pas juste ses souvenirs que tu bouffes.
34:53Tu ramasses.
34:54Tu ramasses ses souvenirs de tout le monde en même temps.
34:56Oui.
34:57Allez, il est sur la route.
34:58Bonne route, Johnny.
35:00On the road.
35:01Et Johnny, quelque part, anègle les livres de Pierre Villon.
35:04Merci, Pierre.
35:05Merci à toi-même.
35:06Merci.
35:07Ça m'a fait très plaisir, vraiment.
35:08Merci beaucoup.
35:09Je voulais faire brûler mes yeux
35:14À force de crier mon amour jusqu'aux cieux
35:22À force de jeter mon cœur dans un micro
35:27Pourtant les projecteurs
35:31Comme une croix dans le dos
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