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  • il y a 23 heures
Dans cette interview diffusée sur TV5 Monde, Sam Bernett revient sur sa folle jeunesse et sur son amitié avec Johnny Hallyday. Auteur du livre « Toute ma vie pour la musique », il partage des anecdotes inédites sur les années rock, les coulisses du showbiz français et l’énergie indomptable de Johnny. Un témoignage rare et vibrant pour tous les passionnés de l’idole des jeunes.

Catégorie

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Musique
Transcription
00:00Bonjour Sam Bernet.
00:04Bonjour Patrick.
00:05Ah si on pouvait dire que quelqu'un a vécu pour la musique, toute sa vie pour la musique, c'est vous.
00:10Eh oui, c'est ma vie, c'est mon carnet de route musical.
00:13Ouais.
00:13Toutes mes anecdotes, toutes mes rencontres, tous les gens.
00:15On va dire, on va dire alors quoi, vous avez tenu des boîtes de nuit, vous avez connu toutes les plus grandes stars du showbiz,
00:21vous avez vécu des aventures dans une vie absolument de dingue.
00:25Ouais mais drôle, oui dingue, dingue, formidable, magnifique.
00:29Oui, animateur radio, européen, RTL, partout.
00:32RFM, oui.
00:33Oui.
00:33Oui, oui, oui.
00:34Oui, c'est un parcours musical, c'est-à-dire que moi je suis né dans la musique pour la musique
00:38et ça a été mon souhait le plus vif dès le départ.
00:43J'ai voulu travailler dans la musique, faire de la musique et puis voilà.
00:47Vous grandissez dans un milieu musical, puis alors un jour, il y a quoi, c'est le Golf Drouau, c'est des endroits comme ça,
00:53on va entendre une chanson, écoutez cette voix.
00:55Oui.
00:55Parce qu'elle est quand même très présente dans votre bouquin.
00:59« La vallée de la mort et le désert »
01:02Johnny Ryder.
01:02« De l'or »
01:04Alors ça c'est le « Wouh » comment il s'est dit « Johnny Ryder » ?
01:08« Wouh »
01:08« Wouh »
01:09« Wouh »
01:09Et ça c'est une chanson qui s'appelle « Johnny Ryder » vous lui avez écrite pour lui.
01:13Oui, avec Mallory, à son retour de sa première traversée de la vallée de la mort en 72, je crois, oui.
01:23Et j'avais pensé, j'avais griffonné un petit texte en pensant à lui et en l'imaginant là-bas sur sa moto, avec tous les gars derrière.
01:30Et puis quand je lui ai soumis, il m'a dit « Formidable ».
01:33Mais écoutez ça, mais écoutez ça.
01:35« Comme un ange a fallu, bien lancé, un sourd, je mange dans la vie de soleil, ils ont peur de… »
01:43« Johnny, moi, et vous, là, viens »
01:45« Ils ont peur de Johnny Ryder, ça c'était le rêve de Johnny et votre rêve aussi, les motos, les traversées des États-Unis. »
01:53Oui, il l'a fait plusieurs fois, j'en ai même fait avec lui, puisqu'à un moment donné, moi, j'ai habité à Santa Fe au Nouveau-Mexique pendant quelques années.
02:00Et Johnny, à chaque passage de traversée du désert entre Los Angeles et le Colorado, la vallée de la mort, il passait quelques jours à Santa Fe avec moi.
02:09Donc il venait vos voies, il me disait « Tiens, Sam, on va aller traverser quelque part. »
02:13Oui, et puis il y a un truc formidable, il y a un formidable restaurant qui s'appelle « The Cowgirls ».
02:18Et comme son nom l'indique, il est tenu par trois anciens mannequins américains, des filles superbes.
02:24Elles ont ouvert un restaurant et c'est un petit peu le lieu où tous les gens se retrouvent pour dîner, écouter de la musique à Santa Fe.
02:31Et il y a un groupe qui joue régulièrement.
02:33On vous voit avec la moustache, là, on fait un photo en noir et blanc, là.
02:36Avec Johnny, là.
02:37C'est à Avoriaz, c'est à Avoriaz, pendant le festival du film fantastique d'Avoriaz.
02:43Oui, alors Johnny, Johnny, alors, et Johnny, il était même en une du bouquin.
02:47« Sam, on ne peut pas partir, on a volé le volant. »
02:49C'est marqué, là.
02:50Ça, c'est quand même une phrase de Johnny.
02:51Ah oui, mais ça, on va y en venir là-dessus.
02:53Mais à Santa Fe, à un moment donné, il y avait un groupe sur scène, un groupe américain de rock.
02:58Et Johnny n'a pas pu s'empêcher de se lever.
02:59Il est allé chanter avec eux.
03:01Et il a fait un bœuf formidable.
03:02Alors, les gens ne le connaissaient absolument pas, mais tout le monde a applaudi très fort.
03:06Mais le plus drôle, c'est que le lendemain, la petite diaspora belge-française du coin
03:11a appris que Johnny chantait aux Cowgirls.
03:13Et il y avait une queue d'une heure le lendemain devant le restaurant,
03:16alors que Johnny était déjà reparti.
03:17Il n'avait pas du tout prévu de revenir chanter.
03:19– Vous voyez ces images-là, il vous embrasse, c'est l'amour.
03:21Regardez cette photo, incroyable, parce que vraiment…
03:25– Ça, c'est photomaton, un jour de rire, on avait déjeuné.
03:30C'était à Voriaz encore, c'était à Voriaz.
03:34Non, ce n'est pas le photomaton, c'est des photos instantanées, Polaroïde.
03:38C'était des Polaroïde.
03:39– Il y a une photo, un selfie avec Johnny qui est à l'intérieur du bouquin.
03:43Il y a des photos formidables dans le livre.
03:45Elle est triste aussi parce que c'est la dernière fois où vous l'avez vue.
03:48– C'est un peu le même genre, mais revue est corrigée.
03:50– Donc il vous a dit un jour, vous étiez aux États-Unis,
03:52il vous a dit on va aller chez mon…
03:54Il adore les pâtes, il paraît.
03:56– Oui, oui.
03:56– On va aller manger des pâtes.
03:57– On est allé à Malibu dans son restaurant italien préféré,
04:01où il a été reçu comme d'hab par le patron qui nous a tapé dans le dos,
04:05qui nous a offert de la grappa, on a passé une bonne soirée.
04:08Et puis en remontant chez lui un peu plus tard pour boire un dernier verre,
04:12j'ai levé mon, comme on le fait naturellement, j'ai levé mon verre.
04:15J'ai dit Johnny, à ta santé.
04:19Et il m'a dit, tu sais, je vais te dire un truc,
04:22j'ai une sale tâche au poumon.
04:23Et je ne l'ai pas revu.
04:26– Oui.
04:27Il savait qu'il fallait tenir la vie comme ça.
04:30– C'était le début de la fin.
04:30– Jusqu'au bout.
04:31– Parce qu'il avait quand même quelque chose d'incroyable.
04:33Vous avez des souvenirs avec lui.
04:35Un jour, il adorait balancer les bolides dans la mer, par exemple.
04:41Vous en racontez une, là.
04:42– Oui, après un spectacle à Port Barcaresse, près de Perpignan,
04:48il y avait une grande plage où on était tous réunis.
04:51Après le spectacle, le lendemain, les musiciens, toute l'équipe, les régisseurs.
04:56Et moi, à l'époque, j'avais un petit boogie, un petit bolide très rigolo.
05:02Et Johnny me dit, il faut absolument que je l'essaie.
05:04C'est formidable.
05:05Il y a un moteur Porsche.
05:06Ça doit blinder.
05:07Tu roules sur la plage avec ça ?
05:09J'ai dit, oui, je roule sur la plage.
05:11Et donc, je lui dis, ben, vas-y.
05:12Et là, devant nous, comme si nous avions été au spectacle,
05:15toutes les équipes étaient là.
05:16Et on voyait passer Johnny comme un fou dans le bolide une fois,
05:19deux fois, faire des dérapages, etc.
05:21Et au bout de la plage, il y avait un petit ponton en bois.
05:24Et là, sur le coup, tout le monde stupéfait.
05:26Voir le boogie se diriger vers le ponton.
05:29Et tout d'un coup, prendre le ponton.
05:30Et on voit la voiture s'envoler.
05:32Ah oui.
05:33De quelques mètres.
05:34Et plouf, glouf, glouf, glouf.
05:36Et Johnny qui se marrait dans l'eau.
05:37Et Johnny qui sort de là, la tête hors de l'eau, tout rigolos,
05:40en disant, dis donc, ça va.
05:42Alors, vous avez des souvenirs dans les boîtes de nuit.
05:44Vous avez dirigé plein de boîtes.
05:45On va reparler.
05:46Mais avec Johnny, un jour, vous voyez Johnny en train de boire un verre
05:49avec Franck Zappa, Daniel Balavoine.
05:52C'est quoi, le…
05:53Ben, Zappa, il venait au Rock'n'Roll Circus.
05:56C'est une des premières boîtes que j'ai créées à Paris.
05:59Et il était de passage à l'Olympia quelques années plus tard.
06:03Et il cherchait une boîte.
06:04Et il s'était renseigné.
06:05Je crois que son attaché de presse avait dû lui dire…
06:07Parce qu'il parlait du Rock'n'Roll Circus.
06:09On lui a dit non, il y a une autre boîte maintenant.
06:11Mais c'est Sam qui la tient.
06:13C'est le Martins dans le bois de Boulogne.
06:15Et Zappa vient.
06:16Mais il vient très tôt.
06:17Et il demande à la porte d'une façon un peu timide.
06:20C'est la fille à la porte qui m'a raconté ça plus tard.
06:23Elle me dit, je vois un monsieur, moi j'ai vu que c'était Zappa, mais je n'osais pas trop.
06:26Et il me dit, est-ce que Sam est là ?
06:28Et elle dit, bien sûr, entrez.
06:29Et quand il me voit, il me dit, ah oui, c'est toi.
06:32J'étais sûr à peu près que c'était toi.
06:34Il y avait tellement de bonne musique au Rock'n'Roll Circus que je voulais absolument…
06:37Et donc, il se retrouve à boire un verre avec Johnny, c'est quand même des moments.
06:40Johnny arrive à ce moment-là, je lui dis, il y a Zappa, il s'assoit avec Zappa,
06:44et la voie en arrive, et j'ai une photo improbable devant moi.
06:48Alors, il y a une autre fois, vous racontez dans le bouquin, vous qui tenez les boîtes,
06:51un jour, vous dites, comme ça, tout naturellement, vous sortez pour boire un verre sur le trottoir,
06:55et puis vous vous asseyez sur le trottoir.
06:57Il y en a deux qui boivent un verre.
06:59Vous mettez au milieu, c'était qui ?
07:00Hendrix et Otis Redding.
07:02Non mais, ça n'arrive pas à tout le monde, ça.
07:06Alors, boire un verre entre Hendrix et Otis Redding sur un trottoir de la rue Saint-Benoît, c'est ça.
07:12Rue Saint-Benoît, devant le bilboquet.
07:14Mais là, c'est encore pareil, je le dis, j'ai souvent été au bon moment, au bon endroit.
07:18Alors, des fois, j'ai provoqué ça, évidemment.
07:20Et puis, il y a des fois, là, on est au bilboquet,
07:23Jimi Hendrix est de passage à Paris parce qu'il enregistre,
07:27Otis Redding vient de passer à l'Olympia,
07:28et tout le monde a rendez-vous au bilboquet puisque c'est la boîte à la mode.
07:33Et il fait très chaud, je sors et je vois deux types assis sur le bord du trottoir
07:39en train de fumer et je m'assois et c'est Otis et Jimi.
07:43Il vous arrive des trucs, vous racontez comment Adamo qui donne un coup de poing à un type ?
07:47Non mais attendez, on n'imagine pas Salvatore qui est tellement gentil.
07:51Oui, on était en tournée avec Salvatore et pendant longtemps, à l'époque,
07:58on faisait des tournées longues l'hiver, ça a duré deux mois, trois mois,
08:01donc c'était une famille à la fin, vraiment.
08:03Et on est dans un restaurant, une brasserie qui nous ouvre tardivement,
08:06qui accepte de nous recevoir et comme je faisais en même temps mon émission sur RTL,
08:12j'en profitais toujours pour enregistrer, j'avais un agra avec moi, un magnétophone,
08:15et j'enregistrais toujours des petits trucs.
08:17Et puis donc après le repas, on se racontait des blagues avec toute l'équipe,
08:21je mets le magnéto sur la table et je commence à régler,
08:24je sors mon micro et je commence à parler.
08:26Et là, le patron arrive, il nous arrache le micro,
08:29il y a une bousculade terrible, il nous pousse vers la sortie,
08:32Adamo se fâche et le dit, le patron dit,
08:36on ne dira jamais de mal dans mon restaurant alors qu'on n'avait pas du tout parlé de ce restaurant.
08:39Et comment Adamo se fâche et lui met une beigne dans le visage.
08:43Je suis stupéfait de voir Adamo, voir ses origines siciliennes remonter.
08:50On en reparlera la prochaine fois, on le verra, on lui fera raconter parce que c'est quand même pas...
08:54J'ai même vomi sur Adamo.
08:55Ah oui, mais ça, ça ne se raconte pas à la télévision.
08:58Ça ne peut pas se raconter à la télévision, Sam.
09:00Alors par contre, il y a une histoire que vous avez déjà racontée,
09:02mais on est tellement fasciné encore, c'est la mort de Jim Morrison
09:06qui trouve la mort dans votre boîte de nuit.
09:10– Rock and Roll Circus.
09:11– Oui, oui, oui.
09:12Ben oui, Jim, il était arrivé en avril à Paris
09:16puisque son avocat, qui était également celui de Frank Sinatra,
09:21lui avait conseillé de quitter les États-Unis avant qu'on ne lui confisque son passeport
09:25parce qu'il était sur le point d'être arrêté par le FBI à cause de toutes ces histoires.
09:29Et donc, il arrive à Paris.
09:30Il avait choisi Paris pour s'exiler parce que, poète, Verlaine...
09:34– Il avait grossi, il était couvert de barbe.
09:36– Il ne faisait plus d'un quintal, il avait une grosse barbe.
09:39Et puis, lui aussi, on lui a dit, si tu veux écouter de la bonne musique,
09:42il faut aller reconnaître le circus.
09:43Il est arrivé d'ailleurs la première fois, personne ne l'a reconnu.
09:46Et c'est mon disque jockey qui était américain qui est venu me dire,
09:50mais je crois que c'est Morrison, donc je suis allé lui faire sa connaissance.
09:53– Il avait sa place au bar.
09:54– Il avait sa place.
09:56– Alors vous dites, il était complètement déprimé,
09:57il buvait tout ce qu'il pouvait.
09:59– Oui, puis il y a eu des anecdotes drôles.
10:02Alors il est devenu très pote avec Johnny, d'un seul coup,
10:05et surtout avec Richard Boranger.
10:07Alors là, c'était drôle parce que l'un ne parlait pas une brogue d'anglais,
10:11l'autre ne parlait pas français.
10:13Et il arrivait à se comprendre comme deux alcooliques.
10:16– Alors vous racontez qu'un soir, il est là,
10:19et puis vous voyez deux types qui sont avec lui.
10:21Vous avez l'air de penser que ce ne sont pas des gens forcément très recommandables.
10:24et puis il disparaît, et puis on vient vous dire qu'il y a les toilettes,
10:30qu'il y a une porte fermée avec quelqu'un à l'intérieur dans les toilettes.
10:33– Bah oui, quelqu'un vient m'averser.
10:34Alors moi, je ne surveille pas tous mes clients, évidemment,
10:37il y a un monde fou, mais comme je savais qu'il était toujours au bar,
10:40à un moment donné, je ne le vois plus au bar.
10:41Je dis, bon, il a dû partir aux toilettes ou je ne sais trop.
10:44Et effectivement, il y a la jeune fille qui s'occupait du vestiaire
10:47qui est venue me prévenir que les toilettes étaient fermées depuis un bon moment
10:50et qui était tambouriné à la porte et qui n'avait pas de réponse.
10:52– Donc vous allez faire, vous, Sam, défoncer la porte ?
10:54– Non, pas moi, mais le garçon de sécurité.
10:57– Et qu'est-ce que vous voyez derrière cette porte ?
10:58– Je vois un garçon affalé sur la cuvette des toilettes,
11:01la tête entre les jambes.
11:04– Il avait du sang qui coulait ?
11:05– Et quand on relève son visage, il y a une espèce de bave mousseuse,
11:10un peu de sang.
11:10– Il était mort, en fait.
11:11– Il était mort et j'avais un très très bon client qui était médecin
11:15que j'ai fait appeler immédiatement et il a constaté le décès immédiatement.
11:20Il a dit qu'il est mort.
11:23Il a ausculté une minute le temps de constater qu'il était mort.
11:25– Donc vous dites que le corps a été transporté,
11:29contrairement à ce qu'on a raconté pendant des décennies,
11:31a été transporté pour être mis rue Bautreyi
11:33où il était supposé vivre dans sa baignoire
11:35en faisant croire qu'il était mort ailleurs que dans la boîte.
11:38Pourquoi ? Parce qu'il ne fallait pas dire qu'il était mort dans la boîte ?
11:40– Non, je pense que oui, il fallait qu'il ait, entre guillemets,
11:43une mort plus digne que celle d'être mort dans les toilettes
11:45d'une boîte de nuit à Paris, quoi.
11:47Donc il y a eu pas mal d'histoires qui ont circulé sur cette mort.
11:51Moi, j'ai eu la chance d'avoir plusieurs témoignages
11:53qui ont confirmé que ma version était la bonne.
11:58Et effectivement, les deux sbires qui étaient là,
12:01qui étaient visiblement ses dealers,
12:04qui lui avaient donné de l'héroïne qu'il avait sniffée,
12:07une héroïne à 80% pure qu'il avait sniffée,
12:10qui lui avait foudroyé le cerveau en quelques secondes.
12:14Et cette drogue était destinée à sa petite amie, à Pamela Courson.
12:20Et je ne sais pas, il devait être dans un moment dépris.
12:22– Donc il n'a pas pris la bonne drogue ?
12:24– Il l'a tout pris.
12:25– Il s'est trompé, il a pris celle de sa compagne ?
12:27– Non, il ne s'est pas trompé.
12:28Je pense qu'il était dans un soir de déprime et fortement alcoolisé,
12:31et qu'il a eu envie de se défoncer davantage.
12:34Et si je puis m'exprimer ainsi.
12:38Et il a sniffé la cocaïne qui était destinée à sa petite amie.
12:44Alors effectivement, les deux sbires sont montées.
12:46Non, il n'est pas mort, on connaît, il nous a déjà fait le coup,
12:48il s'évanouit, il est sous.
12:49– Il ne voulait pas être jugé responsable.
12:51– Moi, j'étais prêt à appeler police secours,
12:54parce qu'à l'époque, il n'y avait pas de SAMU,
12:55c'était police secours, ou les pompiers.
12:57Et le propriétaire de l'établissement qui avait été prévenu est arrivé,
13:02alors il est hors de question, s'ils veulent l'emmener, qu'il l'emmène.
13:06C'est vrai qu'il était aussi à l'époque le propriétaire de l'Alcadar de Paris,
13:10qui était au-dessus du rocadron de Circus.
13:12Et si la police arrivait, s'il y avait une enquête,
13:14on nous faisait fermer administrativement,
13:17et c'était 300 personnes de chômage.
13:18– Donc vous avez vu le corps de Jim Morrison transporté, qui était lourd.
13:21– Moi, j'ai vu le parcours.
13:22– Qui était très lourd, transporté de…
13:24– Alors, parti à travers l'Alcadar, qui était fermé à cette heure de la nuit,
13:29pour passer rue Mazarin, où une voiture ou un taxi les attendaient,
13:33pour emmener le corps rue Bautreyi,
13:35où là, il y a eu toute une mise en scène pour faire croire
13:37qu'il était mort chez lui, dans sa baigne noire.
13:39– Oui, et qui continue encore à être colporté, cette mise en scène.
13:42– Alors, moi, j'ai deux témoignages là.
13:44J'ai un témoignage de Marianne Fesful,
13:46qui, il y a 3-4 ans, sortait un album
13:48et donnait une interview à la BBC à Londres.
13:52Et on lui parlait, évidemment, de Jim Morrison,
13:55qui avait été non seulement son amant, mais un ami de toujours.
13:59Et elle disait, mais…
14:02On lui parle, mais alors, il est vraiment mort à Paris dans une boîte.
14:04Elle dit, oui, oui, je peux le confirmer,
14:05parce que j'étais présente, j'étais à Paris à ce moment-là.
14:08Et ce soir-là, je sais qu'on m'a prévenu
14:10qu'il était mort au Rock'n'Roll Circus.
14:12– Oui, oui.
14:12– Et un peu plus tard, ces musiciens,
14:14les musiciens des Doors, Krieger et Manzarek,
14:17quand je les ai rencontrés à Los Angeles,
14:19m'ont dit, le manager qui était arrivé à Paris en urgence
14:22pour prendre soin des formalités,
14:26leur avait dit, oui, il est mort,
14:28il est mort à Paris dans une boîte de nuit
14:30et il faut vous taire, il ne faut rien dire.
14:33– C'est incroyable.
14:34Une autre mort tragique,
14:35d'une personnalité que moi j'adore,
14:37qui était Joël, la chanteuse du groupe Il était une fois,
14:40qui meurt elle aussi,
14:41on peut le dire aujourd'hui, d'une overdose.
14:43– Bien sûr, bien sûr.
14:44– Pourquoi ce mensonge ?
14:46Pourquoi avoir menti pendant des décennies
14:47pour ne pas dire la vérité sur la mort de Joël ?
14:49– Oui, peut-être pour la préserver,
14:51préserver sa famille, préserver ses proches, probablement.
14:55– Qu'est-ce qui s'est passé ?
14:56On va dire, vous avez été l'amant de Joël.
14:58Vous le dites dans ce livre.
15:00– Oui, oui, absolument.
15:01On a une belle histoire ensemble.
15:02On a une très très belle histoire ensemble.
15:04Il a été trahi par son chien.
15:06– Oui, ça c'est drôle.
15:08– Oui, c'est plus drôle, effectivement.
15:10– Le chien vous reconnaît.
15:11– Elle arrive avec Serge Coulen,
15:13qui était son compagnon de l'époque.
15:15Elle a son petit chien dans les bras.
15:17Le chien me connaissait parfaitement.
15:19On est sur le trottoir,
15:21on marche les uns vers les autres
15:22et le chien saute des bras de Joël
15:24et vient sauter dans les miens.
15:26Serge me regarde droit dans les yeux
15:27et dit « Toi, mon gars, tu t'es fait ma gonzesse. »
15:30– Un mot sur Joël.
15:32Quel drame ?
15:33Comment on peut en arriver là ?
15:35Qui a tué Joël ?
15:38– Moi, je sais, mais je ne le dirai pas.
15:40– Vous dites qu'elle a vraiment été tuée.
15:42Elle a été tuée par un dealer, c'est quoi ?
15:44– Oui, oui, quelqu'un qui l'a entraîné
15:47à prendre une saloperie, oui, bien sûr.
15:49Je crois que vous en avez parlé avec Pierre Billon.
15:51– Oui, c'est quelqu'un de vivant aujourd'hui ?
15:54– Oui, oui, bien sûr.
15:55– On ne peut pas dire la vérité ?
15:56– Enfin, moi, personnellement,
15:57ce n'est pas à moi de la dire.
15:58Mais en ce qui concerne Joël,
16:00il y a eu effectivement quelqu'un
16:02qui lui a proposé à prendre de la drogue
16:03et cette drogue l'a tuée,
16:04sauf qu'elle était dans un très mauvais espace professionnel,
16:07puisqu'après avoir quitté Il était une fois,
16:10elle avait voulu faire une carrière solo.
16:13Ses albums ne marchaient absolument pas.
16:14D'ailleurs, Pierre Billon, dont je vous parlais
16:16il y a une seconde, a produit l'un de ses disques
16:18et ça ne marchait pas du tout.
16:21Le public n'a pas du tout accroché
16:23à la Joël chanteuse qu'au groupe Il était une fois.
16:26– Mais derrière ça, Sam, vous racontez…
16:29– Elle était malheureuse, oui.
16:29– Elle était malheureuse.
16:29– Mais vous racontez le vrai showbiz,
16:31le vrai côté du showbiz.
16:32Alors, il y a des côtés drôles
16:32et puis il y a des côtés aussi tragiques
16:34qui ont toujours été dissimulés.
16:36On n'a pas toujours dit la vérité.
16:38– Il y a plein de choses, on ne se dit pas.
16:39Il y a la vérité, évidemment.
16:41La preuve, je vais vous dire une chose.
16:43Lorsque Eddie Mitchell a sorti son premier disque
16:45avec les Five Rocks
16:48et qu'il entend à la radio sur Europe 1,
16:51le présentateur, l'animateur dirait
16:53et voici maintenant le nouveau disque des Chaussettes Noires.
16:57Et Eddie est dans la voiture.
16:58Il entend sa voix, il entend son groupe
17:00et ça s'appelle Les Chaussettes Noires.
17:02Il ne le savait pas.
17:03Ses producteurs chez Barclay
17:04et une lénière de Roubaix
17:07qui avait fait un stock de chaussettes
17:08dont il ne pouvait se débarrasser
17:09avaient décidé ensemble de faire un deal
17:11et d'appeler le groupe Les Chaussettes Noires.
17:13Et là, c'est une chose aussi
17:14qu'on n'avait pas dit à Eddie Mitchell.
17:17Il a appris dans la voiture
17:18que son groupe s'appelait Les Chaussettes Noires.
17:20– T'es raconté parce que tout à l'heure,
17:21on a fait saliver les gens.
17:23Sam, on ne peut pas partir, on a volé le volant.
17:25Ça, il faut quand même le raconter.
17:26On n'a pas raconté l'histoire.
17:28C'est quoi ? C'est Johnny qui parle.
17:29– C'est une des nombreuses anecdotes
17:30et d'histoires drôles avec Jolly Hallyday.
17:33C'est qu'un soir, effectivement,
17:35un soir d'été, c'était au mois de juin,
17:38il sortait de l'Elysée Matignon
17:40qui était une boîte aussi très, très en vogue.
17:43Et il était très, très fatigué.
17:45Très, très fatigué.
17:46– Il était très saoul.
17:47– Oui, il avait beaucoup bu,
17:49il était fatigué, il avait une journée difficile.
17:51Et une nuit encore plus difficile.
17:54Et je le vois partir
17:55et demander sa voiture au voiturier.
17:58Et je lui dis, t'es tout seul,
18:00tu ne vas pas rentrer chez toi comme ça,
18:02je vais te raccompagner.
18:04Je prends les clés au voiturier,
18:06donc j'ouvre la porte côté passager
18:08pour faire entrer Johnny,
18:09je claque la porte, je fais le tour.
18:10Et pendant que je fais le tour de la voiture,
18:11j'entends tambouriner des hurlements
18:13à l'intérieur de la voiture.
18:14J'ouvre évidemment la portière côté chauffeur
18:17et je lui dis, t'es malade, il y a un truc,
18:19qu'est-ce que tu as ?
18:20Il me dit, Sam, on ne peut pas partir.
18:22J'ai mis, pourquoi on ne peut pas partir ?
18:23Sam, on ne peut pas partir.
18:25J'ai mis, pourquoi ?
18:26On a volé le volant.
18:27C'est vrai, c'est vrai.
18:31Ce qui est incroyable.
18:32Vous l'avez accompagné, Johnny,
18:33sur la tournée de Johnny Circus, entre autres.
18:35Oui.
18:35Et une histoire quand même incroyable,
18:37c'est que son père, Léon Smet,
18:40qui suivait les tournées de son fils
18:42et qui était, quoi, un vagabond SDF,
18:45il était à la rue.
18:46Oui, il était à la rue, c'était un clochard.
18:49Et il s'arrangeait toujours pour se trouver
18:51dans une ville où passait Johnny.
18:53Et il arrivait souvent qu'un policier
18:58ou un gendarme vienne sur les lieux du spectacle
19:01et demande à voir Johnny en lui disant
19:02« Monsieur, on a trouvé un clochard
19:06derrière la garde d'Amiens
19:07qui nous a montré sa carte d'identité.
19:10Léon Smet, il nous a dit que vous étiez son fils. »
19:14Et Johnny disait à ce moment-là
19:15« Oui, oui, absolument, une seconde, restez là,
19:18je reviens vers vous dans un moment. »
19:20Et moi, il m'appelait.
19:21Et il préparait une enveloppe
19:23avec de l'argent dedans,
19:25pas mal d'argent dedans.
19:26Et il me disait « Tu accompagnes les gendarmes,
19:28le gendarme ou le policier
19:30et tu vas remettre ça à mon père
19:31mais tu lui dis que je ne veux pas le voir. »
19:33Il n'a jamais voulu le voir.
19:34Non.
19:35Le revoir.
19:35Non.
19:37Johnny avait cette blessure en lui.
19:39Vous le sentiez, ça ?
19:41Il a vécu, vous savez,
19:42il a vécu des moments difficiles, Johnny.
19:44Il est abandonné à la naissance.
19:46C'est sa tante, sa famille et les cousines
19:51qui le recueillent.
19:52Ce sont des saltimbanques,
19:54mais dans le sens vrai du terme,
19:56qui font des tournées dans toute l'Europe.
19:58Et Johnny, à 7 ans,
20:00se retrouve, 6-7 ans,
20:01se retrouve à Londres,
20:03dans un hôtel sordide
20:04qui sent la fumée de cigarette,
20:07le chou bouillis,
20:09la mauvaise cuisine.
20:10Ils sont entassés dans cette chambre
20:12et la famille emmène Johnny
20:16tous les soirs en coulisses
20:17et il passe sa vie dès 6-7 ans
20:19à Copenhague, à Hambourg,
20:20en Allemagne, à Genève.
20:22Johnny, quand il rentre à Paris
20:23à 12 ans,
20:24il a fait le tour de l'Europe
20:25avec sa famille.
20:26Il est dans le show business
20:27depuis l'âge de 5 ans.
20:29Et il en a vu des vertes et des pas mûres.
20:31Donc c'est un gars qui disait toujours
20:32« Moi, je ne lâche rien. »
20:34Je ne lâche rien
20:35parce qu'il avait appris sur la route
20:36qu'on ne lâchait rien.
20:37Et il est arrivé justement grâce à ça.
20:40– Oui.
20:40Vous, vous en avez vu
20:41« Les vertes et des pas mûres ».
20:42On pourrait en parler des heures.
20:43Ils sont dans ce livre.
20:44– Oui, on pourrait essayer des heures.
20:45– On pourrait essayer des heures.
20:46Claude-François,
20:47vous êtes un des premiers
20:47à aller le voir quand il meurt ?
20:49– Tout de suite.
20:50– Dès qu'il est mort.
20:50– J'habitais à 300 mètres
20:52du boulevard Exelmans à l'époque.
20:54Dès que j'ai appris sa mort,
20:55je me suis précipité.
20:56J'étais le premier à monter.
20:58Il y avait Eileen,
20:58sa petite campagne de l'époque
21:00qui était en larmes évidemment effondrée.
21:02Et puis j'ai vu Claude
21:04et à ce moment-là,
21:05les secours sont arrivés,
21:07la police…
21:08– Les secours n'étaient pas encore arrivés ?
21:10– Pas encore, non.
21:11Pas encore.
21:11– Comment ?
21:12Il était déjà mort ?
21:13– Moi, je l'ai vu mort, oui.
21:15– Oui.
21:15– Je l'ai vu mort, oui.
21:16Je l'ai vu mort.
21:16Donc je suis reparti
21:17et je suis resté quelques instants.
21:19Puis après,
21:20tous les gens de sa société,
21:22de chez Flèche,
21:24ses collaborateurs,
21:25Bourgtaire,
21:25Drevaux, etc.,
21:26sont arrivés.
21:27– Et on voyait
21:28qu'il avait été électrocuté ?
21:29– Écoutez,
21:30je ne peux pas vous dire
21:30ce genre de choses.
21:32Tout ce que j'ai vu,
21:32c'est que quelqu'un allongé sur un lit
21:34et qui était visiblement mort.
21:38– Oui.
21:38Claude François,
21:39qui n'était pas facile,
21:41vous racontez comment un jour
21:42il affichait trois baffes
21:44à André Torrent,
21:45animateur de radio.
21:45– Oui.
21:46– Une baffe,
21:47mais une sacrée baffe.
21:48– Ah oui ?
21:48– Au forêt nationale de Bruxelles,
21:51où il venait de sortir de scène,
21:53totalement hystérique,
21:54la chemise déchirée,
21:55le torse nu,
21:56transpirant,
21:57et Torrent s'approche de lui
21:59et…
22:00Alors, je ne sais pas
22:01ce qui s'est passé
22:01dans la tête de Claude,
22:02il voulait peut-être
22:03aller dans sa loge directement,
22:04il voulait peut-être
22:05qu'on n'ennuie pas,
22:06je ne sais pas.
22:07Mais Torrent,
22:07André s'est approché trop vite
22:09et il a pris une baffe,
22:10mais magistrale,
22:12devant tout le monde.
22:13– Incroyable.
22:14– Oui.
22:14– Incroyable.
22:14On pourrait parler de Gene Vincent.
22:16– Oui.
22:17– On pourrait parler de…
22:18– On peut parler.
22:18– On peut parler.
22:19– Allez-y,
22:19tiens un mot Gene Vincent quand même.
22:21– Ah ben Gene,
22:21c'est un des plus beaux souvenirs
22:22de ma vie
22:22parce que c'est quand même été
22:24quand nous étions au Golfe de Rouault,
22:25on avait 14, 15 ans
22:27avec Johnny, Dutronc et Eddie.
22:29C'était notre idole Gene Vincent.
22:31Et un jour,
22:31voilà qu'il arrive à Paris
22:32avec son manager,
22:34ils apprennent que la meilleure boîte
22:36pour écouter de la bonne musique,
22:37c'est le rock'n'roll circus
22:38et il débarque.
22:40Donc je rencontre Gene Vincent,
22:42je le prends dans mes bras,
22:45on s'embrasse,
22:46je le referai à boire,
22:47on passe toute la soirée ensemble,
22:48ils partent au petit matin
22:49et il devait repartir à Londres
22:51au petit matin.
22:52Donc ils ne dorment pas.
22:53Et ce qu'on me raconte plus tard,
22:54ce que Gene me raconte plus tard,
22:56c'est qu'ils sont devant leur hôtel
22:58en attendant un taxi,
23:00ils n'ont pas de bagage,
23:01juste qu'une housse à vêtements
23:03et un briefcase
23:04et Gene est tellement fatigué,
23:07il s'assoit sur le bord du trottoir,
23:09le taxi arrive,
23:10le manager monte dans le taxi
23:12et part.
23:13Et Gene reste sur le trottoir,
23:15tout seul, dans Paris,
23:16sans argent,
23:17il ne parle pas un mot,
23:18il ne sait pas où il est.
23:19La seule chose dont il se souvient,
23:21c'est le rock'n'roll circus.
23:22C'est incroyable.
23:23Et il ne sait pas non plus où c'est.
23:24Et il va se balader,
23:27traîner dans Paris
23:28jusqu'au soir,
23:30jusqu'à l'ouverture du club
23:31où il demande à un taxi,
23:33parce qu'il n'a pas d'argent,
23:34mais il monte dans un taxi,
23:35de l'emmener au rock'n'roll circus.
23:37Arrivé là-bas,
23:38on me prévient,
23:39je paye le taxi
23:40et Gene me raconte cette histoire.
23:42Sauf qu'à l'époque,
23:43il n'y a pas de téléphone portable.
23:44Le lendemain matin,
23:45j'appelle Londres
23:46pour avoir le manager.
23:48On n'arrive pas à le joindre.
23:49Donc Gene passe la soirée chez moi,
23:51la nuit chez moi,
23:52puis deux jours,
23:53puis trois jours.
23:54Et il reste trois nuits chez moi.
23:55Et on habite ensemble
23:56avec mon idole.
23:58Et à la fin,
23:59donc on a le manager qui dit
24:00prends-lui un billet d'avion,
24:01je te rembourserai, etc.
24:03Gene me dit,
24:04écoute,
24:04je ne sais pas du tout
24:05comment te remercier
24:06parce que tu as été formidable.
24:08Je lui dis, écoute, chante.
24:10Il me dit, d'accord,
24:10je chanterai ce soir
24:11au rock'n'roll circus.
24:13Et à ce moment-là,
24:13il faut trouver des musiciens.
24:15Premier réflexe,
24:15j'appelle Johnny Hallyday.
24:16Johnny, est-ce que tu peux
24:18prêter tes musiciens
24:19à Gene Vincent ?
24:20Et Johnny tombe de sa chaise.
24:21Il me dit, oui,
24:21mais à une condition.
24:23Je monte chanter avec lui
24:24Biba Polula à la fin.
24:25Et j'ai le plus beau
24:27boeuf du monde
24:28sur scène devant moi,
24:30Gene et Johnny
24:31avec l'orchestre de Johnny
24:32en train de chanter
24:34Biba Polula.
24:35Un mot,
24:36vous rencontrez Eric Clapton,
24:38inconnu,
24:38pas d'argent.
24:39Il est logé
24:40dans un hôtel miteux
24:41à Paris
24:41parce qu'il débute.
24:43Non, mais c'est du truc.
24:44Il faut l'avoir vécu.
24:45Le label Barclay
24:47sortait son premier
24:4845 tours
24:49et Clapton était venu
24:51à Paris
24:52pour faire de la promo
24:53et le directeur artistique
24:54qui l'accompagnait,
24:55qui était un ami
24:56Christian Landais,
24:56savait que moi,
24:57j'avais vu Clapton déjà,
24:58enfin, le groupe Cream
24:59et que j'aimais beaucoup
25:01et il m'avait dit,
25:02j'ai Clapton à Paris,
25:03si tu veux,
25:04on dîne ensemble,
25:05on va le chercher
25:05après la promo,
25:07on va le chercher,
25:07on dîne ensemble.
25:09Et je rejoins Christian,
25:11on prend un taxi
25:12et je vois,
25:13on passe le bouloir
25:13Sébastopol,
25:14on arrive Gare de l'Est,
25:15on arrive vraiment
25:16dans un quartier
25:17un peu bizarre
25:18et une ruelle,
25:19une impasse
25:19avec l'enseigne
25:21d'un vieil hôtel
25:22tout pourri
25:22et je lui dis,
25:23mais où on va là ?
25:24Il dit,
25:25on va chercher Eric
25:26et là,
25:27on est allé dîner
25:28à la Coupole.
25:28Metallica,
25:31vous produisez
25:31les deux premiers albums
25:33et il est inconnu encore,
25:35Metallica,
25:36le plus grand groupe
25:36de hard rock du monde
25:37aujourd'hui.
25:38Oui,
25:38c'est le plus grand groupe
25:39de hard rock du monde
25:39et je pourrais être milliardaire.
25:40Oui,
25:40vous avez produit
25:41deux albums de Metallica
25:42quand même.
25:43J'étais à l'époque
25:44associé avec un producteur anglais
25:46avec lequel on faisait
25:47beaucoup de productions communes
25:49et il me dit,
25:50écoute,
25:50j'ai un groupe,
25:50j'ai vu à Manchester,
25:52si ça t'intéresse,
25:54on peut le signer ensemble,
25:56moi pour l'Angleterre,
25:57toi pour la France
25:57et on enregistre,
26:01on fait un premier album
26:02qui marche bien
26:03avec une option
26:05pour un deuxième
26:05qui marche encore mieux
26:07et là,
26:07ils commencent à monter
26:08en puissance
26:09et la maison Warner
26:10leur propose
26:11un million de dollars
26:12pour venir chez eux.
26:13Et là,
26:14vous n'y arriviez plus.
26:15J'étais plus possible.
26:16On pourrait raconter
26:17comment Jerry Lee Lewis
26:18et Chuck Berry
26:18demandent de l'argent
26:19en liquide
26:20avant de monter sur scène.
26:21On pourrait raconter
26:22plein de trucs,
26:23on pourrait raconter
26:23Pierre Richard,
26:24votre grand copain,
26:25Tiki Holgado,
26:27merveilleux Tiki,
26:27quand même,
26:28hein ?
26:28Tiki.
26:30J'ai produit
26:31le premier 45 tours
26:32de Tiki
26:33avec son groupe
26:34Dog Die,
26:35Sal Sal Harold,
26:38qui était produit
26:39en Angleterre,
26:40tenez-vous bien,
26:41par Robert Stigwood,
26:42producteur des Bill Gates,
26:44quand même.
26:44On pourrait raconter
26:44comment Michael Jackson
26:45voulait acheter
26:46le château de Fontainebleau.
26:47C'était formidable.
26:48Un mot là-dessus.
26:49Très vite,
26:49un jour,
26:50il se fait que
26:51Michael Jackson,
26:53qui allait régulièrement
26:54à Disneyland,
26:55Paris,
26:56décide de vouloir
26:57habiter la région,
26:58Seine-et-Marne
26:58ou proche de Disneyland.
27:00Je veux acheter
27:01une villa,
27:02une maison,
27:03quelque chose.
27:03Donc,
27:04on prend contact
27:05avec les plus grands
27:07agents immobiliers
27:08du super luxe,
27:09avec lesquels
27:10on se trimballe
27:11toute la matinée,
27:12la moitié de la journée
27:13en Seine-et-Marne
27:16et ça ne plaisait jamais.
27:17Non,
27:17j'aime pas,
27:18non,
27:18j'aime pas,
27:18non,
27:18j'aime pas remonter
27:19en voiture.
27:20Non,
27:20j'aime pas,
27:20j'aime pas.
27:21Et on repart le soir
27:22fatigué.
27:22On dit bon chauffeur,
27:23bon on rentre,
27:24on verra demain.
27:25Et on prend la route
27:26et tout à coup,
27:27Michael Jackson dit
27:28stop,
27:28stop,
27:29stop,
27:29stop,
27:30faites demi-tour.
27:31Mais pourquoi ?
27:32Mais comment ?
27:32Faites demi-tour.
27:33Faites demi-tour,
27:34on revient un kilomètre
27:35et là,
27:36je veux ça.
27:38Et tout le monde se retourne
27:39et c'est le château
27:39de Fontainebleau.
27:42Ah non,
27:43mais là,
27:43écoutez,
27:44on pourrait en parler
27:44des heures.
27:45C'est dans ce livre,
27:46Toute ma vie pour la musique,
27:47Sam,
27:48chez l'archipel.
27:49Un mot encore,
27:50tiens,
27:50une anecdote avec les houx
27:51dans un grand restaurant.
27:53Par exemple,
27:53les frères Trois-Gros.
27:55Trois-Gros,
27:55bah...
27:56Qu'est-ce qu'ils font
27:56les houx là-dedans ?
27:57Bah,
27:57ils mangent les plantes vertes.
27:58Ils mangent les plantes vertes.
27:59Surtout le batteur,
28:00Anne-Bouisselle qui était
28:00complètement...
28:01Vous vous étiez dit,
28:01attention les houx,
28:02ils sont dangereux,
28:03mais là,
28:03ils étaient calmes jusque-là.
28:05Jusque-là,
28:05ils étaient calmes
28:06et puis dans la voiture
28:08en allant.
28:09Puis on descendait à Lyon,
28:10en fait.
28:11Et Dominique Farrand
28:12qui organisait la tournée
28:13avec RTL,
28:14pour RTL,
28:15avait décidé de leur faire plaisir
28:16et de descendre
28:17chez Trois-Gros
28:18qui est quand même...
28:20C'est toujours un plaisir
28:20de descendre chez...
28:21Surtout de découvrir
28:23Trois-Gros
28:23pour des Anglais.
28:26Et...
28:26Et en arrivant,
28:27ils se tiennent plutôt bien.
28:28On boit l'apéritif.
28:30Et tout à coup,
28:31on voit le batteur,
28:31General Whistle,
28:32qui est tourné
28:33vers une immense masse de plants.
28:36Et il arrache des feuilles
28:37de caoutchouc
28:38et il les mâche,
28:39il les mastique devant tout le monde
28:40et il l'avale.
28:41Et tout le monde est tétanisé
28:43et on se fait virer du restaurant.
28:45Un dernier mot,
28:45Gainsbourg, tiens,
28:46Gainsbourg.
28:47Il y a des photos très drôles
28:48avec lui.
28:48Qu'est-ce que...
28:49Le meilleur souvenir avec lui,
28:50c'est quoi ?
28:51J'en ai beaucoup de souvenirs.
28:52Il y en a plusieurs.
28:54Quand je tenais le bus Palladium
28:56le matin,
28:57où il est lui aussi
28:59très fatigué...
29:01Ils sont souvent fatigués
29:02dans ce métier.
29:03Les nuits sont difficiles,
29:04vous savez.
29:04Les nuits sont difficiles,
29:05mon pauvre.
29:06On vous voit avec lui,
29:07il est en train de...
29:08Vous lui faites un shampoing,
29:09là, non ?
29:10Non,
29:10je lui pose un pot de fleurs
29:12sur la tête.
29:13Ça,
29:14il y a cette anecdote,
29:14mais auparavant,
29:15je vous dis au bus Palladium,
29:16il sort du bus Palladium,
29:17il est tellement fatigué
29:18qu'il s'assoit sur le trottoir
29:19pour fumer.
29:21Les flics,
29:21un quart de flic,
29:22passent,
29:23pensent que c'est un clochard,
29:24descendent,
29:25vont près de lui,
29:26ils voient Gainsbourg.
29:27Et Gainsbourg,
29:27je leur fais,
29:28mon petit père,
29:29il dit,
29:29bon,
29:30on va vous ramener.
29:30Ils le mettent dans le car,
29:31ils le ramènent chez lui.
29:32Et tous les soirs après,
29:33les flics passent,
29:34tapaient à la porte du bus
29:35en disant,
29:36il n'y a pas là,
29:36M. Gainsbourg,
29:37il n'a pas besoin
29:37qu'on l'accompagne.
29:39Et ça t'est arrivé
29:39très, très souvent.
29:41Et ça,
29:41c'était pendant une émission
29:42que je faisais sur RTL,
29:44le Super Club RTL,
29:45où j'avais invité Serge.
29:47Et c'était en public
29:48à Lille, je crois.
29:51Et donc,
29:52c'est pour ça
29:52que j'ai une veste
29:53un peu bizarre
29:53et des lunettes
29:55parce que la veille,
29:56j'avais pris un coup de poing
29:57par quelqu'un
29:58et on était là au bar,
30:01il y avait open bar,
30:02donc Serge ne se privait pas.
30:03Moi, je faisais attention
30:04parce que j'avais
30:05l'émission derrière.
30:06Et d'un seul coup,
30:07il prend un pot de fleurs
30:08et un photographe passe
30:10et il se met à genoux
30:11et il me donne
30:11le pot de fleurs.
30:12J'ai un réflexe,
30:13je lui pose le pot de fleurs
30:14sur la tête et voilà.
30:16C'est ça, c'est ça.
30:17Tiens, un dernier mot
30:18sur Jean-Pierre Mocky.
30:18Un de vos grands copains,
30:20moi, j'ai adoré lire
30:21qu'il avait peur
30:22que les huissiers,
30:23il n'avait plus d'argent
30:24à la fin de sa vie
30:25et il avait peur
30:26qu'on vienne lui saisir
30:27ses meubles,
30:27il avait trouvé une astuce.
30:29Oui, il avait fait mettre
30:31une poutre de bois
30:33en travers de la porte
30:35à 1,20 m.
30:36C'est-à-dire là
30:37où une personne
30:38ne peut passer un meuble
30:39ou quoi que ce soit,
30:40il fallait se baisser
30:41et où un huissier
30:42n'a plus le droit de passer.
30:43À un moment donné,
30:44donc il avait trouvé
30:45cette astuce
30:46pour que les huissiers
30:48ne lui emmènent pas
30:48ce qui lui restait.
30:49Il ne restait pas grand-chose.
30:50Moi, la dernière fois
30:51que je l'ai vu,
30:51quelques mois avant sa mort,
30:52il y avait trois chaises,
30:53une table et un chien.
30:54C'est tout ce qu'il y avait.
30:55Ah oui.
30:56Non, mais il était incroyable, lui.
30:57J'adorais.
30:58C'était un personnage
31:00qui pouvait agacer,
31:02mais c'était quelqu'un
31:03d'extrêmement généreux.
31:05Moi, j'ai des histoires
31:06formidables.
31:07Il gueulait tout le temps
31:07en disant...
31:08Quand j'ai écrit
31:09la biographie de Coluche,
31:11comme il l'avait bien connu,
31:13j'avais dit
31:13Jean-Pierre,
31:14il faudrait que tu me parles
31:15de Coluche un petit peu.
31:16Donc, j'avais été chez lui
31:16qui est Voltaire
31:17et il s'assoit et il me dit
31:19« Ah, ce Coluche,
31:20mais tu sais que la première fois
31:21que je l'ai rencontré,
31:23il s'est barré avec ma femme. »
31:26Tiens, allez, Coluche.
31:27Coluche.
31:28Coluche, vous l'avez bien connu, Sam.
31:29On va finir avec lui.
31:30Mais Coluche, ça a été pareil
31:32quand même à un moment donné
31:33quand il tourne
31:34Ciao Pantin,
31:35il est au fond du trou.
31:36Il est perdu dans la drogue.
31:38Complètement, oui.
31:39Et lui, avec drogue sévère,
31:41à la seringue.
31:42À la seringue.
31:43Ah oui, c'est terrible.
31:44Tu es obligé de partir aux Antilles
31:47pour se sevrer avec trois copains
31:50où c'est terrible
31:51d'après ce que ses copains racontent.
31:53C'est des moments terribles
31:56où ils se roulent par terre,
31:57où ils bavent,
31:57ils crient,
31:58ils cassent les meubles.
31:59Ils arrivent à le sevrer quand même
32:01et à revenir à Paris avec lui.
32:02Mais ce n'est plus le même.
32:03Ce n'est plus le même Coluche.
32:05Oui, oui.
32:06Et des fêtes avec 300, 400 personnes
32:08à la maison.
32:08Ah oui, chez lui, oui.
32:09C'est incroyable.
32:10Quoi, les piques-assiettes ?
32:11C'était quoi ?
32:11Il ne savait même pas qui c'était.
32:12Au début, c'est parti.
32:15À un moment donné,
32:15Coluche, quand il terminait
32:16une soirée dans un théâtre
32:18à Paris,
32:20il en avait marre
32:20d'aller au restaurant
32:21et après d'aller dans une boîte.
32:23Il dit bon,
32:23donc en général,
32:25on était un petit comité.
32:26Il disait bon,
32:27on va finir la soirée à la maison,
32:28on va faire des pâtes.
32:29On était 10, 15.
32:32Mais c'était le volume classique
32:33autour de Coluche.
32:35Mais après,
32:36les gens rencontraient
32:37d'autres gens qui disaient
32:38bon, vous allez chez Coluche ?
32:39Ah bon, il y a une fête chez Coluche ?
32:40Non, bon, on va venir aussi.
32:42Et à un moment donné,
32:43c'est devenu
32:43la plus belle boîte de Paris
32:45parce que du premier étage
32:46au rez-de-chaussée,
32:47il y avait 200, 300 personnes
32:48qui passaient tous les soirs
32:50que Coluche ne connaissait
32:51absolument pas.
32:53Et il ne connaissait pas
32:54les deux tiers des gens
32:54qui étaient là.
32:55Il y avait les cuisinières,
32:56Catherine et son amie,
32:58qui faisaient des soupières
33:00de pâtes,
33:02de ragoûts,
33:03de petits salés aux lentilles,
33:06etc.,
33:06qui servaient du monde
33:07toute la nuit.
33:07La plupart des gens
33:08ne les connaissaient pas.
33:09– Oui, un mot encore,
33:10Patrick Devers.
33:11Vous passez la veille
33:13de son suicide,
33:14vous êtes avec lui.
33:15La veille du suicide
33:16de Patrick Devers.
33:17– Oui, oui, oui.
33:18Il vient au Martins,
33:20il est tout seul,
33:21il a les mains dans les poches
33:22et je lui dis « qu'est-ce que tu fais ? »
33:23Il me dit « oh, ben je m'emmerdais un peu,
33:25je vais lui boire un verre »
33:26et on passe la soirée ensemble.
33:28Et le lendemain,
33:28j'apprends qu'il s'est suicidé.
33:29– Rien ne laissait penser ?
33:31– Ah ben ce soir-là, non.
33:33Il était même drôle, Patrick,
33:35quand il…
33:36on se racontait des tas de blagues,
33:37évidemment,
33:38il rigolait de bon cœur,
33:39c'était un garçon,
33:40un personnage très attachant,
33:42un des hommes les plus attachants
33:43que j'ai connu,
33:43ça c'est sûr.
33:44– Bon, allez,
33:45on pourrait parler des heures,
33:46cette fois il va falloir finir.
33:47– On fait une mini-série si vous voulez.
33:48– On pourrait faire une mini-série.
33:49Moi j'ai envie de finir
33:50parce qu'on parlait
33:51des drôles, Patrick Devers.
33:53Quelqu'un qui aimait les blagues,
33:55c'était Johnny,
33:55on va finir avec lui.
33:56Il y a plein de blagues.
33:58Mais alors des blagues,
33:59parfois ça pouvait mal finir.
34:00Dans le pénitencier,
34:01vous allez aller chanter,
34:02il va chanter dans une prison avec vous.
34:05– Je la compagne.
34:05– Des choses comme ça.
34:06À chaque fois,
34:06il y avait toujours des blagues.
34:07– Ben oui,
34:08parce que Johnny voulait chanter
34:09dans une prison
34:10depuis très très longtemps en France
34:11et on lui a refusé
34:12l'autorisation à chaque fois.
34:13Donc il a dit
34:15je veux quand même chanter
34:16dans une prison.
34:16Il a demandé aux autorités belges
34:18d'abord et suisses ensuite.
34:20Et ce sont les Suisses
34:21qui ont répondu les premiers
34:22pour le pénitencier de Beauchus
34:23à une demi-heure,
34:25trois quarts d'heure
34:25de voiture de Genève.
34:27Et donc on part.
34:29Moi je pars pour RTL
34:31pour faire le reportage pour RTL.
34:33Et on est quelques-uns.
34:35Il y a un journaliste,
34:35il y a Henri El-Kaïm,
34:37il y a Tony Franck,
34:38le photographe,
34:39et on part.
34:41Bon d'abord,
34:42c'est très émouvant.
34:43On voit tous ces types.
34:44Mais Johnny était ému
34:45dans le pénitencier.
34:46Beauchus, c'est le pénitencier,
34:48c'est des gens
34:48qui sont condamnés à perpète.
34:50Ils voulaient chanter
34:51comme Johnny Cash l'avait fait.
34:52Oui, voilà.
34:53Ils voulaient absolument.
34:54Ça, c'est Johnny Caméléon,
34:55Johnny qui veut toujours faire,
34:57etc.
34:57Mais ça marche.
34:59Et les gars,
35:00ils ont des fers au poignet,
35:02des fers aux chevilles.
35:03C'est terrible.
35:04Donc Johnny est très ému,
35:06il chante.
35:06Alors quand c'est le pénitencier,
35:07tout le monde est en larmes.
35:09Les prisonniers sont...
35:10Donc pas le droit de se lever.
35:11Ils n'ont pas le droit de se lever.
35:13Et là, tout le monde se lève.
35:15Spontanément,
35:16les gardiens ne peuvent rien faire.
35:17Puis ils laissent faire
35:17parce que c'est magnifique.
35:19Les musiciens pleurent,
35:20tout le monde pleure.
35:20Je pleure, Johnny pleure.
35:21Il ressort dans les coulisses.
35:23Et puis, il fallait quand même
35:24une note drôle dans cette histoire.
35:27Et avec Gilles Paquet,
35:28qui était l'attaché de presse de Johnny,
35:31on dit qu'on va faire une blague
35:32à El-Kaïm.
35:34Et on va le voir...
35:34C'est donc un des journalistes.
35:35Oui, le journaliste.
35:36Et on lui apporte...
35:38On demande au directeur de prison
35:39qu'on va faire une blague à un copain.
35:41Donnez-nous une des combinaisons orange
35:42des prisonniers.
35:44Et on dit à El-Kaïm,
35:45tu sais que pour sortir de la prison,
35:47il faut que tous
35:47qu'on remette une combinaison
35:48pour qu'on nous reconnaisse,
35:50pour pas qu'ils pensent
35:51que ce sont des prisonniers
35:51qui s'en vont.
35:53Et il fait,
35:53bon, très bien.
35:54Et on le laisse dans les coulisses
35:56et il met le truc.
35:57Et au moment où il sort,
35:58il y a des sirènes
35:59qui se déclenchent.
36:00Au moment où il monte dans la voiture,
36:02on l'empoigne,
36:03on l'emmène
36:04et il n'arrête pas de dire
36:05mais attendez,
36:06mais pas, je suis avec Johnny.
36:07Il dit, oui, oui, mais bien sûr.
36:08Etc.
36:09Et puis en fait,
36:10Johnny arrive dans le bureau
36:12en disant,
36:12parce que là,
36:13ça allait mal tourner.
36:14Oui, oui.
36:14Ils auraient pu lui tirer dessus,
36:15croient que t'as un prisonnier
36:16qui s'évadait.
36:17Ils lui ont dit d'ailleurs,
36:17vous savez,
36:19on vous aurait fait des sommations
36:20à la troisième,
36:21on pouvait vous abattre.
36:22Ça, c'est sacré blague.
36:23Et Johnny dit,
36:24non, non,
36:24on est allé trop loin.
36:25C'est un gars de chez nous,
36:26c'est un journaliste.
36:28On a voulu se détendre
36:29un petit peu.
36:30Et là, Johnny hurle de rire.
36:32Il a torré les histoires comme ça.
36:34Le faire des blagues
36:35à ses copains,
36:35oui, oui, bien sûr.
36:37Il adorait ça.
36:38Il faisait toujours
36:39des tas de guilles.
36:40Un jour,
36:42quand Jean-Pierre Bloch
36:43était son secrétaire,
36:45Johnny venait d'acheter
36:46une Lamborghini
36:47ou une Ferrari.
36:48Et le secrétaire dit,
36:51putain,
36:52ta voiture,
36:53dis donc.
36:53Et Johnny,
36:53prends les clés,
36:54va faire un tour.
36:55Et le gars part avec la voiture
36:57et Johnny appelle immédiatement
36:58la gendarmerie
36:58en disant,
36:59on m'a volé ma voiture.
37:01Et c'était à Arles
37:02ou dans les environs
37:04de Arles
37:04ou de Marseille.
37:05C'était Aix-en-Provence.
37:07Et bien évidemment,
37:0850 kilomètres plus loin,
37:10il y a un barrage,
37:11on met les monottes.
37:12Et Johnny,
37:13on appelle Johnny,
37:14on a retrouvé
37:14votre voleur
37:15et la voiture,
37:15il fait.
37:17Évidemment,
37:17Jean-Pierre Bloch
37:18disait,
37:18mais je connais,
37:19je suis le secrétaire
37:19de Johnny.
37:20Et Johnny disait,
37:20non, non,
37:21je ne connais pas
37:21ce jeune homme.
37:23Incroyable.
37:23On vous racontait
37:24comment avec
37:25Nanette Walkman,
37:25il sombre dans la drogue.
37:27Vous racontait
37:28plein de trucs
37:28sur Johnny,
37:29toujours, bien sûr.
37:30Il avait évidemment
37:31des amours.
37:32On parle beaucoup
37:33aujourd'hui
37:33de sa relation
37:34avec Catherine Deneuve.
37:35Vous l'avez vu, ça ?
37:36Oui, mais ça,
37:36tout le monde le savait,
37:38sa relation.
37:39Depuis le tournage
37:40des Parisiennes,
37:41il y avait eu
37:41un truc entre eux.
37:43Et ça a continué après.
37:44Oui, ça a continué,
37:45mais ils sont très souvent
37:46venus dans mes boîtes
37:48ensemble
37:48pour boire un verre,
37:49discuter.
37:50Quand l'un ou l'autre
37:52avait le blues,
37:54des gros problèmes,
37:54stressés,
37:55ils s'appelaient
37:55et ils se retrouvaient
37:56pour dîner
37:57et passer la soirée ensemble.
37:59Après,
37:59ce qu'ils faisaient,
38:00je ne sais pas,
38:01ça ne me regarde pas,
38:01mais je pense que
38:02sur la fin,
38:03c'était une relation
38:04de grande, grande amitié,
38:06très sincère.
38:07Ils étaient très proches,
38:08enfin très proches
38:08l'un de l'autre,
38:09mais très, très...
38:12Ils se ressemblaient
38:13beaucoup.
38:14Ils se ressemblaient
38:14beaucoup.
38:15Et Johnny,
38:16toujours au bord
38:17de l'abîme,
38:18vous l'avez vu
38:18à des moments
38:19où il a tenté
38:20de se suicider
38:20plusieurs fois.
38:22Plusieurs fois, oui.
38:23Ben oui.
38:25Alors oui,
38:26je vous ai dit
38:28tout à l'heure,
38:28il n'a pas eu
38:29une vie facile au départ,
38:30il n'a pas eu de parents,
38:31il en a bavé.
38:32Vous savez que Johnny,
38:33quand il a commencé
38:34à chanter,
38:35on lui crachait dessus.
38:36Il chantait
38:37dans des restaurants
38:37parisiens
38:38pendant que les gens
38:39dînaient,
38:39mais il avait 16 ans,
38:4017 ans.
38:41Personne ne le connaissait,
38:42même pas 16 ans
38:43parce qu'il a sorti
38:44son premier disque
38:45à 16 ans.
38:45Donc il devait avoir
38:4614, 15 ans
38:47et il chantait
38:48dans des restaurants.
38:52Et les gens,
38:52d'abord,
38:53lui lançaient
38:53des tas de trucs
38:54et les gens
38:54lui crachaient dessus.
38:55Ah oui.
38:56Et ça,
38:57il n'a jamais oublié
38:58parce que je me souviens
38:58un jour,
38:59j'étais en coulisse
38:59du Stade de France
39:00où il voyait
39:0180 000 personnes
39:02scander son nom
39:03avec des Johnny
39:04et des banderoles
39:05et il les regardait
39:06et il me disait
39:07quand je pense
39:08qu'on m'a craché dessus
39:09quand j'avais 14 ans.
39:12Oui.
39:12Jacques Canetti,
39:13célèbre Découvreur
39:14de Jacques Brel,
39:15Digelin,
39:15d'autres,
39:16le détestait.
39:17Il le détestait.
39:18Et un jour,
39:19il a été dans une émission,
39:20il a dit
39:20s'il y a Johnny,
39:21je m'en vais.
39:21J'ai invité Canetti
39:22parce qu'il célébrait.
39:23Pourquoi il y avait ça ?
39:24Parce qu'il avait perdu
39:25son job à cause de Johnny.
39:27Il avait dit chez Philips,
39:28moi je ne crois pas
39:28à cette musique de voyous
39:30pour des sauvages,
39:31c'est de la musique
39:32de...
39:33Le Grand Découvreur
39:34s'était complètement planté.
39:35Donc il s'était
39:36complètement planté
39:37et Philips l'a viré.
39:38Oui.
39:38Donc il en voulait
39:40à mort à Johnny.
39:41Et moi,
39:41c'était l'anniversaire
39:42de Johnny.
39:43Donc je pensais réunir
39:43tous ceux...
39:44Moi je ne connaissais pas
39:44l'histoire avec Canetti.
39:46C'était l'anniversaire
39:47à 15 juin.
39:47Je les invite
39:48dans mon émission.
39:50Bon, Johnny était prévu
39:51et donc j'invite d'abord
39:52Canetti qui fait
39:53la première partie
39:54de l'émission
39:54et je lui dis
39:55dans un instant
39:56nous recevrons
39:56Johnny Hallyday.
39:57Et là il se lève
39:58et il est fourrieux.
39:59Monsieur,
40:00si ce monsieur
40:01passe la porte
40:01je quitte votre émission.
40:03Il est hors de question.
40:04C'est quand même incroyable.
40:05Et je lui ai dit
40:08qu'il allait partir
40:09et il est parti.
40:10Et Johnny après
40:11m'a dit en arrivant
40:12qu'est-ce qui s'est passé
40:13avec Canetti ?
40:14Et il lui a dit
40:14tu veux rire
40:14et il s'est fait virer
40:15à cause de moi.
40:16Un dernier mot
40:17et on finit là-dessus.
40:19Dommage.
40:19Aux anniversaires de Johnny.
40:21Moi ça j'ai adoré
40:22ça dans le bouquin.
40:23Quand même
40:23vous lui faites une surprise
40:24vous lui amenez
40:25sa baraque de frites
40:26de Bruxelles préférée.
40:28Ça c'est le plus grand
40:29délux de Johnny.
40:30C'est quoi ?
40:30Une baraque de frites
40:31que vous amenez
40:32de Bruxelles ?
40:33Oui, oui.
40:34J'avais organisé
40:35son anniversaire
40:35dans les grands jardins
40:36du Martins
40:37au Bois-de-Boulogne.
40:38Il y avait un parc magnifique.
40:39Donc on avait installé
40:40plein de petites baraques
40:41de barbe à papa
40:42etc.
40:43La fête foraine.
40:44Et à chaque fois
40:45qu'on allait en Belgique
40:46par le train
40:47à la gare du Midi
40:48il y avait une baraque
40:49à frites
40:50et Johnny disait
40:50on ne part jamais
40:52de la gare de Bruxelles
40:53sans manger une frite
40:54chez mes amis.
40:55Donc j'ai pensé
40:56aller leur proposer
40:57de venir célébrer
40:57l'anniversaire de Johnny
40:58avec leur roulotte.
41:00Donc ils sont venus
41:00de Bruxelles
41:01et ils se sont installés
41:02face à la grande porte
41:04où Johnny devait arriver
41:06et ils étaient ravis
41:08évidemment
41:09et puis Johnny est arrivé
41:10je n'ai bien sûr rien dit
41:11il a passé la porte
41:13pour entrer
41:14dans le grand parc
41:15et d'un seul coup
41:16il a regardé
41:17la baraque à frites
41:18il m'a regardé
41:19il m'a dit
41:19non c'est pas vrai
41:21c'est eux ?
41:22Je dis oui c'est eux
41:22et on a mangé
41:24une frite ensemble.
41:25C'est Sam Bernet.
41:27C'est toute ma vie
41:28pour la musique
41:29des anecdotes
41:30il y en a encore plein
41:31vous découvrirez
41:31Steve McQueen
41:32qui l'a interviewé
41:33ce monsieur
41:33de manière incroyable
41:34séduit grâce aux motos
41:36grâce à tout ça
41:37et puis tant de choses
41:38Sam Bernet
41:39toute ma vie pour la musique
41:40c'est toute édition
41:41de l'archipel
41:42merci beaucoup Sam
41:43c'est vrai
41:44toute ma vie pour la musique
41:45c'est toute ma vie
41:46pour la musique
41:47je suis né dans une
41:48famille musicienne
41:49mon père avait un big band
41:51ma mère donnait
41:51des leçons de piano
41:52mes soeurs jouaient
41:52de la guitare
41:53à 4-5 ans
41:54je voyais dans l'appartement
41:55des partitions
41:56qui débordaient
41:57des tiroirs
41:57des placards
41:58par terre
41:58les musiciens répétaient
42:00dans la cuisine
42:00j'ai eu mon premier blues
42:02en écoutant
42:02Les Roses Blanches
42:04de Berthe Silva
42:05ça a été le premier disque
42:06qui m'a fait pleurer
42:07j'avais 5 ans
42:07ça a été mon blues
42:09et ma chanson préférée
42:10vous avez découvert
42:11le rock'n'roll
42:11par L'Homme à la moto
42:12d'Edith Piaf
42:13oui j'ai découvert
42:14le premier rock'n'roll
42:15français
42:16c'est Edith Piaf
42:17qui chantait
42:18L'Homme à la moto
42:18blouson de cuir
42:19avec un aigle sur le dos
42:20bien sûr
42:21puis après
42:22Golf Drouot
42:23Edith, Johnny
42:24Dutronc
42:25et les autres
42:25Long Chris
42:26et tous les autres
42:27et puis j'ai voulu
42:28continuer absolument
42:29ça c'est un carnet
42:30de route musical
42:31c'est pas une biographie
42:32dans le sens propre
42:33du terme
42:34c'est pas une autobiographie
42:35je raconte plein de choses
42:36mes rencontres
42:36mes machins
42:37à travers la radio
42:38la musique
42:38les boîtes de nuit
42:39que j'ai pu tenir
42:39et créer
42:40et le fil rouge
42:42c'est la musique
42:42tout le temps
42:43tout le temps quoi
42:43voilà
42:44merci
42:45ça s'arrêtera jamais
42:46Sam Bernet
42:47était notre invité
42:48aujourd'hui sur TV5
42:49merci Sam
42:50merci au revoir
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